Tag: journalisme

  • Reporters sans frontières – Rapport sur la liberté de la presse

    Reporters sans frontières – Rapport sur la liberté de la presse

    Selon le rapport sur la Roumanie de l’organisation « Reporters sans frontières », le financement non-transparent des médias, notamment par des fonds publics, ainsi que les difficultés sur le marché médiatique, minent la fiabilité de l’information et la confiance aux médias. Les auteurs du rapport décrivent le paysage médiatique roumain comme diversifié, pluraliste et offrant un terrain fertile à des enquêtes solides d’intérêt public. En ce qui concerne l’indice de la liberté de presse en 2023, la Roumanie occupe la 53e position sur les 180, contre la 56e l’année dernière. Le rapport montre également qu’une grande partie de la population roumaine croit aux infox fournies souvent par la propagande russe.

    Cela alimente le désintérêt et la méfiance envers le journalisme de qualité. Le mois dernier, la présidente de l’organisation non gouvernementale locale ActiveWatch, Liana Ganea, a déclaré que l’État roumain reste un leader en Europe en ce qui concerne le respect et la garantie de la liberté et de la sécurité de la presse. Elle a précisé aussi que la Roumanie offre un accès illimité aux informations d’intérêt public. Sa déclaration intervient après que la vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, Vera Jourova, a déclaré que « la situation des médias en Roumanie n’est pas très rose et elle laisse de la place à l’amélioration ».

    Selon les deux responsables, un des principaux problèmes reste le fait que les grands partis politiques financent la presse de manière non transparente. En même temps, les quelques voix journalistiques critiques à l’égard du pouvoir politique sont souvent sujettes à des campagnes de discréditation. Ces campagnes sont initiées soit par des acteurs politiques, soit par des institutions médiatiques confrontées à des problèmes d’éthique professionnelle. Qui plus est, les journalistes restent la cible de menaces, y compris de mort. En 2022, les tribunaux ont prononcé deux condamnations pénales contre des personnes ayant commis des crimes contre la sécurité des journalistes. Liana Ganea a précisé qu’une de ces condamnations, qui n’est pas définitive, concernait le complot visant à tuer un journaliste.

    Par ailleurs, la correspondante de Radio Roumanie à Paris nous apprend que selon le rapport des Reporters sans frontières, les conditions de travail de journaliste sont difficiles dans sept pays sur dix dans le monde. Plus de 50 % de la population mondiale vit dans des pays où la situation est très défavorable et moins de 1 % a le privilège d’une réelle liberté de la presse. L’année dernière, 55 journalistes ont été tués pendant ou à cause de l’exercice de la profession. Sept autres ont été tués depuis le début de cette année. Actuellement, plus de 500 journalistes sont arrêtés ou détenus pour des délits de presse. La propagande, la politique, les manipulations économiques, les fake news générées par l’intelligence artificielle génèrent de la désinformation. C’est précisément la menace majeure à la liberté de la presse dans le monde, selon le rapport cité auparavant.

  • Quelques moments de l’histoire de la presse roumaine

    Quelques moments de l’histoire de la presse roumaine


    Le rôle de la presse dans l’évolution de la société
    moderne a été tellement énorme, qu’en parler n’est que lui faire justice. Aussi,
    les premiers journaux quotidiens parurent dans l’espace roumain voici près de 200
    ans, vers la fin des années 1820. Mais la première publication roumaine, parue à
    Iasi, et éditée en langue française, est sans nulle doute « Courier de la
    Moldavie ». Dans son premier numéro, issu en 1790, elle informait ses
    lecteurs des actualités moldaves, sans oublier les nouvelles d’ailleurs. La
    récente exposition, abritée par la Bibliothèque de l’Académie roumaine et intitulée La presse roumaine entre tradition et modernité, entend retracer les 200 années d’histoire de presse
    roumaine. Le choix du lieu de l’exposition n’est pas anodin. En effet, la
    Bibliothèque de l’Académie conserve les plus importantes collections de quotidiens
    et de revues parus dans l’espace roumain depuis l’apparition de la presse
    écrite, soit plus de 8,5 millions d’exemplaires.


    La
    commissaire de l’exposition, Daniela Stanciu, relève au public présent à l’inauguration
    le rôle essentiel que joue cette presse roumaine pour l’historiographie
    contemporaine. Ecoutons-la :


    « Vous
    savez, lorsque l’on parle presse écrite, il ne faut pas entendre juste magazines
    et quotidiens, mais encore périodiques, revues de spécialité, parfois même les
    actes des conférences. Cela fait que l’on peut retracer l’histoire moderne d’une
    nation en puisant tout simplement dans ces sources riches d’information. C’est
    l’histoire écrite, à chaud, par ces témoins privilégiés qu’ont depuis toujours
    été les journalistes. Prenez les reporters, qui puisent leurs informations à la
    source, au plus près de l’événement. Et leurs reportages, qui rendent compte au
    mieux de l’ineffable de ce quotidien d’un autre temps, et dont l’on soupçonne à
    peine l’existence. Prenez encore la manière dont sont relayés les grands soubresauts
    de l’histoire, ne fut-ce que pour avoir un aperçu de la manière dont ils ont
    été perçus par ceux qui les traversaient et qui en étaient directement
    concernés. Ces reportages et articles, relus après des décennies, voire des
    siècles, rendent au mieux compte de ce que les Français appellent « l’air
    du temps » ».


    Mais
    l’apparition et l’essor de la presse écrite ont bien évidemment été depuis
    toujours liés au développement technologique. L’apparition de l’imprimerie a représenté
    un saut décisif pour le développement d’une presse écrite rapidement accessible
    à son public. Daniela Stanciu :


    « C’est
    grâce à l’apparition de l’imprimerie que la presse écrite est née, et a pu ensuite
    répandre avec célérité l’information. Avant elle, il n’y avait que ce que l’on connait
    sous l’appellatif de feuilles volantes, soit des feuilles détachées, manuscrites,
    imprimées ou copiées à la machine à écrire. Et dans notre exposition, vous
    allez pouvoir admirer ces feuilles volantes, qui ont été mises en valeur dans l’espace
    réservé aux parutions de presse écrite du 19e siècle. Voici la
    feuille volante qui annonce le lancement du quotidien Le courrier de Bucarest,
    devenu ultérieurement Le courrier roumain. Ou encore la feuille volante de la
    Proclamation d’Islaz, qui reprenait le programme politique révolutionnaire de
    1848, apprécié par certains comme étant la première constitution roumaine. La
    feuille volante encore qui renseigne de la fondation de l’imprimerie de la Métropolie,
    en 1859. Enfin, celle reprenant et diffusant le discours du prince souverain Alexandru
    Ioan Cuza, devant l’Assemblée constituante, en 1860, moment où l’on avait acté
    l’union de la Moldavie et de la Valachie, et la fondation de l’Etat roumain.
    Enfin, la feuille volante distribuée par le roi Carol 1er, au moment
    où il décidé d’envoyer ses troupes traverser le Danube, pour recouvrir la
    pleine indépendance de l’Etat roumain envers la Sublime Porte. »


