Tag: insertion sociale

  • L’insertion sociale des migrants en Roumanie

    L’insertion sociale des migrants en Roumanie

    « Egalité sur le papier », c’est la conclusion relative à la Roumanie, pour l’année 2019, du rapport de l’indice MIPEX des politiques d’intégration des migrants. Créé par le Migration Policy Group, une organisation non gouvernementale de type « groupe de réflexion » basée à Bruxelles, le MIPEX analyse l’état de mise en œuvre des politiques d’intégration sociale et économique de 52 pays. En 15 années d’existence, cette étude est devenue l’un des plus importants outils d’analyse comparative internationale dans le domaine des migrations, utilisée par de nombreuses institutions publiques, dont la Commission européenne, l’un des principaux bailleurs de fonds. La Roumanie participe au MIPEX depuis 2009. Dans le rapport de cette année, qui prend en compte les données de 2019, Bucarest a obtenu un score total de 49 points sur 100 possibles, qui se traduit par la mention évoquée antérieurement, « égalité sur le papier ».

    Qu’est-ce que cela signifie ? Comment la Roumanie a-t-elle évolué au fil des années, du point de vue des critères du MIPEX ? Voici les réponses du sociologue Ovidiu Voicu, représentant du Centre pour l’innovation publique, partenaire du Migration Policy Group pour la mise en œuvre de l’indice des politiques d’intégration des migrants. « Il est très intéressant de voir qu’en fait, il n’y a pas de changement significatif entre les scores que la Roumanie a reçus au fil du temps. Nous n’avons pas fait de progrès ou, si vous voulez considérer les choses sous un angle optimiste, nous n’avons pas non plus régressé. Pourtant, je pense qu’il faudrait être plutôt pessimistes et conclure qu’il reste encore bien des choses à améliorer dans le domaine de l’intégration des migrants. Dans le cas de la Roumanie, le MIPEX indique une situation que nous avons appelée « égalité sur le papier ». En clair, nous avons un cadre législatif stipulant les droits des immigrés et, en particulier, de ceux qui bénéficient d’une protection internationale, mais nous manquons de politiques cohérentes permettant de les mettre en œuvre. Cela vaut pour plusieurs domaines. Nous avons de bonnes lois, mais elles ne sont pas appliquées. Sur une échelle de 0 à 100, avec 49 points, la Roumanie se retrouve à peu près à mi-chemin. Elle s’est vu accorder 76 points sur 100 pour le cadre juridique relatif aux droits, mais seulement 31 au chapitre opportunités offertes aux migrants. »

    Qu’est-ce qui empêche l’application des bonnes lois ? Est-ce la mauvaise administration des institutions ayant des compétences dans le domaine ou la mentalité collective derrière elles ?

    Ovidiu Voicu explique : « Nous avons deux types de problèmes : l’un est lié à ce que nous appelons les normes secondaires, à savoir celles qui ont trait à la mise en application de la loi. L’autre réside dans la manière dont, dans certaines situations, on met en pratique ce qui a été établi par les normes primaires et secondaires. Un bon exemple en ce sens, c’est le programme d’intégration des personnes bénéficiant d’une protection internationale, c’est-à-dire des réfugiés ou des demandeurs d’asile internationalement reconnus comme réfugiés de zones de conflit. Une fois reçus en Roumanie, ils devraient être appuyés à s’intégrer, donc acceptés, pour une période d’une année ou deux, par le biais d’un programme leur permettant d’apprendre la langue, les coutumes locales et comment trouver des emplois et un logement. Mais, en Roumanie, tant la partie relative à la protection des frontières contre l’immigration clandestine que celle liée à l’intégration des migrants légaux relèvent de la responsabilité de la police. Elles incombent, plus précisément, à l’Inspection générale pour l’immigration. Or, là, l’accent est mis sur la lutte contre l’immigration clandestine. Ceci étant, l’Inspection générale pour l’immigration ne réussit pas très bien à mettre en œuvre le programme d’immigration quand il s’agit des personnes ayant le droit de séjourner légalement en Roumanie. »

