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  • “Rendez-vous au Jardin”, în Parcul Domeniului Ghica de la Ghergani

    “Rendez-vous au Jardin”, în Parcul Domeniului Ghica de la Ghergani

    În Parcul Domeniului Ghica de la Ghergani a avut loc o nouă ediţie a evenimentului european “Rendez-vous au Jardin”. Domeniul familiei Ghica, situat la circa 40 de kilometri de Bucureşti, în juddeţul Dâmboviţa, a figurat din nou pe harta grădinilor europene deschise publicului.



    În zilele de 2, 3 şi 4 iunie a avut loc o expoziţie de sculptură în aer liber, vizitatorii putând admira lucrările unui colectiv de 6 sculptori, care au pus în valoare aleile parcului cu arbori seculari, într-o simbioză perfectă între artă şi natură.



    Au expus sculptorii Maria Pop Timaru, Giulian Octav Dumitriu, Şerban Vrăbiescu, Alexandru Papuc, Vlad Dan Perianu, Valentin Soare şi Nicolae Stoica, toţi membri ai Uniunii Artiştilor Plastici din România.



    Am stat de vorbă cu doamna Irina Bossy-Ghica, stră-strănepoata lui Ion Ghica și a lui Gheorghe Grigore Cantacuzino şi organizatoarera evenimentului cultural de la Ghergani.




  • Février 2021

    Février 2021

    Œuvre de l’architecte viennois Franz Anton Hillebrandt, le palais a été construit en style baroque autrichien tardif et se voulait une copie de moindres dimensions du Palais du Belvédère de Vienne. En 1773, l’édifice a été affecté par un incendie, mais il est reconstruit à l’identique et finalisé en 1777.



    Dans l’espace devant le Palais et la Cathédrale catholique, un jardin à l’anglaise a été aménagé. C’est là que l’on retrouve deux œuvres d’art d’une grande valeur : la statue en bronze de l’évêque Szaniszló Ferenc (1850–1868), commandée par l’évêque Schlauch Lőrinc et placée du côté nord du lot, respectivement la statue monumentale de Saint Ladislas. Initialement, cette dernière avait été mise en place au centre-ville, en 1892, et replacée ultérieurement, après la Première Guerre mondiale, au centre de l’espace processionnel. Elle est, de nos jours encore, une des principales attractions touristiques de l’endroit.



    Derrière la façade ouest du Palais on retrouve un jardin dans le même style, aménagé par le terrassement d’une colline. Les trois ailes du Palais, disposées en U, délimitent une cour intérieure connue sous le nom de cour d’honneur, reliée aux terrasses inférieures par une rangée de sept marches.



    Devant l’aile sud du Palais on retrouve une composition géométrique réalisée avec des arbustes, cette fois-ci sous forme de lyre. Elle rappelle l’époque de gloire de la musique classique à Oradea, lorsque l’orchestre de la cathédrale, créé par l’évêque Adam Patachich, était dirigé par des personnalités telles Johann Michael Haydn ou Carl Ditters von Dittersdorf.

  • Semences paysannes

    Semences paysannes

    LAssociation Eco Ruralis a lancé la 9e édition de son Catalogue des semences paysannes au début du mois ; il comprend plus dune centaine de variétés de 47 espèces de légumes, dherbes aromatiques et de plantes médicinales. En plus des descriptions de toutes les variétés de légumes et de plantes, accompagnées de photographies, le Catalogue fournit des informations sur le semis, la culture, la récolte des légumes et des plantes, ainsi que sur lentreposage des semences. Le catalogue a également une liste dassociations bénéfiques possibles entre les plantes que les personnes intéressées aimeraient avoir dans leur jardin. Raluca Dan, de lAssociation Eco Ruralis, nous a raconté comment cette initiative, de créer et de distribuer, chaque année, un catalogue de semences paysannes a été lancée :



    « Les échanges de semences sont quelque chose de tout à fait normal dans les communautés rurales et cest ainsi que nous avons commencé au sein de notre association, par des échanges de semences entre les membres de lassociation, quand ils se rencontraient. Par la suite, voyant le grand intérêt des gens pour les semences paysannes, nous avons pensé les formaliser dune manière beaucoup plus structurée et il y a 9 ans, nous avons lancé le premier catalogue de semences paysannes et une distribution beaucoup moins importante que ce quelle nest aujourdhui. »



