Tag: intelligence artificielle

  • Déclaration commune sur l’intelligence artificielle

    Déclaration commune sur l’intelligence artificielle

    58 pays de tous les continents ont signé mardi à Paris une déclaration commune pour une « intelligence artificielle ouverte, inclusive et éthique », à l’issue d’une réunion coprésidée par la France et l’Inde.

    « Nous soulignons la nécessité d’une réflexion globale, notamment sur les questions de sécurité, de développement durable, d’innovation, de respect du droit international, y compris le droit humanitaire et la protection des droits de l’homme, l’égalité entre les femmes et les hommes, la diversité linguistique, la protection des consommateurs et les droits de propriété intellectuelle », précise la déclaration. Parmi ses signataires figurent les Etats de l’Union européenne, le Canada, l’Inde, la Chine et des pays de l’Union africaine. L’hôte de la réunion, le président français Emmanuel Macron, cité par le correspondant de Radio Roumanie à Paris, déclare que « nous voulons un cadre qui évite l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le contrôle de masse ». 

    « Ici nous mettons non seulement les bases de l’innovation et du progrès, mais aussi celles de la confiance, qui permettront à l’intelligence artificielle de progresser et d’être durable. »

     

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le lancement de l’Alliance « Champions Initiative », soit un partenariat public-privé, le plus important au monde, pour des investissements record dans le domaine au niveau communautaire, se chiffrant à 200 milliards d’euros. Et d’ajouter que l’Europe deviendrait le continent leader en matière d’intelligence artificielle respectueuse des droits de l’homme et des valeurs démocratiques.

     

    Présent à la réunion, le ministre roumain de l’Economie et de la numérisation, Bogdan Gruia Ivan, a déclaré, pour la radio publique roumaine, que Bucarest était prêt à jouer son rôle dans le développement de cette technologie du futur.

    Bogdan Gruia Ivan : « L’Europe a enfin compris combien il est important d’être à la table de ceux qui définissent l’avenir du monde. C’est pourquoi la Roumanie est également présente. Il y a deux mois, nous avons signé un accord de financement se chiffrant à 64 millions d’euros pour le hub roumain d’intelligence artificielle, qui relie les universités techniques de Roumanie et qui nous fait automatiquement entrer dans ce projet de la Commission européenne en tant que hub régional de recherche ». 

    Selon les médias internationaux, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne figurent pas parmi les signataires de la déclaration commune, en raison de divergences d’opinion sur la régulation des nouvelles technologies. A rebours d’une Europe voulant aller plus vite tout en définissant un cadre à l’essor de l’IA, le nouveau vice-président américain, le républicain J.D. Vance a souhaité faire « tous les efforts possibles pour encourager les politiques pro-croissance » en la matière. « Les Etats-Unis sont les leaders dans l’IA et notre administration entend qu’ils le restent », a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’une réglementation excessive pourrait « tuer une industrie en plein essor ». La position de Washington et de Londres, soulignent aussi les commentateurs, a mis en évidence la confrontation de deux visions du monde.

  • La médecine de demain a de beaux jours devant elle en Roumanie

    La médecine de demain a de beaux jours devant elle en Roumanie

    Avoir des données médicales précises, fiables et mises à jour

     

    La pandémie de COVID-19 nous a montré combien le fait de disposer de données médicales précises, fiables et actualisées s’avère indispensable pour pouvoir aborder et résoudre efficacement des crises qui relèvent de la santé publique. Aussi, l’accélération de la digitalisation du domaine a été l’un des effets bénéfiques de la crise. Et c’est ainsi que l’on voit apparaître l’Espace européen des données de santé au printemps 2024, un outil qui permettra à l’UE de tirer pleinement parti du potentiel offert par l’échange, l’utilisation et la réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé, au bénéfice des patients, des chercheurs, des innovateurs et des régulateurs.

     

    Cristina Berteanu, docteur en sciences médicales, précise à ce sujet :

    « Il y a en ce domaine un changement de paradigme. En effet, c’est bien le patient qui dispose des droits de propriété sur ses données, qui peut rentrer en contact avec d’autres patients, mais aussi avec des médecins basés dans n’importe quel Etat membre de l’UE. Ensuite, l’accès assuré aux chercheurs et aux régulateurs à ces données est strictement réglementé. L’apparition de ce nouvel outil facilitera les découvertes de nouvelles molécules, l’établissement des politiques publiques mieux fondées, accélérera la mise en place des politiques de prévention et l’accès à des thérapies personnalisées et permettra à l’UE de tirer pleinement parti du potentiel offert par l’échange, l’utilisation et la réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé, au bénéfice des patients, des chercheurs, des innovateurs et des régulateurs. L’Espace européen des données de santé devrait devenir opérationnel dès 2025. Mais cela présuppose un effort conséquent en matière de digitalisation des données médicales dans tous les Etats membres. Et la Roumanie ne devrait pas être à la traîne. En effet, 207 hôpitaux roumains bénéficient des fonds européens via le plan national de relance et de résilience ».

     

    Echanges sécurisés des données

     

    En effet, l’Espace européen des données de santé permettra l’accès et l’échange sécurisés à ces données de la part des patients, mais également des professionnels, ce qui devrait améliorer les capacités de diagnostic et les traitements, mais également l’établissement des politiques publiques, et la diminution des coûts. l’Espace européen des données de santé devrait en outre faciliter l’accès des patients à des services médicaux de qualité, accroitre l’efficacité de ces derniers, soutenir la recherche et l’innovation. L’utilisation à bon escient de Big Data et de l’intelligence artificielle feront partie des outils auxquels la médecine pourra faire dorénavant appel. Le premier hôpital intelligent, un projet pilote censé tester le système et faciliter l’entrée du système de santé roumain dans l’ère digitale, verra le jour à Târgu Mureș, au centre du pays.

     

    Cristina Berteanu nous explique le concept de cet hôpital intelligent:

    « La digitalisation du dossier médical du patient, l’utilisation de la télémédecine, de la sécurité cybernétique, de la robotique en chirurgie, l’emploi de la réalité virtuelle dans la formation des professionnels, le développement des algorithmes de l’intelligence artificielle à usage médical, tout cela aura des effets concrets en matière de prévention, pour affiner les stratégies mises en place en la matière, la précision et la rapidité des résultats obtenus ».

     

    La médecine roumaine fait d’ores et déjà appel à l’intelligence artificielle en radiologie et en radiothérapie, mais aussi dans la collecte des données médicales. Et les nouvelles technologies sont déjà employées dans le diagnostic précoce de certaines maladies, dans l’établissement des thérapies personnalisées, dans le diagnostic histo-moléculaire des tumeurs notamment cancéreuses, précise encore le médecin Cristina Berteanu. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La Journée de l’auditeur 2024

    La Journée de l’auditeur 2024

    Un robot qui fait des cocktails en bavardant avec des clients. Une bus qui roule sans chauffeur, une appli qui répond toute seule à nos emails, un journaliste qui demande à une autre appli de faire des recherches pour son interview, un élève qui demande à un logiciel de lui écrire une composition pour la classe de littérature…. Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont nous utilisons déjà l’intelligence artificielle dans notre vie de tous les jours. Il y a quelques années seulement tout cela semblait être un rêve, un film de science-fiction.

     

    Et pourtant, les débuts de l’IA sont bien loin dans le passé. En fait, déjà en 1956, elle avait été établie en tant que discipline académique. Aujourd’hui elle cause des transformations majeures au sein de la société, à tous ses niveaux. Souvent comparée en termes d’impact à la révolution industrielle, l’IA arrive avec de bénéfices incontestables, mais aussi avec des défis et des risques à ne pas négliger.

     

    Déjà les avis des experts sont partagés. Alors que certains considèrent l’intelligence artificielle comme un outil qui nous sera indispensable à l’avenir, d’autres mettent en avant son potentiel catastrophique, à même de détruire l’humanité.

     

    C’est pourquoi, pour cette édition de la Journée de l’Auditeur, nous vous invitons à nous faire part de votre opinion sur l’IA. Pensez-vous que l’intelligence artificielle changera notre monde ? Comment influera-t-telle sur les métiers de l’avenir ? Deviendrons-nous dépendants de l’IA ? Qui devrait réglementer l’utilisation de l’intelligence artificielle et comment ? Quels avantages, désavantages et risques trouvez-vous dans l’utilisation de cette nouvelle technologie ? L’antenne est à vous, chers amis !

     

     

    Vous avez été nombreux à participer à ce débat et nous vous en remercions. Avant d’entrer dans le vif du sujet et d’enchaîner les « pour » et les « contre », il faut d’abord comprendre ce que c’est que l’intelligence artificielle. C’est sur cet aspect qu’insiste aussi Guido Panebianco d’Italie.

    “De nos jours, on parle beaucoup d’intelligence artificielle. Mais d’abord, il faut comprendre de quoi il s’agit exactement. Bref, c’est un domaine qui relève de la technologie, qui permet à l’ordinateur de mettre seul en place des actions qui normalement nécessiteraient l’intervention d’un cerveau humain : reconnaitre les images et les mots, résoudre des problèmes complexes, connaitre les expériences du passés et comprendre le langage naturel.  À mon avis, l’IA va changer de nombreux aspects dans notre vie quotidienne, même dans notre activité professionnelle, en les simplifiant, mais une utilisation excessive pourrait s’avérer dangereuse, y compris pour notre cerveau. Grâce à l’IA, nous pourrions finir par ne pas exploiter au maximum nos capacités cognitives, nous contentant de résoudre des problèmes à l’aide de l’ordinateur. (…) Il faut former les enfants, dès l’école, à comprendre ce que signifie l’intelligence artificielle et quels sont les risques qu’elle comporte.”

