Tag: infodémie

  • L’infox à l’épreuve de l’actualité

    L’infox à l’épreuve de l’actualité

    Diversion,
    désinformation, propagande, c’est par tous ces appellatifs, et par bien
    d’autres encore, que l’infox s’était fait connaître au fil du temps. Le
    phénomène, qui a pris de l’ampleur à la faveur de l’évolution technologique et
    de la diversification des moyens de communication en masse, par la
    diversification des canaux de transmission de données, du passage de la presse
    écrite aux médias en ligne, aux blogs, aux réseaux sociaux, s’érige aujourd’hui
    en un vrai défi. La recette de l’infox est pourtant relativement simple,
    impliquant la confection d’information au contenu fabriqué de toutes pièces,
    déformées, exagérées ou hors contexte. Au-delà du drame de la situation, la
    guerre en Ukraine peut être un cas d’école de ce point de vue.






    Invitée
    sur les ondes de Radio Roumanie, Flavia Durach, experte en communication, nous
    donne son avis sur l’infox et sur la place que elle-ci occupe dans l’effort de
    guerre des belligérants : « Une grande partie de l’effort de
    guerre des deux camps se concentre sur la diffusion d’infox. D’une manière
    générale, ces techniques liées à la diffusion de l’information et au contrôle,
    à l’occupation de l’espace public, de l’espace informationnel, relèvent de ce
    que l’on appelle la « guerre de l’information ». Cependant, même si je ne veux
    pas vous paraître défaitiste, même si je constate que l’Ukraine faits des
    efforts extraordinaires en termes de communication, et qu’elle a réussi à rallier
    une bonne partie de la communauté internationale à sa cause, la guerre de
    l’information et de la désinformation ne connaît pas de frontières, et règne
    bien au-delà des frontières de la guerre réelle, qui se déroule sur le terrain.
    On ne sait jamais quand une telle guerre commence et encore moins quand elle
    s’achève. Certaines analyses indiquent des actions qui relèvent de la guerre de
    l’information dès l’annexion de la Crimée. Nous constatons aussi l’essor, dans
    bon nombre de pays démocratiques occidentaux, de certaines narrations, alignées
    sur les objectifs, les politiques et les intérêts du Kremlin. Un narratif qui cible
    surtout les groupes vulnérables, qui tente d’affaiblir et de déstabiliser les
    sociétés démocratiques. C’est pourquoi je pense que, pour ce qui est de la
    guerre de l’information, il s’agit d’un combat qui ne s’arrêtera pas de sitôt
    et qui fera plus ou moins de dégâts, selon le degré de résilience des sociétés
    face aux campagnes de désinformation. »








    Les
    dégâts que l’infodémie est censée produire dans les rangs de l’« ennemi »
    ne sont plus à démontrer. Qui plus est,
    la période que nous traversons globalement, toujours marquée par les pandémies,
    la guerre, la crise énergétique, mais aussi par leurs effets économiques constitue
    un terreau extrêmement fertile pour l’infox. Par leur nature, les réseaux
    sociaux permettent à tout un chacun de publier en un clic n’importe quelle information,
    et de la diffuser de façon instantanée, sur des plateformes qui ouvrent la voie
    à un large éventail d’actions. Selon Flavia Durach, le conflit russo-ukrainien est
    la première guerre dont les réseaux sociaux se sont emparés et où elles donnent
    le ton de l’information, un peu à l’instar de ce qu’avait été la télévision
    pour la guerre du Vietnam. On ne compte déjà plus le nombre d’images et de vidéos
    truquées, sorties de leur contexte, voire issues des jeux vidéo. Nombre d’informations
    demeurent difficilement vérifiables, d’autant qu’elles proviennent de sources
    multiples, diffusées par des gens ordinaires et dont la fiabilité de
    l’information fournie demeure difficilement vérifiable, des témoignages vidéo présentés
    comme étant filmés sur place, mais aussi des informations émises par des
    porte-paroles officiels et des sources de propagande. Ce mix communicationnel
    complique la donne et rend difficilement lisible le paysage.






