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  • Le courrier des auditeurs du 31.01.2025

    Le courrier des auditeurs du 31.01.2025

    Madame, Monsieur, bonjour ou bonsoir. Je suis très contente de vous accueillir sur les ondes de RRI pour une nouvelle édition du courrier. J’espère bien que vous êtes nombreux à l’écoute en ce moment, car j’ai un sujet très intéressant dont j’aimerais bien vous parler, à savoir pourquoi les femmes lisent –elles plus que les hommes. L’idée ne m’appartient pas, c’est à notre auditeur français Paul Jamet que je la dois. En fait, M. Jamet m’a fait part d’un article fort intéressant écrit par Etienne Bianchi dans le Courrier International et où l’auteur affirme en citant plusieurs études, que « les hommes, et notamment les hétérosexuels, semblent farouchement hermétiques à la lecture de romans, au contraire des femmes, friandes de fictions ».  Une explication en serait, selon cet article, « la faute à un manque de modèles positifs et à des discours masculinistes très prégnants » dans les livres. Petite parenthèse, il est vrai qu’à l’heure actuelle, avec l’ampleur du féminisme et des phénomènes du type #metoo, de plus en plus de romans écrits par des femmes attribuent aux personnages masculins de rôles négatifs. N’empêche, l’article du Courrier international nous rappelle que « les romans sont considérés comme des passe-temps frivoles réservés aux femmes depuis l’époque victorienne ».  Une idée complètement fausse puisque selon un baromètre sur la consommation culturelle en 2022, en Roumanie, « la culture nous rend plus ouvert d’esprit, renforce le sentiment d’appartenance à la communauté, encourage l’implication sociale et la tolérance envers les catégories marginalisées, nous aide à soutenir l’égalité hommes-femmes, à privilégier le dialogue et à mettre en valeurs la liberté ». Sur le site de la chaîne publique de télévision, j’ai trouvé un article intitulé « La lecture chez les Roumains.  Les hommes lisent plutôt pour se renseigner, les femmes pour se détendre ».  Les données sont extraites d’une enquête de la consommation culturelle en Roumanie en 2023 et obtenues en exclusivité par la TVR. Selon les experts, aucun produit culturel n’arrive à compenser l’absence de la lecture. Selon l’anthropologue Alec Bălășescu cité par trv.ro, les gens qui ne lisent pas sont souvent victimes de« l’intolérance et de l’incapacité de faire la différence entre mensonge et vérité ». Pire.  L’absence de la lecture, ajoute l’expert, nourrit l’égo et nous fait penser que seules nos idées sont bonnes.

    Malgré une légère tendance à la hausse de la consommation culturelle en Roumanie entre 2022 et 2023, les pourcentages restent très bas. D’ailleurs, cette tendance de tourner le dos aux livres est valable dans d’autres pays aussi. Selon les chiffres fournis par Eurostat, quelque 7,4 millions de Roumains âgés de plus de 16 ans, n’ont lu aucun livre ces douze derniers mois. Parmi les pays européens, c’est le Luxembourg qui  affiche le pourcentage de lecteurs le plus significatif, à savoir 75,2%, suivi par le Danemark, 72,1% et l’Estonie, 70,7%. En Roumanie, sur l’ensemble de la population, la plupart des lecteurs se trouvent dans la catégorie d’âge 16-29 ans, à savoir 60,1%. Ce sont les séniors de plus de 65 ans qui montrent le plus grand désintérêt pour la lecture. Et puis, aussi bien en Roumanie que dans le reste de l’UE, les femmes lisent plus que les hommes.

    Le baromètre culturel 2023

    Le baromètre 2023 sur la consommation culturelle en Roumanie nous apprend que les principales raisons pour lesquelles les Roumains affirment ne pas lire sont le manque de temps dans le cas des femmes et le manque d’intérêt, dans celui des hommes. Citée par le même site de la télévision publique, tvr.ro, Carmen Croitoru, à la tête de l’INCFC et autrice du Baromètre de la consommation culturelle, passe en revue les principaux arguments qui poussent les Roumains à lire. « La plupart des sondés, à savoir 22%, ont lu cette dernière année entre 1 et 5 livres. Seulement 10% des Roumains ont lu douze livres ou plus ». A la question, pourquoi lisez-vous ?, la plupart des répondeurs ont affirmé pour le plaisir. En revanche, à la question « pourquoi ne lisez-vous ? » les Roumains ont invoqué plusieurs raisons: le temps, l’intérêt ou des soucis de santé. Un aspect très intéressant constaté en Roumanie est le portrait du lecteur fidèle. Celui-ci est un homme issu du milieu urbain et ayant une situation matérielle au-dessus de la moyenne. C’est une personne prête à investir plutôt dans des objets culturels : livres, CD, DVD, que dans des dispositifs électroniques : ordinateurs, tablettes, smartphones, etc.

    En revenant à l’article du Courrier international, l’auteur Etienne Bianchi se pose la question si une crise de la lecture se nourrit d’une certaine crise de la masculinité ? Les sites Dazed et Vox soulignent et je cite « un manque de modèle masculin positif qui encouragerait à la lecture les jeunes hommes ». N’empêche, la plupart des prix de la littérature sont remportés par les auteurs masculins, en France comme ailleurs. Il suffit de regarder un peu sur les listes des nominés pour voir la différence. Je voudrais conclure en  citant encore une fois le baromètre de la consommation culturelle présentée par la télévision publique sur son site et insister sur les propos du sociologue Bogdan Voicu, de l’Institut de recherche de la qualité de la vie. Selon lui, il y a un rapport évident entre le degré de tolérance et la place que la lecture occupe dans nos vies. Mais, dit-il, il serait possible que les deux découlent du niveau d’éducation. Encore une fois, il faudrait que les sociétés actuelles gardent en tête l’importance d’éduquer en permanence les populations.

     

    Retours à vos messages

    Restons toujours en France et dirigeons-nous à Biganos pour passer le bonjour de nous tous à Philippe Marsan. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais le traditionnel concert du Nouvel an de l’orchestre de Vienne est aussi le coup de cœur  du programme offert par la télévision roumaine le premier jour de la nouvelle année. Un régal, comme vous le dites très bien ! Nous sommes contents que vous continuiez à rester à l’écoute de RRI et que vous soyez un des auditeurs fidèles de notre chaîne. Vous avez suivi le courrier des auditeurs, mais aussi l’édition de la rubrique « Son des mots » qu’Alex a consacrée au dessinateur Stanislas Barthélémy. Pour nous, les journalistes de RRI, il est très important de savoir que notre travail suscite l’intérêt des ceux qui nous écoutent. Merci bien de votre retour et bien des choses à vous et à vos proches !