    Mais
    qu’allons-nous trouver dans cette exposition intitulée « La presse roumaine,
    entre tradition et modernité » ? Daniela Stanciu, commissaire de l’exposition
    abritée par la Bibliothèque de l’Académie roumaine, nous renseigne :


    « Des
    parutions des célèbres quotidiens « Adevarul », « La vérité »
    en traduction française, fondé en 1871, et « Dimineata », « Le
    matin », fondé en 1900. Mais l’exposition présente aussi des inédits.
    Telle la revue intitulée « Le musée National. Gazette littéraire et industrielle »,
    parue en 1836, où l’on découvre, pour la première fois, une rubrique météo,
    nichée en dernière page de chaque numéro. C’est encore cette revue qui publie
    la correspondance entre ces deux grands poncifs de la révolution de 1848, Constantin
    Negruzzi et Ion Heliade Rădulescu, le premier originaire de Valachie, le second
    de Moldavie, deux pays encore séparés à l’époque. Vous pourrez voir aussi « Claponul. Feuille
    populaire et humoristique », parue en 1877, rédigée d’un bout à l’autre
    par un seul homme, le célèbre écrivain Ion Luca Caragiale. Six numéros parurent
    de cette revue, mais c’est dans cette revue que Caragiale publia pour la
    première fois quelques-unes de ces nouvelles, où il faisait connaître au public
    sa vision sur le risible de la politique politicienne. Les numéros d’Adevarul,
    La vérité, contiennent les premières correspondances de l’étranger publiées par
    un quotidien roumain. C’est encore le premier journal qui introduit la
    caricature de presse dans ses pages. La rédaction d’Adevarul s’est muni au fil
    du temps d’une bibliothèque propre, d’une maison d’édition, d’une archive
    extrêmement riche et même du premier palais, propriété de la rédaction d’un
    journal. Les journalistes de ce quotidien étaient bien rétribués, et c’était un
    vrai privilège de faire partie de sa rédaction. »


    Ces
    deux cents ans d’histoire de presse écrite roumaine constituent un héritage du
    passé autant qu’une promesse d’avenir. Confrontée au défi de l’internet et de
    la digitalisation, aux nouvelles technologies et aux nouveaux médias, la presse
    écrite fait encore et toujours son petit bout de chemin, malgré vents et marées. (Trad.
    Ionut Jugureanu)

  • Aida Vrioni, la première femme journaliste de Roumanie

    Aida Vrioni, la première femme journaliste de Roumanie

    La modernisation de la Roumanie, débutée dans la
    seconde moitié du XIXe siècle, s’était accélérée jusqu’à l’approche de la
    Grande Guerre, se transformant à l’entre-deux-guerres en une synchronisation
    culturelle avec l’Occident, grâce aussi à une génération d’intellectuels
    exceptionnels. Parmi eux, Aida Vrioni est considérée comme la première
    journaliste professionnelle de Roumanie.

    Maria Mateescu, de son vrai nom, est
    née en octobre 1880, dans la ville de Ploiești, à une soixantaine de km au nord
    de Bucarest. Elle commence à signer des articles dans la revue « Aurora »
    de sa ville natale, revue créée par elle-même et son frère. Entre 1898 et 1904,
    elle publie des articles et des chroniques littéraires dans plusieurs journaux
    et revues de Bucarest, tels que « Dimineața », « Adevărul
    literar și artistic », « Rampa » etc. En 1904, le grand
    journaliste Constantin Mille lui offre un poste permanent dans la rédaction du
    journal « Adevărul », la jeune femme devenant ainsi la première
    journaliste professionnelle de Roumanie. À l’entre-deux-guerres, elle se fait
    aussi remarquer en tant qu’écrivaine, dramaturge et militante dans le cadre des
    organisations féminines fleurissantes à l’époque. Elle a longtemps travaillé pour
    la « Revista scriitoarei », devenue en 1929 « Revista
    scriitoarelor și scriitorilor din România », qu’Aida Vrioni a dirigée de
    1931 jusqu’à l’arrêt de l’activité en 1943. Les textes d’Aida Vrioni viennent
    d’être récupérés et publiés dans des recueils, grâce aux efforts de Monica
    Negru, chercheuse aux Archives nationales de Roumanie: Aida Vrioni a été une des cheffes de file du mouvement
    féministe de l’époque, membre de plusieurs associations féministes de ces
    temps-là. Elle a proposé et organisé les premiers concours littéraires pour les
    débutants, dans le but déclaré de les aider financièrement et de les convaincre
    d’écrire et de publier leurs textes. Je dirais donc que ses démarches
    culturelles ont été vastes et diverses. Quant à ses articles publiés dans la
    Revista Scriitoarei et ailleurs, ils sont tout aussi divers. Elle a signé des
    chroniques, des articles consacrés à des événements ou bien à des localités de
    différentes régions du pays. Elle a par exemple écrit sur Bucarest, Constanţa,
    Sinaia, où elle avait d’ailleurs une maison.



    Aida Vrioni a donc
    mis ensemble journalisme, dramaturgie, prose, littérature de voyage et
    féminisme, son activité frénétique lui ayant valu la reconnaissance
    bien-méritée de l’intelligentsia de l’entre-deux-guerres. Pourtant, ses mérites
    sont entrés dans une zone d’ombre, notamment après la disparition de la « Revista
    scriitoarelor și scriitorilor », affirme Monica Negru: Cette revue a été dirigée par Aida Vrioni, qui a constamment invité ses
    collaborateurs à écrire et à publier du contenu. Elle y a aussi publié ses
    propres écrits, elle a même soutenu financièrement la revue, exhortant
    également ses amis et connaissances à s’y abonner. En 1943, la rédaction a
    fermé ses portes, probablement parce qu’Aida Vrioni n’avait plus réussi à trouver
    l’argent nécessaire. Mais elle a continué à écrire pour d’autres publications de ces temps-là.
    Étrangement, à l’époque, Aida Vrioni était connue et appréciée par ses
    confrères et consœurs. Elle a aussi
    écrit deux romans et un volume d’essais, en plus des articles de presse.
    Ensuite, elle a été complètement oubliée. Ses écrits ont été abandonnés dans
    des archives et se perdent avec le temps qui passe.



