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  • Janneke Klop (Pays-Bas)

    Janneke Klop (Pays-Bas)

    Depuis les Pays-Bas
    jusqu’aux Carpates pourrait être le titre d’un film qui ambitionnerait de
    peindre la vie de Janneke Klop, l’invitée de l’édition d’aujourd’hui de la
    rubrique Expat en Roumanie. Née aux Pays-Bas en 1986, où elle grandie, étudie
    et commence sa carrière, avant un bref passage professionnel par la Belgique, la
    vie de Janneke change radicalement après son premier voyage effectué en
    Roumanie, pays qu’elle découvre avec étonnement lors d’un voyage financé par
    l’Union européenne.


    De là jusqu’à quitter
    son monde et un travail qui la passionnait, alors qu’elle travaillait dans une
    librairie spécialisée dans les voyages, ne fut qu’un pas, que Janneke Klop
    franchit avec enthousiasme et sans trop de regrets.


    Quelques années plus
    tard, elle prend la décision radicale de s’établir définitivement en Roumanie, et
    pas n’importe où mais dans un village reculéde Transylvanie, dans le
    départementde Hunedoara, et plus précisément dans les monts Șureanu : le
    village Romoșel, situé près de la petite ville d’Orăștie, ce qui lui permet de
    donner libre cours à sa passion dévorante, de véritable montagnarde. En 2020, son
    premier livre paraît, « Munții din România » (Les montagnes de
    Roumanie), publié par la maison d’édition britannique Cicerone. Janneke Klop nous raconte d’abord comment s’était
    passé son coup de foudre avec la Roumanie et ce qui l’avait tellement fasciné pour
    qu’elle choisisse de s’y installer. Ecoutons-la :




    « Dès mon
    premier contact avec ce pays ce fut tout de suite le coup de foudre. J’avais
    passé ma première nuit à Săcele, près de Brasov, et le matin j’ouvre la fenêtre
    et vois le col Piatra Mare. C’était comme une invitation. Et j’avais senti que
    je ne pouvais tout simplement pas décliner cette invitation. En fait, et pour
    tout vous dire, dès que j’avais franchi la frontière roumaine, je me suis
    sentie si vous voulez mieux, plus libre, d’un coup,heureuse. Comme un poisson
    dans l’eau. Seulement, ce n’est pas l’eau mon élément de prédilection, mais
    bien les Carpates roumaines. Enfin, cela doit être un mix de plusieurs
    éléments. »




    Si Janneke pense s’être
    retrouvée dans les montagnes roumaines, ce qu’elle apprécie en égale mesure
    c’est le rythme tranquille de la campagne roumaine et le sentiment de liberté
    que la vie en pleine nature lui procure. Mais combien aisé lui a été de troquer
    le confort de la ville occidentale pour la tranquillité de la campagne roumaine ? Janneke Klop :




    « Ecoutez, même
    si je n’avais jamais habité une métropole, j’avais par exemple suivi mes études
    à Leiden, dans la vieille université de cette petite ville charmante, j’avais
    ensuite travaillé à Gand, en Belgique, qui déjà me semblait assez oppressante
    par ses dimensions même si dans l’absolu cette ville est loin de l’être,
    j’avais assez vite compris que ma vie sera meilleure, ici, dans ce petit
    village de Romoșel, en Roumanie, mon chez moi déjà depuis belle lurette. Le
    guide que j’avais conçu, « The Mountains of Romania » ce fut un
    hommage à ce que ces montagnes m’avaient apporté. Entre 2016 et 2019, je
    passais, avec ma tente et mon sac à dos, entre 4 et 6 mois dans les montagnes
    roumaines. Souvent seule. Vous savez, la solitude, on ne sait plus ce que
    c’est. Et pourtant c’est tellement important pour pouvoir s’y retrouver. Mais
    en même temps, ce fut une transition progressive. Et puis, j’ai pris ma
    décision, et me suis installée pour de bon en Roumanie. »



    Janneke Klop, installée aujourd’hui
    avec son époux dans une maison traditionnelle, vieille de plus de cent ans de
    la région,voudrait monter aujourd’hui un projet de slow travel, qu’elle a
    baptisé Welcome to my garden, Bienvenue dans mon jardin. Organiser des
    tours guidés, des randonnées pour les amoureux des Carpates c’est son rêve en
    passe de devenir réalité. Mais comment voit-elle aujourd’hui son pays
    d’adoption ? Que devrait savoir un étranger qui irait pour la première
    fois à la découverte des trésors cachés des montagnes roumaines ? Janneke Klop :




    « J’aime
    beaucoup ce terme : pays d’adoption. Car il est vrai que la Roumanie m’a
    adopté. Ce que tout le monde devrait savoir est que la Roumanie est un pays
    surprenant. A la fois partie de l’Europe, mais en même temps à mille lieues de
    cette Europe occidentale. Un pays à la nature sauvage, aux forêts vierges, aux
    montagnes escarpées. Vous savez, dans mon pays d’origine, en Pays-Bas, ou en
    Suisse, tout est réglé, organisé, légiféré. Chaque centimètre carré de terres
    jouit de son propre régime légal. La Roumanie est une terre de liberté. On peut
    partir en randonnée, on peut monter sa tente presque n’importe où à l’extérieur
    des parcs naturels. Mais pour goûter vraiment à ce que la Roumanie a à offrir,
    il faut prendre son temps, ne pas être pressé. Aimer l’aventure et savoir
    s’adapter. Mais les gens sont accueillants et bienveillants. Sans leur
    bienveillance, sans l’aide des habitants de ces montagnes, mon guide n’aurait
    pas vu le jour ».




    Janneke est devenue
    ce que l’on pourrait appeler une inconditionnelle de la Roumanie. Ses récits de
    voyage, ses rencontres, ses réflexions, elle les partage avec son public sur
    son blog Roamaniac.com.JannekeKlop :




    « En effet, je
    suis devenue une maniaque, une inconditionnelle de la Roumanie. Et j’avais
    voulu le faire savoir à travers le titre de mon blog, que j’emplois aussi pour
    mes pages Facebook et Instagram ».




    Questionnée sur la
    manière dont la Roumanie devrait s’y prendre pour mieux faire valoir son patrimoine
    naturel, Janneke Klop devient rêveuse :




    « La nature, il
    faut la protéger. Il faudrait mieux la respecter. L’on rencontre trop de déchets
    au bord des routes, des sentiers, et c’est vraiment dommage. C’est pour cela
    que j’encourage tous ceux qui aiment la nature à s’engager dans des projets
    d’assainissement, dans des projets de reboisement, dans des initiatives
    concrètes censées mieux protéger et améliorer l’état de la nature sauvage dans
    ce pays magnifique ».


    (Trad. Ionut
    Jugureanu)