Tag: ingénierie

  • Wael Chebbi

    Wael Chebbi


    Wael Chebbi, Tunisien d’origine, avait suivi des cours d’ingénierie
    à l’Université polytechnique de Bucarest, avant d’avoir fondé le Comité des
    étudiants francophones Gaudeamus, dont il détient toujours la présidence
    honorifique. Après des études de maîtrise à la même université de Bucarest, il
    suit cette année un Master en Relations internationales et diplomatie à
    l’université Jean Moulin de Lyon. Francophone militant, ingénieur passionné,
    Wael Chebbi se distingue par-dessus tout pour son engagement civique. Homme de cœur
    et de conviction, on le retrouve impliqué dans l’organisation des dernières
    élections législatives et présidentielles dans son pays d’origine, mais aussi
    en Roumanie, à travers l’organisation estudiantine qu’il avait fondée, et
    l’aide apportée de diverses manières aux réfugiés ukrainiens depuis le début du
    conflit chez nos voisins. Mais pourquoi a-t-il jeté son dévolu sur la Roumanie
    et qu’a-t-il trouvé dans notre pays d’attrayant ? Wael Chebbi :


    « Bonjour,
    et merci déjà pour votre invitation. Ecoutez, je suis venu en Roumanie en 2014,
    pour suivre des études d’ingénieurie à la Faculté d’Ingénierie en langues
    étrangères de l’université Polytechnique de Bucarest. C’est là que j’avais
    décroché mon diplôme de licence en Electronique et télécommunications. Ce qui
    est certain, c’est que l’année 2014 représente un tournant dans ma vie
    personnelle, et professionnelle bien entendu. Il s’agit pour moi d’une aventure
    merveilleuse, dans l’un des plus beaux pays d’Europe, et du monde, si vous me
    le permettez ».


    Mais pourquoi la Roumanie, et pourquoi Bucarest ?


    « Il est
    vrai qu’au départ, je ne cherchais qu’une université européenne. C’était mon
    seul critère. Et la Roumanie venait de rejoindre l’Union européenne, c’était en
    2007. Je cherchais aussi de suivre des études d’ingénierie
    en français, car pour nous, Tunisiens, le français est une langue qui nous est
    proche. Et j’avais alors tout simplement cherché sur internet la meilleure
    université de Roumanie. Qu’elle n’a été ma joie de découvrir que l’université
    Polytechnique de Bucarest dispensait des cours en français, et qu’elle avait
    développé une filière qui m’intéressait tout particulièrement. Sachez
    d’ailleurs que la Roumanie accueille pas mal d’étudiants du Maghreb, tunisiens,
    marocains, algériens. Alors, bon, j’embarque, et me pose en Roumanie. Et là,
    patatras, je tombe de haut. Je suis d’emblée confronté à une autre langue, à
    une autre culture, et puis l’hiver, ça caille. Je n’y étais pas habitué, et je
    commence alors à douter. Mais c’est mon implication civique qui m’a aidé. Je
    commence à m’impliquer dans la vie estudiantine, à suivre ensuite aussi des
    stages en entreprise, et là je commence à me sentir chez moi, parmi les miens.
    Et la vie est plaisante en Roumanie, les gens, la nature, j’adore. Depuis lors,
    9 années sont passées, vous savez. En un coup de vent. »


    Vous vous sentez donc vraiment chez vous actuellement ici,
    en Roumanie, à Bucarest…


    « En effet, en effet. Pour moi la Roumanie c’est
    maintenant chez moi. Homesweet home. J’avais 20 ans à
    l’époque, j’en ai presque 30 actuellement. Un tiers de ma vie je l’ai passé
    ici. Alors, c’est un peu normal d’avoir ce sentiment. A la fin de mes études
    universitaires, mon prof m’avait dit : Maintenant vous n’êtes pas juste un
    ingénieur électronicien, vous êtes aussi l’ingénieur de votre destin. Et cela était
    vrai. La Roumanie peut sembler de premier abord difficile d’apprivoiser pour un
    étranger. Mais il s’agit aussi d’une terre d’opportunités. Certes, la France
    aussi présente plein d’opportunités, notamment pour les francophones, pour ceux
    qui parlent la langue, qui sont accoutumée à sa culture, et c’est un peu mon
    cas. D’ailleurs, lorsque j’avais jeté mon dévolu sur la Roumanie, j’aurais pu
    choisir d’aller étudier en Suisse. Mais j’avais désiré vivre une aventure,
    m’éloigner un peu de ce qui m’était familier. Et lorsque j’avais informé mes
    parents de mon choix, j’avais formulé les choses exactement ainsi : j’ai
    envie d’aller vivre dans un pays où aucun des miens n’y avait mis les pieds.
    C’est aussi simple que cela ».