     

    Merci Reine et Roger pour vos vœux de fin d’année. A notre tour, on vous souhaite du bonheur, plein de santé et de joie et espérons que RRI vous offre des moments agréables grâce à ces programmes. Bonne continuation sur nos ondes !

     

    Déplaçons-nous en Algérie pour un petit coucou amical à notre auditeur Abdelhakim Boudjemaa. Cher Monsieur, nous sommes fort contents de vous savoir à l’écoute de nos émissions. En revanche, il faut préciser que RRI n’est pas une radio commerciale et donc, elle n’a pas de matériels publicitaires. Nous n’avons pas la possibilité de récompenser par des cadeaux la fidélité de nos amis du monde entier. Les commentaires et les retours sur nos émissions vous valent des cartes QSL en format électronique. Merci de rester à l’écoute de RRI !

     

    Un beau poème d’Afrique

    Restons toujours en Algérie pour passer le bonjour de nous tous à Nouari Naghmouchi, notre fidélissime auditeur qui nous a envoyé un très beau poème, intitulé Tant que et que je voudrais bien lire pour vous tous :

    Tant qu’il y aura des saisons/Pour dérouler nos semaines/Oui, nous nous rappellerons/Tous ces beaux soirs qu’elles amènent/Tant qu’il y aura des saisons/C’est sûr nous ferons ensemble/La corvée à l’unisson/Du partage qui nous rassemble

    Des saisons, un violon/Des saisons, un cotillon

    Tant qu’il y aura des enfants/Pour déjouer la routine/Qu’ils crieront « Papa! Maman! »/Sous les parfums de la cuisine/Tant qu’il y aura des enfants/Pour éclairer l’innocence/Nous nous créerons des instants/Noyant l’indifférence

    Des enfants, des bonheurs/Des enfants, des tilts cœurs

    Tant qu’il y aura de l’amour/Qu’on en mettra sur la table/Il y en aura tous les jours/Aux étrangers, nos semblables/Tant qu’il y aura de l’amour/Dans les bras de la chance/Nous serons des troubadours/Pour soigner la souffrance

    De l’amour, à ton tour/De l’amour, à mon tour

    Tant qu’il y aura de l’argent/Pour nourrir ses habitudes/L’être humain n’aura pas le temps/D’habiter sa solitude/Tant qu’il y aura de l’argent/Pour nourrir des regards anonymes/L’être humain, lui, perdra son temps/À vouloir qu’on le surestime

    De l’argent, s’il t’en manque/De l’argent, fuis les banques

    Tant qu’il y aura des matins/Pour flâner sur un banc de brume/Et cueillir, là, à deux mains/Le dernier rayon de lune/Tant qu’il y aura des matins/Qui luiront dans la rosée/Nous aurons, oui, c’est certain/Des cauchemars à oublier

    Des matins, en refrain/Des matins, à demain.

     

    Chers amis, sur ces belles paroles, notre courrier prend fin. Ioana vous dit au revoir et vous donne rendez-vous d’ici un mois pour une nouvelle édition de ce programme. En attendant, portez-vous bien et prenez soin de vous.

  • Quelle place pour les femmes sur le marché roumain de l’emploi ?

    Quelle place pour les femmes sur le marché roumain de l’emploi ?

    La Roumanie, en queue de peloton

     

    De tous les pays européens, la Roumanie est celui qui présente le plus faible taux d’emploi des femmes. En effet, seul 45,4 % d’entre elles ont un emploi alors que c’est le cas de 62,7 % des hommes. A titre de comparaison, selon les données Eurostat pour 2022, aux Pays-Bas 68,1 % des femmes travaillent, en Estonie 67%, en Suède 65,9 % et au Danemark 65 %. Comment expliquer cet écart entre les différents pays ? Selon l’Institut européen pour l’Égalité des genres, il faut en chercher la cause dans la répartition du travail domestique. Or en Roumanie ce sont bel et bien les femmes qui tiennent la maison. Nous nous sommes entretenus avec Octavian Moldovan, lecteur au département d’Administration et de management public de l’Université de Cluj Napoca et expert en ressources humaines et discriminations fondées sur le genre.

     

    Pourquoi cette situation ?

     

    Octavian Moldovan décrypte pour nous la situation roumaine.

    “Je pense qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer qu’en Roumanie le taux d’emploi des femmes soit beaucoup plus faible que celui des hommes, d’environ 20%. En premier lieu, il faut pointer du doigt le travail domestique. Le fait que les femmes sont beaucoup plus impliquées dans le travail lié à a maison que les hommes. Et ici il est question à la fois des travaux ménagers, la cuisine, la lessive, la vaisselle, le ménage etc mais aussi du soin apporté aux éventuelles personnes âgées et aux enfants. Ce sont en général les femmes qui remplissent ces tâches. Et là, il faut parler du manque d’alternative disponible pour prendre en charge les enfants ou d’éventuelles personnes âgées. En effet, bien souvent les familles n’ont pas d’autre choix que de s’en occuper elles-mêmes. Il s’agit ici d’un transfert de responsabilité de l’Etat vers les familles et dans les faits, vers les femmes. Il y a aussi des problèmes liés au marché de l’emploi, notamment en termes de localisation des lieux de travail. La plupart des opportunités d’emploi se trouvent dans les grandes villes, les villes moyennes et les petites villes, très peu à la campagne. Donc, si quelqu’un veut un emploi bien rémunéré ou même un emploi en général, cette personne doit habiter en ville ou avoir la possibilité de faire la navette quotidiennement entre son domicile et un centre urbain. Or, les femmes ayant la charge de la maison, elles ont d’autant moins de chances de pouvoir effectuer cette navette. Toujours en ce qui concerne le marché du travail, on peut noter l’échec ou tout simplement le manque de politiques publiques de réintégration sur le marché du travail après une maternité, après un congé parental ou toute autre situation familiale qui entraîne une perte d’emploi. Ici, ce sont de nouveau les femmes qui sont le plus touchées. Le manque d’emploi flexibles est un autre facteur qui creuse les inégalités femmes-hommes. Il y a en Roumanie trop peu de possibilités de travailler à mi-temps, ou encore de travailler depuis la maison, ces formes de travail sont rarement acceptées et bien vues alors qu’elles seraient plus favorables aux femmes qu’aux hommes”.