     

     

    C’est justement pour mieux comprendre la notion d’intelligence artificielle que notre ami Christian Ghibaudo de France avoue avoir fait plusieurs recherches avant de nous fournir sa réponse. Son constat : « si cette technologie soulève beaucoup de débat, c’est qu’elle émerveille autant qu’elle effraie ». Voici ses explications :

    Aujourd’hui, l’intelligence artificielle se trouve partout autour de nous. Il est très difficile de ne pas en avoir conscience et de ne pas l’utiliser dans son quotidien. De plus en plus de logiciels se créent chaque jour dans la catégorie IA des différents App Store et autres extensions Internet. Si cette technologie soulève beaucoup de débat, c’est qu’elle émerveille autant qu’elle effraie.

    Pensez-vous que l’intelligence artificielle changera notre monde ? L’IA est présente dans notre quotidien. Elle est par exemple utilisée par les services de détection des fraudes des établissements financiers, pour la prévision des intentions d’achat et dans les interactions avec le support client en ligne. Et donc, l’IA étant déjà utilisée grandement, oui elle changera le monde. Dans quel sens, les humains auront-ils encore la main sur les actions de l’IA ?

    Comment influera-t-telle sur les métiers de l’avenir ? L’informatisation étant de partout maintenant, très peu de métiers y réchappent donc bien sur l’IA influera notre avenir professionnel, si cela n’est pas déjà le cas. L’IA est déjà donc utilisé dans tous les métiers de la banque et de la finance. L’être humain, ne contrôle plus grand-chose, souvent on a accès aux « robots » avant d’avoir contact avec un humain. L’IA contrôlera aussi la presse, via la rectification de photos et d’articles.  Déjà sur Internet, on trouve beaucoup de photos non seulement modifiée par l’IA, mais surtout complètement créées par l’IA.

    Deviendrons-nous dépendants de l’IA ? On commence à être dépendants de l’IA, déjà pour beaucoup d’interactions, nous avons besoin d’une application gérée par l’IA.  Donc nous serons de plus en plus dépendants de l’IA.  Un bien ou pas, nous verrons à l’avenir.

    Qui devrait réglementer l’utilisation de l’intelligence artificielle et comment ? A mon avis des associations regroupant les différentes communautés d’une nation devront réglementer l’utilisation de l’IA. Car malheureusement, on ne peut pas (plus) faire confiance aux dirigeants de nos pays, ni aux grandes entreprises qui d’une certaine façon dirigent aussi notre vie. Pour les politiques (présidents, ministres, députés…) la corruption régnant en maitre dans tous les pays, bien sûr on ne peut pas (plus) leur faire confiance.

    Quels avantages, désavantages et risques trouvez-vous dans l’utilisation de cette nouvelle technologie ? Aider l’humain dans son quotidien. L’idée de base de l’intelligence artificielle a toujours été de créer une aide aux femmes et aux hommes. Améliorer le milieu de la santé et de la médecine. L’intelligence artificielle permet déjà d’améliorer les performances des diagnostics quasiment en temps réel. Le Parlement européen définit l’intelligence artificielle (IA) comme tout outil utilisé par une machine capable de « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ».

    Les entreprises, quelle que soit leur taille, peuvent grâce à elle : Simplifier des tâches complexes et répétitives pour trouver des gains d’efficacité. Améliorer l’efficacité des process et diminuer leurs coûts, proposer des outils pour de nouveaux services, analyser et exploiter les données issues du Big Data (mégadonnées), optimiser les campagnes marketing et l’affichage ciblé, améliorer le service client : chatbots (dialogueurs), assistances virtuelles, etc.

    L’IA peut être détournée pour créer des attaques plus sophistiquées, notamment en automatisant des processus malveillants ou en optimisant des stratégies d’attaque. Ces menaces, bien que préoccupantes, nous motivent à innover et à améliorer constamment nos propres systèmes de défense.

    L’intelligence artificielle promet d’énormes avantages mais comporte également des risques réels. Certains de ces risques se matérialisent déjà en préjudices pour les individus et les sociétés : biais et discrimination, polarisation des opinions, atteintes à la vie privée, et problèmes de sécurité”.

     

     

    L’IA promet en égale mesure des avantages réels et des risques réels, c’est la conclusion de notre ami français. Même constat pour Muhammad Al-Sayed Abdel Rahim d’Egypte, auditeur des émissions en arabe de RRI. A son avis, l’IA est en train de changer le monde et il faudra savoir garder un équilibre entre ses risques et ses avantages. Voici son le message:

    Nous voyons, observons et ressentons le changement dont le monde est témoin grâce à l’intelligence artificielle et, même si ce changement n’en est qu’à ses débuts, il nous fait sentir sa capacité à apporter de nombreuses transformations dans nos vies et dans le monde. À l’avenir, l’intelligence artificielle aura la capacité de changer le monde de diverses manières. En analysant d’énormes volumes d’informations et en les triant avec précision, l’intelligence artificielle sera en mesure de nous faire gagner du temps dans de nombreux aspects de notre vie. Elle aura également la capacité d’effectuer des travaux de routine, ce qui réduira les coûts et augmentera la productivité, mais n’oublions pas ou n’ignorerons pas qu’elle peut également affecter le marché du travail et conduire à des pertes d’emplois.

    L’intelligence artificielle sera également en mesure d’améliorer et de modifier les transports, comme le développement de voitures autonomes, la réduction des accidents de la circulation et l’amélioration du rendement énergétique, ce qui peut contribuer à améliorer la gestion du trafic et à réduire les embouteillages dans les endroits où la circulation est trop dense. N’oublions pas non plus l’éducation, car l’intelligence artificielle peut personnaliser le processus éducatif en fonction des besoins et des capacités de chaque élève, ce qui permet d’améliorer les résultats de l’apprentissage et d’offrir une expérience éducative plus interactive et plus efficace. Il y a aussi l’environnement (…) En analysant les données climatiques et agricoles, l’intelligence artificielle peut contribuer à améliorer la gestion des ressources naturelles et à réduire les émissions de carbone, ce qui permet de lutter contre le changement climatique. N’oublions pas non plus la recherche scientifique, car l’intelligence artificielle peut faciliter de nouvelles découvertes en analysant d’énormes quantités de données complexes. En ce qui concerne la sécurité et la sûreté, l’IA peut contribuer à améliorer les systèmes de sécurité, ce qui permettra de prévenir la criminalité et les cyberattaques.

    L’adoption réussie de l’IA nécessitera un équilibre entre les avantages et les risques qui y sont associés afin de garantir un impact positif et durable. »

     

     

    Un plaidoyer pour l’équilibre vient aussi de Chine, de la part de Fan Hong Jie qui écoute les émissions de RRI en anglais. Bien que l’IA ait ouvert une nouvelle fenêtre sur le monde de la science et de la technologie, il faut rester prudents, avoir une approche rationnelle et renforcer la réglementation dans le domaine, estime-t-il :

    “Depuis pas mal d’années, la croissance de l’industrie de l’intelligence artificielle, ainsi que le développement de la technologie, son utilisation sociale, les dangers qu’elle implique et une série de problèmes, sont souvent devenus des informations importantes couvertes par les médias. Cette année encore, en Chine, à l’examen d’accès à l’Université, le sujet de composition contenait une question sur l’intelligence artificielle, et l’impact sans précédent qu’elle aura certainement sur l’Humanité. Tous les domaines du monde du futur continueront à se développer et à changer. Nous devons faire face activement à cette question et être prêts à penser que « l’avenir est arrivé ». La question interroge les candidats qui doivent écrire un article d’au moins 800 mots pour exprimer leurs réflexions sur le sujet « l’avenir est arrivé ».

    On peut dire qu’au quotidien, au travail, à la maison et à l’école, l’IA est constamment évoquée. Même certains dirigeants comprennent le sujet et discutent de l’IA de temps en temps lors de réunions et entretiens. Les instances gouvernementales, les collèges et universités, les écoles du parti et les écoles de la Ligue de la jeunesse invitent souvent des experts et des universitaires à présenter des rapports et à donner des conférences, afin de vulgariser les nouvelles connaissances et les nouvelles idées sur l’IA et d’inculquer de nouvelles idées aux fonctionnaires et aux étudiants.

