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  • Ferentari

    Ferentari

    Considéré aujourd’hui comme un quartier
    économiquement et socialement difficile, une sorte de ghetto au sud-ouest de
    Bucarest, le faubourg de Ferentari n’a pas toujours été une zone frappée de
    problèmes. Son histoire fait l’objet d’un ouvrage paru récemment -
    « Ferentari incomplet », coordonné par Andrei Răzvan Voinea, Dana
    Dolghin et Gergely Pulay.


    Le quartier commence à se développer à
    l’entre-deux-guerres, lorsqu’il n’est qu’une simple zone interstitielle de la
    périphérie de Bucarest. L’historien Andrei Răzvan Voinea raconte : Dès le début, le quartier de Ferentari a dû faire avec un handicap de
    développement, puisque l’avenue du même nom – Calea Ferentari – par exemple, ne
    menait nulle part, en ce sens qu’elle s’arrêtait pratiquement dans un champ.
    Ici, à Ferentari, il y a toujours eu un vignoble appartenant à la métropolie orthodoxe
    et à plusieurs autres monastères. Petit à petit, ces vignobles ont été vendus,
    des lotissements et des constructions ont fait leur apparition, ce qui l’a
    transformé en une zone résidentielle plus ou moins officielle. Les loyers très
    bas ont attiré de nombreux ouvriers, notamment ceux qui travaillaient dans les
    entreprises industrielles sises sur la colline de Filaret, la première zone
    véritablement industrielle de Bucarest. Ce fut le point de départ d’un
    développement très, très lent. Avant 1940, le quartier était connu comme le
    Champ de la Joie, car il était parsemé de nombreuses caves à vin, issues des
    anciens vignobles, qui se sont transformées lentement mais surement en autant
    de tavernes. À un moment donné, elles en étaient une centaine et la rue la plus
    importante de l’époque s’appelait la Rue de la Joie. Il n’y avait même pas de
    quartier. C’était tout simplement le Champ de la Joie, sous-développé avant
    1940, ignoré par les autorités centrales, sans égouts, sans eau potable ni
    électricité, et avec très peu d’interventions.




    Également à
    l’entre-deux-guerres, le quartier de Ferentari accueillait, en plus des
    ouvriers de condition modeste, quelques entrepreneurs et leurs affaires.
    Certains des plus aisés se sont fait construire des maisons d’une meilleure
    qualité, même des villas dans les styles architecturaux les plus prisés à
    l’époque, mais ces immeubles sont peu nombreux. L’historien Andrei Răzvan
    Voinea en a documenté une partie:
    Il y avait quelques petites affaires,
    dont celles d’un entrepreneur juif, Littman, qui demande, en 1935, à
    l’architecte Paul Rossini de lui dessiner cette magnifique maison dans un style
    international très moderniste, en phase avec la mode européenne du moment. De
    tels exemples ne sont pas nombreux. Il y aussi un autre immeuble, appelé Vila
    Coca, au 43 rue Veseliei (de la Joie) ; là aussi, l’architecture est très
    gracieuse, très équilibrée. Malheureusement, l’homme d’affaires Littman fut un
    des Juifs tombés victimes de la rébellion légionnaire de la Garde de Fer de 1941,
    qui avait aussi secoué le quartier de Ferentari.




    La vraie
    systématisation de cette zone a pourtant débuté après l’installation du régime
    communiste, dans le but d’offrir aux travailleurs des conditions de vie
    décentes, un objectif réalisé dans un premier temps. Des immeubles à étages, en
    briques, appelés encore aujourd’hui « blocurie roșii/les immeubles
    rouges », se sont dressés sur une sorte de terrain vague. De tels projets
    ont été imaginés dès 1946, explique Andrei Răzvan Voinea: Ce terrain
    vague a été racheté par un Institut des fonctionnaires publics pour y
    construire des logements destinés aux fonctionnaires publics. En 1948, le
    terrain passe à la mairie et change constamment de commanditaire. Mais un
    projet très fonctionnaliste est mis en œuvre, ce qui se traduit par le lancement
    de la construction de 20 immeubles à étages. L’architecte en est Gheorghe Popov
    et les communistes inventent pratiquement l’habitation en commun. C’est un
    espace imaginé entièrement en rupture avec le modèle de lotissements – maisons
    et jardins individuels – à l’horizontale. Là, nous parlons d’un développement à
    la verticale. Tous les immeubles ont quatre étages, sont séparés par des
    parterres de végétation et dotés de nombreux services sociaux. Nous parlons de 20
    tels immeubles, chacun habité par une trentaine de familles, donc environ 600
    familles au total. Les immeubles avaient leur propre système de chauffage, une
    école maternelle et une salle de cinéma se trouvaient à proximité. Lorsque les
    immeubles ont été finis, l’on y a aussi ajouté une piscine publique, qui a
    fonctionné jusqu’après 1990. Au début de l’avenue Ferentari, des commerces en
    tout genre, l’échoppe d’un coiffeur-barbier se partageaient les clients.
    C’était pratiquement une petite ville qui s’autogérait en quelque sorte.




    La situation
    a commencé à se dégrader vers le milieu des années 1960 et ça continue
    aujourd’hui encore. L’historien Andrei Răzvan Voinea propose une explication: Que s’est-il passé après 1966? Après avoir érigé les immeubles rouges,
    les communistes ne font plus grand-chose. Ils construisent encore une école
    quelque part, dans Prelungirea Ferentari, un canal collecteur et l’éclairage
    public attaché à ce morceau de canalisation. Mais ce ne sont pas des
    interventions majeures, justes normales. En 1966, le plan de systématisation de
    l’ensemble de cette zone voit le jour à l’Institut Proiect de Bucarest. C’est
    un plan très sérieux, qui prévoit la construction d’immeubles à étages. Pour
    cela, il fallait abattre le fonds d’habitations pavillonnaires, pour tout
    remplace par de tels logements. Les communistes ont prêté beaucoup d’attention
    à un début de renouveau urbanistique sur les terrains vagues. Malgré un
    projet de démolition tous azimuts et de construction d’immeubles à étages tout
    le long de l’avenue de la Victoire, le projet initial envisageait de construire
    des immeubles le long de l’avenue Ferentari, mais cela se fait par îlots sans
    lien direct avec l’avenue. Un autre projet était axé sur la construction de
    studios et d’appartements d’un confort moindre, sinon carrément basique. En
    fait, la caractéristique de faubourg de la périphérie était maintenue, les habitations
    étant destinées à des gens venus à Bucarest pour trouver un emploi, qui louent
    un studio à court terme, fondent une famille et déménagent ailleurs. On
    constate encore une fois que Ferentari restait une zone interstitielle, de
    transit, mais ce projet est finalement abandonné. L’on a construit au total
    plus de 150 immeubles de studios et d’apparts deux pièces, habités par un tas
    d’ouvriers des Usines Vulcan. Après 1973, la législation nationale change
    elle-aussi. C’était de la folie.




    Un plan complexe
    de développement de cette zone est imaginé suite au terrible tremblement de
    terre de 1977, mais rien n’est malheureusement mis en œuvre jusqu’à la chute du
    régime en 1989. Vient ensuite la dégringolade de la transition des années 1990
    et les pouvoirs publics se sont désintéressés du quartier où les problèmes
    sociaux se sont graduellement amplifiés. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • The History of a Troublesome Neighborhood: Ferentari

    The History of a Troublesome Neighborhood: Ferentari

    The history of this area has been recently brought to light through a book entitled ‘Ferentari Incomplete, coordinated by Andrei Razvan Voinea, Dana Dolghin and Gergely Pulay. The development of this ill-famed district starts in the period between the two world wars, when Ferentari lied on the outskirts of Bucharest. Lets find out more from historian Andrei Razvan Voinea:



    The development of the Ferentari district started off on the wrong foot, so to say, because it was built around Ferentari Road, a road leading nowhere. It started in Calea Rahovei and ended up in an empty field, where there were the vineyards of the metropolitan bishopric and other monasteries. These plots of land were eventually divided up and gradually a lot of houses cropped up, turning the district into a residential area, more or less formal. The small rents here attracted a lot of workers, mainly those working in the Bucharests first real industrial area, at Filaret Hill. And this is how the districts development kicked off back then. Its development was agonizingly slow, and until 1940, the district was known as Happy Field, because the former vineyards here had turned into pubs. At a certain time, there were close to one hundred pubs in the area, and one of the streets was known as Happy Street. For this reason this part of Bucharest wasnt referred to as a district. It was known as Happy Field, and until 1940 it was completely underdeveloped, ignored by the central authorities, without sewerage, running water and the likes.



    Besides poor workers, small businesses started to appear in Ferentari between the two world wars. Some of the few well off here managed to build better houses, even villas in some areas, but these were quite few in number.



    Here is historian Andrei Răzvan Voinea at the microphone again:


    “There were several small businesses in Ferentari. One such business was the one belonging to a Jewish entrepreneur called Littman, who in 1935 hired architect Paul Rossini to design this beautiful modern house in a style which used to be very much en vogue in Europe at the time. This is one of the few examples of beautiful villas in the aforementioned district. Another one is Villa Coca, located at number 43 on the same Happy Street, which also boasts a very warm, balanced architecture. Unfortunately, the entrepreneur Littman fell victim to the Iron Guard rebellion, which also affected Ferentari.