    À la fin de la
    Seconde guerre mondiale, bien que malade, Aida Vrioni continue d’être active. Elle
    tient un journal personnel, malgré un spasme cérébral qui la laisse à moitié paralysée
    jusqu’à sa mort, survenue en 1954. Aujourd’hui, l’œuvre d’Aida Vrioni retrouve
    l’attention des lecteurs, à travers les recueils d’articles et les volumes de
    mémoires mis en page par Monica Negru, suite à ses recherches aux Archives
    nationales. (Trad. Ileana Ţăroi)



  • Le caricaturiste Costel Patrascan

    Le caricaturiste Costel Patrascan

    Costel Patrascan a débuté en décembre 1989 dans la presse de l’époque et début 1990 il publiait des caricatures sur des sujets politiques et sociaux dans les grands quotidiens centraux. Costel Pătrăşcan a été déclaré caricaturiste de presse de l’année 2008 et nominé au gala des prix du club roumain de la presse. Il a participé à d’innombrables expositions en Roumanie, mais aussi en République de Moldova, Belgique, Chine et Chypre. Il a remporté plus de 80 prix en Roumanie et 41 à l’étranger, dans des pays tels le Japon, le Canada, l’Allemagne, la Macédoine, l’Iran, la Croatie et la Chine. Il compte parmi les caricaturistes qui ne manquent aucun événement lié à l’humour. Et c’est pourquoi il n’a pas raté cette année « Le festival de la lavande ». Pourquoi ce festival ? « Je me rends à ce festival parce ce que j’y contribue en quelque sorte. Les organisateurs sont mes amis et j’ai imaginé moi-même une grande partie des événements qui se déroulent dans le cadre de ce festival. A mon sens un peu d’humour est ce qu’un tel festival a besoin, même s’il s’agit d’un festival plutôt romantique, tel « le festival de la lavande » dans le cadre duquel les gens s’amusent assez bien. »

    Mais qu’est ce que le festival de la lavande ? Et bien c’est un événement qui se déroule depuis trois ans déjà dans le champ de lavande le plus étendu de Roumanie, situé dans la plaine du Baragan, dans le sud-est. C’est l’endroit idéal pour faire des photos à poster ensuite sur facebook et instagram. Egalement au programme des projections de films et une découverte du patrimoine gastronomique de la région de Dobroudja, dans le sud-est du pays. Costel Patrascan a été aussi le protagoniste d’un spectacle pas comme les autres : « Je fais un spectacle indépendant, dans le cadre duquel je présente sur un écran plusieurs dessins alors que je dis quelque chose de différent au micro et le public comprend des choses diamétralement opposées. Certes, à première vue, tout cela semble illogique, mais sachez qu’il y a beaucoup d’humour et de logique dans ce que je fais. »

    Au sujet du rôle de l’humour, Costel Patrascan a ajouté que : « Je crois que le rire est en fin de compte un médicament et nous le savons tous. Il nous aide et peut être que le monde apprécié davantage la liberté dont nous bénéficions, le fait que l’on peut se retrouver ici dans un champ de lavande le long d’un après – midi. Nous avons organisé une projection sur un grand écran en présence de la critique de film Irina Margareta Nistor et je pensais qu’en fin de compte visionner un film dans un champ de lavande c’est une idée sympa. Mais sachez que l’effort a été considérable pour quelqu’un en provenance de Braila, à plus de 70 km ou même de plus loin. Cela ne fait que prouver le fait qu’il existe un public qui apprécie de telles actions. »

    Quelles ont été les réactions du public participant au « Festival de la lavande », c’est toujours Costel Patrascan qui explique : « Il me semble que les gens sont intéressés par tout ce qui se passe durant cet événement. Je suis assez surpris de l’ampleur qu’a obtenue ce festival qui n’est qu’à sa deuxième édition, d’autant plus que nous ne sommes qu’au début, nous voulons le développer. Et hormis l’humour, j’ai tenu à organiser aussi ce côté gastronomique, ciblé sur la qualité et la diversité. Je crois qu’en fin de compte tout le monde s’est bien amusé. »

    Costel Pătrăşcan a créé de nombreuses caricatures qui reflètent les réalités roumaines, des pamphlets graphiques inédits tant pour ce qui est du support que du message. Quelles sont ses sources d’inspiration. « Je crois qu’un caricaturiste est la mesure des craintes qu’il analyse. Et sans aucun doute, le thème politique est assez brûlant pour nous les Roumains. Concrètement, il pose son empreinte sur nos vies et à mon sens c’est le devoir d’un caricaturiste, qui est également un moraliste d’ailleurs, d’attaquer ce thème. Et même plus que ça, le politique devrait être un des thèmes majeurs de son œuvre. Et c’est ça la place d’un caricaturiste, de développer une attitude, d’avoir le courage et de dire ce que beaucoup de ceux qui regardent n’ont pas la chance de faire. » a déclaré Costel Patrascan au micro de RRI.

  • Education aux médias pour les adolescents

    Education aux médias pour les adolescents

    Certaines crédibles, d’autres non. Le terme de « fake news », ou infox, fait déjà partie de notre vocabulaire, qu’il soit correctement compris ou pas. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de savoir faire la différence entre la vérité et le mensonge, entre une information vraie et une autre mensongère, rédigée pour désinformer. Le contexte de la pandémie ne fait qu’accentuer ce besoin. Centrul de Jurnalism Independent (Le Centre de journalisme indépendant) est une ONG roumaine qui se donne pour mission d’apprendre aux jeunes comment gérer l’information trouvée sur Internet. Sa directrice, Cristina Lupu, nous présente plusieurs projets censés éduquer les jeunes générations à l’utilisation des médias : « Nous organisons des cours d’éducation aux médias depuis notre création, en 1994. Mais, au début, ce n’étaient pas forcément des cours ciblés sur les médias. C’est en 2017 que nous avons lancé le Programme d’éducation aux médias. C’est notre idée de renforcer le niveau d’autonomie et de pensée critique des jeunes. Ce programme comporte plusieurs activités. Nous travaillons avec les adolescents, soit directement, soit en invitant des experts. Par exemple, nous avons organisé des rencontres au cours desquelles les adolescents ont pu poser des questions aux journalistes. Qui plus est, puisque nous souhaitons avoir une approche stratégique, on a décidé de travailler avec les enseignants aussi. Notre capacité d’accueillir les jeunes au Centre de journalisme indépendant ne sera jamais suffisante pour enclencher un changement à l’échelle nationale. C’est pourquoi nous avons voulu former des professeurs. On a commencé par les profs de langue et de littérature roumaine et on compte sur eux pour développer les compétences médias chez les jeunes. »

    Une fois formés par Le centre de journalisme indépendant, les enseignants incluent les informations sur les médias dans leurs classes de roumain. Comment cela se fait concrètement ? Réponse avec Cristina Lupu : « Cela est notamment possible en première et en 2e année de lycée, où le programme scolaire est beaucoup plus flexible et permet de travailler sur des contenus médias. Par exemple, en première année de lycée, lorsque l’on enseigne la théorie de la communication, on peut discuter du fonctionnement de celle-ci, de la construction des messages, qui ont tous un auteur et un but précis. Lors des leçons consacrées au texte juridique, on peut aborder des sujets tels la liberté d’expression ou encore la Constitution. Des leçons sur le texte journalistique figurent aussi dans le programme scolaire du lycée. A ce moment-là, on parle de la manière dont on rédige les nouvelles. S’ils passent par le processus de rédaction d’un texte journalistique, ils en connaîtront la structure. Et lorsqu’ils deviendront des consommateurs de nouvelles, ils sauront s’il manque quelque chose ou sur quels aspects émotionnels l’auteur à misé pour susciter une forte réaction de ses lecteurs, par exemple. »

