Tag: illustration

  • Tuan Nini de Malaisie

    Tuan Nini de Malaisie

    Tuan Nini est née en 1987 en Malaisie et elle vit
    en Roumanie depuis 2006, à Bucarest. Elle a fait ses études à l’Université
    Nationale des Beaux-Arts, section Peinture, après avoir appris la langue
    roumaine pendant un an à la Faculté de Lettres de l’Université de Bucarest. Grâce
    à sa grande passion pour l’illustration, elle est devenue un des noms
    importants du domaine. Elle a collaboré avec des agences de publicité, des
    maisons d’édition et de production et des associations culturelles. Ses
    illustrations et animations apparaissent également dans des campagnes
    publicitaires des différentes marques commerciales ou culturelles roumaines et
    internationales.


    Tuan Nini a exposé ses œuvres dans le cadre de
    nombreux événements importants, tels Romanian Design Week (La semaine du design
    roumain), le Festival Animest, le festival en plein air Street Delivery
    Bucarest, le Festival Amural de Brasov. Elle a aussi collaboré avec les plus
    grands noms du domaine, dont Dan Perjovschi. Nini est notamment illustratrice
    de livres et elle a été membre du jury du Festival Animest 2021, dans la catégorie
    Music Video (vidéos musicales). Récemment, elle a organisé une conférence sur
    l’illustration au sein de l’événement Bucharest Grafic Days, où elle également mis
    en place une exposition d’illustrations éditoriales, c’est-à-dire d’images
    dessinées qui accompagnent les articles de presse. Et pas en dernier lieu, Tuan
    Nini a son propre studio d’illustration et d’animation appelé Susumadu Studio.


    Comment a-t-elle choisi de venir en Roumanie et
    quel a été le contexte qui l’a amenée à Bucarest ? « Je suis venue en 2006 ; j’avais 19 ans et je venais tout juste d’être acceptée
    à l’Université Multimedia de Malaisie. Si j’étais restée, j’aurais choisi les
    cours offerts par les départements de film et d’animation qui m’attiraient
    beaucoup à l’époque. Mais peu après avoir été acceptée, je me suis rendue
    compte que j’aurais plutôt aimé étudier le film et l’animation en 3D. Par pure
    chance, un de mes collègues a voulu changer d’université. Sa mère travaillait à
    l’Ambassade de Malaisie et elle allait être nommée ambassadrice en Roumanie. Il
    est donc parti en Roumanie avec sa mère et, 6 mois plus tard, il m’a parlé de l’Université
    des Beaux-Arts. Le fait que cette université a plus de 200 ans m’a directement
    fait penser qu’elle devait être une très bonne université et j’ai fini par
    vouloir y aller. J’avais 19 ans et j’étais assez aventureuse et attirée par tout
    ce qui était un peu différent. Effectivement, j’ai bénéficié du soutien de
    l’Ambassade, mais je suis venue vraiment sans rien savoir sur l’histoire de la
    Roumanie et avec très peu de connaissances sur l’Europe. Pourtant, j’étais
    assez ouverte d’esprit. Voici le contexte de mon arrivée en Roumanie. »



    Nini s’est adaptée petit à petit à sa nouvelle vie
    d’étudiante à Bucarest. Au début, ce changement s’est avéré plutôt difficile,
    car elle ne parlait pas encore le roumain et elle n’avait non plus beaucoup
    d’amis dans la ville. En plus, étant la cadette de la famille, elle admet
    qu’elle a été une enfant gâtée, et ce changement avait représenté une première
    occasion de prendre des décisions toute seule, même si cela n’était pas
    toujours facile. Comment est-ce que l’on a accueillie en Roumanie et comment
    est-ce qu’elle a évolué dans le temps ? « J’ai
    beaucoup changé. Je pense avoir eu la chance de grandir dans un milieu très
    doux. Ayant eu besoin d’évoluer rapidement, je pense que la liberté a été le
    concept le plus nouveau auquel j’ai dû m’habituer, concept dont j’ai même un
    peu abusé. J’ai rencontré beaucoup d’étudiants étrangers et cela m’a beaucoup aidée.
    Mes premiers amis proches venaient de Norvège, du Danemark, de Corée et de Turquie.
    Après avoir fini les cours de roumain à la Faculté de Lettres, j’ai eu un choc lorsque
    j’ai commencé mes études à l’Université des Beaux-Arts, car je n’étais pas du
    tout habituée à leur façon de délivrer les informations. Je pense vraiment que
    ce moment-là a été le plus difficile pour moi. J’ai dû apprendre comment dépendre
    des gens et comment leur poser des questions, et la difficulté venait du fait
    que je ne suis pas une personne très sociable. J’ai dû donc apprendre comment
    demander de l’aide. »