    However, it was the communist regime that followed which kicked off a real process aimed at streamlining the district in an attempt to offer decent life conditions to workers. And they managed to achieve this goal to a certain extent.


    Blocks of flats were built out of bricks in a vacant area here, and are known to this day as the Red Blocks of Flats. Here is Andrei Răzvan Voinea again:


    “New blocks of flats were to be built on this vacant place, bought by the Public Servant Institute around 1946. The plot was taken over by city hall two years later, and the construction of a very functional housing project consisting of 20 blocks of flats commenced. The architect was called Gheorghe Popov, and the communists basically invented a kind of communal living. It is a space that is conceived totally differently from the model of home lots and individual gardens arranged horizontally. This was vertical development. These are blocks of flats with four stories, with green spaces in between, and lots of social services. There were 20 apartment buildings, with about 30 families each, so about 600 families moved there. The buildings had their own hot water plants, close by they had a kindergarten and a cinema theater. When the buildings were finished, they built a swimming pool, which was open until right after 1990. Right as you turned onto Ferentari Road you had all sorts of shops, as well as a barber shop. It was a sort of self-managed small town.



    Things started going downhill, however, around the mid-1960s, and got gradually worse to this day. The explanation as to why is supplied by historian Andrei Razvan Voinea:


    “What happened after 1966? The communists, after building the red blocks, don’t do much. They built a school, somewhere on the fringe. They also build a main sewage line for this entire segment, and set up street lighting. These are not major works, they are just regular interventions. A city plan was issued in 1966 for the entire area. These were the city limits, and in 1966 they came up with a very serious plan designed by the Project Bucharest Institute, with blocks of flats being part of the project. This involved razing the rural area of houses on the city edges, to be replaced by apartment buildings. They took great care to begin this project of urban renewal on empty lots. Even though they were planning to raze everything to the ground and build apartment buildings all along Ferentari Road, somehow these blocks were built only in certain isles, which did not face the road directly, but were behind ground houses, even though they had all the proper infrastructure, such as heating, street lighting, and so on. There was an additional project, that of making buildings with smaller size apartments, such as single room units. They stuck to this type of city limit neighborhood, aimed at industrial workers, who come to Bucharest for work, make a family, and then move to another place. Again, Ferentari holds on to this feature, that of an interstitial, transit type of area. However, the project was abandoned. More apartment building isles were erected, in total over 150 single room apartment buildings, or two room apartment buildings, mostly inhabited by workers from the Vulcan factory. After these isles were built, the project was simply abandoned, and then national legislation was changed in 1973. It was a mess.



    After the major earthquake of 1977, a complex urban plan was conceived, but unfortunately almost nothing was done until the regime fell in 1989. This was followed by the chaotic transition of the 1990s, during which the authorities neglected the neighborhood, leading to a degradation of social conditions.


    (bill & CC)

  • Alina Micuţiu – l’assistance sociale pour vocation

    Alina Micuţiu – l’assistance sociale pour vocation

    Alina Micuţiu est assistante sociale. Elle parle ici de son travail avec les enfants qui viennent au centre de jour de l’association Valentina, une ONG engagée dans l’accompagnement scolaire des élèves du quartier défavorisé de Ferentari, au sud de Bucarest.

    Vous pouvez apprendre plus de détails sur comment se débrouille
    l’équipe de l’association Valentina en cette année difficile, en écoutant ici notre reportage.



  • L’année 2020 à hauteur d’enfant – défis relevés et chantiers en cours

    L’année 2020 à hauteur d’enfant – défis relevés et chantiers en cours

    A la fin d’une année particulièrement
    difficile en raison de la crise sanitaire, sociale et économique qui chamboule
    nos vies depuis mars, on se demande comment vont les personnes les plus
    fragiles de nos sociétés. Elles en sont les premiers touchées, mais que veut
    dire cela, concrètement ? Nous sommes donc allés prendre des nouvelles de quelques
    associations qui œuvrent en Roumanie dans le domaine social et de l’éducation.
    Aujourd’hui, rendez-vous à l’association Valentina, dans le sud de Bucarest.

    Si vous voulez savoir plus sur le travail avec les enfants à la Casa Valentina, vous pouvez écouter ici une interview avec Alina Micuțiu, assistante sociale chez Valentina.



  • „Casa bună“: private Hilfe für Kinder in einem Problemviertel Bukarests

    „Casa bună“: private Hilfe für Kinder in einem Problemviertel Bukarests

    Valeriu Nicolae ist Informatiker mit Berufserfahrung in den Vereinigten Staaten und Kanada, war Gründer des ersten Think-Tanks für Roma-Fragen in Rumänien, ist Mitglied des Büros des UN-Hochkommissars für Menschenrechte und der regionale Leiter von World Vision International und war Staatssekretär in der rumänischen Regierung im Jahr 2016. Er hat sich stets für die Rechte der Unterprivilegierten eingesetzt, denn er selbst kommt aus einem Problemumfeld, er gehört der Volksgruppe der Roma an und kennt sehr wohl die Probleme der Marginalisierten. Er wei‎ß, wie wichtig es vor allem für Kinder ist, die Möglichkeit zu haben, das Ghetto zu verlassen.



    Aus diesem Grund begann er bereits 2007 zusammen mit einer Gruppe von Freiwilligen in eine der Schulen in Ferentari zu arbeiten und half den Kindern bei ihren Hausaufgaben. Die Schule befand sich in der Nähe der sogenannten Drogenallee“, einem Ort, an dem täglich mindestens 50 Menschen kiffen, sagt Valeriu Nicolae. Müll, Ratten, Kakerlaken, 14 Quadratmeter gro‎ße Studios, in denen bis zu 6 Menschen dicht gedrängt leben — all das macht das Leben der Menschen in Ferentari aus. Mit Hartnäckigkeit und der Hilfe von Freiwilligen gingen die Kinder des Viertels im Sommer 2019 an den Wochenenden in die Schule, um ihre Hausaufgaben zu erledigen. Sie füllten bis zu 5 Klassenzimmer, erinnert sich Valeriu Nicolae:



    Wir halfen ihnen bei ihren Hausaufgaben. Aber wir haben viel mehr getan als das: Wir haben Behindertenausweise für einige ihrer behinderten Eltern besorgt, wir haben Menschen mit gesundheitlichen Problemen geholfen — von Menschen, die zum Zahnarzt mussten oder eine Herzoperation brauchten, bis hin zur Entfernung von Polypen, Zahnextraktionen oder kieferorthopädischen Behandlungen. Wir haben versucht, so gut wir konnten, zu helfen. Fast jedes Kind, mit dem wir arbeiteten, stand kurz davor, die Schule abzubrechen. Keines von ihnen gab auf. Von über hundert Kindern bereiten uns nur noch zwei Sorgen. Es war alles eine Katastrophe. Sobald sie in die fünfte Klasse kamen, brachen die meisten von ihnen die Schule ab. Jetzt haben wir sogar Kinder, die ins Gymnasium gehen. Die Situation hat sich definitiv verbessert. Wir kümmern und darum, dass sie auch warme Mahlzeiten erhalten.“




    Es lief gut, vielleicht zu gut, denn die Verwaltung des 5. Bezirks beschloss, genau an dieser Schule ein eigenes Sozialhilfeprogramm durchzuführen und zwang Valeriu Nicolae und sein Team von Freiwilligen, ihre Arbeit aufzugeben. Valeriu Nicolae gab aber nicht auf und gründete das Gute Haus“. In einem Gebäude nahe seiner Wohnung, unweit des Stadtteils Ferentari, kommen nun Kinder aus dem Ghetto für au‎ßerschulische Aktivitäten. Aus Spenden und mit freiwilliger Unterstützung war das Gute Haus nur einen Monat nach dem Kauf des eigentlichen Hauses, im Herbst 2019, fertig renoviert und konnte eröffnet werden. Valeriu Nicolae erinnert sich:



    Wir kauften zwei Kleinbusse, und gemeinsam mit den Privatfahrzeugen der Freiwilligen brachten wir die Kinder an jedem Wochenende in das Gute Haus. Wir hatten bis zu 100 Kinder. Wir haben eine gro‎ßartige Bibliothek eingerichtet, und es ging aufwärts. Wir haben Hilfe von vielen erhalten, zum Beispiel von berühmten Köchen, die hierherkamen, um für die Kinder zu kochen.“




    Die Dinge liefen wieder gut, bis die Covid-19-Pandemie und der damit verbundene Notstand kamen. Schulen wurden geschlossen, Isolation wurde zur Norm. Die Kinder können nicht mehr in das Gute Haus kommen. Valeriu Nicolae hat dennoch eine Lösung gefunden:



    Die Kinder machten Fortschritte, und wir konnten die Tätigkeiten nicht einfach absagen. Deshalb begann ich, im ganzen Ghetto Computer und Hotspots einzurichten. Man spendete mir eine Reihe von unbegrenzten Internetzugangskonten, und ich erhielt von verschiedenen Leuten einen Haufen älterer Handys. Wir kamen sehr schnell voran, und ich kehrte zu meinem alten Job als Informatiker zurück und schaffte es, alles zu installieren, was installiert werden musste. Wir brachten die Terminals zum Laufen und statteten sie mit Lernsoftware aus. Jetzt haben wir über 50 Freiwillige, die jeden Tag mit diesen Kindern online arbeiten. Sie bleiben und arbeiten von zu Hause aus, und wir halten die Verbindung zu den Kindern aufrecht.“