    Et alors, aujourd’hui, en quels mots décrivez-vous à votre famille, à vos
    amis votre pays d’élection et d’adoption ?


    « A mes
    amis je leur dis que je suis Roumain de cœur. Je vous le disais, je me sens
    chez moi. J’ai des amis, j’ai ma famille ici. Après près de dix années passées
    ici, j’ai plus d’amis en Roumanie qu’en Tunisie. La Roumanie fait aujourd’hui
    partie de moi, et aussi de mes projets d’avenir. Vous savez, je me lance dans
    l’entrepreneuriat, et j’ai pas mal d’idées et de projets, et tous sont en lien
    avec la Roumanie. »


    Vous passez le plus clair de votre temps à Bucarest. Vous
    avez une fois écrit qu’il s’agit de la plus belle ville au monde. Qu’en est-il ?


    « En effet,
    Bucarest est une très belle ville. Et je dis cela pas juste pour la beauté
    architecturale de la vieille ville, mais en pensant aussi à ses habitants. Les
    Roumains sont peut-être le peuple le plus accueillant d’Europe. Il existe un
    sens de la famille, de l’amitié, toutes ces choses qui font sens ici. Lorsqu’on
    se trouve dans la rue et que l’on a besoin d’un coup de main, on fait appel à
    quelqu’un, et puis trois autres se pointent pour te proposer leur aide. Et
    c’est bien pour cela que je crois que la Roumanie soit probablement le plus
    beau pays au monde ».


    Malgré tout, est-ce qu’il y a des choses qui vous
    interpellent, qui ont le don de tempérer quelque peu votre enthousiasme ?


    « Certes,
    les choses peuvent toujours être améliorées, et cela où que ce soit. Et si je
    me permets de parler de certaines choses qui me dérangent, c’est parce que
    j’aime tant la Roumanie. Prenez, par exemple, le système de santé. J’avais pu
    suivre de près l’évolution des choses lors de la pandémie de Covid-19. Je crois
    que la Roumanie vaut un meilleur système public de santé, surtout que les
    médecins d’ici sont de véritables professionnels. Mais il y a des améliorations
    à apporter au sein du système. Ensuite, il manque toujours d’autoroutes. Un si
    beau pays mais tellement difficile d’accès. Je ne sais pas, si j’avais envie
    d’aller maintenant à Suceava par exemple, j’hésiterais de me lancer du coup. Or
    cette région de Suceava est d’une beauté à couper le souffle, c’est le paradis
    sur terre. Mais pour s’y rendre, ceci est une autre paire de manches. Ces
    quelques kilomètres d’autoroute en plus, cela ferait un grand changement. Pour
    le quotidien des Roumains, mais aussi pour tous les amoureux de la
    Roumanie. »(Trad Ionut Jugureanu)



  • Les frères Leonida

    Les frères Leonida

    Dimitrie Leonida est né en 1883 à Fălticeni, dans la Moldavie roumaine. Il fait des études dingénieur dans la célèbre Ecole polytechnique de Charlottenburg, en Allemagne, pour devenir ingénieur énergéticien, puis professeur à lEcole polytechnique de Bucarest. Rentré en Roumanie en 1908, Dimitrie Leonida se lance dans la conception de grands projets au bénéfice de la mairie de Bucarest. Il est chargé du nouveau réseau électrique, du réseau des tramways, et il conçoit même un projet de métropolitain pour Bucarest. Dimitrie Leonida se lance par ailleurs dans la conception, puis dans la construction dun canal navigable censé relier Bucarest au Danube et doter Bucarest dun port fluvial. Au-delà de ses grands projets dinfrastructures quil lance, spectaculaires pour lépoque, il enseigne aux Ecoles polytechniques de Bucarest, puis de Timisoara, mais également dans une école technique, censée former des électriciens et des mécaniciens, qui allait devenir une référence dans lenseignement technique roumain et dont il est le fondateur.



