Tag: guerre mondiale

  • 26.04.2017

    26.04.2017

    Parlement – Réuni en session plénière, le Parlement roumain a rejeté aujourd’hui deux rapports d’activité de la Société roumaine de radiodiffusion, ceux de 2015 et de 2016, ce qui équivaut à la destitution du Conseil d’administration et du PDG, Ovidiu Miculescu. Occupant la fonction de président-directeur général de la Radio publique roumaine depuis 2012, Ovidiu Miculescu est poursuivi pour abus de fonction et conflit d’intérêts depuis 2016, dans un dossier concernant des achats de services touristiques qui vise dix autres membres du Comité d’administration de Radio Roumanie. Récemment, Ovidiu Miculescu a été jugé incompatible par l’Agence nationale d’intégrité, parce qu’alors qu’il était membre du Conseil directeur de la Radio publique roumaine, il était également le directeur d’une autre institution publique. Plusieurs salariés de la Radio publique ont signalé à plusieurs reprises, en tant qu’avertisseurs d’intégrité, les préjudices en termes d’image qu’Ovidiu Miculescu avait portés à la Société roumaine de radiodiffusion en raison notamment de ses démêlés avec la Justice. L’ex sénateur social-démocrate Georgica Severin a été nommé président-directeur général par intérim.

    Protestation – Les chauffeurs de taxi ont protesté aujourd’hui devant le siège du gouvernement principalement contre les plates-formes technologiques en ligne proposant des services de voiture à disposition du public. Ils dénoncent l’absence d’une législation claire dans le domaine censée sanctionner toute activité non autorisée dans le domaine du transport de personnes. Ils demandent que les services qui ne disposent pas de licence spécifique et ne paient pas de taxes en Roumanie soient mis hors la loi. Ce genre de mesures existe dans tous les pays européens qui protègent les transporteurs autorisés, affirment les représentants roumains des syndicats du domaine. Les transporteurs ont annoncé qu’ils allaient protester aussi jeudi, mais ont précisé que si un accord n’est pas scellé avec les représentants du Gouvernement, leur action risque de se prolonger. Les participants à cette protestation n’assureront aucun service de transport pendant qu’elle est en cours.

    Bucarest
    Les sénateurs et députés roumains se sont réunis aujourd’hui en séance
    solennelle pour célébrer le rôle de la ville de Iasi, dans le nord-est de la
    Roumanie, dans la Grande Union de 1918, ainsi que le rôle historique et
    politique du législatif de Roumanie il y a 100 ans. A l’époque de la Première
    Guerre mondiale, entre 1916 et 1918, c’est à Iasi que fonctionnait le Conseil
    des ministres, le Sénat et la Chambre des Députés, soit des institutions dont
    les décisions ont constitué les bases de la consolidation et du développement
    de l’Etat. Les principales institutions s’étaient réfugiées à Iasi aux côtés de
    la famille royale, parce que Bucarest était occupé par les troupes des
    Puissances centrales. Ce fut à cette époque-là qu’ont été adoptées deux décisions
    qui ont été ensuite transcrites dans deux lois importantes, la loi agraire par
    laquelle les paysans ont reçu des terrains agricoles et la loi sur le vote
    universel. La princesse Margarita, dépositaire de la Couronne de Roumanie,
    participe à cet événement aux côtés de représentants de l’Eglise orthodoxe
    roumaine, de l’Académie et du Gouvernement, de membres du Parlement et du
    gouvernement de la République de Moldova et de diplomates.

    Géorgie – Le premier ministre géorgien Ghiorghi Kvirikachvili commence aujourd’hui une visite officielle de deux jours en Roumanie. Il doit rencontrer le président roumain, Klaus Iohannis, le premier ministre Sorin Grindeanu et le président du Sénat, Calin Popescu Tariceanu. M Kvirikachvili participera également à une réception dimanche dédiée aux 25 ans écoulés depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Géorgie et la Roumanie. Les deux pays coopèrent dans des domaines tels le tourisme, l’économie, l’agriculture, le commerce maritime, la culture les sciences et le sport. Durant le premier trimestre de l’année 2017, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a dépassé les 44,3 millions de dollars.

    Tennis – La meilleure joueuse roumaine de tennis du moment, Simona Halep, 5e mondiale, doit affronter aujourd’hui Barbora Strycova de République Tchèque, dans le cadre du tournoi de Stuttgart en Allemagne. Jusqu’ici, les deux sportives se sont rencontrées à trois reprises et Halep a remporté deux des trois matchs. A Stuttgart, Simona s’est qualifiée dans les quarts de finale du tournoi, à l’épreuve de double, aux côtés d’Alicja Rosolska de Pologne. Par ailleurs, le double roumano-néerlandais Horia Tecau/Jean Rulien Rojer s’est également qualifié dans les quarts de finale du tournoi de Barcelone.

