Tag: infox

  • 17.05.2024 (mise à jour)

    17.05.2024 (mise à jour)

    Economie – L’indice Confidex, qui mesure le niveau de confiance des managers roumains dans l’économie, a atteint la valeur la plus élevée jamais enregistrée au cours des quatre dernières années, soit 52,5, selon la dernière étude sur ce sujet. Les entreprises du secteur des services sont les plus optimistes, suivies par l’informatique, le BTP et le commerce. En revanche, les entreprises du secteur agricole, de l’énergie et de l’industrie adoptent une approche plus prudente.

     

    Elections – Le Ministère roumain des Affaires étrangères (MAE) et l’Autorité électorale permanente (AEP) ont élaboré un guide à l’intention des électeurs roumains qui se rendront aux urnes à l’étranger le jour des élections européennes prévues le 9 juin prochain. Ce document informatif répond aux questions les plus fréquentes concernant l’organisation et le bon déroulement du scrutin : qui a le droit de voter, les pièces d’identité dont les électeurs doivent se munir, les heures entre lesquelles le vote se déroulera, la procédure à respecter dans les bureaux de vote et le bon fonctionnement du Système informatique de surveillance pour la présence au vote et la prévention du vote illégal (SIMPV). Le guide peut être consulté sur le site du ministère. Somme toute, le MAE organise, par l’intermédiaire des missions diplomatiques et des bureaux consulaires, 915 bureaux de vote à l’étranger pour les élections des membres roumains du futur Parlement européen, soit deux fois plus de bureaux de vote que lors des européennes de 2019. Les citoyens roumains résidant à l’étranger peuvent voter dans n’importe quel bureau de vote de leur pays, en présentant une pièce d’identité roumaine.

     

    Humanitaire – Le ministre roumain de la Santé, Alexandru Rafila a affirmé que les hôpitaux roumains se préparent pour accueillir et soigner des enfants palestiniens blessés dans les attaques de l’armée israélienne dans la Bande de Gaza. Les enfants viendront en Roumanie via le Mécanisme de protection civile de l’UE. Pour l’instant on ne connaît pas la date exacte de leur arrivée sur le territoire roumain, mais, aux dires du ministre, ce sera « dans un très proche avenir ». Par ailleurs, la Roumanie s’apprête à envoyer dans la Bande de Gaza presque 90 milles conserves alimentaires payées par l’UE, pour venir en aide à la population palestinienne.

     

    Armée – Le chef de l’Etat majeur de l’Armée roumaine, le général Gheorghita Vlad, a participé jeudi, à Bruxelles, à la réunion du Comité militaire de l’OTAN en format des ministres de la défense. Les pourparlers ont porté sur des sujets d’importance stratégique, tels la mise en place du Processus OTAN de planification, la situation sur le terrain en Ukraine et le soutien allié offert à Kiev. Le général Vlad a souligné « la nécessité du développement des corridors de mobilité au niveau national et régional, afin d’assurer le transit rapide des troupes et des équipements vers les endroits indiqués par l’Alliance ».

     

    Infrastructure – Le Gouvernement roumain a approuvé plusieurs projets d’investissements dans l’infrastructure routière et ferroviaire. Une enveloppe de 11 milliards de lei, soit plus de 2,2 milliards d’euros, sera utilisée dans la réhabilitation de la voie ferroviaire entre les villes de Focsani et Roman, dans l’est du pays. Les travaux concerneront presque 150 km de voie ferrée et sont censés durer trois ans, selon le porte parole du Gouvernement. Selon cette source, un financement de 1,1 milliards de lei, soit 220 millions d’euros sera investi dans la réhabilitation d’un tronçon de 42 kilomètres, de l’autoroute A1 entre Bucarest et Pitesti. Les travaux devraient durer deux ans.

     

    Infox – Le ministère de la Recherche, de l’Innovation et de la Numérisation a lancé la plateforme #nofake censée permettre aux utilisateurs de rapporter le contenu inadéquat paru sur les réseaux sociaux. Le ministre de tutelle, Bogdan Ivan, a précisé que la plateforme permettra à supprimer dans un délai de 60 minutes tout au plus, les fakenews parues sur la Toile. Ce nouveau mécanisme fonctionnera parallèlement aux instruments de notification propres aux réseaux sociaux.

     

    Météo – Le temps se réchauffe presque partout, samedi, en Roumanie. Les températures iront de 15 à 26 degrés. Nous aurons 23 degrés à midi, à Bucarest.

  • L’Europe, les médias et les fausses informations

    L’Europe, les médias et les fausses informations

    Un contexte mondial compliqué

     

    On vit des temps compliqués. Après deux ans de pandémie, la guerre a carrément frappé à nos portes, secouant une fois de plus l’Europe habituée à la paix depuis plus d’un demi-siècle. Puis, au conflit russo-ukrainien est venu s’ajouter le conflit au Moyen Orient, amplifiant les tensions même dans les pays qui n’en sont pas directement concernés. Par ailleurs, 2024 est une année d’une importance à part, étant donné que des élections se tiennent dans la plupart des pays du monde et que leur résultat ne sera pas sans conséquences sur la situation mondiale.

     

    Eh bien, dans ce monde où il semble que la tension ne fait qu’augmenter, l’information joue un rôle crucial, pour toutes les raisons énumérées et bien d’autres. Mais ce n’est pas si simple que ça, puisque le monde numérisé d’aujourd’hui abonde en fausses informations, en tentatives de propagande, en contenus du type deep-fake créés par l’intelligence artificielle et la liste n’es pas terminée. L’information est à la portée de tous et elle peut faire le tour du monde en une seconde, si bien qu’il est souvent difficile de savoir si elle fausse, commandée, financée ou tout simplement vérité. Un autre phénomène se fait jour : on fait de moins en moins confiance aux journalistes.

     

    Bucarest : le grand rendez-vous des journalistes francophones

     

    C’est dans ce contexte compliqué, qu’une centaine de journalistes francophones de 16 pays, spécialistes des médias, professeurs des universités et représentants des autorités roumaines se sont réunis les 18 et 19 avril à Bucarest, pour un grand Symposium régional de l’Union de la presse francophone, intitulé « L’Europe, les médias et les fausses informations ».

     

    L’occasion débattre entre professionnels et spécialistes des défis de la presse actuelle, du rôle des journalistes à l’heure de la guerre informationnelle, des manières de lutter contre les fausses informations. L’occasion aussi d’échanger sur la situation des journalistes dans les différents pays francophones.

     

    Où l’en est le journalisme à l’heure actuelle ? Fait-on toujours confiance aux médias ? Quels sont les risques engendrés par les fausses informations et comment peut-on les prévenir ? C’est le débat que nous vous proposons dans cette édition de RRI Spécial. 

     

    Les enjeux de cette grande réunions

     

    Avant de plonger dans le débat d’idées, voyons d’abord en quoi a consisté concrètement le symposium de Bucarest. Deux jours durant, il a réuni dans la capitale roumaine des journalistes francophones de 16 pays. A l’affiche : un programme riche en débats, tables rondes et ateliers de travail, parsemé de visites d’importants sites de Bucarest, dont le Palais du Parlement. Andra Juganaru en fait le point.

     

    Fait-on toujours confiance aux médias ?

     

    Fait-on toujours confiance aux médias ? C’est à cette question qu’ont essayé de répondre les participants d’un des panels du Symposium régional de l’Union de la Presse Francophone organisé à Bucarest. Dans le collimateur : les jeunes de la génération Z, qui n’utilisent plus les médias dits « classiques » pour s’informer, mais qui, en fonction des pays et des régions, préfèrent les réseaux sociaux, les influenceurs sur Youtube et dans certains cas mêmes les membres de leurs familles. Est-ce qu’il existe des solutions pour que les jeunes ne tombent pas en proie à l’infox ? Comment les médias peuvent-ils garder leur relevance face aux créateurs de contenus qui sont suivi par des millions d’utilisateurs des réseaux sociaux ? Réponse tout de suite, dans ce compte-rendu par Alex Diaconescu qui a assisté à cet atelier.

     

     

    L’information au temps de la désinformation, un enjeu démocratique 

     

    La confiance faite aux médias affaiblit, alors que l’infox ne fait que se développer. Il est donc urgent de rétablir l’équilibre perdu dans la communication entre les autorités, les médias et la population, sinon la démocratie même est en danger – ont conclu les participants à la table ronde « L’information au temps de la désinformation, un enjeu démocratique ». Comment rétablir cet équilibre ? Comment lutter contre la désinformation, les faux contenus de l’intelligence artificielle et comment peut-on protéger les journalistes ? Reportage sur place par Valetina Beleavski

     

     

    Chers amis notre RRI spécial touche à sa fin. Avant de vous dire « Au revoir », nous vous invitons à réfléchir au statut des journalistes de votre pays, à l’information fournie pars vos médias, aux sources que vous utilisez aujourd’hui pour vous informer, à la vérité, à la démocratie et au rôle des médias à l’ère de la guerre informationnelle.

  • L’intelligence artificielle : alliée ou menace ?

    L’intelligence artificielle : alliée ou menace ?

     

    L’IA, avec nous depuis 1956

     

    Définie comme un ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine pour assumer certaines charges concrètes et flexibles, l’IA emploie des algorithmes qui utilisent de grands volumes de données et des techniques de pointe qui font appel à l’apprentissage automatique, à l’analyse de langage, à des techniques informatiques.

     

    Des bénéfices multiples 

     

    Devenue discipline académique dès 1956, l’IA est récemment présente de plus en plus dans notre vie quotidienne, et ses bénéfices ne se laissent pas attendre.

