Tag: juin 1990

  • Juin 1990, la jeune démocratie roumaine mise à l’épreuve

    Juin 1990, la jeune démocratie roumaine mise à l’épreuve

    Plus de trois décennies se sont écoulés depuis le moment le plus sombre de l’histoire de la Roumanie post-communiste et le pays ne réussit toujours pas à identifier et à punir les responsables de cette action. Il y a trois ans déjà, la Haute Cour de Cassation et de Justice renvoyait le dossier de la descente des mineurs sur Bucarest les 13 au 15 juin 1990 et demandait que le réquisitoire soit refait. Le dossier a été instruit par les procureurs militaires qui avaient terminé leur enquête en 2017 et déféré à la justice 14 personnes. Les vedettes du lot étaient l’ex-président du pays, Ion Iliescu, nonagénaire aujourd’hui, le premier ministre de l’époque, Petre Roman, son adjoint, Gelu Voican-Voiculescu, et le directeur des renseignements généraux de l’époque, Virgil Măgureanu. De l’avis des hommes de la loi, ceux-ci auraient organisé et directement coordonné l’attaque contre les protestataires installés place de l’Université au cœur de Bucarest, qui exprimaient pacifiquement leurs opinions politiques en contradiction pourtant avec la majorité qui soutenait le pouvoir politique de l’époque.

    Ce fut le 20 mai 1990, cinq mois après l’écroulement de la dictature communiste de Nicolae Ceusescu qu’un de ces anciens ministres des années 1970, Ion Iliescu, un des leaders de la Révolution de décembre 1989 était carrément plébiscité lors du premier scrutin présidentiel libre, qu’il avait remporté avec 85% des voix. Son parti, un mélange hétérogène de révolutionnaires authentiques et d’apparatchiks de deuxième rang, s’était adjugé à son tour deux tiers des voix au Parlement.

    La place de l’Université de Bucarest, occupée dès le mois d’avril par les étudiants qui avaient proclamé une zone libérée du néocommunisme était désormais vide, puisque la vaste majorité des protestataires avaient accepté le verdict sévère des urnes. Au lieu de plusieurs dizaines de milliers de Roumains exubérants et pacifiques se trouvaient quelques dizaines de grévistes de la faim, qui semblaient être incapables de continuer leurs vies à l’extérieur de la Place. Leur évacuation par la police la nuit du 13 juin s’est réalisée avec une force disproportionnée, similaire à celle utilisée durant la révolution de décembre 89. Il n’est toujours pas clair si les personnes qui ont mené des combats de rue le lendemain contre la police et qui ont pénétré les sièges du ministère de l’Intérieur et de la télévision publique étaient vraiment issus de la Place de l’Université. Ion Iliescu et ses proches les ont qualifiés de partisans de la Légion de l’archange Michel soit l’extrême droite d’avant la Seconde guerre mondiale. Même si l’armée avait rétabli l’ordre, les responsables de l’époque ont appelé la population à descendre dans les rues pour sauver la « démocratie en danger ».

    Parmi eux, les mineurs de la Vallée du Jiu, dans le centre ouest du pays. Les 14 et 15 juin ils se sont emparés de la Capitale où ils se sont substitués aux autorités de l’Etat. Le bilan : 1 300 blessés, un millier de personnes abusivement arrêtées et au moins six morts. L’immeuble de l’Université de Bucarest a été dévasté, tout comme les sièges des parti politiques d’opposition et les rédactions des quotidiens indépendants. La Cour européenne des droits de l’Homme a émis une décision qui imposait à la Roumanie de poursuivre les investigations dans ce dossier. Et pourtant, même l’ancienne procureur générale Laura Codruta Covesi a avoué que l’enquête visant la descente des mineurs sur Bucarest avait compté parmi les grands échecs du Parquet roumain.