  • Le centenaire de l’entrée de la Roumanie dans la première conflagration mondiale

    Le centenaire de l’entrée de la Roumanie dans la première conflagration mondiale

    Le 27 août 1916, au bout de deux années de neutralité, la Roumanie entrait dans la Grande Guerre, aux côtés de l’Entente, sous la pression de la France, son allié principal et traditionnel, et de la situation sur le front, après la bataille de Verdun et l’offensive de l’armée russe. Sa devise était « Maintenant ou jamais » et si elle avait accepté d’y prendre part, c’était parce qu’elle s’était vu promettre qu’une fois achevée la guerre, les territoires habités par les Roumains de l’Empire austro-hongrois allaient rejoindre le Royaume de Roumanie. Il y a une double explication à l’attentisme manifesté au sujet de son entrée en guerre. La première, c’était la volonté du roi Carol Ier que la Roumanie s’engage dans cette guerre du côté de l’Allemagne, ce à quoi la classe politique de ces temps-là se refusa. La seconde relève de la méfiance de l’armée roumaine à l’égard de l’alliance avec la Russie, compte tenu de son expérience malheureuse lors de la guerre de 1877-1878.

    En deux ans de conflit, elle allait perdre 535.700 soldats, tombés au champ d’honneur, blessés ou portés disparus, soit 71% des effectifs de l’armée qu’elle avait déployée. Elle fut d’ailleurs 4e au classement noir des pays à avoir subi des pertes humaines les plus importantes après l’Autriche – Hongrie (90% des effectifs), la Russie (76%) et la France (73%). Cela sans compter la mort de 300.000 civils, dont 250 médecins et 1.000 infirmiers militaires fauchés par le typhus. En échange de cet immense sacrifice en vies humaines, le pays allait rentrer en possession de certains de ses territoires, ce qui permit la création de la Grande Roumanie.

    L’histoire de la Première Guerre Mondiale a elle aussi connu des changements, qui n’ont pas été sans influer sur sa perception collective. Au lendemain de la guerre, l’attention fut focalisée sur les victimes et leurs descendants, sur les invalides et les survivants. C’était l’époque de la perception moins triomphaliste de l’histoire. Le souvenir des atrocités, encore vivant, mettait son empreinte sur la reconstruction psychologique et matérielle du tissu social. Au fil du temps, l’histoire devient militante. Les idéologies politiques relèguent au second plan la dimension humaine, au détriment du patriotisme et de l’intérêt national.

    Les tragédies de la Grande Guerre ne seront donc plus perçues comme des drames de l’humanité, mais comme autant de sacrifices pour la patrie. La Roumanie a elle aussi traversé ces étapes, le tout culminant par le régime communiste, qui a gravement altéré les significations des événements d’il y a cent ans. De l’avis de Răzvan Pârâianu, qui enseigne l’histoire à l’Université Petru Maior de Târgu Mureş, l’entrée de la Roumanie dans la Grande Guerre doit être considérée par le truchement du mental collectif et du vécu des gens de cette époque-là. « On ne saurait regarder le passé d’un œil innocent. La signification des mots les plus banals était toute autre. D’aucuns y voient un certain relativisme. En réalité, il s’agit du fait que notre intelligence à nous des idées de nation, de peuple, diffère de celle qu’en avaient nos parents, nos grands – parents ou nos arrière-grands-parents. Le sociologue français Bernard Paqueteau, qui s’est rendu en Roumanie dans les années 1990, est l’auteur d’un article sur ce qu’il appelle « le congélateur des idées fausses ». A cette même époque, le journaliste Robert Kaplan écrivait « Les fantômes des Balkans ». Dans son article, Paqueteau réagissait contre l’opinion selon laquelle le régime communiste aurait mis dans un frigo les fantômes du passé pour les congeler. Et comme il arriva qu’après 1989 quelqu’un ait débranché le réfrigérateur, les revenants se seraient mis à hanter les sociétés. Paqueteau affirme nettement que les fantômes ne sont pas les mêmes et qu’il n’y a pas eu de frigo. Le régime communiste a complètement dénaturé non seulement la sémantique, mais aussi et surtout la société elle-même, celle qui saisit le sens des mots. »