    Après le choc d’une nouvelle vie en Roumanie,
    est-ce que Bucarest a fini par devenir un deuxième chez soi pour cette
    illustratrice de Malaisie ? Tuan Nini répond : « Oui et non. Je rigole parfois en disant que je suis tiers roumaine, car j’habite ici depuis
    longtemps déjà. De retour en Malaisie, avant la pandémie, il m’était arrivé
    plusieurs fois de vouloir répondre da (en roumain) aux questions de mes amis.
    Nous parlions en anglais et en malaisien, et des mots en roumain étaient
    naturellement sortis de ma bouche et je fus assez surprise, j’ai eu une petite
    crise identitaire, je l’avoue. Bien évidemment, la Roumanie ne m’est plus du
    tout étrangère, mais lequel de ces endroits je le sens le plus comme « chez
    moi », je ne saurais vraiment pas vous dire. »



    Enfin, nous avons demandé Nini ce qu’elle
    apporterait avec elle de Roumanie en Malaisie et vice versa ; quel aspect
    de la Malaisie elle souhaiterait voir davantage en Roumanie ? « Je pense que ce serait très agréable que le monde n’ait pas si peur de
    s’excuser en Roumanie. Par ailleurs, j’aime beaucoup le fait qu’en Roumanie les
    gens sont très ouverts, très directs et ils n’ont pas peur d’exprimer leurs
    opinions. Pour eux, être comme les autres n’est pas si important. J’ai
    l’impression même que les habitants de Bucarest, ou du moins ceux que je
    connais, pensent plutôt à ce que leur apporterait du bien à eux, et ils ne
    s’intéressent pas trop à faire les autres changer d’avis. C’est ce qui me plait
    le plus en Roumanie, le fait que chacun a sa place et que l’on peut être nous-mêmes. »





    Des éléments qui ont
    donc beaucoup impressionné Nini seraient l’unicité de la ville de Bucarest et
    l’ouverture d’esprit des gens y rencontrés. Tout cela a déterminé Tuan Nini de
    rester en Roumanie, sa nouvelle patrie. (Trad. Rada Stanica)

  • Des écrivains en herbe

    Des écrivains en herbe

    Aujourd’hui
    nous parlons littérature, fiction et écriture. Par temps de pandémie, lorsque
    les rencontres ont été longuement déconseillées, voire interdites, les jeunes
    roumains ont reçu plusieurs invitations à s’exprimer par écrit. Aujourd’hui
    nous vos présentons deux tel exemples: un concours de fiction pour les lycéens
    de Bucarest et un magazine de contes écrits et illustrés par des collégiens des
    quatre coins de la Roumanie. De belles histoires ont vu le jour cette dernière
    année. Nous les découvrons tout de suite.

    Durant la pandémie, il a fallu trouver des
    méthodes alternatives pour stimuler et maintenir l’intérêt pour la lecture,
    notamment dans les rangs des enfants et des jeunes. Parmi elles, le concours de
    création littéraire « Le monde de demain », organisé par la Bibliothèque
    Métropolitaine de Bucarest. Ouvert à tous les lycéens de la capitale, le concours
    a voulu promouvoir et découvrir les jeunes talents et rapprocher davantage les
    adolescents de l’univers des livres.

    Voici maintenant une autre tentative de stimuler l’intérêt pour la lecture et pour l’écriture : un magazine biannuel intitulé « L’ordre de conteurs », publié depuis 2015 par la maison d’éditions Arthur, un important acteur sur le marché du livre jeunesse de Roumanie. Les lycéens ne sont pas les seuls visés, le magazine s’adresse surtout aux élèves de collège. C’est le seul magazine de Roumanie entièrement écrit et illustré par les enfants.

  • La 9e édition de Romanian Design Week

    La 9e édition de Romanian Design Week

    Ce projet imaginé et organisé par la Fondation The Institute s’est avéré le festival interdisciplinaire le plus important de Roumanie, qui explore l’évolution du design et des industries créatives : architecture, urbanisme, design d’intérieur, design graphique, illustration, design vestimentaire, design d’objets ou d’autres initiatives ou projets qui utilisent la créativité comme principale ressource de développement. Cette année, le festival avait investi trois endroits différents de la capitale roumaine. Lors de ma visite au Combinat du fonds plastique, où se tenaient plusieurs de ses expositions, j’ai rencontré Andrei Borţun, directeur et fondateur de la Fondation The Institute. Il nous introduit dans cet univers à part.