    Die heutigen Einschränkungen und die Stilllegung der Wirtschaft erschweren vielen Menschen, vor allem in Ghetto, das Leben. Valeriu Nicolae und sein Team von Freiwilligen erhalten jedoch Spenden von verschiedenen Unternehmen und versorgen die Menschen vor Ort:



    Wir schaffen es, den Bedarf an Lebensmittel zu decken. Viele Menschen, die dort leben, haben ihren Arbeitsplatz verloren. Unseren Familien geht es auch in der Zeit der Isolation gut. Wir haben es geschafft, ihnen alles lebensnotwendige zur Verfügung zu stellen. Ich hoffe, das wird uns auch weiterhin gelingen, denn das Leben in Ghetto wird immer schwerer. Obwohl mich die Menschen dort, auch diejenige, die Drogen nehmen, gut kennen, steigt die Gewaltbereitschaft. Auch die Drogenabhängigen wollen was zu Essen. Sie wissen, dass ich Essen für die Kinder bringe, aber sie wollen auch essen. Die häusliche Gewalt sowie Missbrauchsfälle jeder Art haben zugenommen. Leider kommt in eine Wohngegend wie diese keiner, um all diesen negativen Entwicklungen Einhalt zu gebieten.“




    Valeriu Nicolae schätzt, nur in Bukarest lebten dutzende benachteiligter Kinder, die nicht die Möglichkeit haben, am Online-Unterricht teilzunehmen und die in dieser Zeit der sozialen Isolation, in der auch die Schulen geschlossen sind, der Schule endgültig den Rücken kehren könnten.

  • Aide citoyenne pour un ghetto de Bucarest

    Aide citoyenne pour un ghetto de Bucarest

    Sis dans la partie sud-ouest
    de la capitale roumaine, Bucarest, le quartier de Ferentari est devenu, avec le
    temps, un synonyme de vie insalubre, de pauvreté, de violence, de précarité
    extrême et généralisée. Le grand nombre d’habitants d’ethnie rom est la raison
    pour laquelle ce quartier ressemble à un ghetto, puisque rares sont les gens de
    Ferentari qui décident d’en franchir les confins réels et symboliques pour
    aller vivre mieux ailleurs. La solution serait d’améliorer la vie de ces gens
    dans le ghetto, une tâche à laquelle Valeriu Nicolae s’est attelé depuis une
    bonne dizaine d’année. Informaticien ayant travaillé aux Etats-Unis et au
    Canada, fondateur du premier groupe de réflexion sur les problèmes de la
    population Rom de Roumanie, membre du Haut Commissariat des Nations Unies aux
    droits de l’homme, directeur régional de la Communication et Plaidoyer au sein de World Vision
    International et ministre secrétaire d’Etat au gouvernement roumain en 2016,
    Valeriu Nicolae a milité sans répit pour les droits des déshérités de ce monde.

    Ethnique rom issu d’un milieu défavorisé, Valeriu Nicolae connaît parfaitement
    les problèmes de vie des marginaux, il sait aussi à quel point il est important
    pour les enfants d’avoir une chance de sortir du ghetto. C’est ce qui l’a
    poussé, en 2007-2008, à rejoindre d’autres bénévoles et à se rendre, ensemble,
    dans une école de Ferentari, pour aider les élèves à faire leurs devoirs. L’établissement
    scolaire était non loin d’un endroit connu sous le nom d’Allée de la drogue, un
    endroit où « l’on peut facilement trouver au moins 40-50 personnes en
    sevrage », raconte Valeriu Nicolae. Ordures, rats, cafards, pacs de 5-6
    personnes entassées dans des studios de 14 mètres carrés, font partie du
    quotidien vécu par ceux que Valeriu Nicolae aide. L’été dernier, soutenus par
    des bénévoles tenaces, les enfants du quartier occupaient chaque weekend
    quelques salles de classe où ils se faisaient aider dans leur travail scolaire,
    se souvient Valeriu Nicolae. « On
    les aidait à faire leurs devoirs scolaires et bine plus que ça: on a réussi à
    faire délivrer des certificats d’invalidité pour les parents ayant ce genre de
    problème, on a aidé les gens ayant des problèmes de santé, depuis des problèmes
    dentaires jusqu’à des interventions chirurgicales cardiaques. On a essayé de
    les aider avec tout ce qu’ils avaient besoin. La quasi-totalité des enfants
    avec lesquels on a travaillé étaient presque sur le point d’abandonner l’école.
    Aucun d’entre eux ne l’a fait et sur la centaine d’enfants, seuls deux ont des
    résultats mitigés. Avant c’était un désastre. La majorité abandonnait les
    études au passage au collège. A présent, on en a qui vont au lycée, la
    situation est donc meilleure. Et on leur assurait aussi un repas chaud
    . »


    Tout allait bien, même trop
    bien, puisque la mairie du 5-e arrondissement de Bucarest, où est situé le
    quartier de Ferentari, a décidé de
    mettre en œuvre sont propre programme d’assistance dans le même établissement
    scolaire et de poussaer ainsi à la sortie Valeriu Nicolae et ses bénévoles. Mais
    Valeriu Nicolae n’a pas jeté l’éponge et a ouvert la Bonne Maison/Casa Bună, dans un immeuble
    voisin de son propre logement, tout près de Ferentari. Les enfants du ghetto y
    viennent pour continuer « l’éducation d’après l’école ». La Bonne Maison/Casa Bună a
    ouvert ses portes à l’automne 2019, un mois après l’achat de l’immeuble, grâce
    à la générosité publique et à l’abnégation des bénévoles, raconte Valeriu
    Nicolae. «On a pris deux minibus et les
    voitures personnelles des bénévoles et on ramené les enfants à la Bonne Maison
    et puis chez eux, tout les weekends. On y est arrivé encore une fois à avoir
    une bonne centaine d’enfants et c’était mieux qu’avant. La Bonne Maison nous
    appartenait, elle était le lieu où on pouvait faire ce que l’on voulait. Nous y
    avons rassemblé une bibliothèque et tout se passait bien, parce qu’on a été
    aidé par beaucoup de gens, par exemple des chefs très connus qui sont venus
    cuisiner pour les enfants. »


    Et
    puis, tout d’un coup, il y a eu l’état d’urgence à cause de la pandémie de
    COVID-19, les écoles ont été fermées et le confinement est devenu le nouveau
    mot d’ordre. Impossible, donc, d’accueillir les enfants à la Bonne Maison, mais
    des solutions se sont tout de même fait jour, se félicite Valeriu Nicolae. « Les enfants progressaient et on ne
    pouvait pas arrêter de travailler avec eux. Alors, je me suis mis à installer
    des ordinateurs et des hotspots (points d’accès) wi-fi dans le ghetto. On m’a
    fait don de cartes d’accès illimité à internet, des gens m’ont offert de vieux
    téléphones. On a agi très vite et moi, je me suis tourné vers mon ancienne
    profession d’informaticien et j’ai réussi à installer rapidement à peu près
    tout ce qu’il fallait. J’ai installé les ordinateurs et des logiciels
    éducationnel et, à l’heure où l’on parle, une cinquantaine de bénévoles
    travaillent quotidiennement en ligne avec ces enfants. C’est en ligne qu’on les
    tient branchés. »


    Dans le ghetto de Ferentari,
    les restrictions actuelles et l’arrêt d’un grand nombre d’activités économiques
    rendent encore plus difficile la vie des gens. Mais Valeriu Nicolae et ses
    bénévoles reçoivent des dons de la part de différentes compagnies, ce qui leur
    permet de ramener dans le ghetto des produits laitiers, des produits de
    boulangerie, des denrées alimentaires, du café, des thés… « Nous arrivons à
    couvrir les besoins de produits d’alimentation. De nombreux gens de là-bas ont
    perdu leurs emplois. Mais, depuis le confinement, nous réussissons à fournir le
    nécessaire aux familles avec lesquelles nous travaillons. J’espère pouvoir
    continuer à le faire, mais la situation empire dans le ghetto. Bien que les
    gens, mêmes les toxicomanes, me connaissent bien, le contexte devient, parfois,
    violent, car les toxicomanes ont eux aussi besoin de nourriture. Ils savent que
    moi, j’y vais pour aider les enfants, mais ils ont eux aussi besoin de manger.
    Dans le même temps, la violence en famille et les abus en tout genre sont en
    forte hausse. Et, malheureusement, personne ne se rend dans de telles zones
    pour arrêter ces choses. »


    Valeriu
    Nicolae estime que, rien qu’à Bucarest, plusieurs dizaines d’enfants de milieux
    défavorisés n’ont pas d’accès aux ressources éducationnelles en ligne et
    risquent d’abandonner l’école, en cette période de confinement et
    d’établissements scolaires fermés. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • Ajutor civic pentru un ghetou bucureștean

    Ajutor civic pentru un ghetou bucureștean

    Situat în
    sud-vestul Bucureștiului, cartierul Ferentari a ajuns de-a lungul timpul să fie
    sinomim cu insalubritarea, sărăcia, violența, precaritatea extremă și
    generalizată a condițiilor de trai. Fiindcă acolo trăiesc foarte mulți romi,
    cartierul a devenit, de asemenea, similar unui ghetou, căci foarte rar,
    locuitorii din Ferentari depășesc granițele reale și cele simbolice ale
    cartierului pentru a trăi mai bine în altă parte. Așadar, soluția ar fi
    îmbunătățirea vieții acestor oameni în interiorul ghetoului, lucru pe care
    Valeriu Nicolae îl face de peste 10 ani. Informatician cu experiență de lucru
    în SUA și Canada, fondator al primului think-tank pe problemele romilor din
    România, membru al Înaltului Comisariat pentru Drepturile Omului al ONU,
    director regional pentru advocacy al World Vision Internațional și secretar de
    stat în Guvernul României în anul 2016,

    Valeriu Nicolae a militat mereu pentru
    drepturile dezmoșteniților sorții. El însuși provenind dintr-un mediu
    defavorizat, fiind etnic rom, Valeriu Nicolae cunoște problemele marginaliilor
    și știe cât e de important ca, mai ales, copiii să primească o șansă de a ieși din
    ghetou. De aceea, prin 2007-2008, împreună cu alți voluntari a început să
    lucreze la una din școlile din Ferentari, ajutându-i pe elevi, în primul rând,
    la teme. Școala respectivă se afla în apropierea așa-numitei Alei a drogurilor din cartier, un loc unde în fiecare zi
    poți să găsești liniștit minimum 40-50 de oameni în sevraj, spune Valeriu
    Nicolae.