    Mais quelles sont les informations qui intéressent les jeunes d’aujourd’hui ? Et où les trouvent-ils ? Cristina Lupu répond : « Même s’ils ne consomment pas de médias de la même manière que les adultes, les jeunes entrent en contact avec les informations véhiculées par la presse dans les discussions avec leurs professeurs, leurs amis ou leurs camarades de classe. Selon des études récentes, durant la pandémie, la désinformation a gagné beaucoup de terrain sur Instagram, plus que sur Facebook, par exemple. Or, Instagram est un réseau destiné surtout aux jeunes. Sans doute, il faut tenir compte de nombreux éléments à tout moment. En même temps, bien que les intérêts principaux des adolescents tournent autour des films et de la musique, ils s’intéressent vivement aussi à d’autres sujets, notamment les lycéens. Ils veulent connaître ce qui se passe dans l’éducation, des choses liées à l’emploi et aux éventuels jobs, à la vaccination aussi dans le contexte de la pandémie. A notre avis, il faudrait qu’il y ait davantage d’information écrite d’une manière qui attire les jeunes, avant de dire que les adolescents ne consomment pas de l’information. »

    Sans doute, il faut nuancer notre perception des jeunes. En même temps, l’éducation aux médias doit être accessible aux enfants des milieux défavorisés. Pour ce faire, le Centre de journalisme indépendant collabore depuis longtemps déjà avec UNICEF Roumanie, comme nous le dit Despina Andrei, son manager de communication et de collecte de fonds : « A notre avis, le besoin d’éducation aux médias n’est pas nouveau. Mais il est devenu encore plus évident cette dernière année, avec l’arrivée de la pandémie, puisque les jeunes et les enfants passent beaucoup plus de temps devant les écrans des ordinateurs et des tablettes. Cela les rend beaucoup plus vulnérables aux fausses informations, à la désinformation et à des phénomènes tels le harcèlement en ligne ou à d’autres types d’abus pratiqués sur Internet. Par conséquent, d’une part, nous voulons que les jeunes et les enfants puissent décodifier les messages qu’ils reçoivent, qu’ils sachent tirer l’information de plusieurs sources, qu’ils ne tombent pas en proie aux fausses informations, qui ne font que se multiplier ces derniers temps. D’autre part, ils doivent savoir se protéger pour ne pas être humiliés et harcelés – des choses qui leur arrivent très facilement dans le milieu virtuel, surtout s’ils ne sont pas préparés ou s’ils ignorent qu’un tel phénomène peut leur arriver. »

    Récemment, le partenariat entre Le centre de journalisme indépendant et l’UNICEF s’est développé dans d’autres directions aussi. Le Conseil des enfants est venu les rejoindre, une structure créée par l’UNICEF il y a deux ans. Despina Andrei explique : « Nous sommes en permanente consultation avec le Conseil des enfants, qui est un organisme informel, créé par l’UNICEF par un projet démarré lorsque la Roumanie était présidente du Conseil de l’UE. Nous comptons aussi sur l’avis du Conseil national des élèves, qui est une structure formelle. On travaille avec ces deux organisations, l’une formelle, l’autre informelle, pour créer du matériel qui porte sur les besoins des enfants et qui réponde le mieux possible à leur besoin d’être informés correctement et de se protéger face aux fausses informations. Par ailleurs, aux côtés du Centre de journalisme indépendant nous avons créé un guide d’utilisation des médias, qui aide les enfants à acquérir des compétences, pour qu’ils puissent gérer l’avalanche d’informations rencontrées sur la Toile et s’informer de sources crédibles. Nous aimerions que les jeunes avec lesquels nous travaillons deviennent des agents du changement après de leurs copains. En fin de compte, nous pouvons nous adresser à un nombre limité de professeurs et d’élèves. L’important c’est que l’information que nous leur offrons devienne cette petite boule de neige que les autres continuent à rouler pour la faire passer à encore plus de monde, de sorte que nous soyons tous mieux informés, d’ici quelques années.»

    Notons pour finir que ces rencontres des membres du Centre de journalisme indépendant avec des jeunes se déroulent actuellement en ligne. Une chose est sûre, pour se débrouiller dans le monde d’aujourd’hui, où les enfants ont très tôt accès à la Toile, mais aussi et surtout pour vivre dans le monde de demain, où la circulation de l’information n’aura plus de limites, il est important d’apprendre dès le plus jeune âge comment distinguer entre les vraies et les fausses informations. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Une plateforme en ligne pour les journalistes en herbe

    Une plateforme en ligne pour les journalistes en herbe

    Chez les jeunes, l’attraction pour le journalisme se manifeste très tôt, pratiquement au même moment que leur préoccupation pour le reste du monde et pour eux-mêmes. C’est là une évidence que les représentants de l’Association informelle des Voix pour l’insertion ont su mettre à profit pour concevoir un projet censé encourager les adolescents à écrire des articles de presse sur eux-mêmes et sur des histoires de leurs localités d’origine. Iulia Dromereschi, membre de l’Association, cheffe du projet MediaHub, sur le début du projet : « On a lancé officiellement MediaHub en octobre-novembre 2019, au bout de plusieurs années de préparatifs menés à l’époque où notre association était basée à Cluj. A présent, on a déménagé à Bucarest. Cette plate-forme s’adresse aux jeunes de 15 à 25 ans, notamment aux lycéens. Par ce projet, on s’est proposé d’encourager les adolescents à s’intéresser davantage à leurs communautés pour raconter, par la suite, différentes histoires. On encourage donc les jeunes à faire du journalisme communautaire. »