    Flavia
    Durach : « Une partie des techniques de désinformation
    utilisées dans le conflit actuel sont communes avec ce que certains acteurs de
    la désinformation avaient déjà utilisé durant la pandémie. L’idée d’une guerre montée
    de toutes pièces, d’une fausse guerre, qui n’existe pas, ou mue par un pseudo plan
    clandestin, censé exercer le contrôle de la population, sont quelques-uns de
    ces thématiques communes. Il faut comprendre les ressorts rhétoriques, et pour
    éviter de tomber dans le panneau, suivre les grands événements, éviter de se
    concentrer sur des publications éparses, des cas ponctuels, sur des rumeurs,
    même s’ils peuvent nous conforter dans nos opinions. Il faut prendre du recul,
    essayer de ne pas s’exprimer sous l’emprise des émotions. Je vous encourage,
    j’encourage tous vos auditeurs à aller s’informer auprès du plus grand nombre de sources, de les diversifier,
    de ne pas s’abreuver aux mêmes médias, et surtout pas aux seules informations
    disponibles sur les réseaux sociaux. Il faut prendre du recul par rapport à
    l’information reçue, la digérer et être conscients qu’en règle générale on ne
    peut pas connaître la pure vérité. »







    Tous
    les spécialistes s’accordent sur le danger représenté par la désinformation qui
    se répand tout particulièrement à travers les médias en ligne, et soulignent
    combien il est important de chercher l’information auprès de sources fiables et
    vérifiées.






    Le professeur
    Bogdan Oprea, de la Faculté de journalisme de Bucarest, avait d’ailleurs
    formulé une série de recommandations : « Mon
    premier conseil et le plus important, d’ailleurs, est qu’il faut cesser de
    croire que l’information, l’information réelle, se trouve sur les réseaux
    sociaux et sur les plateformes en ligne. Les réseaux sociaux mettent ensemble des
    opinions, des textes, qui peuvent avoir une apparence de journalisme, mais leur
    contenu peut être, totalement ou partiellement, faux. Les plateformes en ligne
    ne représentent pas une institution média, les gens qui publient sur ces
    plateformes ne sont pas soumis à la déontologie journalistique. Le contenu que
    l’on trouve sur ces réseaux laisse une large place à la manipulation et à la
    désinformation. »







    C’est la raison
    pour laquelle, nous assure Bogdan Oprea, il faut chercher l’information sur les
    sites dédiés, à la télévision, dans les émissions radio, dans la presse écrite.
    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Fakenews in Zeiten globaler Herausforderungen: Sind wir dagegen gewappnet?

    Fakenews in Zeiten globaler Herausforderungen: Sind wir dagegen gewappnet?





    Ablenkung, Desinformation und Propaganda sind Konzepte, die heute dem Oberbegriff Fakenews“ zugeordnet werden. Das Phänomen der falschen oder vorsätzlich gefälschten Meldungen hat durch die technologische Entwicklung und die Diversifizierung der Kommunikationskanäle atemberaubend zugenommen: Printmedien sind längst nicht mehr exklusive Informationsquellen — Online-Medien, Blogs, Vlogs und Social Media haben eine rasante Dynamik erfahren und stehen oft in scharfer Konkurrenz zueinander. Fakenews sind heute relativ leicht herzustellen — es handelt sich meistens um verzerrte, übertriebene oder aus dem Kontext gerissene Informationen oder Inhalte.



    Der dramatische Krieg in der Ukraine wäre in diesem Zusammenhang eine Fallstudie wert. Flavia Durach ist Kommunikationsexpertin und wei‎ß, inwiefern Fakenews zum Arsenal der Kriegsführung gehören:



    Fakenews sind im Fall eines Kriegs in erheblichem Ma‎ße ein Bestandteil des Arsenals beider Kriegsparteien. Es geht meistens um die Verbreitung kontrollierter Informationen und um die Kontrolle der Öffentlichkeit schlechthin; dieser Vorgang wird ja nicht von ungefähr als »Informationskrieg« bezeichnet. Das soll jetzt nicht defätistisch klingen, denn die Ukraine hat eine au‎ßerordentliche Leistung in der Kommunikation erbracht und es geschafft, die Solidarität der internationalen Gemeinschaft demokratischer Staaten zu gewinnen. Der Informationskrieg entfaltet sich allerdings auch jenseits der eigentlichen militärischen Auseinandersetzungen. Man kann nur schwer den Anfang und das Ende eines Informationskriegs ausmachen. Es gibt Studien, die von einem Informationskrieg schon seit der Annexion der Krim im Jahr 2014 sprechen, und man sieht, wie bestimmte Narrative, die den Interessen und Zielen des Kremls entsprechen, in der Öffentlichkeit westlicher demokratischer Staaten gefördert werden und dort in bestimmten sozialen Milieus auf empfindliche und empfängliche Ohren sto‎ßen. Ich glaube daher, dass dieser Konflikt um die Deutungshoheit nicht sehr bald beigelegt wird; es hängt sicherlich auch davon ab, wie strapazierfähig die unterschiedlichen Gesellschaften in Bezug auf Desinformation sind und wie sie konkret darauf regieren.“




    Experten sprechen in diesem Zusammenhang auch von einer Infodemie, die in Zeiten der Pandemien, der Kriege, der steigenden Preise für Energie und der globalen Wirtschaftskrise einen äu‎ßerst fruchtbaren Boden für Fakenews bietet. Soziale Netzwerke und die globale Vernetzung machen es heute allen Akteuren leicht, ungeprüfte Informationen in die Welt zu setzen — die Reichweite ist aufgrund riesiger Plattformen garantiert. Der Krieg in der Ukraine werde auch in den Social Media ausgetragen, ähnlich wie der Vietnam-Krieg der erste im Fernsehen übertragene Krieg gewesen sei, sagt Flavia Durach. Zahlreiche Fälschungen, aus dem Kontext gerissene Bilder oder Videos machen schnell die Runde, und der Wahrheitsgehalt lasse sich oft nicht oder nur mühsam überprüfen. Ob Augenzeugenberichte oder Propaganda — dieser undurchsichtige Mix an Kommunikation wirke sehr kompliziert, wei‎ß die Expertin:



    Ein Teil der spaltenden Argumente oder der rhetorischen Taktik, die in der Pandemie Verbreitung fand, kommt auch jetzt zum Zuge. Man kann Parallelen sehen, etwa die Idee, dass alles nur eine Vortäuschung sei oder dass es einen geheimen Plan gebe, die Bevölkerungen zu unterjochen. Wir müssen daher als Medienkonsumenten gegen solche Tricks aus der Rhetorik-Kiste gefeit sein und eher auf wirklich wichtige Ereignisse achten, statt auf punktuelle Postings oder Gerüchte zu reagieren, die nur unserem Weltbild entsprechen oder vorsätzlich auf Emotionen und Spaltung abzielen. Ich ermutige daher auch Ihre Hörer, auf eine möglichst diversifizierte Medienkost zu setzen, und sich nicht allein auf die Social Media zu verlassen; denn ein Grundsatz sollte uns klar sein: Die gesamte Wahrheit kann man nie eruieren.“



    Doch welche sind die vertrauenswürdigen Informationsquellen, aus denen man Erkenntnisse gewinnen und damit Desinformation korrigieren kann? Bogdan Oprea ist Dozent an der Journalistik-Fakultät in Bukarest und spricht zum Schluss einige Empfehlungen aus:



    Am allerwichtigsten ist es, zu begreifen, dass glaubwürdige Nachrichten meistens auf seriösen Medienplattformen zu finden sind, und nicht in den Social Media. Soziale Netzwerke bringen nur eine wilde Mischung von Meinungen und Texten, die zwar wie journalistische Formate aussehen können, in Wirklichkeit aber teilweise oder gänzlich in die Irre führen können oder wollen; sie sind keine journalistischen Produkte oder Institutionen und richten sich daher auch nicht nach den Regeln des gut recherchierten Journalismus. Die Inhalte in den Social Media sind besonders anfällig für Manipulation und Desinformation.“



    Glaubwürdige Information sei mit gro‎ßer Wahrscheinlichkeit immer noch auf seriösen Nachrichtenportalen, bei TV- und Radiosendern sowie in qualitätsvollen Printmedien zu finden, so der Journalistik-Dozent Bogdan Oprea.