     

    Qu’il s’agisse de son utilisation pour améliorer les process d’usinage, pour augmenter la qualité de l’assistance médicale, pour améliorer la sécurité et l’économie en matière des transports, l’IA peut aussi faciliter l’apparition de nouveaux produits ou encore augmenter la sécurité au travail, lorsque les robots reprennent la réalisation des taches pénibles et dangereuses. Mais l’utilisation à grande échelle de l’IA n’est pas exempte de risques pour la sécurité des hommes et des entreprises, pour la démocratie, tout comme pour la sécurité des emplois. Les technologies de contrefaçons profondes risquent de fausser par exemple les processus électoraux et démocratique.

     

    Comment les programmes de contrefaçon profondes peuvent nuire à la démocratie

     

    Flavia Durach, universitaire spécialisée dans l’étude des techniques de désinformation, explique la manière dont ces programmes de contrefaçons profondes peuvent nuire à la démocratie :

    « Ils vont tout d’abord exacerber la composante émotionnelle au sein de l’électorat, ce qui risquent de faire pencher la balance au profit d’un certain candidat ou formation politique. La manipulation émotionnelle détient un rôle essentiel au sein du mécanisme de désinformation, pouvant mener à des décisions irrationnelles, qui font fi de la pensée critique, induire des sentiments forts, telle la peur ou la révolte, qui prennent le dessus sur le rationnel. Prenez l’utilisation des technologies de contrefaçons profondes lors des élections, dans la tentative de compromettre un certain candidat par exemple.  Ce genre de situation instille le doute dans le chef de l’électorat, surtout au sein de l’électorat indécis, d’autant que les produits issus de contrefaçons profondes sont distribués à grande échelle, touchant le public large. »  

     

    Un accord pour lutter contre les tentatives de désinformation en cette année électorale

     

    Pour tenter d’enrayer ce genre de pratiques, un consortium de 20 sociétés du secteur des nouvelles technologies, dont de grands noms de l’IA, telles OpenIA, Microsoft et Meta, ont récemment signé un accord qui les engage à combattre les tentatives de désinformation qui pourront survenir en cette année électorale. Conclu à l’issue de la conférence sur la sécurité de Munich, l’accord a été également signé parles détenteurs des plus importants réseaux sociaux, dont Meta, TikTok et X (ex Twitter), qui se sont à leur tour engagés d’éliminer les contenus toxiques et les infox de leurs plateformes. Et c’est toujours grâce à l’IA que seront identifiés pour être ensuite éliminés les vidéos, les images, les contenus suspects. Par ailleurs, la grande majorité des créateurs de contenu réalisé grâce à l’IA ont agréé d’utiliser le filigrane comme moyen censé faire la distinction entre le contenu réalisé grâce à l’IA et le contenu réel.

     

    C’est un bon début, selon Flavia Durach :

    « Il faut néanmoins prendre en considération l’expérience antérieure, notamment ce qui s’est passé lors de la pandémie du Covid-19, lorsqu’avaient émergé de telles promesses d’étiqueter les contenus réalisés au moyen de l’IA, ce qui n’a pas empêché à ce que des études et des chercheurs indépendants retrouvent un grand nombre d’enfreintes à la règle. Ce qui signifie qu’une bonne partie des infox, de ce contenu toxique passe à travers les mailles du filet. Je demeure donc plutôt sceptique quant à l’efficacité de ces chiens de garde à la lumière des expériences antérieures ».

     

    « En l’absence des mesures législatives, des règlementations établies aux niveaux national et international qui fassent développer l’IA sur des bases éthiques, et en minimisant les risques associés, rien de bon ne sortira de cette affaire », avait conclu Flavia Durach, universitaire spécialisée dans l’étude des techniques de désinformation.

     

    UE : une loi sur l’IA

     

    Des pas importants ont été réalisés en ce sens au niveau de l’UE, dont la nouvelle loi sur l’IA récemment adoptée par le Parlement européen, et qui oblige les producteurs de contenu de clairement marquer les productions réalisées par l’IA. La loi ne deviendra d’application que de manière progressive, dans les deux années qui suivent son entrée en vigueur.  (Trad Ionut Jugureanu)

  • La face cachée des réseaux sociaux

    La face cachée des réseaux sociaux

    Selon les données publiées par l’une des études les plus
    importantes portant sur le degré de confiance que le public attache aux nouvelles
    véhiculées en ligne, le Digital News Report, publié par l’Institut Reuters, il
    semblerait que les lecteurs s’avèrent de moins en moins intéressés de puiser dans
    les sources traditionnelles d’information pour s’informer sur les actualités
    les plus pesantes, telle la guerre en Ukraine ou la crise économique,
    privilégiant le plus souvent les infos glanées çà et là, notamment sur les
    réseaux sociaux. Et il est vrai qu’il nous suffit d’ouvrir Facebook, Instagram
    ou TikTok sur son smartphone, sur sa tablette ou sur son ordinateur portable pour
    tomber sur une foule d’informations d’actualité, le plus souvent invérifiables,
    cela s’entend. La professeure Raluca Radu, de la Faculté de Journalisme et des Sciences de la communication
    de l’université de Bucarest, le partenaire roumain de l’institut Reuters, l’auteur
    de l’étude portant sur les habitudes de la consommation de l’information et les
    audiences numériques, détaille sur nos ondes les principaux résultats de cette
    étude :


    « Il y a eu un moment,
    pendant la pandémie de Covid-19, lorsque les médias traditionnels avaient
    supplanté les réseaux sociaux en tant que principale source d’information. Mais
    vous savez, le souci avec ces réseaux c’est que souvent ils évitent d’envoyer leur
    public vers les médias traditionnels, et préfèrent le garder chez eux. C’est le
    cas notamment de TikTok et d’Instagram. Deux réseaux plébiscités par les jeunes
    en général, par les jeunes roumains en particulier. Et l’une des surprises de
    notre étude c’est justement la bonne santé de TikTok, dont la communauté
    grandit d’une année sur l’autre de façon exponentielle. Evidemment, cela s’explique
    en partie du fait qu’il s’agit d’un réseau utilisé surtout par les jeunes, qui
    sont plus nombreux tous les ans, et qui viennent avec leurs habitudes de
    consommation. Dans d’autres pays, dans des pays plus développés et plus stables
    en termes de démocratie, en Europe de l’Ouest notamment, TikTok ne bénéficie
    pas du même succès. TikTok fait son marché dans les pays en voie de
    développement, en Amérique du Sud, au Moyen Orient notamment. Or, les Roumains étanchent
    leur soif d’information grâce à TikTok. »


    L’étude met en exergue les défis que doivent affronter
    les médias classiques, telle la baisse de l’intérêt et de la confiance de la
    part du public. La confiance du public dans les médias ne cesse en effet de
    baisser, le rapport 2023 soulignant que 7 Roumains interrogés sur 10 évitent de
    puiser leur information dans les médias traditionnels. Le sentiment de
    lassitude face à l’abondance d’information, que la pandémie et la guerre en
    Ukraine n’ont fait qu’accélérer, constitue sans doute l’une des causes, sans qu’elle
    soit la seule, de la baisse de l’intérêt du public par rapport aux informations
    fournies par les médias traditionnels.


    Antonia Matei, lectrice à la Faculté de Journalisme et
    des Sciences de la communication, déclare à son tour :


    « Il faut néanmoins
    reconnaître que les journalistes ne sont pas sans tâche. Vérifier une information
    de nos jours prend plus de temps qu’il y a, mettons, dix ans, lorsque l’on ignorait
    encore cette pandémie d’infox. Le travail du journaliste a profondément changé.
    Il travaille sous une pression quasi constante. Qui plus est, les rédactions
    roumaines ne disposent pas de ce professionnel chargé de vérifier la véridicité
    d’une information. Ce sont les journalistes qui doivent le faire, en sus de
    leur travail habituel, et cela prend du temps ».


    Raluca Radu confirme pour sa part la permanence du
    stress et de la pression qui sont le lot commun du quotidien de tout
    journaliste, où qu’il se trouve :


    « La presse est en perdition, c’est un fait. Et
    ce n’est pas juste du fait du public qui se réfugie sur les réseaux sociaux. Il
    existe aussi cette pression croissante exercée sur les journalistes de la part des
    pouvoirs publics, de la part des Etats. Nos collègues d’Oxford ont ainsi trouvé
    bon d’insérer à bon escient dans ce dernier rapport la place qu’occupe le pays
    étudié dans le classement dressé par l’association Reporters sans frontières et
    portant sur la liberté de la presse. Un classement établi sur base des questions
    telles que : « Y a-t-il des journalistes qui se sont fait agresser ?
    As-tu peur de donner ton avis sur les réseaux sociaux ? As-tu besoin de l’accord
    d’une institution publique pour lancer ton site ? » Et puis, vous
    savez, les conditions de travail des professionnels de la presse dans les pays
    où l’on répond par l’affirmative à ces questions sont assez terribles. Il y a
    un vrai retour des autocraties dans le monde. Une véritable confrontation entre
    ces autocraties, qui tentent de grignoter de la sorte davantage de pouvoir et d’influence.
    Et, face à cette situation, les journalistes et la presse indépendante sont
    tenus de constituer le dernier rempart de la démocratie ».