  • 30 ans depuis la descente des mineurs sur Bucarest

    30 ans depuis la descente des mineurs sur Bucarest

    La flambée de violence enregistrée les jours du 13 au 15 juin 1990, qui a culminé avec la descente des mineurs sur Bucarest et les agressions sauvages perpétrées par ces derniers contre la population, a projeté pour quelques jours la Roumanie dans les heures les plus sombres de la dictature communiste, quelques mois seulement après le renversement officiel de cette dernière. Cas décole dune société tout juste sortie de la nuit du totalitarisme, mais toujours en proie à ses démons, la descente des mineurs sur Bucarest, le matin du 14 juin 1990, marquait un tournant. Venus en aide au Front du Salut national pour la 3e fois déjà, larrivée des mineurs à Bucarest donna le coup denvoi dune sarabande de haine et dintolérance, censée étouffer le pluralisme démocratique encore balbutiant. La nervosité du pouvoir, confisqué par le Front du Salut national, héritier en ligne droite du parti communiste, se trouvait à son comble devant les protestations marathon, organisées par lopposition et la société civile, par les étudiants surtout, à partir du mois davril 90. Les élections du 20 mai 1990, remportées haut la main par le Front après une campagne émaillée dincidents, ne semblaient pas avoir découragé le mouvement de protestation. Le 13 juin, au petit matin, la police intervient alors en force, pour déloger ceux qui sentêtent à réclamer linstauration dune véritable démocratie dans le pays. Cest le début dune journée daccrochages violents entre police et manifestants, soldés par 6 morts et 750 blessés, selon le décompte officiel.


    Lhistorien Cristian Vasile sattache à cerner le particularisme de ces violences dun caractère inouï, qui débutèrent alors : « Certains historiens montrent du doigt le contexte de lépoque. Cela se passait quelques mois seulement après la chute du communisme et du régime de Ceausescu. Les événements du 13/15 juin sont perçus comme la dernière répression à caractère communiste qui a eu lieu en Roumanie. Et je crois quils ont raison de la classer ainsi, parce que les caractéristiques de la répression exercée par le pouvoir à lencontre de la population civile revêt une bonne partie des caractéristiques de la répression dont lon avait déjà été témoin au début du régime communiste, après loccupation de la Roumanie par lArmée rouge, à partir de 1944. Cela sexplique par une sorte de continuité au sein de lappareil politique et militaire, en termes de personnes et de pratiques. Instiguer certaines catégories de gens contre dautres, cela fait partie de larsenal communiste. Et cest cette tactique qui a été employée au mois de juin 1990. »



    Dautre part, daucuns ont mis les événements tragiques de juin 1990 sur le compte de la faiblesse de lEtat dalors, et de ses forces de lordre. Cristian Vasile : « Cest une lecture des choses à laquelle je suis enclin dadhérer dans une certaine mesure. Celle selon laquelle les forces de lordre étaient trop faibles pour être capables de mettre un terme au désordre engendré par les manifs marathon. Mais si lon regarde les événements de plus près, surtout les évènements du 13 juin, car cest à partir de là que les choses se sont fortement dégradées, nous constatons en effet la faiblesse des forces de lordre, mais lon constate aussi que dautres acteurs font leur apparition. Il existe des enregistrements dont la véridicité ne fait aucun doute, par exemple les ordres radio de ladjoint au ministre de lIntérieur, le général Diamandescu, qui dit à son interlocuteur, je cite le général: « Il faut mettre le feu aux bus, comme lon était convenu ». Que peut-on y comprendre, sinon quil y avait des agents provocateurs glissés parmi les manifestants, et commandés par le pouvoir. Il y a aussi des témoignages concordants qui racontent que lorigine de lincendie qui a embrasé les locaux de lInspection générale de la police de Bucarest na pas été le fait des manifestants, mais que le feu partit depuis lintérieur des locaux de police. Et puis, élément tout aussi étrange, cest le retrait sans combat des centaines de policiers que lon voit abandonner ledit siège, sans le défendre, tout comme le bâtiment du ministère de lIntérieur. »



