Tag: Jeno Major

  • Les photos de Jeno Major

    Les photos de Jeno Major


    Madame,
    Monsieur, RRI vous lance une invitation à la découverte du village roumain
    archaïque, grâce au comédien Jeno Major, de la troupe du Théâtre pour la
    jeunesse de Sibiu. Passionné par la photographie, celui-ci explore la campagne
    roumaine pour surprendre en photo, les villageois et les paysages.




    L’idée m’est venue d’un coup, il y a 8
    ans déjà. Moi, je fus un pêcheur passioné, une activité que j’ai abandonnée
    pour la remplacer par la photographie. Récemment, à la suggestion de mon ami,
    le photographe Sorin Onișor, j’ai commencé à prendre en photo des personnes
    aussi, puisque par leur présence, elles arrivent à animer les cadres. Moi, je
    n’osais pas immortaliser des gens, juste des paysages. Je trouvais que les
    rapports interhumains étaient difficiles. Mais je me suis laissé inspirer par
    le talent de Onisor de travailler avec les gens. Il a un don extraordinaire de
    se connecter à ces sujets, de les sentir dans leurs moindres sentiments. Par
    conséquent, j’ai décidé d’inclure moi aussi, des personnages dans les
    photographies qui, en l’absence de toute présence humaine, étaient un peu
    ternes. Voilà l’idée qui m’a poussé à partir à la découverte des villages
    roumains pour y faire des photos d’inspiration ethnographique. Et puisque moi,
    je suis né en ville et que je n’ai pas de famille à la campagne, j’avoue que je
    ne suis jamais entré en contact avec le milieu rural, avec les animaux et le
    quotidien des habitants des villages. Or, la photographie m’a permis de le
    faire. Surtout que je n’aime pas du tout l’agitation, l’agglomération. Je
    préfère chercher refuge en haut des collines et au sein de la nature. J’adore faire
    des ballades, c’est une activité que j’aime depuis toujours et à chaque fois
    que le temps me le permet, je pars en randonnée.




    Le
    soleil qui se couche ou se lève derrière les crêtes des Carpates, le brouillard
    qui couvre la campagne, les arbres solitaires, les familles qui travaillent les
    champs, les vieux qui discutent dans la petite ruelle qui mène à l’église voilà
    autant d’histoires que Jeno Major nous raconte à travers ses photographies. Des
    photos qui nous montrent le visage secret de la Roumanie profonde. Jeno Major:




    A la différence d’autres pays d’Europe et du
    monde, la Roumanie préserve de nos jours encore, le monde archaïque du village,
    les traditions, les costumes populaires, les messes à l’église, les voyages en
    charriot, les vendanges faites à l’ancienne. Vous savez, il m’est déjà arrivé
    que les gens observent les meules de foin prises en photo et qu’ils ne savent
    pas ce que c’est. Ils s’étonnent qu’il existe toujours des Roumains qui vivent
    à l’ancienne, dans des hameaux isolés, en haut des Apuseni. Dans ces endroits,
    les photos que j’ai prises ne sont pas datées, on ne saurait dire si le cadre
    est de nos jours ou s’il date depuis des centaines d’années. Sur l’ensemble des
    cadres que j’ai photographiés en Roumanie, mon préféré reste celui connu sous
    le nom de Fundatura Ponorului, dans le Massif Șureanu. A chaque fois que je m’y
    rends, le paysage change. Le brouillard, les nuages, les meules de foin, les
    troupeaux, les rochers, bref, chaque détail mérite une photo. Je pense que
    c’est un des endroits les plus beaux de Roumanie. Les charriots remplis de foin
    tirés par des buffles, les paysans joliment habillés en costumes traditionnels,
    la gentillesse de tous ces gens qui vivent complètement isolés, dans des petits
    patelins qui manquent d’infrastructure routière. Dans ces endroits, les gens
    sont beaucoup plus humbles, plus proches des traditions et du bon Dieu, plus
    généreux. D’ailleurs, c’est ce qui pousse les étrangers à venir en Roumanie.
    Découvrir des villages qui n’existent plus chez eux et que seuls leurs
    arrière-grands-parents ont pu connaître, il y a 200 ou 300 ans. Or chez nous,
    ce type de vie est toujours d’actualité.