    Et ils le font à leurs risques et périls, alors que
    ces gens aimeraient peut-être parfois se laisser tenter à leur tour de laisser
    tout tomber, pour regarder, dans la chaleur de leurs chaumières, quelques gags qui
    passent sur les réseaux sociaux, conclut, avec une certaine exaspération, Raluca
    Radu.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 11.03.2023 (mise à jour)

    11.03.2023 (mise à jour)

    Visite Iohannis – Le
    président roumain Klaus Iohannis se rendra la semaine prochaine en Bulgarie
    pour des pourparlers avec son homologue de Sofia, Rumen Radev au sujet de
    l’adhésion à l’espace Schengen de libre circulation européenne. Klaus Iohannis
    a assuré à plusieurs reprises que la Roumanie n’était pas une source de
    migration ni un pays de transit. Entre temps, la Bulgarie redouble d’efforts
    pour sécuriser la frontière avec la Turquie, en coopération non seulement avec
    les autorités européenne mais aussi avec celles d’Ankara. Le ministre bulgare
    de l’Intérieur, Ivan Demergiev a expliqué que les participants à la réunion du
    Conseil européen n’avaient pas accepté l’idée de la construction d’un mur de
    protection, mais que l’Europe pourrait fournir des équipements tels des drones
    et des radars et renforcer la présence Frontex sur le terrain. Rappelons-le, le 8 décembre 2022, lors du
    Conseil JAI à Bruxelles la Roumanie s’est vue refuser l’admission à l’Espace
    Schengen de libre circulation européenne, à cause de l’opposition de l’Autriche
    et des Pays-Bas. Alors que les
    responsables autrichiens ont voté contre, ceux des Pays-Bas ont décidé
    d’accepter une éventuelle adhésion de la Roumanie, mais non pas de la Bulgarie.
    Les deux pays sont pourtant candidates à Schengen dans le cadre du même
    dossier. A présent, la Roumanie et la Bulgarie remplissent toutes les
    conditions d’adhérer à Schengen.




    Japon
    Le gouvernement roumain a approuvé la création d’un Institut culturel roumain
    à Tokyo. Le porte parole du gouvernement, Dan Carbunaru, a expliqué pourtant
    que d’autres postes dans les instituts culturels roumains du monde n’ont pas
    été approuvés. L’inauguration d’un ICR à Tokyo,
    dans le sillage de la signature du partenariat stratégique bilatéral
    contribuera au renforcement de la visibilité de la Roumanie dans l’espace nippon
    et à la dynamisation des échanges culturels et scientifiques, par la promotion
    des informations relatives à la vie culturelle et académique de la Roumanie,
    lit-on dans un document gouvernemental. A présent l’unique représentation de
    l’Institut culturel roumain en Asie du sud-est est à Pékin en Chine, entité
    inauguré en 2015.




















    Investissements
    Les investissements nets dans l’économie roumaine se sont élevées en 2022 à
    plus de 30 milliards d’euros, en hausse de 8,5% par rapport à l’année
    précédente, affirme le premier ministre Nicolae Ciucă. Selon lui, cette
    situation prouve l’impact positif dans l’économie réelle des mesures
    entreprises par l’actuel gouvernement. Les investissements dans le
    développement, écrit sur Facebook, le chef de l’Exécutif de Bucarest
    contribueront à la conservation des emplois tout en générant de nouveaux, alors
    que sur le long terme ils contribueront à la majoration des revenus. D’autres
    chiffres publiés par l’Institut national de la statistique qui de l’avis du
    chef du gouvernement roumain illustrent le succès de l’économie roumaine en
    2022 sont la progression du PIB de 4,8%, les investissements étrangers directs
    de 11, 3 milliards d’euros, une absorption des fonds européens de 73% et
    des exportations de 85 milliards d’euros. Par ailleurs, la dette publique de la
    Roumanie a baissé à 47,2% du PIB au mois de décembre 2022. Les investissements
    publics devraient s’élever en 2023 à 7,2% du PIB.

    Seismes faibles en Roumanie – Plusieurs séismes de faible magnitude ont eu lieu ce samedi en Roumanie. Trois tremblements de terre ont eu lieu en moins d’une heure dans la région d’Olténie dans le sud. La magnitude de ceux-ci a été faible de 2,4, 2,5 et 3,5 sur l’échelle de Richter. Cette zone sismique roumaine a été particulièrement active dans les jours et les semaines après les séismes qui ont dévasté le sud de la Turquie. Un tremblement de terre de 4 sur l’échelle de Richeter a également eu lieu dans la région de Vrancea, dans l’est, une région connue pour son activité sismique.

    Infox – Plusieurs fausses informations sur la mobilisation des réservistes roumains sont réapparues sur les réseaux sociaux en Roumanie, annonce le ministère roumain de la Défense, selon lequel il s’agirait de publications alarmistes contenant des documents qui seraient des ordres de recrutement ou de mobilisation. Selon les responsables du ministère de la défense de Bucarest, il n’y a aucune raison d’inquiétude puisque qu’il ne s’agit que d’une activité de routine, que les centres militaires régionaux déroulent annuellement afin de mettre à jour les bases de données. Cette procédure n’a rien à voir avec la situation sécuritaire dans la région, précise aussi le ministère roumain de la Défense. Les mêmes publications étaient virales il y a une année, quelques jours après le début de l’invasion russe en Ukraine voisines.










    Moldova
    L’administration du président américain Joe Biden offrira à la République de
    Moldova 300 millions de dollars d’assistance dans le secteur énergétique et
    partagera des informations avec ce pays, que la Russie tente de déstabiliser, a
    annoncé la Maison Blanche. Le porte parole en charge de la sécurité nationale, John
    Kirby, a déclaré que même si aucune menace réelle à l’adresse de la République
    de Moldova n’était observé, les Etats Unis soupçonnent que la Russie cherche à
    affaiblir ce petit pays et d’y orchestrer une insurrection avec pour but d’y
    installer un gouvernement favorable à Moscou. Washington fait confiance aux
    institutions de Chisinau et dans leur capacité de répondre à ces menaces, a
    déclaré le responsable américain. Et à lui d’ajouter « Nous continuerons à leur fournir un soutien important ».
    Des protestes antigouvernementaux et contre la présidente Maia Sandu,
    organisées notamment par le parti pro-russe Şor, se déroulent périodiquement
    dans la capitale moldave depuis plusieurs semaines.

    Météo – Les températures seront à la baisse durant les prochaines 24 heures en Roumanie, notamment sur les régions à l’extérieur de l’arc des Carpates. Ciel variable, avec quelques nuages sur le sud. Des chutes de neige assez faibles sont attendues en montagne. Les températures iront de 4 à 11 degrés.

  • La Journée de l’Auditeur 2022

    La Journée de l’Auditeur 2022

    Chers
    amis, le jour J est arrivé, c’est la Journée de l’Auditeur sur RRI ! Une
    journée qui vous est spécialement consacrée et où vous êtes invités à vous
    exprimer. Toute notre équipe est très heureuse de vous retrouver. Dans la mémoire
    collective, 2022 restera non pas comme l’année de la fin de la pandémie de
    COVID-19, mais comme celle de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes.Une guerre menée sur plusieurs fronts,
    y compris celui de la propagande et la désinformation médiatiques.

    Alors, dans l’édition 2022 de la «
    Journée de l’Auditeur » sur RRI, nous vous demandons quelles sont vos premières
    sources d’information sur la guerre en Ukraine, comment faites-vous pour éviter
    les infox et à quel point vous sentez-vous vulnérable par rapport aux
    désinformations ? Est-ce que vous avez retiré de votre liste de sources
    d’information celles qui diffusent de fausses nouvelles et qui déforment la
    réalité ? Quel est le rôle de la radio, en particulier de la radio publique
    internationale, dans votre vie en ces temps d’incertitude ?


    Vous avez
    été nombreux à nous envoyer vos contributions et nous vous en remercions
    vivement. A vous la parole dans un instant ! Et nous
    commençons par les auditeurs du Service français, et par notre écouteur
    français Serge Lenhard, France, qui
    dit et on cite Sur le Site Internet Radio France
    Internationale, il y a une rubrique très
    intéressante concernant l’Infotox sur la bande des Programmes. « STOP L’INFOX » Bien entendu certaines sur
    la guerre Ukraine Russie en font parties. Donc pour répondre à votre première
    question, ma première source d’information sur la guerre en Ukraine est la
    Radio. Déjà durant les dernières guerres Mondiales la population (informations)
    ainsi que les liaisons étaient relayées par ce type de transmission. A présent
    encore la Radio est à notre disposition en premier temps pour nous informer de
    cette actualité. Ces informations nous sont distribuées à n’importe quel
    endroit de notre présence, à n’importe quelle heure. Cette facilité d’écoute.
    Radio France info, France Inter. Au moins nous ne sommes pas entraînés par de
    fausses images. Ces images qui ne nous laissent pas le temps quelquefois de
    bien prendre conscience du sujet
    développé. Il y a aussi les Radios Internationales comme (entre autres)
    la vôtre si proche de ce conflit. Ou les informations pour moi sont d’un grand
    intérêt. Il est certain (et je l’ai remarqué) que quelques fois ces
    informations diffusées par votre Radio complètent celles de France. Dans ce cas
    j’y prête un peu plus d’attention.
    Donc pour en arriver à la dernière
    question, vous avez bien compris que pour moi la radio a toujours joué un rôle
    important dans ma vie. Ce qui ne m’empêche pas, lorsque je suis chez moi de
    survoler le sujet sur le Net. Voilà, j’ai essayé de répondre de mon mieux à la
    façon de voir les choses sur cette guerre. Le plus grave, c’est que la question
    reste posée…ça va durer encore combien de temps ?



    Depuis
    l’Algérie, Naghmouchi Nouari
    écrit dès l’invasion de l’Ukraine par la
    Russie le 24 février 2022, les médias ont déployé d’importants moyens pour
    rendre compte de la guerre, lui accordant une couverture que certains jugent
    disproportionnée. L’Ukraine a vu aussi arriver un afflux de journalistes
    indépendants, parfois mal préparés pour affronter les dangers du reportage de
    guerre. Mais au-delà du théâtre des opérations, la guerre se joue aussi sur le
    terrain de la désinformation et de la censure : tandis que l’Union européenne
    interdit la chaîne de télévisions russe RT et l’agence de presse Sputnik,
    provoquant un débat au sein des médias
    français, le pouvoir russe fait pression sur les derniers journaux russes
    indépendants et interdit certains médias et réseaux sociaux étrangers ; du côté
    de l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky a ordonné une « politique
    d’information uniforme ». Je n’aime pas la guerre il y a beaucoup de morts dans
    les deux cotés, l’ONU doit arrêter cette guerre immédiatement et tous les
    médias surtout radios parlent de cette guerre, j’écoute de temps en temps les
    informations sur cette guerre des radios disent la réalité d’autres non, avant
    c’est le covid et maintenant c’est la guerre d’Ukraine et demain ….



