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  • La tournée du « Chemin de la liberté » entre dans le Guiness des records

    La tournée du « Chemin de la liberté » entre dans le Guiness des records

    Un long chemin vers la gloire

     

    Célébrant les 35 ans de la Révolution anticommuniste roumaine de décembre 1989, la violoniste Diana Jipa et le pianiste Ştefan Doniga ont réalisé une tournée appelée « Le chemin de la liberté ». Considérée déjà comme l’une des plus amples promotions de la culture roumaine dans le monde, leur initiative a décroché le Record mondial de la tournée la plus rapide sur tous les continents. Les deux musiciens ont été, en effet, les premiers à chanter en moins de 100 jours sur tous les continents de la Planète et notamment en Antarctique, où les concerts de musique classique se font rares.

     

    Ştefan Doniga revient pour Radio Roumanie sur cette incroyable expérience.

    « Cette tournée est née de notre amour de la musique roumaine. Nous avons voulu montrer aux plus de gens possibles, même à des personnes qui habitent à l’autre bout du monde, la richesse et la diversité et, finalement, tout ce que nous avons de beau dans la musique roumaine. C’est quelque chose qui a muri au fil du temps, au cours de mes 7 années de collaboration avec Diana Jipa. On a commencé avec des projets locaux, adressés à des Roumains et surtout aux jeunes et aux enfants, ce que nous avons à cœur de continuer à faire. Sur la base de cette expérience accumulée, nous avons élargi notre aire d’expression. Et finalement, en 2023, nous avons été les premiers Roumains à faire le tour du monde en une seule tournée de concerts. Nous nous sommes aperçus que nous en étions capables, que nous pouvions supporter de longs déplacements, une logistique complexe etc. C’est comme ça que nous en sommes arrivés à la conclusion que nous pouvions réaliser un record mondial pour le livre des record Guiness qui est très connu et donc représente un bon vecteur de publicité. A notre avis, c’était un bon moyen d’attirer l’attention sur la musique roumaine, autrement qu’en montant sur scène ».

     

     Chanter autour du monde en 98 jours et 22h

     

     Diana Jipa qui a monté cette tournée avec Ştefan Doniga nous raconte son expérience :

     « Nous avons voulu faire quelque chose de marquant pour célébrer les 35 ans de la Révolution, c’est pourquoi la tournée s’appelle « Le chemin de la liberté ». Nous avions déjà l’expérience de notre tournée antérieure autour du monde, que nous avons été les premiers musiciens de Roumanie, à réaliser. Nous étions donc préparés à quelque chose de plus grand, de plus important, de plus exigeant, comme cette tournée au cours de laquelle nous avons parcouru tous les continents, les six premiers en 21 jours. Il nous restait l’Antarctique, de sorte que nous avons totalisé 98 jours et 22 heures, comme le précise le Guinness. Imaginez toutes ces années où nous avons travaillé si dur pour devenir de vrais artistes ! Ce n’est qu’à des moments comme celui-ci que nous réalisons que nous pouvons dire que nous laissons quelque chose derrière nous, quelque chose qui inspire les autres, en particulier les jeunes, à réaliser que si l’on travaille, si l’on se soucie de ses rêves, ils peuvent devenir réalité ».

     

    Le public a accueilli cette tournée avec énormément d’enthousiasme

     

    Et le public a accueilli cette tournée avec énormément d’enthousiasme, comme le raconte Diana Jipa :

     « Le fait d’avoir exclusivement de la musique roumaine dans notre répertoire, a constitué plutôt un risque. Mais la musique roumaine est très variée, et c’est exactement ce sur quoi nous nous concentrions. Chaque compositeur était d’une ethnie différente, de sorte que la variété, pour incarner l’idée de liberté, a très bien servi cette approche et le public l’a appréciée. Ils ont été fascinés par quelque chose d’aussi exotique, surtout sur les continents plus éloignés. »

     

    Inspirés par Metallica

     

    En 2013, c’était le groupe Metallica qui obtenait le premier record Guiness pour une tournée sur tous les continents. Ce précédent a-t-il inspiré nos deux artistes ?

     

    Ştefan Doniga nous répond.

     « Je suis un grand fan de Metallica, j’ai grandi avec leur musique, je suis un consommateur de musique classique et de heavy metal, il était donc impossible de se soustraire à l’influence, à la magie de Metallica et je savais qu’ils avaient joué en Antarctique en 2013. J’ai été vraiment inspiré par leur courage. Lorsque nous nous sommes envolés pour l’Antarctique, avec Diana Jipa, nous avons évidemment volé avec la seule compagnie de vols antarctiques qui relie Puntarenas, la ville où nous étions basés, aux stations scientifiques de l’Antarctique. Et dans l’équipage de l’avion, il y avait des gens qui avaient travaillé avec Metallica  il y a 11 ans.  Nous nous sommes même fait photographier avec des T-shirts de Metallica et je ne vous cache pas que nous avons l’intention de communiquer cela aux musiciens américains, parce qu’ils nous ont vraiment inspirés. En fait, ils ont inspiré des générations de différentes manières et dans différentes directions ».

     

    Au-delà des défis relevés, comme celui de transporter le piano et le violon à travers le monde entier ou de trouver le bon moment pour atterrir en Antarctique, la tournée a aussi apporté des surprises excitantes. Ainsi nos deux musiciens ont-ils été accueillis en Antarctique par des gens portant des habits aux couleurs de la Roumanie.