     

    Des discrimination acceptées

     

    Les discriminations s’apprennent pendant l’enfance. Nous les acceptons passivement avant de les reproduire à notre tour comme l’explique Octavian Moldovan.

    “L’accès des femmes à l’emploi est influencé par diverses normes culturelles et sociales qui entraînent des discriminations multiples sur le marché du travail. On peut parler d’une part de discrimination horizontale, à savoir d’une discrimination qui relève du fait que certains domaines, certains types d’activités sont dominés par l’un des genres. Par exemple, l’éducation, la santé, l’assistance sociale et en général la base des organisations sont assurées principalement par des personnes de genre féminin. Alors que la police, l’armée, certains secteurs privés recrutent surtout des individus de genre masculin. Il existe d’autre part, une discrimination verticale, qui désigne le fait que les positions de dirigeants, le niveau décisionnel est fermé ou en tout cas son accès en est limité aux femmes, et ce dans de très nombreux domaines et même dans ceux où les positions subalternes sont majoritairement occupées par des femmes”.

     

    Éduquer les nouvelles générations

     

    Pour Octavian Moldovan, il faut remonter aux normes inculquées aux enfants par la société dans son ensemble pour expliquer cette situation.

     “Tant la discrimination verticale que la discrimination horizontale proviennent des types de jeux et du rôle dans les jeux que l’on attribue socialement aux filles et aux garçons. Les petits garçons jouent aux petites voitures, aux policiers, ils jouent des rôles d’autorité, ils doivent s’imposer. Les filles quant à elles doivent manifester de la délicatesse, de la sensibilité, elles doivent être conciliantes, elles jouent à la poupée, elles s’en occupent comme d’un bébé, jouent à la dinette et d’une manière ou d’une autre, même dans le jeu elles s’investissent dans le soin des autres. De là dérive tout ce qu’on a dit sur les différences d’implications des femmes et des hommes dans le travail domestique et la carrière professionnelle. Nous attendons des hommes qu’ils fassent carrière et des femmes qu’elles s’occupent de la maison et des autres”.

     

    Des lois plutôt inefficaces 

     

    Il existe en Roumanie des lois et des politiques publiques orientées vers la réduction des inégalités de genre. Cependant, pour Octavian Moldovan, elles manquent cruellement d’efficacité.

    ” A première vue, en regardant ce qui est fait en termes de politiques publiques et de mesures législatives, on dirait que tout va très bien en Roumanie. Nous avons des organisations consacrées à ces questions, un ministère de la Famille, de la jeunesse et de l’égalité des chances, mais aussi une Agence nationale pour l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Il y a les cadres législatifs européen et national attachés à l’égalité des genres et des chances sur le marché de l’emploi, il y a également des références indirectes, tant dans le Code du travail que dans la Constitution ou dans d’autres lois qui visent à l’égalité femme-homme dans le domaine du travail. Mais force est de constater que l’efficacité des lois et des institutions censées les porter reste très discutable. Si on regarde les différences salariales entre femmes et hommes, la situation semble bonne en Roumanie. Il n’y a pas de décalage salarial important. Cependant, il ne faut pas oublier les différences de taux d’emploi d’une part et le plafond de verre qui touche les femmes d’autre part. Pourquoi ces différences ? Pourquoi ces inégalités d’accès au travail demeurent-elles ? On peut penser que dans ce domaine comme dans d’autres, les lois sont mal appliquées. Nous avons les lois nécessaires mais nous n’avons pas encore d’institutions capables de les mettre correctement en œuvre. Par ailleurs, les discriminations de genre dans le domaine du travail se perpétuent car il s’agit bien souvent d’un phénomène informel, d’un phénomène qu’on ne peut pas déceler à première vue. C’est quelque chose qui se déroule derrière les portes closes, en deçà des normes et règles institutionnelles”.

     

     

  • Le nombre des sans-emplois, à la baisse en Roumanie

    Le nombre des sans-emplois, à la baisse en Roumanie

    Le
    marché du travail roumain est plein de contradictions et de paradoxes. Après
    l’adhésion du pays à l’Union européenne, entre 4 et 5 millions de roumains ont
    choisi de quitter le pays à la recherche d’un meilleur niveau de vie,
    s’installant le plus souvent dans des pays ouest européens. Bien que depuis
    quelques années les salaires des médecins en Roumanie soit comparables à ceux
    des pays occidentaux, nombreux de professionnels de la santé continuent à
    quitter le pays. Sur les chantiers de France et d’Italie, on trouve des équipes
    entières de maçons roumains et on parle roumain dans nombre de stations de
    lavage auto allemandes. Pendant ce
    temps, il est devenu très difficile de trouver en Roumanie un mécanicien auto,
    un plombier ou un électricien compétent. Les citadins possédant une maison de
    vacances à la campagne se plaignent de ne plus trouver personne à engager pour
    tondre l’herbe ou réparer le portail.


    Le
    déficit de force de travail se ressent tout particulièrement dans l’hôtellerie
    restauration où le problème a été partiellement réglé par l’arrivée de
    travailleurs asiatiques : des femmes de chambre chinoises ; des
    serveurs indiens, des pâtissiers népalais et des livreurs pakistanais sont
    venus au secours d’une industrie en crise. La semaine dernière, le président de
    la Chambre de commerce et d’industrie de Roumanie, Mihai Daraban, a déclaré que
    2000 citoyens vietnamiens travaillaient actuellement en situation régulière
    dans le pays. Il a demandé aux gouvernements roumains et vietnamiens de
    garantir la continuité de cet afflux de travailleurs. Dans ce contexte, des
    experts notent qu’il était inévitable que le nombre de roumains sans emploi continuent
    à décroitre.


    Les
    données publiées par l’Agence nationale pour l’occupation de la force de
    travail montrent que le taux de chômage au niveau national à la fin de l’année
    2023 était de 2.93%, en baisse de 0.12% par rapport à la même période en 2022. En
    Hongrie voisine, à titre de comparaison, le taux est de 4.2%, soit 1% de plus
    qu’en Roumanie. Au total, ce sont donc environ 236 000 roumains qui étaient
    privés d’emploi en décembre dernier. Les statistiques confirment que les
    disparités en fonction du sexe, de l’âge, du lieu de résidence et du niveau de
    diplôme sont toujours très marquées. Ainsi, 68 000 personnes au chômage habitent
    en ville, tandis que 168 000 d’entre elles sont en zone rurale.


