Tag: harcèlement

  • De nouvelles solutions pour de vieux problèmes : le théâtre contre le harcèlement et la discrimination à l’école

    De nouvelles solutions pour de vieux problèmes : le théâtre contre le harcèlement et la discrimination à l’école

    Une étude réalisée au début de l’année par l’association Salvati copii, Sauvez les enfants en français, révèle qu’un élève roumain sur deux a été victime au cours de sa scolarité de menaces, humiliations, ou violences physiques et 82% d’entre eux ont été témoins de ce type de situation. Selon un rapport récent de l’OMS, la Roumanie se trouve en troisième position en Europe en ce qui concerne le harcèlement. La loi roumaine définit le harcèlement comme l’action ou série d’actions physiques, verbales, relationnelles et/ou cybernétiques, dans un contexte social difficile à éviter, provoquées de manière intentionnelle, qui implique un déséquilibre de pouvoir et ont pour conséquence d’atteindre à la dignité de la personne ou de créer une atmosphère d’intimidation, hostile, dégradante, humiliante ou offensante dans un but de discrimination et d’exclusion sociale. Dans les faits, les personnes d’ethnie Rom sont toujours confrontées à un phénomène de ségrégation dans les écoles bien que le Parlement roumain ait adopté depuis longtemps déjà une loi interdisant cette ségrégation.

     

    Dans ce contexte peu reluisant, deux personnes ont choisi de mettre leurs compétences et leur expérience au service de la résolution de ces problèmes en usant de méthodes peu conventionnelles. C’est le cas de l’association Acting Works en tournée actuellement dans des communautés vulnérables du sud de la Roumanie avec le spectacle « Vi me som rom/Și eu sunt rom”, (Moi aussi je suis rom), une pièce de théâtre qui parle de la réalité vécue aujourd’hui par les personnes roms en Roumanie en mettant en scène trois histoires de vie réelles. Andrei Serban, acteur et fondateur de l’association, fait du théâtre social depuis 17 ans. C’est son expérience de personne rom invisible, c’est-à-dire qui n’est pas identifié comme rom par les non roms, qui l’a incité à monter cette pièce et à partir en tournée dans les écoles.

     

     

    « Je suis resté « dans le placard » pendant 20 ans, j’avais peur d’être discriminé. Et à partir du moment où j’ai assumé que j’étais rom, j’ai eu envie de faire un spectacle. J’entends beaucoup de propos racistes parce que les gens ne se rendent pas compte que je suis rom moi-même. Donc ce spectacle est aussi né d’une frustration, mais aussi pour donner des instruments aux personnes confrontées au racisme et à celles qui sont témoins de situations racistes, afin qu’elles sachent comme agir ou réagir. »

     

    Mădălina Brândușa, actrice et membre d’Acting Works, explique que l’association a choisi de se rendre dans les communautés rurales vulnérables pour sensibiliser justement des personnes qui n’ont pas accès au théâtre ou aux productions culturelles en général. Parmi les adolescents qui ont vu la pièce, nombre d’entre eux vivaient leur première expérience théâtrale. Andrei Serban raconte comment la pièce a été reçue.

     

     

    « Nous avons construit ce spectacle avec beaucoup d’humour parce que nous ne voulions pas rajouter de la pression là où il y en a déjà beaucoup et nous avons utilisé le langage des jeunes. Après le spectacle, lors des échanges avec le public, nous constatons que de nombreux adolescents se sont reconnus dans les personnages. Beaucoup de jeunes roms ont assumé leur identité pour la première fois, ce qui nous rend très heureux car c’était aussi un des objectifs de la pièce. »

     

     

    Les deux acteurs reconnaissent avoir un peu le trac avant chaque représentation, le spectacle contenant une forme de critique envers les enseignants et personnels des écoles. Mais ils sont déjà rodés, ce n’est ni la première fois ni le premier type d’activité qu’ils mettent en place dans des écoles et lycées. Au cours des dernières années, ils ont créé, en collaboration avec des élèves, des courts-métrages sur le thème du harcèlement à l’école, l’un d’entre eux a été visionné plus d’un million de fois. Mădălina Brândușa raconte que pour réaliser ce film, l’équipe a réalisé pendant trois mois plusieurs séries d’atelier, en milieu rural ainsi qu’en zone urbaine, par lesquels les jeunes pouvaient expliquer les réalités des problèmes auxquels ils sont confrontés au quotidien. Que pourraient mettre en place les écoles et les autorités publiques pour lutter contre le harcèlement ? Mădălina Brândușa nous apporte des éléments de réponse.

     

    « Nous avons pris conscience en fréquentant les écoles qu’il y avait un besoin urgent de mettre en place, sur le temps scolaire, une heure d’éducation anti-harcèlement par semaine, des ateliers de théâtre aussi pour travailler sur ces problématiques de relations saines et de l’éducation sexuelle adaptée à chaque groupe d’âge. On n’enseigne pas la même chose en primaire et dans le secondaire. Mais il faut absolument que ce soit quelque chose de constant, proposer des interventions une ou deux fois par an n’a quasiment pas d’effet. »

     

     

    Andrei Serban a constaté avec mécontentement que le chemin reste long en participant récemment à une conférence réunissant des enseignants, des fonctionnaires du ministère de l’Education, des représentants de la police, des assistantes sociales, des avocats et des conseillères d’éducation.

     

    « De mon point de vue, il faut modifier un peu l’approche. A l’heure actuelle, nous avons une approche punitive. J’ai été désagréablement surpris de constater qu’on parlait en termes de victimes et d’agresseurs, mais si ce qu’on veut c’est rectifier le comportement des jeunes, on ne peut pas les regarder comme des agresseurs. Nous devons prendre en compte leur âge mais aussi le fait que bien souvent il y a de nombreux problèmes derrière ces comportements, des problèmes en général systémiques, générés par un accès inégal aux ressources. Il y a des gens qui n’ont pas accès à la thérapie, notamment des parents. Il faut intervenir dans les familles, il faut pouvoir proposer une aide psychologique gratuite. Beaucoup de famille sont marquées par des violences, dans les milieux précaires mais pas uniquement, et c’est à ce niveau-là qu’il faut intervenir. »

     

    Les victimes de harcèlement mais aussi les jeunes qui harcèlent sont soumis à des problèmes émotionnels et sociaux, dépression, faible estime de soi, mauvais résultats scolaires, anxiété etc. Ce sont des problèmes qui peuvent demeurer sur le long terme et marquer fondamentalement la vie des personnes. Une étude récente révèle que les personnes ayant été harcelée pendant leur enfance ont 4,3 fois plus de risque de présenter des troubles anxieux à l’âge adulte que les personnes non harcelées. Quant aux personnes qui ont été à la fois harcelées et harceleuses pendant l’enfance, elles ont un risque 14,5 fois plus élevé que les autres de développer un trouble panique à l’âge adulte.  Andrei Serban pointe le peu de poids accordé aux relations sociales dans notre façon de penser l’école.

     

     

    « Je trouve que l’école est un milieu très compétitif dans lequel les élèves ne font pas d’activités leur permettant de travailler ensemble, de faire quelque chose ensemble, pour leur permettre de se connaitre et de se lier d’amitié. Nous ce que nous avons fait pour les ateliers de théâtre, c’est que nous avons mélanger les élèves de différentes classes, de différents niveaux, des victimes, des agresseurs, des personnes harcelées et des harceleurs. Au cours des trois mois qu’ont duré les ateliers, ils ont pu se rapprocher, ils ont constaté que le jeu d’acteur nécessite de pouvoir se reposer sur les autres, sur la ou le camarade d’à côté et donc ils se sont liés d’amitié. Je pense qu’on manque de ce genre d’activités dans les écoles. »

     

     

    Comme souvent des solutions existent et n’attendent plus qu’un peu de volonté politique pour pouvoir être mises en place et modifier peu à peu les mentalités collectives. (Trad : Clémence Lheureux)

  • Les colonies anti-bullying

    Les colonies anti-bullying

    Une bonne idée 

     

    Les vacances d’été sont bien finies, c’est donc un moment propice de jeter un coup d’œil sur les activités extrascolaires proposées aux enfants roumains. Et puisque l’été reste par excellence la période des colonies de vacances, alors pourquoi ne pas en profiter pour remettre sur le tapis un sujet qui nous préoccupe tous, grands et petits: le harcèlement. C’est pour parler de ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur et pour mieux essayer de le combattre que des colonies anti-bullying » (anti-harcèlement) ont vu le jour. A l’origine du projet l’on retrouve l’Association « Zi de bine » (Dis-moi de bonnes choses).

