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  • Histoires de vie découvertes en 2021

    Histoires de vie découvertes en 2021

    Nous avons accompagné dans les écoles le programme déducation nutritionnelle « Goûte attentivement, profite du moment », lancé suite à lidentification dune tendance mondiale chez les jeunes à choisir des collations plutôt que des repas copieux ou à les éviter, de peur de grossir. Florentina Baloş, ambassadrice « Goûte attentivement, profite du moment » nous a dit :



    « Goûte attentivement. Profite du moment » est ciblé sur l’attention que l’on doit prêter aux repas afin de profiter de l’instant présent, de savourer le goût des aliments, d’y prendre plaisir, car les goûters font partie de notre vie. Lancé par lAssociation « Sută la Sută Românesc », le projet a été initié en partenariat avec l’Autorité nationale pour la protection du consommateur et 5 lycées de Bucarest. Les études ont montré que les jeunes préfèrent les goûters aux repas consistants, ce qui fait que des questions telles « qu’est-ce qu’on mange ? », « pourquoi mange-t-on ? » et « comment mange-t-on ? » restent en quelque sorte sans réponse. On mange de manière chaotique, souvent on ne sait même pas de quoi on se nourrit, puisqu’on ne lit pas les étiquettes. Du coup, notre projet se propose d’informer et d’éduquer le jeune public dans cette direction ».



    Un autre projet – une histoire émouvante – nous a menés dans la commune dAugustin, dans le département de Braşov (centre). Une commune de 1 900 habitants, dont beaucoup sont très pauvres et la moitié dorigine rom, où deux enseignants ont jeté les fondements du projet Edubuzz ou le bus dapprentissage. Natalia Ginghină et Adrian Secal sont les enseignants qui ont créé Edubuzz, un projet caritatif auquel la joueuse de tennis roumaine Simona Halep a également contribué. Adrian nous a dit à propos dEdubuzz que :



    « Cet espace permet aux enfants de suivre des cours de rattrapage une fois les heures de classe terminées. On a voulu aménager un endroit en dehors de l’école, mais à proximité de celle-ci, afin que les gamins puissent y rester, une fois la journée d’école finie. On a de nombreux enfants jamais inscrits à l’école ou en situation de décrochage scolaire. C’est une communauté frappée par un taux d’abandon scolaire et d’absentéisme élevé, et le nombre d’enfants qui ne fréquentent pas les cours est très grand. Cest pourquoi on a décidé de leur offrir la possibilité de suivre des cours de rattrapage ou même dapprendre, car certains nont peut-être même pas été en classe du tout jusquici. »



    Et Natalia a complété :



    « L’idée d’un tel bus a été alimentée par notre besoin de passer davantage de temps avec les enfants, même en dehors des heures de classe, afin de pouvoir leur proposer plus d’activités à faire ensemble. Mais, une fois qu’on a aménagé le bus et qu’on a donc trouvé cette idée, cet endroit n’est plus destiné à nos élèves seulement ; il est là pour accueillir aussi d’autres enfants, comme par exemple ceux qui ne fréquentent pas l’école pour une raison ou pour une autre. C’est une sorte d’endroit qui accueille les enfants après la journée d’école, sauf qu’il a fini par servir aussi de salle de classe. »



    HORA, la fabrique d’instruments de musique en bois de Reghin (est de la Roumanie), est la plus grande d’Europe. En 2021, elle a fêté son 70e anniversaire. Défiant les bouleversements causés par la pandémie, HORA a réussi à lancer sur le marché trois nouveaux produits. Quel que soit le domaine d’activité, il faut s’adapter à l’économie de marché, affirme Dorin Man, son directeur technique, qui explique :



    « Notre fabrique a développé trois grandes chaînes de production. Il y a tout d’abord celle consacrée à la fabrication de guitares. Vient ensuite la ligne de production d’instruments à archet : violons, violes, violoncelles, contrebasses et éventuellement certains autres instruments de ce type, tel le psautier. Là aussi la gamme est très large, en fonction des essences de bois utilisées, de la structure, des couleurs et de la qualité. Cette dernière varie suivant que les instruments s’adressent à des joueurs débutants, avancés ou professionnels. La troisième chaîne de production, créée dans le but d’accroître la diversité dans le contexte du marché international, est celle des instruments spécifiques des différentes communautés ethniques. Nous avons donc fabriqué l’instrument à percussion appelé cajon, ainsi que le violon trompette ou à pavillon, spécifique à la région de Bihor (ouest). Nous avons également amélioré les guitares électriques et lancé sur le marché deux types de guitares solo électriques. »



    Une autre histoire merveilleuse, cest celle de la journaliste et écrivaine Janneke Vos de Groot, originaire des Pays-Bas, qui sest installée avec son époux en Roumanie voici 15 ans. Passionnés par la vie dans la nature et par les chevaux islandais, le couple sest établi dans le village de Oarba de Mureş, appartenant à la ville de Iernut (centre), et vit dans un environnement naturel et même développe le tourisme rural dans la région. Janneke Vos de Groot a écrit six livres sur la Roumanie, principalement sur la région quils habitent, et a ainsi tenté plusieurs touristes à venir connaître notre pays. Et quand ils viennent dans la région, elle emmène les visiteurs partout.