    Depuis la France, Paul Jamet
    précise dans un pays démocratique où la
    liberté de la presse est normalement garantie, les médias et les journalistes
    observent des principes déontologiques et éthiques. Cependant, il ne faut pas
    oublier que tous les journalistes sélectionnent, hiérarchisent et rédigent les
    informations qu’ils vont présenter par écrit, au micro ou devant les caméras.
    L’informateur choisit et met en forme une information à l’attention d’un public
    de lecteurs ou d’auditeurs. Et pour des auditeurs, au-delà des mots employés,
    l’intonation aura elle aussi son importance. Aussi, qu’il soit vrai ou faux, la
    formulation d’un propos influencera fortement la manière dont il sera perçu par
    ceux qui le reçoivent. Les rumeurs et fausses nouvelles ont toujours existé !
    Mais maintenant, avec les moyens de communications modernes, il est possible de
    répandre une information dans le monde entier en une fraction de seconde ; les
    « infox » se trouvent ainsi amplifiées d’une manière considérable. Le pouvoir
    de manipulation s’est démocratisé de manière incroyable. Des enquêtes révèlent
    que les jeunes générations délaissent de plus en plus les médias tels la presse
    écrite, les stations de radio et même de télévision pour les réseaux sociaux ;
    deux tiers des jeunes s’informent via les réseaux sociaux. Or les réseaux
    sociaux constituent d’excellents canaux de diffusion et d’amplification des
    « infox » sans oublier le fait que
    certains siphonnent insidieusement vos données personnelles !
    En réponse à vos questions – ou en d’autres occasions – j’ai toujours
    défendu l’existence et l’importance des radios internationales car, je le
    répète, elles apportent des éclairages différents sur l’actualité ce qui, de
    mon point de vue, est indispensable et aide à se faire un e idée plus précise
    de la réalité. Beaucoup d’autres aspects mériteraient d’être soulignés. Mais je
    voudrais mentionner un concept récent, encore flou pour certains, qui a
    engendré une expression nouvelle à savoir celle de l’ère « post-vérité ». Cette
    expression a été élue « mot de l’année 2016 » par le dictionnaire d’Oxford qui
    propose la définition suivante : « relatif à ou dénotant des circonstances dans
    lesquelles des faits objectifs ont moins d’influence sur la formation de
    l’opinion publique que les appels à l’émotion et à la croyance personnelle ». Le
    grand danger de la « post-vérité » c’est l’indifférence face à la distinction
    entre mensonge et vérité ; ainsi, la « post-vérité » est-elle devenue la vérité
    de tout totalitarisme.



    Notre
    auditeur français, Philippe Marsan, affirme
    à son tour que : ce choix sur l’actualité
    concernant la guerre en Ukraine permet de mieux réfléchir à ce que demeure le
    rôle de la diffusion de l’information par les médias, notamment la Radio et la
    presse écrite ; merci à vous chers Amis de RRI pour cette sélection et ce sujet
    fort passionnant dans cette actualité instable et « brulante » !
    S’il on revient au début du XXe
    siècle, l’information était diffusée essentiellement par la presse écrite, des
    affiches et les différents journaux. Après la première guerre mondiale la
    transmission en télégraphie sans fil, la « TSF » va devenir progressivement la
    téléphonie sans fil, puis la radio diffusion. Dès la fin des années 20, les
    stations radio internationales apparaissent en Europe, en Amérique, en Afrique,
    etc… Lors de la deuxième guerre mondiale apparait un nouveau phénomène, « la
    guerre des Radios ». Ensuite ce fut la guerre froide, et l’on entendait là
    aussi des nouvelles différentes, selon si l’on captait Tirana, Pékin, Moscou,
    Varsovie, Washington, Paris, Londres, etc…
    Dès les années 70/80 puis 90 je
    devins un auditeur des ondes courtes. Pouvais-je analyser, choisir, distinguer,
    trier ce qui me paraissait la nouvelle la plus sensée et authentique. Ce
    n’était pas facile tant chacune des radios y donnait de « son cœur » !
    Vous parlez de vulnérabilité,
    c’est exact, une information bien présentée, narrée, paraissant de bonne fois
    peut induire en erreur. Sommes-nous plus vulnérables, certainement ! La
    vigilance, l’analyse, l’esprit critique sont nécessaires et obligés, cela va de
    soi. Dans cet univers bouleversé que peut être le rôle joué par une radio
    publique, privée ou autre ? En France, nous avons « Radio France » qui possède
    un certain nombre de chaines de radio. L’une d’entre elles présente à la fois
    des programmes « radio » et « télévision ». En peu de temps, on peut obtenir
    des informations résumées, ciblées, analysées par les rédactions. Cela peut
    orienter un avis, un choix en pensant toujours que ce qui est diffusé doit être
    objectif, clair, concis, précis, pragmatique. Radio Roumanie se place très bien
    dans cet univers. Ses journalistes de qualité nous permettent d’avoir une
    information bien présentée et commentée ; c’est bien et rassurant pour
    l’auditeur. Voilà ce que devrait penser l’auditeur averti en restant vigilant,
    prudent et circonspect. Vive la Radio !



    Les
    contributions de nos amis francophones se complètent par les propos de Christian Ghibaudo, de France, qui
    affirme : Eh oui, cette invasion de
    l’Ukraine, qui dure, nous a tous fait basculer dans l’incertitude. Quand cette
    guerre finira-t-elle, qui l’emportera? Les pays voisins comme la Roumanie, et aussi bien sur les autres en Europe jusqu’à
    la France bien sur, se demandent si cette agression va aussi les toucher
    physiquement ? Économiquement c’est déjà fait, malheureusement. Mais les plus gravement touchés sont les
    civils ukrainiens qui sont les premières victimes et aussi les militaires des deux
    côtés…
    Alors en ce qui concerne mes
    sources d’informations, au départ j’ai beaucoup écouté les chaines infos françaises
    et aussi des médias étrangers comme Radio Roumanie Internationale. Mais dés que la chaine RT a été interdite en
    Europe, j’ai immédiatement pensé que les autorités européennes avaient pris
    position en faveur de l’Ukraine et que la Russie était devenue la bête noire du
    monde dit démocratique. Au fur et à mesure que la Guerre se poursuit, on
    s’aperçoit que les médias français sont devenus des spécialistes des Fake News.
    Les mensonges semblent bien venir des deux côtés russes et ukrainiens. Comment
    croire les médias français après tous les mensonges et manipulations que nous
    avons eu pendant la pandémie de Covid ? Pour moi, le résultat est que je ne
    m’intéresse maintenant plus du tout à cette guerre. Ma conclusion est que les
    deux dirigeants sont responsables de cette tragédie. Les ukrainiens subissent la terreur et la
    mort, et les russes opposés à la politique de Poutine subissent aussi de
    s
    difficultés de vie. Et pour moi, c’est cela le plus important. Il faut être solidaire au malheur des
    ukrainiens…

    Robert Essoh
    du Cameroun, s’informe lui de plusieurs sources et trie les informations, afin
    d’éviter les fake-news:




    La guerre en
    Ukraine dont j’ai appris le début par la radio nationale puis par la
    télévision locales qui rediffusaient les informations de cette
    guerre que nous regrettons tous. Il y a aussi la presse écrite locale, les
    radios étrangères telles RRI, BBC, RFI, DW…qui traitaient de ce triste
    sujet. Pour éviter des infox sur cette guerre, j’écoute et lis plusieurs
    sources d’informations à propos et ensuite j’en fais une synthèse ;
    car faute de le faire, je risque surement d’être victime de la désinformation. Je trie mes sources d’informations dépourvues
    de fake-news. En cette journée de l’auditeur de RRI édition de 2022,
    radio publique internationale, média par excellence de l’immédiat ayant pour rôle
    ; former, éduquer, divertir ne saurait se dérober de sa mission envers ses
    nombreux auditeurs. Longue vie à la RRI !!!


    Eviter les
    réseaux sociaux, c’est la stratégie de
    Maguy Roy de France contre les fausses
    nouvelles. Voici ses autres manières de faire la différence entre des bonnes et
    les fausses informations.






    De la « guerre des ondes » durant la Deuxième Guerre mondiale, nous sommes passés aujourd’hui à « l’infoguerre », la guerre de l’information et de la désinformation.En ces temps inquiétants, mes sources quotidiennes d’informations sont multiples : radios, télévision, internet, presse écrite… pour tenter d’avoir des informations « exactes » sur les faits, les évènements, pour débusquer les informations fallacieuses mais vraisemblables : les « infox » (mot-valise formé à partir d’ information et intoxication qui a « heureusement » remplacé l’anglicisme « fake-news »).On peut se sentir vulnérable, angoissé, face à la désinformation mais des moyens existent pour essayer de s’en prémunir. Il faut être vigilant pour démêler le vrai du faux, la manipulation des sources, des textes et des images truquées ; rester prudent face au flux incessant d’informations, d’analyses d’experts en tous genres qui s’expriment dans les médias (ce que certains nomment « l’infobésité »). Il est nécessaire de connaître le contexte géopolitique, de croiser les sources de médias fiables qui diffusent des informations différentes selon leur localisation et les publics visés, d’apprendre à décrypter l’actualité d’où l’importance de l’éducation aux médias, dès le plus jeune âge.En conséquence, j’évite les réseaux sociaux qui diffusent trop souvent des informations non vérifiées, des rumeurs, où l’émotion prend le pas sur la raison et la véracité des faits. Je délaisse également les chaînes d’informations en continu qui donnent souvent l’impression d’entendre les mêmes choses, et finalement de ne rien avoir entendu d’utile pour comprendre le monde et prendre des décisions. Or, cela devrait être le rôle de l’information.Les radios publiques internationales jouent un rôle primordial, de par leur proximité avec les auditeurs partout dans le monde, leur charte déontologique qui impose « la vérification systématique des faits » (le « fact-checking »), la recherche d’informations aux sources fiables, la rédaction d’un éditorial, d’articles pour tout public qui garantissent avant publication, l’objectivité et la libre expression démocratique, tout en affichant leur indépendance, autant que leurs capacités d’investigation …exception faite des radios de pays totalitaires soumises au régime politique en place et à sa propagande.Tous les jours, j’écoute ou je consulte sur internet, les informations de plusieurs radios internationales francophones (dont RRI que j’apprécie beaucoup… jusqu’au bulletin météo !) car elles décryptent l’actualité avec les points de vue de chaque pays et diffusent une information de qualité, fiable et indépendante, ce qui permet de mieux comprendre les enjeux du monde actuel et de se forger sa propre opinion.