    Le
    nombre de femmes au chômage s’élève à 113 000 et le nombre d’hommes à 123 000.
    La majorité des chômeurs ont entre 40 et 49 ans, la deuxième tranche d’âge la
    plus affecté étant les plus de 55 ans. Ces deux tranches d’âge totalisent plus
    de 100 000 personnes. A l’inverse, le 25-29 ans sont les moins impactés avec
    environ 15 000 personnes sans emploi. Concernant le niveau d’étude, les
    personnes n’ayant qu’un niveau primaire d’éducation sont surreprésentées,
    environ 29%. Un autre tiers est constitué de personnes ayant un niveau collège
    tandis que les personnes ayant été à l’université ne représentent que 4.5 % de
    l’ensemble.

  • Jean Barbat, Marcel Lecerf (France) – Les divorces en Roumanie

    Jean Barbat, Marcel Lecerf (France) – Les divorces en Roumanie

    La compagnie conseil Frames a fait une étude, en se fondant sur les données de l’Institut national de la statistique. Elle indique qu’entre 1990 et 2018, le nombre des divorces a baissé, celui de 2018 étant un des plus faibles des 30 dernières années. Avec un taux de divortialité d1,5 ‰, la Roumanie se situe au milieu du classement européen dominé par la Lituanie et la Lettonie avec un taux de 3,1‰ chacune. Cela signifie en fait qu’un couple marié sur quatre divorces en Roumanie. Au pôle opposé, on retrouve Malte (0,8‰) et la Grèce (1,0‰).



    Petit rappel de ce qu’Adrian Negrescu, manager de la compagnie Frames, déclarait à RRI plus tôt cette année, propos recueillis par ma collègue Christine Leşcu : « Si en 1990, la Roumanie recensait près de 33 000 divorces, en 2018, leur nombre a chuté à moins de 31 000. Même si la baisse nest pas significative, elle indique quand même un certain niveau de maturité. On fait plus attention à la relation actuelle, en essayant de mieux gérer les problèmes potentiels. Les Roumains ont appris – ou du moins, ils sont en train de le faire – comment entretenir une relation à long terme. Cela dépasse le simple fait de vivre ensemble, cela suppose daccorder davantage dattention au partenaire et à ses attentes afin de pouvoir bâtir un avenir à deux. Un autre aspect intéressant, cest lâge du divorce chez les Roumains. En 2018, la moyenne était de 43 ans chez les hommes et de 39 chez les femmes. Dans le cas des hommes, cet âge coïncide avec la soi-disant crise de la quarantaine. En ce qui concerne les femmes, je pense quil sagit de limage quelles se font delles-mêmes. Normalement, les femmes mûrissent plus vite que les hommes et cest pourquoi, dans leur jeunesse, elles prêtent plus dattention à des aspects que les hommes ignorent. Souvent, le simple fait de faire partie dun couple ne satisfait plus les femmes qui se sentent bloquées dans le rôle de femme au foyer. Du coup, elles souhaitent mettre un terme à la relation dans une tentative dobtenir plus de la vie. Ce nest pas par hasard quune telle révolte arrive vers lâge de 39 ans, quand la plupart des femmes ont atteint leur indépendance financière et de ce fait, elles remarquent que leurs attentes par rapport à lavenir diffèrent souvent de celles de lhomme quelles ont épousé dans leur jeunesse. »



    Selon les données de l’Institut national de la statistique, le nombre le plus élevé de divorces est à retrouver en milieu urbain — le double par rapport à celui enregistré en milieu rural. Le nombre de femmes en âge de moins de 30 ans à avoir divorcé a été 2,4 fois plus élevé que celui des hommes de la même tranche d’âge. Après 50 ans, toutefois, le taux est inversé, 1,4 fois de plus pour les hommes de 50 à 54 ans, et plus de 1,9 fois pour les 55 ans et plus.



    Qu’en est-il en 2020, une année spéciale ? Eh bien, le nombre de mariages baisse en Roumanie, alors que celui des divorces croît. Pendant la période de confinement, notamment, le nombre de divorces a explosé. Une explication possible, c’était qu’avant, on allait travailler, on se voyait moins, alors que durant le confinement, par manque d’activité, on a réexaminé les différents problèmes du passé. Selon la statistique, en août 2019, près de 2 000 divorces avaient été prononcés ; en août 2020, plus de 2 300.



    En guise de conclusion : « le nombre des divorces à la hausse, tout comme l’absence de politiques publiques de soutien pour les familles divorcées, engendre une baisse de la confiance dans le mariage et aussi du sérieux de l’implication des adultes dans les familles. Si la famille, qui est la cellule de base de la société, connaît un déclin, c’est la force de la société dans son ensemble qui décline, et l’individualisme gagne de plus en plus de terrain », pense Gabriela Dumitriu, auteure d’une étude sur le phénomène de la divortialité en Roumanie.

  • Le baromètre de genre, 18 ans plus tard

    Le baromètre de genre, 18 ans plus tard

    Une Roumanie dynamique, où les perceptions de genre changent en se modernisant ; une Roumanie qui hésite entre conservatisme et progressisme dans lapproche de légalité des genres ; une faible perception du besoin de politiques visant légalité des chances. Voilà les conclusions les plus importantes du Baromètre de genre 2018, réalisé 18 ans après le premier jamais réalisé en Roumanie, en lan 2000. Le plus récent, commandé par lassociation non gouvernementale féministe « Centrul Filia/Le Centre Filia », a très bien retenu le changement de certaines mentalités, limmobilisme de certaines autres et lindécision dautres encore. Vu que des sujets tels la violence familiale, léducation à la santé et à la santé reproductive, le grand nombre de mères adolescentes en Roumanie, ont figuré à lagenda public de ces dernières années, Centrul Filia souhaite voir les résultats de cette enquête sociologique produire des politiques de genre conséquentes.



