Tag: festival national de théâtre

  • 27.10.2019 (mise à jour)

    27.10.2019 (mise à jour)

    Militaire – Quelque 1400 militaires
    roumains et étrangers, avec 220 moyens techniques, participent du 25 octobre au
    8 novembre, à Cincu, au département de Brasov (centre de la Roumanie) à
    l’exercice militaire multinational Scorpions Legacy 2019, a fait savoir le
    bureau de presse de la Brigade multinationale du Sud-est basée à Craiova.
    L’objectif en est d’instruire le personnel de la Brigade et celui des unités
    affiliées de Bulgarie, d’Italie et du Portugal, par des exercices de
    commandement assistés par ordinateur, exercices d’entraînement sur le terrain
    et exercices tactiques de tirs de combat. Notons que le commandement de la
    Brigade multinationale du Sud-est de Craiova assure une capacité élevée de
    commande des forces déployées dans le sud-est des frontières de l’OTAN, ayant
    une importante contribution à la défense collective de l’Alliance.


    Energie – La Roumanie
    a importé, au cours des sept premiers mois de l’année, une quantité d’énergie
    qui dépasse de 45 % celle importée pendant la même période de 2018, informe le
    plus récent rapport de l’Autorité nationale de réglementation dans le secteur
    énergétique (ANRE). Pendant cette même période, les exportations ont baissé de
    32%, comparées à celles enregistrées de janvier à juillet 2018. La
    consommation nationale d’énergie électrique a connu une légère baisse, de 0,6%,
    tandis que la production interne a diminué de 5,4%, précise le Régulateur
    national.










    Culture – L’intérêt
    pour la culture augmente en Roumanie, mais cela concerne notamment le
    divertissement facile, indique le Baromètre de la consommation culturelle en
    2018, une radiographie du phénomène culturel national réalisée par l’Institut
    national de recherche et de formation et rendue publique hier. Les auteurs ont
    constaté que les gens préfèrent les festivités et les événements en plein air. La fréquentation des musées et des
    bibliothèques reste inchangée, tandis que celle des salles de théâtre diminue
    par rapport aux années précédentes. La consommation de films dans les salles de
    cinéma a augmenté, tout comme la participation de la population à des concerts
    et des spectacles de divertissement. Selon la même étude, la consommation de
    programmes de télévision, de musique et d’internet s’est accrue dans l’espace
    non-public.


    Théâtre – La
    29-e édition du Festival national de théâtre (FNT) a pris fin, ce dimanche, à
    Bucarest, au bout de 10 jours de spectacles, de vernissages d’expositions et de
    lancements de livres. Cette année, le Festival a célébré « Le théâtre,
    instant magique de l’histoire ». Selon la directrice artistique, Marina
    Constantinescu, l’édition de cette année a été dédiée au 30-e anniversaire de
    la Révolution de décembre 1989, qui a replacé la Roumanie sur la carte
    démocratique du monde.

    Washington – Le
    président des Etats-Unis, Donald Trump, a annoncé, ce dimanche, la mort d’Abu
    Bakr al-Baghdadi, le leader du groupement terroriste Etat islamique, au cours d’une
    opération militaire américaine déroulée dans le nord-ouest de la Syrie. Aux
    dires de Donald Trump, les militaires américains avaient encerclé al-Baghdadi,
    qui s’était fait sauter avec sa ceinture d’explosifs. Trois de ses enfants ont
    aussi été tués dans l’explosion. Abu Bakr al-Baghdadi, un des terroristes les
    plus recherchés du monde, avait pris, en 2010, la tête de l’organisation Al-Qaeda en Irak, un des
    groupements à avoir rejoint Daesh.




    Tennis – Au
    tournoi de tennis ATP de Bâle (Suisse), le Roumain Horia Tecău et le
    Néerlandais Jean-Julien Rojer ont remporté, ce dimanche, la finale de double,
    devant les Américains Taylor Fritz et Reilly Opelka, en deux sets 7-5, 6-3.
    Horia Tecău et Jean-Julien Rojer cherchent à obtenir la qualification au Tournoi
    des Champions.






