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  • Funky Citizens

    Funky Citizens

    Quelles sont leurs armes les plus redoutables ? Les initiatives ayant recours aux smart-technologies, lanalyse pertinente de données, la communication ainsi que léducation civique. Voilà comment se présentent certaines ONG roumaines, encourageant déjà depuis longtemps les citoyens désireux dun espace urbain plus cohérent à simpliquer davantage. Lobjectif étant que les habitants assument leur rôle de citoyens et mettent la main à la pâte afin daméliorer leur qualité de vie dans un espace commun.



    Elena Calistru, membre du Comité Economique et Social Européen (CESE), présidente et co-fondatrice de lorganisation, nous raconte comment lui est venue lidée de créer Funky Citizens :



    « En 2011, 2012 nous avons constaté quil manquait en Roumanie un mouvement ou une organisation permettant de rendre attractive la mobilisation citoyenne, surtout dans des activités plus complexes. Nous avons commencé par nous intéresser aux dépenses publiques, puis au budget national, que nous avons ensuite tenté de rendre compréhensibles pour les citoyens lambdas. Nous sommes partis du principe que tout le monde aimerait simpliquer davantage, mais que bien souvent les informations à notre disposition sont indigestes. Il est donc nécessaire dexpliquer certains fondamentaux : comment fonctionnent la législation et les institutions. Voilà comment est née Funky Citizens. »



    Nous avons demandé à Elena Calistru si elle avait facilement recruté des adeptes :


    « Evidemment, peu de personnes ont souhaité simpliquer au départ. Personne ne sattendait à voir se mobiliser des millions de citoyens prêts à passer au peigne fin les différents budgets communaux. Mais nous sommes intimement convaincus que notre implication, ainsi que les réactions observées depuis notre création jusquà aujourdhui, sont encourageantes. Je suis persuadée que les gens intéressés sont de plus en plus nombreux, aussi bien à léchelle locale que nationale. Le nombre de participants à nos activités, de donateurs, de lecteurs de nos analyses augmente constamment. »



    Comment peut-on simpliquer davantage ?


    « Souvent, la première étape consiste à sinformer. Je reconnais que cest un cliché, mais cest vrai. La connaissance, cest le pouvoir. Aujourdhui, laccès à linformation est très facile, tout est à portée de clic, et lon peut facilement savoir comment entrer en contact avec nos représentants parlementaires ou locaux. Mais le message que nous transmettons à nos citoyens est le suivant : sinformer est un sport qui se joue à plusieurs niveaux. Lidéal, cest den faire au moins 30 minutes tous les jours. Cela se traduit, pour notre activité, dans un premier temps par la vérification régulière des actions menées par la mairie, par le parlement, par le gouvernement, bref, se tenir informé. Et bien évidemment, aller voter. Ensuite, rappelons quil existe plusieurs façons de sy prendre, comme pour le sport. On peut faire un peu dexercice tous les jours, se déplacer à vélo etc. Pour nos citoyens, cela peut aussi consister à lancer une pétition lorsquun problème se présente ou encore à sadresser directement au parlement. Enfin, pour le 3e niveau, celui des professionnels du sport, il y a le marathon. Cela équivaut pour notre domaine à simpliquer dans une organisation, qui contesterait par exemple lutilisation du budget local. Cest un droit, en tant que citoyen. »



    Le nombre de participants au projet Funky Citizens varie, allant jusquà plusieurs milliers en période électorale, comme nous la expliqué notre interlocutrice. Elena Calistru nous raconte les initiatives les plus récentes :


    « Nous aurons deux défis à relever au cours des prochaines années. Le premier consiste à simpliquer encore davantage au niveau local. Nous avons déjà commencé lannée dernière, en allant au contact des communautés locales. Nous leur proposons des formations pour apprendre à élaborer un budget, pour simpliquer davantage en tant que citoyen, pour développer léducation civique, et nous travaillons main dans la main avec les journalistes partenaires. Le deuxième défi est lié à notre présence à Bruxelles, au sein du CESE et des autres comités et organisations. Funky Citizens œuvre depuis des années sur différents projets implantés en Europe centrale et de lEst. Je fais partie du Comité depuis lannée dernière, et je cherche à faire entendre la voix de plusieurs organisations roumaines dans les institutions européennes. »



    Lorsque lon évoque la question des fonds européens au niveau national ou local, et que lon analyse lefficacité des dépenses publiques en Roumanie, force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Labsence de mécanisme permettant détablir les besoins en développement sur le long terme, les priorités de financements accordées pour des raisons politiques et non factuelles, le gaspillage de largent public, la fraude et la mauvaise gestion administrative sont autant de raisons expliquant ces piètres performances.