    Le désir de lhomme fort du moment, le président Ion Iliescu, de consolider son pouvoir en manipulant les masses, est généralement considéré comme la cause principale des événements. Cristian Vasile : « Les fauteurs de troubles qui se trouvaient encore dans la zone du centre-ville, près de la place de lUniversité et de lavenue de la Victoire, dans la soirée du 13, ont été retenus pendant la nuit par les forces de lordre. Ces dernières maîtrisaient alors entièrement la situation. Larrivée des mineurs à laube du 14 juin était tardive et inutile. Ils sont accueillis par le président Ion Iliescu en personne qui, au lieu dessayer daplanir les tensions, au lieu de leur expliquer que larmée et la police maîtrisaient la situation, il les invite à se rendre place de lUniversité et à loccuper. Cela servait à quoi ? Cétait superflu et dangereux. Mais, en les incitant dès leur arrivée à Bucarest, à la descente des trains, en leur donnant carte blanche, le président Iliescu les incite à commettre les violences qui suivront et qui ont émaillé les journées du 14 et du 15 juin. Il sagit dune instigation aux troubles et à la violence, sanctionnée par des articles du code pénal. »



    Cristian Vasile pense, en effet, que la descente des mineurs du mois de juin 90 a de fait représenté le dernier sursaut de la bête communiste : « Lon peut se poser légitimement la question pourquoi le pouvoir avait jeté son dévolu sur les mineurs pour commettre la sale besogne. Le pouvoir avait déjà essayé de manipuler les ouvriers de la capitale, pour les tourner contre les manifestants démocrates. Ils avaient encore retenté le coup pendant les journées du 13 et du 14 juin. Mais les syndicats sy opposent. Ils avaient vu juste, car il sagissait dun combat politique. Or, il semblerait que les mineurs avaient été plus vulnérables à la manipulation du régime. Ion Iliescu sest par la suite défendu davoir fait appel nommément aux mineurs, prétendant sêtre adressé aux forces sociales vives au sens large. Mais, même ainsi, il sagit dune circonstance aggravante. Il avait été élu président, il avait un tout autre rôle à remplir. Et toute la tragédie réside dans cette fêlure qui a durablement séparé les deux pans de la société roumaine, de la société bucarestoise même. Car il y a eu même des bucarestois qui ont manifesté leur joie devant le spectacle de la barbarie déchaînée. Et puis les mineurs, auteurs de cette barbarie, en prenant en chasse tous ceux qui ressemblaient, de près ou de loin, à limage quils se faisaient des opposants : les jeunes, les étudiants, les hommes barbus, les femmes en mini jupes. Cela rappelle la chasse aux sorcières lancée par Ceausescu contre les rockeurs dans les années 70. »



    La Roumanie a payé un lourd prix pour ces violences et les exactions commises par les mineurs descendus sur Bucarest. Elle sest très vite retrouvée isolée sur le plan international, avec laccord gelé quelle venait de conclure avec le FMI, et dans une quasi impossibilité daccéder aux marchés financiers internationaux. Par ailleurs, ladhésion du pays au Conseil de lEurope ne fut acté quen 1993, bien après les autres pays de la région, et qui avaient fait partie de lancien espace soviétique. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • La descente des gueules noires sur Bucarest, en juin 1990

    La descente des gueules noires sur Bucarest, en juin 1990

    Juin 1990. Les Roumains descendaient dans la rue, pour protester contre le succès que le Front du Salut National venait de remporter, un mois plus tôt, lors des premières élections libres organisées par le jeune Etat démocratique. Epaulées par les mineurs de la Vallée du Jiu, les forces de l’ordre de Bucarest sont intervenues brutalement pour disperser les protestataires et les civils rassemblés sur la Place de l’Université.