    Les experts expliquent cette situation par l’absence de coordination entre les institutions et les ministères chargés de s’occuper, de manière intégrée, de l’adaptation des immigrés à la société et à l’économie roumaines. Ces lacunes administratives sont mises en évidence par les scores attribués à la Roumanie pour certains indicateurs. Par exemple, au chapitre éducation, la Roumanie a obtenu 41 points sur 100, ce qui signifie qu’elle reste à moitié favorable aux élèves issus de l’immigration. En outre, les demandeurs d’asile et les bénéficiaires de protection internationale ont accès au système de santé, mais l’absence de documents peut créer des problèmes dans la pratique. C’est la raison pour laquelle la Roumanie a obtenu un score relativement faible de 46/100. Le score le plus bas est celui au chapitre « participation politique », soit 5/100. Cela prouve qu’il existe des obstacles majeurs à l’intégration des immigrés en termes de participation à la vie politique. La meilleure note a été obtenue pour le regroupement familial, 67/100, car la législation est très claire et a été appliquée de manière cohérente. Les réfugiés et les demandeurs d’asile qui ont obtenu le droit de séjour permanent en Roumanie ont le droit au regroupement familial et ce droit est appliqué. Tel n’est pas le cas du droit au travail.

    Ovidiu Voicu: « Quand on parle d’accès au marché de l’emploi, le score est de 46 sur 100 et il y a deux catégories dont il faut tenir compte. Nous avons parlé des bénéficiaires d’une protection internationale, qui, en théorie, ont les mêmes droits que les citoyens roumains. Le problème, c’est que tous n’ont pas de papiers et nous n’avons pas encore de cadre de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre, qui nous permette de tirer le meilleur parti de leurs capacités. Comme ils arrivent sans diplôme ni certificat d’études, on peut les embaucher seulement comme travailleurs non qualifiés. Ils ont du mal à trouver un emploi, vu que la Roumanie ne dispose pas d’un système bien développé de reconnaissance des qualifications professionnelles. Il existe aussi la catégorie des migrants économiques, qui viennent ici pour travailler ou étudier. Dans leur cas, même si tout va bien d’un point de vue légal, il n’y a pas d’organisme gouvernemental qui contrôle le respect de leurs droits par les employeurs. Cela fait qu’ils encourent parfois le risque de se faire exploiter. La presse a révélé la situation de certains travailleurs vietna miens qui vivaient dans de très mauvaises conditions ou de certains autres travailleurs étrangers qui, au début de la pandémie, ont été bel et bien abandonnés. La ministre de l’Emploi a dû intervenir personnellement afin de trouver une solution pour eux. »

    Pour conclure, afin de surmonter le stade de « l’égalité sur le papier » concernant l’intégration des étrangers, la Roumanie doit améliorer sa législation secondaire, mais aussi changer de mentalité pour ce qui est de la coopération interinstitutionnelle et de l’application de la législation en la matière. (Trad. Mariana Tudose)

  • Que sont les marges sociales? (I)

    Que sont les marges sociales? (I)

    On en parle peu, pourtant elles constituent des marges de plus en plus importantes des sociétés européennes. C’est pourquoi nous avons décidé d’en parler. Et pour ce faire nous avons fait appel à David Puaud qui connaît très bien ce sujet puisqu’il a été animateur de rue avant de devenir anthropologue. Nous verrons qu’il existe des cas heureux et d’autres épouvantables. C’est de ces histoires que nous allons parler ensemble.