    Je crois que le développement de l’intelligence artificielle (IA) est le produit inévitable du développement rapide de la science et de la technologie dans la société d’aujourd’hui et du progrès de la civilisation humaine. Dans la société de l’information très développée d’aujourd’hui, avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA), pour nous, êtres humains, dans le domaine de la science et de la technologie, il y a des choses que personne ne peut faire seul. On peut dire que le développement de l’intelligence artificielle nous a ouvert une nouvelle fenêtre dans la science et la technologie et a ouvert une nouvelle page dans le développement de l’histoire sociale. Le développement de l’intelligence artificielle a amené beaucoup de confort dans nos vies. La maison intelligente, les soins de santé intelligents et le transport intelligent nous rendent la vie plus efficace, plus convenable, plus sure. Qui plus est, l’intelligence artificielle joue également un rôle important dans l’éducation, les finances, l’agriculture, la défense, la prévention et les secours en cas de désastre et contribue généralement au développement et au progrès de la société. Certes le développement de l’Intelligence artificielle nous a généré du confort, mais elle a causé aussi toute une série de problèmes. Par conséquent, il faut être rationnel lorsqu’on regarde l’arme à double tranchant de l’intelligence artificielle. Pas besoin de susciter de la peur et de la phobie mais il faut y faire face avec courage, avoir une vision rationnelle du développement de l’intelligence artificielle, adopter activement, mais prudemment une série de mesures censées consolider sa réglementation et toutes ses tâches, afin de bénéficier pleinement de ses avantages uniques et éviter les risques et les problèmes, pour que l’intelligence artificielle rende un service efficace aux gens, créant un avenir plus lumineux. »

     

     

    C’est surtout sur les risques qu’a choisi de se pencher un auditeur du Luxembourg, qui écoute les émissions de RRI en langue allemande, Arnold Heiles.

    “Je suis très inquiet par rapport à la soi-disant Intelligence artificielle. Je crains notamment une utilisation excessive, ce qui représente une menace latente! Le danger consiste au fait que des gens ordinaires se retrouveront bientôt dans l’incapacité de faire la différence entre l’apport de l’IA et celui de l’être humain et cela dans plusieurs directions, que ça soit dans l’art, dans l’élaboration des diplômes universitaires ou dans les évaluations à l’école. En parlant du domaine des arts, je remarque une grande incertitude en ce qui concerne la contribution de l’Intelligence artificielle. Une menace encore plus sérieuse est représentée par les armes automatiques où l’IA prendra des décisions de vie et de mort. En plus, je suis persuadé qu’au fur et à mesure que l’Intelligence artificielle progresse, nombre d’emplois seront supprimés. Le seul aspect positif pour l’utilisation de l’IA est la recherche médicale, notamment dans les soins contre le cancer. Mais, grosso modo, cette ampleur de l’IA me fait peur et j’espère que la race humaine ne sera pas dépassée par le rythme rapide du développement de l’IA.”

     

     

    L’IA fascine, mais sans doute elle fait peur aussi. C’est le cas de notre auditeur du Luxembourg, tout comme de Hugo Longhi d’Argentine qui va plus loin et se pose la question suivante : « Que pouvons-nous faire pour prévenir le mal causé par ces nouvelles pratiques ? » Il tente aussi de répondre :

    « Le terme artificiel en lui-même ne me semble pas adéquat. Cela signifie créé par l’homme et donc imparfait, à l’opposé du naturel, qui est établi par les règles logiques de notre condition de vie.

    Et pour aggraver les choses, nous parlons ici d’intelligence, un trait supplémentaire avec lequel nous, les humains, nous avons été récompensés, et qui est destiné à être remplacé par un appareil, un système ou un programme créé par… l’homme lui-même !

    Ce prologue sert à prononcer une opinion, mais comme rien ne changera après avoir écrit ces lignes, je dirai que l’intelligence artificielle est déjà parmi nous. Elle est arrivée très discrètement, mais s’est rapidement répandue dans de nombreux coins du monde. Bientôt, il sera presque impossible de s’en passer.

    La question est de savoir comment elle sera utilisée. Si son rôle est de sauver des vies, d’aider à résoudre des calculs d’ampleur, d’aider à conserver des espèces animales menacées ou de déterminer les meilleures formes de gouvernement dans un pays, alors ce sera quelque chose de positif.

    Malheureusement, cela ne semble pas être le cas. Les grandes puissances ont déjà profité de l’intelligence artificielle pour influencer les autres. Aujourd’hui, l’IA est un allié clé dans la guerre et la destruction, et c’est une mauvaise chose.

    Que pouvons-nous faire pour prévenir le mal causé par ces nouvelles pratiques ? Presque rien. Essayons simplement de profiter des bénéfices qu’elle génère et restons – autant que possible – à l’écart des dommages qu’elle provoque.

    C’est pourquoi, et même avec réticence, je me soumets à la finalité et aux décisions de ce nouveau protagoniste de notre vie quotidienne. “

     

     

    A son tour, Luigi Cobisi d’Italie, le secrétaire général d’Italradio, l’observateur de l’italophonie internationale, se dit un partisan de l’avancée de la science, à condition de « tenir les choses sous contrôle ». Dans une interview pour RRI, il a déclaré que :

    « L’intelligence artificielle est de toute façon un produit de l’intelligence humaine. Par conséquent, comme tous les produits de l’intelligence humaine elle présentent des avantages et des inconvénients. Un des aspects négatifs est certainement le fait que l’on parle trop de l’Intelligence artificielle. Un côté positif est sa capacité d’innovation et de recherche pour nous proposer sans cesse de nouvelles merveilles. Lorsque j’ai vu pour la première fois dans un la vie un ordinateur, il y a une quarantaine d’année, dans un magasin de Brescia, je me suis dit : « wow, qu’est-ce que c’est que ça ? » De nos jours, c’est un objet tout à fait banale. Je pense que nous devrions nous laisser un peu porter par la vague de la science et de la technologie (…), évidemment, à condition de tenir les choses sous contrôle. Par ailleurs, il serait je crois de bon ton de citer un proverbe qui dit que celui qui utilise le cerveau d’autrui peut griller le sien. »  

     

     

    Pour Yigal Benger d’Allemagne, c’est surtout une question de responsabilité qui se pose au moment où l’on parle de l’intelligence artificielle. Qui est responsable pour les choix de l’IA en matière de médicine ou d’armes par exemple Est-il sage d’autoriser n’importe qui à accéder et à utiliser n’importe quel type d’intelligence artificielle ? Yigal Benger détaille :

    “Dans le contexte de l’accent mis sur l’intelligence artificielle, l’un des nombreux termes utilisés pour désigner cette technologie nouvelle, les auditeurs auront sans doute des commentaires critiques, voire très critiques, mais ils en auront aussi quelques uns positifs. En ce qui me concerne, les approches critiques sont dominantes, par exemple dans les domaines où l’IA restreint ou met en danger la créativité humaine et l’activité intellectuelle. Voici un exemple : si les institutions publiques, telles les écoles, l’utilisent trop, les enseignants risquent de devenir inutiles ou de passer pour des clowns devant leurs élèves ou collègues ou devant les parents.

    J’ai également une opinion critique en ce qui concerne l’IA dans le domaine de la médicine. Si l’on accorde trop peu d’attention aux choix des médecins, du personnel médical et à la volonté des patients et si les interventions chirurgicales échouent, qui pourrait être considéré comme responsable ? Quant à la politique, l’IA peut être utile partiellement dans les systèmes juridiques et en cas de jurisprudence, mais je ne suis pas expert en la matière.

    Et pourtant, dans le reste des cas, je suis très critique lorsqu’il s’agit des débats au sein du Parlement où de l’utilisation des armes nucléaires. Je pense que ce domaine devrait avoir des limites très claires, mais, même dans ce domaine, les limites ne sont pas respectées (par exemple, quand des événements imprévus s’enchaînent, événements qui ne sont ni acceptables ni souhaitables du point de vue humain).

    Est-il sage d’autoriser n’importe qui à accéder et à utiliser n’importe quel type d’intelligence artificielle ? Mettre ce sujet à la Une lors de la Journée des auditeurs n’est pas chose aisée, car les débats sur l’intelligence artificielle s’ouvrent sur le long terme.

    Certaines idées m’ont traversé l’esprit cet après-midi, mais en conclusion, je continue à penser que l’utilisation de certains appareils, tels que les smartphones, les PC et les radios, n’est pas répréhensible, tant que les caractéristiques humaines sont soutenues et non pas complètement éliminées”. 

     

     

    La question de la responsabilité est effectivement une des plus sensibles, et pas encore réglementée, pas suffisamment en tout cas. Mais pour Giovanni Frasinetti d’Italie, c’est très simple : l’homme a créé l’IA c’est donc l’homme qui en est responsable.

    « L’intelligence artificielle peut être utile dans les activités techniques et mécaniques. N’oublions pas que tout a été créé par l’homme et que s’il y a des erreurs, ce n’est pas la faute des robots, mais la faute des humains. Comme beaucoup de découvertes et d’inventions, tout peut être utilisé pour faire le bien comme le mal. Espérons que ça se passe bien ! »

     

     

    C’est de la médecine notamment que nous parle Swapan Kumar Chandra, Calcutta en Inde. Pour lui, l’IA est arrivée avec des avantages incontestables dans ce domaine, notamment en matière de diagnostic précoce. Il nous donne quelques exemples précis :

    “Dans le monde actuel, l’influence de l’intelligence artificielle (IA) devient de plus en plus visible dans différents secteurs, la santé se distinguant comme l’un des domaines les plus transformateurs. Les technologies de l’IA font des progrès significatifs en Inde, en particulier dans le domaine du diagnostic précoce et des traitements médicaux avancés. Des algorithmes d’apprentissage automatique prédisant des maladies telles que le cancer et les troubles cardiaques aux robots pilotés par l’IA qui assistent les chirurgiens, le potentiel d’amélioration des résultats pour les patients est énorme. Bien que je n’aie pas eu d’interaction personnelle avec ces technologies, j’ai suivi plusieurs exemples de réussite qui mettent en évidence la remarquable capacité de l’IA à améliorer la détection précoce et les options de traitement. En Inde, les solutions de santé basées sur l’IA sont de plus en plus adoptées, en particulier pour le diagnostic précoce. En voici quelques exemples :