    A l’heure actuelle, une visite sur le site mhub.aiviong.ro vous offrira l’occasion d’en savoir davantage sur le parcours d’un jeune entrepreneur de 21 ans, de Botosani, qui s’est lancé dans la culture des tomates bio ou encore sur celui d’une jeune ingénieure du même département devenue célèbre après avoir commencé à fabriquer des masques de protection en coton. Et c’est toujours sur cette plateforme que l’association organise des ateliers animés par des journalistes connus et des spécialistes de la déontologie journalistique en Roumanie. Iulia Dromereschi. « A l’automne dernier, avec le soutien du Collège professionnel Gh. Asachi, nous avons commencé à travailler avec la première communauté de jeunes de Botosani, recensant 26 lycéens allant de la Seconde jusqu’à la Terminale. Sur l’ensemble, certains ont abandonné le projet avant la fin, soit pour préparer leurs examens, soit pour des raisons personnelles. Mais bon, à l’heure où l’on parle, on est toujours en contact avec 14 ou 15 élèves. Les jeunes issus de ce premier groupe ont bénéficié aussi des cours en ligne, avant que nous ne nous rendions sur place pour les connaître personnellement, passer deux jours ensemble et organiser la rédaction. C’est à peine après que le travail a démarré. Les autres mini- rédactions mises en place depuis le mois de mars ont fonctionné uniquement en ligne. Les premières rencontres, on les a organisées sur différentes plateformes éducationnelles qui ont fini par accueillir aussi nos ateliers. Seules trois mini-rédactions fonctionnent toujours en ce moment : à Curtea de Arges, à Bucarest et à Suceava. Nous avons des discussions avec nos représentants de Focsani et de Bacau, car depuis que nous sommes devenus connus sur la Toile, les jeunes s’adressent à nous, même si on ne prend pas forcément en compte l’idée de mettre en place de petites rédactions dans leurs départements aussi. »

    Et puisqu’il s’agit d’une plateforme en ligne et que le contexte pandémique actuel nous oblige à mener nos activités à distance, les participants au projet mettent à profit toutes les ressources et les opportunités techniques du numérique. Iulia Dromereschi:« Nous, on a décidé d’avancer pas à pas et de commencer par des textes écrits puisqu’à notre grande surprise, on a découvert que pas mal d’adolescents avec lesquels on travaille sont plutôt réservés quand il s’agit de produire du contenu audio ou vidéo. Voilà pourquoi, dans un premier temps, on les a invités à s’exprimer par écrit. Mais, comme le mois de juin a été déclaré le Mois du Podcast, on a réalisé avec eux des enregistrements que nous avons transformés par la suite en épisodes de podcast. Et puis, après une petite pause en juillet et août, on produira, à partir de cet automne, du contenu vidéo aussi. En attendant, on a lancé une chaîne sur YouTube pour partager différentes opinions sur le Bac en Roumanie. »

    Et comme le Media Hub de l’Association informelle des Voix pour l’insertion a de plus en plus d’adeptes et que les jeunes sont attirés par le journalisme depuis un âge très tendre, Iulia Dromereschi se propose de mettre en place des ateliers à l’intention, également, des collégiens intéressés par ce domaine. (Trad. Ioana Stăncescu)

  • André Rezsohazy

    André Rezsohazy

    André Rezsohazy directeur général de l’administration du Sénat du Royaume de Belgique et grand ami de la Roumanie, présent à Bucarest du 14 au 17 juin à la réunion annuelle de l’Association des Sénats d’Europe est aujourd’hui l’invité de Radio Roumanie Internationale.



  • 12.08.2016

    12.08.2016

    Armes — Les trois ressortissants roumains, supposés être trafiquants d’armes et qui ont fait l’objet d’un reportage de la télévision britannique Sky News, ont été placés en garde à vue par les procureurs de la Direction d’investigation des infractions de crime organisé et de terrorisme qui les ont déjà auditionnés. Les procureurs envisagent également de déclencher des poursuites contre les journalistes britanniques, qui auraient payé près de 2000 euros pour les filmer. Le reportage présenté par Sky News a été rediffusé aussi par les médias roumains et européens et les faits présentés ont généré des sentiments de réprobation à l’adresse de l’Etat roumain mais aussi d’insécurité parmi les Roumains, affirment les procureurs. Ceux-ci ont révélé qu’en réalité, l’investigation journalistique n’était pas basée sur des faits et des circonstances réels, mais que ceux-ci avaient été mis en scène à l’initiative des journalistes. Par ailleurs, les journalistes auraient expressément demandé aux trois soi-disant trafiquants de parler en roumain, durant le tournage du film le 31 juillet, même si leur langue maternelle est le hongrois. Le premier ministre Dacian Ciolos a qualifié d’inadmissible le reportage de Sky News sur les soi-disant trafiquants d’armes de Roumanie, affirmant que l’on ne peut pas dénigrer un pays en l’absence des preuves.



    Justice — La ministre roumaine de la Justice, Raluca Pruna, a présenté aujourd’hui la nouvelle Stratégie nationale anticorruption 2016 — 2020. Le document a été adopté mercredi par l’exécutif de Bucarest après avoir fait l’objet d’un débat public entre les mois de février et de mai de cette année. Selon la ministre de la Justice, la stratégie est un projet national, avec une vision à long terme sur la Roumanie qui vise à réduire et à prévenir le phénomène de la corruption. La Stratégie nationale anticorruption a également un caractère pluridisciplinaire et vise toutes les institutions publiques qui représentent le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, les autorités publiques locales, le milieu des affaires et la société civile. La nouvelle stratégie vise non seulement l’application de la loi, mais aussi ce que l’Etat et les institutions publiques devraient faire, a expliqué la ministre roumaine. Les valeurs sur lesquelles s’appuie la Stratégie nationale anticorruption 2016 — 2020 sont la volonté politique, l’intégrité, la priorité de l’intérêt public et la transparence.



    Corruption – L’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale de Roumanie, Bogdan Olteanu, a été arrêté pour 16 jours, selon une décision de la Haute Cour de Cassation et de Justice. Auparavant, le responsable de la Banque centrale avait été assigné à résidence dans un dossier où il est accusé de trafic d’influence. Selon les procureurs de la DNA, entre juillet et novembre 2008, M Olteanu a demandé et reçu un million d’euros et de l’appui électoral de la part d’un homme d’affaires en échange de la nomination d’un journaliste proche de ce dernier aux fonctions de gouverneur du delta du Danube, Réserve de la Biosphère. Bogdan Olteanu est le premier responsable de la Banque centrale à être arrêté par les procureurs. L’institution a précisé que l’enquête visait l’activité que Bogdan Olteanu a déroulée avant de devenir vice-gouverneur en 2009.



    Funérailles – Les Roumains rendent un dernier hommage à la reine Anne, l’épouse du dernier souverain de Roumanie, Michel Ier. Elle est décédée ce 1er août en Suisse à l’âge de 92 ans. De nombreuses personnalités politiques et publiques roumaines, ainsi que de nombreux autres Roumains sont déjà passés près du cercueil de la reine qui avait été déposé mercredi dans la soirée au Palais royal de Bucarest. Samedi, le cercueil sera transporté au monastère Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie, où se trouve la nécropole royale. Une journée de deuil national a été décrétée en Roumanie et République de Moldova samedi.