  • L’illustration jeunesse avec Hervé Le Goff

    L’illustration jeunesse avec Hervé Le Goff

    Hervé Le Goff, illustrateur (ou dessinnateur, comme il aime encore dire) de livres et magazines pour la jeunesse, est diplômé des
    Beaux-arts de Quimper et de Caen. Il a publié de nombreux titres pour de nombreuses maisons
    d’édition et est venu en Roumanie pour animer des ateliers avec
    les élèves du Lycée français Anna de Noailles, mais aussi à l’Institut français
    de Bucarest.

    Recontre à la librairie française Kyralina de Bucarest.




  • Un chameau par la poste

    Un chameau par la poste

    Recevoir un jour un chameau par la
    poste… le trouverez-vous amusant ? Bon, pour un adulte c’est discutable,
    mais pour un enfant ce serait sans doute une belle surprise. C’est ce qui arrive
    un jour à une petite fille, de Roumanie, Ama de son nom: elle reçoit un
    chameau… par la poste, envoyé par son père qui travaille dans un pays lointain.
    Une fois l’enveloppe ouverte, le chameau en sort et les aventures s’enchaînent.
    C’est en bref l’idée d’un livre pour enfants écrit en français par une auteure
    roumaine, Elena Diaconu et illustré par une Française, Lénaic Constanti. Le
    bouquin « Un chameau par la poste » a été lancé au mois de septembre à
    Bucarest, l’occasion pour l’illustratrice Lénaic Constanti de découvrir la
    Roumanie, de parler de son travail et d’animer plusieurs ateliers
    d’illustration pour les enfants roumains. Elle nous en parle en détail, dans
    les minutes suivantes.

  • La semaine de la littérature et de l’illustration pour la jeunesse

    La semaine de la littérature et de l’illustration pour la jeunesse

    C’était une première pour nous – RRI et la librairie française Kyralina, puisque nous sortions du studio ad hoc mis en place dans une salle de la librairie. Cette première, nous la faisons aujourd’hui, en parlant de la nouvelle édition de la Semaine de la littérature et de l’illustration pour la jeunesse (organisée, en partenariat, par le Lycée français, l’Institut français de Bucarest, la Délégation Wallonie-Bruxelles). Nous avons à nos côtés quatre auteurs et illustrateurs de livre pour les jeunes, qui nous aiderons à mieux comprendre en quoi se distinguent la littérature et l’illustration de livre jeunesse des autres genres littéraires, à mieux comprendre leur travail : Kitty Crowther, François Place, Fanny Chartres et Cristina Radu.



  • Le son des mots – La semaine du livre et de l’illustration pour la jeunesse à Bucarest.

    Le son des mots – La semaine du livre et de l’illustration pour la jeunesse à Bucarest.


    La littérature et le livre sont de retour sur RRI, qui inaugure une nouvelle série démissions de rencontres et débats littéraires, réalisées en partenariat avec la librairie française Kyralina. Autour de la table, une belle brochette dinvités : Carole Soulagne, proviseure du Lycée français de Bucarest, lauteure Yaël Hassan, les auteurs et illustrateurs Ileana et Maria Surducan et Christian Voltz. Ils répondent aux questions de leurs hôtes – Ileana Taroi et Valentine Gigaudaut et des élèves du Lycée français Anna de Noailles de Bucarest.






  • La Roumanie, invité d’honneur de la Foire du livre d’Istanbul

    La Roumanie, invité d’honneur de la Foire du livre d’Istanbul

    En tant que pays invité de la Foire internationale du livre d’Istanbul, qui s’est tenue du 7 au 10 novembre sous le slogan « Nous vous devons quelques mots », la Roumanie y a été représentée par des noms sonores de la littérature contemporaine, dont Gabriela Adameşteanu, Matei Vişniec, Dan Lungu, Octavian Soviany, Carmen Muşat, Daniel Cristea-Enache, Florin Bican, Lucian Dan Teodorovici, Radu Vancu, Vasile Ernu et Alexandru Matei. Ils ont présenté leurs livres et répondu aux questions du public présent au stand roumain.