    Andreea Bragă, représentante de lassociation Centrul Filia, explique le contexte dans lequel le Baromètre de genre a été réalisé, ainsi que les éventuelles solutions aux problèmes. «Les mentalités patriarcales et les préjugés concernant la violence, la victime et ses agresseurs, mais aussi le manque dinformations sur la violence familiale et la dynamique de la violence parmi les professionnels du domaine – policiers, juges ou assistants sociaux – freinent laccès des femmes à leurs droits. Sur le terrain, nous apprenons que ce sont les policiers eux-mêmes qui déconseillent aux femmes de porter plainte ou qui ne savent pas quels conseils leur donner. Je ne veux pas généraliser, tous les agents de police ne font pas ça, mais nous aimerions que les professionnels sensibles à la problématique de genre soient plus nombreux, quils rejettent les stéréotypes et les préjugés sur les hommes et les femmes, pour intervenir rapidement dans les cas de violence familiale, surtout quand leur intervention peut faire la différence entre la vie et la mort. Nous continuons à occuper les premières places des classements européens en matière daccouchements parmi les adolescentes, de mortalité à la naissance, de faible accès de la mère aux services de santé… De nombreuses femmes ne consultent jamais un médecin pendant la grossesse. Donc une des solutions a été de refaire un des réseaux de sages-femmes et dassistantes communautaires qui aillent à la rencontre des bénéficiaires et qui travaillent avec les femmes, au sein même de la communauté. Nous avons lintention de remettre en état le réseau de cabinets de planning familial. Malheureusement, nous constatons une résistance de lopinion publique quand on parle de droits reproductifs et daccès à la contraception. »



    Comparé au Baromètre de genre de lan 2000, celui de lannée dernière met en évidence des évolutions positives, mais aussi des attitudes figées dans le temps, selon la sociologue et professeure des universités Laura Grunberg. Lenquête de 2018 contient de nombreuses réponses contradictoires, qui évoquent des mentalités hésitant entre le passé et le présent, entre attitudes traditionnalistes et progressistes, comme laffirme Laura Grunberg : «Aussi bien en 2000 quen 2018, ceux qui parlent dégalité ou dun partenariat hommes-femmes dans la vie privée représentent de faibles pourcentages. « Qui soccupe de la maison ? » Si la réponse la plus fréquente à cette question avait été « les deux », on aurait pu parler dun partenariat privé. Ce thème, du partenariat privé, de léquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée ne semble pas être connu ou intéresser les gens. Et cette perception na pas bougé avec le temps. Dautres perceptions sont restées figées : cest plutôt du devoir des femmes que de celui des hommes de soccuper des tâches ménagères. Le pourcentage de ceux qui le pensent touche les 60%, le même chiffre quen 2000. En 2018, tout comme en 2000, quelque 80% des sujets questionnés considèrent que la quasi-totalité des tâches ménagères incombe aux femmes, sauf les travaux de réparation. »



    Dans le même temps, Laura Grunberg croit quun un changement, bien que faible, est en train de sopérer. «Il est vrai quà la question de savoir si lhomme est le chef de la famille, la perception a baissé de 83% en 2000 à 70% en 2018. Cest tout de même bien. Personnellement, je ny vois pas de changement, puisque 70%, cest toujours beaucoup. Même chose en ce qui concerne lidée que « la femme doit suivre son homme ». Le changement y est visible, 65% au lieu de 78%. Mais moi, je naime pas ce pourcentage non plus. Les différences sont visibles, mais les chiffres continuent dêtre importants. Je mattendais à des changements plus profonds en 18 ans. »



    Les aspects positifs mis en évidence par le Baromètre de genre 2018 sont pourtant nombreux, considère Laura Grunberg. « Concernant lélection dune femme aux fonctions de président du pays, en 2000, les Roumains nagréaient pas cette idée. En revanche, en 2018, le changement est évident. Si en 2000, 73% des sondés préféraient un président homme, ils nétaient plus que 43% à le penser, le changement est donc extraordinaire. Pour ce qui est de lidée que « les hommes sont plus capables de conduire que les femmes », la baisse est significative: de 54% à 44%. Cela veut dire que les femmes sont tout aussi capables de conduire que les hommes, certaines dentre elles même plus capables. « Les femmes sont trop occupées avec les tâches ménagères et nont pas le temps dassumer des postes de direction », ceux qui le pensaient représentaient 68%, ils sont maintenant 44%. « Les femmes nont pas confiance en elles-mêmes » – en 2000, 43% des Roumains le pensaient, alors quen 2018 ils étaient 31%.



    Le Baromètre montre clairement que les efforts des ONGs daccroître la prise de conscience relative à la violence familiale et de soutenir la prise de mesures légales contre les agresseurs et en faveur des victimes, ont fait la différence, affirme Laura Grunberg. «Par rapport à 2000, bien plus de personnes considèrent que la violence familiale nest pas simplement une affaire privée, quil faut résoudre en famille. Au contraire, cest la police qui devrait intervenir en premier dans de telles situations. En 2000, 35% des gens considéraient que les partenaires devaient résoudre seuls leurs problèmes, aujourdhui ils ne sont plus que 20% à le croire, et la plupart indiquent la police en premier. Cest un changement de mentalité, ce qui est le plus difficile à opérer. Donc les efforts faits sont visibles. »



    Les auteurs du Baromètre de genre ont conclu que la Roumanie change et que les perceptions de la population concernant les rôles traditionnels de la femme et de lhomme se diversifient. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • La culture de Cucuteni

    La culture de Cucuteni

    Une des plus impressionnantes cultures Néolithiques a été la culture de Cucuteni-Ariuş-Tripolia qui s’étendait entre le nord-est de la Roumanie, la République de Moldavie et l’Ukraine de sud-est. Elle a eu son nom par le village de Cucuteni où, en 1884, on a découvert les premiers vestiges archéologiques. Réputée pour sa céramique peinte superbement, la culture de Cucuteni est datée autour de 4800-4600 avant notre ère. Ses habitants, nommés aussi cucuteniens, avaient un mode de vie principalement sédentaire. Ils étaient chasseurs, agriculteurs, pêcheurs, s’occupaient de l’artisanat, de l’exploitation du sel et de sa commercialisation.