    JO — L’équipe féminine d’épée de Roumanie a remporté une première médaille dor aux JO de Rio, après la victoire contre la Chine sur le score de 44 touches à 38. C’est aussi la première médaille obtenue par la délégation roumaine à cette édition des JO et la 16e médaille de l’escrime roumaine dans les compétitions olympiques. En tennis, dans la compétition de double messieurs, Horia Tecau et Florin Mergea se sont assuré l’argent après la victoire en demi-finale contre Jack Sock et Steve Johnson, des Etats Unis. Les deux sportifs roumains doivent affronter en finale les Espagnols Rafael Nadal et Marc Lopez. C’est également une journée importante pour la sélection roumaine de handball féminin, qui doit absolument battre l’Espagne, pour rester dans le tournoi olympique. La Roumanie est représentée aussi dans d’autres disciplines : judo messieurs plus de 100 kilos, haltérophilie 85 kilos messieurs, athlétisme le 1500 mètres féminin et tennis de table féminin. Par ailleurs, l’équipage féminin de huit barré de Roumanie s’est qualifié dans la finale de la compétition.

  • A la Une de la presse roumaine 12.08.2016

    A la Une de la presse roumaine 12.08.2016

    La Roumanie décroche sa première médaille d’or aux JO de Rio, mais l’exploit e l’équipe féminine d’épée se voit voler la vedette, dans les journaux roumains, par la controverse autour du reportage de la chaîne britannique Sky News sur un supposé trafic illégal d’armes en Roumanie. Alors que l’enquête progresse, certains journalistes roumains croient que Bucarest a une réaction démesurée qui pourrait s’avérer « un précédent dangereux » pour la liberté d’expression, tandis que d’autres pensent que la Roumanie est prise pour cible dans une “guerre informationnelle hybride” et estiment avoir identifié la vulnérabilité principale du pays.


  • 11.08.2016

    11.08.2016

    Reportage — La direction de la chaîne de télévision britannique Sky News a déclaré soutenir la véracité du reportage réalisé par un de ses journalistes sur un supposé trafic d’armes en Roumanie. Selon un porte-parole de la chaîne, l’auteur du reportage est un reporter aguerri, dont la longue carrière est riche en révélations journalistiques majeures à travers le monde. Celui-ci a d’ailleurs réagi sur les réseaux sociaux en affirmant que le matériel vidéo était réel, que les armes existaient et que personne n’avait été payé pour participer à une quelconque mise-en-scène. Le Régulateur britannique de l’audiovisuel a tout de même reçu plusieurs plaintes au sujet du reportage-enquête de Sky News. Les journalistes britanniques affirment avoir négocié pendant deux mois avant d’être dirigés vers une zone isolée de Roumanie où ils ont contacté les trafiquants d’armes, originaires d’Ukraine et destinées à l’Europe occidentale et au Moyen Orient.



    Après la diffusion du reportage, la Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme de Roumanie a ouvert une enquête, plusieurs perquisitions ont été opérées dans le nord de la Roumanie, qui ont permis d’identifier les individus cagoulés et de saisir les armes filmés par Sky News. Le procureur chef de la DIICOT, Daniel Horodiceanu, a communiqué aux médias roumains que les recherches menées jusqu’à présent confirmaient l’hypothèse d’un scénario monté de toutes pièces. Le fixeur qui a mis en contact l’équipe journalistique anglaise et les soi-disant trafiquants est un freelance roumain vivant en Angleterre depuis sept ans. Il a déclaré aux enquêteurs qu’il avait été payé pour participer au reportage qui allait indiquer le fait que les personnages étaient fictifs. L’ambassade de Roumanie à Londres a pointé le caractère imprécis, incomplet et incorrect des informations contenues dans le reportage, qui diffuse une image négative de la Roumanie parmi le public du Royaume Uni.



    Obsèques — La dépouille de la reine Anne, épouse de l’ancien souverain de Roumanie, Michel I, se trouve depuis hier soir dans la Salle du Trône du Palais royal de Bucarest, où les Roumains souhaitant lui rendre un dernier hommage peuvent le faire aujourd’hui et demain. Hier, les présidents roumain, Klaus Iohannis, et moldave, Nicolae Timofti, le premier ministre roumain Dacian Ciolos et d’autres officiels ont rendu un dernier hommage à la reine Anne au Château de Peles, à Sinaia (sud de la Roumanie). Les obsèques auront lieu samedi, à Curtea de Arges (sud), où celle qui est née princesse de Bourbon-Parme reposera dans la nécropole royale. La reine Anne est décédée à l’âge de 92 ans, des suites d’un cancer.



    JO — Aux JO de Rio, les sportifs roumains sont présents aujourd’hui dans les compétitions d’escrime, tennis, aviron et natation. L’équipe féminine d’épée de Roumanie se bat pour l’or olympique. Les tennismen Horia Tecau/Florin Mergea évoluent dans les demi-finales de la compétition de double messieurs et doivent affronter le duo américain Jack Sock/Steve Johnson. Au double mixte, Florin Mergea et Monica Niculescu affrontent David Ferrer et Carla Suarez Navarro, d’Espagne, alors que la paire Horia Tecau – Irina Begu rencontre le duo Polonais Lukasz Kubot/Agnieszka Radwanska. Aux avirons, l’équipe féminine de huit barré est en repêchage, alors que les Roumaines sont également présentes dans les demi-finales de deux sans barreur et de deux de couple poids léger. Enfin, hier, la nationale féminine de handball a réussi une victoire devant le Monténégro, après deux défaites devant l’Angola et le Brésil. Pour se qualifier dans les quarts de finale, les Roumaines ont besoin d’une victoire et d’un match nul dans leurs deux dernières rencontres du groupe A.

  • La Roumanie, entre sorcières et clichés

    La Roumanie, entre sorcières et clichés

    Le 26 mars derniers, lhebdomadaire français LExpress attirait le regard des lecteurs avec un titre “exotique” : “La Roumanie, paradis des sorcières”. L’article a déclenché, peu de temps après sa parution, une véritable tempête sur la toile ; des internautes aussi bien français que roumains se sont dits indignés par un type d’approche journalistique cantonnée dans ce quils ont appelé “le sensationnel” et qui, selon eux, ne rend pas service à la Roumanie. Et eux d’ajouter que le pays s’est vu coller, depuis des années, une image mauvaise et très réductrice par les médias internationaux et s’en débarrasser semble être une mission quasi impossible. Une levée de bouclier justifiée ou non ? Faut-il accepter que les journalistes recourent à tous les moyens stylistiques pour l’amour de l’audience ? Le nombre de lecteurs et « like » justifie-t-il l’écart entre le titre et le contenu du matériel journalistique ? Quelle place laisse-t-on à la liberté d’expression si des utilisateurs de réseaux sociaux exigent le retrait d’un article de presse ?



    Débat avec le professeur des universités Vintila Mihailescu, anthropologue réputé, coordonnateur décoles mastérales et ancien directeur du Musée du paysan roumain de Bucarest, Iulia Badea-Guéritée, journaliste franco-roumaine, ancienne responsable de la version roumaine de presseurop.eu qui couvre la Roumanie et la République de Moldova à Courrier International, lauréate du Prix du meilleur journaliste européen et Pascal Le Hen, président de lAssociation Romania Franta Amicale France Roumanie et administrateur de plusieurs groupes de discussion sur les réseau sociaux.