  • Olivier Peyroux, au contact des populations en difficulté

    Olivier Peyroux, au contact des populations en difficulté

    ociologue de formation, spécialisé sur l’Europe de l’Est, les populations roms et les mineurs non accompagnés, il a vécu 6 ans en Roumanie et a effectué de nombreuses missions dans l’ensemble des pays des Balkans. Il a travaillé à partir de 2005 pour l’association Hors la Rue puis actuellement pour l’association Trajectoires. En parallèle de ses engagements associatifs il mène actuellement plusieurs recherches de terrain sur la question des personnes victimes des traites des êtres humains dans le contexte migratoire actuel. En 2013, il publie l’ouvrage Délinquant et victimes, la traite des enfants d’Europe de l’Est en France, lauréat du Prix de recherche en Sciences sociales, Fondation Caritas – institut de France. Il conduit régulièrement des travaux d’expertise pour l’ONUDC, l’UNICEF, le ministère des affaires étrangères ou le Conseil de l’Europe sur les phénomènes migratoires et la traite des êtres humains en Europe, au Moyen Orient et au Maghreb. Il est expert judiciaire et membre du comité scientifique de l’Université d’Harvard. Une interview par Ionut Jugureanu.

  • Le Festival de l’intégration

    Le Festival de l’intégration

    Fin janvier, le Palais national des Enfants de Bucarest a ouvert ses portes pour accueillir deux jours durant la 14ème édition du Festival de l’intégration. Un événement consacré à la fois à la normalité et à la différence dans les rangs des enfants. Un véritable marathon artistique, avec, à l’affiche, des compétitions sportives, des jeux, des danses et des chorales, le tout pour démontrer – si nécessaire- que les enfants sont tous pareils, soient-ils normaux ou tout simplement différents.

    L’idée d’un tel festival porte la signature d’Adela Hanafi, présidente de l’Association Conil et mère d’un enfant souffrant d’un trouble d’hyperactivité avec déficit d’attention. Une étiquette fourre-tout, pour désigner souvent, des dizaines de milliers d’enfants bien différents les uns des autres et qui souffrent de se voir marginaliser. Lasse d’attendre les bras croisés une plus grande compréhension de la part de ses proches, Adela a décidé de mettre en place une ONG capable de se battre pour tous ces enfants. Elle a donc créé l’Association Conil et lancé par la suite, en 2010, la première édition du Festival de l’Intégration.

    Adela Hanafi: «A l’époque, j’ai réalisé qu’il y avait certainement pas mal de parents dans la même situation que moi et c’est ce qui m’a poussée à mettre en place cette association ouverte à tous les enfants normaux ou anormaux. C’est un projet par lequel je voudrais faire changer les mentalités et montrer à tout le monde que les enfants souffrant de différents troubles de comportement ne sont pas un danger pour les autres. Bien au contraire, ils sont là pour nous apprendre la leçon de la tolérance et de l’amour inconditionnel. A l’heure où l’on parle, l’Association Conil recense quelque 300 enfants dont une centaine aux besoins spécifiques.»

    Le Festival a fait monter sur la même scène des enfants dits normaux et d’autres, disons, spéciaux, en prouvant une fois de plus que chacun a son droit à sa part de gloire.

    Adela Hanafi: «Le Festival a eu un grand succès. D’abord, parce qu’il a réussi à réunir sur la même scène 1500 enfants venus de toute la Roumanie pour un marathon artistique d’une qualité exceptionnelle. On a eu des enfants issus des institutions de protection de l’enfance, d’autres aux besoins particuliers, des membres de différents clubs de danse, des enfants venus représenter sur scène leurs maternelles ou leurs écoles, des enfants déjà connus depuis les éditions précédentes et qu’on a vu évoluer, devenir, avec le temps, de plus en plus performants.»

    Puisque l’Association Conil accueille des enfants et des jeunes de 3 à 18 ans, les artistes ont été de tout âge, aussi bien de petits mômes que des ados rebelles. L’occasion pour tous d’apprendre la leçon de la tolérance et de l’insertion sociale, car pour mener une vie normale il faut commencer par créer des liens et savoir s’adapter. L’Association Conil a ouvert sa propre école qui fonctionne sur le même programme scolaire que les établissements scolaires publics, adapté, toutefois, aux besoins spécifiques de chaque élève. 85% d’entre eux souffrent de différents troubles et seulement 15% sont normaux.