    La Foire internationale du livre d’Istanbul a également comporté des débats et le lancement de la version turque des romans « Je suis une vieille coco! » de Dan Lungu (paru aux Editions Bence Kitap) et « Une fenêtre sombre » de Florin Irimia (publié chez Aylak Adam). A cela se sont ajoutés des rencontres entre professionnels de la culture des deux pays et des événements dédiés aux enfants, accueillis aussi bien par le stand national que par l’Institut culturel roumain d’Istanbul. Au Théâtre Üsküdar Tekel Stage et au Lycée français Sainte-Pulchérie d’Istanbul, les spectateurs ont assisté à la représentation de deux pièces de Matei Vişniec, en présence de l’auteur: « La machinerie Tchekhov » et « Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux ».



    Un des débats à avoir suscité le plus d’intérêt s’est intitulé « La littérature pour enfants, une chose sérieuse ». Il a eu pour invités Oana Ispir, du Club des Illustrateurs de livres, ainsi que les écrivains Florin Bican et Vasile Ernu. A la question de savoir pourquoi il avait choisi la littérature pour enfants, Vasile Ernu a répondu qu’il avait toujours été passionné de ce genre d’écriture et qu’à son avis c’est l’enfance qui représente le moment décisif de la rencontre avec le livre.



    Vasile Ernu: « J’ai commencé à étudier ce phénomène parce que je voulais comprendre l’importance de la littérature pour enfants. Je dois avouer que les années ’90 m’ont terriblement irrité, car l’ouverture qu’elles nous proposaient s’est avérée être plutôt une fermeture. Dans la Roumanie de ces temps-là, cette littérature, qui se résumait à la traduction, me donnait l’impression d’une grande diversité, alors qu’il ne s’agissait en fait que de la fiction du type Disney. Je n’avais rien contre ces histoires, qui avaient bercé mon enfance aussi, mais elles ne représentent qu’une option parmi d’autres. Bref, en ce moment-là, la pire des choses m’a semblé être la disparition quasi totale des livres pour enfants écrits par des auteurs roumains. Je trouve que c’est très important de raconter nos propres histoires dans le langage enfantin, de communiquer aux petits nos opinions et tourments. »



    La journaliste Carmen Muşat a également demandé aux participants s’il était possible d’établir une hiérarchie entre l’image et le texte et puis ce que l’image apporte au texte et vice-versa. Autrement dit à qui la primauté. L’écrivain et traducteur Florin Bican pense que la prééminence, il faut l’accorder au texte, tout en précisant que les choses ne peuvent en rester là. Afin d’encourager les échanges entre auteurs et illustrateurs de livres, il leur a proposé de collaborer à une « Anthologie d’histoires illustrées pour enfants », parue aux maisons d’édition Pro Editura et Imprimerie. Ce livre-manifeste témoigne de l’existence de ressources fraîches en matière d’écriture et d’illustration de livre pour les petits. Après le vide créé dans les années ’80 par la disparition des livres roumains pour enfants, cette anthologie prouve que l’on peut renouer avec une tradition apparemment perdue.



    L’écrivain Florin Bican explique: « Sur proposition d’Oana Ispir, initiatrice du Club des illustrateurs, j’ai proposé aux écrivains d’essayer de rédiger des textes de ce genre, que les illustrateurs allaient enjoliver au gré de leur talent et de leur imagination. Ce fut une heureuse collaboration, qui a vraiment comblé les attentes des participants. Trois des écrivains présents à l’édition de cette année de la Foire du livre d’Istanbul se retrouvent en tant qu’auteurs d’histoires pour enfants. Il s’agit de Vasile Ernu, de Doina Ruşti et de moi-même. L’idée de ce recueil a été d’attirer l’attention sur le fait que la Roumanie a elle aussi des éditeurs et des illustrateurs de livres pour enfants».



    Voici maintenant la réponse de Vasile Ernu à la question de savoir si cette littérature repose sur une approche particulière du destinataire: « Quand on se met à écrire pour les enfants, les choses se compliquent en quelque sorte. Avec le temps, j’ai appris que si mentir aux adultes est facile, mentir aux petits est impossible. Réussir à écrire un livre que les enfants trouvent captivant, ce n’est pas peu de chose. Les petits, il faut les surprendre et puis, au contraire des grandes personnes, ils n’ont pas l’esprit altéré par le mensonge ou l’hypocrisie. L’enfant perçoit le livre comme un tout. Il ne distingue pas entre texte et image, comme nous autres adultes. Voilà pourquoi le terme « illustrateur » ne me paraît pas approprié quand il s’agit des dessins pour ce type de livres. A mon avis, l’écrivain et le dessinateur sont tous les deux auteurs. »



