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  • La Journée de la culture roumaine 2019

    La Journée de la culture roumaine 2019

    La Journée de la culture roumaine a été célébrée sur plusieurs scènes de Roumanie. La manifestation organisée à cette occasion à l’Athénée Roumain de Bucarest a réuni des personnalités du monde de la culture et des hommes politiques, qui ont évoqué le rôle de la culture au-delà de sa dimension nationale. Le président de l’Académie roumaine, Ioan-Aurel Pop, soulignait, dans son allocution d’ouverture, que la culture roumaine fait partie de la grande culture européenne.



    « On ne peut pas imaginer la culture nationale que dans son cadre universel — en l’occurrence, dans un cadre européen. La culture roumaine a toujours suivi la pulsation vitale de la culture européenne, elle s’y est rapportée et ses courants ont toujours intégré — du moins depuis la Renaissance — les courants nés dans la culture et la littérature européenne. La culture nationale a également une dimension historique essentielle, en dehors de laquelle elle ne peut pas fonctionner, elle perdrait son statut et se dissoudrait dans d’autres cultures ou bien elle s’éteindrait en même temps que le peuple qui l’a créée. »



    Ioan-Aurel Pop s’est également rapporté aux grandes institutions culturelles de Roumanie, grâce auxquelles le public a pu avoir accès aux œuvres culturelles: « A commencer par le romantisme, les courants européens se sont multipliés, devenant de plus en plus intenses et, certains, de plus en plus excentriques, mais ils ont tous trouvé, l’un après l’autres — et parfois sans décalages chronologique — leurs correspondants dans la culture roumaine. La synchronisation de la civilisation roumaine avec la civilisation occidentale s’est réalisée avant tout par la culture. A mesure que la culture européenne a évolué, des institutions culturelles ont été créées en Roumanie, répondant à la modernisation — depuis les bibliothèques et les musées jusqu’aux lycées et aux universités, depuis l’Association transylvaine pour la littérature et la culture du peuple roumain jusqu’à l’Académie Roumaine. Et le bon fonctionnement de ces institutions a été assuré par le biais de la langue roumaine, qui a joué et continue de jouer un rôle de catalyseur et de facteur de cohésion. »



    Le président roumain, Klaus Iohannis, est monté, lui aussi, sur la scène de l’Athénée Roumain pour parler des valeurs culturelles. Il a évoqué de grands noms de la culture roumaine qui ont acquis une renommée européenne:



    « En parlant de la culture roumaine, on doit nécessairement mettre en évidence le rôle essentiel qu’elle a joué dans l’évolution de notre pays vers la modernité. Ce processus a mené à l’affirmation des grandes valeurs de la littérature, de la musique et des arts plastiques roumains au firmament de la culture universelle. Les œuvres de George Enescu, Constantin Brâncuşi, Eugen Ionescu, Emil Cioran ou Tristan Tzara ont prouvé que la tradition et la modernité sont compatibles et elles prouvent que notre culture est étroitement apparentée à l’esprit européen et aux valeurs artistiques internationales. Les nouvelles générations de créateurs dans les domaines de la littérature, du cinéma, des arts plastiques ou des arts du spectacle ont toujours la capacité de mettre à profit ce dialogue entre le national et l’universel, avec des résultats exceptionnels. Ce qui est méritoire. »



    Certes, la dimension nationale de notre culture se manifeste surtout par la langue roumaine, qui a représenté, combien de fois, l’instrument le plus puissant pour la réalisation des aspirations nationales. Klaus Iohannis : « 2019, année de la Saison culturelle Roumanie — France, du Festival international de musique George Enescu et du Festival Europalia, grands projets culturels auxquels j’ai accordé mon Haut Patronage, constitue une opportunité exceptionnelle pour la Roumanie, lui permettant de confirmer son statut d’espace de la consécration artistique. Si nous célébrons la culture le jour de la naissance de Mihai Eminescu, c’est aussi parce que, depuis le Siècle des Lumières, la langue roumaine a constitué l’argument et le fondement de nos aspirations à l’unité nationale et au progrès social. Avant de se concrétiser comme vision politique et de se matérialiser comme résultat de l’engagement populaire, l’unité nationale s’est réalisée par le biais de la langue roumaine. »