    On dit que la force du sens des mots est si grande qu’elle devient décisive dans la formation des opinions. Răzvan Pârâianu pense que l’historien doit proposer des interprétations plausibles de la Première Guerre Mondiale, sans se laisser influencer par les idéologies : « Nous ne pouvons pas analyser avec innocence la première conflagration mondiale, puisqu’un abîme se creuse entre les années 1916 et 2016 du point de vue du sens attribué aux mots et aux actes. L’histoire conceptuelle de Reinhard Koselleck révèle que la sémantique n’est pas étrangère aux mutations qui s’opèrent dans la société, aux changements qu’apporte la vie politique. Il ne s’agit pas d’un changement immédiat. Les significations prennent du retard par rapport aux changements. L’historien néerlandais Frank Ankersmit affirme, lui, que le langage narratif n’est pas un langage – objet. Ce qu’il veut dire par là, c’est que l’archéologue qui trouve de vieux objets les déterre, mais l’objet reste un objet. Nous ne travaillons pas qu’avec des objets. Nous travaillons aussi avec des significations, avec le rôle que ces objets ont dû jouer en leurs temps. Si on imagine qu’au 3e millénaire, un archéologue creusera et trouvera une bouteille, il pourrait croire que nous buvions du vin de cette bouteille-là. Mails elle pouvait tout aussi bien être une lampe. Ou elle aurait pu être utilisée comme cocktail Molotov. Ce serait lamentable de confondre une lampe avec un cocktail Molotov parce que la forme est la même, mais les rôles sont complètement différents. »

    La lecture de la presse, des journaux, des lettres et des journaux personnels des années de la Première guerre mondiale indique un esprit qui a accompagné le départ de centaines de milliers de Roumains sur une voie inconnue, différente de celle à laquelle nous sommes habitués. Pour beaucoup d’entre eux, ce fut un lieu de non-retour. A la fin de la guerre, la Grande Roumanie a récompensé leur sacrifice, un que les êtres chers ont tenu pour trop grand. (trad. Mariana Tudose)

  • La disparition du général roumain Gheorghe Avramescu

    La disparition du général roumain Gheorghe Avramescu

    Quelques mois après le retrait des troupes allemandes du territoire de la Roumanie, l’Armée roumaine menait des opérations aux côtés de ses nouveaux alliés, sur le territoire de la Hongrie et de la Tchécoslovaquie. Le 2 mars 1945, le général Gheorghe Avramescu, commandant de la 4e armée sur le front tchécoslovaque, a été arrêté par les autorités soviétiques. Depuis ce jour-là, la disparition d’un des commandants les plus importants de l’Armée roumaine a fait l’objet de nombreuses suppositions et controverses.

    Le colonel Sergiu Balanovici, historien et muséographe au Musée départemental de Botoşani, parle, dans un entretien à Radio Roumanie Actualités, du parcours de carrière militaire du général Gheorghe Avramescu : « En 1913, il a participé à la campagne de Bulgarie de l’Armée roumaine. La même année, il a suivi les cours de l’Ecole supérieure de guerre, qu’il allait interrompre une année plus tard, en 1914, à cause de l’éclatement de la Première guerre mondiale. Gheorghe Avramescu a fait partie de la promotion 1919 de l’Ecole supérieure de guerre. Pendant la guerre pour la réunification de la Roumanie, il a participé, en tant que commandant de compagnie, et ensuite, de bataillon, aux combats du sud de la Dobroudja, où il a été blessé. A l’été 1917, le capitaine Avramescu a lutté à Mărăşeşti. Pour la reconnaissance de ses mérites, il a été décoré de l’ordre l’Etoile de la Roumanie, étant promu à titre exceptionnel au grade de commandant. En 1936, il est passé au grade de général de brigade, et en 1940, à celui de général de division. Son activité a été appréciée par tous les chefs hiérarchiques, sans exception, qui l’ont considéré un officier de valeur, un commandant parfait de tous les points de vue. »

    Le 22 juin 1941, la Roumanie entre en guerre en tant qu’alliée de l’Allemagne contre l’Union Soviétique, et le général Gheorghe Avramescu s’affirme sur le front. Sergiu Balanovici :« La libération du Nord de la Bucovine est liée à son nom. Ce furent des combats difficiles, y compris pour la ville de Hotin, mais les chasseurs alpins ont été une unité très bien conduite. Cette grande unité a devancé de beaucoup les actions des autres secteurs du front roumain. La 3e Armée a commencé son offensive vers la rivière Bug le 21 juillet, sans pause opérationnelle, pour atteindre ce cours d’eau vers la mi-août, lorsqu’elle a repris la tête de pont réalisée par les troupes mécanisées allemandes ; la bataille du nord de la mer d’Azov s’est terminée par la victoire catégorique des troupes germano-roumaines. »