    1. Niramai (Non-Invasive Risk Assessment with AI) : Niramai, une startup basée à Bangalore, a révolutionné la détection précoce du cancer du sein grâce à l’imagerie thermique de l’IA. Contrairement à la mammographie traditionnelle, qui peut être coûteuse et inaccessible dans les zones rurales, la méthode de Niramai est non irradiante, non invasive et peut détecter le cancer à un stade précoce, même chez les femmes de moins de 45 ans. Cette technologie a été largement utilisée dans les hôpitaux et les cliniques, en particulier dans les zones rurales de l’Inde, ce qui a permis d’améliorer considérablement les taux de détection précoce.
    2. Qure.ai : Cette entreprise d’IA basée à Mumbai utilise des algorithmes d’apprentissage profond pour analyser les radiographies et la tomodensitométrie, permettant un diagnostic précoce des affections pulmonaires telles que la tuberculose et la pneumonie. Son produit, qXR, est particulièrement efficace dans les systèmes de santé publique, aidant les radiologues à diagnostiquer rapidement la tuberculose, une maladie très répandue en Inde. Les solutions de Qure.ai sont désormais utilisées dans des environnements à faibles ressources et dans des hôpitaux publics, ce qui permet d’alléger la charge de travail du personnel médical.
    3. Aarogya Setu (recherche de contacts et surveillance sanitaire pour COVID-19) : pendant la pandémie de COVID-19, l’application Aarogya Setu a utilisé l’apprentissage automatique pour suivre les infections et prévoir les symptômes possibles à l’avance. Cette application a aidé les autorités sanitaires à surveiller plus efficacement les épidémies en fournissant des données en temps réel et en émettant des avertissements aux personnes susceptibles d’avoir été exposées au COVID-19″.

     

     

    Sans doute, l’IA facilite déjà la tache de l’homme dans de nombreux domaines. La médecine n’est qu’un exemple. Le revers de la médaille, c’est que de nombreux emplois sont désormais menacés, car remplaçables par cette nouvelle technologie. C’est l’aspect du chômage qui inquiète le plus Bidhan Chandra Sanyal d’Inde, auditeur des émissions en anglais de RRI.

    “L’intelligence artificielle ou IA est une version perfectionnée d’un système informatique. Ce dernier peut effectuer des tâches qui nécessitent normalement l’intelligence humaine. Ces tâches incluent la compréhension ou l’analyse des données introduites, ainsi que la capacité à prendre des décisions rapides à partir de ces analyses. Bref, l’IA prend progressivement en charge la plupart des tâches que les humains effectuent régulièrement. La pensée humaine est utilisée par les ordinateurs pour prendre des décisions complètes reposant sur des informations incomplètes, résoudre des problèmes complexes, élaborer des plans et mener des recherches.

    Voici quelques avantages :

    – les humains peuvent parfois faire des erreurs, mais l’intelligence artificielle ne commet jamais d’erreurs si elle est programmée correctement. Étant donné que les décisions de l’IA sont prises au moyen d’algorithmes, il n’y a aucune chance de commettre des erreurs dans son travail. Les informations sont toujours exactes, et les performances et la précision permettent d’économiser du temps et de l’argent.

    – L’intelligence artificielle facilite une prise de décision plus rapide. Les gens sont très indécis lorsqu’ils prennent des décisions. Ce système peut prendre des décisions beaucoup plus rapidement que les humains grâce à divers moyens d’apprentissage automatique. Le résultat est une exécution plus rapide du travail.

    – L’intelligence artificielle a la capacité de travailler en continu, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Les gens ne peuvent jamais travailler 24 heures par jour, pendant 7 jours. Les humains ont besoin de sommeil et de repos, alors que l’IA est une machine, elle n’a donc pas besoin de repos.

    – L’un des plus grands avantages de l’intelligence artificielle est qu’elle peut effectuer des tâches risquées qui sont trop dangereuses pour les humains.

    On ne peut pas effectuer des tâches répétitives de manière maximale avec un être humain normal, mais avec l’intelligence artificielle, il est possible de les effectuer sans faille

    Inconvénients de l’intelligence artificielle :

    – Les systèmes d’IA coûtent très cher. Maintenir les systèmes d’IA régulièrement mis à jour avec les derniers matériels et logiciels et former le personnel coûte toujours une fortune.

    – L’intelligence artificielle réduit les emplois des gens. Remplacer les tâches répétitives par l’IA est bénéfique aux entreprises, mais nuisible aux emplois. Le manque de compétences dans le domaine de l’information et de la technologie fera perdre aux gens leur emploi traditionnel et il en résultera une hausse du chômage.

    – L’un des inconvénients de l’utilisation des systèmes d’IA est le manque de créativité. L’IA ne peut pas penser de manière créative. Et surtout, l’absence de sentiments est un inconvénient. Même si les systèmes d’IA sont rapides et s’améliorent constamment, ils ne sont pas capables d’exploiter les émotions lors de la prise de décision. Il est impossible d’établir des liens moléculaires avec de vraies personnes.

    Personnellement, je suis contre cette intelligence artificielle. Le chômage est déjà un problème dans presque tous les pays du monde. Seul un chômeur peut comprendre la douleur du chômage. Les systèmes d’IA accéléreront la hausse du chômage. Ainsi, même si profitable à quelques personnes riches ou fortunées, elle entraînera un avenir sombre pour les masses. Par conséquent, le système d’IA ne doit pas être mis en œuvre dans tous les cas. “

     

     

    Un autre métier menacé par l’IA : celui de traducteur. C’est l’exemple que nous donne Ernst Meinhardt d’Allemagne, traducteur et ancien journaliste pour la DW :

    « L’intelligence artificielle – utile ou nuisible ? L’intelligence artificielle comprend également des programmes de traduction. En tant que traducteur et interprète « formé », j’aimerais vous faire part d’une expérience que j’ai vécue cet été. Lorsque le chanteur de folk roumain Nicu Covaci est décédé au début du mois d’août 2024, une interview que j’avais réalisée avec lui il y a 25 ans pour la Deutsche Welle est redevenue d’actualité. Nicu Covaci était le fondateur et le leader du groupe de rock roumain « Phoenix ». L’interview a été réalisée en roumain en 1999. J’avais besoin d’une traduction allemande pour deux publications allemandes. J’ai dit : « Laissez un programme de traduction faire le travail ! Nous verrons ensuite ce qui en sortira ». Eh bien, le résultat était absurde en termes de langue et de contenu, même si j’avais utilisé un programme de traduction qui avait une certaine réputation à cet égard. J’ai donc traduit notre entretien à l’ancienne, comme je l’avais appris au cours de ma formation professionnelle : en utilisant mon propre esprit. De cette manière, elle pouvait être imprimée sans correction et sans édition. Conclusion : l’intelligence artificielle peut être utile, mais pas nécessairement et pas de toutes les façons. Il ne faut en aucun cas s’en remettre uniquement à elle, sous peine d’aboutir à un désastre. Par exemple, si l’on utilise un programme de traduction pour traduire dans une langue que l’on ne maîtrise pas du tout. Dans ce cas, il serait impossible de vérifier si la « solution » proposée par le programme de traduction a un sens. Quelle que soit la qualité des programmes de traduction, ils ne peuvent pas remplacer les personnes. Je trouve cela très rassurant. »

     

     

    Mais tous les pays ne sont pas encore prêts pour passer à l’intelligence artificielle. En Algérie par exemple, l’Etat est en train de mettre en place une stratégie en ce sens, la production scientifique est à la hausse, mais il reste encore des pas à faire, comme nous le dit notre auditeur algérien Nouari Naghmouchi d’Algérie :

    “L’initiation effective de la mise en œuvre de la stratégie nationale d’intelligence artificielle est une question fondamentale pour le secteur, car devenue une priorité pour de nombreux pays et a permis un saut qualitatif dans divers aspects de la vie. La stratégie développée par le secteur a pour objectif d’offrir de meilleurs services à la société à l’ère où l’intelligence artificielle est devenue un langage qu’il faut adopter. la stratégie vise à renforcer la construction des capacités algériennes dans le domaine de l’intelligence artificielle, en termes d’enseignement, de formation et de recherche, et en tant qu’outil de développement pour permettre aux différents secteurs économiques et sociaux de surmonter les difficultés relatives à la transition numérique. «Au cours des prochaines années, la stratégie du secteur aura pour objectif de créer un environnement innovant utilisant l’intelligence artificielle, qui permettrait d’améliorer les performances dans de nombreux domaines prioritaires, tels que l’éducation, la recherche, la santé, les transports, l’énergie». en Algérie, la production scientifique liée à l’IA est croissante mais manque de thématiques, tels le blockchain, le véhicule automatisé, l’additive manufacturing et autres”. 

     

    Les avis sont unanimes. En fait on n’a pas le choix, il faut accepter l’IA dans notre vie. Elle est donnée aux jeunes générations et les autres devront s’y habituer. C’est ce que tente de faire entre autre notre ami Philippe Marsan de France. Il plaide pour le développement de cette nouvelle technologie, tout en espérant que les jeunes sauront bien s’en servir.