    Météo – En Roumanie, dans les prochaines 24 heures, le ciel se
    couvrira dans le nord-ouest et le nord, où des pluies faibles pourraient faire
    leur apparition. Dans les autres régions, le ciel sera variable, les
    températures seront en légère baisse, pourtant toujours supérieures aux
    normales saisonnières, avec des maximales entre 16° et 23°.

  • 27.10.2019

    27.10.2019

    Heure d’hiver – La
    Roumanie est revenue, cette nuit, à l’heure d’hiver, qui est l’heure solaire, ce qui
    fait de ce dimanche la journée la plus longue de l’année, avec 25 heures. Ce
    passage n’a pas modifié l’horaire des trains. Vu que dans les pays voisins de
    la Roumanie, le passage à l’heure d’hiver s’est fait à la même date, c’est à
    dire le 27 octobre, entre les stations de frontière avec la République de
    Moldova, la Hongrie, la Serbie, la Bulgarie et l’Ukraine, les trains circulent
    conformément aux horaires en vigueur. La Commission européenne a proposé de
    renoncer au changement saisonnier de l’heure en Europe, offrant aux Etats membres
    de l’Union européenne la liberté de décider de rester soit à l’heure d’hiver, soit à l’heure d’été. L’Union européenne devrait, donc, renoncer au
    changement de l’heure en 2021.




    Militaire – Quelque 1400 militaires
    roumains et étrangers, avec 220 moyens techniques, participent du 25 octobre au
    8 novembre, à Cincu, au département de Brasov (centre de la Roumanie) à
    l’exercice multinational Scorpions Legacy 2019, a fait savoir le bureau de
    presse de la Brigade multinationale du Sud-est basée à Craiova. L’objectif en
    est d’instruire le personnel de la Brigade et celui des unités affiliées de
    Bulgarie, d’Italie et du Portugal, par des exercices de commandement assistés
    par ordinateur, exercices d’entraînement sur le terrain et exercices tactiques
    de tirs de combat. Notons que le commandement de la Brigade multinationale du
    Sud-est de Craiova assure une capacité élevée de commande des forces déployées
    dans le sud-est des frontières de l’OTAN, ayant une importante contribution à
    la défense collective de l’Alliance.


    Energie – La Roumanie
    a importé, au cours des sept premiers mois de l’année, une quantité d’énergie
    qui dépasse de 45 % celle importée pendant la même période de 2018, informe le
    plus récent rapport de l’Autorité nationale de réglementation dans le secteur
    énergétique (ANRE). Pendant cette même période, les exportations ont baissé de
    32%, comparées à celles enregistrées en janvier-juillet 2018. La consommation
    nationale d’énergie électrique a connu une légère baisse, de 0,6%, tandis que
    la production interne a diminué de 5,4%, précise le Régulateur national.










    Culture – L’intérêt
    pour la culture augmente en Roumanie, mais cela concerne notamment le
    divertissement facile, indique le Baromètre de la consommation culturelle en
    2018, une radiographie du phénomène culturel national réalisée par l’Institut
    national de recherche et de formation et rendue publique hier. Les auteurs ont
    constaté que les gens préfèrent les festivités et les événements en plein air. La fréquentation des musées et des
    bibliothèques reste inchangée, tandis que celle des salles de théâtre diminue
    par rapport aux années précédentes. La consommation de films dans les salles de
    cinéma a augmenté, tout comme la participation de la population à des concerts
    et des spectacles de divertissement. Selon la même étude, la consommation de
    programmes de télévision, de musique et d’internet s’est accrue dans l’espace
    non-public.


    Théâtre – La
    29-e édition du Festival national de théâtre (FNT) prend fin aujourd’hui à
    Bucarest, au bout de 10 jours de spectacles, de vernissages d’expositions et de
    lancements de livres. Cette année, le Festival a célébré « Le théâtre,
    instant magique de l’histoire ». Selon la directrice artistique, Marina
    Constantinescu, l’édition de cette année a été dédiée au 30-e anniversaire de
    la Révolution de décembre 1989, qui a replacé la Roumanie sur la carte
    démocratique du monde.






















