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  • Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Il y a 3 décennies, en avril 1990, démarrait ce qui allait se nommer le Phénomène de la Place de l’Université : 53 jours consécutifs de protestation anticommuniste, au centre de la capitale roumaine, tout près du siège de l’Université. 30 ans plus tard, ces manifs sont remémorées dans les photographies faites sur place par Silvia Colfescu, directrice de la maison d’édition Vremea. Ces photos, elle les a réunies dans un album paru récemment et intitulé « Et in Golania ego ». Le premier président de la Roumanie post-communiste, Ion Iliescu, avait qualifié les protestataires de l’époque de « golani », « hooligans » en français. Un appellatif tout de suite assumé avec fierté par les protestataires qui manifestaient entre autres contre Ion Iliescu.

    De l’avis de Silvia Colfescu, le Phénomène de la Place de l’Université n’était que la suite tout à fait naturelle de la journée du 21 décembre 1989, lorsque le slogan « A bas le communisme ! » résonnait dans les rues de la capitale, mais aussi du Point 8 de la Proclamation de Timisoara qui exigeait qu’aucun ancien membre de l’appareil communiste ou de la Securitate, la police politique du régime, n’ait le droit d’occuper des fonctions publiques pendant une dizaine d’années ou pendant 3 législatures consécutives, avec un accent mis justement sur la fonction de chef d’Etat. Ce qui n’était pas le cas d’Ion Iliescu.

    Silvia Colfescu passe en revue quelques souvenirs de cette période tendue de manifs au début de l’année 1990, à Bucarest : « Je suis allée la nuit Place de l’Université et j’y suis allée presque chaque nuit pour apporter du cacao au lait à ceux qui tremblaient de froid dans leurs tentes. Je rentrais chez moi et que préparais des bouteilles entières de cacao au lait. Je leur ai apporté aussi des sandwichs, j’ai été une présence constante sur les lieux. J’y suis allée pendant la journée aussi, tous les jours, en fait. Tout cela pour aider les gens malheureux. Car les manifestants passaient la nuit au même endroit. Ce fut un phénomène complexe qui a réuni des gens de toutes les couches sociales. J’ai vu des professeurs des universités, mais aussi des ouvriers. J’y ai vu toute la société roumaine. »

    Initialement, Silvia Colfescu avait pris des photos des manifs pour elle – même, sans avoir un objectif journalistique ou documentaire. Elle raconte : « J’avoue que je les ai prises instinctivement, tout simplement parce que j’étais là. Je voulais avoir un souvenir. C’est tout. Par conséquent, ces 30 dernières années je ne les ai pas publiées. Je ne l’aurais jamais fait, si ne n’étais pas tombée sur les enveloppes contenant les photos de l’époque en fouillant dans des photos anciennes. En les voyant, le mon collègue de la maison d’édition, M Teo Pricop, m’a suggéré de les publier, vu que ce sont des témoignages de l’époque. Alors, j’ai constaté que l’on approchait les 30 ans écoulés depuis ce phénomène et que serait bien de rappeler aux gens ce qui s’est passé. J’ai donc scanné les photos, j’ai écrit les commentaires et je les ai fait imprimer. Et c’est ainsi que cet album est né : c’est le fruit de mon initiative de photographier les manifestations d’il y a 30 ans et l’idée de M Pricop de les publier. »

    Le Phénomène de la Place de l’Université a fini par être réprimé violemment les 13, 14 et 15 juin 1990 par la descente des gueules noires de la Vallée de Jiu à Bucarest. Des confrontations connues sous le nom de « minériades ».

    Ces jours-là, Silvia Colfescu était toujours aux côtés des manifestants, munie de sa caméra : « Le 14 juin j’ai pris des photos au siège du Parti National Paysan. Je les ai prises depuis ma voiture, lorsque j’étais de passage par là. J’ai ralenti et j’ai photographié de bas en haut par la fenêtre. C’était la seule manière de prendre des photos ces jours-là. La plupart de mes photos montrent des gens qui occupaient la Palce de l’Université. Il y a aussi des photos de détails et des portraits. J’ai photographié des « golani », des hooligans (comme on les appelait à l’époque). J’ai pris en photo un père avec deux mini-hooligans, un autre parent avec un mini-hooligan, une jeune maman avec un bébé – hooligan et même deux chiens-hooligans. Nous portions tous cette étiquette. Au moment où M Iliescu nous a qualifiés de cette manière, nous avons beaucoup aimé cette appellation et nous avons transformé cette insulte en un titre de gloire. »