  • Vivre avec le terrorisme…

    Vivre avec le terrorisme…

    2015 a été particulièrement émaillé par le terrorisme en Europe. Ce ne serait quun début, selon certains. Dautres estiment que le Vieux Continent ne fait que cueillir les fruits de ses hésitations politiques, de ses refus de sinvestir davantage dans la solution de conflits qui se pérennisent dans dautres endroits de la planète. Des conflits qui gonflent et finissent par toucher, par ricochet, les Européens, dans un des rares endroits du monde qui étaient restés calmes, ces dernières décennies.



    Le terrorisme est là, comment vivre avec? Doit-on dailleurs vivre avec? Et surtout comment résister aux effluves de panique qui se propagent parfois des médias? Réunis à la fin de lannée dernière à Lomé, au Togo, pour les 44e Assises de la presse francophone, des journalistes de lensemble de lespace ont débattu, entre autres, de la réponse médiatique et citoyenne à apporter à ce nouveau contexte. Voici quelques analyses de journalistes nord-africains et européens, recueillies, sur place, à Lomé, par notre collègue Daniela Coman, de Radio Roumanie Actualités.


  • Le journalisme selon les étudiants roumains

    Le journalisme selon les étudiants roumains

    Etre journaliste et surtout star de télévision c’est toujours un rêve pour
    de nombreux jeunes Roumains. En témoigne le succès dont bénéficient les
    facultés de journalisme des universités roumaines. Ces dernières années, une
    dizaine de candidats étaient en lice pour une place subventionnée à la faculté
    de journalisme de l’Université de Bucarest. Souvent la concurrence est même
    plus accrue que dans les cas du Droit, de la Médecine ou de l’Académie de
    Police. Cette situation est plutôt étrange puisque selon les études les plus
    récentes relatives à la corrélation du système d’enseignement au marché de
    l’emploi les jeunes qui terminent des spécialisations telles les langues
    modernes, l’agronomie et la médecine vétérinaire ont le plus de chances de
    trouver un emploi dans les domaines de leur formation, alors qu’au pôle opposé
    se trouvent la faculté de journalisme, aux côtés de celles de langue et
    littérature roumaine, d’histoire et d’administration publique. De l’avis de
    l’expert de l’enseignement Stefan Vlaston, les jeunes qui choisissent le
    journalisme sont dans la plupart des cas des rêveurs qui s’inspirent de ce
    qu’ils voient à la télé. « Très peu d’entre eux savent que la presse écrite est
    en train de mourir », a déclaré Stefan Vlaston au quotidien Evenimentul zilei.
    Il a également évoqué le fait que les jeunes évitent les facultés qui
    pourraient leur fournir une formation mieux adaptée au paysage du marché de
    l’emploi actuel : « Ils ne choisissent ni l’ingénierie, ni les constructions,
    mais le journalisme ».




    Mais d’où vient cette passion des jeunes pour le journalisme ?
    Aujourd’hui nous allons à Iasi, 4e grande ville de Roumanie, dans le nord-est
    du pays.


  • 13.04.2015 (mise à jour)

    13.04.2015 (mise à jour)

    Pâques — Les fidèles chrétiens orthodoxes et catholiques de rite oriental, y compris de Roumanie, pays à population orthodoxe majoritaire, sont entrés dans la Semaine lumineuse, en ouverture de la période suivant Pâques. Pendant cette semaine, les portes de l’iconostase demeurent constamment ouvertes pour symboliser le libre accès à Jésus-Christ. Le temps pascal s’arrête à la Pentecôte, une cinquantaine de jours après Pâques.



    Consultations — Après les fêtes pascales, le président roumain, Klaus Iohannis, reprend ses consultations avec les partis politiques parlementaires. Le chef de l’Etat souhaite examiner avec les principaux responsables politiques la mise en œuvre et le calendrier des objectifs arrêtés en janvier dernier, au début de l’actuelle session législative. Lors des derniers pourparlers, en début d’année, le président et les formations politiques ont évoqué l’organisation du vote de la diaspora, le financement des campagnes électorales et des partis, de même que l’accélération des procédures visant la levée de l’immunité parlementaire.



    Diplomatie La Roumanie poursuivra son programme d’assistance au développement pour la Palestine, a annoncé lundi à Barcelone le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, à l’issue d’une réunion avec son homologue palestinien, Riyad Al-Maliki. En marge d’une réunion informelle de ministres ou hauts responsables des Affaires étrangères européens et de pays du bassin méditerranéen, les deux hommes ont parlé des relations bilatérales roumano-palestiniennes et notamment du dialogue politique et de la mise en œuvre des projets de coopération.


    A la réunion de Barcelone participent la Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’UE, Federica Mogherini, le commissaire en charge de la politique de voisinage et les négociations d’adhésion, Johannes Hahn, les chefs des diplomaties des 28 et leurs homologues d’Algérie, Egypte, Jordanie, Israël, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie. L’événement est organisé dans le contexte de la révision de la politique communautaire de voisinage et lancera les consultations avec les Etats du voisinage méridional de l’UE.



    Yémen — Le ministère roumain des Affaires étrangères poursuit l’évacuation et le rapatriement des ressortissants roumains se trouvant au Yémen, en proie à une guerre civile. Une dizaine de Roumains en ont été évacués dimanche. Un groupe de sept personnes a quitté le Yémen à bord d’un avion de l’Organisation internationale pour les migrations, tandis que quatre autres Roumains ont été évacués par voie terrestre vers l’Arabie Saoudite. Une quarantaine de ressortissants roumains ont été rapatriés depuis le début de la crise yéménite, Bucarest coopérant avec les organisations internationales et les autres pays qui procèdent à l’évacuations de leurs citoyens.



    Migration – Soixante-treize migrants syriens et un Iranien ont été interpellés en Roumanie alors quils tentaient de franchir illégalement la frontière à bord dun poids lourd avec pour destination la France, a annoncé dimanche à lAFP la police des frontières. Les clandestins – 53 hommes et 21 femmes, âgés de 12 a 41 ans – ont été retrouvés lors dun contrôle au poste-frontiere roumano-hongrois de Nadlac (ouest), cachés a bord dun véhicule immatriculé en Hongrie, selon la même source. Le chauffeur, un ressortissant turc, a affirmé transporter des meubles fabriqués en Turquie et destinés à une entreprise française. Les migrants et le chauffeur font lobjet dune enquête pour “trafic de migrants” et “tentative de passage illégal de la frontière”, a précisé la police citée par lAFP.