    Depuis le lancement de cette initiative, près de 10 ans se sont écoulés, au cours de laquelle les échanges de semences paysannes ont connu un développement, comme la confirmé Raluca Dan de lAssociation Eco Ruralis :



    « Lintérêt pour les semences paysannes a augmenté. Si au début nous offrions des semences gratuites à quelques centaines de familles paysannes, nous avons maintenant atteint près de 5 000 paysans et jardiniers urbains de Roumanie et de République de Moldova. Cest un premier aspect. En plus, le nombre de variétés et despèces que nous avons dans le catalogue a augmenté. Nous distribuons actuellement 47 espèces de légumes, dherbes aromatiques, de plantes et 124 variétés. En outre, le nombre de paysans impliqués dans la multiplication et la récupération, voire le sauvetage des semences paysannes augmente également dune année à lautre. Nous pouvons dire que la distribution en ce moment reflète beaucoup ce qui se passe dans la société. Les gens veulent cultiver des semences locales, paysannes, plus saines, productives et résistantes à lenvironnement et devenir autonomes dans leur propre production alimentaire. Lorsque nous parlons de semences paysannes ou des traditions des populations locales, nous pensons aux semences qui existent depuis plusieurs centaines dannées, qui ont été transmises dune génération à lautre, qui ont été cultivées dans différentes régions du pays et qui se sont adaptées au cours de ces générations aux conditions environnementales quelles ont rencontrées ainsi que des pratiques appliquées par les paysans. Et donc nous parlons de certaines graines qui ont des qualités nutritionnelles, cela fait que ces légumes aient du goût, comme les gens le souhaitent, et ils sont reproductibles dune année à lautre. »



    La distribution annuelle des semences constitue leffort consenti dune trentaine de membres de lAssociation, répartis sur lensemble du pays. Laction sinscrit dans le cadre du programme Eco Ruralis pour le droit aux semences, mettant en œuvre le droit de cultiver, de multiplier, déchanger et de vendre les semences sauvegardées dans son propre jardin. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Le jardin de Cismigiu

    Le jardin de Cismigiu

    Situé à proximité des rives de la Dâmboviţa, du bâtiment de la Mairie générale, de la Faculté de Droit, carrément collé au Lycée Gheorghe Lazăr, le jardin de Cişmigiu n’était pas à l’origine l’oasis d’élégance et de détente qu’il est aujourd’hui. D’ailleurs, l’endroit précis où se trouve ce parc était un marais insalubre plus étendu et connu sous l’appellation de « Jardin ou marais de Dura le Commerçant». A chaque fois que la rivière Dâmboviţa débordait, cet endroit était entièrement inondé.

    Le 10 octobre 1779, Alexandru Ipsilanti, prince régnant de Valachie a ordonné la construction de deux grandes fontaines à Bucarest, pour que la ville puisse s’alimenter en eau potable. La première fontaine a été construite sur l’emplacement actuel du parc de Cişmigiu. Derrière la fontaine, appelée « cişmea », du turc « cesme », le responsable des travaux a fait bâtir une maison où il s’est installé. Il était appelé le grand « Cişmigiu », soit le grand bâtisseur de fontaines. Voilà pourquoi ce jardin s’appelle Cişmigiu. Mais le marais allait être asséché bien plus tard, dans la seconde moitié du 19e siècle, affirme le paysagiste Alexandru Mexi :« Plusieurs plans pour assécher le marais de Cismigiu existaient dès le début du 19e siècle, mais ils n’ont été réalisés que vers 1843. Entre 1843 – 1845, la date exacte n’est pas sûre, et 1852, le jardin est aménagé par un paysagiste étranger : Carl Friedrich Wilhelm Meyer. Ce fut lui qui a aussi aménagé le jardin de Kiseleff. Après Meyer, le parc de Cişmigiu fut réaménagé à plusieurs reprises, avec des modifications radicales vers le début du 20e siècle. C’est de cette époque que datent les principaux repères d’aujourd’hui : le rond romain transformé par la suite en rond des écrivains puisqu’il est formé des bustes de 12 écrivains et personnalités culturelles de Roumanie, la cité en ruine, l’allée aux pergolas et le Jardin japonais.

