Les pays voisins de l’Ukraine, qui est envahie par les
troupes russes, ne sont pas exemptés d’incidents graves, dans le contexte de la
guerre. Récemment, les experts polonais ont établi que le missile qui avait tué
deux personnes dans une ferme au sud de la Pologne en novembre dernier avait
été lancé par les Ukrainiens.
« Ce missile a un rayon d’action de 75 à 90
km » écrit la presse de Varsovie. Qui plus est, « à ce moment-là, les
positions des (troupes) russes se trouvaient dans un endroit d’où ils ne pouvaient
pas toucher la ferme polonaise ». L’explosion du missile en Pologne,
membre de l’OTAN, a alimenté les craintes que la guerre en Ukraine ne dégénère
en un conflit plus large, suite à l’application de la clause de défense
mutuelle des Alliés, selon laquelle toute agression contre un état membre est l’équivalent
d’une attaque contre tous les Alliés.
De son côté, la Roumanie, qui partage avec l’Ukraine
presque 650 km de frontière, consulte constamment les Alliés de l’OTAN sur les
évolutions aux frontières, suite à la découverte, sur le territoire roumain,
dans le delta du Danube (sud-est), de plusieurs fragments de drone, très
probablement russes. L’incident le plus récent a eu lieu en début de cette
semaine. Sur la rive ukrainienne du Danube, à proximité de la localité d’Orlovka,
des drones sont tombés près d’un bac avec à bord des Roumains qui voyageaient
vers la localité roumaine d’Isaccea. Suite à ce nouvel épisode, l’Etat-major de
la Défense a organisé, en visioconférence, une rencontre avec les représentants
des autorités publiques locales des départements de Brăila, Constanţa, Galaţi et Tulcea, tous riverains du Danube. Le rencontre à eu lieu sur
toile de fond des attaques de la Fédération de Russie sur les ports du rivage
ukrainien.
Selon un communiqué du Ministère roumain de la Défense,
cette réunion visait à « optimiser la coordination
interinstitutionnelle ». Egalement à l’agenda des pourparlers – présenter
la situation de sécurité, le processus de communication publique de l’Armée,
des sujets visant les manières de préparer la population, l’économie et le
territoire pour la défense, ainsi que les responsabilités légales des
institutions du système national de défense.
Les Russes ciblent fréquemment les ports fluviaux
d’Izmail et de Reni, dans le sud de la Bessarabie, soit un territoire roumain situé
à l’est, annexé par l’Union Soviétique de Staline en 1940, suite à un
ultimatum, et ensuite attaché par l’Ukraine en 1991, en tant qu’Etat successeur.
Ces ports sont une voie importante pour les exportations ukrainiennes après
que, en juillet dernier, la Russie s’est retirée de l’accord sur le transit des
céréales par la mer Noire. Les deux villes sont essentielles pour le transport
des marchandises sur le Danube. Et pour cause : Reni se trouve à 13 km de
la ville roumaine de Galati, tandis qu’Izmaïl se trouve sur le bras Chilia du delta
du Danube, devenu frontière entre la Roumanie et l’Ukraine.
Les représentants de la diplomatie de Bucarest ont exhorté
Moscou de « cesser les attaques répétées contre la population et
l’infrastructure civile ukrainiennes » ainsi que de « respecter les
normes de droit international, y compris l’inviolabilité de l’espace aérien de
la Roumanie. »