    Adela Hanafi: «Les apprentissages sont adaptés aux besoins de chaque enfant, ce qui leur permet de travailler chacun à son rythme. C’est très important. Pas besoin de les transformer tous en mathématiciens ou en linguistes, comme se proposent généralement les écoles publiques. Nous, on veut mettre en évidence les qualités de chaque enfant et l’aider à les cultiver par la suite. Il n’est pas rare que les élèves soient humiliés pour leur manque de performance, pour leurs faibles résultats aux concours scolaires. Tout cela met trop de pression sur eux. Moi, je conseille aux parents d’offrir à leurs enfants des cours vocationnels afin de découvrir leurs talents et les mettre par la suite sur la bonne voie.»

    Après 12 ans passés à la tête de son association, Adela Hanafi remarque que la société roumaine ne cesse de changer et, heureusement, pour le mieux. De nos jours, la différence ne fait plus peur. Par contre, elle s’avère bénéfique pour les deux camps ce qui a encouragé l’Association Conil à élargir ses activités, affirme Adela Hanafi, présidente de l’association: «D’autres projets sont en cours. Le prochain est prévu les 13 et 14 mai quand sous l’ombrelle de ConilFest, on déroulera la campagne «Envoie à l’école un enfant aux besoins spécifiques». A cette occasion, on a prévu plusieurs événements tels un marathon, une foire de Martisor. Puis, on a la campagne «L’univers des bons gestes» durant laquelle nos enfants confectionnent de petits objets qu’ils vendent par la suite. L’argent qui en résulte, on le collecte dans l’espoir de nous en servir un jour pout ouvrir notre propre collège. Car on a des petits en CM2 qui souhaitent continuer leurs études de la même manière ».

    Le printemps approche et le beau temps et le soleil sont là pour booster un peu les activités déjà nombreuses de l’Association Conil. (Trad. Ioana Stancescu)

  • 14.06.2016 (mise à jour)

    14.06.2016 (mise à jour)

    Italie – Le président roumain Klaus Iohannis s’est entretenu mardi avec son homologue italien Sergio Mattarella sur les manières à renforcer le Partenariat stratégique bilatéral, sur les défis de l’UE et sur le sommet de l’OTAN à Varsovie. Le chef de l’Etat roumain a mentionné les quelque 1 million 200.000 Roumains d’Italie, soulignant la nécessité de poursuivre les efforts communs afin de renforcer la participation de ceux-ci à la vie sociale et politique de la Péninsule. A son tour, le président italien Sergio Mattarella a déclaré que dans son pays, la communauté roumaine était nombreuse, valeureuse et de mieux en mieux intégrée. De même, le niveau de coopération entre la Roumanie et l’Italie est vraiment exemplaire, a conclu le président Matarella.

    Bulgarie – Le président roumain Klaus Iohannis fera mercredi et jeudi une visite officielle en Bulgarie voisine où il aura des pourparlers avec son homologue de Sofia, Rosen Plevneliev, et avec le premier ministre Boiko Borisov. Les débats porteront notamment sur le développement de la coopération économique et commerciale bilatérale, sur le partenariat de la Bulgarie et de la Roumanie dans le cadre de l’UE et l’OTAN, sur la coopération en Europe du Sud-Est, sur la sécurité régionale et la pression migratoire. Les deux chefs d’Etat participeront également à l’ouverture d’un forum d’affaires roumano-bulgare. Jeudi, le président roumain visitera le Lycée professionnel de langue roumaine « Mihai Eminescu» de Sofia. Klaus Iohannis se rendra également ans les villes de Plevna et de Grivita pour rendre hommage aux soldats roumains tombés sur le front de la guerre russo-turque de 1877 – 1878. De même, près de la ville de Marten, le président roumain visitera le chantier du gazoduc reliant la Roumanie et la Bulgarie.