    Carl Friedrich Wilhelm Meyer meurt prématurément en 1852 et l’aménagement du parc est continué par d’autres architectes et paysagistes, étrangers pour la plupart, qui en ont modifié l’aspect en fonction de la mode de l’époque. Les dimensions du jardin ont également été modifiées, explique Alexandru Mexi : « A l’époque où Meyer avait commencé à aménager le jardin, celui-ci était beaucoup plus large, arrivant jusqu’aux bords de la rivière Dâmboviţa. Vers la fin du 19e siècle, au moment de la construction de l’actuel boulevard Elisabeta (Reine Elisabeth), le jardin a perdu une partie de sa surface. Puis, à la fin du 19e et au début du 20e siècle, le jardin a été élargi vers l’ouest, là où se trouve actuellement la rue Schitu Măgureanu. Puis, vers la moitié du 20e siècle, Cişmigiu a été élargi vers le nord aussi, pour inclure le jardin du palais Kretzulescu. Tous ces élargissements ont supposé la modification du plan original de Meyer. Tout ce qui en reste de nos jours, ce sont les éléments végétaux, tels les sycomores énormes, plantés au centre du jardin. S’y ajoute un frêne qui date de la même époque et qui avoisine le bâtiment de la Mairie de Bucarest. »

    Au fil du temps, le jardin de Cismigiu est devenu un véritable monument d’architecture paysagiste et même un musée en plein air. Il abrite non seulement de très beaux arbres et plantes, mais aussi des œuvres d’art. Parmi elles : deux ponts qui traversent le lac artificiel construit au centre du parc, à savoir le Grand Pont et le Pont aux fausses branches en béton. Et ce ne sont pas les seules constructions artistiques de ce merveilleux endroit de la capitale roumaine, nous assure Alexandru Mexi : « Je mentionnerais entre autres la source d’eau Sissi Stefanidi, le kiosque à musique ou encore le Monument du héros français. Il y a aussi de nombreuses statues à Cişmigiu et, si je me souviens bien, elles sont toutes inscrites au Patrimoine national et sur la liste des monuments classés. Il y en a une vingtaine, notamment des statues érigées dans le parc à différentes époques. Sur la liste des monuments historiques, le parc est classé dans le groupe A, étant lui-même un monument d’importance nationale, voire internationale. Côté plantes, on y retrouve plusieurs arbres séculaires, tels les sycomores déjà mentionnés, ainsi que différents arbres exotiques, alors que d’autres, dont plusieurs châtaignes, figurent parmi les arbres protégés de Bucarest. »

    Notons, pour terminer, que toute intervention sur ce monument historique doit être avalisée par une commission spécialisée. La valeur patrimoniale du jardin de Cişmigiu doit rester intacte, au bénéfice des visiteurs qui parcourent tous les jours les allées de ce joyau d’architecture paysagiste, véritable oasis de verdure au cœur de la capitale roumaine. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • Le parc IOR

    Le parc IOR

    Sous l’assaut de la pollution atmosphérique et sonore ou tout simplement du stress de leurs obligations quotidiennes, amplifié par l’agitation de la grande ville, les habitants de la capitale roumaine cherchent de plus en plus à se réfugier dans la nature. Heureusement, Bucarest a toujours de nombreux parcs et zones vertes, tant au centre-ville qu’à la périphérie. Un de ces espaces verts se trouve dans sa partie – est : c’est l’ancien parc IOR qu’un pont partage en deux : le Parc Alexandru Ioan Cuza et le parc Titan. Etendu sur 80 hectares avec un lac au milieu, sillonné de promenades et d’aires de jeux aménagées dans des clairières, ce parc était, cinquante ans auparavant, un champ parsemé de trous provenant de l’exploitation de l’argile. En fait, toute cette partie de Bucarest était une zone industrielle.

    D’ailleurs, le nom du parc IOR est l’acronyme de « Intreprinderea Optica Româna », l’Entreprise d’optique de Roumanie, qui fabriquait des systèmes optiques pour l’industrie ainsi que pour l’armée. Avant l’ouverture de cette entreprise dans les années 1930, une autre avait utilisé l’argile de cet endroit pour fabriquer des briques. En 1964, la direction du district Tudor Vladimirescu, l’actuel troisième arrondissement de la capitale roumaine, a décidé d’aménager la zone et de transformer ce champ troué en un parc pour les habitants des nouveaux quartiers dortoirs en construction.