    Après le 23 août 1944, les Soviétiques prennent de facto la direction en Roumanie. L’armée roumaine se trouvait donc en posture d’alliée des dominateurs, la Roumanie étant un pays sous occupation. Sergiu Balanovici revient au micro : « Une ancienne pratique, appliquée aussi par les Allemands sur le Front de l’est, commençait à montrer ses dents ; le partenaire plus fort imposait sa suprématie, ce qui a donné naissance à de situations où les intérêts roumains ont été non seulement ignorés mais aussi affectés. Par exemple, le 7 septembre 1944, le maréchal Malinovski, le commandant du front ukrainien, s’était appropriée la commande des unités roumaines présentes sur ce front. Des tensions se manifestaient, donc, au niveau des centres de commande, à cause de la manière dont les Soviétiques avaient entendu la coopération avec les Roumains. Il arrivait aussi, et souvent, que les Soviétiques présentent les victoires roumaines comme des succès de l’Armée Rouge, une pratique contre laquelle Avramescu a pris position. Il a correctement saisi le fait qu’il s’agissait d’un enjeu politique et que la participation de la Roumanie à l’effort de guerre serait niée pour que le pays ne puisse pas bénéficier des avantages du statut de cobelligérant. »

    Le 14 décembre 1944, Avramescu reprochait fermement au maréchal Malinovschi le fait que la 4e armée roumaine n’avait été citée dans aucun communiqué officiel, son existence même sur le front n’a pas été mentionnée. Les multiples prises de position du général Avramescu, censées défendre l’honneur et la dignité de l’armée roumaine, l’ont rapidement transformé en une personne indésirable dans le cadre de la soi-disant coopération avec le commandement soviétique, ce qui a conduit, paraît-il, à son arrestation. L’armée roumaine a été accusée par les soviétiques d’incapacité d’opérer sur le front et même de trahison.

    Ce n’est que 18 ans après l’arrestation et la disparition de Gheorghe Avramescu, en 1963, que les autorités soviétiques répondent à l’épouse du général par le biais de la Croix rouge de la République populaire roumaine. Dans cette lettre, les soviétiques précisaient que le général Gheorghe Avramescu était décédé le 3 mars 1945 sur le territoire de la Hongrie, suite à un bombardement de l’aviation allemande. Cette lettre correspondait à la variante soviétique des faits, celle du 22 mars 1945, conformément à laquelle le général roumain Avramescu avait été tué dans la voiture qui le transportait. Il était assis sur la banquette arrière, entre deux des trois officiers de la NKVD qui l’accompagnaient. Sur le territoire de la Hongrie, le cortège a été attaqué par l’aviation allemande.

    Les trois officiers soviétiques ont réussi à se sauver, seul le général roumain n’a pas pu quitter le véhicule. Les balles allemandes ont traversé le pare-brise, lui provoquant des blessures mortelles.Même si la raison réelle de l’arrestation demeure incertaine, la disparition du général Gheorghe Avramescu est étroitement liée aux transformations politiques survenues à la veille de l’instauration en Roumanie du gouvernement dirigé par Petru Groza, le 6 mars 1945.(trad. Ligia Mihaiescu , Alex Diaconescu)

  • “La Roumanie de votre cœur”

    “La Roumanie de votre cœur”

    A la mi-septembre,« La Croix des héros de la nation » au sommet du mont Caraiman, dans les montagnes de Bucegi, a accueilli un événement unique dans l’histoire de la musique composée pour la flûte de Pan et de la musique en général. Il s’agit du concert en hommage aux héros nationaux tombés sur le champ d’honneur pendant les deux guerres mondiales. Les protagonistes de l’événement ont été Nicolae Voiculet, virtuose de la flûte de Pan, son orchestre et plusieurs invités de marque.



    La Croix de Caraiman figure dans le Livre des Records comme étant la plus haute construction de ce genre érigée à près de 2285 mètres d’altitude. Le spectacle mentionné a fait partie de la tournée intitulée “La Roumanie de votre cœur” et qui, tout au long de l’année, avait mené Nicolae Voiculeţ à travers le pays et le monde. Le titre de cette tournée exhorte tout Roumain à ouvrir son âme et sa conscience aux valeurs authentiques: héros, histoire, racines, royauté, foyer, famille.