    L’événement déroulé du 13 au 15 juin et appelé « mineriada », est resté dans la mémoire collective comme un acte à fort impact négatif sur les structures démocratiques de l’Etat de droit. Le politologue Gabriel Andreescu évoque le contexte politique ayant permis une telle situation de crise. C’étaient des événements tragiques, tant sur le plan individuel, par la perte de vies humaines, que sous l’aspect du coût payé par la société tout entière. Ces événements sont indubitablement liés au moment historique de légitimation du pouvoir. Le Front du Salut National avait décidé que le moment était venu de mettre en jeu tous les moyens pour obtenir le contrôle auquel il était habitué. N’oublions pas que les services de renseignements extérieurs et le Service roumain de renseignement, structures nouvellement créées en mars 1990, n’étaient que des avatars de l’ancienne police politique du régime communiste. La puissance économique croissante de l’ancienne nomenklatura était visible. Bref, on avait affaire à des groupes habitués à détenir le contrôle total. Seulement, ce contrôle complet n’était plus possible dorénavant. Les protestataires sont donc restés dans la rue, malgré le vote populaire et l’appel à arrêter les manifestations.

    Le 13 juin 1990, les tentes montées par les manifestants sur la Place de l’Université de la capitale roumaine, sont détruites par les forces de l’ordre et on commence à opérer des arrestations. Les ouvriers des Usines de Machines Lourdes se joignent à ceux qui tentaient de rétablir l’ordre, en scandant des slogans contre les intellectuels. Après de violents accrochages, la télévision publique transmet le communiqué du président Ion Iliescu, sorti vainqueur des élections démocratiques organisées un mois auparavant. Nous appelons toutes les forces responsables à se rassembler autour des sièges du gouvernement et de la télévision pour mettre fin aux actions de ces groupes extrémistes, pour défendre la démocratie si difficilement gagnée. .

    Dans la soirée du 13 juin, trois trains amenaient à Bucarest les gueules noires de la Vallée du Jiu. Le politologue Gabriel Andreescu raconte les événements qui allaient s’ensuivre: Le journal România Liberă et Le Groupe pour le Dialogue social, parmi d’autres, contestaient sans cesse le pouvoir, qui avait été pourtant confirmé par la population. Ce qui s’est passé par la suite a pratiquement anéanti la démocratie. Les mineurs descendus sur la capitale devaient détruire les principales sources de l’opposition. Il s’agit des locaux du journal România Liberă et du Groupe pour le Dialogue Social. J’ai été témoin moi-même de ce dernier épisode. Arrivés devant les portes, les mineurs ont voulu nous chasser de là, mais grâce à une stratégie de négociation, nous avons réussi à les en empêcher.

    Le 14 juin, les mineurs menés par Miron Cozma étaient dirigés par des agents du Service Roumain de Renseignement vers les points importants de la capitale. Ils allaient saccager le bâtiment de l’Université. Ils ont aussi agressé des professeurs illustres, dont Petru Creţia et certains leaders des étudiants. Même cas de figure pour les sièges du Parti national libéral et du Parti national paysan chrétien démocrate. Gabriel Andreescu : « Accueillis dans des édifices historiques, les sièges des principaux partis historiques ont été complètement dévastés. Suite à ces actions en force des mineurs, l’opposition aurait normalement risqué sa marginalisation sur la scène politique. Rien de plus faux. La réaction des Bucarestois et des autres habitants des grandes villes fut extraordinaire. Les événements n’ont fait que les mobiliser, coaliser les syndicats, les partis d’opposition ou encore les intellectuels indépendants. La décente des mineurs a débouché entre autres sur la création d’une Alliance civique, la plus grande structure civique connue par la Roumanie, suivie par la mise en place, à Cluj, du Front démocratique anti-totalitaire devenu par la suite la Convention Démocratique de Roumanie, celle qui a changé le pouvoir en 1996. C’est justement ce phénomène qui a permis la création des premières institutions vraiment démocratiques de Roumanie».

    Le 15 juin 1990, les mineurs débarqués sur Bucarest pour dévaster le centre-ville et rouer de coups les manifestants, les intellectuels et les étudiants, se sont vus transporter au Parc des expositions, Romexpo. Là-bas, le chef de l’Etat, Ion Iliescu, les a remerciés pour leur contribution à la restauration de l’ordre dans la capitale. Le politologue Gabriel Andreescu souligne l’impact d’une telle tragédie: « L’impact international fut terrible et la Roumanie continue de subir, même à présent, les conséquences de toutes ces images affreuses que l’Occident a regardées en direct en ces jours-là. Voir des bandes des mineurs entrer dans des universités et des lycées et attaquer, sous l’œil vigilent des autorités, des groupes de jeunes – hommes et femmes – c’est tellement honteux que la Roumanie aura du mal à se débarrasser de cette tache».