    Gheorghe Petre, le chef de la section « culture et arts » de la municipalité du district Tudor Vladimirescu, se souvient : « C’est ainsi que le parc IOR a été aménagé en 1965, après la décision de la mairie de la capitale de céder au district Tudor Vladimirescu 83 hectares de terrain autour d’un lac formé dans les cavités produites par l’exploitation de l’argile. Les travaux ont démarré en 1965, la première étape s’étant déroulée entre 1965 et 1970. C’est à cette époque-là que la zone où se trouve aujourd’hui le parc Alexandru Ioan Cuza a été aménagée, par le dragage des trous et le renforcement des rives du lac. Des allées ont été dessinées et pavées, ensuite une île a été aménagée au milieu du lac. Enfin, des arbres et un tapis de fleurs ont été plantés. A l’époque, le parc s’étendait sur 60 hectares, mais à présent il couvre 83 hectares, dont 19 sont occupés par le lac Titan. »

    Avant le début des travaux, une délégation de la mairie de Bucarest s’est rendue en France pour étudier les parcs parisiens et y puiser de l’inspiration pour l’élaboration des plans du futur parc IOR.

    Elle a fini par mettre aussi en place des promenades en bateau sur le lac, raconte Gheorghe Petre : « Pour ces promenades, plusieurs embarcations ont été utilisées. Elles étaient offertes par la société Navrom, qui les avait fait venir de la ville danubienne de Giurgiu. Ces bateaux ont navigué sur le lac, en passant sous le pont du boulevard Liviu Rebreanu, tous les jours de la semaine, jusqu’en 1990. En 1965, nous avons commencé à collaborer avec la direction de l’Institut de recherches forestières de Stefanesti, qui nous a fourni des arbres et des arbustes, notamment des saules pleureurs, que nous avons plantés sur les berges du lac, mais aussi des sapins, des peupliers canadiens, des frênes et d’autres espèces. »

    Jusqu’en 1980, le parc a été une véritable oasis de verdure, mais entre 1980 et 1989 le parc a été oublié par la municipalité qui n’a plus alloué des fonds pour son entretien. C’est après 1990, et surtout ces dernières années, que le parc a pu renaître et redevenir un espace de culture et de loisirs pour les habitants du troisième arrondissement de Bucarest, mais non seulement.

    Réaménagés ap

    rès 2010, les deux parcs, réunis jadis sous le nom de Parc IOR, incluent de nos jours cinq îlots, dont quatre sont des espaces de loisirs et un autre, habité uniquement par une faune locale: canards, cygnes et tortues. Les autres îlots sont dédiés à différentes catégories de visiteurs : retraités, artistes, pêcheurs et… toutous, où les habitants de la ville peuvent promener leurs animaux de compagnie. Véritable oasis de verdure et de tranquillité, lieu de détente pour les familles et espace ouvert aux artistes en tout genre. (Trad. Alex Diaconescu)

  • La vie en roses

    La vie en roses

    La plus grande roseraie de Roumanie, avec plus de 2 000 variétés de rosiers, a été ouverte au public à Mândruloc, dans le département d’Arad, lors de la Fête de la rose qui s’y est tenue début juin. Intitulée, en anglais (comme c’est la mode en Roumanie aujourd’hui), Eutopia Rose Celebration, cette fête est arrivée, cette année, à sa 9e édition. C’est Mihaela Aurora Buzatu, présidente de la Fondation Eutopia Gardens, qui nous raconte les débuts de l’histoire de la roseraie de Mândruloc : C’est par nécessité que tout a commencé; au début, je n’ai pas eu en tête de créer un parc aussi grand. En 1990, j’avais une firme qui vendait des plantes et mes parents m’avaient demandé de m’occuper de leur petite maison de vacances; c’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser au vert. Le résultat a été tellement impressionnant, pour moi et pour les autres, parce qu’avant de me mettre au travail, j’ai fait des recherches, pour voir quelles plantes vont bien ensemble, lesquelles sont les plus résistantes, lesquelles ont été primées, et ainsi de suite. Finalement, j’ai réussi à aménager un bien joli petit jardin et c’est ce qui m’a amenée à m’investir davantage dans le commerce de plantes, dans une Roumanie plutôt sans couleurs et sans verdure, à l’époque. De plus, la vente en ligne n’existait pas et il n’y avait aucun risque de ne pas écouler la marchandise. J’ai donc décidé d’acheter une parcelle de trois hectares pour y planter les invendues et c’est comme ça qu’est né ce jardin. Entre 2000 et 2006, j’ai continué à acheter du terrain et l’idée de construire un entrepôt a cédé la place à celle d’aménager un parc. La joie des gens qui y entraient faisait ma propre joie et j’ai donc pensé à en faire un cadeau à notre communauté.