    “Je suis né au milieu du 20 ième siècle. C’était le plein essor de la radiodiffusion encore diffusée en AM analogique, les débuts de la télévision, et l’informatique semblait très loin. Ainsi en était la culture dans le domaine des communications. L’informatique s’est développée à grands pas. Et aujourd’hui, on parle “d’intelligence artificielle”. C’est une évolution logique de la technologie, mais la science avance à grands pas, rapidement, peut être trop pour nous les bipèdes humanoïdes qui avons du mal à suivre le mouvement. Voilà que virtuellement une machine va raisonner, penser, analyser comme ou presque comme un humain.

    Certes, nous allons voir arriver de la créativité, de la planification, des calculs très complexes, des algorithmes sophistiqués mais la machine pourra t elle ressentir de la compassion, du sentiment, de l’amour, de la joie, du respect, exprimer de la colère, de la patience, de l’agacement. Des dernières informations indiquent qu’il est possible grâce à l’intelligence artificielle de mieux détecter et plus rapidement l’avancée très précoce d’un cancer du sein. La machine se substitue à l’homme pour donner un diagnostic précis et plus rapide. Ainsi d’autres exemples se multiplieront notamment pour d’autres domaines d’applications nécessaires à la vie.

    Mais attention à ne pas jouer avec le feu, les apprentis sorciers. Par exemple dernièrement un monsieur qui téléphonait souvent à sa mère a reçu tard le soir une communication bizzare de cette dernière. Pourtant c’était bien cette voix très connue de son fils. Elle lui indiquait qu’elle avait été agressée dans une gare, et dépouillée de son sac à main. Plus d’argent, elle demendait alors à son fils les numéros de sa carte bancaire. La voix était un montage réalisable d’après les spécialistes avec l’intelligence artificielle. On pourrait dire que cette utilisation frauduleuse est pour “pour le pire”, plutôt que pour “le meilleur”.

    Quelle est la solution ? A mon avis continuer à développer ce domaine, s’investir dans ce progrès inéluctable, mais rester prudent, maitriser l’environnement, envisager aussi des scénarios dangereux et l’intelligence artificielle amènera le bien être pour une vie meilleure.

    Voilà une opinion sachant que je fais partie d’une génération qui maitrise peu tout ce qui est lié au numérique, à l’informatique, et les jeunes seront se servir de ces nouveaux outils de manière plus efficace”.  

     

     

    Et c’est toujours pour une bonne utilisation de l’IA en parallèle avec le respect des valeurs fondamentales de l’humanité que plaide Ileana Belu de Serbie:

    « Je crois que l’intelligence artificielle a suffisamment changé notre monde, elle s’est insinuée dans tous les recoins de la société. J’espère que nous trouverons la bonne mesure et que nous ne la laisserons pas dominer nos actions, mais que nous serons capables de l’utiliser correctement. Je pense que nous devrions rappeler aux générations futures quelles sont les vraies valeurs et leur dire quels sont les avantages de l’intelligence artificielle. »

     

     

    Pour la conclusion de ce débat si ample, dont nous n’avons vu que la surface aujourd’hui, je me tourne vers le message de notre ami Paul Jamet de France. A son tour il a fait des recherches assidues pour nous fournir 3 messages exhaustifs pour cette journée de l’auditeur, témoignant justement de l’ampleur du sujet. En voici quelques extraits :

    “Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans le monde de la science-fiction ! L’Intelligence artificielle est définie comme un ensemble de technologies visant à réaliser informatiquement des tâches cognitives traditionnellement effectuées par l’humain. Avec l’I.A. générative une nouvelle étape a été franchie. Les algorithmes sont devenus capables de générer de nouvelles données (textes, images, sons) mais toujours à partir des milliers d’exemples analysés. Le « Deep learning », le « Machine learning » sont à l’origine de cette évolution : la machine ne se contente plus de prédire, d’apporter une aide à la compréhension et à la décision, mais elle est devenue capable de créer. C’est cette capacité qui rend l’Intelligence artificielle si fascinante mais aussi ce qui la rend effrayante voire menaçante lorsqu’il s’agit par exemple de la question de l’emploi.

    Mais le grand public ne fait-il pas fausse route en assimilant l’I.A. à une machine a qui a conscience d’elle-même ? Une machine qui, en étant aussi intelligente qu’un humain, est devenue autonome donc capable de faire des choix ? C’est une vision erronée car très loin de la réalité. Une intelligence artificielle – Il y en a des dizaines aujourd’hui – accomplit des tâches en se référant à des règles et des normes prédéterminées dans des domaines précis.

     La machine grâce à la révolution des neurones artificiels et de l’apprentissage profond comme l’explique Yann Le Cun dans son ouvrage « Quand la machine apprend ». En d’autres termes, la machine a acquis elle-même, par l’expérience, les capacités qui lui sont nécessaires pour accomplir, comme nous allons le voir, des tâches précises que l’on croyait réservées à l’être humain.

    La plupart des métiers seront concernés directement ou indirectement par l’Intelligence artificielle. Pour certains métiers l’impact relève de l’évidence pour d’autres tout dépendra du désir ou non des personnes. La Radio : l’I.A. a déjà commencé d’influencer la plupart des métiers de la Radio qu’il s’agisse de la préparation des programmes (travail des journalistes, des rédacteurs, des programmateurs musicaux, …) et de leur mise en ondes. Des voix synthétiques sont déjà utilisées (j’ai détecté le recours à des voix synthétiques sur RSI – Radio Slovaquie Internationale et très régulièrement sur VoV5 – La Voix du Vietnam). Des webradios de plus en plus nombreuses fonctionnent avec un minimum d’intervention humaine. L’une d’elle est entièrement pilotée par une I.A.

    Consciemment ou non, chacun d’entre nous a déjà utilisé des programmes d’intelligence artificielle ne serait-ce que ceux qui sont présents dans nos smartphones. Comme toute nouvelle technologie, l’I.A. va s’installer dans notre vie. Mais il faut tenir compte du fait que, à la différence du smartphone, l’I.A. n’est pas un objet ! L’intelligence artificielle est immatérielle ce qui soulève d’importantes questions juridiques au titre du droit civique surtout la responsabilité en matière de prise de décision mais aussi pour ce qui concerne la question de la dépendance voire de la propriété intellectuelle. Des interrogations similaires se sont posées lors de l’arrivée de l’imprimerie, de la radio, puis de la télévision et enfin d’Internet.

    La question de la réglementation est et restera toujours une question sensible ! Je partage pleinement l’avis de ceux qui disent que réglementer a priori empêche par exemple l’Union européenne d’innover. Je pense qu’il est préférable pour un pays d’éduquer ses citoyens et de les prémunir des risques sans brider l’innovation avec une réglementation contraignante”.

     

     Et pour finir sur une note optimiste, c’est toujours Paul Jamet qui nous a envoyé la couverture scanné du magazine Le Point qui dit : « Plus fort que l’IA … notre cerveau » . « La couverture parle toute seule ! Elle se veut rassurante”, écrit notre ami.

     

    Sur ce, notre Journée de l’Auditeur touche à sa fin. Nous vous remercions pour vos participations, tellement intéressantes, amples et bien documentées.

    Tous les propos cités dans cette émission sont les opinions personnelles des auditeurs. RRI ne saurait être tenue responsable pour aucun de ces propos.

     

    L’IA fait déjà partie de notre vie, pour l’instant c’est à chacun d’entre nous de décider en quelle mesure on se laisse emporter par cette technologie.

    A bientôt sur les ondes de RRI !

  • 02.08.2024 (mise à jour)

    02.08.2024 (mise à jour)

    ANAF – L’Agence nationale pour l’administration fiscale (ANAF) a dépassé en juillet le seuil historique de 50 milliards de lei (environ 10 milliards d’euros), a annoncé le ministre roumain des finances, Marcel Boloș. Il a précisé que le taux de recouvrement après sept mois est toujours supérieur à 100 %. M. Boloș affirme également que les outils de numérisation commencent à produire des résultats visibles et invite les citoyens à formuler des propositions pour rendre le travail de l’ANAF plus efficace.

     

    Saxons – Entre 12 000 et 15 000 Saxons d’Europe et d’Amérique du Nord arrivent à Sibiu, dans le centre de la Roumanie, pour leur deuxième rencontre internationale. Le programme de trois jours comprend plus de 50 événements culturels : concerts, représentations théâtrales et de danse folklorique, projections de films, expositions et visites guidées de la ville. Les organisateurs espèrent dépasser la fréquentation de la précédente rencontre en 2017, à laquelle avaient participé environ 12 000 Saxons d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse, de Roumanie, des États-Unis et du Canada. Le président roumain Klaus Iohannis assistera à l’événement.

     

    Holocauste – Le président roumain Klaus Iohannis a envoyé un message à l’occasion de la Journée européenne de commémoration de l’Holocauste des Roms, dans lequel il déclare qu’il faut continuer à sanctionner et à combattre activement les idées ou les comportements qui polarisent, préjugent ou stigmatisent tout type de personne ou de groupe. “Nous rendons un hommage pieux aux Roms qui ont été victimes du génocide pendant la Seconde Guerre mondiale et réaffirmons notre engagement à chérir et à défendre les droits fondamentaux et la dignité humaine”, a écrit le président roumain. La Roumanie a également célébré vendredi la Journée nationale de commémoration de l’Holocauste contre les Roms.