    «Quelle est la place que la culture occupe parmi les puissances de l’Etat ? » se demandait dans son allocution le critique littéraire Eugen Simion, président du département de philologie et de littérature de l’Académie roumaine :« C’est là, le vrai pouvoir de la culture : elle est une arme qui donne à un peuple la force de survivre le long de l’histoire. Une arme silencieuse, qui se manifeste par d’amples séries historiques, pour assurer l’avenir de l’identité d’une nation, tout au long d’une histoire pleine d’inconnues. La culture est pourtant une puissance marginalisée, sans cesse mise à l’épreuve et dont l’identité et les symboles sont parfois contestés. La culture est perpétuellement confrontée aux lois de l’économie de marché. La culture roumaine a affronté tant de difficultés au fil du temps. Résistera-t-elle, survivra-t-elle, triomphera-t-elle, une fois de plus ? Aussi longtemps que la langue roumaine existera et des poètes comme Mihai Eminescu, Tudor Arghezi, Lucian Blaga, Nichita Stănescu, des historiens comme Nicolae Iorga, des critiques et des historiens littéraires comme Eugen Lovinescu et George Călinescu, verront le jour et seront lus, la culture roumaine restera une grande puissance silencieuse et secrète. Elle sera notre diplomatie la plus fine et la plus pénétrante, je le dis avec toute ma conviction. Elle restera notre meilleure force de défense dans l’histoire. »



    Le foyer de l’Athénée roumain a accueilli une exposition de photographie documentaire réalisée par la Bibliothèque de l’Académie roumaine, avec le concours du Musée national de la littérature roumaine. Le public a pu voir dans cet espace inédit l’un des manuscrits les plus précieux de Mihai Eminescu, gardé dans les collections de la Bibliothèque de l’Académie, il s’agit du manuscrit 2261, contenant la « Légende de l’Astre du jour », ainsi que l’édition en fac-similé des « Manuscrits de Mihai Eminescu » en 38 volumes. Le projet a été coordonné par l’académicien Eugen Simion.


    (Trad. : Dominique)

  • La semaine du 14 au 19 janvier 2019

    La semaine du 14 au 19 janvier 2019

    Les priorités de la présidence roumaine du Conseil de l’UE, présentées à Strasbourg



    Deux semaines après la reprise par la Roumanie de la présidence tournante du Conseil de l’UE, la première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, s’est rendue à Strasbourg, pour présenter les priorités de ce mandat de six mois. Le Brexit et les négociations sur le cadre financier pluriannuel de l’Union pour la période 2021-2027 comptent parmi les dossiers les plus compliqués que Bucarest aura à gérer pendant son mandat, a rappelé la première ministre roumaine. Au total, 257 dossiers seront débattus en l’espace de seulement quatre mois, vu que le mois de mai marquera le début de la campagne électorale pour les élections européennes, a précisé la cheffe de l’Exécutif de Bucarest. La cohésion, en tant que principe fondamental, se trouvera au centre de l’agenda de la présidence roumaine du Conseil de l’UE. Viorica Dăncilă : « Il s’agit de la cohésion politique, illustrée par le besoin d’unité entre les Etats membres, de la cohésion économique et territoriale, afin de réduire les écarts de développement entre les Etats membres et les régions, ainsi que de la cohésion sociale, importante pour la préservation des quatre liberté du marché intérieur de l’Union. »


    Bucarest a également en vue la règlementation de l’Union de l’énergie, la gestion cohérente des flux migratoires, au travers de la coopération entre les pays d’origine et ceux de transit, ainsi que l’extension du mandat du Parquet européen. Une attention particulière sera accordée aux Balkans occidentaux. Cette semaine, la présidence roumaine du Conseil de l’UE a clôturé le premier dossier. Il porte sur la protection des données à caractère personnel. Les nouvelles règles sanctionnent par une amende l’utilisation abusive de ces données par les partis politiques, dans le but d’influencer le comportement des électeurs.