    Aujourd’hui, la plus grande roseraie de Roumanie et du sud-est de l’Europe s’étend sur 3 des 25 hectares du parc de Mândruloc, le reste abritant des collections de plantes vivaces, des arbres d’ornement et un verger. Mihaela Aurora Buzatu, présidente de la Fondation Eutopia Gardens, raconte l’évolution du jardin: J’ai consulté les meilleurs paysagistes, j’ai visité environ 600 parcs du monde entier, afin de trouver les meilleures solutions pour nous. J’ai travaillé avec les experts paysagistes de l’Université de Bucarest, pour définir une bonne structure du parc, sur laquelle on puisse installer des modules nouveaux. Le jardin change donc avec chaque saison. En juin, c’est la rose qui en est la vedette. Nous avons planté plus de 2 400 variétés du monde entier. La première floraison commence à la mi-mai, donc on peut admirer les roses, on va dire, entre le 15 mai et l’arrivée des premières gelées. Puisque les rosiers fleurissent à plusieurs reprises, nous avons choisi de fêter sa fleur, chaque année, le premier weekend de juin.


    Passionnée de tout ce qui embellit notre environnement, Mihaela Aurora Buzatu a aussi trouvé de nouvelles espèces de pivoine : Au mois de mai, il ne faut pas rater une grande collection de pivoines, apportées de Chine, dont elle est la fleure nationale. Je crois que notre collection est unique, faite de pivoines herbacées et arbustives. Et puis nous avons aussi des collections de lilas, d’iris; avec les rosiers, nous avons 5 500 groupes de plantes.

    C’est pourtant la roseraie qui attire le plus l’attention, confirme Mihaela Aurora Buzatu: La classification des rosiers se fait en fonction de la destination et du type de plante. Par exemple, les rosiers plantés sur les espaces verts urbains sont de la catégorie Floribunda, caractérisée par sa floraison abondante, ses fleurs de petite taille, sa riche inflorescence et ses couleurs vives. Dans notre roseraie, la parcelle des Floribonda est la plus admirée. Sur la deuxième parcelle, également de 1 000 mètres carrés, nous avons des roses Hibrithea, qui composent d’habitude les bouquets festifs. Ce sont de grandes fleurs parfumées, aux pétales charnues. Avec des inflorescences uniques sur les tiges, ces rosiers sont visibles de loin, mais leur floraison n’est pas aussi abondante. Viennent ensuite les classiques old garden roses (les roses des jardins d’antan), très romantiques et très parfumées, mais qui ne fleurissent pas trop souvent. Nous avons aussi des rosiers arbustifs, qui peuvent atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur, et enfin 340 variétés de rosiers grimpants, les arches et pergolas qu’ils habillent étant devenues un symbole de notre parc.

    Depuis qu’elle se passionne pour la nature, Mihaela Aurora Buzatu, présidente de la Fondation Eutopia Gardens, développe aussi des projets éducationnels. Le jardin de Mândruloc est ainsi ouvert aux classes de sciences de la nature pour les élèves d’Arad. (trad : Ileana Taroi)

  • Michel Minouflet (France) – quels jardins pour les Roumains?

    Michel Minouflet (France) – quels jardins pour les Roumains?

    Pour nous éclairer sur cette question, nous avons invité au micro de RRI une véritable experte du végétal, la paysagiste Andreea Paunescu. Diplômée de la section de l’architecture du paysage de la Faculté d’Architecture de Bucarest, et avec un doctorat en cours de préparation à la Faculté d’Horticulture, Andreea se passionne notamment pour les jardins historiques. Des jardins qui doivent continuer de fournir latmosphère qui leur est propre à ceux qui les parcourent.



