Tag: haute couture

  • Victoria-Delia Darolți din Franţa

    Victoria-Delia Darolți din Franţa

    Victoria-Delia Darolți, originară din Inău, judeţul Sălaj, unul dintre cei mai buni designeri din broderia haute-couture din Franţa, unde trăieşte de aproape 30 de ani, câştigătoare a premiului Meilleur Ouvrier de France pentru broderie de artă, deţinătoare a titlului de Cavaler al Ordinului Național de Merit al Republicii Franceze, fondatoarea Atelierelor Darolți şi a şcolii omonime specializate în broderia haute-couture


  • HeArt Couture – la couture du cœur

    HeArt Couture – la couture du cœur

    Ils ont défilé joyeusement sous les
    applaudissements du public, ils ont souri et ils ont savouré le succès de leurs
    tenues. Comme on pouvait s’y attendre, ils ont positivé leurs émotions et ont
    offert un spectacle à la mesure de la joie qu’ils y ont investie. Une vingtaine
    de jeunes touchés par le syndrome de Down et une vingtaine de jeunes
    accompagnants bénévoles sont montés sur scène pour un défilé de mode inédit où,
    pour la première fois, les créateurs et les mannequins étaient des personnes
    trisomiques. La collection présentée s’appelle heART COUTURE (Couture du cœur,
    si vous voulez) et elle a été minutieusement préparée lors des ateliers créatifs
    organisés à Bușteni, en juillet dernier, et à Bucarest.

    « La musique
    rencontre la couleur » est le slogan d’un atelier dans le cadre duquel les
    enfants écoutent de la musique classique et apprennent à traduire les sons
    qu’ils entendent par des peintures abstraites. Leurs créations ont été
    sélectionnées et réinterprétées par l’équipe ROXY&KIDS ART sous la forme
    d’ouvrages intégrés à la collection de vêtements heART COUTURE (constituée de jupes,
    tabliers traditionnels, T-shirts, écharpes). Le travail dans le cadre du projet
    heART COUTURE a reposé sur un livre bilingue « Do you see what I see ? » /
    « Est-ce que tu vois ce que je vois ? », qui est en fait un
    manuel conçu par l’artiste Roxana Ene. Il présente le mieux la méthode ROXY&KIDS
    ART. Roxana Păsculescu, responsable de communication de l’association nous l’explique : « La
    méthode que nous appliquons dans le cadre de notre atelier « Roxy and Kids
    Art » est de pratiquer la synesthésie : les enfants sont invités à
    peindre sous l’influence de la musique. D’où le rôle de la musique dans notre
    atelier de « heart couture » – couture du cœur. Les enfants ont fait
    des échanges, ils se sont amusés, étant constamment accompagnés par des enfants
    typiques et par des bénévoles provenant du lycée d’art Nicolae Tonitza de
    Bucarest. »




    Comment est né ce projet ? Sa coordinatrice Cristina
    Moraru, raconte : « L’Association
    Down Plus Bucarest dédie son activité aux enfants trisomiques. Nous leur
    proposons des activités tous les jours de la semaine. Nous sommes très
    attentifs à leurs sentiments et nous les entraînons dans des activités
    susceptibles d’accroître leur confiance en eux-mêmes. Ils ont été très heureux
    de présenter leurs dessins et ensuite les vêtements réalisés à partir de ces
    créations. Nous avons rencontré les membres de l’association ROXY&KIDS ART
    et leur activité, la façon dont elles travaillent avec les enfants, la manière
    dont elles interprètent et utilisent leurs dessins, nous a enthousiasmés. Nous
    avons décidé de mettre en œuvre ce projet ensemble, de dessiner, de nous
    réjouir, en écoutant de la musique, en dansant. Nous commençons avec des
    croyons, des feutres, des fruits, du chocolat et… de la dentifrice. Les enfants
    ont dessiné avec tous les moyens mis à leur disposition et les dessins collectifs
    ont été réinterprétés par Roxana Ene. Sur scène, les enfants ont défilé avec
    leurs créations non-interprétées, ensuite avec celles réinterprétées. »




    Roxana Ene est alors l’artiste qui a réinterprété les
    créations des enfants. Comment a-t-elle vécu cet événement ? « C’était tout à fait inattendu,
    super ! Les enfants y ont investi tous leurs sentiments et toute leur
    énergie ; ils ont été heureux et ils ont défilé, tout simplement, avec
    leurs âmes. Ils ont eu la liberté de travailler avec des matériaux qu’ils
    n’avaient jamais utilisés avant. C’était inédit et surprenant pour eux de constater
    qu’ils pouvaient peindre avec de la dentifrice noire, avec de l’écorce, avec
    des feuilles d’arbres… Et les idées proposées les ont également surpris. Ils
    ont été curieux de voir ce qu’allaient devenir leurs créations. Ils savaient
    déjà de quoi il s’agissait, nous leur avons expliqué pour qu’ils ne soient pas
    choqués, ils savaient donc que leurs peintures allaient être réinterprétées.
    Nous ne les avons pas transformées, nous les avons réinterprétées : nous
    avons travaillé sur les copies des leurs dessins, les originaux sont restés
    intacts. C’est un début, le début d’une nouvelle ère, car jusqu’ici, les toiles
    restaient exposées sur un mur. Maintenant, c’est fini ! Les toiles se sont
    envolées dans le monde, elles seront portées par des enfants, par les frères et
    les sœurs de ces enfants, par leurs mamans. Lors du défilé, même le cameraman a
    porté un de ces tabliers réalisés à partir de leurs peintures ! C’est
    super ce qui s’est passé ici ! »