     

    Sa responsable de communication, Eliza Vladescu nous en parle :

    « L’idée n’est pas tout à fait nouvelle. En fait, nous avons organisé notre première colonie anti-harcèlement en 2022. Cette année, il y en a eu la 4e. Après une petite pause l’année précédente, lorsque nous avons opté pour une approche ciblée sur l’alimentation, nous avons décidé de reprendre le débat sur le harcèlement doublé de celui sur la nutrition. Tout cela après avoir constaté à quel point de tels sujets sont nécessaires, vu le grand nombre de demandes de la part des parents.  » 

     

     

    Quel est le concept de cette colonie anti-harcèlement?

     

    Eliza Vladescu explique :

    « Nous l’avons imaginée de la manière suivante : le harcèlement est vraiment très présent dans le milieu scolaire, mais ce n’est pas un phénomène lié exclusivement à l’école. Le harcèlement a trait au comportement d’une personne, pas à son caractère. C’est une manière d’agir lorsque nous avons été nous-mêmes victime d’un tel comportement et que nous n’avons pas trouvé une autre manière de nous protéger que d’agresser à notre tour. Les enfants et les adolescents en sont les principales catégories concernées, tant à l’école qu’à la maison. L’école et le milieu familial sont en étroite relation et le phénomène peut migrer à tout moment d’un milieu à l’autre, en fonction de l’endroit où surgit la relation dysfonctionnelle ou le blocage de communication. Nous avons donc imaginé ces colonies anti-harcèlement pour les enfants, mais nous avons jugé tout aussi important de mettre ensemble parents et enseignants. Car ce qu’un enfant fait à la maison ou à l’école n’est que le symptôme d’un système relationnel dysfonctionnel. Plus encore, le harcèlement  n’est pas un phénomène contre lequel l’enfant doit batailler tout seul. Les parents et les professeurs sont responsables des enfants. Parfois ils constituent une partie du problème et souvent ils représentent une partie de la solution. C’est pourquoi, dans nos colonies, nous invitons une trentaine de couples parent-enfant et une vingtaine d’enseignants du cycle primaire et du collège. On travaille avec toutes ces trois catégories qui ne se croisent pourtant pas, il y a un contact minimal entre leurs membres. Chaque groupe est pris en charge par une équipe de psychothérapeutes et l’on travaille par tranches d’âge, par thématique et en fonction des besoins précis de chaque groupe ».  

     

    Creuser à l’intérieur de soi-même

     

    C’est en creusant que les participants constatent parfois que des comportements qu’ils avaient considérés comme normaux étaient en fait des comportements associés au harcèlement. Souvent l’adulte qui les pratiquait n’en était même pas conscient, constate notre invitée, Eliza Vladescu, qui poursuit :

    « A plusieurs moments, les participants sont devenus conscients de l’existence de certains modèles de communication parent-enfant, professeur-enfant et même parent – enseignant. Par exemple, cette pratique de se blâmer les uns les autres. Voilà pourquoi, cette colonie anti-harcèlement n’est pas des plus faciles, car elle demande une grande dose de vulnérabilité. Et j’ai pu constater qu’au moment où nous, les adultes, nous sortons de notre rôle de parent ou de professeur, on devient à notre tour des enfants nécessitant un guidage. Nous avons besoin de parler avec d’autres personnes se trouvant dans une situation similaire, nous cherchons des retours et nous voulons recevoir de l’aide à travers des techniques censées nous permettre de remédier à cette situation, aussi bien à la maison qu’à l’école. Enfants et adultes – tous viennent dans cette colonie avec leurs propres peurs, dont notamment celle de se livrer aux autres, d’être vulnérables devant des inconnus. Mais à la fin du séjour, je vous assure, tout le monde veut y rester davantage » 

     

    Il est possible de changer

     

    Un agresseur peut arriver à comprendre les origines de son comportement et à changer d’attitude, insiste Eliza Vladescu, qui conclut :

    « Je voudrais préciser qu’il est possible de sortir du rôle de victime. Nous avons accueilli des enfants qui ont incarné tous les trois rôles : témoin, victime et agresseur. Et de nombreux enfants agresseurs ont compris pourquoi ils avaient eu un tel comportement. De nombreux parents ont compris que leurs enfants étaient devenus agressifs et ont fini par leur trouver d’autres moyens pour faire face aux commentaires méchants ou aux situations difficiles. Ils ont été nombreux à trouver en eux la résilience et la volonté de faire du bien. Et nombre d’enfants venus en tant qu’agresseurs ont exprimé leur souhait de devenir des bénévoles pour aider d’autres enfants à remédier à ce problème. » 

     

    On peut lutter contre le harcèlement à condition d’en comprendre la source, c’est le message que l’Association « Zi de bine » veut nous transmettre à l’aide de ces colonies qu’elle organise depuis plusieurs années déjà. (trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 29 juilet au 03 août

    La semaine du 29 juilet au 03 août

    Des accusations de harcèlement sexuel dans le milieu universitaire

     

    Le ministère roumain de l’éducation a ordonné des vérifications dans les établissements d’enseignement supérieur sur les cas impliquant des accusations de harcèlement sexuel et le Conseil national des rectrices et des recteurs élaborera un guide de bonnes pratiques sur le comportement à aborder en milieu universitaire. Ces mesures ont été annoncées après que plusieurs étudiantes ont affirmé dans l’espace public, ces derniers jours, avoir été victimes d’abus sexuels de la part de leurs professeurs et que personne n’a rien fait, même si les dérapages étaient connus. Jusqu’à présent, trois noms ont été cités dans la presse et sur les réseaux sociaux : les sociologues Alfred Bulai et Marius Pieleanu, de l’Ecole nationale de sciences politiques et administratives et Dorin Ştefan Adam, de l’Université d’Architecture de Bucarest. Le sociologue Alfred Bulai nie les allégations mais a demandé à prendre sa retraite. L’Institut de sciences politiques l’a suspendu de ses fonctions de directeur du département de sociologie et il n’enseignera plus pendant que le comité d’éthique de l’université mène une enquête interne. Entre-temps, au moins dix personnes ont envoyé des courriels au bureau du procureur public au sujet de son comportement.

     

    Le professeur Marius Pieleanu, également employé de l’institut de sciences politiques, a quant à lui été accusé de harcèlement sexuel par l’ancienne ministre de la justice Ana Birchall, mais le ministère public affirme n’avoir reçu aucune plainte dans cette affaire. Le professeur Ștefan Adam, de l’université d’architecture de Bucarest, a lui-même demandé à être suspendu de ses fonctions après que plusieurs étudiantes l’ont accusé de leur avoir envoyé des messages indécents et des photos de lui nu. Par ailleurs, le Corps du contrôle du Ministère de la Culture se rendra au Musée national des Beaux-Arts de Bucarest après avoir été informé par écrit sur des actions qui peuvent passer pour des actes de harcèlement sexuel.

     

    Lors d’une réunion gouvernementale jeudi, le premier ministre Marcel Ciolacu a précisé que de telles situations ne peuvent pas être tolérées, quel que soit le nom de l’agresseur. La ministre de l’Education, Ligia Deca, a quant à elle affirmé que des mesures seront adoptées, y compris une prévoyant que les accusations arrivent, même anonymes, directement sur la table des procureurs. La ministre des affaires familiales, Natalia Intotero, a encouragé tous ceux qui subissent du harcèlement sous toutes ces formes à annoncer immédiatement les autorités.

     

    Les sapeurs-pompiers roumains déployés en Grèce

     

    Les appels reçus par les sapeurs-pompiers roumains qui doivent venir en aide à leurs confrères européens prouvent que le mécanisme de protection civile fonctionne. C’est ce qu’a déclaré le ministre roumain de l’Intérieur, Cătălin Predoiu, après qu’une brigade roumaine est partie lutter contre les flammes en Grèce. L’actuelle mission des sapeurs-pompiers roumains se déroule dans le cadre du Mécanisme européen de protection civile financé par l’UE. Une première unité de 40 pompiers appuyés par 8 moyens techniques est partie en Grèce soutenir les autorités locales à mieux lutter contre les incendies de végétation. Deux autres contingents la remplaceront dans les semaines à venir. C’est la quatrième fois que les pompiers roumains interviennent en Grèce.