    Gunoaie, șobolani, gândaci, garsoniere mici de 14 mp în care se
    înghesuie și câte 5/6 pesoane completează realitatea în mijlocul căreia trăiesc
    cei pe care Valeriu Nicolae îi ajută. Cu tenacitate și ajutor din partea
    voluntarilor, în vara anului trecut, sâmbăta și duminica, copiii din cartier
    veneau pentru a fi ajutați la lecții și ocupau chiar și cinci săli de clasă,
    își amintește Valeriu Nicolae.

    Îi ajutam la teme și făceam o grămadă de
    chestii în plus: am obținut certificate de dizabilitate pentru părinții cu
    dizabilități, am ajutat oameni cu probleme de sănătate de la cei care aveau
    nevoie de dentist sau de operații pe inimă până la intervenții pentru polipi,
    scos de măsele și montat aparate ortodontice. Am încercat să ajutăm cam cu tot
    ce era nevoie. Cam toți copiii cu care lucram noi erau în prag de abandon
    școlar. N-a renunțat niciunul, iar acum din peste o sută de copii, doar cu vreo
    doi avem ceva probleme la învățătură. Înainte era un dezastru. Cum ajungeau în
    clasa a cincea, majoritatea renunțau. Acum avem copii care se duc la liceu,
    deci situația e mult mai bună. Le ofeream și o masă caldă.


    Toate mergeau
    bine, poate chiar prea bine, căci primăria sectorului 5, unde se află cartierul
    Ferentari, a decis să implementeze propriul program de asistență în acea
    școală, eliminând activitățile create de Valeriu Nicolae și de voluntarii săi.
    Dar Valeriu Nicolae n-a renunțat și a înființat Casa Bună. Într-o clădire
    învecinată cu locuința lui, aflată de asemenea în apropierea Ferentarilor, sunt
    aduși copiii din ghetou pentru a continua educația de după școală.

    Tot prin
    generozitatea donatorilor și a voluntarilor care au muncit la amenajarea ei cu
    multă abnegație, Casa Bună a fost deschisă după o lună de la cumpărare, în
    toamna lui 2019. Valeriu Nicolae. Ne-am luat două microbuze și, împreună cu
    mașinile voluntarilor, îi duceam și-i aduceam pe copii la Casa Bună, în fiecare
    weekend. Ajunsesem iar la peste 100 de copii sâmbăta și duminica, era chiar mai
    bine. Casa Bună e locul nostru unde putem face ce vrem. Am constituit și o
    bibliotecă foarte faină și lucrurile mergeau bine, căci ne-au ajutat și mulți
    oameni, de pildă bucătari-șefi celebri care au venit și au gătit pentru copii.


    Totul
    a mers ca pe roate până s-a decretat starea de urgență cauzată de pandemia
    COVID-19, școlile s-au închis și izolarea a devenit cuvântul de ordine. Copiii
    nu mai puteau fi aduși la Casa Bună. Dar și așa, s-au găsit soluții, aflăm de
    la Valeriu Nicolae. Copiii făceau progrese și nu puteam
    întrerupe acum activitățile cu ei. Drept pentru care m-am apucat să instalez
    computere și hotspoturi în ghetou. Am primit ca donație niște cartele cu acces
    nelimitat la internet, am făcut rost de niște telefoane mai vechi primite de la
    diverse persoane. Ne-am mișcat foarte repede, iar eu am revenit la fosta mea
    meserie de informatician și am reușit să instalez rapid cam tot ce a trebuit să
    fie instalat. Am montat computerele și le-am dotat cu toate softurile
    educaționale necesare și acum avem peste 50 de voluntari care lucrează zilnic
    online, cu acești copii. Iar acum ei lucrează în fiecare zi, de la ei de-acasă.
    Online, îi ținem în priză.


    În ghetou,
    restricțiile de acum și suspendarea multor activități economice le îngreunează
    oamenilor și mai mult viața. Dar Valeriu Nicolae și voluntarii săi primesc
    donații de la diverse companii și duc în ghetou lactate, produse de
    panificație, alimente diverse, cafea, ceaiuri etc. Reușim să acoperim
    necesarul de alimente. Foarte mulți din oamenii de acolo și-au pierdut locurile
    de muncă. Dar de când a început izolarea, familiile noastre sunt bine, noi
    reușim să le acoperim nevoilor. Sper să reușim s-o facem și în continuare, dar
    condițiile se înrăutățesc în ghetou.Deși
    oamenii de acolo, chiar și consumatorii de droguri, mă cunosc bine, contextul
    începe, uneori, să devină violent, căci dependenții vor și ei hrană. Ei știu că
    eu vin acolo ca să-i ajut pe copii, dar de mâncare aveau nevoie și ei. De
    asemenea, violența domestică a crescut foarte mult și abuzurile de tot felul.
    Și, din păcate, în zone de tipul ăsta nu intră nimeni pentru a opri lucrurile
    astea.



    Din estimările lui Valeriu Nicolae, doar în București
    sunt câteva zeci de copii defavorizați care nu au acces la resursele
    educaționale online și care, în perioada aceasta de izolare, când școlile sunt
    închise, se pot pierde și pot abandona învățătura definitiv.

  • “Vis ma vie” ou comment aider les jeunes à s’en sortir

    “Vis ma vie” ou comment aider les jeunes à s’en sortir

    Cette semaine, nous vous invitons à venir avec nous dans le sud de Bucarest, dans le quartier de Ferentari. Là-bas, dans un des quartiers les plus pauvres de la capitale roumaine, les jeunes ont des difficultés à sen sortir. Souvent victimes dabandon scolaire, peu formés, ils se retrouvent précarisés à lâge adulte.


    Lassociation Valentina a mis en place plusieurs programmes dorientation professionnelle pour les jeunes quelle suit. En quoi consistent-ils et quelle est leur efficacité ?



    Un reportage dElena Diaconu.




  • Projets sociaux dans le quartier de Ferentari

    Projets sociaux dans le quartier de Ferentari

    Ferentari est le quartier le plus pauvre de la capitale roumaine, le plus mal famé et confronté aux plus grands défis : violence domestique, prostitution, consommation et trafic de drogues, analphabétisme. Les enfants qui naissent et grandissent dans ce quartier ont-ils vraiment des chances de mener une vie normale ? Plusieurs projets sociaux y sont menés pour venir en aide à ces enfants, ainsi qu’aux adultes roms qui y vivent. Ionuţ Oprea est acteur. Il y a 6 ans, il a commencé à organiser, en tant que bénévole, des ateliers de théâtre au Club d’éducation alternative. Ces ateliers font partie d’un projet de l’ONG Policy Center for Roma and Minorities.



    Le club a été créé à l’intention des enfants en situation de risque qui vivent dans des zones précaires – de véritables ghettos – de ce quartier. Engagé par hasard dans ce programme, Ionuţ Oprea a réussi, au fil du temps, à dépasser les différences culturelles et à se rapprocher de ces enfants, pour lesquels le théâtre est devenu une sorte de thérapie : « Je suis venu avec mon système de valeurs et de connaissances, avec mon éducation, et je me suis retrouvé dans un monde un peu à l’envers, où mes valeurs n’étaient pas celles des autres. Dans « mon monde », l’éducation est considérée comme quelque chose de naturel et de bénéfique, dont on souhaite pouvoir bénéficier le plus possible. Or, ici, on doit convaincre les gamins avec lesquels on travaille et leurs parents que l’éducation est une voie à suivre et qu’elle peut être la solution pour sortir de leur situation difficile. Franchement, je ne sais pas si j’ai déjà réussi à les convaincre. Tout ce que je peux faire, c’est de m’y présenter chaque jour et de dire les mêmes choses. Et d’insister. Personne ne peut garantir mon succès, personne ne peut garantir que j’ai changé quoi que ce soit. »