    Pour Larisa Bucur, de l’Association Down Plus Bucarest,
    ce fut un événement inédit, fruit d’un travail intense : « Cette expérience a été extraordinaire,
    car nous avons constaté, pour la énième fois, que les personnes touchées par le
    syndrome de Down ont des dons et un riche savoir-faire, elles dépassent
    quotidiennement leurs limites et nous donnent des leçons de vie. Ce n’était pas
    une présentation Haute Couture, c’était une réinterprétation Heart Couture, car
    on sait bien que les personnes trisomiques sont très affectueuses. C’est
    d’ailleurs pourquoi cette réinterprétation était une sorte de mélange d’art
    contemporain et de tendresse. Nous essayons toujours de prévoir dans notre
    programme des activités aussi diversifiées que possible et quand nous avons proposé
    à ces enfants des classes de peinture, ils ont été très ouverts. Et lorsqu’ils
    ont entendu qu’ils allaient aussi monter sur scène, leur enthousiasme a été
    sans bornes. »



    Et ce n’est que le début, car deux autres défilés de mode
    organisés avec les enfants sont encore prévus, ainsi que deux autres
    expositions réunissant leurs peintures.


    (Trad. : Dominique)

  • Bihor Couture

    Bihor Couture

    La beauté du costume traditionnel roumain est bien connue et… reconnue. Aussi, au grand étonnement de tous, une veste en fourrure très semblable à celles spécifiques de la contrée de Bihor, dans le nord-ouest du pays, a été découverte dans la collection d’une maison de mode très connue. Pourtant, rien n’indiquait l’appartenance de ce modèle à notre culture, ce qui a déclenché une campagne visant à protéger les métiers traditionnels. La campagne, baptisée Bihor Couture, a attiré de nombreux militants, parmi lesquels des représentants des communautés locales et de plus en plus d’artisans.

    Ioana Zamfir, responsable du service de création de l’agence de publicité qui a lancé la campagne, nous parle des débuts de ce projet : « Ce plagiat Dior Bihor n’est pas le premier de ce genre. Ce fut aussi le cas de Tory Burch et puis celui de Valentino, tous récents. En outre, cela ne concerne pas uniquement la Roumanie. Partout dans le monde, de grands noms de la mode copient des modèles de vêtements traditionnels appartenant à différentes cultures. Nous ne souhaitons nullement bloquer les sources d’inspiration des maisons de haute couture, qui devraient continuer à puiser des idées dans les différentes cultures ; le problème, c’est qu’elles ne leur offrent rien en échange : ces cultures ne sont pas promues, elles ne gagnent rien du point de vue matériel, non plus, alors que les artisans de ces pays n’ont plus de ressources pour perpétuer les traditions. Le grand défi pour nous, c’était de canaliser des ressources financières vers les communautés – d’où l’idée de Bihor Couture. Nous avons créé un site pour que les gens puissent y présenter leurs produits et les vendre. C’est le but de cette plate-forme : les aider à vendre leurs produits plus facilement et de manière plus profitable. »

    Comment lutter pourtant contre la tendance des gens à préférer des vêtements créés par des maisons de haute couture aux vêtements traditionnels, même s’ils se ressemblent jusqu’au moindre détail ?

    Ana Florea, institutrice de maternelle à Beiuş et directrice artistique d’une association culturelle, a assumé dans le cadre de la campagne le rôle d’intermédiaire entre des clients potentiels qui souhaiteraient acheter des produits présentés sur le site Bihor Couture et les artisans censés livrer ces produits.

    Ana Florea : « Les artisans sont difficiles à trouver, car ils sont de moins en moins nombreux. Mon rêve est qu’une école ou un atelier soit créé où l’on enseigne la pelleterie et le travail des fourrures, le tissage, la manière de réaliser un costume traditionnel. A présent, dans la zone de Beiuş il y a très peu d’artisans. Je souhaite que leur nombre augmente, à l’avenir. »

    A quoi ressemble la veste en fourrure de la zone de Bihor, copiée à 99% par la maison de haute couture ? Ana Florea : « La pelisse de la zone de Bihor n’est pas la plus richement décorée et n’est pas la seule, dans le paysage du costume traditionnel roumain, à mériter l’attention de ceux qui aiment la beauté. La veste de Bihor est plus belle que sa copie, les nuances des couleurs sont un peu différentes et les matériaux utilisés sont naturels. Elle est en cuir tanné et ornée de broderies en laine. On peut également utiliser le cuir écologique, travaillé main, bien sûr. La pelisse de la zone de Bihor est ornée de symboles et fournit des indications sur le statut social de celui qui la porte. Motif de fierté aux temps jadis, elle n’était pas portée par les enfants et les personnes âgées. La veste pour hommes est ornée de broderies florales, même la rivière Criş y était représentée, avec ses poissons. Un symbole sur le dos des pelisses fait la distinction entre ceux pour homme et ceux pour femme. La veste pour homme est ornée d’un symbole phallique. D’ailleurs, c’est la multitude des symboles qui ornent les manteaux qui les rend si beaux. »

    Ioana Zamfir, responsable du service de création de l’agence de publicité qui a lancé la campagne Bihor Couture, est optimiste quant au déroulement du projet, malgré les difficultés à affronter : «Travailler une telle pelisse, ça prend du temps, car tout est fait main. Le retour est positif, les gens sont d’avis qu’il fallait faire quelque chose, surtout en Roumanie, pour protéger les traditions et promouvoir nos artisans que personne ne connaît. Il y a de l’espoir et le projet se développe. Nous aimerions que ce soit un exemple pour d’autres cultures, pour qu’elles préservent leurs traditions et que les artisans puissent vendre leurs produits et gagner leur vie. »

    Les initiateurs de la campagne nous exhortent à rechercher les produits authentiques et à les acheter chez les artisans des villages, pour contribuer à sauvegarder les traditions. (Trad. : Dominique)