Tag: Frans Timmerman

  • Frans Timmermans – Plaidoyer pour l’Etat de droit

    Frans Timmermans – Plaidoyer pour l’Etat de droit

    La première ministre roumaine, Viorica
    Dăncilă, et le premier vice-président de la Commission européenne, Frans
    Timmermans, se sont rencontrés lundi à Bucarest et vont à nouveau se réunir la
    semaine prochaine à Bruxelles. La fréquence de leurs réunions est imposée par
    le statut de la Roumanie, pays qui se trouve en ce moment à la tête du Conseil
    de l’Union. Néanmoins, les discussions ne visent pas uniquement le bon
    fonctionnement des institutions européennes.


    Ce lundi, par exemple, Frans Timmermans a
    abordé la question, épineuse pour les autorités de Bucarest, de la démocratie
    et de l’Etat de droit. Les modifications des lois de la justice, d’abord dans
    le Parlement et ensuite par décret gouvernemental, sont pour le moins
    problématiques et elles ont alerté les partenaires de la Roumanie. Frans
    Timmermans signale qu’il n’a remarqué aucun progrès suite à la publication, à
    l’automne dernier, du rapport défavorable concernant la justice dans le cadre
    du MCV, le Mécanisme de coopération et de vérification. Au contraire, estime-t-il,
    depuis l’automne 2018, il ne constate que le refus du gouvernement roumain de
    prendre en compte ce document. Le haut officiel de l’Union a exprimé sont
    espoir que les experts des deux parties trouvent rapidement des solutions pour
    mettre en application les recommandations du MCV. « Nous voulons nous
    assurer – a insisté le premier vice-président de la Commission – que nous
    pouvons faire des progrès quant à l’Etat de droit en Roumanie et que la lutte
    contre la corruption n’est pas abandonnée »
    . Pratiquement, chaque contact
    entre Frans Timmermans, candidat des socialistes européens à la présidence de la
    Commission européenne, et les autorités de Bucarest se solde par un nouveau
    plaidoyer en faveur de l’Etat de droit.

    Le premier vice-président de la
    Commission a repris son thème favori dans le discours prononcé ce lundi lors de
    la cérémonie de remise du titre Docteur Honoris Causa, qui lui a été accordé
    par l’Ecole nationale d’études politiques et administratives de Bucarest. Il a
    commencé par avouer que jamais il n’aurait imaginé, il y a trois décennies, que
    la Roumanie allait devenir membre de l’Union européenne en 2007. Mais les
    privilèges de l’intégration s’accompagnent de responsabilités, a-t-il souligné,
    dont celle de dépasser la phase MCV, un mécanisme créé pour résoudre les
    problèmes qui devaient absolument être tranchés avant l’adhésion. « Notre
    société et nos institutions reposent sur un trépied : la démocratie,
    l’Etat de droit et le respect des droits et des libertés fondamentales. Il est
    risquant de croire que gagner des élections donne le droit à une majorité
    d’accroître son contrôle sur le pouvoir judiciaire ou sur la presse »
    , a
    averti Frans Timmermans. Lorsque l’Etat de droit est menacé, a-t-il expliqué, la
    corruption augmente presque de manière automatique. C’est pour cette raison que
    la Commission s’est proposé d’instituer un lien entre l’octroi des fonds
    européens et le respect de l’Etat de droit dans les pays membres, a conclu le
    premier vice-président de la Commission européenne. (Trad. Elena Diaconu)