    Pourtant, en attendant de voir son rêve s’accomplir, Andreea Paunescu travaille dans un bureau d’aménagement paysager où les clients sont… La plupart des clients sont des personnes aisées, des patrons d’entreprises ayant voyagé beaucoup à l’étranger et qui savent très bien ce qu’ils veulent. Ils souhaitent, par exemple, se faire une idée très concrète de l’évolution de leur jardin en fonction des mois de l’année. Pour cela, ils commandent des maquettes, ils veulent voir les plantes et apprendre sur leur évolution tout au long de l’année. Et puis, il y a tous ceux qui nous prennent pour des horticulteurs et du coup nous contactent seulement pour des petits projets qui, assez souvent, ne se concrétisent même pas, en raison des coûts”.



    Après tant d’années d’études, il est frustrant pour un architecte paysagiste de se voir limiter dans son imagination par la réticence des clients qui, en Roumanie, affirme Andreea Paunescu, sont assez conservateurs quand il s’agit d’aménager leur jardin à l’aide d’une entreprise spécialisée. Le plus souvent c’est le tarif qu’ils incriminent, bien que, dit notre invitée, les services ne soient pas si chers vu le travail qu’ils impliquent. N’oublions pas que, tout comme un architecte, un paysagiste doit élaborer lui aussi un projet. Parfois, les deux spécialistes collaborent ce qui prouve, une fois de plus la complexité du travail, renchérit Andreea Paunescu avant d’ajouter : “Malheureusement, les Roumains sont très chaotiques et veulent un peu de tout quand ils s’agit d’aménager leur jardin- des fleurs, un jardin potager, un espace de détente, une piscine- bien que le plus souvent, ils n’aient pas suffisamment d’espace pour bénéficier de tout cela. Côté aménagement, la plupart de mes clients s’inspirent des jardins qu’ils ont vus à l’étranger. Malheureusement, ils oublient que parfois, il est impossible de faire pousser à Bucarest les mêmes espèces de plantes qu’à Bora-Bora“.



    Mais, finalement, une question s’impose. Les Roumains, s’intéressent-ils au jardinage ? Andreea Paunescu : “Je ne dirais pas que les Roumains se passionnent pour le jardinage. Ils aiment plutôt profiter de leur jardin juste pour y savourer le café le matin ou s’y détendre un peu le soir. Sinon, ils préfèrent toujours que quelqu’un d’autre s’occupe de leurs plantes. Les Roumains ont un programme très chargé. Ils commencent la journée de travail un peu plus tard que d’autres Européens, vers 9 heures,10 heures du matin, mais ils rentrent très tard chez eux. Il est évident que lorsqu’on rentre à la maison très tard dans la soirée, on n’a plus envie d’arroser le jardin. J’ai des clients qui, une fois par mois, font recours aux services d’une société d’aménagement pour les irrigations et les travaux de jardinage. D’autres se proposent dans un premier temps d’assumer eux mêmes les travaux, mais ils finissent pour la plupart par demander de l’aide quand ils voient que leurs plantes sèchent”.



    Quelles sont les plantes que les Roumains souhaitent avoir dans leur jardin ? “Des fleurs qui sentent bon, des arbustes ou des arbres que l’on peut décorer à Noël et surtout des plantes qui ne nécessitent pas un entretien particulier. Les Roumains aiment aussi décorer leurs espaces détente de plantes exotiques, de palmiers, par exemple. C’est la mode à présent et il ne faut pas oublier que toutes ces belles plantes tropicales doivent se trouver refuge à l’intérieur une fois que le froid s’installe. A la fin, je voudrais préciser que ces dernières années, de plus en plus de clients souhaitent avoir leur propre petit jardin potager. Pourtant, dans la plupart des cas, c’est plutôt un caprice, vue que le jardin est si petit qu’on n’y peut cultiver que quelques oignons verts et quelque plants de tomates”.