     

    De nouveaux sites roumains au Patrimoine de l’Unesco

     

    L’ensemble monumental « L’avenue des héros », de Targu Jiu, un des chefs-d’œuvre du sculpteur roumain Constantin Brâncuşi et les frontières de l’Empire romain – Dacie figurent désormais sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La décision a été prise par consensus par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 46e session à New Delhi, en Inde. L’ensemble monumental de Târgu Jiu « l’Avenue des Héros » fut créé en 1937-1938 par Constantin Brâncuși et il comporte la Colonne sans fin qui commémore ceux qui sont morts en défendant la ville pendant la Première Guerre mondiale, la Porte du baiser et la Table du silence, entourée par 12 chaises rondes et 30 carrés qui forment un socle. L’ensemble marque un tournant dans l’histoire de l’art moderne, notamment dans celle de la sculpture monumentale. Quant aux Frontières de l’Empire romain- Dacie, le bien comprend 285 éléments constitutifs parsemés tout au long d’un millier de kilomètres qui traversent 16 départements de Roumanie et représente la frontière terrestre la plus longue et la plus complexe d’une ancienne province romaine en Europe. 9 autres objectifs roumains figurent sur la liste du Patrimoine immatériel de l’UNESCO.

     

    La Roumanie aux JO de Paris 

     

    Une semaine après le début des JO de Paris, la Roumanie a dans son palmarès 6 médailles, dont deux en or, trois en argent et une en bronze. Agé de 19 ans seulement, le nageur roumain David Popovici a gagné la finale de 200 mètres nage libre et a fini troisième la course de 100 mètres nage libre. Au tableau des épreuves d’aviron, Andrei Cornea et Marian Enache ont décroché la médaille d’or du concours de deux de couples messieurs, tandis que leurs compatriotes Ancuţa Bodnar et Simona Radiș ont fini deuxième la course de deux de couple femmes. Ioana Vrînceanu et Roxana Anghel onbt remporté l’argent en deux de pointe féminin alors que Gianina van Groningen et Ionela Cozmiuc ont remporté également l’argent en deux de double féminin, poids léger. La délégation roumaine comporte 106 sportifs qui participent à 18 disciplines sportives.

     

     

  • Harcèlement sexuel dans le milieu universitaire roumain.

    Harcèlement sexuel dans le milieu universitaire roumain.

    Le ministère de l’éducation de Bucarest a ordonné des vérifications dans les établissements d’enseignement supérieur sur les cas impliquant des éléments de harcèlement sexuel (ou infractions similaires) suite à de récents rapports. Ces mesures ont été annoncées après que plusieurs étudiantes ont affirmé dans l’espace public, ces derniers jours, avoir été victimes d’abus sexuels de la part de leurs professeurs. Jusqu’à présent, trois noms ont été cités dans la presse et sur les réseaux sociaux. Le sociologue Alfred Bulai nie les allégations mais a demandé à prendre sa retraite. La SNSPA (L’Institut de sciences politiques et administratives) l’a suspendu de ses fonctions de directeur du département de sociologie et il n’enseignera plus pendant que le comité d’éthique de l’université mène une enquête interne. 

     

    Au moins dix victimes ont contacté le procureur en charge de l’affaire

    Entre-temps, au moins dix personnes ont envoyé des courriels au bureau du procureur public au sujet de son comportement, après que les procureurs ont appelé les citoyens à signaler l’affaire aux autorités s’ils disposaient d’informations à ce sujet. Les messages ne sont pas forcément des plaintes pénales, ils doivent être déposés après une audience au bureau du procureur, mais une enquête pénale a également été ouverte dans le cas du professeur Bulai, accusé d’avoir utilisé sa position pour abuser de certaines élèves. Le professeur Ștefan Adam, de l’université d’architecture de Bucarest, a lui-même demandé à être suspendu de ses fonctions après que plusieurs étudiantes l’ont accusé de leur avoir envoyé des messages indécents et des photos de lui nu. L’architecte se défend en affirmant qu’il s’agit de sa vie privée qui ne devrait pas affecter l’image de la faculté.

     

    D’autres professeurs accusés

    Enfin, le professeur Marius Pieleanu, également employé de la SNSPA, a quant à lui été accusé de harcèlement sexuel par l’ancienne ministre de la justice Ana Birchall, mais le ministère public affirme n’avoir reçu aucune plainte dans cette affaire. La sociologue a toujours été convoquée dans les studios de télévision et il n’y a pas eu d’enquête journalistique sur cette affaire qui s’est produite il y a 16 ans, a écrit Ana Birchall sur les réseaux sociaux.

     

    “Le harcèlement sexuel est un fléau qui a des conséquences dévastatrices à la fois pour les victimes et pour le climat professionnel dans toute organisation. Lorsque les harceleurs sont également en position de confiance et d’autorité, comme les enseignants, l’impact est d’autant plus grave. J’apprécie le courage de tous ceux qui se sont manifestés et ont dit la vérité, et j’encourage toute personne ayant été victime d’un abus, quel qu’il soit, à le signaler. J’invite les universités à veiller à ce que tout manquement à l’éthique et à l’intégrité soit sévèrement sanctionné et à ce que les victimes bénéficient d’une protection et de conseils pour faire face au traumatisme que cela représente “, a déclaré la ministre de l’Education, Ligia Deca.

     

    La réaction du gouvernement 

    Les représentants du Ministère de l’Education soulignent que le harcèlement sexuel, ainsi que toute forme de harcèlement, est considéré comme une déviation des normes éthiques et déontologiques sur le respect de l’être humain et de la dignité humaine, étant donné qu’il ternit la dignité des bénéficiaires directs du droit à l’éducation et le prestige de la profession, conformément aux dispositions de la loi sur l’enseignement supérieur de 2023. Le Premier ministre Marcel Ciolacu s’est dit convaincu que “les mesures prévues par la loi seront prises”.

     

  • 31.07.2024 (mise à jour)

    31.07.2024 (mise à jour)

    Code fiscal – Le Ministère des Finances de Bucarest a soumis au débat public une proposition de modification du Code fiscal prévoyant l’attribution d’un numéro d’identification fiscale que les contribuables utilisent  pour faire différentes transactions. Le document prévoit aussi de réduire les plafonds autorisés pour les recettes et les dépenses des personnes ayant eu les comptes bancaires bloqués, de mettre en place des moyens de communication plus faciles avec les représentants des milieux d’affaires et d’alléger les procédures de vérification des biens séquestrés et confisqués. Le projet pourra être encore modifié dans les 20 jours à venir.

     

    Fraude – Le Parquet européen a alerté la Roumanie sur plusieurs cas de fraude, dont un avec un préjudice possible de 4,3 millions d’euro, impliquant un groupe mafieux italien. L’institution dirigée par la roumaine Laura Codruţa Kovesi a informé le Ministère roumain des Investissements et des projets européens qu’en Roumanie il y avait des vulnérabilités systémiques dans les contrats avec des fonds européens. Le Parquet européen a signalé un risque élevé de fraude par des lettres de garantie émises par des entités fictives qui n’avaient pas le droit d’émettre de tels documents. Selon un communiqué de l’institution européenne, ces faux documents avaient permit à plusieurs appel d’offre publics d’être remportées. Ces appels d’offre ont fait ensuite l’objet d’investigations.

     

    Liban – Les vols de la compagnie aérienne nationale roumaine TAROM de ces mercredi et jeudi à destination et en provenance de Beyrouth ont été suspendus, sur toile de fond de l’aggravation des tensions au Moyen-Orient et suite à l’alerte émise par le ministère des Affaires étrangères de Bucarest pour éviter tout voyage vers cette région, a indiqué l’opérateur aérien national. Jusqu’à présent, d’autres pays européens ont également suspendu leurs vols vers et depuis Beyrouth. Plusieurs pays dont la Roumanie, l’Allemagne, la Grande Bretagne ou les Pays Bas appellent leurs citoyens de quitter le Liban le plus rapidement possible, en raison des inquiétudes croissantes quant à d’éventuelles représailles israéliennes à grande échelle après la mort de douze jeunes civils, samedi dernier, sur le plateau de Golan occupé et annexé par Israël pour lequel le groupe libanais Hezbollah est accusé. L’armée israélienne a déclaré avoir mené mardi soir une frappe dans la région de la capitale libanaise contre le commandant du Hezbollah.