    Le programme de la Roumanie en sa qualité d’invité d’honneur de la Foire internationale du livre d’Istanbul a été organisé conjointement par le ministère de la Culture de Bucarest et l’Institut culturel roumain « Dimitrie Cantemir » de Turquie. (trad.: Mariana Tudose)

  • Rumänisches Künstlerpaar Lia und Dan Perjovschi mit wichtigem Preis geehrt

    Rumänisches Künstlerpaar Lia und Dan Perjovschi mit wichtigem Preis geehrt

    Ende März wurden die rumänischen Künstler Lia und Dan Perjovschi sowie der aus Israel stammende und in Deutschland lebende Dirigent Yoel Gamzou mit dem Princess Margriet Award ausgezeichnet. Seit 2008 vergibt die European Cultural Foundation (ECF) den Preis jährlich an wegweisende Künstler und Vordenker, die mit ihrer Arbeit Ma‎ßstäbe setzen und zeigen, wie Kultur einen wesentlichen Beitrag zu einem weltoffenen und demokratischen Europa leisten kann. Die Auszeichnung ist mit 25.000 Euro je Preisträger dotiert.



    Die Preisverleihung fand im Brüsseler Egg-Kulturzentrum statt — Gastgeberin war Kathrin Watson, Direktorin der European Cultural Foundation. Die Preisträger erhielten die Auszeichnung von Ihrer Königlichen Hoheit, der Prinzessin Margriet der Niederlande. Die Eröffnungsrede hielt Ihre Königliche Hoheit, die Prinzessin Laurentien der Niederlande, in Anwesenheit der belgischen Königin Astrid.



    Die diesjährigen Preisträger zwingen uns dazu, einen kritischen Blick auf unsere Vergangenheit und unsere Zukunft zu werfen (…). So bewegen sie uns und fordern sie uns heraus, einen neuen Satz an Parametern, eine neue Gedankenkarte zu zeichnen, in Richtung eines offeneren, demokratischeren und umfassenderen Europa“, so die Prinzessin Laurentien in ihrer Eröffnungsrede. Was bedeutete der Preis aber für den Künstler Dan Perjovschi?



    Es ist eine europäische Anerkennung unserer Tätigkeit zu Hause, in Rumänien. Au‎ßer dem individuellen Wert, dem von mir und Lia, belohnt der Preis unsere gemeinsame Arbeit, das ist nicht unbedingt eine rein künstlerische Tätigkeit, sondern die Vermittlung der Kunst. Meine Ehefrau Lia hat eine Debatten-Plattform gegründet, das Archiv zeitgenössischer Kunst. Und in der Begründung der Preisverleihung steht auch dieser Aspekt, der an den sozialen Impakt erinnert sowie an die Art und Weise, in der die Welt und Europa wahrgenommen werden. Unsere Entscheidung, in Rumänien zu bleiben, stellt einen weiteren, wesentlichen Aspekt dar. Also haben wir einen Preis von den Niederländern erhalten, weil wir in Rumänien geblieben sind; diese Wahl wurde zu einem Zeitpunkt getroffen, an dem die meisten guten und sehr guten Künstler in die gro‎ßen Hauptstädte Europas ziehen.“



    Dan Perjovschi erachtet sich wegen seiner Kunst als ein Ausgegrenzter. Er glaubt aber gleichzeitig, dass seine Position und die von Lia Perjovschi einem Statement gleichzusetzen sei. Das bedeutet, dass man darauf achten muss, in welchem Zusammenhang man sich ausdrückt und nicht zuletzt wem man kostenlose T-Shirts schenkt, scherzt Perjovschi. Zum Beispiel sei vor 10 Jahren das Museum für Zeitgenössische Kunst in einem Flügel des von Ceauşescu in Auftrag gegebenen Hauses des Volkes gegründet worden, dem heutigen Parlamentspalast. Dan und Lia Perjovschi lehnten von daher jede Zusammenarbeit mit der Institution ab.



    Wenn er über seine Zeichnungen spricht, beschreibt Dan Perjovschi die frühen Werke als poetischer, als raffinierter. Die Geschichte mit den Bergarbeiter-Einfällen, mit der Amtszeit von Ion Iliescu, dem Irakkrieg habe die Werke verändert oder — genauer gesagt — vereinfacht, so der Künstler selbst.