    Tennis – En
    tennis, Horia Tecău (Roumanie) et Jean-Julien Rojer (Pays-Bas) affrontent
    aujourd’hui les Américains Taylor Fritz et Reilly Opelka, dans la finale de
    double du tournoi ATP de Bâle (Suisse).
    Tecău et Rojer cherchent aussi la qualification au Tournoi des Champions.




    Météo – La
    météo est belle et chaude partout en Roumanie, ce dimanche. Les températures de
    la mi-journée vont de 16° à 26°.

  • Le théâtre et la société. Maintenant

    Le théâtre et la société. Maintenant

    Le Festival national de théâtre a consacré à cette ample démarche une nouvelle section intitulée « Le théâtre et la société. Maintenant. » Six spectacles ont figuré à laffiche de la section à lédition 2018 du festival, la plupart appartenant à des compagnies indépendantes de théâtre. Aujourdhui nous passons en revue quelques-unes de ces productions.



    Produit par le Centre de Théâtre Educationnel Replika et créé par Alexa Bacanu, dramaturge, et Leta Popescu, metteur en scène, le spectacle participatif « Tout est très normal » invite parents et préadolescents (enfants de 10 à 15 ans) à un dialogue ouvert sur les changements physiques, émotionnels et intellectuels qui annoncent ladolescence. Dans une tentative de faciliter la communication entre les générations, le spectacle parle de plusieurs sujets de grand intérêt : léducation sexuelle dans les écoles, les sources où les jeunes trouvent les informations sur leur corps, sils se sentent oui ou non compris et leur besoin de communiquer sur ce qui leur arrive. Leta Popescu, celle qui signe la mise en scène du spectacle, explique le choix du thème central de sa pièce : « Cétait à lépoque où on parlait au Parlement de la loi de léducation sexuelle et toute sorte de personnages sopposaient avec véhémence à lintroduction dune telle discipline dans le système déducation publique. Alexa Bacanu et moi, nous faisons attention à ce qui se passe autour de nous et nous cherchons les manières de soutenir différents débats par le théâtre. Nous voulons que notre spectacle soit pertinent pour les gens. Cest pourquoi il existe un moment dans la pièce où de nombreuses opinions sont exprimées. Et pour moi, tous ont raison. Sans doute, un sujet si sensible présuppose davoir du courage. De même, il faut en parler pour comprendre tous les problèmes, sans pour autant militer avec trop de véhémence pour une opinion ou une autre. »



    La pièce « Tout est très normal » naît de linteraction directe entre les acteurs Viorel Cojanu et Silvana Negruţiu avec les spectateurs. Une idée appartenant à larchitecte Gabi Albu, créateur de la scénographie, raconte Leta Popescu: « Cest larchitecte qui a partagé lespace. Après, cest moi qui ai pris le contrôle. Ok, on le divise en deux et ensuite ? Et nous avons trouvé cette formule où tout le monde est invité – je tiens à chaque fois à préciser quil est essentiel pour le spectacle que les parents viennent avec leurs propres enfants… Le public est donc partagé en deux groupes. Les parents dun côté, les enfants de lautre. Cest un spectacle très amical et très intime, construit dune manière très délicate. Personne nest forcé à participer. Le projecteur nest mis sur personne. Tout le monde y prend part de la même manière. Et, quelque délicat que ce soit, les discussions deviennent de plus en plus vives. Il est impossible de ne pas discuter sur le corps avec votre enfant après avoir quitté la salle. Impossible. »