    Lingénieur Constantin Tudor a eu la chance de côtoyer la personnalité remarquable de lingénieur Dimitrie Leonida. Il dresse le portrait de ce dernier à loccasion dune interview réalisée en 2003 par le Centre dhistoire orale de Radio Roumanie. Ecoutons lingénieur Constantin Tudor remémorer Dimitrie Leonida : « Lingénieur Leonida avait à cœur de former des techniciens cultivés, capables, au sommet de leur art, des techniciens de pointe. Il a alors fondé cette école intitulée « Ecoles délectriciens et de mécaniciens de lingénieur Leonida », où il enseignait en personne, avec son épouse et deux autres professeurs de lEcole polytechnique. Ceux qui sortaient diplômés de son Ecole étaient recrutés de suite par nimporte quelle grande compagnie de lépoque : par la Société du gaz ou de lElectricité, ou encore par les Sociétés de chemin de fer. Il suffisait de montrer le diplôme obtenu dans cette école. Tous, cétait des modèles dans leur domaine de compétence. Un beau jour, lorsque notre programme délectrification venait de débuter, lingénieur Leonida mavait dit : « Mon petit gars, sache bien une chose : vue doù on part, la Roumanie ne peut envisager de bâtir son réseau électrique sans que lEtat ne sy implique, un peu à linstar de la Russie. »



    La sœur cadette de lingénieur Dimitrie Leonida, Elisa, née en 1887, a été lune des premières femmes ingénieur au monde. Elle suit les pas de son frère et va étudier en Allemagne, à lAcadémie royale technique de Berlin, devenant la première femme étudiante de cette Académie technique, puis ingénieur chimiste. Elle rédige des travaux sur la potabilité de leau, étudie divers minerais, des hydrocarbures, le charbon, les bituminés solides, les matériaux rocheux utilisés dans la construction, et mène aussi des recherches portant sur la préparation des minerais. Récemment, Google a célébré la personnalité dexception dElisa Leonida.Enfin, un autre des frères Leonida, Gheorghe, né, lui, en 1892, restera dans les livres dhistoire, non pas ceux de lhistoire de la technique, mais dans lhistoire de la sculpture. Il étudie les Beaux-arts à Bucarest et en Italie. Il se voit décerner dimportants prix, reçus dans les capitales française et italienne, pour ses œuvres. Faisant partie de léquipe de sculpteurs dirigée par le Français Paul Landowski, il est chargé de sculpter les traits du Christ de la célèbre œuvre élevée à Rio de Janeiro en 1931. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Un master double compétence ingénierie/management

    Un master double compétence ingénierie/management

    A l’heure actuelle en Roumanie, les ingénieurs sont les plus demandés sur le marché du travail. Grâce aux investissements faits par des entreprises étrangères, l’industrie roumaine est de nouveau un des plus importants contribuables au PIB national. Seul bémol, les jeunes spécialistes bien formés sont de plus en plus difficile à trouver en Roumanie. 44% des entreprises affirment avoir du mal à recruter des ingénieurs, selon une étude réalisée par la société de conseil Hay Group Roumanie qui affirme que ces professionnels ont une cote plus élevée que les informaticiens. Sur cette toile de fond, l’Université Polytechnique de Bucarest et l’école de management Audencia de Nantes se sont unies pour imaginer un programme de master double compétence ingénierie et management en Roumanie et en France. Détails tout de suite avec nos interlocuteurs : George Darie, recteur de l’Université Polytechnique de Bucarest, et Philippe Etesse, manager de la société de formation professionnelle Eurocoaching et initiateur de ce partenariat




  • Polymont, Menarom PEC

    Polymont, Menarom PEC

    Aujourd’hui nous parlons affaires industrielles, entre l’espace francophone et la Roumanie, dans les deux sens. La compagnie française Polymont, active dans l’ingénierie et la maintenance, est implantée en Roumanie depuis 2006 et connaît le succès ici. Si celle-ci a trouvé un terrain fertile dans ce pays, une société roumaine de grande tradition de Galaţi (est), Menarom PEC, qui travaille dans l’équipement mécanique, a des débouchés en France — et non seulement. Pour toutes les deux, l’adaptation aux besoins du client est le maître mot.