     

     

     Harcèlement – Le Conseil pour l’Ethique et le management universitaire de Roumanie mènera une investigation sur les cas de harcèlement sexuel et sur la manière dont ils ont été pris en charge, a fait savoir mercredi le Ministère de l’Education. Mme la ministre Ligia Deca a appelé les directions des universités à sanctionner sévèrement tout dérapage en matière de harcèlement sexuel et à offrir aux victimes de l’assistance et du soutien post-traumatique. Et elle de préciser que pour la première fois dans la loi de l’Education nationale, il y a des définitions claires des concepts de harcèlement sexuel et violence psychologique. Toutes les institutions d’enseignement supérieur sont obligées de respecter les nouvelles prévisions. Les déclarations font suite aux accusations graves de harcèlement sexuel à l’adresse d’un très connu professeur des universités de Bucarest.

     

    Sapeurs Pompiers – 40 sapeurs pompiers roumains et 8 moyens techniques ont été envoyés mardi dernier en Grèce, où plusieurs feux de végétation sont encore actifs. La mission durera jusqu’au 15 septembre, le but du programme étant de réduire le temps de réponse en cas d’incendies de forêt, l’efficacité de l’activité de préparation des modules d’intervention appartenant aux Etats membres, ainsi que l’amélioration de l’interopérabilité entre les forces participantes. Selon le chef du Direction des Situations d’Urgence, Raed Arafat, qui s’est exprimé devant les pompiers, bien qu’ils partent en mission d’appui, la situation est difficile en Grèce et ils participeront très probablement aux interventions. La mission des sapeurs pompiers roumains fait partie du programme d’assistance financé par l’UE, prévu comme mesure de soutien aux communautés grecques, après les incendies dévastateurs enregistrés ces dernières années

     

    Orchestre – L’Orchestre Wiener Jeunesse (Orchestre National des Jeunes d’Autriche) figure parmi les invités du Festival International « Magic Summer, de Bucarest. L’ensemble, fondé en 1987 à Vienne, est composé d’étudiants talentueux âgés de 18 à 26 ans originaires de toutes les villes autrichiennes. Autres orchestres participants, l’Orchestre des jeunes slovènes et l’Orchestre des jeunes roumains. Le Festival international « Magic Summer » se terminera le 21 août par un concert de l’Orchestre roumain « Sinfonietta ».

     

    Météo – Le temps demeure caniculaire, notamment dans la moitié sud du pays où jeudi, les températures grimperont jusqu’à 36 degrés. 35 degrés jeudi midi, à Bucarest.

  • La culture comme thérapie du harcèlement

    La culture comme thérapie du harcèlement

    Parce
    qu’on décèle d’une manière très difficile les traces du harcèlement dans le
    psychique d’une victime, de traces difficiles à effacer, on doit aborder ce phénomène
    qui existe entre les enfants et les adolescents par des moyens créatifs. Il
    faut aussi que ces moyens atteignent les aspects qu’une méthode directe ne peut
    pas. Des fois, il faut recourir à l’art et à la culture pour que la victime
    comprenne ce qui lui arrive et pour qu’elle apprenne à réagir. C’est exactement
    ce que l’Association « Lumea bună » (Le Bon Monde) a entrepris de
    faire, dans le projet « Anti-harcèlement culturel dans la diaspora et dans
    le milieu rural ». La première édition du projet se déroule entre mars et
    octobre 2022.






    Larisa Popescu, la présidente de
    l’Association, nous offre des détails : « Il s’agit d’un projet d’éducation par la culture, cofinancé par
    l’Administration du Fonds Culturel National, dans lequel nous impliquons des
    enfants de cinq villages de Roumanie et de deux communautés de la diaspora, notamment
    d’Espagne et d’Irlande. Nous organisons pour eux plusieurs réunions et
    activités pour les sensibiliser au phénomène du harcèlement, pour leur faire
    comprendre ses effets et pour réduire ce phénomène. Pratiquement, nous
    organisons plusieurs ateliers, au cours desquels les enfants rencontrent des
    spécialistes du domaine culturel, mais aussi des experts spécialisés dans ce
    type d’agression, des conseillers spécialisés dans ce sujet. Les spécialistes
    en culture abordent le phénomène d’intimidation à partir du livre
    « Mauvais enfants », écrit par la dramaturge Mihaela Michailov. Les
    enfants lisent ce livre (donc ils pratiquent la langue roumaine) et comprennent
    une œuvre dramatique qui traite du phénomène de harcèlement. Ensuite, l’actrice
    Katia Pascariu, qui a joué dans cette pièce et a interprété plusieurs rôles,
    parle des émotions qui peuvent être véhiculées dans un spectacle d’art
    théâtral. Plus tard, les enfants font une parallèle entre les événements qu’ils
    ont vécus en tant que victimes ou en tant qu’observateurs. Ils discutent de la
    façon dont ils ont vécu ces émotions et du phénomène qu’ils ont rencontré dans l’œuvre
    théâtral. Ensuite, ils doivent organiser un événement culturel, dans lequel ils
    parlent de toute l’expérience du projet, ils invitent des enfants et des
    enseignements de la communauté ou de l’école à discuter du thème de la pièce et
    de leurs expériences. Finalement, ils font une exposition avec des collages,
    des photographies, des dessins, y compris des essais sur ce sujet, et discutent
    de l’approche reçue du conseiller en harcèlement, notamment à travers d’une
    vidéo sur ce sujet ».






    Phénomène
    de plus en plus répandu en Roumanie aussi, le harcèlement, ou l’intimidation
    entre enfants et adolescents, peut avoir des effets majeurs, en commençant par
    la dépression et allant même jusqu’au décrochage scolaire.






    De plus, selon l’endroit où il a lieu, ce
    phénomène a diverses manifestations, comme nous le dit aussi Larisa Popescu : « Depuis mars, nous avons déjà eu 12 ateliers, dans lesquels nous avons
    rencontré les enfants qui ont bénéficié du projet. D’après leurs histoires, on
    peut comprendre que le phénomène est très diversifié. D’une part, ce phénomène existe
    parmi les enfants roumains de la diaspora, même au sein de la communauté, mais
    d’une certaine manière, cela vient aussi de l’extérieur, car les enfants se
    sentent exclus. Mais ce n’est pas forcément du harcèlement. Le phénomène d’intimidation
    a lieu entre les membres de la communauté roumaine, plutôt qu’entre Espagnols
    et Roumains ou entre Irlandais et Roumains. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y
    a pas de tels exemples. Autre aspect important : ils comprennent comment
    ils peuvent réagir et le fait qu’il s’agisse d’un jeu de pouvoir. J’ai appris
    de certains enfants à quel point leur expérience les a touchés, en plus du fait
    que ces évènements ont diminué leur motivation à apprendre ou leur envie d’aller
    à l’école. Il y a eu des enfants qui n’en ont parlé à leurs parents qu’au bout
    d’un an environ, alors qu’ils subissaient déjà un léger trauma. Nous nous
    sommes rendu compte aussi à quel point la finalité de nos projets touchait
    certains d’entre eux. De manière générale, tout ce que nous faisons au sein de
    l’Association va dans ce sens : stimuler la motivation dans le processus d’apprentissage
    et réduire le décrochage scolaire qui est très élevé en milieu rural ».




    .


    La
    pièce écrite et mise en scène par Mihaela Michailov et interprétée par Katia
    Pascariu est, en fait, un miroir où les victimes voient clairement leurs
    propres sentiments, ce qui les aide à trouver des solutions.






    Larisa
    Popescu nous explique comment l’art est plus efficace de ce point de vue : « Par cette approche, à l’aide de ces spécialistes
    et de la culture, tout est plus facile à gérer. D’abord, les enfants parlent du
    phénomène comme s’il s’agissait de quelque chose de l’extérieur, parce qu’ils
    lisent l’histoire d’un personnage ou ils voient un personnage mis en scène dans
    une pièce de théâtre. Après, ils passent à une approche personnelle où ils
    discutent du harcèlement et de sujets plus personnels avec le conseiller. Nous
    avons également cherché des solutions à leurs traumas (…) telles qu’une amitié
    saine, un environnement scolaire sain, la confiance les uns envers les autres,
    la communauté et le respect. Les enfants ont besoin de compréhension et de
    communication pour pourvoir résoudre les problèmes qui surviennent, au lieu de les amplifier, sans affecter
    les relations avec les collègues ».