    Un autre sujet social sensible est mis sous les projecteurs dans le spectacle « Au nom du Père » : la religion. Produite par lAssociation Art No More de Bucarest, la pièce explore la manière dont le milieu religieux intervient dans la vie privée, professionnelle et sociale. Il parle de changements, dacceptations, de souffrance et d« héritage culturel ». Lécrivaine et journaliste Elena Vlădăreanu est lauteure du texte sur lequel repose le spectacle. Ecoutons-la: « Jai voulu entendre autant de voix que possible, apprendre autant dexpériences que possible des gens qui ont vécu dans des communautés religieuses quils ont quittées ou non ou bien de personnes qui ont redécouvert la religion à lâge adulte dune manière plus radicale. Ce fut un véritable travail de recherche. Nous avons parlé avec les gens, nous avons beaucoup lu aussi. Nous avons parcouru des plateformes en ligne consacrées à la religion et de nombreux livres à ce sujet. »



    Les réactions des spectateurs témoignent de limportance du sujet, constate Elena Vlădăreanu : « Jai été surprise et ravie par le fait que les gens ont commencé à parler de ce spectacle. Chaque représentation a engendré des discussions informelles. Après chaque spectacle, les gens restent dans la salle pour parler de leurs propres expériences. Il paraît que le thème de la religion est toujours très important. En fait, il ne le paraît pas, il lest. Et il est important pour les gens que lon en parle sérieusement et en profondeur. Parce que les choses sont différentes et beaucoup plus intenses pour nous. Parce que la religion fait partie de notre construction sociale, de notre identité, de notre corps social. »



    Pour sa part, le metteur en scène Robert Bălan a voulu que le spectacle « Au nom du Père » ne se positionne ni dun côté ni de lautre de la barricade : « Jai nai pas voulu laisser limpression que nous sommes contre la religion, ni contre la vie religieuse. Cest pourquoi jai choisi douvrir le spectacle par une plaidoirie pour la tolérance religieuse et de le finir sur lidée que Dieu signifie amour. Et ce puisquentre ces deux monologues il existe dautres qui touchent des sujets assez graves, délicats et nous navons pas voulu laisser limpression que nous luttons contre lidée de religion. Nous plaidons plutôt pour lacceptation de toutes les formes et nous voulons dire quil existe nombre dabus dans ce domaine aussi. Il est important par ailleurs de voir comment la vie religieuse de notre enfance influe positivement sur notre vie dadulte. A mon avis, la plus grande réussite de ce spectacle, cest davoir pu rester neutres. »



    Cette pièce sinscrit dailleurs dans un projet plus ample intitulé « Théâtre intime », dont lintention est de rapprocher acteurs et spectateurs. Le metteur en scène Robert Bălan nous en parle: « Lidée était de renoncer autant que possible aux moyens théâtraux classique, à la zone où lacteur monte sur scène pour y exprimer des vérités. Nous avons souhaité intégrer le public au spectacle mais sans trop le déranger. Jai opté pour une interactivité moins forte, sans pour autant laisser le public être un simple spectateur. »



    Les spectacles à thématique sociale abondent aussi dans les institutions théâtrales publiques. Parmi les invités du Festival National de Théâtre 2018 figurait la production « Sur les hommes et les pommes de terre » du Théâtre « Andrei Muresanu » de la ville de Sfantu Gheorghe, en Transylvanie. Son metteur en scène, Radu Afrim, a créé un spectacle documentaire censé ramener dans lattention publique une tragédie survenue dans la ville de Sfantu Gheorghe en 2012, suite à laquelle 9 personnes ont perdu la vie. En rentrant dune cueillette de pommes de terre, la remorque où se trouvaient 9 journaliers ethniques roms a été écrasée par un train. Cet incident a été très peu médiatisé. Cela a déterminé Radu Afrim à imaginer un spectacle sur « la perte et la survie » et qui, une fois terminé, invite à réfléchir sur la solidarité. Trois cas sociaux présentés dans la pièce ont également fait lobjet dun événement caritatif à Noël.