    C’était la Journée de l’Auditeur 2022. Merci de votre présence et de votre
    participation!

  • Ukraine – dernières évolutions

    Ukraine – dernières évolutions

    Les forces de défense ukrainiennes ont pris des mesures spéciales pour renforcer la sécurité et la protection à la frontière avec la République de Moldova, dans sa partie transnistrienne, a annoncé le porte-parole du Service national de frontière de l’Ukraine. Il a précisé que les postes-frontières de la section transnistrienne, comme ceux de la frontière avec le Belarus et la Russie, demeuraient fermés, conformément à la décision du gouvernement de Kiev. Sur le terrain, la Russie a poursuivi ses attaques, visant le contrôle total des régions de l’est de l’Ukraine de Donetsk et de Lougansk et la création d’un couloir terrestre vers la Crimée, informe l’Etat major des Forces armées ukrainiennes. L’armée russe continue de bloquer les militaires ukrainiens dans la ville-port de Marioupol, dans la zone de l’usine Azovstal. Moscou a également accru le nombre de drones envoyés dans la région d’Odessa pour des opérations de reconnaissance aérienne. Les responsables locaux affirment que les Russes mènent des opérations psychologiques spéciales dans la région, essayant de générer la panique parmi la population civile, en lançant de fausses nouvelles et des infox.

  • 28/04/2022 (mise à jour)

    28/04/2022 (mise à jour)

    Transnistrie — Le ministère de la défense de Roumanie précise qu’actuellement l’armée roumaine n’a pas de militaires déployés en République de Moldova, pour participer à des exercices communs ou autres. Ces précisions interviennent alors qu’une publication de langue russe avait distribué de fausses informations, selon lesquelles la Roumanie envisageait d’attaquer la Transnistrie avec l’appui de l’OTAN, afin de pouvoir annexer la République de Moldova. Elle soulignait que des militaires roumains avaient déjà été déployés sur le territoire de la République de Moldova. Les infox propagées par les médias russes interviennent après la série d’attaques dont les auteurs restent inconnus, lancées ces derniers jours en Transnistrie, région séparatiste russophone dans l’est de la République de Moldova.



    Réfugiés — Le nombre des ressortissants ukrainiens entrés en Roumanie a augmenté mercredi de 30 % par rapport au jour précédent, fait savoir un communiqué de l’Inspection générale de la Police aux frontières roumaine. Au cours des dernières 24 heures, 8 635 citoyens ukrainiens sont passés par les postes-frontières roumains depuis l’Ukraine et la République de Moldova. Depuis le déclenchement de cette crise il y a plus de deux mois, plus de 800 mille ukrainiens sont entrés en Roumanie. Par ailleurs, l’Agence des nations unies pour les réfugiés a affirmé dans une conférence à Genève que plus de 8 millions d’Ukrainiens pourraient fuir leur pays. Selon la porte-parole de l’agence onusienne, Shabia Mantoo, l’Agence et ses partenaires souhaitent recueillir quelque 1,85 milliards de dollars afin de pouvoir soutenir environ 8,3 millions de réfugiés en Hongrie, République de Moldova, Pologne, Roumanie et Slovaquie ainsi que dans d’autres Etats de la région, y compris le Belarus, la Bulgarie et la République tchèque.



    Armée — Des cérémonies militaires, des expositions, des concerts et des compétitions sportives ont lieu dans toutes les garnisons de Roumanie pour célébrer la Journée des Forces terrestres. Leur patron spirituel est Saint Georges. A Bucarest, des responsables de l’Etat, des militaires actifs et en réserve, des attachés étrangers et militaires des Etats alliés ont pris part à une cérémonie militaire et religieuse. Le chef de l’Etat major de la Défense, le général Daniel Petrescu, a souligné que la Roumanie devait rester un important fournisseur de sécurité et de stabilité dans la région, tant du point de vue des capacités défensives nationales que dans le format euro-atlantique.



    Déclaration — Les autorités ukrainiennes considèrent l’avenir avec optimisme, en dépit de la situation difficile dans laquelle se trouve le pays, a déclaré le président du Sénat roumain, Florin Cîţu, à son retour de Kiev. Il a pris part au premier congrès des pouvoirs locaux, qui a eu lieu après le déclenchement de l’invasion russe. Il a précisé que la réunion à laquelle il a été présent avait visé principalement la reconstruction de l’Ukraine après les dégâts dévastateurs qu’elle a subis. L’Ukraine a besoin d’être soutenue en matière de reconstruction et il est clair qu’ils ont besoin d’être appuyés pour se défendre, a encore indiqué le président du Sénat roumain.



    Covid — Près de 1 150 nouveaux cas d’infection au virus SARS-CoV-2 ont été recensés jeudi en Roumanie. Les autorités ont également rapporté 15 décès. 1 200 malades sont actuellement hospitalisés, dont 193 en réanimation. Entre temps, sur le fond de la baisse de l’intérêt de la population pour l’immunisation, les centres de vaccination à travers le pays fermeront ces jours-ci. Ceux qui souhaitent se faire vacciner pourront le faire à partir du mois prochain dans les cabinets des médecins traitants.



    Culture — L’Institut français de Roumanie et Europavox organisent, les 4 et 5 mai, l’événement What’s Next for European music? — deux journées de discussions, d’ateliers et de tables rondes centrées sur les politiques culturelles européennes dans un contexte en perpétuel changement, et leur impact sur la mobilité des artistes en Europe. Les rencontres s’adressent aux professionnels du domaine culturel et auront lieu à l’Institut français à l’occasion de la première édition du Festival Europavox Bucarest, cofinancé par la Commission européenne. Les 4 et 5 mai, au Festival Europavox, six artistes de six pays d’Europe donneront un concert au Control Club de Bucarest. L’artiste d’origine suisse Sophie Hunger, les art-rockeurs anglais Snapped Ankles et les artistes émergents Emilie Zoé (Suisse), Lewsberg (Pays-Bas), Jesse Markin (Finlande) et David Walters (France) enchanteront le public aux côtés des groupes roumains Zimbru et Balkan Taksim. Les billets sont disponibles sur Eventbook.ro.



    Rugby — La sélection nationale de rugby de la Roumanie a obtenu la qualification directe à la Coupe du monde 2023 de France suite au fait que l’Espagne a été disqualifiée pour avoir utilisé un joueur non éligible dans deux matchs du Championnat d’Europe de rugby 2021-2022. L’organisme de direction de ce sport avait ouvert une enquête suite à une plainte déposée par la Roumanie, après qu’elle eût terminé 3e. Rappelons que la Roumanie avait raté elle aussi la qualification à une Coupe du monde, en 2019, pour la même raison.



    Tennis — La Roumaine Simona Halep a vaincu la Chinoise Shuai Zhang en deux sets, au premier tour du tournoi de tennis de Madrid. En revanche, Sorana Cîrstea s’est inclinée devant l’Espagnole Nuria Parrizas Diaz, et irina Begu a cédé devant Belinda Bencic de Suisse. L’Open de Madrid a lieu du 28 avril au 7 mai. Simona Halep a gagné les éditions de 2016 et 2017.

  • Infox ou vidéotox …

    Infox ou vidéotox …


    Sortie en 2017, la technologie Deepfakes (vidéotox) gagne du terrain. Cette technique de synthèse multimédia reposant sur l’intelligence artificielle peut en effet créer des photos convaincantes, bien que complètement fictives, et tout cela à partir de rien. Elle peut y insérer aussi du son, pour créer des « clones vocaux » de personnalités publiques : des skins vocaux, utilisés dans diverses escroqueries, par exemple. Ou elle peut encore produire des images vidéo, dans lesquelles des personnalités apparaissent dans des poses plus ou moins compromettantes, tout en étant parfaitement fausses.



    Très brièvement, le terme fait référence à une technique de synthèse d’images et de son pour créer du contenu. Il est notoire le canular suite auquel la filiale britannique d’une société allemande du secteur de l’énergie a fait virer sur un compte bancaire hongrois environ 200 000 livres, suite à un appel téléphonique au cours duquel un fraudeur a imité la voix du PDG allemand. Un autre faux célèbre a eu au premier plan l’entrepreneur Elon Musk, une vidéo dans laquelle il annonçait que Tesla commencerait à produire des voitures volantes. Un cas d’école pour l’étendue des dégâts que la technologie des infox vidéo risque de produire. Bien entendu, dans certains cas, la technologie des trucages vidéo élaborés peut être amusante – vous pouvez ainsi insérer votre image pour devenir un personnage d’un film d’animation, par exemple – ou utile, comme c’est le cas avec le musée Dalí en Floride, qui, en utilisant une technologie avancée de changement de visage, « ramène à la vie le maître du surréalisme », qui présente son art en personne, et se prend en selfie avec les visiteurs.