    Et pourtant, les efforts de Ionuţ commencent déjà à porter leurs fruits et ses résultats confirment la valeur de son travail : « Nicoleta est un de mes plus grands succès. Dès le début, j’ai remarqué chez elle une attitude envers la vie, envers moi et envers le théâtre qui m’a fait penser qu’elle pouvait devenir leader. J’ai vu sa façon d’interagir avec les autres et la façon dont les autres interagissent avec elle… C’est bien elle qui me donne le plus d’espoir, car elle s’informe, elle a commencé à écrire, elle compose de la musique. Elle s’est déjà mise à écrire une pièce de théâtre… Et Nicoleta n’est qu’un exemple. Il y a dans la troupe d’autres gamins qui commencent, après plusieurs années de travail, à se découvrir des aptitudes, à trouver leur place au sein de la troupe : l’un d’entre eux a assumé le rôle de régisseur technique, un autre s’occupe de l’affiche et de l’image, un troisième est responsable de la discipline pendant les répétitions… Chacun découvre son rôle dans la troupe. Et ces choses-là m’incitent à continuer. »



    Nicoleta Ghiţă, un des grands succès de Ionuţ Oprea, a 18 ans et elle avait déjà commencé à suivre des cours de théâtre avant l’arrivée de Ionuţ dans le quartier de Ferentari. Toute petite, elle a senti que le théâtre était sa passion et elle a prouvé son grand talent. Elle a dû surmonter des moments très difficiles et elle travaille depuis l’âge de 15 ans : « A présent je peux dire que je me sens épanouie, d’une certaine façon, car j’ai beaucoup évolué. Cet enfant insupportable que j’étais, qui n’aimait personne et que personne n’aimait, est devenu un être agréable, gentil avec les autres et qui a des amis. J’en suis arrivée à aimer les autres ! C’est un changement radical. Et quand je vois que Ionuţ est fier de moi, cela me rend, à mon tour, fière de moi-même. Au bout de 3 ou 4 mois, durant lesquels Ionuţ n’a pas cessé de me dire que je devais commencer à écrire des histoires, j’ai fini par m’y mettre, puisqu’il insistait tant. Ce faisant, j’ai constaté que de cette façon je pouvais m’exprimer et me libérer. Certaines des histoires, je les poste sur Facebook, d’autres je les écris pour moi-même, pour me libérer de mes frustrations, de mes problèmes, pour savoir où j’en suis… A part l’écriture, je suis passionnée de musique. J’aimerais m’orienter vers la musique et le théâtre. »



    Daniela Vlăsceanu a 34 ans. Elle est née et elle a grandi dans ce quartier et elle a 3 enfants. Depuis plus de 8 ans, elle s’est engagée dans des projets en faveur des personnes qui ont besoin d’aide. En juin 2016, elle a contribué à la création, dans le quartier de Ferentari, d’un centre communautaire ouvert à toute la communauté, bien entendu. Elle y organise des activités éducatives et distractives avec les enfants, organise des fêtes, collecte des dons… A présent elle souhaite collecter de l’argent pour emmener les enfants dans une colonie de vacances. Elle travaille avec un groupe de 25 enfants, âgés, pour la plupart, de 6 à 12 ans. Elle souhaite les accompagner « jusqu’au bout », c’est-à-dire jusqu’à les voir inscrits au lycée et à la fac. De nombreux adultes viennent au centre communautaire, pour chercher de l’aide, soit parce qu’ils n’ont pas de papiers, soit parce que leurs enfants sont consommateurs de drogue. Le principal problème ? La pauvreté, bien sûr. Daniela Vlăsceanu : « A cause de la pauvreté, il n’ont pas d’assurance maladie, ils ne peuvent pas aller voir un médecin, bénéficier d’hospitalisation. Ils n’ont aucun revenu. Ils sont malades et démunis… Je n’ai pas changé le quartier de Ferentari et je ne pourrai pas le faire, mais je pense que chacun de nous peut contribuer d’une façon ou d’une autre: aider quelqu’un à obtenir des papiers d’identité, s’engager dans un projet proposé par d’autres organisations… A présent, une telle organisation offre de la nourriture à 5 personnes âgées une fois par semaine. Au moins ça ! Une fois par semaine, que quelqu’un leur porte deux sacs d’aliments, c’est pas beaucoup, mais c’est plus que rien. Ou quand ils n’ont aucun papier et qu’on les aide à obtenir un certificat de naissance ou une carte d’identité et qu’ils puissent ensuite aller se faire soigner ou demander une pension… »



    Depuis quelque temps, plusieurs ONGs sont actives dans le quartier de Ferentari, offrant un accompagnement aux gens qui ont besoin de papiers d’identité et les conseillant en tant que consommateurs. Quels changements seraient les plus nécessaires dans ce quartier ? « Je ne sais même pas par où commencer. On a besoin d’emplois, pour que les gens puissent gagner leur vie, d’écoles mieux entretenues, pour que le plafond des salles de classe ne s’effondre pas. Il y a plusieurs écoles dans le quartier, mais ce sont des écoles du niveau de… Ferentari. Les enfants vont à l’école, mais ils ne semblent pas y apprendre beaucoup de choses. Je pense qu’on a besoin d’enseignants avec une meilleure formation, de polycliniques, pour ne plus parler d’un hôpital, car ce serait trop pour Ferentari. »(Aut. : Luana Pleşea; Trad.: Dominique)

  • Problem-Viertel Ferentari: Soziale Projekte für benachteiligte Kinder

    Problem-Viertel Ferentari: Soziale Projekte für benachteiligte Kinder

    Ferentari — das ärmste und problematischste Viertel von Bukarest. Bekannt für häusliche Gewalt, Prostitution, Drogenkonsum und -handel, Armut und Analphabetismus. Welche Chancen auf ein normales Leben haben die hier geborenen und aufgewachsenen Kinder? Im Stadtteil Ferentari gibt es mehrere soziale Projekte zur Unterstützung dieser Kinder, aber auch der erwachsenen Roma.



    Ionuţ Oprea ist Schauspieler. Vor sechs Jahren begann er, als Freiwilliger für den Klub für alternative Bildung der NGO Policy Center for Roma and Minorities“ zu arbeiten. Der Klub wurde für Kinder in Risikosituationen, die in den Ghettos wie Ferentari leben, geschaffen. Ionuţ Oprea hat es im Laufe der Zeit geschafft, die kulturellen Unterschiede zu überwinden und näher an diese Kinder heranzukommen. Für diese ist das Theater Therapie geworden.



    Ich kam mit meinen Werten, meinem Wissen und meiner Bildung, und ich kam an einen Ort, an dem meine Werte nicht allzu gültig waren. Hier ist die Welt irgendwie auf den Kopf gestellt. Da, wo ich herkomme, wird Bildung als etwas Gutes angesehen, von dem man so viel wie möglich haben sollte. Hier muss man sowohl die Kinder, mit denen man arbeitet, als auch ihre Eltern davon überzeugen, dass die Bildung ein Weg und eine Lösung sein kann, um aus einer schwierigen Situation herauszukommen. Ich wei‎ß nicht, ob ich sie schon überzeugt habe. Alles, was ich tun kann, ist jeden Tag hierher zu kommen und dieselben Dinge zu sagen. Und darauf bestehen. Niemand garantiert mir den Erfolg, niemand garantiert, dass ich etwas verändert habe.“




    Der Erfolg wird jedoch sichtbar, und man sieht schon, dass die Tätigkeit von Ionuţ Oprea etwas bringt:



    Insbesondere Nicoletas Fall bringt mir Freude. Von Anfang an bemerkte ich in ihr eine Einstellung gegenüber dem Leben, mir selbst, und dem Theater, die mich denken lie‎ß, dass sie eine Anführerin werden könnte. Ich habe gesehen, wie andere mit ihr umgehen, wie sie mit anderen umgeht. Sie gibt mir die grö‎ßte Hoffnung, denn sie hat angefangen, zu schreiben, sich zu informieren, Musik zu komponieren, ein Theaterstück zu schreiben. Und sie ist nur ein Beispiel. Es gibt in der Truppe noch weitere Jugendliche, die jetzt, nach einigen Jahren, anfangen, verschiedene Fähigkeiten zu entdecken und einen Platz in der Gruppe zu finden. Einer spielt den technischen Leiter, ein anderer beschäftigt sich mit dem Poster und dem Bild, einer ist für die Probendisziplin zuständig. Jeder entdeckt seine Rolle in der Gruppe. Und das bringt mich dazu, weiter zu machen.“




    Nicoleta Ghiţă, einer der gro‎ßen Erfolge von Ionut Oprea, ist 18 Jahre alt und hatte Theaterkurse besucht, bevor Ionuţ Oprea nach Ferentari kam. Als Kleinkind fühlte sie schon, dass das Theater ihre Leidenschaft ist, und sie hat bereits gezeigt, wie talentiert sie ist. Sie hat eine harte Kindheit hinter sich und fing an, mit 15 Jahren zu arbeiten.