     

    JO– Ionela Cozmiuc et Gianina van Groningen viennent de décrocher la médaille d’argent à l’épreuve de deux de pointe. Simona Radis et Ancuta Bodnar viennent quant à elles de remporter la médaille d’argent à l’épreuve de deux de couple poids léger féminin aux JO de Paris. Jusqu’à présent, la Roumanie compte cinq médailles, deux d’or, deux d’argent et une de bronze. L’or a été remporté par le nageur David Popovici au 200 mètres libre et les rameurs Andrei Cornea et Marian Enache en deux de couple masculin. L’argent a été décroché par Ancuța Bodnar et Simona Radiș à l’épreuve de deux de couple féminin toujours en aviron, tandis que le bronze a été remporté par David Popovici au 100 mètres nage libre.

     

    Industrie alimentaire – L’Exécutif de Bucarest a annoncé avoir terminé le processus de sélection des projets qui bénéficieront d’un appui financier dans le cadre du programme national pluriannuel de développement et la modernisation de l’industrie alimentaire, INVESTALIM. Dans ce cadre, de nouvelles usines de transformation de la viande, du sucre, de l’huile et des fruits, de minoterie et de boulangerie seront construites en Roumanie. 41 projets ont été déclarés éligibles, la valeur totale des investissements s’élevant à 4,5 milliards de lei (soit environ 900 millions d’euros), dont l’aide de l’Etat s’élève à environ 2,7 milliards de lei, a déclaré le ministre de l’Agriculture, Florin Barbu. Selon le premier ministre Marcel Ciolacu, l’objectif stratégique est de développer la capacité de produire des aliments à partir de matières premières provenant des agriculteurs roumains.

     

    IA – La Loi européenne sur l’intelligence artificielle vient d’entrer en vigueur en Union européenne. Il s’agit de la première réglementation au monde dans ce domaine. Les Européens veulent s’assurer que les programmes d’intelligence artificielle utilisés ou développés dans l’espace communautaire sont fiables et que les droits fondamentaux des personnes sont protégés. Le règlement vise à créer un marché intérieur harmonisé dans tous les Etats membres. Selon la Commission européenne il crée un environnement favorable à l’innovation et à l’investissement. La loi exige que les systèmes d’intelligence artificielle répondent à des exigences strictes, à des ensembles de données de haute qualité, à l’enregistrement des activités, à des informations claires sur les utilisateurs, à l’exactitude et à la cybersécurité. Les systèmes jugés clairement menaçants pour les droits fondamentaux des citoyens seront interdits. Il s’agit notamment de systèmes ou d’applications qui manipulent le comportement humain ou permettent une analyse sociale par les gouvernements ou les entreprises.

     

    Prisonniers – L’Union européenne a salué la décision de Moscou de libérer certains prisonniers considérés comme injustement persécutés, dans le cadre d’un large échange entre la Russie et plusieurs pays occidentaux. La Turquie a contribué à la coordination de l’échange de 26 détenus, dont le journaliste américain Evan Gershkovich et un agent présumé du FSB condamné de meurtre. L’opération d’échange impliquait des personnes provenant de prisons de sept pays différents : les Etats-Unis, l’Allemagne, la Pologne, la Slovénie, la Norvège, la Russie et la Biélorussie. Ce geste a été salué par l’UE, qui a demandé fermement la libération de tous les prisonniers politiques, rapporte l’AFP. Le président russe Vladimir Poutine a accueilli les huit citoyens russes libérés à l’aéroport de Vnoukovo à Moscou.

     

    Canicule – Les météorologues roumains ont émis des alertes code orange à la canicule valables ce vendredi dans 32 départements du pays, ainsi que dans la Capitale. Seul le nord ne fait pas l’objet de ces alertes. La température maximale atteindra des 39 degrés.  L’inconfort thermique sera accentué, et l’indice humidex (ITU) dépassera le seuil critique de 80 unités. Dans le nord-est, des pluies sont attendues. Par endroit les quantités d’eau dépasseront les 15-20 l/m2. 37 degrés et du soleil à Bucarest.

  • L’intelligence artificielle dans le monde des banques

    L’intelligence artificielle dans le monde des banques

     

    Le monde de la finance à l’ère de l’intelligence artificielle

     

    De plus en plus présentes dans nos vies, les nouvelles technologies transforment grandement les différents domaines et industries. Le monde de la finance n’y fait pas exception, le recours à l’intelligence artificielle (IA) devenant un impératif pour maintenir un niveau compétitif et offrir de meilleurs services aux clients, affirment les spécialistes du domaine. Rationaliser les processus administratifs, personnaliser les services, prévenir la fraude et améliorer l’expérience de l’usager ne sont que quelques-uns des avantages offerts par l’introduction de l’IA. Il n’en va pas moins que certains risques se font jour devant ce virage technologique, des risques principalement liés à la protection des données et aux pertes d’emplois.

     

    Mais finalement comment l’intelligence artificielle peut-elle contribuer à protéger et sécuriser le secret bancaire et les données sensibles ? Premièrement, en détectant et en prévenant les cyberattaques de manière plus rapide et plus précise, ce qui constitue l’une des caractéristiques clés des pare-feu bancaires qui utilisent l’IA. L’intelligence artificielle peut alors évaluer et analyser rapidement un grand volume de données en temps réel, permettant ainsi une identification rapide et efficace des menaces et la mise en œuvre de mesures de sécurité appropriées. Ses algorithmes peuvent également être utilisés pour automatiser des tâches répétitives et routinières, comme vérifier l’authenticité des documents, ouvrir des comptes en banque ou évaluer la solvabilité d’un emprunteur potentiel, par exemple.

     

    Ces technologies peuvent être encore utilisées pour analyser les données des clients et fournir des solutions personnalisées concernant la gestion des comptes, la planification financière ou les investissements. Par ailleurs, l’usage de l’IA peut jouer un rôle crucial dans la détection et la prévention de la fraude. En effet, des algorithmes d’apprentissage automatique peuvent être formés pour identifier d’éventuelles anomalies présentes dans les transactions, tirant ainsi la sonnette d’alarme sur d’éventuels montages frauduleux.

     

    L’IA – un instrument utile pour les Banques centrales

     

    Quant aux banques centrales, l’intelligence artificielle pourrait représenter un outil prometteur dans la lutte contre l’inflation, affirme Cristian Popa, membre du conseil d’administration de la Banque Nationale de Roumanie, lors d’une récente conférence

     

     Cristian Popa : « Le processus de décision en matière de politique monétaire est encore plus complexe dans les périodes caractérisées par d’énormes changements structurels, telle celle que nous traversons actuellement. Et pour n’en mentionner que quelques-uns : La mondialisation, qui recule ; La régulation, qui devient de plus en plus intense ; Le protectionnisme, que nous voyons croître, au moins au niveau transatlantique ; Les dividendes de la paix qui s’amenuisent, alors que de plus en plus de ressources sont dirigées vers le secteur militaire, au détriment de l’éducation ou de la santé par exemple ; Le vieillissement de la population qui s’accompagne d’une baisse significative du taux de natalité ; La disparition du dividende énergétique ; La question des déficits budgétaires chroniques, qui ne cessent d’augmenter ; Enfin, la transition vers l’économie verte, qui implique également de nouveaux coûts. Tous ces changements structurels semblent indiquer que les pressions inflationnistes persisteront pendant longtemps. Face à cela, l’intelligence artificielle peut limiter l’impact des changements structurels mentionnés, dans la mesure où son utilisation massive pourrait stimuler une croissance économique durable grâce à la hausse de la productivité du travail, et en ouvrant de nouvelles voies vers l’innovation et le progrès. »

     

    Des effets visibles sur le long terme

     

    Cristian Popa estime cependant que le rythme de ces changements reste encore incertain et que l’impact généralisé de la mise sur le marché des technologies qui utilisent l’intelligence artificielle ne pourrait devenir palpable que sur le long terme, car nécessitant une période d’ajustement progressif pour le bien-être des usagers.

     

    Mais l’intelligence artificielle sera à terme en mesure d’améliorer certaines capacités que nous pourrons exploiter dans de nouvelles opportunités professionnelles, explique Cristian Popa. Il n’en reste pas moins, ajoute-t-il, qu’il subsiste des risques liés à la protection des données et à leur juste interprétation par les algorithmes utilisés par l’intelligence artificielle. C’est pourquoi si la BNR compte introduire progressivement ces nouvelles technologies, elle gardera l’œil ouvert sur les risques potentiels et les biais qui pourraient survenir.

     

    Prévisions: l’IA pleinement intégrée dans les services bancaires dès 2030

     

    L’introduction des technologies qui font appel à l’IA se fera dans un premier temps dans les activités bancaires non critiques, excluant pour l’instant d’utiliser l’IA dans la gestion des risques bancaires ou de la prise de décision d’octroi de prêts, a également déclaré Cristian Popa. Pourtant, et en dépit des autres risques associés à l’introduction de l’intelligence artificielle dans le domaine de la gestion financière, liés notamment à la confidentialité des données mais aussi à de possibles effets sociaux, les spécialistes estiment que l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur bancaire soit pleinement intégrée dans la plupart des processus et services bancaires dès 2030. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • L’intelligence artificielle : alliée ou menace ?

    L’intelligence artificielle : alliée ou menace ?

     

    L’IA, avec nous depuis 1956

     

    Définie comme un ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine pour assumer certaines charges concrètes et flexibles, l’IA emploie des algorithmes qui utilisent de grands volumes de données et des techniques de pointe qui font appel à l’apprentissage automatique, à l’analyse de langage, à des techniques informatiques.