    En
    mai et juin, les ateliers du projet culturel Anti-harcèlement dans la diaspora
    et les zones rurales ont eu lieu en Roumanie, en Espagne et en Irlande. A l’automne,
    le projet sera finalisé à Bucarest, au siège de la Bibliothèque Métropolitaine,
    par une présentation de dessins, d’essais et de films réalisés par des enfants
    sur le thème du harcèlement. (Trad. Andra Juganaru)

  • Campagne contre la violence dans les écoles

    Campagne contre la violence dans les écoles

    Le ministère roumain de l’Education nationale déroule cette campagne dans le contexte d’une série d’agressions perpétrées dans les écoles roumaines. Un lycéen a tiré sur l’un de ses camarades avec un pistolet airsoft, alors qu’un autre a poignardé un de ses collègues. Ce ne sont que deux exemples de telles violences. Qui plus est, le ministère de l’Education nationale a rapporté l’année dernière près de 10 000 actes de violences dans les écoles et lycées de Roumanie, soit 2 000 de plus par rapport à il y a deux ans. Et selon un rapport World Vision réalisé d’avril à mai 2022, un enfant sur 5 avoue que la violence est présente ou très présente dans son établissement.

    L’ancien ministre de l’enseignement, Sorin Cîmpeanu, reconnaissait le phénomène et annonçait le besoin de constituer des groupes d’action anti-harcèlement dans toute les écoles du pays. « Vous n’êtes pas seuls », voilà le message que nous transmettons aux élèves victimes de violence verbale, physique et psychologique, que nous devons épauler et dont nous devons protéger les droits – annonce aussi la nouvelle ministre Ligia Deca. Dans un communiqué, le ministère a condamné tout acte de violence physique, verbale, psychologique et jugé qu’il était essentiel que les élèves ayant eu un comportement violent bénéficient de l’accompagnement approprié. Parallèlement, la famille et l’école doivent redoubler d’efforts pour que ces manifestations de violence ne se répètent pas – ont affirmé les autorités. En outre, le ministère annonce son intention de populariser par le biais des réseaux sociaux une série de notions élémentaires sur les différents types de violence et de cyber-harcèlement, sur l’utilisation des réseaux sociaux, sur les droits et obligations des élèves, sur le rôle des Centres départementaux de ressources et d’assistance éducationnelle et enfin sur le rôle de la Police.

    L’institution a déjà lancé par le biais d’un clip vidéo, une campagne d’information au sujet de tels problèmes, dans le cadre de laquelle elle affirme ne pas rester indifférente aux épisodes répétés de violence ayant eu lieu ces derniers temps dans les écoles roumaines. Ecoutons la ministre de l’Education nationale, Ligia Deca: « L’école est un espace de l’apprentissage et de la socialisation, non pas des coups. Demandez aux professeurs de discuter avec vous sur les droits et les obligations que vous avez mais aussi sur les conséquences des faits de violence. Demander de l’appui lorsque vous sentez que la furie et la peur vous envahissent. Refusez de participer à tout acte d’agression physique ou verbale, de chantage, d’intimidation et même de harcèlement informatique. Et n’oubliez pas, vous n’êtes pas seuls ! » a déclaré la ministre de l’éducation nationale Ligia Deca.

    L’institution qu’elle dirige a également annoncé l’organisation en coopération avec le ministère de l’Intérieur d’une série de sessions de travail pour décider d’un calendrier des activités de prévention sur la consommation de drogue, de prévention et de lutte contre les faits antisociaux dans les écoles primaires, et de conseil des élèves en situation à risque, parallèlement à la formation des enseignants sur ces sujets.

  • L’art et la lutte contre le harcèlement à l’école

    L’art et la lutte contre le harcèlement à l’école

    L’art a toujours été efficace pour aider les gens à prendre conscience de leurs problèmes et difficultés, mais aussi à les résoudre. Même à plus grande échelle, au niveau des communautés ou de l’ensemble de la société, l’art prouve son utilité pour faire prendre conscience des problèmes des autres, en augmentant ainsi le niveau d’empathie. Un projet déroulé par l’association DocuArt dans une communauté rurale du département de Gorj, dans le sud-ouest de la Roumanie, en fait la preuve.

    Plus d’informations avec Daniela Apostol, manager culturelle et directrice de DocuArt : « Nous avons réfléchi quelle serait la meilleure manière de résoudre un problème que nous avons identifié comme social à travers des instruments culturels et éducationnels. C’est ce que nous faisons depuis longtemps, nous avons alors tout simplement décidé de continuer à faire ce qu’on sait faire de mieux. C’est ainsi que le « Projet Congruent, compétences nécessaires aux groupes hétérogènes de jeunes » est né. Pour nous, c’est un projet nécessaire afin de réduire les disparités entre les jeunes Roms et non-Roms et d’augmenter l’inclusion des groupes vulnérables. C’est un projet que nous menons en partenariat avec l’école Antonie Mogoș d’une commune du département de Gorj (sud-ouest). Quelle joie de trouver de l’ouverture du côté de la direction de cette école ! On essaie de créer un contexte plus favorable à l’épanouissement de 200 élèves en créant une relation très importante entre les élèves, leurs parents et l’école. »

    Le projet Congruent a démarré en février avec les élèves et les parents d’élèves de CM2 et de 6e (quatrième et cinquième années d’école selon le système roumain). La première activité a été un programme d’éducation des parents pour les familiariser avec les besoins émotionnels, psychiques et éducationnels des enfants, mais aussi pour les aider à améliorer leur relation à l’école et à la communauté. Ce n’est pas le côté théorique qui a primé lors des rencontres, surtout que les parents se sont montrés généralement très ouverts, comme l’a remarqué la psychologue Alexandra Cojocaru : « J’ai été très impressionné par l’esprit de cohésion des parents des élèves de CM2. Ils sont très unis, réagissent de concert aux problèmes de leurs enfants et appliquent des stratégies communes pour les résoudre. L’institutrice joue un rôle très important et les parents sont venus nous rencontrer suite à sa recommandation. Ils étaient très désireux de travailler avec nous, très ouverts à discuter de leurs problèmes au niveau individuel et familial. Les problèmes sont d’ailleurs très divers : dans cette école il y a des enfants de familles défavorisées ou dont les parents sont divorcés, par exemple. »

    Les activités face à face ont aidé à créer du lien avec cette petite communauté rurale, estime Daniela Apostol, la directrice de DocuArt : « Nous avons privilégié les rencontres face à face, en dépit de la pandémie, et avons évité de faire des choses en ligne. Pour ce genre d’activité, la rencontre directe est très importante. Nous allons dans le village de Ceauru deux-trois fois par mois pendant deux-trois jours à chaque fois et nous rencontrons chaque classe d’élèves et de parents. Dans l’équipe, on a un psychologue, un réalisateur et un conseiller, qui interviennent en fonction des activités. Une séance de travail dure entre 45 et 70 minutes, selon le sujet. Nous essayons de cumuler des informations liées à la psychologie et à l’art de la meilleure manière qui soit et de présenter l’ensemble d’une manière simple et facile à comprendre. »

    Au-delà du côté parentalité, le projet Congruent comprend aussi un volet qui vise à luter contre le harcèlement entre les enfants, phénomène que la communauté du village de Ceauru connaît déjà. Daniela Apostol : « Les enfants connaissaient bien l’existence du phénomène. Nous leurs avons demandé s’ils avaient entendu parler de ça à la télé ou bien s’ils avaient assisté à des interactions de ce type. Mon sentiment est que la communauté d’élèves est très soudée dans cette école et cela est dû principalement aux parents. Je dirais que le phénomène est moins présent ici qu’en milieu urbain. Le plus grand problème auquel les enfants sont confrontés là, c’est le manque de crédibilité devant les adultes quand ils parlent de harcèlement et cela les fait souffrir. Ce que nous avons expliqué aux parents, c’est qu’avec l’intimidation, tant l’agresseur que l’enfant agressé sont des victimes. L’agresseur se comporte de cette manière car il a été, à son tour, harcelé par le passé. »