    Voilà donc un des rôles essentiels du théâtre : inviter artistes et spectateurs à sexprimer sur les thèmes importants pour la société. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le Festival national de Théâtre de Bucarest

    Le Festival national de Théâtre de Bucarest

    Chaque année, à l’occasion du Festival national de Théâtre de Bucarest, le public roumain présent en salle se voit proposer aussi quelques spectacles de danse contemporaine. Cette année, le Festival a même repoussé d’une journée sa clôture pour pouvoir inviter sur scène, en fin d’édition, la célèbre compagnie néerlandaise Nederlands Dans Theater. Un véritable régal qui a mis débout la salle archipleine du Théâtre national de Bucarest.





    Venue en Roumanie pour présenter au public sa création « Moeder », « La Mère », Gabriela Carrizo, co-fondatrice aux côtés de Franck Chartier de la compagnie belge Peeping Tom, a tenu à préciser que ce spectacle est la seconde partie d’une trilogie ayant débuté en 2014, avec « Vader » (Le Père) avant de continuer, en 2019, avec «Kind» (L’Enfant). Reconnue pour son style original, avec cette touche personnelle qui fait toujours la différence, Gabriela Carrizo se sert du corps et de ses mouvements pour créer un fort impact émotionnel sur les spectateurs, leur présentant de nouvelles perspectives sur les thèmes qu’elle aborde. Dans ses spectacles, le décor joue un rôle essentiel, comme l’affirme la chorégraphe elle-même dans une interview en exclusivité pour RRI.



    Gabriela Carrizo : « Pour ce spectacle, j’ai pris comme point de départ l’absence de la mère, sa mort. J’ai voulu prendre mes distances par rapport à l’idée de famille, de maternité, pour me concentrer plutôt sur les liens forts que chacun d’entre nous développe avec sa mère, sur ce qu’être mère signifie et sur ce que la perte d’une mère suppose. L’espace me sert de musée. On pourrait en faire une sorte d’antichambre, quoiqu’il soit plutôt un endroit censé permettre de nous exposer progressivement avant d’en faire un chez soi. Pour cela, j’ai demandé à mes danseurs d’apporter des photos d’enfance, avec leurs mamans, de me raconter des anecdotes… L’idée autour de laquelle gravite mon spectacle est qu’en l’absence d’une mère, on est toujours enclin à faire revivre ses souvenirs d’enfance. Et du coup, l’espace devient très important, puisqu’il nous permet de faire marche arrière dans notre passé. J’ai fait construire sur scène un espace clos, avec un mur en verre, qui ressemble aussi bien à un studio d’enregistrement qu’à une couveuse pour les bébés. Que ça soit l’une ou l’autre, les deux idées ont quelque chose en commun: elles permettent d’y exposer des choses, de regarder à l’intérieur, tout en restant à distance. Voilà la façon dont j’ai imaginé mon spectacle. Une construction qui tourne autour de plusieurs espaces, censée provoquer des changements de perspective au fond de nous-mêmes. »





    Après avoir quitté la Roumanie à l’âge de 12 ans à destination du Canada où elle a obtenu une bourse de l’Ecole canadienne de danse, la danseuse et la chorégraphe Ana Maria Lucaciu vit actuellement aux Etats-Unis. Revenue dans son pays natal à plusieurs reprises pour revoir sa famille et ses amis, elle a dansé, cette année, en première devant le public roumain. L’occasion pour elle de faire connaître aux spectateurs de Roumanie son premier spectacle dont elle a signé la chorégraphie: « Slightly Off Stage » (Des désaccords en dehors de la scène), réalisé en collaboration avec Nathan Grisworld.



    Ana Maria Lucaciu : « J’ai senti dernièrement au fond de moi des choses que j’aurais bien voulu exprimer. La danse contemporaine, telle qu’elle se fait actuellement dans le monde, ne me représente pas. Du coup, je me suis laissé inspirer plutôt par les formations de clown auxquelles j’ai participé. Ces ateliers offrent aux participants la chance de se découvrir eux-mêmes, ils révèlent tout ce qu’il y a d’humain ou d’inhumain au fond de nous. J’ai donc essayé de faire le clown à travers la danse, en partant des prémisses absurdes qu’on pourrait argumenter nos réponses en disant tout simplement à nos interlocuteurs « eux, ils m’ont dit que… » ou bien « eux, ils l’ont fait », sans préciser de qui on parle. Comme si « eux », c’étaient les chefs de la scène, des personnes haut placées qui nous commandent. Et du coup, tout serait à l’envers, plus rien ne se passerait normalement. J’ai bien aimé l’idée que nous, sur scène, on est obligés de se soumettre à une force extérieure qui dispose de nous ».