  • Le jardin du jardin

    Le jardin du jardin

    Ce jardin pas comme les autres a été ouvert l’été dernier et rouverte cette année, le 15 mai. Une autre façon de se détendre et une ration de santé au milieu de la nature – c’est ce que proposent les initiateurs du « Jardin sensoriel », mis sur pied à proximité de la roseraie. Comment ce jardin est-il né ? Mădălin Şerban, directeur du Musée des Sciences de la nature de Galaţi: « C’est une idée plus ancienne des spécialistes du Jardin botanique de la ville. A l’intérieur de celui-ci, nous avons identifié une zone d’environ 750 m2 que nous avons envisagé d’aménager à l’intention de ceux qui souhaitent sentir les plantes du jardin autrement que par la vue ou l’odorat. Nous avons imaginé une allée thérapeutique le long de laquelle se dressent 5 jardins verticaux de plantes aromatiques et d’épices. Une allée que les visiteurs peuvent parcourir pieds nus, afin de sentir l’herbe, le sable, le gravier, l’écorce d’arbre, les cônes de pin etc., pour que leur visite au jardin sensoriel soit aussi riche et complexe que possible. Ensuite, les visiteurs peuvent se détendre dans des chaises-longues installées à leur intention et admirer le paysage en écoutant le chant des oiseaux. Ces visites sont tout à fait différentes pour les étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie, qui peuvent recevoir des informations supplémentaires sur les vertus thérapeutiques des plantes médicinales et aromatiques – et c’est d’ailleurs là une autre raison pour laquelle ce jardin sensoriel a été créé. »

    Les visiteurs savent-ils d’avance à quoi s’attendre en passant le seuil de ce jardin? « Nous avons installé des panneaux offrant des renseignements sur les différentes activités proposées à ceux qui visitent le jardin. Pourtant, l’homme est un animal curieux, il n’a pas besoin qu’on lui indique où il doit aller et ce qu’il doit faire ; il ne pourra pas vaincre sa curiosité et ira visiter cette allée, voir ce que c’est que ces plantes-là ; il est toujours tenté de toucher, de goûter, de renifler… Environ 90% de l’information qui lui arrive de l’extérieur, l’être humain la reçoit par la vue. Et c’est bien dommage, car nous avons 4 autres sens à notre disposition. Nous avons créé ce jardin sensoriel dans le but, justement, de permettre à l’être humain de se redécouvrir soi-même, de réapprendre à se connecter à la nature par tous ses sens. »

    Par quelles plantes le Musée des Sciences de la nature de Galaţi tente-t-il ses visiteurs ? Nous repassons le micro à Mădălin Şerban, directeur du Musée: « Il y en a pas mal qui sont connues en théorie. Pourtant, en pratique, elles le sont moins. Il s’agit de la lavande, du romarin, du basilic, de différentes espèces de marjolaine, de l’estragon ; et puis, bien sûr, il y a du persil, de l’aneth, de la livèche, très communs en Roumanie et en Europe, mais tout le monde ne sait pas très bien les distinguer. Ici, au Jardin sensoriel, les gens peuvent les sentir, les goûter, les comparer. Il suffit de passer un quart d’heure dans ce jardin sensoriel, loin du quotidien tumultueux et brouillant pour s’en aller revigoré et détendu. »

    L’allée thérapeutique est la principale attraction du Jardin sensoriel. Notre interlocuteur Mădălin Şerban explique : « Au début, nous avons voulu créer une pelouse, car en Roumanie, là où il y a de l’herbe, il y a un petit panneau interdisant de marcher dessus. Ce qui est très mauvais. Pourquoi ne pas marcher sur l’herbe ? L’herbe a la capacité naturelle de se régénérer. Ensuite, nous avons pensé à ajouter d’autres matières aussi, car sur la plante des pieds il y a de nombreux points utilisés en kinésithérapie, en réflexologie et pressoponcture, car ils sont connectés aux organes internes. Or, par leur stimulation, on peut détendre les systèmes digestif, respiratoire, nerveux. C’est pourquoi, cette variété de textures est bénéfique pour l’organisme. D’ailleurs, tous ceux qui ont parcouru pieds nus l’allée thérapeutique nous ont dit qu’ils avaient éprouvé après un état de bien-être extraordinaire. »

    Le jardin sensoriel est une initiative locale du Centre de ressources pour le développement 2020 et du Musée des Sciences de la nature de Galaţi. Des étudiants de la faculté de pharmacie et des élèves du Lycée « Vasile Alecsandri » de la ville se sont impliqués dès le début dans ce projet en tant que bénévoles, pour guider les visiteurs du jardin.
    ( Trad.: Dominique)