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  • Le phénomène Deepseek

    Le phénomène Deepseek

    Des géants américains de l’IT s’effondrent face à DeepSeek

     

    Les cotations de plusieurs géants américains des nouvelles technologies, dont Nvidia, Microsoft et Meta, se sont effondrées en bourse au mois de janvier dernier après le lancement réalisé par la société chinoise DeepSeek de son modèle d’intelligence artificielle aux performances comparables aux meilleurs agents conversationnels américains, dont le déjà célèbre ChatGPT.

     

    Une prouesse technologique obtenue à un coût dérisoire rapporté aux sommes investies par les géants américains de nouvelles technologies. Le modèle gratuit disponible de DeepSeek dépassait ainsi rapidement la concurrence devenant l’application la plus recherchée de l’App Store Apple aux Etats-Unis. C’est le moment « Sputnik de l’IA » a estimé Marc Andreessen, banquier spécialisé de la Silicon Valley et conseiller du président Donald Trump.

     

     

    Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette révolution, nous avons approché Florin Zeru, spécialiste en communication stratégique à l’Ecole nationale d’Etudes politiques et administratives de Bucarest :

    « L’heure de gloire de DeepSeek est une sorte de boîte de Pandore. Un modèle en source libre, accessible, extrêmement performant et attrayant, mais qui peut comporter des risques bien cachés. Un modèle d’IA aux vertus et aux risques similaires des ceux que comportait la boîte de Pandore dans la mythologie grecque. Une boîte capable, une fois ouverte, de libérer une foule d’effets bénéfiques et malfaisants à la fois. Le modèle open source de DeepSeek, son efficacité remarquable construisent son attraction. Seulement, il nous sera impossible de refermer cette boîte une fois qu’on l’a ouverte. Car ce modèle extrêmement puissant, accessible à tout un chacun, devient un instrument que plus personne ne pourra dorénavant ni arrêter, ni contrôler. Car malheureusement DeepSeek a son talon d’Achille. En effet, en faisant appel à certaines instructions spéciales appelées en langage de spécialité des Jailbreak prompt, soit des briseurs de chaînes, n’importe quel utilisateur peut contourner les limitations et les règles éthiques préprogrammées par le constructeur. Aussi, si dans les mains des chercheurs bien intentionnés DeepSeek serait en mesure d’accélérer leurs recherches pour obtenir de nouvelles molécules et résoudre des problèmes complexes, dans les mains des gens malintentionnés il pourra faciliter la désinformation, créer des codes pour de nouveaux virus informatiques, planifier des attaques dans la vie réelle. Bref, c’est offrir un kalashnikov à tout un chacun, sans se soucier des capacités des usagers à utiliser l’arme à bon escient ».      

     

    Même performance à des coûts inférieurs

     

    Mais là où le bât blesse c’est le coût mille fois moindre qu’a investi la société chinoise par rapport à ses concurrents américains pour obtenir en gros le même produit d’intelligence artificielle. Comment est-elle parvenue ?

     

    Florin Zeru : « DeepSeek est le symbole des ambitions chinoises qui entend s’ériger en leader mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle. C’est le symbole des ambitions de Pékin, décidé à combler rapidement le décalage technologique qui sépare encore la Chine des Etats-Unis. Jusqu’au moment du lancement de ce produit, ces derniers avaient une longueur d’avance dans le domaine grâce à leurs sociétés phares : OpenAI, Google, Microsoft. DeepSeek est venu rabattre les cartes. » 

     

    Les données collectées sont stockées sur des serveurs chinois

     

    L’exploit de DeepSeek est d’autant plus marquant que les Etats-Unis ont fait des mains et des pieds depuis des années pour empêcher l’accès de la Chine aux micropuces de dernières générations. Mais le souci majeur des spécialistes tient à ce petit détail : les données collectées sont stockées sur des serveurs chinois, qui se trouvent entre les mains de deux autres compagnies chinoises, comme le précise DeepSeek.