    Meine Kunst sieht wie Karikatur aus — ist es aber nicht! Wenn man eine Karikatur und ein Gemälde nebeneinander stellt, meinen die Betrachter, nur das Gemälde sei Kunst — so heben es die Leute eben mitbekommen, so sind sie es gewöhnt. Ich sage aber, da‎ß dies einfach nicht stimmt, jede Form des Ausdrucks kann zu künstlerischer Kommunikation werden, und kann eine ästhetische oder eine politische Botschaft enthalten. Es kommt darauf an, wie man seine Botschaft formuliert. Meine Ehefrau, Lia, geht damit ähnlich vor. Sie schafft eine Art Einrichtungen“ oder Institutionen“ im Ausstellungsraum. Diese Institutionen“ sind nicht immer künstlerisch oder kunstbedingt — manche stehen in Verbindung mit der Wissenschaft, andere mit der Kommunikation, es handelt sich um sehr interessante Demonstrationen. Ich könnte sagen, da‎ß wir einer Künstlergruppierung angehören, die die Welt auf den Kopf steleln möchte. Nichts sollte so bleiben, wie es bisher war. Das Museum sollte nicht länger der spezielle Raum sein, den wir nur Soontags und in unserer Sonntagskleidung betreten. Im Gegenteil — das Museum, der Raum der Kunst sollte eine Einrichtung sein, wo wir jedenTag hingehen sollten, die ein Teil unseres Lebens sein sollte.“



    Dan Perjovschi hat in den gro‎ßen Museen der Welt ganze Wände mit seinen Zeichnungen bedeckt — es sind Geschichten über die Welt, in der wir leben. Eine lange Freundschaft verbindet ihn auch mit der Zeitschrift 22“ — seit der Gründung dieser Zeitschrift hat er ununterbrochen Illustrationen dafür geschaffen. Alles ist Zeichnung, alles kann zur Zeichnung werden“, sagt der Künstler, der seine Ansichten auch dort zum Ausdruck bringen konnte, wo die Ausdrucksfreiheit eingeschränkt wird. Man kann sehr schnell Vorurteile gegen irgendeine Kultur äu‎ßern. Das interessiert mich aber nicht. Mich interessiert, gewisse Dinge zu verstehen. In den Arabischen Emiraten, wo ein Mann bis zu vier Ehefrauen haben kann, machte ich eine Zeichnung, in der ein in wei‎ß gekleideter Araber sagte: Give me five!“ Es gab auch andere ähnliche Erfahrungen. Dan Perjovschi erzählt:



    Ich war in Kuba, ich war in China. Ich war auch in Moskau, wo die Ausdrucksfreiheit stark eingeschränkt ist — es wird einem klipp und klar gesagt, da‎ß man alles kritisieren darf, aber nicht die Orthodoxe Kirche. Ich zeichnete in Ländern mit Problemen und ich versuchte, mit meinen Zeichnungen einen Raum zum Nachdenken zu schaffen. Was meine Zusammenarbeit mit der Zeitschrift 22“ angeht: Dort habe ich keine Zeit mit Politik vergeudet — ich habe damit Zeit gewonnen. 22“ ist für mich nicht blo‎ß eine Publikation, sondern eine Plattform. Es war wie eine Wanderausstellung, die in die Häuser der Menschen kam. Die Zeichnungen in der Zeitschrift 22“ sind für mich Zusammenfassungen gewisser Situationen, Zusammenfassungen von intelligenten Texten, die von sehr klugen Menschen geschrieben wurden. Meine Zeichnungen sind so konzipiert, um wichtige Ideen zu konzentrieren — und mit der Zeit wurden auch meine Zeichnungen etwas gescheiter. Meine Zeichnungen sollten wichtige Ideen kondensieren, die ich mir in der Welt der Politik aussuche und in die Welt der Kunst oder der Gesellschaft verpflanze. Auf diese Weise gehe ich auch vor, wenn ich eine Kunstinstallation auf irgendeine Wand in dieser Welt schaffe.“



    Kristine Stiles, Professorin an der Duke University, die in den letzten 20 Jahren mit dem Ehepaar Perjovschi eng zusammengearbeitet hat, sagte in ihrer Laudatio bei der Preisverleihung des Princess Margriet Award Folgendes:



    Lia und Dan Perjovschi sind international bekannt für ihre Originalität, ihre fast grausame Authentizität, ihre Integrität. Sie haben ihr Leben der Kunst und der Gesellschaft gewidmet. Lia und Dan Perjovschi sind die idealen Botschafter der europäischen Kultur, sie sind Weltbürger, die die Wahrnehmung der Kunst und ihrer Zwecke in der Gesellschaft geändert haben.“



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