    Lăcrămioara Stratulat est la directrice du Complexe Muséal Moldova de Iaşi qui accueille le Musée d’Histoire de la Moldavie. Des pièces représentatives de la culture de Cucuteni y sont exposées. Elle nous fait une courte introduction dans cette culture célèbre dans le monde entier. Lăcrămioara Stratulat : « La culture de Cucuteni, une magnifique culture Néolithique, importante et surprenante, est la plus importante culture d’Europe. Ce n’est pas nous, les Roumains, qui le disons. C’est une culture antérieure aux grandes pyramides et à la culture mycénienne. Les plus anciens artefacts ont un âge de 6.500-7.000 ans. Ce n’est pas peu si nous considérons ce qu’elle a de remarquable, les peintures splendides dont les couleurs sont restées presque intactes. Nous avons encore beaucoup de questionnements concernant cette culture. »

    La géographie des hommes qui vivaient il y a quelques milliers d’années était toute autre, l’espace tel qu’ils se l’imaginaient diffère fondamentalement de celui que nous imaginons aujourd’hui. Dans ce sens, la signification de la culture n’était pas limitée à notre compréhension moderne du terme. Lăcrămioara Stratulat : « Comme toute culture archéologique, elle a une période de début, une de développement maximal et une période de fin. La période de début s’est déroulée dans la zone de la Moldavie et c’est ici aussi qu’elle a eu sa période de développement, dans toute la Moldavie, d’un côté et de l’autre de la rivière Prut. La dernière partie de développement de cette culture s’est déroulée du côté ukrainien. Il y a 7.000 ans il n’y avait pas de frontières, les pays et peut-être qu’il serait bénéfique, lorsque nous parlons de culture, de souligner le fait que la chose la plus importante est la valeur et non les frontières administratives d’un pays qui, néanmoins, doivent être respectés.»

    Une des colonies les plus importantes de Roumanie de la culture de Cucuteni est le village Poduri du département de Bacău, dans l’est de la Roumanie. C’est ici qu’on a découvert en 1979 un important site archéologique qui contient des habitations, des outils, des réserves de provisions, de la céramique peinte, des statuettes et un moulin. On y a trouvé des grandes réserves de céréales, 16 dépôts ont été découverts dans une seule habitation. On a découvert, à différents niveaux, des constructions en terre crue / adobe en forme de boîte avec une surface d’un mètre carré et des murs de 45 cm. Le moulin était une construction à quatre silos de forme tronconique, haute de 1.1 mètres, prévues avec un couvercle et une aération. Au moment de la découverte, ils étaient un tiers pleins avec des céréales carbonisées. Les silos étaient spécialisés, deux contenaient de l’orge et les deux autres du blé. Près des deux silos, il y avait une construction carrée où étaient rangés cinq meules, trois grandes et deux plus petites. Elles étaient fixées sur des piédestaux en argile peints en blanc. Au coin de cette construction il y avait une conduite pour évacuer les résidus de la mouture. C’est un des plus anciens moulins de l’Europe de sud-est.Néanmoins,

    Lăcrămioara Stratulat souligne que la spécificité de la culture de Cucuteni est la céramique exceptionnelle et le savoir-faire des artisans : « C’est une culture qui a occupé 360.000 km carrés, c’est un territoire absolument énorme pour l’époque. Il y a eu des phases et des sous phases de développement, mais le fil rouge, l’élément commun à toutes ces époques reste la peinture incroyable sur la céramique. En fonction de la période, nous avons des motifs méandreux, en spirale, ou des motifs géométriques. Les spécialistes ont voulu trouver des explications à ces motifs en essayant de comprendre la mentalité des habitants, mais il est très difficile pour nous de retourner dans une période si éloignée dans le temps. Ce que nous pouvons affirmer avec certitude, c’est qu’ils étaient de grands amateurs de beauté et de grands artistes, s’ils ont pu exploiter les oxydes qu’ils trouvaient dans une zone proche d’eux. La céramique était travaillée d’une manière quasi parfaite, pas tournée, mais à la main. Si on prend n’importe quel pot de Cucuteni, on peut jurer qu’il a été tourné, les maîtres de Cucuteni détenaient un savoir-faire proche de la perfection. On les appelle des artistes, ils peignaient jusqu’à la louche utilisée pour manger. »

    Les cucuteniens travaillaient, priaient, avaient une vie de famille et une vie sociale. Leur culture est la preuve de la créativité admirable de l’homme, à toute époque. Les artefacts qui nous sont parvenus en parlent d’eux-mêmes. (Trad. Elena Diaconu)

  • L’égalité des chances, légiférée à Bucarest

    L’égalité des chances, légiférée à Bucarest

    Au début de l’été, cinq sénateurs roumains avaient proposé, par le biais d’un projet de loi, d’instituer une Journée de l’homme, qui soit célébrée le 19 novembre, une réplique à la Journée internationale de la femme. Celle-ci est marquée tous les 8 mars, dès 1977, suite à une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU.

    Les initiateurs de ce projet législatif entendent réaffirmer ainsi les réussites des femmes dans tous les domaines, mais aussi dénoncer les discriminations et les violences qu’elles continuent de subir dans bien des endroits du monde. Ils affirment en outre qu’un tel texte servirait à réglementer l’équilibre entre les genres et à promouvoir l’égalité des chances. Il en résulterait que, à la différence des femmes vivant ailleurs, celles de Roumanie seraient ainsi avantagées par rapport aux hommes.

    En matière d’emploi, on a toutefois souvent constaté que même dans les conditions d’un niveau de formation et d’une ancienneté similaires, les hommes sont mieux rémunérés que les femmes. A cela s’ajoute la disproportion entre le nombre de femmes et d’hommes occupant des fonctions de direction et le fait que la question de la parité est rarement discutée, y compris dans les hautes sphères de la politique. Enfin, assez nombreux sont ceux qui affirment que la vocation première d’une femme est celle de mère au foyer. Bref, il est grand temps que les mentalité changent!

    Voilà pourquoi le Parlement roumain a adopté mercredi un projet de loi sur l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. La député libérale Cristina Pocora explique ce que cela implique: « L’égalité entre les femmes et les hommes suppose que les représentants des deux sexes soient capables de partager équitablement le pouvoir et l’influence, qu’ils bénéficient d’opportunités égales en ce qui concerne l’indépendance financière que leur procure l’emploi et la possibilité de monter leur propre affaire, qu’ils jouissent d’un accès égal à l’éducation et aux autres moyens leur permettant de développer leurs savoir-faire et leurs talents, qu’ils assument une égale responsabilité du foyer et des enfants, qu’ils soient libres de toutes contraintes, intimidations et actes de violence, à la maison comme sur les lieux de travail ».