    Au-delà du côté drôle ou pratique cependant, demeure la menace qui fait peser sur le monde l’utilisation malveillante de ladite technologie. Beaucoup de vidéos obtenues par ce truchement, des vidéos à caractère pornographique, font ainsi apparaître, à l’aide de divers algorithmes, des actrices célèbres à la place des protagonistes réelles. Mais les experts affirment que les fausses vidéos obtenues à l’aide de la technologie Deepfake, peuvent piéger monsieur et madame Tout-le-Monde, sans aucune distinction et sans que l’indélicat producteur dispose d’une qualification quelconque. Relativement nouveau, le trucage vidéo hyper-réaliste est très rapidement devenu un véritable défi posé par les nouvelles technologies, une infox beaucoup plus élaborée et crédible, en quelque sorte une continuation prévisible et un perfectionnement de l’infox, au rythme de l’évolution de l’intelligence artificielle.



    Et si l’infox n’est pas en soi un fait social nouveau, les nouvelles technologies augmentent son degré de crédibilité et sa vitesse de propagation d’une manière qui devient inquiétante, comme l’affirme Dragoș Stanca, entrepreneur dans le domaine du numérique, de la technologie, du marketing et des médias, actuellement président du Bureau d’audit transmédia roumain (le BRAT).



    Invité sur les ondes de Radio Roumanie, Dragoș Stanca n’a de cesse de prôner l’importance de l’information fiable dans l’environnement numérique et au-delà, et d’attirer également l’attention sur le danger de la course à l’audimat. Un audimat qui, pour autant qu’il constitue le seul critère pour mesurer la fiabilité du contenu et pour récompenser financièrement les médias qui l’obtient, risque de nous mener droit dans le mur.



    Dragos Stanca : « Le média digital en particulier, les médias en général sont jaugées en fonction de plusieurs critères. Le contenu fiable, le contenu audité à l’aune de la déontologie et dans le respect des règles, c’est le contenu qui mérite d’atteindre les auditeurs, les lecteurs, et cette bataille est extrêmement importante. Il faudrait remettre à l’agenda, débattre autour de ces sujets, parce que je crains que l’on se trouve dans une situation où le public ne comprend plus clairement ce que signifie vraiment une nouvelle, qui a le droit de la produire et de la diffuser, qu’est-ce que la vérité, qu’est-ce que le mensonge, qu’est-ce que la manipulation, or il s’agit là des questions essentielles pour l’industrie des médias. »



    Récemment, l’assemblée générale du BRAT avait approuvé le lancement d’un projet dont l’auteur est Dragoș Stanca : la publicité responsable, soit la publicité qui n’investit que dans les médias fiables. Un projet censé entamer une discussion constructive, à savoir quels sont les moyens et les méthodologies qui s’élèvent au-delà de tout soupçon, qui soient épargnés par les risques de manipulation, et qui pourraient nous aider à faire le ménage dans cet écosystème des médias, explique Dragoș Stanca au micro de Radio Roumanie : « Comme nous veillons à éduquer nos enfants à ne traverser la rue que lorsque le feu est vert, à s’assurer en regardant à gauche, à droite et ainsi de suite, il nous faut commencer à apprendre à nous protéger des dangers qui pullulent dans l’espace médiatique. Malheureusement, la vérité, tant au sein du monde numérique que dans l’audiovisuel, commence à devenir optionnelle. Et il est de plus en plus évident que dans l’état actuel des choses, l’écosystème des médias n’est régulé que par des métriques exclusivement quantitatives. Et tant que cette pratique se poursuivra, la vérité risque de se faire de plus en plus rare. (…) Il s’agit d’un sujet vaste, compliqué, délicat, mais il nous faut l’aborder de front. Voyez-vous, à l’époque où l’automobile était apparue, il n’y avait pas de règles de circulation, et beaucoup de gens sont morts jusqu’à ce que l’on comprenne qu’imposer des règles était indispensable. Ces règles nous paraissent maintenant aller de soi, mais ce ne fut pas le cas à l’époque. Il faudrait transposer la même logique dans tous les domaines nouveaux, dans le domaine numérique, il nous faut trouver, convenir et imposer des règles face à ce genre de phénomène. (…) L’on est face à des vagues déferlantes en matière de pollution de la réalité, de l’information, et ce phénomène de vidéotox, c’est-à-dire la génération synthétique d’une réalité fausse et qui a toutes les apparences de la vérité, et qui est prise pour de l’argent comptant par son public, tout cela est dangereux et rend les choses invivables. Face à cela, tout comme nous apprenons aux enfants à ne pas se coincer les doigts à l’encoignure des portes, nous devons également leur apprendre à se protéger en ligne des personnes qui veulent leur soutirer des informations personnelles, voler les détails de leur carte de crédit, des personnes qui veulent nous compliquer la vie, nous désinformer. Il faut que tout le monde apprenne ce que c’est et comment fonctionne un piège à clics, un clickbait en anglais, qu’est-ce qu’une infox, comment l’identifier, comment faire une recherche d’image, pour savoir si la photo que vous voyez quelque part a été prise pour de vrai, ou n’est qu’une manipulation, une image inventée, pour savoir si la photo n’avait jamais été publiée auparavant ou si elle provient d’un tout autre contexte, décrivant une autre réalité que celle présentée. »



    Certains de ces thèmes devraient, selon Dragos Stanca, intégrer le programme scolaire, et constituer tout le moins des sujets de préoccupation dans le monde de l’éducation. (Trad. Ionut Jugureanu)




  • L’infox comme technique de manipulation

    L’infox comme technique de manipulation

    Même si le contenu et
    l’apparence des infox prennent souvent la forme des véritables nouvelles de
    presse, les informations qu’elles contiennent s’avèrent être entièrement ou partiellement
    fausses. Il s’agit de fake news, ou infox, une technique de désinformation, voire
    parfois, dans certains cas, de manipulation, de plus en plus utilisée, ce qui fait que le phénomène retient de
    plus en plus l’attention de la communauté scientifique. Car ces infox peuvent
    se propager rapidement, notamment en ligne, ce qui les rend plus périlleuses, d’autant
    que pour le public non averti, ces fausses nouvelles se confondent, à s’y
    méprendre, aux vraies, comme l’explique au micro de Radio Roumanie l’expert en
    communication Bogdan Oprea, auteur d’un article sur les infox et la
    désinformation en ligne.






    Bogdan Oprea :
    « On n’a pas toujours à faire à un public avisé, ce public n’est pas
    toujours en mesure de comprendre que tout ce qui a les apparences d’une
    nouvelle ne constitue pas forcément un contenu respectueux de toutes les
    rigueurs qui ont cours dans le monde journalistique. Pourtant, le grand public
    commence à comprendre de plus en plus de quoi il retourne. Les infox, c’est
    tout simplement une technique de désinformation, qui recouvre plusieurs
    réalités, dont deux sont significatives : la désinformation intentionnelle et
    la désinformation non intentionnelle. En anglais, vous trouverez deux concepts
    distincts, censés faire la différence entre la désinformation intentionnelle,
    et dont l’intention première est de désinformer donc, et celle faite par erreur,
    que l’on pourrait assimiler à l’erreur journalistique. L’on peut encore parler
    de désinformation lorsqu’on transmet une information vraie, mais qui n’est pas vouée
    à être rendue publique, car relevant, par exemple, de la vie privée d’une
    personne, et le fait de l’ébruiter est sous-tendu donc par l’intention de nuire.
    On peut alors parler de « fuites ». Vous vous rappelez le scandale des
    courriels professionnels d’Hillary Clinton, secrétaire d’État des Etats-Unis à
    l’époque, des courriels qui n’avaient pas vocation à être rendus publics. Ou
    encore les fuites qui visaient le président Macron. Il s’agit donc d’informations
    ébruitées qui, en devenant publiques, nuisent aux sujets qu’elles visent. Il
    s’agit là des formes les plus courantes que prend la désinformation en ligne. Mais
    en sus de ces formes de désinformation, notons la manipulation, à la mode aussi
    bien en ligne que dans la vie réelle. Quant aux techniques de manipulation, parlons-en !
    »







    L’expert en
    communication Bogdan Oprea souligne qu’il existe un marché pour les infox, tout
    comme il existe un marché pour les faux « like » ou pour les fausses signatures
    des pétitions en ligne. Si vous voulez acheter des signatures, une simple
    vérification sur un moteur de recherche vous dénichera rapidement des
    entreprises prêtes à vous vendre toutes les signatures dont vous aurez besoin. Au
    succès fulgurant des nouvelles fabriquées de toutes pièces contribue le fait
    que leur élaboration joue énormément sur la corde émotionnelle. L’écosystème
    informationnel actuel n’a pas été créé dans un but de désinformer, seulement la
    structure des interactions spécifiques aux plateformes sociales favorise
    l’impact des réponses émotionnelles. Ainsi des modèles de personnalité prédictifs
    peuvent-ils être créés, permettant d’identifier des options électorales par
    exemple, et d’influencer le comportement aux urnes, à coups d’infox. C’est que
    l’on craint pour l’avenir, c’est que, plus que les idées des candidats, la
    différence entre les choix des électeurs trouve son origine dans le degré de
    précision des profils psychométriques de l’électorat et du niveau d’élaboration
    des infox, autrement dit que la compétition informationnelle, où l’intelligence
    artificielle détient un rôle prépondérant, l’emporte sur la démocratie.