    Fundatura
    Ponorului revient souvent dans les histoires racontées par Jeno Major. Le
    photographe s’enthousiasme facilement quand il parle de cette Roumanie
    archaïque et traditionnelle, peuplée de personnages pittoresques qui nous
    charment par leur gentillesse. Jeno Major:




    Je me souviens d’une petite mamie de 92 ans,
    du pays du Maramures. Je pense qu’à présent elle est déjà morte, puisque cette
    histoire ça date d’il y a six ou sept ans, de l’époque quand j’ai commencé à
    faire de la photographie. Donc, j’ai rendu visite à cette petite vieille qui
    habitait dans une maisonnette en torchis. Elle n’avait qu’une seule pièce
    éclairée par une ampoule accrochée au plafond, un lit et une table. Et sur la
    table, il y avait un croûton… On avait l’impression d’un décor de film,
    tellement c’était inhabituel. La lumière entrait par la fenêtre et la petite
    mamie m’a invité à écouter l’histoire de sa vie. Elle m’a parlé d’elle-même, de
    ses enfants, de ses petits-enfants partis travailler à l’étranger. Elle m’a dit
    que dans son village, au bout de cinq ou dix minutes de causette, les gens
    deviennent tes amis et sont prêts à se confesser. Au moment où j’ai voulu
    partir, elle m’a offert six oeufs. Je pense que c’étaient les seuls aliments
    qu’elle avait à la maison et pourtant, elle me les a offerts. A ce moment-là,
    j’étais accompagné par d’autres amis photographes et on n’a pas voulu accepter,
    mais elle a insisté jusqu’à ce que nous avions emporté les oeufs




    Pour les
    connaisseurs, les photos de Jeno Major ne sont pas que des simples portraits ou
    paysages, mais des témoignages qui parlent d’un monde en voie de disparition.
    D’ailleurs, le photographe le confirme:




    Malheureusement, vue la façon dont
    notre monde change, je pense que dans une génération ou deux, tout cet univers
    archaïque disparaîtra. Notamment, parce que les jeunes générations quittent la
    campagne et donc, des villages comme ceux du Maramures, de la Bucovine ou de la
    Transylvanie sont en cours de dépeuplement. A la campagne, chaque famille a au
    moins un membre vivant à l’étranger. Malheureusement, une fois de retour, tous
    ces ressortissants préfèrent terrasser les maisonnettes traditionnelles et
    faire construire à la place, des maisons moches. Je désole de voir le destin
    malhereux de toutes ces maisons traditionnelles. Il faudrait que la Roumanie
    fasse quelque chose pour les préserver, mais je ne sais pas quoi.




    Par
    conséquent, dépéchez-vous, chers amis, de réserver vos prochaines vacances dans
    les villages roumains. En attendant, admirer les photos de Jeno Major qui
    immortalisent la beauté d’un monde en voie de disparition.







  • România lui Jeno Major

    România lui Jeno Major


    Primiți, la început de sezon estival, inviția de a face împreună o incursiune radiofonică în inima satului românesc arhaic! Ghid este Jeno Major, actor la Teatrul pentru Copii și Tineret Gong din Sibiu. Pasionat de fotografie, în timpul liber străbate țara în lung și în lat, pentru a surprinde oameni și peisaje care îți taie răsuflarea.


    “S-a întâmplat acum 8 ani de zile, pur și simplu, deodată. Am fost un pescar înrăit și, după ce m-am lăsat de pescuit, mi-am schimbat viața, am început cu fotografia. Acum, am început să integrez și oameni în peisaj, că dau mai multă viață cadrului, sfătuit și de Sorin Onișor, bun prieten de-al meu, la care am fost la workshop la începuturi și de la care am învățat foarte multe. În primul rând, relația cu oamenii, că mie îmi era frică să fotografiez oameni, de aia făceam doar peisaje… relația cu oamenii este destul de grea, după cum bine știți, dar el avea un dar, de fapt, îl are și acum – să interacționeze cu oamenii, în câteva secunde intra în sufletul omului și am încercat să învăț de la el câte ceva și cu timpul am ajuns și eu să să fotografiez oameni, să includ oameni în peisajele mele, să le dea viață cum zicea și el, că zicea că sunt seci fără oameni. Și așa am început să cunosc viața de la sat și să fac fotografie etnografică. Neavând neamuri la țară, copil fiind, n-am avut contact cu animale, cu rustic, arhaic, rural, sate. Acum am ocazia să fac asta prin fotografie. Nu-mi place lumea multă, nu-mi place balamucul, nu-mi place aglomerația. De aceea, mă refugiez de câte ori pot pe dealuri, în natură. Mi-au plăcut natura și drumețiile de mic și asta fac și acum, în limita timpului liber.”



    Răsărituri sau apusuri de soare pe după creste, ceața ridicându-se deasupra unui sat, copaci singuratici, oameni care cosesc, o bătrână care cară lemne, un cioban care coboară cu oile, o vacă pe o culme, meserii uitate… toate spun, prin intermediul fotografiilor lui Jeno Major, povestea unor locuri din România profundă, necunoscute, unele, nici chiar românilor.