     

    Pour comprendre la mise de cet élément, nous avons approché Flavia Durach, spécialiste en communication :

    « Il ne s’agit pas seulement de ce que nous savons au sujet d’un utilisateur DeepSeek, mais de son profil général d’utilisateur d’internet. Certes, l’on peut espionner ainsi un individu à son insu. Mais plus encore, dans le cadre de cette compétition qui est de mise entre les Etats, ce sont les grandes tendances, la maîtrise de grands nombres qui est recherchée. Les informations ainsi recueillies peuvent certes servir au producteur et l’aider à améliorer son produit, mais elles peuvent aussi être recueillis à des fins moins avouables, et servir à des tentatives de manipulation, pour orienter l’opinion publique, pour orienter le vote, pour falsifier la volonté populaire, le libre arbitre. Décortiquant le profil, le comportement, les préférences, ce n’est pas sorcier. »     

     

    Mais les profils individuels peuvent à leur tour devenir la cible des tentatives des vols d’identité, des vols de données personnelles, de différents types de fraudes, rappelle Flavia Durach. En tous les cas, mettre la main sur des données personnelles c’est détenir une arme extrêmement puissante.

     

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 12.02.2025

    12.02.2025

    Président – La fin du mandat du Président démissionnaire, Klaus Iohannis, a été marquée ce mercredi par une cérémonie au palais présidentiel de Bucarest. L’intérim est désormais assuré par le président sortant du Sénat, Ilie Bolojan. Klaus Iohannis a annoncé sa démission lundi, sur toile de fond d’une procédure visant sa suspension au Parlement. Officiellement, son second et dernier mandat s’était achevé le 21 décembre dernier, mais il était resté en fonction après que la Cour constitutionnelle a annulé l’élection présidentielle de l’année dernière en raison d’irrégularités constatées dans le processus électoral. Avant de prendre la présidence par intérim, M. Bolojan s’est suspendu de ses fonctions de président du Sénat et président du Parti National Libéral (PNL). Il sera chef d’Etat par intérim jusqu’au mois de mai, les deux tours de la future élection présidentielle étant prévus les 4 et 18 mai. Ilie Bolojan disposera de la quasi-totalité des prérogatives d’un chef de l’État, à quelques exceptions près : il n’aura pas le droit de s’adresser au Parlement, de dissoudre Législatif, ni d’organiser des référendums. C’est le libéral Mircea Abrudan qui est devenu président du Sénat et le ministre de l’Intérieur Cătălin Predoiu a repris la direction par intérim du PNL.

     

    PNRR – Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, préside aujourd’hui la réunion du Comité interministériel de coordination du Plan national de relance et de résilience (PNRR), à laquelle participe la directrice générale de la « Task Force » pour la reprise et la résilience de la Commission européenne, Céline Gauer. Les deux ont eu des pourparlers mardi, lorsque le premier ministre roumain a déclaré que son gouvernement continuerait à mettre en œuvre les réformes et les investissements assumés dans le cadre du PNRR, à un rythme qui sera dynamisé au niveau de chaque ministère. Le chef de l’Exécutif roumain a également souligné que les mesures de numérisation du Fisc étaient censées améliorer la collecte des recettes publiques et que les résultats se feraient sentir dans les prochaines années. Parallèlement, la réforme de l’administration centrale et autres solutions pour réduire les dépenses en matière de personnel permettront de mieux contrôler les ressources publiques et d’atteindre l’objectif d’avoir un déficit budgétaire de 7 % du PIB en 2025, a ajouté Marcel Ciolacu.

     

    Romsilva – À Bucarest, la Fédération des syndicats forestiers Silva organise aujourd’hui une grande manifestation de protestation devant le siège du ministère de l’Environnement, des Eaux et des Forêts. Les syndicalistes sont mécontents de la campagne de presse lancée par le ministre de l’Environnement, qui, selon eux, vise à discréditer l’Office national des forêts et à mettre publiquement en péril les employés de Romsilva, la Régie nationale des forêts. Parmi les principales demandes des manifestants mentionnons : dépolitiser et d professionnaliser les structures de gestion forestière, exempter la gestion des forêts domaniales du système de la gouvernance d’entreprise, ou encore consulter les syndicats en tant que partenaires sociaux du ministère, en particulier lors de l’élaboration d’actes normatifs ayant un impact sur l’activité de la Romsilva. Ce mercredi également, les syndicats forestiers observent une grève d’avertissement sur leurs lieux de travail en signe de protestation, sans pourtant interrompre le travail. De son côté, le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet, a critiqué ce qu’il a appelé les « bonus éhontés » offerts par la régie de gestion forestière Romsilva et a mis en garde contre le risque d’effondrement économique de cette régie d’Etat.

