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  • Protéger les forêts vierges des Carpates

    Protéger les forêts vierges des Carpates

    Les forêts vierges des Carpates roumaines sont les plus étendues des régions à climat tempéré de l’UE. Elles sont en fait des vestiges des bois qui recouvraient jadis plus de 80% de la superficie du pays. Malheureusement, ces écosystèmes risquent de péricliter en l’absence de mesures appropriées de préservation, mettent en garde les spécialistes. C’est justement pour protéger ces forêts que l’on a créé le Catalogue national des forêts vierges et quasi-vierges. Il s’agit d’un instrument utile pour l’inventaire et la protection stricte des forêts séculaires, précise Radu Vlad, coordinateur des projets régionaux au sein de la branche roumaine du Fonds mondial pour la nature.

    Radu Vlad : « Ces forêts vierges ont disparu dans la plupart des pays développés d’Europe et ce avant même que l’on n’en saisisse l’importance. Les forêts séculaires, vierges et quasi-vierges, de Roumanie font partie des derniers écosystèmes terrestres encore présents en Europe à s’être formés au cours de plusieurs millénaires et en l’absence d’une influence humaine significative. Cette évolution avait commencé il y a 17.000 ans, les hêtres et les autres espèces d’arbres ayant commencé à se répandre du sud au nord, depuis la Méditerranéenne jusqu’à la mer Baltique et de l’ouest à l’est, soit de l’Océan Atlantique aux confins des Carpates Occidentales ».

    Les 8 zones de Roumanie où il existe de vieilles forêt de hêtres totalisent plus de 24.000 hectares. Le processus d’identification de ce type de forêts continue. Radu Vlad, coordinateur des projets régionaux au sein de la branche roumaine du Fonds mondial pour la nature, poursuit la description des forêts séculaires.

    Radu Vlad : « Les forêts vierges sont apparues et se sont développées exclusivement sous l’action des facteurs naturels et leurs écosystèmes sont nés en l’absence de l’influence anthropique directe ou indirecte. On y rencontre des arbres de tous âges. On dirait une communauté où enfants, parents et grands-parents vivent ensemble et s’entraident. Dans les forêts vierges, les vieux arbres meurent de vieillesse. Ils se rompent ou sèchent, mais le bois mort reste là à nourrir et à enrichir l’écosystème. C’est un véritable héritage pour les générations à venir. Certains arbres mesurent même 50 m de haut et plus de 2 m de diamètre. Plus de 10 mille espèces de plantes et d’animaux vivent sous les couronnes de ces géants, depuis les organismes unicellulaires (champignons, végétaux, insectes) jusqu’aux espèces emblématiques telles l’aigle, le loup ou l’ours brun, qui ont disparu dans d’autres régions du monde ».

    En juillet 2017, le Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO a décidé d’inscrire sur la liste plusieurs forêts séculaires de hêtre de Roumanie et de 11 autres pays d’Europe. (Trad. Mariana Tudose)

  • Forêts de hêtres de Roumanie  inscrites au patrimoine de l’UNESCO

    Forêts de hêtres de Roumanie inscrites au patrimoine de l’UNESCO

    Des forêts de hêtres, parmi les plus précieuses de Roumanie, ont été inscrites au Patrimoine de l’UNESCO. La plupart de ces forêts, qui couvrent 24 mille hectares de terrain, appartiennent à l’Etat et sont gérées par la Régie Nationale des Forêts, ROMSILVA. Ce sont des forêts très anciennes, des forêts séculaires, avec des arbres qui meurent debout. Sous les couronnes de ces géants de plus de 500 ans, vivent des bêtes de toutes sortes. Deux forêts appartenant au Parc National Cozia ont été inscrites au Patrimoine de l’UNESCO: la forêt de Cozia, étendue sur 2286 hectares, et celle de Lotrişor, de 1103 hectares.

    Le directeur du Parc National Cozia, Pavel Prundurel, explique: « C’est important, pour notre pays, de disposer de valeurs naturelles extraordinaires. Dans ces forêts de feuillus ou mélangées, conservées depuis des siècles, les arbres atteignent une hauteur de 50 mètres et un diamètre d’un mètre et demi ou deux mètres. Pourtant, dans ces forêts, il n’y a pas que les arbres, elles abritent de nombreuses espèces animales et végétales : carnivores, insectes, organismes unicellulaires, champignons etc. S’y ajoutent des espèces rares d’oiseaux – vautours, aigle royal, d’autres oiseaux plus petits. Afin de protéger ces écosystèmes précieux et de les garder intacts pour les générations futures, nous avons appliqué des mesures censées déterminer une prise de conscience de la population, des autorités et de tous ceux qui s’occupent directement de leur gestion. En février dernier, l’administration du parc, en collaboration avec les responsables des localités environnantes, a élaboré un projet : « Connaître et protéger le site UNESCO du Parc National Cozia ». Le projet, financé par la Fondation pour le Partenariat et la compagnie MOL Roumanie, comporte des activités concrètes d’information d’un large public et des responsables concernés. Nous réalisons des films sur les forêts déclarées sites de l’UNESCO, nous organisons des expositions itinérantes de photo, des excursions thématiques destinées aux visiteurs, aux étudiants, aux élèves et aux propriétaires de terrains et nous élaborons du matériel informatif sur ces forêts. »

    Les forêts épargnées par la présence humaine et par la pollution sont de plus en plus rares en Europe. Si, au 19e siècle, les forêts vierges des Carpates roumaines représentaient 30% de la superficie totale des forêts, de nos jours il n’en reste que 3%. A présent, qu’elles figurent sur la liste du Patrimoine mondial, ces forêts seront beaucoup plus protégées et mieux conservées, ce qui contribuera au développement durable des communautés locales de la région. Des stratégies seront également appliquées afin de leur assurer une promotion touristique responsable. Selon le Fond Mondial pour la Nature, il y aurait encore dans les Carpates environ 320 mille hectares de forêts vierges ou quasi-vierges dont 250 mille hectares sur le territoire de la Roumanie. (Trad. : Dominique)