    “Mai avem încă, față de alte țări din Europa și nu numai, din toată lumea, arhaicul ăsta, tradiția, portul popular, biserică, brișcă, căruță, fân… în alte țări nu se mai regăsesc aceste lucruri. Mă întreabă oamenii străini, când văd căpițele de fân în fotografiile mele, ce sunt alea. Ei n-au mai văzut așa ceva de sute de ani. Mă întreabă dacă locuiesc oameni acolo. În asta constă arhaicul și tradiția românească. Avem, încă, sate uitate de lume prin Apuseni, mai ales, unde te poți întoarce cu sute de ani în urmă. Dacă faci o fotografie acolo, nu poți să o datezi în timp. Cel mai fain loc care îmi place cel mai mult în România, ca fotografie de peisaj și nu numai, cum am zis și fotografie etnografică, e Fundătura Ponorului din Munții Șureanu. Acolo poți să mergi de zeci de ori, de sute de ori și de fiecare dată situația-i alta. Cețuri, aburi, brumă, căpițe fumegând, oameni cu animale la fiecare întoarcere, la fiecare colț… după fiecare stâncă există câte un subiect de de fotografiat. E unul dintre cele mai cele mai frumoase locuri după mine din România… Căruța cu fân, bivoli care trag la un jug, țăranul îmbrăcat popular, ospitalitatea pe care sătenii o au și care locuiesc în satele astea mai retrase, mai în munți, care n-au drumuri de acces foarte bune la ele… Acolo lumea e mai smerită, mai aproape de Dumnezeu și mai credincioasă, mai bună la suflet… Știți cum e lumea la sat ! De aceea vin străinii, că nu găsesc în altă parte așa ceva. La ei a fost de mult, doar stră, străbunicii lor au prins așa ceva cu 200-300 de ani în urmă. Noi mai avem, încă, lucrurile astea.”



    Fundătura Ponorului revine mereu în poveștile lui Jeno Major. Însă – spune el – fără a pretinde că este buricul pământului, toată România aceasta arhaică, tradițională este extraordinară. Iar țăranii care o populează, oameni în vârstă, au acea ospitalitate, deschidere și căldură sufletească atât de rară în lumea de astăzi.


    “Pot să-mi aduc aminte de o bătrânică din Maramureș, de 92 de ani. Cred că s-a dus, săraca, cu siguranță s-a dus, că asta a fost la începuturile mele în ale fotografiei acum 6-7 ani și nu știu dacă mai trăiește… Am fost la dânsa și lucra într-o casă de chirpici, cu pământ pe jos. Avea doar un bec care atârna din tavan cu un ziar îngălbenit în jurul lui, o masă și un pat. Pe masa aia era o coajă de pâine… Era ca o scenă de film, era ceva fantastic. Lumina bătea pe geam pe fața ei, ea stând pe pat. Era un cadru nemaipomenit! Prima dată, am stat de povești, mi-a spus toată povestea vieții ei, a copiilor ei, a nepoților plecați în străinătate, că trebuie să te împrietenești cu omul și, după aceea, în 5-10 minute oricum un om de la sat ți se deschide, e ca o carte deschisă, îți povestește imediat totul și îți oferă totul. Asta vroiam să spun, de fapt, că femeia asta, bătrânica asta, când am plecat de la ea, avea șase ouă sub cloşcă, singurele, cred că altceva nu mai avea în casă, singurul ei aliment, de care s-a lipsit și mi le-a dat mie. Eram mai mulți fotografi, n-am vrut să luăm, dar nu ne-a lăsat, până n-am plecat cu ouăle alea și altele…”



    Cunoscătorii spun că fotografiile lui Jeno Major nu sunt simple peisaje ori simple portrete, ci mărturii valoroase despre o lume care dispare, treptat, în malaxorul modernității. O confirmă chiar el:


    “Din păcate, da, cred că în ritmul în care merg lucrurile, în cred încă o generație-două maxim tot arhaicul și tradiționalul ăsta o să dispară, pentru că sunt mulți plecați din toată țara, din Maramureș, Bucovina, Transilvania, de peste tot. Dacă vorbești cu oameni de la sat, nu există ca dintr-o familie să nu fie plecat cel puțin un membru – un copil, un nepot, un frate – în străinătate și se întorc de acolo cu o fărâmă, un dram de bani, cât or câștiga ei câți ani stau pe acolo să câștige ceva bani, și dărâmă frumusețe de case pe care le au și construiesc niște… ce să zic?… kitch-uri. E incredibil ce se întâmplă și casele tradiționale dispar, din păcate. Ar trebui cumva, nu știu, făcut ceva în sensul ăsta, să le păstrăm, dar nu știu cum s-ar putea face asta.”



    Să ne bucurăm cât mai putem de aceste frumuseți, pentru că, treptat, ele se vor duce! – spune, deci, Jeno Major. Vor rămâne doar în fotografiile celor care, asemenea lui, vor exclama, poate, peste ani, cu nostalgie: “Aceasta a fost România mea!”.