    Réprimé par la violence, le phénomène de la Place de l’Université 1990 est à ce jour parsemé d’aspects qui restent dans l’ombre, avec des procès qui trainent et des agresseurs qui n’ont pas encore été punis. Néanmoins, l’enthousiasme des participants à cette manif-marathon et leur désir de changer en bien la Roumanie sont visibles dans les photos publiées dans l’album « Et in Golania ego » de Sivlia Colfescu. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 30 di aňi di la Piața-a Universitatillei

    30 di aňi di la Piața-a Universitatillei


    Tu aesti dzâli tru cari adunărli publiţi nu suntu aprukeati di itia-a pandemiillei di coronavirus, vahi româňilli ș’aduc aminti ti fenomenlu “Piața ali Universitati”. Fitrusitu tru capitala București aoa şi 30 di aňi, dupu maşi ndoi meşi di la Revoluția dit 1989, fenomenlu vrea s’alasâ toru ti multu kiro tru suţiitatea românească și s’agiungâ un semnu ti alumta anti-comunistâ. Niakicâsitu dipu ghini tu aţel kiro di unâ suţiitati ţi cât avea işitâ ditu dzâţ di aňi di totalitarismu, fenomenlu adusi unâ ampârţari suţialâ greauâ și easti mutrit, vahi, tu lenu turlii di noimi și dzuua di azâ, acâ pârerli la mulţâ s’alâxirâ.




    Tu 22 di apriiur 1990, ňilli di oamiňi niifharistusiţ ti catastisea politicâ dit vâsilie sadunarâ tru “Piața ali Universitati” — tu misuhorea-a Bucureștiului – și u spusirâ cu numa “protlu locu elefter di neo-comunismu”. Protestili eara ndriptati contra al Ion Iliescu și alântoru foști lideri a Partidlui Comunistu Român, cari u-avea priloatâ cumândusearea-a statlui după Revoluție. Ma amânatu, ndauâ dzăţ di oamiňi au-acâtarâ/ aputrusirâ didipu pâzarea, a deapoa minarea ntrâoarâ s’teasi, dupâ ţi Ion Iliescu lli-aspusi participantâlli cu numa “golaňi”. Ndrupâtâ di forți politiţi di dreapta, minarea debută tru mplinâ campaňie electorală ti protili alidzeri post-comunisti, ţânu 53 di dzâli și fu curmatâ preşcav di minerlli dit un bazinu carbonifer ditu notlu a vâsiliillei. Acțiunea fu spusâ cu numa “Mineriadă” și fu sertu cutugursitâ di Occidentu și unâ parti a suţiitaillei ţivilâ. Ion Iliescu și naua puteari di stânga amintată dit alidzerli ţânuti furâ stipsiţ că lâ grirâ și-lli nţâparâ minerlli contra-a maňifestanțâloru, cari ma largu mutarâ cap tu unâ scarâ cama ňicâ, stepsuri niaprukeati pânâ dzuua di azâ. Emil Constantinescu, ţi ma ninti eara profesor a Universitatillei București cari delimitează unâ dit ârkili a Pâzarillei ali Universitati și ţi ndrupa fenomenlu, zburaşti, azâ, ti aestu ca trâ “unâ sculie a democrațiillei”.




    Agiumtu tru 1996 prezidentu ali Românie, Constantinescu spuni că oamiňilli ti u-avea putearea tu aţel kiro avea asparizma câţe oamiňilli va u kearâ fricâ ditu suflitu, di furteaţa-a averlui şi a pistillei tru idealuri. El agiundzi pi isapea că, după treidzăţ di aňi, evenimentili di atumtea agiumsirâ istorie. Unâ istorie cari nâ adusi tru Uniunea Europeană, tru Suţata Nord-Atlantică şi tru arada-a democraţiilor anvârtuşiti. Nâ ampulisimu cu alti dificultăţ, cu alti provocări şi incertitudiňi, cu multă dezbinari şi cu unâ altâ dalgâ di duşmânille, cari s’mută di pi geadei tru şingirili di suţializari, faţi timbihi aţelu di ma ninti cap a statlui. Sctearea tu migdani diznău a aţiloru momenti di luňină tru kisâ poati s’nâ agiutâ s’anâkisimu nu maşi virusurli cari nâ contamineadză truplu, ama aţeali cari nâ contamineadză conştiinţa şi s’akicâsimu că maşi deadunu putem s’aprâfâtâsimu, cundilleadzâ Emil Constantinescu.




    Ngrâpsearea: Eugen Coroianu


    Armânipsearea: Taşcu Lala