     

    Des bénéfices multiples 

     

    Devenue discipline académique dès 1956, l’IA est récemment présente de plus en plus dans notre vie quotidienne, et ses bénéfices ne se laissent pas attendre.

     

    Qu’il s’agisse de son utilisation pour améliorer les process d’usinage, pour augmenter la qualité de l’assistance médicale, pour améliorer la sécurité et l’économie en matière des transports, l’IA peut aussi faciliter l’apparition de nouveaux produits ou encore augmenter la sécurité au travail, lorsque les robots reprennent la réalisation des taches pénibles et dangereuses. Mais l’utilisation à grande échelle de l’IA n’est pas exempte de risques pour la sécurité des hommes et des entreprises, pour la démocratie, tout comme pour la sécurité des emplois. Les technologies de contrefaçons profondes risquent de fausser par exemple les processus électoraux et démocratique.

     

    Comment les programmes de contrefaçon profondes peuvent nuire à la démocratie

     

    Flavia Durach, universitaire spécialisée dans l’étude des techniques de désinformation, explique la manière dont ces programmes de contrefaçons profondes peuvent nuire à la démocratie :

    « Ils vont tout d’abord exacerber la composante émotionnelle au sein de l’électorat, ce qui risquent de faire pencher la balance au profit d’un certain candidat ou formation politique. La manipulation émotionnelle détient un rôle essentiel au sein du mécanisme de désinformation, pouvant mener à des décisions irrationnelles, qui font fi de la pensée critique, induire des sentiments forts, telle la peur ou la révolte, qui prennent le dessus sur le rationnel. Prenez l’utilisation des technologies de contrefaçons profondes lors des élections, dans la tentative de compromettre un certain candidat par exemple.  Ce genre de situation instille le doute dans le chef de l’électorat, surtout au sein de l’électorat indécis, d’autant que les produits issus de contrefaçons profondes sont distribués à grande échelle, touchant le public large. »  

     

    Un accord pour lutter contre les tentatives de désinformation en cette année électorale

     

    Pour tenter d’enrayer ce genre de pratiques, un consortium de 20 sociétés du secteur des nouvelles technologies, dont de grands noms de l’IA, telles OpenIA, Microsoft et Meta, ont récemment signé un accord qui les engage à combattre les tentatives de désinformation qui pourront survenir en cette année électorale. Conclu à l’issue de la conférence sur la sécurité de Munich, l’accord a été également signé parles détenteurs des plus importants réseaux sociaux, dont Meta, TikTok et X (ex Twitter), qui se sont à leur tour engagés d’éliminer les contenus toxiques et les infox de leurs plateformes. Et c’est toujours grâce à l’IA que seront identifiés pour être ensuite éliminés les vidéos, les images, les contenus suspects. Par ailleurs, la grande majorité des créateurs de contenu réalisé grâce à l’IA ont agréé d’utiliser le filigrane comme moyen censé faire la distinction entre le contenu réalisé grâce à l’IA et le contenu réel.

     

    C’est un bon début, selon Flavia Durach :

    « Il faut néanmoins prendre en considération l’expérience antérieure, notamment ce qui s’est passé lors de la pandémie du Covid-19, lorsqu’avaient émergé de telles promesses d’étiqueter les contenus réalisés au moyen de l’IA, ce qui n’a pas empêché à ce que des études et des chercheurs indépendants retrouvent un grand nombre d’enfreintes à la règle. Ce qui signifie qu’une bonne partie des infox, de ce contenu toxique passe à travers les mailles du filet. Je demeure donc plutôt sceptique quant à l’efficacité de ces chiens de garde à la lumière des expériences antérieures ».

     

    « En l’absence des mesures législatives, des règlementations établies aux niveaux national et international qui fassent développer l’IA sur des bases éthiques, et en minimisant les risques associés, rien de bon ne sortira de cette affaire », avait conclu Flavia Durach, universitaire spécialisée dans l’étude des techniques de désinformation.

     

    UE : une loi sur l’IA

     

    Des pas importants ont été réalisés en ce sens au niveau de l’UE, dont la nouvelle loi sur l’IA récemment adoptée par le Parlement européen, et qui oblige les producteurs de contenu de clairement marquer les productions réalisées par l’IA. La loi ne deviendra d’application que de manière progressive, dans les deux années qui suivent son entrée en vigueur.  (Trad Ionut Jugureanu)

  • Législation contre les productions « deepfake »

    Législation contre les productions « deepfake »

    La technique des « deepfake », par le biais de laquelle l’intelligence artificielle est utilisée pour créer du contenu enligne falsifié à l’intention de tromper les utilisateurs a pris de l’ampleur ces derniers temps en Roumanie aussi. Cette technique de synthèse multimédia reposant sur l’intelligence artificielle peut servir à superposer des fichiers vidéo ou audio existants sur d’autres fichiers vidéo (par exemple changer le visage d’une personne sur une vidéo) ou audio (par exemple reproduire la voix d’une personne pour lui faire dire des choses inventées). Des images avec le président Klaus Iohannis, du ministre de l’énergie Sebastian Burduja et du gouverneur de la Banque centrale Mugur Isărescu ont déjà été utilisées d’une manière frauduleuse. Les autorités roumaines ont averti à plusieurs reprises quant aux tentatives d’arnaque en milieu virtuel par l’hyper trucage d’images et d’enregistrements.

    Le ministre de la recherche, Bogdan Ivan, a précisé que des pourparlers se déroulaient déjà avec les représentants des grandes plates-formes Internet et qu’une nouvelle série de filtres seraient introduits afin de rendre encore plus difficile la publication de contenu qui utilise l’intelligence artificielle et qui ne reflète pas la réalité. Il estime qu’avant le mois d’avril, la Roumanie introduira un cadre légal avec des sanctions claires pour ceux qui ne respectent pas les règles. Les députés élaborent déjà un projet de loi à ce sujet qui prévoit des amendes allant jusqu’à 40 mille euros et même des peines allant jusqu’à deux ans de prison ferme pour ceux qui produisent et distribuent sur Internet et dans les médias du contenu profondément falsifié, sans le signaler en tant que tel, avec le message « cette production contient des contenus imaginaires ».

    L’initiative législative appartient à des élus du PSD, du PNL, de l’UDMR et des minorités nationales. Le social-démocrate Robert Cazanciuc explique : « Cette loi n’interdit pas l’utilisation des deepfakes, mais affirme que désormais lorsque vous transmettez une production vidéo mystifié, vous devez mettre un avertissement, soit dans le message vidéo soit dans l’audio. » a déclaré Robert Cazanciuc.

    Le président de l’Université polytechnique de Bucarest, Mihnea Costoiu, affirme qu’il faut tout simplement réglementer l’intelligence artificielle. Mihnea Costoiu: « Je crois qu’il est nécessaire de réglementer l’intelligence artificielle, mais nous devons prendre en compte le fait que toute réglementation ou du moins nombre de ces réglementations peuvent en quelque sorte barrer le développent de celle-ci. » a précisé Mihnea Costoiu.

    Les principaux partis de l’Opposition affirment pourtant que le projet ne respectait pas toutes les recommandations de l’UE dans ce domaine et demandent de ré-analyser le texte dans le cadre des commissions spécialisées. Au niveau européen, les Etats de l’UE ont approuvé à l’unanimité une série de réglementations au sujet de l’intelligence artificielle, après des négociations intenses pour ce qui est de l’équilibre entre l’innovation et la sécurité. L’accord appelé AI Act, établit les première règles jamais élaborées au sujet de l’Intelligence Artificielle, qui devrait être plus sûre et qui devait respecter les droits fondamentaux au sein de l’UE.

  • L’impact de l’intelligence artificielle sur la société actuelle

    L’impact de l’intelligence artificielle sur la société actuelle

    Surtout que, en l’absence d’une telle éthique, les résultats risquent de nous surprendre et non pas pour le mieux. Dernièrement, de nouvelles disciplines, concepts ou encore termes ont révolutionné l’univers du numérique. Les experts invoquent déjà l’idée d’une quatrième révolution industrielle construite autour de l’IA, des robots et d’Internet, censée assurer la connexion entre différents dispositifs, services ou encore systèmes.

