Tag: Ion Minulescu

  • Maisons–musées d’écrivains, à Bucarest

    Maisons–musées d’écrivains, à Bucarest

    Dans
    le quartier chic de Cotroceni, à Bucarest, juste en face du palais Cotroceni,
    une résidence royale dans le passé et siège actuel de la présidence de la République,
    il y a deux maisons-musées dédiées à des écrivains aussi différents dans leur
    travail qu’ils étaient proches dans la vie: le prosateur Liviu Rebreanu et le
    poète Ion Minulescu.

    Dans le cas de Liviu Rebreanu, l’appartement-musée qui
    porte aujourd’hui son nom et celui de son épouse, Fanny, est le seul endroit de
    la capitale roumaine où l’atmosphère familiale et la salle de travail de
    l’écrivain, avec sa bibliothèque et ses effets personnels, ont été reconstituées.
    Romancier inclus dans les manuels scolaires, écrivain roumain né en
    Transylvanie lorsqu’elle appartenait à l’Empire austro-hongrois, membre de
    l’Académie roumaine, dignitaire ayant rempli de nombreuses fonctions
    officielles, Liviu Rebreanu reste consacré comme l’auteur qui a rendu de manière
    extrêmement réaliste la psychologie de ses personnages. Né en 1885 et décédé en
    1944 à Bucarest, peu avant l’installation du communisme en Roumanie, Liviu Rebreanu
    a acheté l’appartement de Cotroceni pour sa fille adoptive, Puia-Florica
    Rebreanu en 1934. Bien que l’écrivain n’ait jamais vécu ici, la maison met en
    évidence, en fait, l’univers intime de la famille, tel que décrit par le
    muséographe Adrian David: « Ce qui justifie le nom de
    Maison-musée Liviu Rebreanu est le fait qu’après la mort de l’écrivain à Valea
    Mare, près de Piteşti, sa femme a emménagé dans cet appartement avec sa fille
    et son gendre, où ils ont transféré tout ce qu’ils pouvaient récupérer des
    anciennes propriétés immobilières de l’écrivain. L’appartement, connu aujourd’hui
    sous le nom de Maison-musée Liviu Rebreanu, a été donné par la fille adoptive
    de l’écrivain, Puia Rebreanu, au Musée de la Littérature Roumaine en 1992.
    Après la mort de l’ancienne propriétaire en 1995 et une période de
    réhabilitation, l’appartement est entré dans le circuit muséal appartenant
    pratiquement, avec son patrimoine, à l’État roumain. »



    Par conséquent, aujourd’hui, ceux qui
    veulent connaître Liviu Rebreanu dans l’intimité de sa famille peuvent venir
    dans le quartier de Cotroceni, dans le petit immeuble où se trouve
    l’appartement-musée que le muséographe Adrian David continue de nous présenter: « Le bureau de Rebreanu, auquel il a écrit toute son
    œuvre… Ceux qui viendront le visiter verront, par exemple, à côté du bureau,
    la table orientale pour le service à café qui accompagnait en permanence
    l’écrivain, car il était un grand consommateur de café, un écrivain nocturne.
    Il y a la lampe de bureau en forme de hibou, une horloge que Liviu Rebreanu a
    apportée de sa Transylvanie natale, du temps où elle était sous la domination
    austro-hongroise. C’est une horloge impériale à laquelle il était très attaché,
    car elle le faisait penser aux lieux de sa naissance, qu’il avait dû quitter
    quand il s’était établi dans l’ancien Royaume de Roumanie. Mais, tout d’abord,
    ce qui attire le regard des visiteurs de cette Maison-musée c’est la richesse des
    objets d’art plastique. Il y a beaucoup d’œuvres, pour la plupart signées par
    des amis de Rebreanu, dont certaines réalisées même dans cette maison. Par
    exemple, il y a trois portraits dessinés par Iosif Iser dans le vestibule, lors
    de la fête de Noël de 1913, organisée par les Rebreanu et à laquelle avaient
    participé les peintres Camil Ressu, Iosif Iser et d’autres très bons amis. Ce
    Noël-là, le sapin avait pris feu à cause des bougies et, selon Puia Rebreanu,
    tous les cadeaux reçus pour Noël avaient brûlé. Mais, dit-elle, heureusement
    les dessins de Iosif Iser en sont restés comme souvenir. Il y a aussi beaucoup
    d’icônes, toutes de Transylvanie. Rebreanu était quelqu’un de très religieux et
    de superstitieux. »