    (Trad. Charlotte Fromenteaud)


  • Une ville plus propre et plus conviviale

    Une ville plus propre et plus conviviale


    De quelle manière pourrait-on cohabiter avec le nouveau coronavirus dans les mois à venir sans le propager autour de nous et quelle sera notre relation avec l’environnement ? Ce sont là des questions devenues très pressantes, surtout dans le cas des grandes agglomérations urbaines, telle la capitale roumaine, Bucarest. Il suffit de penser à l’avant-pandémie quand les moyens de transport urbain étaient archibondés et donc le risque d’infection était très grand. A cela s’ajoute le niveau très élevé de pollution qui s’est amplifié dernièrement, en déterminant la Cour européenne de justice à condamner la Roumanie pour non-respect des normes visant la qualité de l’air sur Bucarest. Une fois la pandémie déclarée, un autre aspect s’est fait jour dans les grandes villes roumaines : la mauvaise qualité de l’air, parallèlement aux conditions souvent précaires de logement qui rendent les habitants des grandes villes encore plus vulnérables devant les microbes.



    Du coup, afin de mieux nous protéger face aux maladies, il faudrait commencer par améliorer notre environnement actuel. La bonne nouvelle, c’est que de nombreuses organisations non gouvernementales se sont mobilisées pour améliorer la vie citadine et la rendre plus agréable, et surtout moins dangereuse pour la santé. Sur l’ensemble de toutes ces idées, certaines appartiennent à l’initiative civique Baza, regroupant des architectes urbanistes. Intitulé « La ville, un espace commun. Une série de règles post-COVID », le manifeste de BAZA se veut avant tout un prétexte pour un futur dialogue entre l’administration locale et les citoyens, précise Maria Duda.



    « La rue en tant qu’espace public devrait pouvoir se transformer, s’adapter et accomplir plus de rôles que ceux qu’elle avait jusqu’à présent. Dans notre manifeste, on a plaidé pour l’ouverture des jardins des institutions publiques et leur transformation en espaces verts communs, pour la suppression des clôtures et l’utilisation des terrains de sports des écoles par toute la communauté du quartier. On a également plaidé pour que certaines rues deviennent piétonnes. Et puis, une deuxième série de recommandations porte sur un allégement du transport en commun à travers la mise en place des services de type UBER et de covoiturage. On encourage également la marche à pied et l’utilisation du vélo en cas de distances plus longues et on plaide pour que les rues soient accessibles aux personnes ayant des problèmes de motricité. Enfin, une troisième série de recommandations porte sur la sécurité dans les espaces de plein air, et là, on parle des micro-capteurs de qualité de l’air et de la possibilité d’améliorer cette qualité à travers la mise en place de fontaines ou de toilettes publiques alimentées par le réseau d’eau et d’électricité. »



    Pouvoir se déplacer en toute sécurité à travers une grande agglomération urbaine comme Bucarest reste un sujet particulièrement sensible. Pour y parvenir, il faut encourager le dialogue entre les parties concernées, opine Alexandru Belenyi, architecte, membre de la communauté BAZA.



    « On est tous d’accord qu’à Bucarest, le réseau des transports de surface est plutôt problématique, notamment à cause de la fréquence réduite des bus sur certaines lignes. Du coup, les bus, les tramways, les trolleybus et même les rames du métro sont bondés. Comment pourrait-on respecter les mesures de distanciation sociale dans des conditions pareilles ? Comme tout le monde, nous aussi on se dit qu’à force de recourir tout le temps à la voiture comme à la solution parfaite, on finira par donner le coup de grâce à l’espace public et piéton. Ce n’est pas une solution soutenable à long terme. Il convient de préciser qu’il y a quand même une différence entre la voiture personnelle et un service de taxi ou de covoiturage. »



    Afin de mieux lutter contre la pollution atmosphérique produite par le trafic routier, tout en rendant la ville à ses habitants, la municipalité de Bucarest a adopté, en première, un projet avancé par une ONG. Il s’agit d’une initiative suite à laquelle plusieurs rues et boulevards du centre-ville seront fermés en week-end à la circulation des voitures et resteront seulement à la disposition des piétons et des cyclistes. Maria Duda explique :