    Jetzt kann ich sagen, dass ich mich irgendwie erfüllt fühle, weil ich mich sehr weiterentwickelt habe. Von diesem elenden Kind, das niemand mochte und auch selber niemanden mochte, zu einer Person mit Freunden und Bekannten, die überall gut aufgenommen wird. Jetzt mag ich auch Leute! Es ist eine totale Veränderung. Und ich kann sagen, dass, wenn ich sehe, dass Ionuţ stolz auf mich ist, ich mich auch stolz fühle. Nach drei oder vier Monaten hat mich Ionuţ überredet, mit dem Geschichtenerzählen anzufangen. Ich bemerkte, dass ich mich dadurch aussprach, dass ich mich dadurch entspannte. Oft sind es ein paar Geschichten, die ich auf Facebook schreibe und poste. Dann gibt es andere, die ich für mich selbst schreibe, um meine Probleme los zu werden. Au‎ßerdem liebe ich die Musik und ich würde gerne in den Musik- und Theaterbereich gehen.“




    Daniela Vlăsceanu ist 34 Jahre alt und hat drei Kinder. Sie wurde in Ferentari geboren und ist dort aufgewachsen. Seit über acht Jahren hilft sie Menschen in Not. Im Juni 2016 trug sie zur Gründung eines Gemeinschaftszentrums bei. Hier organisiert sie Freizeitaktivitäten für Kinder, hilft ihnen bei den Hausarbeiten, organisiert Feste, sammelt Spenden. Jetzt will sie Geld für ein Ferienlager sammeln, sie arbeitet mit ungefähr 25 Kindern, die meisten von ihnen im Alter von 6 bis 12 Jahren. Sie hat sich vorgenommen, mit ihnen bis zum Ende“ zu gehen, das hei‎ßt, sie möchte sehen, dass die Kinder weiter das Gymnasium und eine Hochschule besuchen.



    Zum Gemeinschaftszentrum kommen auch Erwachsene. Viele haben keine Identitätspapiere, manche haben Kinder, die Drogen nehmen. Das Hauptproblem? Die Armut, natürlich. Daniela Vlăsceanu dazu:



    Wegen der Armut haben sie keine Krankenversicherung, sie können nicht zum Arzt gehen, sie können nicht ins Krankenhaus gehen. Sie haben kein Einkommen. Krank und arm. Ich habe und werde das Ferentari-Viertel nicht ändern können, aber ich denke schon, dass wir alle ein kleines Bisschen tun können. Entweder haben wir jemanden mit den Papieren geholfen, oder es gab Projekte von anderen Organisationen. Jetzt bekommen fünf ältere Menschen einmal in der Woche Essen von einer anderen Organisation. Es ist nicht viel, aber wenn ich wei‎ß, dass jemand einmal in der Woche zu ihnen geht und ihnen zwei Tüten Lebensmittel bringt, ist es besser als nichts. Oder wenn sie keine Papiere haben, und du hilfst ihnen, ein Zertifikat, einen Personalausweis zu bekommen, und sie können dann medizinische Hilfe oder eine Rente bekommen…“




    Ebenfalls von Daniela Vlăsceanu erfuhren wir, dass es im Ferentari-Viertel mehrere NGO gibt, die Drogenkonsumenten helfen und bei der Beschaffung von Papieren helfen. Wie könnte sich die Lage in Ferentari noch mehr ändern?



    Ich wei‎ß nicht einmal, womit ich anfangen soll… Arbeitsplätze, damit sie etwas zum Leben haben. Besser ausgestattete Schulen, wo die Decken nicht mehr einstürzen. Wir haben ein paar Schulen in der Nachbarschaft, aber sie sind auf dem Standard von… Ferentari eben. Kinder kommen zur Schule, aber sie scheinen nicht allzu viel zu lernen. Ich denke, es besteht ein Bedarf an besser ausgebildeten Lehrern. Polikliniken… Von einem Krankenhaus kann nicht die Rede sein, für Ferentari wäre das schon zu viel.“

  • Habitations informelles

    Habitations informelles

    Les spécialistes en urbanisme examinent, depuis plusieurs années, la situation des gens qui habitent ces maisons improvisées, construites sur des terrains abandonnés. Bogdan Suditu est un tel expert. : « C’est un phénomène qui prend de l’ampleur et qui n’est pas très connu au niveau national. Le ministère du Développement a réalisé deux études, mais les choses se sont arrêtées là. Les membres de ces communautés ne possèdent pas de titres de propriété ou de papiers d’identité. Ils ne sont donc qu’à moitié citoyens de ce pays, ce qui n’est pas normal. Dans ces conditions, ils ne peuvent pas bénéficier légalement des services publics, ils ne peuvent pas se connecter légalement au réseau d’électricité ou s’inscrire à une auto école et ainsi de suite. Fréquenter les cours du primaire est difficile à cause du manque de pièces d’identité. En Roumanie, les habitats informels formés à l’extérieur des villes ou des villages comptent entre 3.000 et 6.000 personnes. Ces zones ne figurent pas sur les cartes des localités, ni dans les documents des municipalités. Ce sont des territoires qui n’appartiennent à personne ; ces endroits sont marqués sur les cartes par une hachure qui indique un pré, une zone touchée par des glissements de terrain, un endroit où les habitants de la ville ou du village en question jettent les déchets. »

    C’est le cas – devenu notoire il y a quelques années – des gens de Pata-Rât. Située dans la banlieue de la ville de Cluj, près de la déchèterie, cet habitat informel comptait quelque 300 familles pauvres et pour la plupart d’ethnie rom, évacuées du centre ville. S’y sont ajoutés des habitants des villages situés à proximité, qui y cherchaient des moyens de subsistance. La municipalité a voulu renoncer à cette déchèterie et y construire une autre, écologique. Cela aurait signifié une nouvelle évacuation des gens de Pata-Rât, déjà confrontés aux problèmes propres à la vie sur un terrain abandonné. Bogdan Suditu. « Certains de ces habitats sont formés de gens que le village a bannis et obligés à s’y installer, après quoi il les y a oubliés. C’est le cas de l’habitat informel de Valea Corbului. En 1950, l’Etat roumain a dit à une quarantaine de familles : « Vous allez vous installer là ! » Et il les y a oubliés pendant 60 ans. De nos jours, on a constaté que 1300 personnes y vivent, la localité s’étant développée dans des conditions partiellement illégales. La responsabilité est partagée et nous devons tous l’assumer. »

    Valea Corbului est un village du département d’Argeş (dans le sud de la Roumanie), à la périphérie duquel s’est constitué un habitat informel comptant 3.000 habitants sans accès aux services communaux. Marius Păcuraru est un de ces habitants. :« En 2001-2002, le village de Valea Corbului s’est agrandi, des maisons étant construites dans la zone que j’habite à présent. Pour tout le monde, ce fut un peu pareil. Mes parents, par exemple, qui n’avaient pas de maison, y sont allés, y ont mesuré un lopin de terre et c’est là que j’habite maintenant. Ce qui est triste, c’est que les lignes à haute tension passent au-dessus de ma cour. Le courant y mesure au moins 40.000 Volts et cela a un impact sur notre santé. Les lignes passent au-dessus de mon potager. Si j’y travaille pendant deux heures, j’ai mal à la tête et je commence à me sentir mal. Mes enfants, non plus, ne se sentent pas bien. Si j’avais connu les désavantages de ce lieu, si les autorités m’en avaient informé, je n’y aurais pas bâti ma maison. En outre, un tiers des habitants de Valea Corbului n’ont pas accès aux réseaux d’eau et d’électricité. En 2014, un groupe d’habitants a tenté de démarrer un projet financé par des fonds européens ; ils ont constaté avec surprise qu’ils ne pouvaient rien faire sans titres de propriété. Tout s’est donc arrêté là. »

    La capitale roumaine, Bucarest, connaît, elle aussi, des problèmes similaires. Dans le quartier de Ferentari, le plus pauvre et confronté aux plus grands défis, il n’y a pas d’habitats informels. Il existe pourtant des habitations informelles et des habitants qui n’ont pas accès aux services communaux. Récemment, un des distributeurs d’électricité, la compagnie ENEL, par ses programmes de responsabilité sociale corporative (RSC), a aidé des gens de ce quartier à se brancher au réseau d’électricité. Rodica Păun, médiatrice communautaire et habitante de longue date du quartier, y a contribué. : « Il n’y a pas que le problème des papiers d’identité, des contrats de location et des contrats de vente-achat, il y a aussi le problème de la pauvreté, le problème des rats… Ne possédant pas de papiers d’identité, les gens n’ont pas eu accès à l’éducation, ils n’ont pas d’emplois, car personne ne vous embauche sans papiers et sans éducation. Par l’intermédiaire de la compagnie ENEL, nous avons réussi à faire brancher une centaine de personnes au réseau électrique. Tous les cas ne sont pas complètement solutionnés. Il y a des zones où les gens n’ont pas de titres de propriété, ils sont tout au plus en possession d’un reçu écrit à la main ou d’une copie de ce reçu. Ils n’ont pas de permis de construire. Et sans permis de construire on ne peut pas signer un contrat avec un distributeur d’électricité. Les gens qui habitent un immeuble à plusieurs étages se branchent plus facilement, mais pour une maison individuelle, le branchement n’est pas possible sans permis de construire. Les gens qui ne possèdent pas les documents nécessaires n’ont pas non plus accès au réseau d’eau ou aux services de salubrité. »

    Ces gens-là ne peuvent être aidés que par une meilleure communication et coopération entre les autorités, les fournisseurs de services et la communauté. Pourtant, pour résoudre ce problème, on doit commencer par le reconnaître et l’assumer. Bogdan Suditu. : « Ce phénomène n’est pas spécifique à la Roumanie. Il a été spécifique des pays depuis l’Europe Occidentale – à commencer par la France, l’Espagne et le Portugal – jusqu’aux pays de l’Est du continent et des Balkans. La situation a été graduellement résolue, car elle a été reconnue et assumée. Il y a un premier pas à faire : que le législateur, celui dont émanent les règles, dise : «Oui, ce problème existe, il y a des gens qui vivent là-bas, ils ont commis une erreur ou pas, en construisant leurs maisons, ils ont respecté la loi ou pas. A présent cherchons des solutions ». Eh bien, chez nous, ce n’est pas le cas. En Roumanie, ce phénomène n’est pas encore officiellement reconnu et assumé. (Trad. Dominique)

  • Locuinţele informale

    Locuinţele informale

    Locuinţele informale sau aşezările neoficiale încropite la periferia oraşelor sau satelor sunt o realitate, îndeobşte, observată de oricine parcurge România cu autoturismul, dar neaprofundată şi, mai ales, neasumată oficial. Aceasta este concluzia specialiştilor în urbanism care, de mai mulţi ani, analizează situaţia oamenilor care locuiesc în aceste case improvizate, ridicate pe terenuri ale nimănui.