    Canada – Le premier ministre roumain, Dacian Ciolos, fait jusqu’à jeudi une visite officielle au Canada, la première d’un premier ministre roumain dans ce pays depuis 10 ans. Le chef du cabinet de Bucarest rencontrera à Ottawa, son homologue canadien Justin Trudeau, ainsi que d’autres responsables, pour évoquer notamment la suppression du régime des visas pour les citoyens roumains souhaitant se rendre au Canada. Rappelons-le, la Roumanie et la Bulgarie sont les deux derniers pays de l’UE dont les ressortissants doivent se munir d’un visa pour entrer sur le territoire canadien. La semaine dernière les deux pays de l’UE ont adressé une lettre conjointe au gouvernement d’Ottawa où ils lui demandent précisément d’éliminer les visas pour leurs ressortissants. A noter que le Canada a activement soutenu l’intégration de la Roumanie à l’OTAN, étant le premier pays à avoir ratifié les protocoles d’adhésion des Etats candidats, dont la Roumanie, le 28 mars 2003.

    Politique – A Bucarest, la direction du Parti Social Démocrate, le plus important parti de la gauche a décidé mardi de ne plus faire de nomination pour la fonction de président de la Chambre des Députés, après la révocation de Valeriu Zgonea, qui a perdu l’appui politique de ce parti. C’est le vice-président de la chambre basse, le social-démocrate Florin Iordache, qui continuera à remplir les fonctions de président par intérim jusqu’aux élections parlementaires d’automne, a déclaré Liviu Dragnea, le chef des sociaux-démocrates. En même temps, l’ex-premier ministre Victor Ponta a renoncé à sa candidature à cette fonction. Rappelons-le, Valeriu Zgonea a été exclu du PSD parce qu’il a demandé la démission de son chef, Liviu Dragnea. Ce dernier avait été condamné à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale dans le dossier du Référendum de 2012 qui visait la destitution du président de l’époque, Traian Basescu.

    Pauvreté – La Roumanie a plus de 572 millions d’euros à sa disposition pour la période 2014 – 2020 pour des projets visant l’insertion sociale et la diminution de la pauvreté, a déclaré mardi la commissaire européenne à la Politique régionale, Corina Cretu, à l’issue des débats à Bruxelles avec le ministre roumain du Travail, Dragos Pâslaru. La commissaire a souligné le fait que ces fonds pouvaient être utilisés pour résoudre des problèmes tels que l’abandon scolaire précoce, la pauvreté ou l’exclusion sociale. Selon l’Eurostat, le taux de personnes exposées au risque de la pauvreté ou de l’exclusion sociale en Roumanie approche les 40%. De plus, la moitié des enfants roumains sont exposés au risque de pauvreté.

    Rapid – Le Tribunal de Bucarest a décidé de la mise en faillite du club de football Rapid Bucarest en raison des difficultés financières auxquelles celui-ci est confronté depuis plusieurs années. Les dettes du club dépassent les 4 millions d’euros. La décision n’est pourtant pas définitive. Le club de foot FC Rapid a été créé en 1923 par les travailleurs des chemins de fer. Il a remporté 3 fois le Championnat national de Roumanie, la dernière fois en 2003, et 13 fois la Coupe de la Roumanie. Au niveau international, le meilleur résultat de l’équipe du FC Rapid a été la qualification dans les quarts de finale de l’Europa Ligue en 2006.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures les températures augmenteront légèrement en Roumanie mais le temps restera instable. On attend de la pluie à verse et des orages dans l’ouest, le nord – ouest et par endroits dans le centre du pays. Les températures maximales iront de 21 à 30 degrés.