    « Par son initiative, ARCEN a ouvert la voie à de telles initiatives, en surprenant l’opinion publique. Cette ONG a donc proposé la piétonisation des ruelles autour du Parc Ioanid, une idée qui a servi de source d’inspiration à la Municipalité. Du coup, celle-ci, en l’absence de toute consultation publique et de toute documentation, a décidé d’élargir le projet à sept autres zones de Bucarest. Même si c’est une décision susceptible de produire des changements majeurs dans la vie des riverains, elle est pourtant nécessaire. On devra par la suite trouver les moyens d’adapter et d’optimiser cette mesure afin qu’elle se retrouve au cœur des discussions de la société civile avec les communautés locales et l’administration publique. »



    Quelles que soient les mesures adoptées, elles devraient s’adapter constamment aux échanges de répliques qui se produiront normalement entre société civile et administration locale, affirme Alexandru Belenyi. Paradoxalement, le contexte pandémique a encouragé un tel dialogue. A part le manifeste des membres de la communauté BAZA, mentionnons aussi les propositions avancées par la communauté des parents Grow Up Romania, une organisation civique qui, par ses actions, essaie de mettre en lumière le côté positif de l’actuel contexte pandémique. Dana Ostacie détaille :



    « Nous, on a saisi en cette période des opportunités pour corriger certains aspects, même si on l’a fait poussés par le contexte. Notre initiative a débuté par un article réunissant un maximum de propositions avancées par la communauté des parents Grow Up Romania, dont certaines inspirées par des modèles d’ailleurs. C’est à partir de ce projet de transformation de la ville post pandémie que nous avons essayé de lancer notre débat. L’article s’adresse aussi bien aux citoyens, afin de les rendre plus responsables et les obliger à prendre soin de l’espace public, qu’aux autorités qui pourraient en faire leur guide de bonnes pratiques. »




    Parmi les propositions avancées par Grow Up Romania, mentionnons : permettre aux enfants l’accès illimité sur les pelouses, le gazon ou l’herbe dans les parcs, les jardins ou les espaces verts des quartiers. Mettre en place des fontaines publiques dotées de savon et veiller à ce que les toilettes publiques soient prévues de savon. Interdire la consommation d’aliments dans les jardins publics afin de limiter les petits gestes entre le visage et les mains et nettoyer régulièrement les allées et le mobilier urbain avec des produits respectueux envers la nature. Reste à voir si les autorités seront prêtes à mettre en place de telles mesures et si les citoyens les respecteront. Dana Ostacie demeure optimiste :



    « On espère que la pression civique portera ses fruits à l’avenir. Ils sont nombreux ceux qui ont réalisé que sur l’ensemble de nos propositions, une bonne partie auraient dû être mises en place avant la pandémie, puisqu’elle renvoyait à une normalité constatée dans les capitales européennes. Nos idées ont été bien accueillies, car les gens ressentent le besoin de faire des changements. On a du mal à renouer avec nos vies d’avant et à faire comme si de rien n’était. On a besoin que citoyens et administration fassent un effort collectif », a conclu notre interlocutrice.

  • La France s’implique pour soutenir les initiatives civiques en Roumanie

    La France s’implique pour soutenir les initiatives civiques en Roumanie

    La richesse du tissu associatif roumain et sa force de mobilisation sur des problèmes emblématiques montrent que la société civile roumaine a une place bien définie dans les débats publics. a déclaré Mme Michème Ramis, ambassadrice de France à Bucarest, dans le cadre d’un événement à la résidence de France. L’année dernière, la France a financé huit ONGs qui ont déroulé des projets de développement durable visant et impliquant notamment des jeunes. Ces projets, qui sont actuellement en train d’être mis en œuvre s’inscrivent dans trois thèmes principaux : l’inclusion sociale et socioéconomique des communautés vulnérables, avec cinq projets, la protection de la biodiversité aquatique avec un projet et la diffusion et l’application de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant.