    Mais qui a donc intérêt
    à produire des infox ? Bogdan Oprea répond : « Souvent, les fausses
    nouvelles ne sont produites que pour que leur auteur obtienne un trafic
    considérable sur son site, sur sa page ou sur son poste. C’est la chasse aux
    « cliques », d’où ces titres spectaculaires. Si l’on clique dessus,
    c’est enregistré comme un affichage, et le trafic sera comptabilisé dans la
    publicité et les revenus que produisent les pages du web. Beaucoup de gens, qu’il
    s’agisse des individus ou des entreprises, créent des groupes d’intérêt et produisent
    de l’infox tout simplement pour gagner de l’argent, grâce à la publicité. Mais
    dans les cas les plus graves, il s’agit d’intérêts supérieurs, de natures politique,
    géopolitique, des agences qui tentent de manipuler d’une manière ou d’une autre
    les masses, de peser sur la manière dont celles-ci se positionnent sur certains
    sujets, voire, dans certains cas, pour déstabiliser les sociétés démocratiques.
    Et, parfois, ils y parviennent, on l’a vu. Les préjudices sont énormes dans ce
    cas. Prenez la campagne pour le Brexit, où l’on a pu voir comment les infox et
    les campagnes de désinformation ont débouché sur des manifestations de rue et
    des pertes de vies humaines. Les effets des infox peuvent être terribles. Et derrière
    tout cela, l’on trouve toutes sortes de groupes d’intérêt. Pour que cela ne se
    reproduise plus, nous devons déjà comprendre le danger, et nous prémunir des
    anticorps dont nous avons besoin, pour pouvoir distinguer une vraie nouvelle
    d’une fausse ».







    Mais comment
    arriverait-on à faire cela ? Tout d’abord, il est important de puiser dans
    les sources sûres, dans les sources d’informations traditionnelles, celles qui
    se sont avérées fiables au fil du temps. Ensuite, la pensée critique est un
    antidote contre les fausses nouvelles, ajoute Bogdan Oprea, celui pour qui les
    réseaux sociaux, les créateurs méconnus de contenu inclassable, l’explosion de
    fausses nouvelles et la désinformation qui traversent l’écosystème de
    l’information sont des défis que la presse traditionnelle doit pouvoir affronter,
    en évoluant. (Trad Ionuţ Jugureanu)

  • Education aux médias pour les adolescents

    Education aux médias pour les adolescents

    Certaines crédibles, d’autres non. Le terme de « fake news », ou infox, fait déjà partie de notre vocabulaire, qu’il soit correctement compris ou pas. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de savoir faire la différence entre la vérité et le mensonge, entre une information vraie et une autre mensongère, rédigée pour désinformer. Le contexte de la pandémie ne fait qu’accentuer ce besoin. Centrul de Jurnalism Independent (Le Centre de journalisme indépendant) est une ONG roumaine qui se donne pour mission d’apprendre aux jeunes comment gérer l’information trouvée sur Internet. Sa directrice, Cristina Lupu, nous présente plusieurs projets censés éduquer les jeunes générations à l’utilisation des médias : « Nous organisons des cours d’éducation aux médias depuis notre création, en 1994. Mais, au début, ce n’étaient pas forcément des cours ciblés sur les médias. C’est en 2017 que nous avons lancé le Programme d’éducation aux médias. C’est notre idée de renforcer le niveau d’autonomie et de pensée critique des jeunes. Ce programme comporte plusieurs activités. Nous travaillons avec les adolescents, soit directement, soit en invitant des experts. Par exemple, nous avons organisé des rencontres au cours desquelles les adolescents ont pu poser des questions aux journalistes. Qui plus est, puisque nous souhaitons avoir une approche stratégique, on a décidé de travailler avec les enseignants aussi. Notre capacité d’accueillir les jeunes au Centre de journalisme indépendant ne sera jamais suffisante pour enclencher un changement à l’échelle nationale. C’est pourquoi nous avons voulu former des professeurs. On a commencé par les profs de langue et de littérature roumaine et on compte sur eux pour développer les compétences médias chez les jeunes. »

    Une fois formés par Le centre de journalisme indépendant, les enseignants incluent les informations sur les médias dans leurs classes de roumain. Comment cela se fait concrètement ? Réponse avec Cristina Lupu : « Cela est notamment possible en première et en 2e année de lycée, où le programme scolaire est beaucoup plus flexible et permet de travailler sur des contenus médias. Par exemple, en première année de lycée, lorsque l’on enseigne la théorie de la communication, on peut discuter du fonctionnement de celle-ci, de la construction des messages, qui ont tous un auteur et un but précis. Lors des leçons consacrées au texte juridique, on peut aborder des sujets tels la liberté d’expression ou encore la Constitution. Des leçons sur le texte journalistique figurent aussi dans le programme scolaire du lycée. A ce moment-là, on parle de la manière dont on rédige les nouvelles. S’ils passent par le processus de rédaction d’un texte journalistique, ils en connaîtront la structure. Et lorsqu’ils deviendront des consommateurs de nouvelles, ils sauront s’il manque quelque chose ou sur quels aspects émotionnels l’auteur à misé pour susciter une forte réaction de ses lecteurs, par exemple. »

    Mais quelles sont les informations qui intéressent les jeunes d’aujourd’hui ? Et où les trouvent-ils ? Cristina Lupu répond : « Même s’ils ne consomment pas de médias de la même manière que les adultes, les jeunes entrent en contact avec les informations véhiculées par la presse dans les discussions avec leurs professeurs, leurs amis ou leurs camarades de classe. Selon des études récentes, durant la pandémie, la désinformation a gagné beaucoup de terrain sur Instagram, plus que sur Facebook, par exemple. Or, Instagram est un réseau destiné surtout aux jeunes. Sans doute, il faut tenir compte de nombreux éléments à tout moment. En même temps, bien que les intérêts principaux des adolescents tournent autour des films et de la musique, ils s’intéressent vivement aussi à d’autres sujets, notamment les lycéens. Ils veulent connaître ce qui se passe dans l’éducation, des choses liées à l’emploi et aux éventuels jobs, à la vaccination aussi dans le contexte de la pandémie. A notre avis, il faudrait qu’il y ait davantage d’information écrite d’une manière qui attire les jeunes, avant de dire que les adolescents ne consomment pas de l’information. »

    Sans doute, il faut nuancer notre perception des jeunes. En même temps, l’éducation aux médias doit être accessible aux enfants des milieux défavorisés. Pour ce faire, le Centre de journalisme indépendant collabore depuis longtemps déjà avec UNICEF Roumanie, comme nous le dit Despina Andrei, son manager de communication et de collecte de fonds : « A notre avis, le besoin d’éducation aux médias n’est pas nouveau. Mais il est devenu encore plus évident cette dernière année, avec l’arrivée de la pandémie, puisque les jeunes et les enfants passent beaucoup plus de temps devant les écrans des ordinateurs et des tablettes. Cela les rend beaucoup plus vulnérables aux fausses informations, à la désinformation et à des phénomènes tels le harcèlement en ligne ou à d’autres types d’abus pratiqués sur Internet. Par conséquent, d’une part, nous voulons que les jeunes et les enfants puissent décodifier les messages qu’ils reçoivent, qu’ils sachent tirer l’information de plusieurs sources, qu’ils ne tombent pas en proie aux fausses informations, qui ne font que se multiplier ces derniers temps. D’autre part, ils doivent savoir se protéger pour ne pas être humiliés et harcelés – des choses qui leur arrivent très facilement dans le milieu virtuel, surtout s’ils ne sont pas préparés ou s’ils ignorent qu’un tel phénomène peut leur arriver. »

    Récemment, le partenariat entre Le centre de journalisme indépendant et l’UNICEF s’est développé dans d’autres directions aussi. Le Conseil des enfants est venu les rejoindre, une structure créée par l’UNICEF il y a deux ans. Despina Andrei explique : « Nous sommes en permanente consultation avec le Conseil des enfants, qui est un organisme informel, créé par l’UNICEF par un projet démarré lorsque la Roumanie était présidente du Conseil de l’UE. Nous comptons aussi sur l’avis du Conseil national des élèves, qui est une structure formelle. On travaille avec ces deux organisations, l’une formelle, l’autre informelle, pour créer du matériel qui porte sur les besoins des enfants et qui réponde le mieux possible à leur besoin d’être informés correctement et de se protéger face aux fausses informations. Par ailleurs, aux côtés du Centre de journalisme indépendant nous avons créé un guide d’utilisation des médias, qui aide les enfants à acquérir des compétences, pour qu’ils puissent gérer l’avalanche d’informations rencontrées sur la Toile et s’informer de sources crédibles. Nous aimerions que les jeunes avec lesquels nous travaillons deviennent des agents du changement après de leurs copains. En fin de compte, nous pouvons nous adresser à un nombre limité de professeurs et d’élèves. L’important c’est que l’information que nous leur offrons devienne cette petite boule de neige que les autres continuent à rouler pour la faire passer à encore plus de monde, de sorte que nous soyons tous mieux informés, d’ici quelques années.»

    Notons pour finir que ces rencontres des membres du Centre de journalisme indépendant avec des jeunes se déroulent actuellement en ligne. Une chose est sûre, pour se débrouiller dans le monde d’aujourd’hui, où les enfants ont très tôt accès à la Toile, mais aussi et surtout pour vivre dans le monde de demain, où la circulation de l’information n’aura plus de limites, il est important d’apprendre dès le plus jeune âge comment distinguer entre les vraies et les fausses informations. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les dangers des infox

    Les dangers des infox

    Parmi les nombreux bouleversements qu’il a provoqués dernièrement, le nouveau coronavirus teste aussi la capacité de résistance de la société face à l’infox. Et, en effet, dès le début de la pandémie, les autorités de tous bords n’ont eu de cesse d’avertir les populations sur les dangers du bombardement informationnel ou mieux, sur la vague des fausses informations qui ne manquera pas d’accompagner la pandémie. Derrière la masse de ces informations fallacieuses se cache une forêt d’intérêts des plus divers, depuis le soutien aux thèses des militants anti-vaccins jusqu’aux intérêts politiques, en passant par la discréditation de telle personnalité pour laisser la place à telle autre.