    Le document adopté par le Parlement de Bucarest propose entre autres la réouverture de l’Agence pour l’égalité des chances. La député sociale-libérale Ana Birchall, qui compte parmi les initiateurs dudit projet de loi, a précisé que ce dernier réglemente la mise en œuvre du principe à travail égal, salaire égal.

    Et elle d’ajouter que : « Aux termes du document, l’employeur est tenu d’assurer l’égalité des chances dans les relations de travail. En outre, il lui est interdit de solliciter toute information relative à l’état civil, familial ou aux projets de l’employé en ce sens ».

    S’exprimant sur un réseau social, le premier ministre Victor Ponta affirmait que cette loi, qui repose sur le principe européen « à travail égal, salaire égal », contribuerait à améliorer la vie des femmes roumaines. (Trad. Mariana Tudose)

  • A votre disposition!

    A votre disposition!

    Donc, si le tuyau de la salle de bains sest bouché, si votre ordinateur a ramassé un bug, si vous avez besoin daide pour déplacer une armoire, si vous devez rédiger un rapport pour la semaine prochaine, mais ne connaissez pas Excel ou bien si votre meilleure amie se marie et il ny a personne pour vous accompagner au mariage, vous pouvez y trouver de laide. Solutions bon marché et à portée de la main – nous assure-t-on.



    Linitiateur du projet, qui préfère quon lappelle Alex, nous dit davantage: « Nous avons tous besoin de certaines choses, à un moment donné : soit linstallation de chauffage ne marche plus, soit un évier doit être réparé, soit il nous faut un médiateur… Cela nous est arrivé au moins une fois dans la vie. Et alors on appelle les amis pour leur demander sils connaissent quelquun qui pourrait vous aider. Or, pour résoudre toutes ces choses-là, on pourrait mieux sorganiser. Et alors lidée mest venue de lancer une plate-forme sur le marché, pour recueillir toutes ces offres et les demandes doffre. Les personnes qui ont des compétences dans certains domaines et souhaitent les mettre à la disposition des autres peuvent le faire par lintermédiaire de cette plate-forme. »



    Et comme les idées intéressantes trouvent leur origine dans des circonstances habituelles, Alex nous raconte comment cette idée lui est venue, en fait : « La première goutte dans cet océan didées qui mont traversé lesprit a été une controverse avec ma copine de lépoque : je venais de rentrer du bureau, jétais fatigué et elle me reprochait que nous ne nous rencontrions pas assez souvent, que nous néchangions pas assez, ne faisions pas assez de choses ensemble. Moi, je nétais pas du tout du même avis, je trouvais que je me donnais beaucoup de peine de ce point de vue. Frustré, je lui ai dit quen fait, elle avait besoin dun baby-sitter et non pas dun petit ami. Elle sest fâchée et nous nous sommes disputés. Les paroles se sont envolées, mais lidée est restée. Je me suis rappelé quen Chine, étant donné que dhabitude les hommes ne raffolent pas des courses, les femmes laissent leurs maris dans des pièces prévues de play-stations et elles peuvent louer un homme pour les accompagner dans les magasins. Ça ma rappelé la discussion avec ma copine et cest ainsi que mest venue lidée de location homme à tout faire. Jen ai parlé à des amis et nous avons pensé que nous pouvions y ajouter un plombier et un médiateur. Lidée a fait fortune. Nous avons créé le site et les premiers visiteurs ont fait leur apparition. Une dame nous a demandé si elle pouvait soffrir à préparer une « ciorba » – soupe aigre que les Roumains adorent. Cest alors que nous nous sommes rendu compte que notre plate-forme ne prévoyait pas de services dispensés par les dames. »



    Puisque cest un projet inédit, en Roumanie, notre interlocuteur ne sait pas comment il sera reçu sur le marché. Pourtant, selon le feed-back des lecteurs de la page Internet, les chances de succès sont bien grandes. Quest-ce quil faut faire pour bénéficier des services figurant sur le site ou pour offrir ses propres services ? Alex explique : « Pour avoir accès aux détails, on doit créer un compte. Nous avons dressé plusieurs grandes catégories : il sagit des services techniques – réparations, maintenance etc., des services de conseil – leçons privées, formations et conseils dans différents domaines, sil y a une demande. Ensuite, il y a une catégorie spécifique, que jai inventée : services originaux : personne de compagnie – pour ceux qui se sentent seuls, qui voudraient sentretenir avec quelquun, car il y a des moments où lon ne peut pas solliciter des amis ou lon préfèrerait être discret sur le sujet qui nous préoccupe. Alors, on peut sortir avec quelquun boire un café et causer. Night out (nuit dehors) est un autre service que nous avons imaginé ; il sagit dune sortie en ville, une balade… Pour les dames, nous avons des services ménagers – y compris des personnes qui peuvent faire la cuisine. Nous avons essayé dintégrer toutes les idées lancées par les visiteurs de notre page Internet. »



    Combien ça coûte ? Cest une question que vous devez régler ensemble, par des messages privés postés sur la plate-forme. Et comme vos différents problèmes peuvent être récurrents, vous avez déjà une liste de contacts à laquelle vous pouvez ajouter vos nouvelles connaissances, par catégories : le spécialiste en informatique, le plombier, le prof de math… Cest comme une liste damis que vous pouvez appeler à tout moment.



    Et puisque les initiateurs du projet se sont rendu compte que les personnes offrant leurs services seraient mieux accueillies si elles prouvaient leurs habilités, la plate-forme a été, de nouveau, enrichie : « Nous avons ajouté un champ où les personnes qui offrent leurs services peuvent télécharger des documents prouvant leurs compétences. Ce champ sécurise les utilisateurs, qui peuvent ainsi sassurer que la personne en question est en mesure doffrir les services quelle propose – donner des leçons privées ou faire du massage. Nous sommes en train dessayer une version qui est une sorte de cadeau pour les personnes qui nont pas de partenaire et souhaiteraient pallier temporairement ce manque. La version finale de la plate-forme permettra de télécharger des vidéos de présentation des services respectifs. »



    A la fin, on peut activer un code de feedback, de sorte que les personnes ayant bénéficié des services offerts puissent exprimer leurs impressions. Le feed-back est visible pour tous les visiteurs, qui peuvent ainsi sinformer sur la qualité des services et sur les éventuels problèmes. La plate-forme «Location hommes à tout faire » nous aidera ainsi à nous former un cercle damis professionnels, prêts à tout moment à nous venir en aide. ( Trad. : Dominique)


  • Michel Minouflet (France) – L’égalité entre hommes et femmes en Roumanie

    Michel Minouflet (France) – L’égalité entre hommes et femmes en Roumanie

    Le Département pour l’Egalité des chances du ministère roumain du Travail a élaboré un document qui précise que « l’égalité des chances entre hommes et femmes est une des cinq valeurs qui sont à la base de l’Union européenne ». Selon le Traité de l’Union européenne, cette dernière se fonde sur les valeurs du respect de la dignité humaine, de la liberté, la démocratie, l’égalité, l’Etat de droit ainsi que sur le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant aux minorités.



    Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre femmes et hommes. L’Union a l’obligation de promouvoir l’égalité entre femmes et hommes dans toutes ses activités, c’est inscrit dans le Traité précité, mais aussi dans celui sur le fonctionnement de l’UE et dans d’autres instruments, comme la Stratégie pour l’égalité entre femmes et hommes 2010-2015 qui est un programme de travail de la Commission européenne.



    La Stratégie identifie des actions dans cinq domaines prioritaires et un secteur qui aborde des aspects transversaux. Les domaines prioritaires sont : indépendance économique égale, rémunération égale à travail égal, égalité dans la prise des décisions, dignité, intégrité et cessation de la violence fondée sur le genre, égalité des chances entre femmes et hommes dans le cadre des actions externes. En dépit des progrès réalisés et du fait que les femmes représentent près de la moitié de la main d’œuvre, dans la majorité des Etats membres, elles sont sous-représentées dans les processus et les positions de décision, notamment aux plus hauts niveaux.



    Au niveau européen, les femmes sont minoritaires quant à occuper des fonctions dirigeantes dans la fonction publique, au niveau décisionnel 1 (soit au sommet) aussi bien qu’au niveau décisionnel 2. En Roumanie, au niveau décisionnel 2, les femmes étaient majoritaires en 2013 par rapport à 2012. Le niveau de représentation des femmes a marqué une tendance à la hausse de 1% pour le 1er niveau, tandis que pour le niveau 2, il a baissé de 3%. Cette hausse a fait que la Roumanie occupe la première position dans le classement UE-28, et la seconde dans le classement général. Pour le niveau décisionnel 2, la Roumanie a occupé la 4e position parmi les Etats de l’UE. Dans l’administration publique, les postes de décision sont occupés à hauteur de 57,71% par des hommes contre 42,29% de femmes.



    Dans les ministères, les femmes occupent la majorité des fonctions dirigeantes. Pourtant, à fonctions équivalentes, en Roumanie, les salaires des femmes sont de 8% moindres que ceux des hommes, selon une étude publiée par Ziarul financiar (le Journal financier). Dans d’autres pays, l’écart arrive même à 30%. Les plus grands écarts sont constatés dans les activités administratives, où les femmes touchent des salaires plus grands que les hommes de 27% ; en revanche, dans le domaine des transports aériens, ce sont les hommes qui gagnent 41% de plus. Selon les données de l’Institut national des statistiques, Ziarul financiar a calculé qu’en Roumanie, le salaire mensuel moyen net des femmes s’élève à l’équivalent de 339 euros. Sur les 100 premières compagnies roumaines d’après le chiffre d’affaires, seules 8 sont dirigées par des femmes. Pourtant, selon le journal cité qui a fait une recherche au Registre du commerce, plus de 11.000 filles d’Eve sont entrées l’année dernière dans un business, ce qui fait que dans les compagnies de Roumanie, le nombre de femmes actionnaires est arrivé à 420.000. Un chiffre à la hausse ces dernières années, et cela marche, mais la bataille est encore loin d’être gagnée !.


  • 31.07.2013

    31.07.2013

    Terrorisme – L’homme d’affaires à double nationalité roumano-syrienne, Omar Hayssam, a demandé aujourd’hui, à Bucarest, à la justice roumaine et aux autorités internationales de rouvrir tous les dossiers dans lesquels il est impliqué. Omar Hayssam, impliqué dans l’enlèvement de trois journalistes roumains en Irak en 2005, avait été condamné en l’absence, en 2007, à 20 ans de prison pour terrorisme. En 2006, il a quitté la Roumanie dans des circonstances non-élucidées. Ensuite, il a été arrêté en Syrie, où il a été condamné à quatre ans de prison dans un autre dossier. Omar Hayssam est rentré en Roumanie, où il est jugé dans un dossier de fraude.



    Accord – A la fin d’une visite de deux semaines à Bucarest, la délégation des bailleurs de fonds a annoncé avoir accepté de conclure un nouvel accord de précaution avec la Roumanie. Chiffré à 4 milliards d’euros, celui-ci sera accordé en égale mesure par le FMI et par la Commission européenne. L’accord sera analysé par le conseil d’administration du Fmi cet automne a précisé Andrea Schaecher, négociateur en chef pour la Roumanie de cette institution financière internationale. Elle a également rappelé que la prévision de croissance économique avait été révisée à + 2%. Aux dires des autorités roumaines, la privatisation de certaines compagnies d’Etat figurera parmi les conditions de ce nouvel accord. Le précédent s’était achevé avec succès le mois dernier.



    Chômage – En Roumanie, le taux de chômage s’est monté à 7,6% au mois de juin, soit une hausse de 0,5% par rapport à la même période de l’année 2012, selon les chiffres rendus publics aujourd’hui par l’Institut national des statistiques. Selon cette institution, le taux de chômage chez les hommes dépasse de 1,5% celui des femmes. Le nombre des chômeurs âgés de 15 et 74 ans était de 736 mille personnes en juin 2013.



    Football – Le club champion de Roumanie, Steaua Bucarest a battu mardi soir les Géorgiens de Dinamo Tbilissi sur le score de 2 buts à 0, dans la première manche du troisième tour préliminaire de la Ligue des Champions. Dans l’autre compétition européenne, la ligue Europa, trois autres équipes roumaine — Petrolul Ploiesti, Pandurii Tg Jiu et Astra Girugiu rencontreront jeudi le Vitesse Arnhem des Pays Bas, le Hapoel Tel Aviv d’Israël et respectivement l’AS Trencin de Slovaquie.