    Après les premières rencontres, une évaluation psychologique sera menée pour identifier les cas qui ont besoin de thérapie individuelle. Quant à la prise de conscience et à la lutte contre le harcèlement, les initiateurs du projet Congruent ont fait le choix de travailler avec la cinéma-thérapie. Cela présuppose de regarder des films ou des séquences de film qui peuvent aider les enfants, mais aussi les parents, à mieux comprendre ce qui se passe avec les harcelés et les agresseurs. La psychologue Alexandra Cojocaru : « Le lien entre art et psychologie me semble très important. La cinéma-thérapie offre les instruments nécessaires à l’exploitation et à l’identification de notions plutôt difficiles à saisir et à discuter dans une thérapie classique, surtout dans une thérapie de courte durée. Dans le cadre du projet, nous offrons des séances de thérapie aux enfants, mais elles ne sont pas si nombreuses. En les complétant avec des séances de cinéma-thérapie, nous espérons arriver à des résultats qui seraient, peut-être, plus longs à atteindre à travers une thérapie classique. »

    Le théâtre sera également utilisé dans le cadre du projet. Plus précisément, les enfants joueront des rôles qui les aideront à prendre conscience de leurs problèmes et de ceux des autres. Le programme Congruent continuera jusqu’en octobre 2022. En plus de répéter l’expérience dans d’autres villages, les initiateurs souhaitent constituer des groupes d’action locale censé reprendre les activités conçues par DocuArt et les continuer à l’issue du projet. (Trad. Elena Diaconu)

  • A la Une de la presse roumaine 17.12.2018

    A la Une de la presse roumaine 17.12.2018

    La presse électronique de ce début de semaine reproduit les les idées centrales du discours de Liviu Dragnea devant le Conseil national des sociaux-démocrates roumains, mais aussi les réactions à chaud des leaders des partis d’opposition. Egalement, dans la presse en ligne: le cas d’une jeune femme harcelée sur internet par un ex petit ami et les réponses surprenantes des policiers à la plainte qu’elle avait déposée; la météo hivernale bien capricieuse de ce weekend; la conclusion du Championnat européen de handball féminin.


  • Le programme pilote «Ecoles sans harcèlement»

    Le programme pilote «Ecoles sans harcèlement»

    Toujours plus d’enfants sont agressés, ridiculisés et intimidés par leurs propres camarades en raison soit de leur apparence physique, soit de leur statut social. Près de 19.000 cas de violences ont été enregistrées au niveau national pendant l’année scolaire 2014-2015, selon les données fournies par le ministère de l’Education. Des dizaines de milliers d’appels ont également été enregistrés par l’Association « Le téléphone de l’enfant » signalant des actes de violence à l’école. 54% des enfants n’ont parlé à personne des abus dont ils étaient victimes, 24% ont confié leur souffrance à leurs amis ou à leurs collègues et 22% en ont parlé à leurs parents.



    En 2016, l’Organisation « Sauvez les Enfants » Roumanie lançait la première étude nationale sur le harcèlement scolaire. Nous écoutons le psychologue Marius Rusu: «13% seulement des enfants du milieu scolaire connaissent la notion de « harcèlement scolaire », ce qui prouve que très peu d’activités de prévention ou d’intervention sont entreprises dans les écoles. Selon les données fournies par l’étude, 31% des enfants sont exclus du groupe d’élèves, 29% subissent des violences physiques et des insultes au moins deux fois par semaine ; 39% d’entre eux sont bousculés, heurtés, blessés. On peut se rendre compte de l’ampleur du phénomène en parlant aux enfants: 73% d’entre eux affirment avoir été témoins d’un acte de harcèlement. Quant au harcèlement en ligne, la situation n’est pas meilleure : 69% des enfants ont assisté au moins un fois durant la dernière semaine, à un acte de harcèlement sur WhatsApp ou dans les groupes de socialisation. Si ce phénomène prend de l’ampleur, c’est surtout parce que des programmes de prévention ne sont pas mis en œuvre au niveau des écoles et il prouve que l’abus est encore très répandu dans la société roumaine. »



    Selon les psychologues, le premier facteur qui détermine ce phénomène est le comportement des parents. Les études montrent que 6 enfants sur 10 vivent dans un milieu familial abusif, où ils connaissent la violence physique ou émotionnelle. Quant au milieu scolaire, les spécialistes estiment que des centres d’éducation parentale et des services de soutien aux enfants et à la famille devraient être créés dans chaque comté, les cabinets d’assistance psychopédagogique qui existent actuellement dans les écoles n’étant pas suffisants. Les écoles du milieu rural disposent d’un seul conseiller psychologique pour 800 élèves. La capitale compte un seul conseiller pour 1.200 élèves. Plusieurs campagnes et programmes de lutte contre le harcèlement scolaire ont été déroulés en Roumanie ces dernières années. L’organisation « Sauvez les enfants » vient de lancer le programme-pilote « Ecoles sans harcèlement » dont bénéficieront les quelque 5000 élèves des 20 écoles prises en compte. Marius Rusu: « Nous envisageons de mettre en œuvre ce projet dans le comté de Dâmboviţa, dans le sud du pays. Des équipes seront constituées, formées chacune de 3 membres : un professeur, un conseiller psychologique et un élève. Nous souhaitons couvrir les deux aspects de la lutte contre ce fléau : dérouler tout d’abord une activité de prévention, en développant les capacités socio-émotionnelles des enfants, leur empathie, leur compassion. Et nous tenteront aussi de susciter chez eux une prise de conscience des risques du harcèlement. Nous nous proposons également d’élaborer des procédés très précis de gestion des cas de harcèlement, pour que les professeurs et les conseillers psychologiques sachent clairement, à chaque instant, ce qu’ils doivent faire quand un cas de harcèlement a été rapporté. Enfin, la chose la plus importante dans ce projet pilote est la cooptation des enfants dans ces équipes, pour nous assurer leur collaboration. Ils deviendront nos partenaires dans l’élaboration de stratégies et de solutions visant à éliminer les actes de harcèlement. »



    L’année dernière Association « Parents intelligents » a déroulé elle aussi une campagne visant à prévenir le harcèlement scolaire en collaboration avec la radio Itsy Bitsy FM destinée aux enfants. Un premier débat a eu lieu au siège du Parlement, avec la participation d’une quarantaine de représentants du gouvernement, du parlement, des ONGs, ainsi que de psychologues et d’experts en harcèlement scolaire. Nadia Tătaru, co-fondatrice de la radio Itsy Bitsy FM et présidente de l’Association « Parents intelligents »: « Aux tables rondes organisées pendant toute l’année 2017 avec les parties intéressées ont également participé des parlementaires. Constatant combien ce problème du harcèlement à l’école est important, deux d’entre eux déposé en mai dernier au Parlement deux initiatives législatives, visant à introduire la violence psychologique – soit le harcèlement – dans la Loi de l’éducation et dans le Code du travail parmi les autres formes de violences – notamment physique. Ces deux projets de loi suivent leur chemin. Le plus avancé est celui visant à amender la loi de l’Education. Ce projet a déjà reçu l’avis favorable de toutes les commissions et il sera avancé cet automne à la chambre des Députés et au Sénat. Nous disposerons donc d’une loi de l’éducation modifiée, qui prévoit entre autres des pénalités. Pourtant ce n’est pas là notre principal but. Notre but est de faire comprendre aux gens que la violence psychologique est très dangereuse et les déterminer à y renoncer. Nous avons besoin, pour cela, de campagnes très efficaces de prévention dans les écoles et de campagnes d’information parmi les enseignants, afin qu’ils puissent identifier le harcèlement et intervenir de manière appropriée pour y mettre un terme. »



    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la Roumanie occupe la 3e place en Europe parmi les 42 pris en compte pour l’étude du harcèlement. (Trad. : Dominique)

  • Le harcèlement des femmes en ligne

    Le harcèlement des femmes en ligne

    L’accès de plus en plus facile à Internet, aux réseaux sociaux et aux équipements numériques sophistiqués a fourni aux auteurs d’actes de violence ou de harcèlement de nouvelles possibilités de persécuter leurs victimes. Un nouveau concept est même né: le cyberharcèlement – ou harcèlement informatique – pour désigner l’agression en ligne. La vitesse avec laquelle les messages électroniques arrivent à leurs destinataires accroît la violence virtuelle, qui n’est pas moins nocive que la violence physique – estime Jurgita Peciuriene, experte de l’Institut européen pour l’égalité des genres (EIGE).

