Tag: Flamanda

  • The Flamanda Slum in Bucharest

    The Flamanda Slum in Bucharest

    Romanians use the Turkish word mahala to describe slums, the dirty and poor areas that could be found in every city in the past. Slums marked a historical stage in the development of many Romanian cities. Bucharest was no exception, as the city itself was initially made up of several slums, that is small urban communities very much like the rural ones. One of Bucharest’s first slums, infamous for the abject poverty of its inhabitants, was suggestively called Flamanda, which means hungry in Romanian. It was located in the area of today’s Union Square, near the Metropolitan Cathedral Hill. The emergence of this slum is closely connected with the life and role of the church within community, as Edmond Niculusca, head of the Romanian Association for Culture, Education and Normality explains:



    “The Flamanda Slum is tightly linked to the Metropolitan Cathedral Hill. This slum had formed, just like many others, around a church, in this case, the Flamanda Church, which still exists today. The church was erected in 1766, by a man named Dumitru. Its construction it’s believed to have taken a long time, although the church is very small. Starting 1782, the church was rebuilt, this time of stone, and construction works were completed only around 1800, with the help of the tailors’ guild in Bucharest, who then settled on the eastern side of the slum. A map of Bucharest in 1770 shows without a doubt that beyond the eastern side of the Metropolitan Cathedral Hill there was nothing more than vineyards and gardens. The land was the property of the Hungarian-Wallachian Bishopric, as it was called at the time, and it was home to a large number of Gipsy slaves, who worked for the church. So there was no mention of Flamanda Slum on the oldest map of Bucharest. In spite of the fact that it was set up in 1766, it was only much later that Flamanda Slum was mentioned by documents as an established community. In 1800 there were around 59 houses in the area.”



    Edmond Niculusca tells us more about the name given to this slum:



    “Some historians say that both the slum and its church had been extremely poor. There were only 59 houses, and very few families. There are also historians who say that it was mostly beggars and people suffering from chronic diseases that were sent to the Flamanda church to ask for food and money. There was a strict hierarchy within every slum. The main road usually boasted the church and the bar, and also the houses of the community’s elite, such as the priest and his family, the policeman and, in some cases — if the slum was not the poorest one — some civil servants. “



    In time, the social structure of Flamanda slum changed and after 1920 even the administrative term of ‘slum’ had disappeared. And this was not the only change. Edmond Niculusca explains:



    “By mid-19th century, when Bucharest began to expand, the Flamanda area became part of the city centre. Beautiful houses, some of which can still be seen today, were erected. One of them was built by the architect of the Peles Castle, who had received a plot of land there. The house is impressive and tells of the city’s historical identity. Unfortunately, it is now bordered on each side by large boulevards that have suffocated the city and changed its identity. And I’m talking about the communist times, especially the 1980s, when new buildings and boulevards were erected in this area to isolate the slum.”



    The Flamanda slum continues to be an identity oasis of Bucharest, miraculously saved from communist destruction. A whole district full of historical streets and buildings was demolished in the 1980s to make room for monstrous communist buildings. Behind them, however, the Flamanda slum continues to exist.

  • Le faubourg  Flămânda – (l’Affamée) du Bucarest d’antan

    Le faubourg Flămânda – (l’Affamée) du Bucarest d’antan

    Les mahala ont représenté une étape historique dans le développement de plusieurs villes roumaines. Bucarest ny fait pas exception, ayant été dès le début constitué de nombreux quartiers de ce type, soit de petites communautés plus rurales quurbaines.



    Une de ces mahala, connue sous le nom de Flămânda, lAffamée, était située au centre historique de la ville, près de la colline sur laquelle se dressait autrefois lEglise métropolitaine, devenue, de nos jours, siège du Patriarcat et qui, à un moment donné, avait même abrité le premier Parlement du pays.



    Lapparition de ce faubourg nest pas sans rapport avec le rôle de léglise dans la vie de la communauté, affirme Edmond Niculuşcă, président de lAssociation roumaine pour la Culture, lEducation et la Normalité (ARCEN). « Le faubourg Flămânda, lAffamée, également connu sous le nom de Săraca, la Misérable, est étroitement lié à la colline de lEglise patriarcale. A linstar de la plupart des quartiers pauvres, elle prend naissance autour dune église, en loccurrence lEglise Flămânda, lAffamée, laquelle existe aujourdhui encore. Démarrés en 1766, les travaux de construction de cette église de petites dimensions allaient durer longtemps en raison du manque dargent. En 1782, lédifice est refait, cette fois-ci, en pierre, les travaux étant achevés vers 1800 avec laide de la guilde des couturiers bucarestois, qui sinstallent du côté est de cette banlieue. A regarder la carte du Bucarest de lan 1770, on constate quà lest de cette colline il ny avait que des vignobles et des jardins. Propriété de lEglise métropolitaine, ces terres assez étendues étaient habitées par des esclaves tsiganes, qui accomplissaient certaines besognes auprès de ce lieu de culte. Ce quartier pauvre ne figurait donc pas sur la première carte de Bucarest. Il ny apparaît en tant que zone habitée quaux alentours de lan 1800, date à laquelle les chroniques consignent quelque 59 habitations dans les parages.



    Qui habitait là ? Sagissait-il dindigents, ce qui expliquerait lappellation du quartier? Détails avec Edmond Niculuşcă: « Daprès certains historiens, le faubourg Flămânda et son église étaient très pauvres. On ne dénombrait quune cinquantaine de maisons et peu de familles. Certains autres affirment que les mendiants et les malades chroniques venaient demander laumône devant lEglise métropolitaine. Ces malheureux, on les envoyait à la petite église au pied de la colline, pour y recevoir nourriture, abri et parfois même quelques sous. Il faut savoir aussi quune véritable hiérarchie régissait la vie dans le faubourg Flămânda. Par exemple, la rue principale, celle dans laquelle on retrouvait léglise et la buvette, était habitée par lélite du quartier, pour ainsi dire. Entendez par élite le prêtre et son épouse – la seule femme que lon appelait « madame »- le policier ou bien des petits fonctionnaires. Le reste cétaient des gens qui traînaient autour de la maison ou chez les voisins ».



    La structure sociale du faubourg Flămânda va changer au fil du temps, au point quaprès 1920 elle nest même plus désignée par le terme de mahala, quartier pauvre. Edmond Niculuşcă. « Cette zone se joint au centre ville vers le milieu du XIXe siècle, lors de lextension de Bucarest. De très belles maisons y apparaissent. On peut encore admirer certaines dentre elles aujourdhui. Cest aussi le cas de la demeure de larchitecte du Château de Peleş. Sur le lopin de terre quil avait reçu, il a fait bâtir un édifice impressionnant, utilisant même des matériaux amenés du chantier de Peleş. La maison et le quartier tout entier dailleurs ont été sauvés comme par miracle des démolitions pratiquées sous le régime communiste pour faire de la place aux grands boulevards et aux nouvelles bâtisses. Lancienne banlieue Flămânda se retrouve de nos jours au cœur dune zone qui garde intacte lâme du Bucarest dantan. » (trad. : Mariana Tudose)