     

    Exercice – L’exercice militaire complexe Steadfast Dart 2025 se déroule sur le territoire de la Roumanie, avec la participation de détachements du Royaume-Uni, d’Italie, de France, de Turquie et d’Espagne. L’exercice s’achèvera le 21 février et permettra de tester le déploiement opérationnel de la Force de réaction alliée dans la zone de vigilance du sud-est de l’OTAN, en mettant l’accent sur la planification et l’exécution d’une activité précritique visant à renforcer les forces alliées situées en Roumanie et en Bulgarie. Steadfast Dart 2025 a lieu simultanément en Roumanie, en Bulgarie et en Grèce et montre comment l’Alliance agirait en cas d’activation de l’article 4, à savoir la consultation des États membres en cas de menace. La Roumanie participe avec environ 1 150 soldats et de la technologie militaire à cet exercice qui simule la réponse des troupes de l’OTAN à un éventuel scénario d’attaque éclair avec une force. Somme toute, l’exercice réunit quelque 10 000 soldats de 9 pays alliés et rassemble 17 navires, 20 avions et plus de 1 500 véhicules militaires terrestres.

     

    IA – L’Union européenne investira 200 milliards d’euros dans des projets d’intelligence artificielle, a annoncé à Paris la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. S’exprimant lors d’une réunion internationale consacrée à ce secteur dans la capitale française, la cheffe de la Commission européenne a également parlé d’un partenariat public-privé pour mobiliser les capitaux nécessaires au développement de nouvelles technologies. La Roumanie y a été représentée par Bogdan Ivan, le ministre de l’Economie et de la numérisation, qui a déclaré que la Roumanie était prête à jouer son rôle dans les projets qui définiront l’avenir. « La Roumanie compte de nombreux spécialistes et de nombreuses entreprises bien formées dans ce domaine, et elle a adopté l’année dernière une stratégie pour l’intelligence artificielle qui la rend interopérable en termes de recherche avec les pays les plus développés du monde », a déclaré le ministre Ivan au correspondant de Radio Roumanie à Paris.

     

    Corruption – Pour la troisième année consécutive, la Roumanie se classe parmi les pays de l’UE ayant les « pires » performances en matière de lutte contre la corruption, à égalité avec Malte, avec un score de 46 point sur 100, selon l’indice de perception de la corruption (IPC) pour 2024, publié par l’organisation non gouvernementale Transparency International. Le Danemark est en tête du classement (90 point), tandis que des pays comme la Somalie (9 points), le Venezuela (10 points) et la Syrie (12 points) sont en queue de peloton. L’IPC reflète la perception des experts indépendants et du monde des affaires de la corruption existant dans le secteur public de 180 pays et territoires.

     

    Météo – Il fait toujours très froid en Roumanie, notamment dans le centre du pays, avec des maxima qui vont ce mercredi de -2 à 9 degrés. Ciel couvert et pas plus de 2 degrés aujourd’hui à Bucarest.

     

  • 02.08.2024

    02.08.2024

    Canicule – Les météorologues roumains ont émis une alerte code orange à la canicule valable ce vendredi dans sept départements du sud et du sud-ouest du pays et dans la capitale Bucarest, où la température maximale atteindra les 37 degrés Celsius.

    Une alerte code orange est encore valable ce vendredi dans 25 départements dans l’est, le l’ouest, le centre et le sud su pays.

    La température maximale atteindra des 39 degrés.