    25 ans après ces événements qui ont secoué la capitale roumaine, la Roumanie ignore toujours le nombre réel des victimes d’un phénomène qui a introduit un nouveau terme dans le dictionnaire: celui de « minériade ». De l’avis d’Andrei Cornea, publiciste et philosophe roumain, cette catégorie socio – professionnelle qui renvoie au XIXème siècle plutôt qu’au XXIème n’a fait qu’approfondir les schismes sociaux, en alimentant les frustrations de la Roumanie post-communiste. ( trad. Mariana Tudose, Ioana Stancescu)

  • 18.09.2014 (mise à jour)

    18.09.2014 (mise à jour)


    AutonomieKelemen Hunor, président de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie, membre de la coalition au pouvoir, a présenté jeudi un projet de loi sur l’autonomie du Pays des Sicules. L’occasion de souligner qu’il ne s’agit pas d’un document qui prône le séparatisme, mais d’un acte légal, constitutionnel et légitime. Aux termes de ce projet législatif, les comtés de Harghita, Covasna et Mureş, au centre de la Roumanie, majoritairement habités par la communauté ethnique hongroise, devraient être une région autonome à personnalité juridique au sein de l’Etat roumain unitaire et indivisible, sur la base des principes de l’autonomie locale garantie par la Constitution. Selon le même document, la direction en serait assurée par un Conseil régional et un autre exécutif. Le président du Conseil exécutif de la région participerait aux séances du gouvernement de Bucarest qui débattent des questions la concernant.



    Enquête — La Cour Européenne des droits de l’homme a condamné mercredi la Roumanie pour les lacunes dans l’enquête des événements qui se sont produits à Bucarest du 13 au 15 juin 1990. La décision de la Cour oblige l’Etat roumain à rouvrir l’enquête et à payer des dédommagements à trois personnes, victimes de la torture et d’autres traitements inhumains et dégradants. Jugée comme un des plus dramatiques moments de la Roumanie post-communiste, la descente sur Bucarest des mineurs de la Vallée du Jiu, dans le centre du pays, pour réprimer les protestations contre le nouveau pouvoir, a fait un millier de blessés et plusieurs morts, ainsi que d’importants dégâts.



    Economie — La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a maintenu ses estimations de croissance de l’économie roumaine à 2,6% cette année et à 2,8% l’année prochaine dans un rapport qui analyse les effets du conflit en Ukraine sur l’Europe centrale et de l’est. Selon la BERD, les cinq mois de combats dans le pays voisin de la Roumanie affecteront la croissance économique sur tout l’Est de l’Europe. La poursuite de cette crise influencera les économies des pays où la BERD est présente. L’institution s’attend à un redressement modeste en 2015, après une chute significative cette année. La Banque Européenne pour la Reconstruction et Développement, qui réunit 64 pays et deux institutions inter-gouvernementales, soutient le développement des économies de marché et de la démocratie.



    Inflation — L’inflation dans la zone euro s’est chiffrée au mois d’août à 0,4%, pour le deuxième mois de suite. Les analystes affirment que le risque de déflation a baissé. Selon le bureau des statistiques de Bruxelles, le taux d’inflation annuel s’est chiffré à 0,5% sur l’ensemble de l’UE. Avec 1,3% au mois d’août, la Roumanie a enregistré le 3e plus élevé taux d’inflation d’Europe, n’étant devancée que par la Grande Bretagne et l’Autriche (les deux avec un taux de 1,5%). Des inflations négatives ont été enregistrées en Bulgarie, Espagne, Estonie, Italie, Slovaquie, Grèce, Pologne et au Portugal. Afin d’éviter l’apparition de la déflation, la Banque centrale européenne a réduit, début septembre, son taux directeur à 0,05%, soit au niveau le plus bas jamais enregistré. Selon l’Eurostat, l’inflation a été positive notamment en raison de la majoration des loyers et des prix dans le secteur de la restauration. Dans la zone euro, les prix des transports, des carburants, des fruits et des télécoms ont baisse, révèle l’Eurostat.