  • Initiatives for Cleaner Air

    Initiatives for Cleaner Air


    Every year, over 400,000 Europeans die prematurely because of air pollution, with many more suffering from respiratory and cardiovascular ailments for the same reason. 25,000 are from Romania. Romania, alongside other countries in the EU, namely the Czech Republic, Germany, Spain, France, Italy, Hungary, Slovakia, and the UK, was recently warned on violating air pollution standards, and asked to take measures to remedy the situation. In the meantime, the Romanian Environment Ministry sent to Brussels a plan of proposals for reducing air pollution.



    Invited to Radio Romania, Dorina Mocanu, General Director of the Evaluation, Impact and Control of Pollution General Directorate, explained: “Evaluation of the air quality in Romania is done in 13 conurbations and 41 zones, in line with European directives. It is true that Romania, like many other European states, has a major problem with the high level of PM10 particles in suspension in some urban areas, the main cause being road traffic, home heating, and, less so but not insignificantly, construction sites. I want to specify that the infringement procedure was launched for three conurbations in Romania, namely Bucharest, Iasi, and Brasov, for too high a value for the PM10 index, particles in suspension, for which the Commission issued a warning in 2014.”



    In late January, upon the request of the European Commissioner for Environment, Karmenu Vella, Romania reported the stage of the measures taken by the local authorities in the three aforementioned conurbations, the timetable and the measures for the upcoming period.



    Here is Dorina Mocanu once again: “These measures can be divided into three categories: the ones having to do with road traffic and referring to traffic management, which includes the program of incentives for renewing the car fleet by scrapping old cars, the national program for creating an infrastructure for electric cars, modernizing public transportation, including shifting to electric public transportation. A second category of measures refers to residential heating measures for energy efficiency by insulating the building envelopes, by modernizing the heating system, installing heating systems that use renewable energy, replacing old heating systems with newer ones. Most of these measures are already being financed, or able to be financed, from environmental programs. And, last but not least, the third set of measures refers to green areas.”



    Greenpeace Romania is closely monitoring the situation, warning that there is a risk of fines amounting to hundreds of thousands of Euros a day. Alin Tănase, coordinator for energy campaigns with Greenpeace Romania, told Radio Romania that the most toxic substances are powders in suspension and nitrogen oxides, usually generated by cars.



    He told us what should be done to deal with this: “As far as I know, the deadline is in mid-March, when the Commission decides what states of the nine under warning will be sent to the European Court of Justice, implicitly resulting in fines. Not much has been done, which is why the Commission is threatening with fines. Because some cities have exceeded their limits for some pollution factors, they are obligated to put together plans to improve air quality. As far as we can see from the plans issued so far, I am referring to the plan in Bucharest, there are a series of measures that help more, others that help less, among them widening the boulevards — there are a few mentioned in the plan, because by this measure cars would run faster, which means that they would spend less time idling, producing less pollution. However, my opinion is that this is a back and forth measure, because if you widen the streets you encourage car traffic. In addition to this measure, there is another one that provides for several kilometers of bike paths separated from motorized traffic in the city, because a great problem we find with pollution in Bucharest is wind erosion, which stirs up the dust in areas devoid of vegetation. There are also measures of encouraging public transportation, even replacing the heavy polluters with electric means of transportation, and I am referring to electric buses.”



    In May, at the latest, Bucharest will have an Integrated Air Quality Plan, approved by the Minister of the Environment, Gratiela Gavrilescu.

  • Comment aborder les risques de l’adolescence

    Comment aborder les risques de l’adolescence

    Depuis 2013, la représentation de l’UNICEF en Roumanie se penche sur les adolescents, dont les problèmes et l’identité sont considérés comme négligés par les politiques publiques et éducationnelles. Or, il y a un grand risque que les ados développent des comportements dangereux. Des données statistiques remontant à 2013 révèlent que 42% des jeunes ont consommé au moins une fois des boissons alcoolisées, 23% ont au moins une fois fumé une cigarette, 10 % des 16 ans ont expérimenté au moins une fois la drogue, tandis qu’un quart des plus de 14 ans ont débuté leur vie sexuelle. Les conditions sociales et les changements psychologiques qui poussent les ados à adopter ce type de comportement, ont fait l’objet d’une autre étude lancée par UNICEF.