    L’inconfort thermique sera accentué, et l’indice humidex (ITU) dépassera le seuil critique de 80 unités. Dans le nord-est, le vent soufflera faible et modéré et il pleuvra. Par endroit les quantités d’eau dépasseront les 15-20 l/m2.

     

     

    Industrie alimentaire – L’Exécutif de Bucarest a annoncé l’achèvement du processus de sélection des projets qui bénéficieront d’un appui financier dans le cadre du programme national pluriannuel pour le développement et la modernisation de l’industrie alimentaire, INVESTALIM. Dans ce cadre, de nouvelles usines de transformation de viande, de sucre, d’huile et de fruits, de meunerie et de boulangerie seront construites en Roumanie. 41 projets ont été déclarés éligibles, la valeur totale des investissements s’élevant à 4,5 milliards de lei (soit environ 900 millions d’euros), dont l’aide de l’Etat s’élève à environ 2,7 milliards de lei, a déclaré le ministre de l’Agriculture, Florin Barbu. Selon le premier ministre Marcel Ciolacu, l’objectif stratégique est de développer la capacité de produire des aliments à partir de matières premières provenant des agriculteurs roumains.

     

     

    IA – La Loi européenne sur l’intelligence artificielle vient d’entrer en vigueur en Union européenne. Il s’agit de la première réglementation au monde dans ce domaine. Les Européens veulent s’assurer que les programmes d’intelligence artificielle utilisés ou développés dans l’espace communautaire sont fiables et que les droits fondamentaux des personnes sont protégés. Le règlement vise à créer un marché intérieur harmonisé dans tous les Etats membres. Selon la Commission européenne il crée un environnement favorable à l’innovation et à l’investissement. La loi exige que les systèmes d’intelligence artificielle répondent à des exigences strictes, à des ensembles de données de haute qualité, à l’enregistrement des activités, à des informations claires sur les utilisateurs, à l’exactitude et à la cybersécurité. Les systèmes jugés clairement menaçants pour les droits fondamentaux des citoyens seront interdits. Il s’agit notamment de systèmes ou d’applications qui manipulent le comportement humain ou permettent une analyse sociale par les gouvernements ou les entreprises.

     

     

    Prisonniers – L’Union européenne a salué la décision de Moscou de libérer certains prisonniers considérés comme injustement persécutés, dans le cadre d’un échange étendu entre la Russie et plusieurs pays occidentaux. La Turquie a participé à la coordination de l’échange de 26 détenus, dont le journaliste américain Evan Gershkovich et un agent présumé du FSB condamné de meurtre. L’opération d’échange impliquait des personnes provenant de prisons de sept pays différents : les Etats-Unis, l’Allemagne, la Pologne, la Slovénie, la Norvège, la Russie et la Biélorussie. Ce geste a été salué par l’UE, qui a demandé fermement la libération de tous les prisonniers politiques, rapporte l’AFP. Le président russe Vladimir Poutine a accueilli les huit citoyens russes libérés à l’aéroport de Vnoukovo à Moscou.

     

     

    Moyen-Orient – Israël se dit prêt à répondre à toute attaque suite aux menaces de représailles de la part de l’Iran et de son groupe islamiste allié pour l’assassinat de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah. Selon plusieurs analystes la réponse iranienne sera toutefois limitée, par souci d’éviter une escalade du conflit. Compte tenu des funérailles de ce vendredi de l’ancien chef du Bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, déroulées au Qatar, on estime que l’attaque pourrait avoir lieu à la fin de la semaine et qu’il serait exécuté avec des missiles balistiques, des missiles de croisière et des drones de guerre. Selon le correspondant de Radio Roumanie en Israël, l’armée israélienne est en contact étroit avec le commandement central des Etats-Unis. On estime que les Iraniens cibleront cette fois aussi les bases militaires du centre d’Israël, et pas seulement celles de le sud, comme ils l’ont fait cette année en avril.

     

    JO– Ionela Cozmiuc et Gianina van Groningen viennent de décrocher la médaille d’argent à l’épreuve de deux de pointe. Simona Radis et Ancuta Bodnar viennent de remporter la médaille d’argent à l’épreuve de deux de couple poids léger féminin aux JO de Paris.