    Lors de la 28ème édition du Festival national de théâtre, la Roumanie a figuré dans la section de danse avec le spectacle « La célébration/To_R » réalisé par le chorégraphe Pal Frenak au Studio M de Sfantu Gheorghe.



    Sa directrice, Imola Marton, affirme : « Pal Frenak est venu me dire qu’il souhaiterait construire un spectacle fondé sur l’idée d’une célébration imaginaire qui pourrait être aussi bien celle de la mort de quelqu’un qu’un mariage… Le spectacle est donc créé à la frontière entre la réalité et l’imagination et il surprend différents types de relations entre les individus: la solitude, l’incapacité d’avoir des rapports normaux avec les autres ou avec soi-même, les conflits, l’amour… Il emmène le spectateur à travers plusieurs états d’âme propres à une célébration de ce type. Pal Frenak produit des images à même de faire naître des sentiments. C’est pourquoi le spectacle n’a pas une histoire explicite, mais il se veut plutôt une expérience lyrique et visuelle. »





    Comme on disait en début d’émission, l’édition 2018 du Festival national de théâtre s’est clôturée par un spectacle de danse de la célèbre compagnie néerlandaise Nederlands Dans Theater, NDT en abrégé. Leur présence à l’affiche de cette 28ème édition du FNT a été un événement non seulement pour le public roumain, mais aussi pour les danseurs de cette troupe.



    Le chorégraphe, Paul Lightfoot, a précisé au micro de RRI : « Cela fait 12 ans que je n’ai plus visité la Roumanie. Or, de retour dans votre pays, j’ai voulu faire la preuve de la diversité de notre travail, de nos capacités caméléonesques de danseurs et producteurs, car tous nos spectacles sont créés par nous-mêmes. »





    La NDT a présenté quatre spectacles : « Shoot the Moon » – « Tue la Lune » de Sol Leon et Paul Lightfoot, « Woke Up Blind » – « Réveil aveuglé » de Marco Goecke, « The Statement » – « La Déclaration » de Crystal Pite et « Vladimir » de Hofesh Shechter.





    Le directeur artistique de la compagnie, Paul Lightfoot, précise : « Tue la Lune est une création où moi et Sol, on s’est servi de la musique de Philip Glass et on a créé un décor proche de celui d’une pièce de théâtre. Le spectacle invite à une réflexion sur les relations, sur la solitude au sein des couples. On parle de l’isolement, de la claustrophobie, mais aussi des libertés, des rêves… Le spectacle de Marco Goecke est une folie, un vrai manifeste du mouvement physique. Vous serez surpris par la vitesse et la méticulosité de cette danse. Elle est éblouissante, d’autant plus qu’elle a été créée en très peu de temps, sur une musique de Jeff Buckley. Crystal Pite est une créatrice très intelligente. Elle a écrit une pièce de théâtre en collaboration avec Jonathon Young, un écrivain très doué, et elle a transformé par la suite le texte en un spectacle de danse avec 4 danseurs qui ont joué chacun un rôle. C’est un des spectacles de danse les plus importants que j’ai eu la chance de voir ces dernières années. »





    Quant à « Vladimir », il s’agit d’un spectacle récent et dont la musique et la chorégraphie appartiennent au même Hofesh Shechter, un Britannique très en vogue ces derniers temps. A résumer la présence de la troupe néerlandaise à l’affiche du Festival national de théâtre de Bucarest, on pourrait citer la critique Oana Stoica affirmer « ce fut là la meilleure clôture que l’on aurait pu offrir » à un événement d’une telle envergure. (Trad. Ioana Stancescu)