    Position de la Roumanie sur la situation au Royaume-Uni



    Le gouvernement de Bucarest espère que Londres trouvera au plus vite des solutions concrètes de sorte que le Brexit affecte le moins possible les citoyens et le milieu des affaires. Les autorités roumaines estiment qu’un accord de retrait offrirait un fondement juridique solide à même de limiter les effets négatifs engendrés par le Brexit. Prévue pour le 29 mars prochain, la sortie effective du Royaume-Uni de l’UE devrait avoir lieu durant la présidence roumaine du Conseil de l’Union. Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, considère comme regrettable la décision du Parlement britannique au sujet de l’accord sur le Brexit, tout en soulignant qu’il y a encore des procédures qui puissent rendre possible l’approbation de cet accord. Les plus de 400.000 ressortissants roumains qui vivent actuellement en Grande Bretagne forment la plus grande communauté étrangère de ce pays.


    Après la défaite essuyée, mardi, par la première ministre Theresa May, devant la Chambre des députés, qui a rejeté l’accord sur le Brexit négocié avec l’UE, le cabinet britannique conservateur a survécu mercredi soir au vote dé défiance, initié par l’opposition travailliste.Theresa May présentera lundi son nouveau plan, qui devrait être débattu et soumis au vote le 29 janvier.



    Annonce de la visite du pape en Roumanie



    Le Pape François fera un voyage apostolique de trois jours en Roumanie, du 31 mai au 2 juin, répondant ainsi à l’invitation du chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, et de l’Eglise catholique locale, ont annoncé, conjointement, des sources officielles de Bucarest et du Vatican. Placé sous la devise « Cheminons ensemble ! », l’itinéraire du Souverain Pontife inclura la capitale, Bucarest, les villes de Iaşi (la plus grande agglomération urbaine de l’est du pays, où vit une importante communauté de confession catholique) et Blaj (centre spirituel des Roumains de confession grecque-catholique) ainsi que le sanctuaire marial franciscain de Şumuleu Ciuc (qui se trouve dans une zone à population majoritaire d’origine ethnique hongroise). Le Saint Père a toujours encouragé les gens à rejeter l’égoïsme et à attacher une importance centrale au bien commun. Il vient en Roumanie pour lancer un appel à l’unité, pour confirmer la foi chrétienne, annonce le bureau de presse du Saint Siège. Rappelons qu’en 1999, la Roumanie devenait le premier pays chrétien orthodoxe jamais visité par un pape catholique.



    La Journée de la culture roumaine



    La Journée de la Culture Nationale a été célébrée le mardi 15 janvier, pour la neuvième année consécutive, au moment de l’anniversaire de la naissance du plus important poète roumain, Mihai Eminescu. De nombreux événements ont été organisés à cette occasion par l’Académie roumaine, l’Union des écrivains et par les autorités locales, en Roumanie et dans plusieurs capitales européennes. Une cérémonie a été accueillie par l’Athénée roumain de Bucarest. Y ont pris part le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, de nombreux académiciens, le patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine, Daniel, les ministres de l’Education et de la Culture. Le président de l’Académie roumaine, Ioan-Aurel Pop, a souligné, dans son allocution d’ouverture, que la culture roumaine a ses caractéristiques fondamentales, mais que l’on ne peut imaginer la culture nationale que dans son cadre universel et européen. « La culture nationale a également une dimension historique essentielle, en dehors de laquelle elle ne peut pas fonctionner », a-t-il ajouté. A son tour, le président Klaus Iohannis a rappelé le fait que 2019 est l’année de la Saison culturelle Roumanie – France, du Festival international de musique George Enescu et du Festival Europalia, grands projets culturels qui constituent une opportunité exceptionnelle pour la Roumanie de confirmer son statut d’espace de la consécration artistique. A noter aussi qu’à cette même occasion l’Académie roumaine a lancé l’application gratuite pour smartphone « Mihai Eminescu, œuvres complètes ».