    Ce vendredi, les sportifs roumains participent aux Jeux Olympiques de Paris à plusieurs épreuves soit en athlétisme, en aviron et en voile, dériveur femmes.

    En aviron, se déroulent les finales de deux de pointe masculin, deux de pointe féminin.

    Jusqu’à présent, la Roumanie compte cinq médailles, deux d’or, deux d’argent et une de bronze. L’or a été remporté par le nageur David Popovici au 200 mètres libre et les rameurs Andrei Cornea et Marian Enache en deux de couple masculin. L’argent a été décroché par Ancuța Bodnar et Simona Radiș à l’épreuve de deux de couple féminin toujours en aviron, tandis que le bronze a été remporté par David Popovici au 100 mètres nage libre.

     

    Foot – L’équipe CFR Cluj (nord-ouest) s’est qualifiée pour le troisième tour préliminaire de la Conference League de football, après avoir surclassé l’équipe biélorusse Neman Grodno sur le score de 5 buts à 0, jeudi soir, au stade Gyirmóti de Győr (Hongrie), lors de la manche seconde du deuxième tour préliminaire. Le CFR jouera au troisième tour avec l’équipe israélienne du Maccabi Petah Tikva. Le CFR jouera son premier match à l’extérieur le 8 août et le match revanche aura lieu le 15 août. Jeudi soir également, l’Université de Craiova (sud-ouest) a été éliminée de la Conference League, à domicile, par l’équipe slovène du NK Maribor, malgré la victoire sur le score de 3 buts à 2, lors de la manche seconde du deuxième tour préliminaire. Corvinul Hunedoara (centre-ouest) a été éliminé de la Ligue Europa après avoir été battu par le HNK Rijeka sur le score de 1 but à 0, jeudi soir, à Rijeka, lors de la manche seconde du deuxième tour préliminaire. L’équipe vainqueur de la Coupe de Roumanie poursuivra son parcours européen en Conference League, où elle disputera le troisième tour préliminaire contre le FC Astana (Kazakhstan).

  • L’intelligence artificielle dans le monde des banques

    L’intelligence artificielle dans le monde des banques

     

    Le monde de la finance à l’ère de l’intelligence artificielle

     

    De plus en plus présentes dans nos vies, les nouvelles technologies transforment grandement les différents domaines et industries. Le monde de la finance n’y fait pas exception, le recours à l’intelligence artificielle (IA) devenant un impératif pour maintenir un niveau compétitif et offrir de meilleurs services aux clients, affirment les spécialistes du domaine. Rationaliser les processus administratifs, personnaliser les services, prévenir la fraude et améliorer l’expérience de l’usager ne sont que quelques-uns des avantages offerts par l’introduction de l’IA. Il n’en va pas moins que certains risques se font jour devant ce virage technologique, des risques principalement liés à la protection des données et aux pertes d’emplois.

     

    Mais finalement comment l’intelligence artificielle peut-elle contribuer à protéger et sécuriser le secret bancaire et les données sensibles ? Premièrement, en détectant et en prévenant les cyberattaques de manière plus rapide et plus précise, ce qui constitue l’une des caractéristiques clés des pare-feu bancaires qui utilisent l’IA. L’intelligence artificielle peut alors évaluer et analyser rapidement un grand volume de données en temps réel, permettant ainsi une identification rapide et efficace des menaces et la mise en œuvre de mesures de sécurité appropriées. Ses algorithmes peuvent également être utilisés pour automatiser des tâches répétitives et routinières, comme vérifier l’authenticité des documents, ouvrir des comptes en banque ou évaluer la solvabilité d’un emprunteur potentiel, par exemple.

     

    Ces technologies peuvent être encore utilisées pour analyser les données des clients et fournir des solutions personnalisées concernant la gestion des comptes, la planification financière ou les investissements. Par ailleurs, l’usage de l’IA peut jouer un rôle crucial dans la détection et la prévention de la fraude. En effet, des algorithmes d’apprentissage automatique peuvent être formés pour identifier d’éventuelles anomalies présentes dans les transactions, tirant ainsi la sonnette d’alarme sur d’éventuels montages frauduleux.