  • A la Une de la presse roumaine du 20.02.2013

    A la Une de la presse roumaine du 20.02.2013


    Des sujets des plus divers font débat dans la presse écrite parue mercredi matin, à Bucarest. Et nous allons commencer avec Romania libera qui nous informe sur « les rapports directs entre le clientélisme politique et la migration des maires ». Le journal cite une étude réalisée par l’organisation non gouvernementale ExpertForum selon laquelle la plupart des fonds destinés aux investissements locaux ont été alloués en fonction de critères issus du clientélisme politique. Concrètement, explique Romania libera citant l’étude en question, « en 2007 par exemple, un maire proche du pouvoir avait des chances trois fois plus grandes de se voir accorder des financements qu’un de ses confrères de l’opposition ». L’ONG ExpertForum montrent que le clientélisme politique a atteint son pic entre 2007 et 2008 quand les maires proches des trois partis au pouvoir, à l’époque, avaient reçu des fonds 7 fois plus grands que les maires proches du PDL, alors en opposition. Le journal tient pourtant à souligner le fait que les statistiques montrent que « les maires les plus favorisés étaient, en théorie, les indépendants », ce qui prouve, ajoute Romania libera « qu’on encourageait la migration politique des élus locaux vers le camp au pouvoir ».


    Et puisque nous avons commencer par des sujets politiques, passons au Jurnalul national qui annonce par la voix du premier ministre Victor Ponta que malgré certains problèmes de calcul rapportés, les pensions de retraite spéciales restent inchangées. Le sujet est à lire dans Romania libera aussi qui explique la source de l’erreur de calcul : « au moment où l’on a recalculé les pensions tenant du régime spécial, les autorités ont multiplié par deux les années de service militaire » ce qui a débouché sur des dénouements des plus marrants comme le fait qu’un militaire âgé de 43 ans s’enorgueillit de 45 ans de service militaire. Bien que cette erreur ait coûté à l’Etat en 2011 un milliard de lei de dépenses supplémentaires, une chose reste pourtant certaine, annonce la presse en citant le premier ministre, Victor Ponta, « personne ne se verra diminuer la pension de retraite. C’est la faute de l’Etat, alors que l’Etat paie ! ».


    Et à propos de l’Etat, le journal Adevarul nous présente « trois méthodes pour parasiter les compagnies publiques ». Ce sont toujours les ONGistes d’Expert Forum qui ont identifié les meilleures recettes. La numéro 1 est celle des acquisitions publiques surévaluées, note Adevarul qui explique « les entreprises publiques concluent des contrats d’achats avec des partenaires préférentiels, en l’absence de tout appel d’offre et à des tarifs supérieurs au marché ». Deuxième petite méthode : « les ventes sous-évaluées quand une entreprise publique vend à des sommes inférieures au prix du marché et la différence entre le prix correct et celui obtenu est partagée entre les managers et les partenaires privés ». Enfin, la troisième méthode consiste, bien évidemment, « en la nomination à la direction de la société de personnes proches du pouvoir ». « Si, pour elles, le seul bénéfice ne se traduirait souvent que par un poste confortable, pour la société qu’ils dirigent, les pertes seront majeures », lit-on dans Adevarul.


    Dernier sujet politique de la revue de la presse écrite : les autorités allemandes appellent les responsables roumains et bulgares à faire davantage pour l’insertion sociale des Roms. Romania libera cite un article publié par Der Spiegel qui dit qu’une grande partie des immigrants roumains et bulgares d’Allemagne serait d’ethnie rom. Les officiels de Berlin ont exhorté Bucarest et Sofia à intensifier leurs efforts pour combattre la migration des Roms pour des raisons de pauvreté.


    Et puisque nous nous trouvons à Berlin, Adevarul nous propose d’y rester et nous informe que le réalisateur roumain Calin Netzer ayant remporté l’Ours d’Or à la Berlinale de cette année s’est vu claquer la porte au nez en 2010 quand il a cherché du financement auprès du Centre national de la Cinématographie roumaine. La raison ? « La position de l’enfant » proposait un scénario sans intérêt, noté de 6,34 points sur 10. Un scénario qui a pourtant pleinement convaincu le jury de Berlin.