    Jurgita Peciuriene : « La violence en ligne revêt les formes les plus diverses : harcèlement verbal en ligne, harcèlement informatique, pornographie non consensuelle, recrutement de femmes et de jeunes filles à des fins de traite. La pornographie non consensuelle – ou « revenge porn » – a pris de l’ampleur et elle est pratiquée d’habitude par des personnes (hommes et femmes) qui souhaitent humilier publiquement leur ex-partenaire. Il faut pourtant dire que les hommes sont plutôt victimes d’insultes en ligne et de harcèlement informatique, moins violent, alors que les femmes sont plutôt exposées au harcèlement verbal en ligne, au harcèlement sexuel en ligne et à la vengeance pornographique. »

    Les femmes et surtout les adolescentes et les jeunes sont notamment victimes du harcèlement informatique, qui désigne les messages à caractère explicitement sexuel, les propos injurieux et les menaces. Selon les données fournies en 2014 par l’Agence des droits fondamentaux de l’UE, 20% des femmes de 18 à 29 ans ont subi différentes formes de harcèlement informatique après l’âge de 15 ans. En outre, surtout quand il s’agit des femmes, la violence dans le monde virtuel fait généralement suite à une violence dans le monde réel – affirment les experts de l’Institut européen pour l’égalité des genres.

    Malgré la gravité de ce fléau, l’Europe ne dispose pas d’une législation qui définisse et incrimine le harcèlement informatique. C’est à chaque Etat membre de prendre des mesures contre ce phénomène. En Roumanie il n’y a pas de statistiques, ni de législation qui permette de combattre le cyberharcèlement.

    Andreea Bragă, directrice du Centre Filia, association militant pour les droits des femmes : « Malheureusement, nous ne disposons pas d’une législation qui définisse le harcèlement informatique. Certains articles de loi peuvent pourtant être appliqués au harcèlement informatique. L’article 208 du nouveau Code pénal, qui définit le harcèlement, vise entre autres les actes répétés d’intimidation, y compris par la communication en ligne. Cet article peut donc être appliqué au cyberharcèlement, mais celui-ci n’est pas défini strictement comme violence contre les femmes. Il y a une législation contre la criminalité cybernétique, pourtant le harcèlement n’y est pas mentionné, mais seulement la pornographie et le vol de données personnelles qu’une personne peut commettre contre son ex-partenaire pour le/la déterminer à continuer une relation. »

    Tout comme les autres formes de violence ou de harcèlement, les actes perpétrés en ligne sont favorisés par certains rapports de pouvoir entre la victime et l’agresseur – estime Andreea Bragă : «Les personnes appartenant à une minorité ethnique, religieuse ou sexuelle sont plus exposées au harcèlement informatique. C’est aussi le cas des femmes, qui, tout en n’étant pas une minorité, se trouvent dans une position d’infériorité par rapport aux hommes. Le harcèlement informatique est d’habitude initié par quelqu’un qui possède un certain pouvoir symbolique: l’enfant le plus populaire de l’école ou le plus cool du groupe, par exemple. C’est pourquoi, souvent, ceux qui assistent par hasard à un tel acte se solidarisent avec l’agresseur. Dans le monde des adolescents, le harcèlement est rendu possible aussi par cette solidarité avec l’agresseur, née de la crainte qu’il inspire ou du désir d’être comme lui. Les adultes ont recours, eux, à des moyens tels les tactiques d’intimidation, les actes blessants, les critiques adressées par SMS ou par email ou même la création de sites de dénigrement de certaines personnes.»

    Une définition précise du harcèlement informatique dans la législation du pays permettrait non seulement de punir les coupables, mais aussi d’aider les victimes à comprendre ce qui leur arrive: les agressions et les humiliations qu’elles subissent ne reflètent pas leur valeur personnelle, mais le caractère de leurs agresseurs. On pourrait ainsi limiter l’ampleur des drames nés de la perte du respect de soi.

    Andreea Bragă explique : « Le cyberharcèlement peut mener au suicide. Si une personne subit pendant longtemps cette forme de harcèlement, elle peut finir par avoir peur, sombrer dans la dépression ou perdre son estime de soi. Il y a eu des cas d’adolescents ou d’adolescentes qui se sont suicidés. Au-delà de la législation insuffisante, qui ne permet pas de sanctionner ces actes, l’éducation est nécessaire pour que les gens comprennent ce qu’ils sont en train de vivre. »

    Les victimes des actes de violence ne sont pas les seules à devoir être éduquées en ce sens; le public de l’espace virtuel devrait l’être aussi, pour réagir lorsqu’il assiste à des actes de harcèlement en ligne. (Trad.: Dominique)

  • Le harcèlement psychologique sur le lieu du travail

    Le harcèlement psychologique sur le lieu du travail

    Tout le monde est familiarisé avec la notion de harcèlement sexuel. Tel n’est pas le cas pour le harcèlement psychologique au travail, même si le concept gagne du terrain à mesure que les victimes de mobbing – terme anglais désignant ce type d’intimidation ou d’agression – se font toujours plus nombreuses.

    Selon l’étude menée en 2011 par l’Institut de recherche sur la qualité de vie, 25,7% des répondants ont affirmé qu’au moins un collègue avait été offensé par des camarades ou par ses supérieurs. Seulement 7,4% ont pourtant déclaré avoir été vexés eux-mêmes. Enfin, 41% des sondés ont reconnu que le chef ou leurs collègues ont l’habitude de hausser le ton. Malheureusement, on ne dispose pas de statistiques récentes, même si, depuis 2015, il existe en Roumanie aussi un encadrement juridique du mobbing. En effet, c’est en 2015 que l’on a modifié la législation relative à l’égalité de chances et adopté la loi 229 stipulant que le harcèlement psychologique au travail serait dorénavant pénalisé, car considéré comme un délit. Voici les explications de l’avocat Costel Gâlca : « On parle de harcèlement psychologique quand on a affaire à une action fréquemment répétée pendant une période assez longue. Ensuite, il faut que les faits de l’agresseur soient avérés et prouver que les agissements de ce dernier ont porté atteinte à l’honneur et à la dignité de l’employé »

    Costel Gâlcă est un des premiers avocats roumains à avoir tiré la sonnette d’alarme au sujet de ce phénomène. Il nous a parlé de certains cas qui ont abouti devant la justice : « Depuis l’adoption en 2015 de la loi, ont en a jugé trois. Les magistrats ont reconnu l’existence du harcèlement psychologique sur les lieux de travail. Alors que dans le premier cas la cible humaine était consultant dans une société multinationale, les deux autres victimes étaient des managers, respectivement l’adjoint au directeur général d’une institution financière et le directeur du plus grand département d’une compagnie. Ce qui veut dire que le harcèlement psychologique ne concerne pas une certaine catégorie de salariés ou un certain niveau de la hiérarchie professionnelle ; il peut se manifester sur n’importe quel palier, à commencer par la base ».

    Hormis les effets destructifs sur le parcours de carrière, le mobbing a aussi des retombées d’ordre psychologique, qui s’accompagnent souvent de réactions somatiques. Le psychologue Flori-Ana Andronache détaille ces aspects : « Ce type de harcèlement s’insinue, se manifeste subtilement, de sorte que, le plus souvent, la victime est incapable de saisir dès le début ce qui est en train de lui arriver. Tout commence par un conflit, qui se transforme, petit à petit, en terreur psychique. La victime commence à perdre l’appétit de travailler, devient irascible, confuse et a le sentiment de perdre le contrôle de soi. Il peut y avoir des conséquences encore plus graves, dont l’anxiété, la déprime, les attaques de panique ou les insomnies. S’y ajoutent, des fois, des effets somatiques, tels les irritations de la peau, les dermatites, les troubles gastro-intestinaux, la perte de poids ou au contraire la boulimie nerveuse. Ce qui pire est, les relations interpersonnelles se dégradent elles aussi » .