     

    Autant dire que tout rêve peut devenir réalité. Les Roumains l’ont prouvé encore une fois. (trad. Clémence Lheureux)

  • La Croix au sommet du Mont Caraiman dans le Livre des Records

    La Croix au sommet du Mont Caraiman dans le Livre des Records

    La Croix au sommet du Mont Caraiman, dans les Carpates roumaines, a été érigée à la mémoire des soldats roumains morts pendant la Grande Guerre et inaugurée le 14 septembre 1928. Construite en acier, sur un socle en béton armé recouvert de pierre, la croix haute de 39,37 m et dont les bras mesurent chacun 7 m, est entrée en 2013 dans le Livre des Records comme étant la plus haute croix du monde érigée à plus de 2291 mètres d’altitude. Fils d’un des bénévoles ayant participé à la construction de la Croix au sommet du Caraiman, Alexandru Bartoc est le président de la Fondation culturelle homonyme.



    Il raconte l’histoire de l’entrée du monument dans le Livre des Records: « L’idée m’est venue à la mort de mon père, en 1995. Sa volonté était de restaurer la croix. Pour mon père, le Livre des Records ne voulait rien dire. Il était presque sûr que c’était la croix la plus haute du monde, et à présent, les documents que j’ai réussi à trouver le confirment. Cependant, l’important c’est de pouvoir consolider ce monument, vieux de 85 ans, car rien n’a été fait jusqu’ici. »



    Alexandru Bartoc a fait le parcours du combattant avant de se voir remettre par la poste, en août dernier, le certificat Guinness de record. Passée inaperçue à l’époque, faute de publicité ou de cérémonie officielle, la performance a éveillé par pur hasard l’intérêt de l’opinion publique au début de l’année en cours:



    Alexandru Bartoc : « La promotion de ce record a été le fruit du hasard. En décembre dernier, le Musée d’histoire de la Roumanie accueillait le lancement d’un livre sur la Reine Marie. Moi, j’y suis allé pour faire don au Musée d’une copie du certificat Guinness. Tout le monde s’intéressait aux ressorts de ma démarche. J’ai voulu que le gouvernement et le ministère de la Culture soient sensibilisés et considèrent d’allouer des fonds pour restaurer ce monument ».



    Malheureusement, le ministère de la Culture est parmi les plus pauvres du pays, affirme Emanoil Savin, l’édile de la ville de Busteni, sous la juridiction de laquelle se trouve la croix. Ceci étant, il a décidé d’attirer des fonds européens non remboursables afin de sauver de la destruction ce monument emblématique pour la Roumanie, dont la construction, s’étant étalée sur deux ans et 4 mois, a attiré un nombre impressionnant de bénévoles animés uniquement par le patriotisme.



    Alexandru Bartoc: « Tout le monde savait que cette croix avait été érigée sur l’initiative de la reine Marie. On dit que la reine aurait vu, en rêve, les Monts Bucegi couverts de sang. Elle en a parlé au roi Ferdinand et s’est dit que le sang était celui des héros de la Grande Guerre tombés au champ d’honneur. Les travaux allaient démarrer sous peu, en mai 1962, avant même la fonte des neiges en haute montagne ».



    Cette croix impressionnante a failli être mutilée par les communistes, raconte Alexandru Bartoc : « Même si je n’ai trouvé nulle part de mention documentaire en ce sens, j’ai appris par les anciens qu’on a voulu la faire exploser ou bien qu’en 1972, le maire de la localité de Busteni aurait envisagé de l’amputer de ses bras et de placer une étoile en haut. L’édile étant tombé malade, son successeur aurait renoncé à cette idée, se disant peut-être que c’était un signe de la Providence. »



    Abandonnée à son sort, ces derniers temps, la Croix de Caraiman, est, à ses 85 ans, une vénérable dame qui a impérieusement besoin de se faire soigner. La Fondation culturelle Bartoc n’est pas la seule organisation à avoir manifesté un grand intérêt pour ce monument. En 2009, la filiale de Prahova de l’organisation internationale Rotary a lancé une campagne de collecte de signatures visant à appuyer les futurs travaux de consolidation du monument et à introduire dans les circuits touristiques internationaux ce véritable symbole roumain, pour citer les propos de Marian Ilie, du Club Rotary Valea Prahovei.



    Marian Ilie : « Nous souhaitons installer des panneaux signalant ce record, sur un itinéraire qui aille de l’entrée dans la ville jusqu’au sommet de la montagne, à Babele, en passant par la gare de départ du téléphérique. Nous envisageons aussi mettre des plaques explicatives bilingues, liées à ce monument. Nous voudrions rendre accessible aux différentes catégories de touristes le trajet menant du chalet Babele à la Croix de Caraiman. Enfin, nous avons également en vue d’aménager un mini musée, une terrasse panoramique, d’installer un ascenseur à l’intérieur de la croix, comme c’était prévu initialement, et de la doter d’un éclairage monumental similaire à celui de la Tour Eiffel. »



    En attendant toutes ces dotations, la croix au sommet de Caraiman reçoit actuellement la visite de dix à vingt mille touristes par an, alors que leur nombre pourrait être beaucoup plus grand. (trad.: Alexandra Pop, Mariana Tudose)