    Unul din aceşti experţi este Bogdan Suditu, cercetător urbanist: “E un fenomen în creştere, încă nu foarte bine cunoscut la nivel naţional. Deşi există două studii realizate de Ministerul Dezvoltării, mai departe de a studia problema nu s-a mers. Comunităţile care locuiesc în aceste aşezări cel mai adesea nu au acte de proprietate sau de identitate, ceea ce-i face doar pe jumătate cetăţeni ai acestei ţări şi asta nu e normal. Prin urmare, nu pot accesa legal servicii de utilitate publică, nu se pot conecta legal la reţeaua de electricitate, nu se pot înscrie la şcoala de şoferi şi multe alte lucruri – cum ar frecventarea şcolii primare – devin problematice din cauza lipsei actelor. Avem situaţii de aşezări informale cu 3.000 de oameni şi chiar cu 6.000 de oameni situaţi în extravilan, deci lăsaţi în afara reglementărilor urbanistice. Adesea, aceste zone nu apar în documentaţia de urbanism şi nici în actele vreunei primării. E un teritoriu al nimănui, cel mai adesea e o haşură pe hartă care marchează o pajişte, o zonă de alunecări, un loc unde oamenii dintr-un oraş sau sat aruncă gunoaie, iar altcineva locuieşte printre ele.



    Acesta este cazul – devenit notoriu în urmă cu câţiva ani – al oamenilor de la Pata-Rât. Aflată la marginea Clujului, lângă groapa de gunoi a oraşului, aşezarea informală adăpostea, la un moment dat, cam 300 de familii. S-a format în timp în urma evacuărilor repetate ale unor familii sărace, cele mai multe de etnie romă, din zonele centrale ale oraşului şi mutate la periferie. La acestea s-au adăugat locuitori din satele apropiate care-şi căutau mijloace de subzistenţă în depozitul de deşeuri. Acest depozit de gunoaie a intrat în atenţia primăriei oraşului Cluj-Napoca din nevoia de a-l dezafecta şi înlocui cu o rampă ecologică. Ar fi însemnat o nouă evacuare a oamenilor de la Pata-Rât care şi aşa, se confruntau cu problemele fireşti ale traiului în ţinutul nimănui despre care vorbeşte în continuare Bogdan Suditu: Unele comunităţi s-au creat pentru că statul a împins nişte oameni şi i-au obligat să se aşeze într-un loc, după care i-a uitat acolo. E cazul celor de la Valea Corbului. În 1950, statul român le-a spus unui număr de 41 de familii: Vă aşezaţi aici!, după care a dispărut timp de 60 de ani. Iar azi, după ce a descoperit că acolo trăiesc 1300 de oameni care încearcă să-şi valorifice obligaţiile şi drepturile, constată că localitatea s-a dezvoltat parţial în condiţii ilegale. Vina e partajată şi trebuie să ne-o asumăm cu toţii.



    Valea Corbului, un sat din judeţul Argeş, are, la periferie, o aşezare informală cu vreo 3.000 de locuitori, fără acces la utilităţile publice, unde locuieşte şi Marius Păcuraru: În 2001-2002, prelungirea satului din Valea Corbului, unde eu locuiesc acum, s-a făcut în anumite condiţii. De pildă, părinţii mei, care n-aveau locuinţă, s-au dus acolo, au măsurat o bucată de pâmânt şi acolo, locuiesc eu acum. Ceea ce este trist este că liniile de înaltă tensiune trec pe deasupra curţii mele. Curentul acela măsoară nu mai puţin de 40.000 de Volţi. Lucrul acesta ne afectează sănătatea. De pildă, liniile acestea trec pe deasupra grădinii mele de legume. Două ore dacă stau acolo, încep durerile de cap şi nu mă simt bine. Nici copiii mei nu se simt prea bine. Dacă aş fi ştiut care sunt dezavantajele de a locui aici şi aş fi fost informat de autorităţi, nu-mi făceam casă acolo. Pe deasupra, o parte din locuitorii din Valea Corbului – cam 30%-35% – se confruntă cu problema neputinţei de a accesa serviciile de electricitate sau de apă curentă. În 2014, un grup de locuitori din Valea Corbului a încercat să demareze un proiect cu fonduri UE şi nu mică ne-a fost mirarea când au constata că nu pot să demareze acel proiect fără acte de proprietate. Ne-am oprit deci.



    Nici Bucureştiul nu e scutit de probleme asemănătoare. În cartierul Ferentari – una din zonele cele mai dezavantajate din oraş -, deşi nu există aşezări informale propriu-zise, există locuinţe informale şi locuitori fără acces la utilităţi şi electricitate. Recent, unul din distribuitorii de electricitate, compania ENEL, prin programele sale de CSR (responsabilitate socială corporativă), i-a ajutat pe unii din oamenii din Ferentari să se conecteze la reţeaua electrică. Au fost ajutaţi, la rândul lor, de Rodica Păun, mediatoare comunitară şi veche locuitoarea a cartierului. Iată ce spune despre probleme de acolo: Problema cea mai mare, pe lângă cea a actelor de identitate, a contractelor de închiriere, a contractelor de vânzare-cumpărare, o constituie mizeria, şobolanii… Din cauza lipsei actelor, oamenii nu au nici educaţie şi nici slujbe. Nu poţi să te angajezi undeva fără acte şi şcoală. Am reuşit, prin ENEL, să conectăm la reţeaua de electricitatea vreo 100 de oameni. Nu toate cazurile sunt pe deplin rezolvate. În zona de case, oamenii nu au certificate de proprietate, cel mult o chitanţă de mână sau o copie după chitanţa aia. Nu au aviz de construcţie, de pildă, deci nici nu poţi încheia contract pentru electricitate. La bloc, oamenii se conectează mai uşor. La curte, dacă n-ai aviz de construcţie sau acte pe casă, nu se poate face nimic. Nici apă curentă n-au, fără aceste documente. Nici acces la salubrizare.



    Oamenii aceştia nu pot fi ajutaţi decât printr-o mai bună comunicare şi cooperare între autorităţi, furnizorii de servicii şi comunitate. Dar totul trebuie să pornească odată cu recunoaşterea problemei, concluzionează Bogdan Suditu: Fenomenul acesta nu e specific doar României. El a fost specific tuturor ţărilor din Europa începând cu Franţa, Spania şi Portugalia până la cele din estul continentului şi Balcani. Situaţia a fost încet-încet rezolvată fiindcă a fost asumată şi recunoscută. Asta-i prima problemă: trebuie ca legiutorul, cel face regulile, să spună: Da, chestiunea există, oamenii stau acolo, au greşit sau nu, au construit bine sau nu. Hai să găsim soluţii. Lucrul ăsta nu se întâmplă la noi: recunoaşterea fenomenului.

  • Proiecte sociale în Ferentari

    Proiecte sociale în Ferentari

    Ferentari – cel mai
    sărac şi problematic cartier al Bucureştiului.
    Renumit pentru violenţa domestică, prostituţie, consum şi trafic de droguri,
    sărăcie şi analfabetism. Ce şanse la o viaţă normală au copiii născuţi şi
    crescuţi aici? În cartierul Ferentari se derulează câteva proiectele sociale
    venite în sprijinul acestor copii, dar şi al adulţilor de etnie romă care
    trăiesc aici.


    Ionuţ
    Oprea este de profesie actor. În urmă cu şase ani, a început să ţină cursuri de
    teatru, în calitate de voluntar, la Clubul de Educaţie Alternativă, program al
    ONG-ului Policy Center for Roma and Minorities. Clubul a fost creat pentru
    copiii aflaţi în situaţii de risc care trăiesc în zonele de tip ghetou din
    Ferentari. Ajuns în acest program întâmplător, Ionuţ Oprea a reuşit, în timp,
    să depăşească diferenţele culturale şi să se apropie de aceşti copii, pentru
    care teatrul a devenit o formă de terapie: Eu am venit cu setul meu de valori, de
    cunoştinţe şi cu educaţia mea şi am nimerit într-un loc în care valorile mele
    nu prea erau valabile. Aici, lumea este puţin răsturnată din acest punct de
    vedere. În mediul din care vin, educaţia este privită ca un lucru bun, firesc,
    de care trebuie să ai parte cât mai mult. Ori aici este o muncă să convingi
    atât puştii cu care lucrezi, cât şi pe părinţii lor, că educaţia poate să fie o
    cale şi poate să fie o soluţie pentru a ieşi dintr-o situaţie dificilă. Sincer,
    nu ştiu dacă i-am convins încă. Tot ce pot face este să apar în fiecare zi aici
    şi să spun aceleaşi lucruri. Şi să insist. Nu-mi garantează nimeni niciun fel
    de succes, nu-mi garantează nimeni că am schimbat ceva.