    Flûte de Pan, tourisme et logo du pays vont de paire. La Roumanie est la patrie de cet instrument musical, le plus ancien au monde. Or, les touristes qui nous rendent visite sont attirés non seulement par les différentes contrées du pays et l’hospitalité des habitants, mais aussi par les traditions et coutumes, par l’art, autant d’aspects qui définissent l’identité d’un pays. « A l’aide de la flûte de Pan, nos prières s’élanceront plus près du ciel », déclare l’artiste Nicolae Voiculeţ, qui a composé et adapté plusieurs mélodies expressément pour cet événement.



    A près de 2300 m d’altitude, Nicolae Voiculeţ a accueilli avec beaucoup d’enthousiasme ses invités : Nous sommes honorés et émus de jouer en hommage des héros — martyrs de la Roumanie et pour les Roumains de partout, en cette journée de fête qu’est l’Elévation de la Sainte Croix. C’est une grande joie d’avoir à mes côtés ces personnes vraiment merveilleuses, qui viennent de la commune d’Avram Iancu, des Monts Apuseni. Et j’ai nommé les joueuses de cor des Alpes. Aux cotés de l’orchestre avec lequel je joue depuis une vingtaine d’années, elles font résonner aux quatre coins du monde les vibrations de la nation roumaine. Nous voilà tous ici, dans ce véritable autel, ce lieu de convergence entre les provinces de Transylvanie et d’Olténie. Puisque mon orchestre représente la Grande Roumanie, on y retrouve aussi un homme extraordinaire de Chişinău. Nous interprétons ensemble la plus belle, la plus émouvante et la plus exaltante des chansons de ce peuple, à savoir l’hymne de la Roumanie. Ce moment, nous vous le dédions, en vous remerciant de nous avoir rejoints”.



    Le répertoire du concert a comporté des morceaux représentatif du patrimoine musical roumain, dont Căluşul, Ciocârlia et Doina Speranţei.



    Emanoil Savin, le maire de la ville de Buşteni et hôte de l’événement, a fait savoir aux invités les événements culturels les plus récents organisés dans la contrée : Ces deux dernières semaines, nous avons accueilli plusieurs événements. Parmi eux, je mentionnerais la célébration des 125 ans d’existence de l’Eglise princière de Buşteni, érigée par les soins de la reine Elisabeth et du roi Carol 1er. Au jour même de la fête de la Croix a également eu lieu la consécration du Monastère de Caraiman, ce monastère d’Athos des Roumains, comme nous l’avions nommé en 2000, lorsque, avec le père supérieur Puiu Gherontie, nous posions la première pierre de la petite église située dans la cour du monastère. C’est un endroit édénique, qui respire la foi. 5000 personnes ont assisté à la cérémonie de consécration de la Grande Eglise du Monastère de Caraiman. Quant à la petite église, elle accueillera, à partir de l’année prochaine, des services religieux à l’intention des pèlerins qui viennent voir la Croix au sommet de Caraiman. Ce monument, nous espérons le restaurer bientôt et envisageons de le promouvoir, d’autant plus qu’il figure dans le Livre des Records. Le Monument des Héros a été construit entre 1926 et 1928 par les soins de la reine Marie, surnommée « la mère des blessés». Moi, qui suis venu à maintes reprises fleurir ce monument, je n’ai jamais vu autant de monde rassemblé devant la Croix des héros de la nation ”.



    Les joueuses de cor des Alpes de la commune d’Avram Iancu, du comté d’Alba, le groupe folklorique de danseurs de Caracal et les invités ont accédé à la Croix au sommet du mont Caraiman par la télécabine, puis à bord de voitures tout terrain. Le soir, les artistes ont également participé au gala caritatif organisé au château des Cantacuzène de Buşteni. Le concert de charité a visé la collecte de fonds pour la bourse « Fănică Luca », à l’occasion du 120 anniversaire de la naissance du premier professeur de flûte de Pan de Roumanie.



    Fin septembre, la tournée “La Roumanie de ton cœur” est arrivée en Transylvanie. L’artiste Nicolae Voiculeţ et son orchestre ont donné un concert dans la Citadelle de Făgăraş, à l’honneur des combattants de la résistance anticommuniste. Le choix de cette citadelle n’a pas été le fruit du hasard, puisque de 1948 à 1960 elle a servi de prison. C’est là qu’ont été incarcérés ceux qui avaient opposé une résistance courageuse, l’arme à la main, au régime communiste. (Aut. Ana-Maria Cononovici; trad. Mariana Tudose)