    « D’habitude je les emmène à Brașov, à Cluj – ce sont de belles villes. Après, quand je leur demande ce qu’ils ont aimé le plus, ils me répondent toujours : Oarba de Mureș, la campagne, voir comment vivent et travaillent les gens. Souvent, les femmes du village préparent une « ciorba », une soupe aigre du coin, et un autre plat traditionnel pour le groupe de touristes et ça fait toujours son effet. Même une visite du Palais du Parlement de Bucarest n’est pas aussi populaire qu’un déjeuner à Oarba de Mureș ! »



    Nous avons rassemblé de nombreuses histoires, racontées pour embellir votre journée ! Et cest ce que nous promettons de faire cette année aussi.


    (Trad.: Ligia)

  • Le violon roumain fête son 65e anniversaire

    Le violon roumain fête son 65e anniversaire

    65 ans se sont écoulés depuis la production industrielle du premier violon en Roumanie. Cet anniversaire a été marqué par la fabrique d’instruments de musique en bois de Reghin, dans l’est du pays, la seule de ce genre en Roumanie et la plus grande d’Europe, construite en 1951, pendant la période communiste.

    Après la Révolution anticommuniste de 1989, la fabrique de Reghin a été privatisée, le paquet majoritaire étant racheté par ses salariés. Elle est devenue le plus grand producteur d’instruments de musique en bois d’Europe, les sociétés de prestige du continent s’étant scindées ou ayant restreint leur activité.

    Avant la création, en 1951, de la fabrique d’instruments de musique en bois de Reghin, il n’y avait en Roumanie que quelques petits ateliers de lutherie. La nouvelle fabrique allait acquérir la reconnaissance internationale en 1959, suite à ses exportations de guitares, de violons et de violoncelles.

    L’ingénieur Nicolae Bâzgan, directeur de cette fabrique depuis 1967, nous raconte l’histoire du violon de Reghin : « Le violon est en fait le roi des instruments de musique. Il est construit en bois d’épicéa ; les éclisses et le manche sont en bois d’érable sycomore. Ce matériau ligneux est coupé beaucoup de temps avant d’être utilisé, pour qu’il puisse sécher lentement, de manière uniforme, permettant une homogénéisation des propriétés du bois. Le bois destiné à la fabrication d’un violon doit avoir les cernes annuels aussi réguliers que possible et être dépourvu de défauts, tels les nœuds ou les torsions. La fibre doit être droite, pour ne pas provoquer de distorsions dans la propagation du son. L’association de l’épicéa, pour la résonnance, et de l’érable sycomore est traditionnelle, elle a été adoptée par les premiers luthiers, il y a 6 siècles. »

    La passion est-elle nécessaire pour fabriquer des violons ? Nicolae Bâzgan : « Oui, il faut de la passion, de la patience et surtout du bon goût. Car le violon exprime la perfection. Si on le regarde, on peut le comparer au corps d’une femme, avec ses épaules, sa taille, ses hanches. Et c’est le style baroque qui a imposé cette forme du violon, que l’on n’a pas pu changer depuis des centaines d’années. »

    C’est le grand violoniste russe David Oïstrakh qui a apporté une des confirmations les plus prestigieuses de la qualité des violons fabriqués à Reghin, jouant d’un tel violon, lors du Festival international de musique George Enescu de Bucarest, en 1967.

    Les violons de Reghin sont très recherchés. Nicolae Bâzgan nous dit pourquoi : « Ils sont recherchés avant tout en raison de la qualité du bois que nous utilisons et de sa fabrication. Nous avons du bois en réserve pour fabriquer des violons pour les 10 prochaines années. Après avoir été coupé, le bois est déposé dans des entrepôts couverts où il sèche lentement, naturellement. Avant de l’utiliser, on procède également à un séchage artificiel, qui ramène le taux d’humidité à une valeur comprise entre 6 et 8%. Après ce séchage, l’instrument peut résister à tous les changements météorologiques auxquels il sera soumis. »

    C’est à 1986-1987 que remontent les premières tentatives de fabriquer des flûtes de Pan à Reghin. Abandonnées, elles ont été reprises il y a une quinzaine d’années. A présent on y produit des flûtes de Pan à partir de 10 espèces de bois. L’instrument le plus cher est en ébène et il coûte plus de 1000 euros à la porte de l’entreprise. Le grand virtuose de la flûte de Pan Gheorghe Zamfir utilise des instruments fabriqués à Reghin, tout comme, d’ailleurs, sa plus jeune disciple, Cornelia Tihon.

    A part les violons et les flûtes de Pan, à Reghin on produit 200 types d’instruments de musique et plus de 300 accessoires pour ces instruments, reconnus pour leur qualité en Roumanie et à l’étranger. Nicolae Bâzgan précise : « A Reghin nous produisons tous les types d’instruments à archer : violon, viole, violoncelle, contrebasse. A la variante classique de ces instruments s’ajoutent des variantes électroniques. Nous produisons des guitares classiques – y compris pour enfants, des guitares acoustiques et électriques. Nous fabriquons des instruments à percussion en bois, soit des xylophones – destinés aux enfants et aux professionnels – et des instruments à cordes frappées – soit des cymbalums (petits et de concert). S’y ajoutent des instruments à vent en bois : flûtes champêtres et flûtes de Pan. A part la flûte de Pan traditionnelle roumaine, nous fabriquons une flûte de Pan péruvienne et nous avons également développé une flûte de Pan hybride, très facile à accorder. Car, comme tout instrument à vent, la flûte de Pan doit être accordée à chaque fois que la température de l’environnement où l’on en joue change. Il ne nous reste qu’à continuer la tradition », conclut Nicolae Bâzgan. C’est sur cette idée que le directeur de la fabrique d’instruments de musique de Reghin achève son histoire. Une histoire sur la passion, l’abnégation et l’art de créer des valeurs. (Trad. : Dominique)