    Şi
    totuşi succesul începe să se vadă deja şi confirmări ale valorii muncii lui
    Ionuţ încep să vină: Una dintre mulţumirile cele mai mari este
    Nicoleta. De la început, am observat în ea o atitudine faţă de viaţă şi faţă de
    mine şi de activitatea aceasta cu teatrul care m-a făcut să cred că poate să
    fie un lider. Am văzut cum se raportează ceilalţi la ea, cum se raportează ea
    la ceilalţi. Ea îmi dă cele mai mari speranţe, pentru că a început să scrie, se
    informează, compune muzică, deja s-a apucat să scrie o piesă de teatru… Şi ea
    e doar un exemplu. Mai sunt în trupă puşti care încep acum, după câţiva ani,
    să-şi descopere diferite aptitudini şi să-şi găsească un loc în interiorul
    trupei. Unul face pe regizorul tehnic, altul se ocupă cu afişul şi cu imaginea,
    unul e responsabil de disciplina de la repetiţie… Fiecare îşi descoperă un
    rol în trupă. Şi lucrurile acestea mă fac să merg mai departe.


    Nicoleta
    Ghiţă, unul din marile succese ale lui Ionuţ Oprea, are 18 ani şi a început să
    urmeze cursuri de teatru încă înainte de venirea lui Ionuţ în Ferentari. A
    simţit de mică faptul că teatrul este pasiunea ei şi a demonstrat deja cât de
    talentată este. A trecut prin momente foarte grele copil fiind şi munceşte de
    la 15 ani. Acum pot să spun că mă simt într-un fel împlinită,
    pentru că am evoluat foarte mult. De la copilul acela nesuferit, care nu plăcea
    pe nimeni şi nimeni nu-l plăcea să ajung să am prieteni, cunoştinţe, să fiu
    plăcută pe oriunde merg… Şi acum să îmi placă şi mie oamenii! E o schimbare
    totală. Şi pot să spun că, atunci când îl văd pe Ionuţ că e mândru de mine, mă
    face să fiu şi eu mândră de mine. Dacă
    Ionuţ m-a bătut la cap vreo trei, patru luni să mă apuc să fac storytelling,
    până la urmă m-am apucat de gura lui şi am observat că eu prin asta mă exprim,
    prin asta mă descarc pe mine, ca persoană. De multe ori, sunt anumite poveşti
    pe care le scriu şi le postez pe Facebook şi sunt unele în care scriu doar
    pentru mine, să îmi descarc problemele mele, ce mi se pare mie că s-a schimbat,
    frustrările… Pe lângă asta, sunt pasionată de muzică şi mi-ar plăcea să merg
    în zona muzică şi teatru.


    Daniela
    Vlăsceanu are 34 de ani şi trei copii. S-a născut şi a crescut în Ferentari. Se
    implică de peste opt ani în ajutorarea celor care au nevoie de un sprijin, iar în
    iunie 2016 a contribuit la crearea unui centru comunitar în cartier, deschis,
    desigur, întregii comunităţi. Aici desfăşoară cu copiii activităţi recreative,
    îi ajută la teme, organizează serbări, strânge donaţii… Acum îşi doreşte să
    strângă bani să îi ducă într-o tabără la vară. Lucrează cu aproximativ 25 de
    copii, cei mai mulţi cu vârste între 6 şi 12 ani. Şi-a propus să meargă cu ei
    până la capăt, adică să îi vadă, dacă se poate, la liceu, la facultate.


    La
    centrul comunitar vin şi adulţii. Mulţi nu au acte sau au copii consumatori de
    droguri. Principala problemă? Sărăcia, desigur. Daniela Vlăsceanu Din cauza
    sărăciei nu au asigurări medicale plătite, nu pot merge la medic, nu pot merge
    la spital. Nu au niciun venit. Şi bolnavi, şi amărâţi… Nu am schimbat şi nici
    nu o să schimb eu cartierul Ferentari, dar consider că aşa, câte un pic, câte
    un pic fiecare putem să facem ceva. Fie am putut ajuta pe cineva să îi facem
    acte, fie s-au mai ivit proiecte de la alte organizaţii… Acum, cinci persoane
    în vârstă primesc mâncare o dată pe săptămână de la o altă organizaţie. Măcar
    atât… dacă ştiu că o dată pe săptămână se duce cineva şi le duce două sacoşe
    cu mâncare, tot e ceva decât nimic. Sau când nu au niciun act şi îi poţi ajuta
    să îşi facă un certificat, un buletin şi se pot duce să îsi ia un ajutor
    medical, o pensie….


    Tot de la Daniela am aflat că în ultima vreme în
    cartierul Ferentari îşi desfăşoară activitatea câteva ONG-uri, atât pe partea
    de consiliere a consumatorilor, cât şi de acompaniere pentru obţinerea actelor
    de identitate. De ce ar fi nevoie ca să se schimbe lucrurile mai mult în
    Ferentari? Nici nu ştiu cu ce să încep… Locuri de
    muncă pentru oameni, să aibă din ce să trăiască. Şcoli mai dotate, să nu mai
    cadă tavanul pe copii. Noi avem câteva şcoli în cartier, dar care sunt la
    nivelul de… Ferentari. Copiii vin la şcoală, dar nu mi se pare că învaţă prea
    multe lucruri. Cred că e nevoie de profesori mai bine pregătiţi… Policlinici… ca să nu mai zic spital, în
    Ferentari e deja prea mult.

  • Jean-Michel Aubier (France) – Les quartiers de Bucarest (IV)

    Jean-Michel Aubier (France) – Les quartiers de Bucarest (IV)

    Pour les Roumains des 4 coins du pays, le quartier bucarestois de Ferentari est synonyme de violence, saleté et pauvreté. Dailleurs, le il figure au top 10 des plus mauvaises destinations de vacances au monde, selon le tabloïd britannique Daily Mail. Ce quartier bucarestois est également connu pour le grand nombre de vols de voitures recensés, par le haut niveau de criminalité organisée, pour ses pickpockets, pour la vente et la consommation de drogue, mais aussi pour son architecture pour le moins « éclectique ». A tout cela sajoutent les gangs de malfaiteurs roms et notamment les confrontations entre eux. Ferentari est un mélange de bâtiments vieux et nouveaux, témoignant de ses différentes périodes historiques, pendant lesquelles il na jamais dépassé son statut de périphérie de la capitale roumaine.





    Situé dans lextrémité sud du 5e arrondissement, dans le sud-ouest de Bucarest, le quartier de Ferentari sest formé vers la fin du 19e siècle sur un périmètre dominé par des jardins potagers, parsemé de maisons paysannes et de bâtiments utilisés dans la fabrication du vin et de lalcool.





    A commencer par le 20e siècle, la population du quartier croît et son aspect ressemble à celui de toutes les autres zones périphériques de la capitale roumaine : ruelles étroites et petites maisons sises sur un des côtés de la propriété, ombragées de pergolas de vigne. Dans la structure de ce tissu, on peut identifier aussi des constructions plus récentes, édifiées après la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles, plusieurs immeubles à 4 étages dits « soviétiques », bâtis à la fin des années 40 et au début des années 50. Plaqués de briques rouges, ils entourent une cour intérieure, étant prévus initialement de magasins, daires de jeux et même dune salle de cinéma, une sorte de ville en miniature, une oasis soviétique au beau milieu dune périphérie roumaine.





    Lexpérimentation architecturale et sociale se poursuit deux décennies plus tard par la construction vers 1975 dune HLM à 10 étages selon le modèle des cités françaises. Tout près de celui-ci se trouve un pâté de HLMs à quatre étages qui ont amplifié la renommée négative du quartier. Bâtis également au début des années 1970, ces immeubles classés à régime 2 de confort, selon les normes de lEtat communiste, se sont beaucoup dégradés après la chute du régime pour devenir les pires logements de la capitale roumaine. Vu que leurs locataires, dont la vaste majorité sont des Roms, nont pas de contrats avec les services communaux, les déchets saccumulent au bord de la rue, alors que les branchements illégaux au réseau électrique se multiplient.



    Et pourtant, à quelques centaines de mètres de ce véritable ghetto contemporain on peut apercevoir aussi des maisons neuves multicolores et délimitées par de hauts enclos en tôle. Collé aux briques rouges des blocs soviétiques se trouve un très chic immeuble dappartements dune dizaine détages, érigé par des entrepreneurs contemporains. Il est en face dune cantine sociale.

  • Ferentari – un quartier défavorisé par les yeux de bénévoles…

    Ferentari – un quartier défavorisé par les yeux de bénévoles…

    Nous sommes à Ferentari, le quartier le plus défavorisé de la capitale roumaine. Gabrielle, Lucie, Thérésa, Marielle, Yoursa et Caroline sont 6 adolescentes Françaises qui ont travaillé aux côtés des bénévoles de Bucarest dans l’espoir d’aider les enfants du quartier de Ferentari à oublier leurs soucis quotidiens et à profiter un peu de leur enfance. Avant de leur donner la parole, nous faisons le tour du quartier en compagnie d’Alexandru. Ensuite, nous accueillons au micro Gabrielle, Lucie et Marielle nous font part de leur expérience bucarestoise.