    Ceci étant, de plus en plus d’employés font appel à l’accompagnement psychologique. Flori-Ana Andronache se souvient d’une mère, qui, de retour au travail après son congé – maternité, a été surprise de l’accueil que lui ont réservé les collègues : « Elle a eu à subir le harcèlement de ses collègues obligées de reprendre ses tâches en l’absence d’un remplaçant pendant son congé – maternité. Elles ont commencé par ne pas répondre à son salut. Ces agissements ont culminé par la demande de son supérieur de faire des enregistrements comptables à la limite de la légalité. Comme elle a refusé de le faire et qu’elle était déjà fragilisée par la pression psychologique de l’équipe, la réaction de la partie adverse est devenue encore plus agressive. Au moment où elle est venue chercher de l’aide, soit quelques années plus tard, la dépression était déjà installée »

    L’avocat Costel Gâlcă conseille aux employés qui ne se rendent pas compte dès le début qu’ils sont victimes de mobbing de se demander si oui ou on ce qui leur arrive relève d’une conduite normale en matière de relations professionnelles. Costel Gâlcă : « Est-il normal qu’une fois arrivé à l’aéroport, avec toute l’équipe, le manager se ravise brusquement et vous dise que vous ne partirez plus? Bien sûr que non, car vous n’y êtes pour rien. Ou bien comment interpréter le fait que le directeur adjoint d’une compagnie soit installé au bout du couloir, loin du reste de l’équipe, dans un vestiaire désaffecté des chauffeurs, à côté des toilettes? Enfin, comment expliquer l’absence de votre nom du site de présentation de la compagnie au sein de laquelle vous travaillez, alors que tous vos collègues y sont mentionnés? Une autre facette du mobbing est l’isolement professionnel, soit la situation où la personne ciblée ne se voit plus assigner de tâches».

    La loi actuelle est insuffisante quand il s’agit de sanctionner le mobbing. De l’avis des spécialistes, elle devrait être complétée par des articles portant sur la réparation du dommage moral et sur les modalités de prévenir l’intensification du phénomène du mobbing. Costel Gâlcă : « Les sommes que les entreprises multinationales ont été obligées de payer à titre de dommages moraux sont dérisoires. La loi ne stipule pas que ces montants soient proportionnels avec la valeur économique de la société qui a exercé le harcèlement. Voilà pourquoi on envisage de mettre en place un système censé protéger tant le travailleur que la compagnie, dès les premiers signes de harcèlement. Car, en fin de compte, intenter un procès au harceleur ne sert à rien quand on a déjà plongé dans la dépression ».

    Le Parlement de Bucarest est en train d’examiner un projet législatif comportant justement ces aspects du harcèlement psychologique sur le lieu de travail.

  • A la Une de la presse roumaine – 20.10.2017

    A la Une de la presse roumaine – 20.10.2017

    Dans le sillage de l’affaire Weinstein, une vague de témoignages de victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles a déferlé sur les réseaux sociaux en Roumanie aussi. Entre temps des milliers de détenus sont en train d’être mis en liberté en raison des mauvaises conditions carcérales. Enfin, aux yeux des étrangers la Roumanie fait les mêmes erreurs que la Grèce en boostant la consommation au détriment des investissements.



  • A la Une de la presse roumaine 04.04.2017

    A la Une de la presse roumaine 04.04.2017

    Aujourd’hui, plusieurs projets de lois sont dans le collimateur de la presse nationale en ligne. La nouvelle loi de la grille unique des salaires a été lancée sur Facebook avant sont adoption. La loi de la prévention est parsemée de mesures bizarres ou controversées: discriminer, harceler, ne pas délivrer de reçu fiscal — tout cela sera sanctionné par seulement un avertissement au moment de la première violation de la loi. Par ailleurs, les parlementaires roumains veulent éliminer la violence dans les écoles par de lourdes peines de prison spécialement conçues pour les mineurs. En même temps, le gouvernement souhaite toujours modifier la définition de l’abus de fonction dans le Code Penal. Les gendarmes devraient-ils avoir le droit de juger de ce qui transgresse la loi ? s’interroge aussi la presse roumaine en ce mardi.




  • 18.04.2016 ( mise à jour)

    18.04.2016 ( mise à jour)

    Gouvernement – Le nouveau ministre roumain de l’emploi, Dragoş Nicolae Pîslaru, a prêté serment en présence du chef de l’Etat, Klaus Iohannis. C’est le premier ministre Dacian Cioloş qui l’a proposé, en remplacement de la ministre démissionnaire Ana Costea. Ancien conseiller dEtat pour léconomie auprès de la Chancellerie du premier ministre, Dragoş Nicolae Pîslaru, 40 ans, est diplômé en économie internationale de l’Académie d’Etudes économiques de Bucarest et en relations internationales de l’École déconomie et de sciences politiques de Londres. Sa prédécesseure, Ana Costea, a quitté ses fonctions suite à un bras de fer avec les syndicats qui sopposaient à un projet de décret durgence visant les salaires dans la fonction publique. Le chef du gouvernement a annoncé que les pourparlers avec les syndicats se poursuivraient afin darriver à un consensus qui débouche sur lélaboration dun nouveau projet législatif. La démission dAna Costea est le premier départ de ministre auquel le gouvernement de technocrates de Bucarest se voit confronter, après son installation en novembre dernier.



    Harcèlement – Le Tribunal de Bucarest a approuvé la requête des procureurs anti-mafia visant à prolonger les mandats darrestation préventive de deux employés dune société israélienne de renseignements privés. Ils sont inculpés dans une affaire de harcèlement de la procureure en chef du Parquet roumain anti-corruption, Laura Codruţa Kövesi. Ron Weiner et David Geclowicz ont été placés en détention pour 30 jours, après avoir été arrêtés le 3 avril. Ils sont accusés dassociation de malfaiteurs et davoir accédé de manière illégale à un système informatique. Selon les procureurs, en mars dernier, ils ont passé plusieurs coups de fil à caractère menaçant et effectué des attaques de type hameçonnage contre des comptes e-mail de proches de la procureure anti-corruption.



    Visite — Le ministre espagnol de la justice, Rafael Catala, se rendra mardi et mercredi en visite officielle en Roumanie, a fait savoir l’Ambassade d’Espagne à Bucarest. L’officiel espagnol devrait s’entretenir avec le chef de la diplomatie roumaine, Lazăr Comănescu, avec son homologue, Raluca Prună, ainsi qu’avec la procureure en chef de la Direction nationale anti-corruption, Laura Codruţa Kovesi. Ce dialogue témoigne des bonnes relations bilatérales et de l’intense coopération judiciaire entre les deux Etats. Cette dernière s’explique par le nombre significatif de ressortissants roumains résidant en Espagne et par l’intérêt des deux pays de créer un Tribunal international anti-terroriste, précise la mission diplomatique espagnole à Bucarest. A l’agenda de cette visite figure également une rencontre avec le patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine, Daniel. Les Roumains qui vivent dans la Péninsule Ibérique, soit près d’un million de personnes, constituent la communauté d’étrangers la plus importante.



    Stratégie — Le Parlement de Bucarest proposera que la Stratégie de développement durable de la Roumanie, qui remonte à 2008, soit réexaminée et transformée en décision gouvernementale. L’annonce a été faite par le président de la Commission pour la politique étrangère de la Chambre des députés, László Borbély, qui a présidé lundi à Bucarest un colloque international des Parlements d’Europe centrale et de l’Est, consacré au développement durable. L’événement a été organisé par la Chambre des députés de Bucarest et l’Union interparlementaire, organisme international auquel sont affiliés les Législatifs de 162 pays. Par cette même occasion, la Roumanie a marqué les 125 ans écoulés depuis qu’elle en est membre.



    Sondage — Près de 90% des Roumains ne sont pas d’accord avec l’idée d’accueillir des migrants dans leur localité, révèle un sondage d’opinion paru à Bucarest. Ce pourcentage est supérieur à celui enregistré en septembre 2015, soit 67%. Par ailleurs, 80% des répondants refuseraient même que les réfugiés s’établissent en Roumanie, contre quelque 10% qui accepteraient cette variante. L’enquête, commandée par le quotidien “Adevărul”, a été réalisée du 21 au 28 mars par l’Institut INSCOP et présente une marge d’erreur maximale de 3%.



    Statistiques — La Roumanie comptait en 2015 environ 6 millions de salariés, soit quelque 200 mille de plus que l’année précédente, indique l’Institut National de Statistique. Selon la même source, le nombre de personnes travaillant dans l’agriculture a baissé de plus de 500 mille en 2015, alors que les employés de l’administration publique ont été de 50 mille plus nombreux qu’en 2014. Enfin, dans la même période de référence, l’enseignement employait 40 mille salariés de plus qu’une année plus tôt et le taux de chômage était de 6,8%.