    Cependant,
    dans l’appartement voisin, vivait un autre écrivain à la nature totalement
    différente: le poète symboliste Ion Minulescu, né en 1881 et mort toujours en
    1944, dont les vers étaient très appréciés par les jeunes romantiques du passé.
    Même le décor de cette habitation, beaucoup plus spacieuse, est différent, car l’atmosphère
    est bien plus bohème, comparée à la sobriété de la maison de Rebreanu, souligne Adrian
    David: « Le bâtiment dans lequel se trouvent les Maisons-musées
    Ion Minulescu et Liviu Rebreanu a été mis en service en 1934. Il était connu à
    l’époque sous le nom de l’Immeuble des Professeurs, car il avait été construit
    pour les enseignants. L’épouse d’Ion Minulescu, la poétesse Claudia Millian,
    était professeure et proviseure de lycée. Liviu Rebreanu a pris possession de
    l’appartement avec l’aide d’Ion Minulescu, grâce auquel il avait obtenu un prêt
    à la Maison des Professeurs. Au fil du temps, les épouses et les filles des
    deux écrivains sont devenues amies. D’ailleurs,dans
    la « Maison-musée Ion Minulescu Claudia Millian » sont représentés,
    dans des proportions égales, tous les membres de la famille, parce que, en
    dehors de la personnalité de Minulescu mieux connu chez nous, sa femme et sa
    fille étaient aussi artistes et écrivaines. Claudia était diplômée du
    Conservatoire d’Art Dramatique et Mioara Minulescu, leur fille, a étudié d’abord
    les lettres et le français. Claudia Millian a étudié, en effet, à l’Académie
    des Beaux Arts de Roumanie et de Paris, et Mioara Minulescu, à l’Académie de
    Rome. Et ici, il y a beaucoup d’œuvres signées par les deux femmes: des
    mosaïques, des tableaux, des sculptures. »


    En plus des œuvres d’art des
    propriétaires, la Maison-musée
    abrite également les ouvrages de certains amis de la famille, comme nous
    l’apprenons du muséographe Adrian David:
    « Chez Minulescu, il y a plus de 100 tableaux et quelques dizaines de
    sculptures. Ils sont tous signés par de grands noms de l’histoire des arts
    plastiques de chez nous, dont certains sont de très bonnes amies de Claudia
    Millian. Ses meilleures amies étaient Cecilia Cuţescu-Storck et sa sœur,
    Ortansa Satmari. »


    Au
    milieu des années 1990, après la mort des deux filles des écrivains, Puia
    Rebreanu et Mioara Minulescu, les habitations ont été données à l’État pour
    devenir des Maisons-musées où
    non seulement le travail des écrivains soit mis à l’honneur, mais aussi la
    personnalité des femmes qui ont partagé leur vie. (Trad. : Felicia
    Mitraşca)

  • Tradition und Avantgarde in der Kunst des modernen Rumänien

    Tradition und Avantgarde in der Kunst des modernen Rumänien

    La Belle Époque“ war eine Periode in der französischen Geschichte während der Dritten Französischen Republik, die durch regionalen Frieden und wirtschaftlichen Wohlstand, einen Höhepunkt der Kolonialreiche und technologische, wissenschaftliche und kulturelle Innovationen gekennzeichnet war. Rumänien teilte auch die europäische Denkströmung dieser Zeit vor dem Ersten Weltkrieg. Die Exposition Universelle von 1900, besser bekannt als die Pariser Ausstellung 1900, war eine Weltausstellung, die in Paris stattfand, um die Errungenschaften des vergangenen Jahrhunderts zu feiern und die Entwicklung ins nächste zu beschleunigen. Paris war ein Ort, an dem die Geopolitik kulturelle Dimensionen erhielt. Länder aus der ganzen Welt wurden von Frankreich eingeladen, ihre Leistungen und ihren Lebensstil zu präsentieren. Später versuchte die Zwischenkriegsavantgarde, die etablierten Kunstformen zu verändern und neue künstlerische Elemente einzubringen.



    Der Kunsthistoriker Erwin Kessler hat an einer vom Museum der Stadt Bukarest organisierten Diskussionsrunde mit dem Titel Ideen in der Agora“ teilgenommen. Dabei hielt er einen Vortrag mit dem Titel Tradition, Modernisierung, Avantgarde und zurück: die Avatare der rumänischen Kunst vor und nach dem Ersten Weltkrieg“. Erwin Kessler:



    Auf der Pariser Ausstellung von 1900 trat Rumänien als schizoides Land auf — es gab einen nationalen Pavillon in Form eines Ölbohrturms, der den Blick in das industrielle Zeitalter Rumäniens offen gab. Doch im Inneren waren Heiligenbilder, Volkstrachten, Volkstänze und Bauernkunst zu sehen. Rumänien sah aus wie ein Land mit einem riesigen traditionellen bäuerlichen Kern unter einer sehr dünnen Industrieschale — dieser schizoide Auftritt war perfekt wirklichkeitsgetreu, da über 75% der Bevölkerung auf dem Land lebten, und über 60% der Produktion Rumäniens nicht aus Erdöl oder Erdölprodukten, sondern aus landwirtschaftlichen Erzeugnisse bestand.“




    Der Historiker Sorin Antohi, Gastgeber der Konferenz Ideen in der Agora“, sprach über das dörfliche Rumänien zur Zeit der Weltausstellung 1900, aber auch über das Leben der rumänischen Bauern aus dieser Zeit, im Gegensatz zur idyllischen Darstellung der Dorfwelt in den Werken des Kunstmalers Nicolae Grigorescu. Sorin Antohi:



    Die ausländischen Reisenden notieren immer wieder mit Bedauern die Präsenz der rumänischen Bauern in ihren Aufzeichnungen. Der schwindende, dunkle, vage Bauer… Dieser schwindende Bauer ist der Fokus einer schockierenden Erscheinung, wie wir in dieser Zeit gesehen haben, in der soziale Spannungen, die Wirtschaftskrise, all diese Dinge im rumänischen Fall zu einem typisch ambivalenten Resultat führen. Die Monarchie feiert ihr Jubiläum und arbeitet hart daran, das lokale Äquivalent sowohl für die Einheimischen, aber auch für die Protokollbesucher etwa wie Potemkinsche Dörfer zu präsentieren.“




    Die junge Künstlergeneration war mit der Kunst jener Zeit unzufrieden, so dass ein Jahr später, am 3. Dezember 1901, einige von ihnen die Gruppe Tinerimea Artistică“, (Die Künstlerische Jugend“) gründeten. Dieser elitäre Verein bestand aus den Kunstmalern Ştefan Luchian, Gheorghe Petraşcu und Frederic Storck. Tinerimea Artistică“ integrierte sich schnell in den westlichen Raum, so dass die Ausstellung von 1904 als erste eine positive Rezension im The Studio“, einem sehr beliebten Kunstmagazin in London, erhielt, das schrieb: Einige der Künstler, deren Werke ausgestellt wurden, scheinen neuen Theorien und künstlerischen Formeln zuzustimmen.“ Erwin Kessler darüber:



    Das ist nicht viel, aber zumindest ist es ein Klaps auf die Schulter. In dieser dritten Ausstellung von 1904, der ersten, die in einen internationalen Kontext gestellt wurde, plant »Tinerimea Artistică« zum ersten Mal, eine Reihe von Künstlern aus den Nachbarländern, vor allem aus dem Balkanraum, in die rumänische Kunst und Ausstellungen einzubeziehen.“




    Bis zum Ende der ersten Dekade des 20. Jahrhunderts war Rumänien eine ständige Präsenz in der europäischen Kulturlandschaft. Die Einführung der futuristischen Strömung in der Literatur hat eine wichtige Verbindung zu den rumänischen modernen Dichtern. Der Kunsthistoriker Erwin Kessler:



    In Rumänien war Filippo Tommaso Marinetti, der den Futurismus einleitete, noch vor Februar 1909 viel bekannter als in anderen Teilen Europas, als er in der französischen Zeitschrift »Le Figaro« das »Manifeste du Futurisme« veröffentlichte. Seine Arbeit begann 1905, als er anfing, die Poesia-Zeitschrift in Mailand zu veröffentlichen, die von Anfang den rumänischen Schriftstellern offenstand. Der Literaturkritiker Ovid Densuşianu schreibt über die Poesia-Zeitschrift und auch über Marinetti. 1906, im Jahr des Manifests des Futurismus, waren in »Poesia« einige Gedichte des rumänischen Dichters Alexandru Macedonski erschienen. Marinetti war also auf der rumänischen Kulturbühne bekannt.“




    Die künstlerische Avantgarde macht sich bemerkbar und prägt die rumänische Kultur in der Zwischenkriegszeit. Die von dem Dichter Ion Minulescu herausgegebene Zeitschrift Insula“ (Die Insel“), war eine Plattform für die rumänische Kulturavantgarde. Erwin Kessler dazu:



    Im Frühjahr 1912 wurde die Zeitschrift »Insula« von Ion Minulescu gegründet. Es war ein kometenhaftes, aber unverzichtbares Magazin, in dem eine Avantgarde-Bewegung offensichtlich war, ebenso offensichtlich wie die Uneinigkeit mit allem, was das System der rumänischen Moderne in diesem Moment bedeutete. Ein gro‎ßer Teil der Redaktion wird von einer Gruppe junger Gymnasiasten weitergeführt, die von Oktober bis Dezember 1912 eine Zeitschrift namens »Symbol« mit einer Illustration von Marcel Iancu herausbringen wird. Der künstlerische Leiter der Zeitschrift »Symbol« war Marcel Iancu, Herausgeber waren Ion Vinea und Samuel Rosenstock (der später als Tristan Tzara bekannt wird).“




    1924 wurde die Contimporanul“-Gruppe von Victor Brauner, Marcel Iancu, Miliţa Petraşcu und Mattis Teutsch gegründet, die auch mit dem Bildhauer Constantin Brâncuşi und einigen ausländischen Künstlern zusammenarbeiteten. Die erste Ausstellung der Gruppe Contimporanul“ veranstalteten die Künstler Arthur Verona, Camil Ressu und Ion Theodorescu Sion am 20. November 1924 im Saal der Gewerkschaft der Bildenden Künste in Bukarest.