    Sandie Blanchet, représentante de l’UNICEF en Roumanie, détaille les résultats de cette recherche : Le cerveau des adolescents n’est pas suffisamment mature. Pourtant, certaines zones cérébrales étant assez bien développées, ils disposent encore d’une grande capacité d’apprendre bien des choses. Voilà pourquoi, en parlant des ados, on parle aussi d’une deuxième chance, celle des acquis qu’ils n’ont pas faits pendant leur enfance. Toutefois, l’immaturité de certaines aires du cortex, responsables des jugements et de l’autodiscipline les empêche de prendre des décisions mûres.


    Bref, bien que capables de performances intellectuelles qui n’ont rien à envier à celles des adultes, les adolescents font preuve d’immaturité quand il s’agit d’autocontrôle et d’instincts. Parents et éducateurs devraient donc tenir compte du fonctionnement du cerveau des jeunes, précise Daniela Dumulescu, psychologue à l’ Université Babeş-Bolyai de Cluj: A la différence de ce qui se passe chez les grandes personnes, les structures cérébrales des adolescents régissant le contrôle ne sont pas entièrement formées. C’est ce qui explique pourquoi ils sont plus impulsifs, plus enclins à prendre des risques, plus instinctifs, moins rationnels. Ce sont là des attitudes typiques des adolescents, lesquels sont aussi plus sensibles aux émotions. Et comme ils veulent que tout se passe ici et maintenant, ils sont prêts à expérimenter des choses nouvelles. Les adultes doivent prendre en compte cette inclination, tout en essayant de diriger les adolescents vers un milieu sûr en cas d’expérimentations de ce genre. L’individu à l’âge de l’adolescence est conscient de ses comportements négatifs, mais incapable de les réprimer, à défaut des structures cérébrales responsables de cette inhibition. Autant dire que ces attitudes, il les perçoit comme dangereuses, sans pour autant pouvoir les inhiber.

    Hormis leur disposition naturelle à rechercher le nouveau et les sensations fortes, les ados subissent l’influence considérable du groupe d’amis. C’est au sein de cette communauté en miniature qu’ils développent ce que l’on appelle les normes et croyances sociales liées à la consommation d’alcool, au tabac, à la drogue et à la vie sexuelle. La sociologue Fidelie Kalambay explique : Les ados trouvent que toutes ces pratiques à risque sont malsaines, non nécessaires et qu’elles peuvent affecter l’image sociale de toute personne. Malgré cela, ils se cramponnent aux détails du type goûter à l’alcool c’est quand même acceptable. Ils font donc la différence entre boire de l’alcool et y goûter. Ou bien, puisque le tabac et la consommation d’alcool sont des pratiques répandues dans la société, les adolescents ont tendance à les considérer comme des « déviations tolérables », c’est-à- dire des comportements négatifs, mais tolérables. Ils nuisent à l’image de soi, mais pas au point de vous faire exclure de la société, pensent-ils.

    Les ados font le même raisonnement quand il s’agit de débuter la vie sexuelle ou la prise de drogues, précise Fidelie Kalambay : Les sujets de mon étude pensaient de manière empirique que la majorité des adolescents fument, boivent de l’alcool et qu’ils ont déjà une vie sexuelle. Si c’est comme cela, se disent-ils, alors pourquoi ne le ferais-pas, moi ? Le problème c’est que dans la plupart des cas cette surestimation est fausse. En fait, commencer tôt à fumer, à boire et à avoir des relations sexuelles est une pratique mois répandue que ne croient les adolescents interviewés. J’ai également constaté la présence d’une autre croyance normative de ces jeunes, celle que la consommation de drogues on la retrouve peu ou prou chez leur amis. Une croyance que nous nous expliquons par l’incrimination de cette pratique et par la méconnaissance des dangers des stupéfiants.

    Selon UNICEF et d’autres organisations similaires, pour essayer de prévenir les comportement périlleux des adolescents, la société et les différentes institutions doivent comprendre le mécanisme psychologique de ces jeunes. L’UNICEF est en train de mettre sur pied un nouveau modèle d’intervention dans cinq villes de Roumanie: Bucarest, Iaşi, Constanţa, Bacău et Cluj. Ces centres de ressources, créés avec l’aide des autorités locales, sont notamment destinés aux jeunes issus des milieux défavorisés. Ils y bénéficient d’accompagnement psychologique, d’appui en situation de crise, de conseils en matière d’orientation professionnelle, d’évaluation psychosociale.

    Enfin, le site internet www.adolescenteen.ro a été créé pour leur venir en aide, par la fourniture d’informations ou la mise en place d’un groupe d’appui en ligne.