     

    L’IA – un instrument utile pour les Banques centrales

     

    Quant aux banques centrales, l’intelligence artificielle pourrait représenter un outil prometteur dans la lutte contre l’inflation, affirme Cristian Popa, membre du conseil d’administration de la Banque Nationale de Roumanie, lors d’une récente conférence

     

     Cristian Popa : « Le processus de décision en matière de politique monétaire est encore plus complexe dans les périodes caractérisées par d’énormes changements structurels, telle celle que nous traversons actuellement. Et pour n’en mentionner que quelques-uns : La mondialisation, qui recule ; La régulation, qui devient de plus en plus intense ; Le protectionnisme, que nous voyons croître, au moins au niveau transatlantique ; Les dividendes de la paix qui s’amenuisent, alors que de plus en plus de ressources sont dirigées vers le secteur militaire, au détriment de l’éducation ou de la santé par exemple ; Le vieillissement de la population qui s’accompagne d’une baisse significative du taux de natalité ; La disparition du dividende énergétique ; La question des déficits budgétaires chroniques, qui ne cessent d’augmenter ; Enfin, la transition vers l’économie verte, qui implique également de nouveaux coûts. Tous ces changements structurels semblent indiquer que les pressions inflationnistes persisteront pendant longtemps. Face à cela, l’intelligence artificielle peut limiter l’impact des changements structurels mentionnés, dans la mesure où son utilisation massive pourrait stimuler une croissance économique durable grâce à la hausse de la productivité du travail, et en ouvrant de nouvelles voies vers l’innovation et le progrès. »

     

    Des effets visibles sur le long terme

     

    Cristian Popa estime cependant que le rythme de ces changements reste encore incertain et que l’impact généralisé de la mise sur le marché des technologies qui utilisent l’intelligence artificielle ne pourrait devenir palpable que sur le long terme, car nécessitant une période d’ajustement progressif pour le bien-être des usagers.

     

    Mais l’intelligence artificielle sera à terme en mesure d’améliorer certaines capacités que nous pourrons exploiter dans de nouvelles opportunités professionnelles, explique Cristian Popa. Il n’en reste pas moins, ajoute-t-il, qu’il subsiste des risques liés à la protection des données et à leur juste interprétation par les algorithmes utilisés par l’intelligence artificielle. C’est pourquoi si la BNR compte introduire progressivement ces nouvelles technologies, elle gardera l’œil ouvert sur les risques potentiels et les biais qui pourraient survenir.

     

    Prévisions: l’IA pleinement intégrée dans les services bancaires dès 2030

     

    L’introduction des technologies qui font appel à l’IA se fera dans un premier temps dans les activités bancaires non critiques, excluant pour l’instant d’utiliser l’IA dans la gestion des risques bancaires ou de la prise de décision d’octroi de prêts, a également déclaré Cristian Popa. Pourtant, et en dépit des autres risques associés à l’introduction de l’intelligence artificielle dans le domaine de la gestion financière, liés notamment à la confidentialité des données mais aussi à de possibles effets sociaux, les spécialistes estiment que l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur bancaire soit pleinement intégrée dans la plupart des processus et services bancaires dès 2030. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • L’intelligence artificielle : alliée ou menace ?

    L’intelligence artificielle : alliée ou menace ?

     

    L’IA, avec nous depuis 1956

     

    Définie comme un ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine pour assumer certaines charges concrètes et flexibles, l’IA emploie des algorithmes qui utilisent de grands volumes de données et des techniques de pointe qui font appel à l’apprentissage automatique, à l’analyse de langage, à des techniques informatiques.

     

    Des bénéfices multiples 

     

    Devenue discipline académique dès 1956, l’IA est récemment présente de plus en plus dans notre vie quotidienne, et ses bénéfices ne se laissent pas attendre.