    Le sujet s’est retrouvé au cœur d’un débat organisé récemment par la Librairie Humanitas Cişmigiu, avec pour invitée Alexandra Cernian, universitaire à la Faculté d’Informatique de l’Université Polytechnique de Bucarest.
    « La notion d’intelligence artificielle n’est pas quelque chose de nouveau. Le terme date de 1960 quand on a mis en place les premiers systèmes experts qui utilisaient des règles de raisonnement afin d’aboutir à des décisions ressemblant à celles humaines. L’idée de base était que ces systèmes se développent suffisamment pour remplacer l’homme dans différents domaines. Comme beaucoup d’innovations, l’IA aussi a commencé par être mise en place dans le domaine militaire ou encore météorologique. »

    Depuis quelques années déjà, l’intelligence artificielle étend son domaine d’activité au stockage numérique qui est en train de vivre une véritable révolution : avec l’apparition du Cloud, les limites sont effacées et la transmission de données se fait presque sur le coup. A l’heure où l’on parle, la collecte de données peut se faire en temps réel auprès de milliards de capteurs avant d’en obtenir une analyse grâce au développement des techniques d’apprentissage automatique, également appelé « machine learning ». Alexandra Cernian :
    « Au fur et à mesure qu’on développe les réseaux de neurones artificiels censés reproduire les mécanismes de fonctionnement du cerveau humain, les machines gagnent en vitesse de réaction à condition que les humains leur mettent à disposition de nouvelles données. Ces 5 dernières années, les progrès dans le domaine ont été spectaculaires. On parle déjà du transhumanisme. On est capable de produire déjà des prothèses bioniques ou de mettre en place toute sorte de traitements génétiques. »

    Sauf que voilà, au moment où les machines et leur intelligence commencent à supplanter l’homme, la moralité de la démarche commence à préoccuper. Constantin Vică, universitaire à la Faculté de Philosophie de l’Université de Bucarest parle d’une sous- discipline de l’éthique en rapport avec l’univers du numérique :
    « Cette sous-discipline traite de tous les problèmes issus d’une interaction avec le cerveau humain, que ça soit la protection de la vie privée, les robots, l’amélioration cognitive et ses fondements génétiques ou encore l’éducation. Après tout, l’homme nouveau existe depuis toujours. Et, ses 200 dernières années, il s’est même formé dans un système institutionnalisé que l’on appelle école. »

    L’essor, ces dernières années, des technologies du numérique censées permettre une plus grande malléabilité du décryptage des données et des algorithmes, va de pair avec le développement des technologies cognitives imitant les fonctions du cerveau humain. Mais est-ce que les machines peuvent-elles vraiment remplacer l’homme et se doter d’une conscience morale ? Constantin Vică :« A quoi l’éthique pourrait-elle toujours servir ? Eh bien, l’intelligence artificielle pourra tout faire, sauf adopter des décisions morales. Voilà pourquoi l’individu sera toujours nécessaire. D’autre part, on ne saurait remarquer le défi que les scientifiques se donnent pour mettre en place des systèmes automatisés censés prendre des décisions éthiques. Il suffit de regarder la polémique autour des voitures intelligentes. Pour l’instant, un tel débat c’est toujours aux individus de l’avoir. Il sera intéressant de voir une telle discussion menée par des systèmes d’intelligence artificielle dont les réponses ne soient plus prévus à l’avance, mais issues d’une certaine conscience morale. »

    Plusieurs tentatives de décoder l’intelligence humaine pour en doter les robots ont été déjà menées par les Etats-Unis, le Japon ou encore la Corée du Sud. Selon Alexandra Cernian, quels que soient les progrès enregistrés dernièrement dans le domaine, l’intelligence artificielle ne pourra jamais remplacer l’homme : « C’est un domaine fascinant et les progrès et les résultats des dernières années sont spectaculaires. N’empêche: on ne saurait jamais ignorer le côté éthique, on ne pourrait pas faire n’importe quoi. Personnellement, je ne suis pas l’adepte de l’idée qu’un jour les robots nous remplacent dans tout ce que l’on fait. C’est là une prémisse fataliste, que je n’encourage pas du tout. Bien sûr, l’automatisation existe et on a déjà des entreprises qui font travailler des robots sous la coordination d’un individu. Mais, il s’agit de quelques domaines précis et les robots ne font que quelques tâches, ils n’ont pas toutes les capacités et les compétences humaines. »

    A l’heure où l’on parle, les scientifiques sont en quête d’une intelligence artificielle générale capable d’imiter l’intelligence humaine. En revanche, personne ne sait dire si une telle démarche verra ou non le jour. (Trad. Ioana Stăncescu)

  • L’intelligence artificielle, la nouvelle frontière

    L’intelligence artificielle, la nouvelle frontière

    « L’intelligence artificielle sera la dernière invention de l’humanité. La suite appartiendra à l’intelligence artificielle ». C’est par ces termes que Nick Bostrom, directeur du Future of Humanity Institute, apprécie l’évolution de l’humanité et l’intervention de l’intelligence artificielle dans l’histoire de l’humanité. Et la manière dont les choses évoluent dernièrement semble lui donner raison. Sujet privilégié, autrefois, de la littérature de science-fiction, l’intelligence artificielle devient de plus en plus présente dans notre quotidien, marquant de son empreinte le monde d’aujourd’hui et, surtout, celui de demain. Mais qu’est-ce exactement l’intelligence artificielle ? Pour faire simple, disons qu’il s’agit d’un ensemble de technologies qui permet aux ordinateurs d’apprendre de leur propre expérience et de réaliser des tâches complexes, inimaginables il y a quelques années encore.

    Optimisant les ressources dont ils disposent, utilisant des quantités énormes de données et d’algorithmes, les ordinateurs arrivent à mener à bien des opérations complexes, dont la vitesse laisse rêveur le cerveau humain. Les assistants intelligents virtuels et les fonctions autonomes pour la sécurité des voitures sont deux exemples de la longue liste des utilisations qu’on peut en faire. C’est aux spécialistes de crayonner l’avenir radieux de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans tous les domaines de la vie, le dialogue homme/machine devenant une normalité. Ce qui est certain c’est que les bénéfices de l’emploi de l’intelligence artificielle sont incontestables et inimaginables. Or, dans ce contexte d’intérêt croissant pour l’intelligence artificielle, les pays développés et l’Union européenne ne peuvent guère demeurer en reste.

    Selon Mariya Gabriel, commissaire européen pour l’économie et la société numérique : « L’intelligence artificielle transforme le monde présent, à l’instar de ce que la découverte de l’électricité a fait par le passé. Ensemble avec les Etats membres, nous allons investir davantage afin de faire pénétrer l’intelligence artificielle dans tous les domaines de l’économie, pour accroître les compétences de pointe, pour augmenter l’utilisation des données dont on dispose. Grâce à son plan d’actions, l’Europe sera en mesure de mettre les retombées de l’intelligence artificielle au profit de ses citoyens et de ses entreprises, elle sera en mesure de s’ériger en acteur global dans le domaine, tout en garantissant la protection de la confiance et le respect de l’éthique. »

    Et à Mariya Gabriel d’ajouter :« L’objectif de notre stratégie se résume à offrir à l’Europe les technologies basées sur l’intelligence artificielle, dans un souci d’efficacité autant que dans le respect de l’éthique. L’éthique et le développement ne sont pas des valeurs qui s’affrontent, bien au contraire. Bâtir la confiance du citoyen européen dans l’intelligence artificielle représente une condition essentielle et préalable pour pouvoir profiter pleinement de tous les bénéfices de cette nouvelle technologie. La transformation numérique, les innovations, les progrès technologiques, l’économie numérique devront s’agencer selon un modèle soucieux des principes éthiques ».

    Dans le contexte de sa stratégie sur l’intelligence artificielle, la Commission européenne a élaboré avec les Etats membres un plan commun visant à promouvoir le développement de l’intelligence artificielle et son usage à travers toute l’Europe. Le plan propose des actions communes pour resserrer et rendre plus efficace la coopération entre les Etats membres, la Norvège et la Confédération helvétique, dans quatre domaines clés : l’accroissement des investissements, la mise en commun des données, le soutien aux compétences et le renforcement de la confiance. Parce que Bruxelles apprécie qu’une coopération européenne accrue est la clé de voûte d’une Europe – leader mondial dans le développent et l’utilisation de cette intelligence artificielle sûre et soucieuse du respect des principes éthiques. Car, élément non négligeable, l’UE dispose du réservoir de compétences le plus important dans le domaine. C’est bien la raison pour laquelle une stratégie commune demeure essentielle. Car il faut bien se rendre à l’évidence : l’intelligence artificielle, souvent perçue comme une nouvelle révolution industrielle, ne fera pas le bonheur de tous.

    Certains emplois risquent sans doute de passer à la trappe, tels ceux impliquant des tâches répétitives. Les études prédictives tablent sur la disparition de nombre de professions dans un horizon de temps de 10 à 15 ans, où l’homme sera remplacé par des robots, physiques ou virtuels. Aux centres d’appels, dans les laboratoires, aux caisses des grands magasins, à la réception des hôtels ou encore dans l’analyse des données, les robots deviendront de redoutables concurrents. Par voie de conséquence, la société ne manquera pas de subir de grands chamboulements. Les pertes d’emploi devront être compensées dans les domaines qui souffrent d’un déficit de main d’œuvre. Les soins à domicile pour les personnes âgées, l’éducation et la santé sont quelques-uns des domaines qui devront en bénéficier. Tout comme le design numérique, l’édition vidéo, la programmation, le tourisme, les services à domicile. Par ailleurs, les emplois basés sur la créativité ou l’interdisciplinarité semblent loin d’être menacés. Il est à peu près sûr, en effet, que les économistes, les créateurs d’applications, les gens de médias, les scientifiques et les publicitaires auront encore de beaux jours devant eux. (trad. Ionut Jugureanu)

  • Traduire à l’ère de l’intelligence artificielle

    Traduire à l’ère de l’intelligence artificielle

    Qu’est-ce que je dis ? Qu’est ce que vous comprenez ? La réponse semble souvent évidente… sauf quand on ne parle pas la même langue que son interlocuteur.

    Le 24 septembre à l’Institut français, s’est tenue une conférence sur le thème de la traduction et de l’interprétation. La soirée est organisée dans le cadre de la semaine européenne des langues, consacrée cette année au thème du langage et de la science. A travers des jeux d’interprétation, le public s’est familiarisé avec les enjeux de la traduction, de la mémoire à court terme à l’intelligence artificielle.
    Un reportage de Ninnog Louis.