    Influence — La procureure en chef du Parquet national anticorruption, Laura Codruta Kövesi, est la femme la plus influente de Roumanie, selon un classement réalisé par le magazine Forbes, qui y réunit une cinquantaine de femmes dont le prestige et l’influence est supérieur à ceux des institutions ou des compagnies qu’elles dirigent. Sur les autres marches du podium montent la princesse Margareta de Roumanie ainsi que Ana-Maria Mihăescu, chef de la mission International Finance Corporation, soit le département d’investissements de la Banque mondiale. Selon Forbes Roumanie, l’activité de près de 400 femmes actives dans différents domaines a été analysée pour élaborer ce classement qui prend en compte trois critères — la force financière, l’influence et la présence dans tous les types de médias.



    Tennis — Avec ses 7571 points, la joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, reste la numéro trois mondiale au classement WTA, rendu public ce lundi. Elle arrive derrière la leader absolue, l’Américaine Serena Williams, 9981 points, et la Russe Maria Sharapova, 7890 points. Deux autres Roumaines se retrouvent également dans ce classement où elles progressent légèrement — Irina-Camelia Begu (33e) et Monica Niculescu (61e).



    Journalisme — Les attaques terroristes contre les médias et les journalistes sont inacceptables, les risques et les menaces auxquels les correspondants dans les zones de conflit se voient confronter « dépassant toute imagination », affirme une déclaration commune adoptée par les participants à la Conférence mondiale des journalistes, qui s’est ouverte lundi, à Séoul. « La liberté d’expression est menacée », a martelé le président de l’Association des journalistes sud-coréens, rappelant le cas de l’attaque terroriste contre le magazine satirique français, Charlie Hebdo, en début d’année. Une centaine de journalistes d’une soixantaine de pays prennent part à cette conférence qui doit s’achever vendredi. span>

  • 01.07.2013

    01.07.2013

    Nucléaire – Les représentants de la compagnie China Nuclear Electric viendront à Bucarest en juillet, pour discuter avec le gouvernement des détails concrets d’une éventuelle implication dans la construction des unités 3 et 4 de la centrale nucléaire roumaine. L’annonce a été faite par le premier ministre Victor Ponta, qui visite la Chine ; il a précisé que les investisseurs pourront détenir le paquet majoritaire d’actions dans ce projet. Mardi, le chef du gouvernement de Bucarest doit s’entretenir avec le président chinois Xi Jinpeng et le premier ministre, Li Keqiang. La Chine est la dernière étape de la tournée asiatique du chef de l’exécutif roumain, qui s’est également rendu en Azerbaïdjan, au Kazakhstan et en Ouzbékistan.



    Prix – Majoration, à partir de ce lundi, du prix du gaz naturel en Roumanie. Ainsi, les ménages et les entreprises auront-ils à régler des factures supérieures de respectivement 8% et 3%. Selon les producteurs de l’industrie alimentaire, cela va amener une hausse des prix des produits alimentaires allant jusqu’à 15%. Toujours à compter de ce 1er juillet, dans plusieurs villes du pays, les tarifs des services d’eau potable et d’assainissement sera lui aussi majoré d’environ 10 %, selon la décision des autorités locales. En échange, aux termes des nouvelles réglementations adoptées en 2012 par le Parlement européen, les tarifs du roaming diminuent toujours à partir de ce lundi. Enfin, le salaire minimum brut garanti au niveau de l’économie roumaine passera de 750 à 800 lei, soit de quelque 170 à 180 euros.



    Finances – La Banque nationale roumaine a décidé de réduire son taux directeur de 5,25% à 5%. Le nouveau taux directeur — le plus bas jusqu’à présent — entre en vigueur à partir de mardi. Selon les analystes, la réduction du taux directeur pourrait mener, avec le temps, à la baisse des taux d’intérêt pratiqués par les banques pour les crédits et les dépôts. D’autre part, le gouverneur de la BNR, Mugur Isărescu, recommande la conclusion d’un nouvel accord préventif avec le FMI et l’UE, parce que celui que la Roumanie vient de finaliser a été bénéfique, permettant des crédits moins chers sur les marchés extérieurs. Entamé en 2011, cet accord de 5 milliards d’euros a été finalisé à succès et a été traité par les autorités roumaines comme préventif, sans que le pays ait bénéficié des fonds afférents.



    Visite – Selon une annonce faite aujourd’hui à Bucarest, le président de la Roumanie, Traian Băsescu, fera une visite à Chişinău le 17 juillet, à l’invitation de son homologue de la République de Moldova, Nicolae Timofti. Traian Băsescu aura également des rencontres avec le président du Parlement, Igor Corman, avec le premier ministre, Iurie Leancă, et avec d’autres leaders politiques. Le chef de l’Etat roumain a été invité en République de Moldova par son homologue pendant une visite de ce dernier à Bucarest, en avril 2012.



    Statut – La Chambre des députés et le Sénat ont adopté, lundi, à Bucarest, en séance commune, les recommandations de la Cour constitutionnelle concernant le Statut des parlementaires. Le statut a été adopté sans débats, avec 391 voix pour et une contre. Antérieurement, dans les commissions juridiques, les sénateurs et députés avaient éliminé deux articles déclarés inconstitutionnels du Statut des parlementaires. Ils avaient trait à la demande de retenir, d’arrêter ou de perquisitionner les sénateurs et députés.



    Baccalauréat – Pour quelque 160.000 lycéens de Roumanie, ce lundi marque le début de la série d’épreuves écrites de l’examen de baccalauréat. Les faibles résultats enregistrés ces dernières années ont suscité de vifs débats en marge de la qualité du système d’éducation en Roumanie.



    Ecole – Le Laboratoire de recherche ICOM (LYON2), en partenariat avec la Faculté de Journalisme et de Sciences de la Communication de l’Université de Bucarest, le Bureau pour l’Europe Centrale et Orientale de l’Agence Universitaire de la Francophonie et le Laboratoire ORSIC de Montpellier organisent à Bucarest une école masterale francophone en sciences de l’information et de la communication. Elle va réunir, du 1er eu 7 juillet 2013, professeurs et étudiants francophones d’Europe Centrale et Orientale, spécialisés dans les sciences de l’information et de la communication. Le bureau régional de l’AUF gèrera d’un point de vue financier et logistique la réalisation de cette école, conçue comme possible étape préliminaire à un doctorat en sciences de la communication, éventuellement en co-tutelle.


    Le


    Cinéma – La coproduction roumano-germano-française « Matei, l’enfant des mines », réalisée par la Roumaine Alexandra Gulea, a remporté le grand prix et le Prix du public jeune au Festival du film de Pesaro, en Italie, qui a eu lieu du 24 au 30 juin. Le film parle de la perte de l’innocence de l’enfance et la confrontation du personnage principal (Matei), avec les responsabilités et les défis de l’adolescence. Alexandra Gulea, fille du célèbre réalisateur roumain de films Stere Gulea, a encore signé une série télévisée et deux documentaires (dont « Dieu au saxophone, le diable au violon »).