     

    Qu’il s’agisse de son utilisation pour améliorer les process d’usinage, pour augmenter la qualité de l’assistance médicale, pour améliorer la sécurité et l’économie en matière des transports, l’IA peut aussi faciliter l’apparition de nouveaux produits ou encore augmenter la sécurité au travail, lorsque les robots reprennent la réalisation des taches pénibles et dangereuses. Mais l’utilisation à grande échelle de l’IA n’est pas exempte de risques pour la sécurité des hommes et des entreprises, pour la démocratie, tout comme pour la sécurité des emplois. Les technologies de contrefaçons profondes risquent de fausser par exemple les processus électoraux et démocratique.

     

    Comment les programmes de contrefaçon profondes peuvent nuire à la démocratie

     

    Flavia Durach, universitaire spécialisée dans l’étude des techniques de désinformation, explique la manière dont ces programmes de contrefaçons profondes peuvent nuire à la démocratie :

    « Ils vont tout d’abord exacerber la composante émotionnelle au sein de l’électorat, ce qui risquent de faire pencher la balance au profit d’un certain candidat ou formation politique. La manipulation émotionnelle détient un rôle essentiel au sein du mécanisme de désinformation, pouvant mener à des décisions irrationnelles, qui font fi de la pensée critique, induire des sentiments forts, telle la peur ou la révolte, qui prennent le dessus sur le rationnel. Prenez l’utilisation des technologies de contrefaçons profondes lors des élections, dans la tentative de compromettre un certain candidat par exemple.  Ce genre de situation instille le doute dans le chef de l’électorat, surtout au sein de l’électorat indécis, d’autant que les produits issus de contrefaçons profondes sont distribués à grande échelle, touchant le public large. »  

     

    Un accord pour lutter contre les tentatives de désinformation en cette année électorale

     

    Pour tenter d’enrayer ce genre de pratiques, un consortium de 20 sociétés du secteur des nouvelles technologies, dont de grands noms de l’IA, telles OpenIA, Microsoft et Meta, ont récemment signé un accord qui les engage à combattre les tentatives de désinformation qui pourront survenir en cette année électorale. Conclu à l’issue de la conférence sur la sécurité de Munich, l’accord a été également signé parles détenteurs des plus importants réseaux sociaux, dont Meta, TikTok et X (ex Twitter), qui se sont à leur tour engagés d’éliminer les contenus toxiques et les infox de leurs plateformes. Et c’est toujours grâce à l’IA que seront identifiés pour être ensuite éliminés les vidéos, les images, les contenus suspects. Par ailleurs, la grande majorité des créateurs de contenu réalisé grâce à l’IA ont agréé d’utiliser le filigrane comme moyen censé faire la distinction entre le contenu réalisé grâce à l’IA et le contenu réel.

     

    C’est un bon début, selon Flavia Durach :

    « Il faut néanmoins prendre en considération l’expérience antérieure, notamment ce qui s’est passé lors de la pandémie du Covid-19, lorsqu’avaient émergé de telles promesses d’étiqueter les contenus réalisés au moyen de l’IA, ce qui n’a pas empêché à ce que des études et des chercheurs indépendants retrouvent un grand nombre d’enfreintes à la règle. Ce qui signifie qu’une bonne partie des infox, de ce contenu toxique passe à travers les mailles du filet. Je demeure donc plutôt sceptique quant à l’efficacité de ces chiens de garde à la lumière des expériences antérieures ».

     

    « En l’absence des mesures législatives, des règlementations établies aux niveaux national et international qui fassent développer l’IA sur des bases éthiques, et en minimisant les risques associés, rien de bon ne sortira de cette affaire », avait conclu Flavia Durach, universitaire spécialisée dans l’étude des techniques de désinformation.

     

    UE : une loi sur l’IA

     

    Des pas importants ont été réalisés en ce sens au niveau de l’UE, dont la nouvelle loi sur l’IA récemment adoptée par le Parlement européen, et qui oblige les producteurs de contenu de clairement marquer les productions réalisées par l’IA. La loi ne deviendra d’application que de manière progressive, dans les deux années qui suivent son entrée en vigueur.  (Trad Ionut Jugureanu)