    Le phénomène, et il fallait s’y attendre, n’a fait que prendre de l’ampleur avec l’essor des plateformes digitales. Ce qu’il faut souligner, c’est que l’infox ne désigne pas juste une nouvelle erronée, loin s’en faut. Et que la désinformation digitale n’a rien à voir avec le journalisme, comme l’explique sur les ondes de Radio Roumanie le professeur des universités Alina Bârgăoanu, experte au sein du Groupe de haut niveau pour la lutte contre les infox et la désinformation, groupe d’experts nouvellement constitué par la Commission européenne. Car l’écosystème de la communication, de l’information, a été profondément bouleversé ces dernières années, la digitalisation rampante disloquant le système des médias établis, relégués au rang des victimes collatérales par l’ascension fulgurante des plateformes digitales.



    Alina Bârgăoanu : « Utiliser le terme anglais de fake news prête à confusion. Car ce terme présuppose l’existence d’une frontière entre le vrai et le faux, alors qu’il ne s’agit pas de cela. La désinformation en ligne n’est pas nécessairement, ou n’est pas seulement, en rupture de ban avec la vérité. Il s’agit d’une fraude, car elle utilise à notre insu notre profil personnel, nos données personnelles, la désinformation nous prend pour cible en utilisant les infos qui nous concernent, dénichées sur les plateformes numériques. »



    Le danger consiste en cette manipulation à grande échelle, rendue possible par l’utilisation des algorithmes, les infox étant construites et lancées en prenant en compte nos centres d’intérêt et notre comportement, mis en évidence sur les plateformes digitales. A partir de là, les choses deviennent plutôt claires. Parce qu’il devient bien plus facile d’influer sur les opinions d’une personne que l’on connaît bien, puis de la faire résonner, voire devenir par la suite la caisse de résonnance des théories qui ne font que conforter ses propres angoisses et idées reçues. Dans cette équation, le couple Facebook/Google joue un rôle de premier plan, de par la quantité de données qu’il s’avère capable de récolter auprès des utilisateurs de ses services, mais aussi par sa capacité à disséminer une info à grande vitesse et en ciblant un nombre impressionnant d’utilisateurs, dont il avait dessiné au préalable le profil.



    Des articles parus, émis par les services de sécurité israéliens, font état de leur capacité à estimer la disponibilité psychologique de certains à se faire sauter en l’air, en se basant juste sur des infos telles que le type et la quantité de chocolat que ces personnes consomment, assure Alina Bârgăoanu, dans sa tentative d’expliquer le phénomène des infox. Alina Bârgăoanu : « Infox ne se réfère pas à des nouvelles à proprement parler, ni à leur degré de vérité. Certes, les fausses nouvelles, cela existe et en fait partie, y compris du journalisme classique. L’on parle, dans ce dernier cas, d’erreurs ou encore de désinformation volontaire, mais l’infox s’adresse plus à nos affects, à nos émotions. Elles s’insinuent à travers les mèmes, les vidéos, les caricatures, les hashtags. L’on ne peut parler de quelque chose qui soit éminemment faux. Prenez un exemple : une info, qui peut être véridique au fond, devient une infox lorsqu’elle est amplifiée par les algorithmes, par les moteurs de recherche, entrant ainsi en compétition inégale avec une information tout aussi vraie, concurrente, mais qui demeure en revanche parfaitement inconnue du public. C’est ce que j’avais appelé la désinformation 2.0, pour souligner justement le caractère nouveau du phénomène, qui n’est rendu possible que par l’essor inimaginable des plateformes digitales, et qui n’a rien à voir avec le journalisme.



    Pourtant, en Roumanie, nous sommes trop souvent tentés d’assimiler l’infox à une fausse nouvelle, poursuit le professeur des universités Alina Bârgăoanu :« Je crois que la distinction suprême est à faire entre ce qui devient, disons, viral, et ce qui n’arrive pas à l’être. Entre ce qui est rendu par les moteurs de recherche, et ce qui n’arrive pas à l’être. Entre ce qui est promu par Facebook et ce qui ne l’est pas. Car il existe des mécanismes qui font que Google peut choisir de mettre votre nom en première place quand on le cherche sur son moteur de recherche – ou en 100e place. Par une simple manœuvre, quelqu’un devient tout d’un coup une personnalité – ou personne. Or, je crois que lorsque l’on aborde le phénomène ample de la désinformation digitale, il faut éviter de poser le problème dans les termes de cette dialectique du vrai et du faux. Il faut plutôt aborder les bouleversements introduits par les plateformes digitales au sein de l’écosystème d’information. »



    Pourtant, il n’est pas moins vrai que l’on retrouve souvent dans l’infox ce caractère alarmiste, une infusion d’informations qui interpellent et provoquent la révolte, qui génèrent des tensions, qui creusent des vulnérabilités, et qui mettent au final en danger des gens, des institutions, voire la cohésion sociale tout entière. Tout aussi inquiétant, c’est que l’infox poursuit son œuvre d’intox au profit de ses auteurs, alors même qu’elle est formellement démentie, même dans les faits. L’infox affecte profondément la capacité de jugement libre de ses victimes, sachant qu’un cerveau agressé en permanence devient vulnérable et sans défense face à la manipulation. Une manipulation devenue élément clé des guerres hybrides, et qui a donc forcément pour origine des acteurs étatiques. Des acteurs qui ne se privent pas le moins du monde de provoquer des changements au niveau du mental collectif, d’exciter le mécontentement, les sentiments de frustration, sinon la haine, pour arriver à leurs fins. Des fins qui risquent de se traduire par la montée en puissance des extrémismes, par l’essor des courants eurosceptiques et antioccidentaux, bouleversant de façon dramatique le paradigme géopolitique et de sécurité. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Face aux infox, la contre-attaque s’organise

    Face aux infox, la contre-attaque s’organise

    Entré dans le langage courant à loccasion des dernières élections présidentielles aux Etats-Unis, où lon a vu les républicains et les démocrates saccuser à tour de rôle demployer linfox pour mieux tromper lélectorat, le terme, désignant lutilisation à grande échelle des informations mensongères ou délibérément biaisées, semble gagner en amplitude, interpellant à la fois les autorités et les professionnels de linformation. Infox, fake news, informations fallacieuses ou désinformation, rien de nouveau sous le soleil pourtant. Cest néanmoins de par son amplitude que le phénomène inquiète. Le scandale de Cambridge Analytica, cette société accusée davoir manipulé nombre de comptes dutilisateurs Facebook pour influencer leurs options électorales, sérige en loccurrence en cas décole.

    Invitée au micro de Radio Roumanie, Andreea Gavrilă, lune des fondatrices du site rubrika.ro, soit le premier programme de Roumanie censé passer au crible les nouvelles en provenance des sources sûres, nous livre sa définition de linfox : « Définir cela comme de fausses nouvelles, ce nest pas tout à fait exact. Les fake news, des fois ce nest même pas de linformation, des fois ce nest pas tout à fait faux, car souvent il existe des éléments de vérité, il sagit donc plutôt des nouvelles partiellement fabriquées, il sagit de la désinformation ou du désordre informationnel. Je crois donc quil faut mettre en évidence quil ne sagit pas toujours dune information erronée à 100%, car dans une information que lon traite de fake, de fausse, il existe le plus souvent des éléments de vérité. »



    Vu le boom de la communication en ligne et de lutilisation des réseaux sociaux, linformation extraite de manière exclusive par ce biais découple le pouvoir nocif de linfox. Les ados surtout risquent de tomber plus facilement victimes de linfox. Selon une étude menée par Reuters Institute for the Study of Journalism, lon constate que pour Monsieur tout le monde le terme dinfox ratisse large. En effet, il y inclut, pêle-mêle, depuis les parodies, qui peuvent être considérées comme des infos contrefaites mais qui sont dénuées de toute intention malveillante, en passant par les nouvelles mal ficelées, à cause de la mauvaise maîtrise du domaine abordé par le journaliste qui les a confectionnées, aux nouvelles présentées avec un certain parti pris, à certaines formes de publicité et jusquaux informations complètement farfelues. Doù létude menée par Reuters Institute for the Study of Journalism, qui conclut que la définition de fake news ratisse tellement large quelle devient carrément inopérante. Et à Reuters Institute de proposer labandon du terme anglophone de fake news en faveur de celui de désinformation, qui présuppose lexistence dune volonté de tromper le public, une caractéristique dont le terme français dinfox rend mieux compte.

    Cette idée est partagée également par Ioana Avădani, directrice du Centre pour le Journalisme indépendant, de Bucarest : « Je suis en effet réticente à utiliser le terme de fake news. Car toutes les informations fausses ne sont pas pour autant des nouvelles, elles ne sont pas nécessairement produites par des journalistes. Le terme fake-news renvoie au terme de “news, de nouvelles, dinformations produites par des professionnels, des journalistes, des médias, ce qui est faux. »



    Mais comment peut-on se prémunir contre linfox ? En loccurrence, la pensée critique et léducation aux médias constituent sans doute des armes privilégiées. Chercher linformation dans des sources différentes, réagir, trouver des sources de confiance, éviter de sinformer en se servant exclusivement des sources disponibles en ligne, voilà quelques tuyaux. Et puis, pouvoir vérifier lidentité réelle des auteurs des informations fournies en ligne. Vérifier, par exemple, que le site en question dispose dune identité réelle, identifiable, dune adresse physique et dun numéro de téléphone, ajoute encore Ioana Avădani. Nous avons donc besoin dobserver une certaine hygiène informationnelle.

    Aussi, dans sa tentative davancer sur la question, le Centre pour le Journalisme indépendant conçoit-il depuis 25 ans des projets éducatifs destinés aux lycéens, pour que ces derniers comprennent le fonctionnement des médias. « Nous ne sommes que quelques associations à mener ce combat. Mais il nous semble essentiel davoir des gens avertis aux deux extrémités de la chaîne dinformation, dune part un système média soucieux de la déontologie professionnelle, et de lautre un public averti », conclut Ioana Avădani. En Roumanie, linfox fait rage surtout sur les réseaux sociaux et les médias en ligne, le gardien de laudiovisuel, le Conseil national de lAudiovisuel, limitant les dégâts dans le cas des médias classiques. (Trad. Ionuţ Jugureanu)