  • 18.09.2014

    18.09.2014

    Enquête — La Cour Européenne des droits de l’homme a condamné mercredi la Roumanie pour les lacunes dans l’enquête des événements qui se sont produits à Bucarest du 13 au 15 juin 1990. Le décision de la Cour oblige l’Etat roumain à rouvrir l’enquête et de payer des dédommagements à trois personnes, victimes de la torture et d’autres traitements inhumains et dégradants. Jugée comme un des plus dramatiques moments de la Roumanie post-communiste, la descente sur Bucarest des mineurs de la Vallée du Jiu, dans le centre du pays, pour réprimer les protestations contre le nouveau pouvoir, a fait un millier de blessés et plusieurs morts, ainsi que d’importants dégâts.



    Economie — La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a maintenu ses estimations de croissance de l’économie roumaine à 2,6% cette année et 2,8% l’année prochaine dans un rapport qui analyse les effets du conflit en Ukraine sur l’Europe centrale et de l’est. Selon la BERD, les cinq mois de combats dans le pays voisin de la Roumanie affecteront la croissance économique sur tout l’est de l’Europe. La poursuite de cette crise influencera les économies des pays où la BERD est présente. L’institution s’attend à un redressement modeste en 2015, après une chute significative cette année. La Banque Européenne pour la Reconstruction et Développement, qui réunit 64 pays et deux institutions inter-gouvernementales, soutient le développement des économies de marché et de la démocratie.



    Inflaition — L’inflation dans la zone euro s’est chiffrée au mois d’août à 0,4%, pour le deuxième mois de suite. Les analystes affirment que le risque de déflation a baissé. Selon le bureau des statistiques de Bruxelles, le taux annuel de l’inflation s’est chiffré à 0,5% sur l’ensemble de l’UE. Avec 1,3% au mois d’août, la Roumanie a enregistré le 3e plus élevé taux d’inflation d’Europe, n’étant devancée que par la Grande Bretagne et l’Autriche (les deux avec un taux de 1,5%). Des inflations négatives ont été enregistrées en Bulgarie, Espagne, Estonie, Italie, Slovaquie, Grèce, Pologne et au Portugal. Afin d’éviter l’apparition de la déflation, la Banque centrale européenne a réduit début septembre son taux directeur à 0,05%, soit au niveau le plus bas jamais enregistré. Selon l’Eurostat, l’inflation a été positive notamment en raison de la majoration des loyers et des prix dans le secteur de la restauration. Dans la zone euro, les prix des transports, des carburants, des fruits et des télécoms ont baisse, révèle l’Eurostat.



    Football — Le club de foot champion de Roumanie, Steaua Bucarest reçoit aujourd’hui à domicile la visite des danois d’Aalborg, dans un match comptant pour la première étape du groupe J de l’Europa League. La rencontre se jouera devant des tribunes vides, en raison du comportement raciste d’une partie des supporters de Steaua au précédent match du club, à savoir au barrage d’accès dans les groupes de la Ligue des Champions contre Ludogorets de Razgrad en Bulgarie. Dans l’autre match du groupe, Rio Ave du Portugal affronte Dinamo Kiev d’Ukraine. Egalement dans la Ligue Europa, Astra Giurgiu rencontre le Dinamo Zagreb de Croatie.

  • La Cour Européenne des Droits de l’Homme sur la descente des gueules noires à Bucarest en 1990

    La Cour Européenne des Droits de l’Homme sur la descente des gueules noires à Bucarest en 1990

    Sans investigations, sans clarifications, sans punitions à temps, les crimes du passé se vengent. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné les autorités de Bucarest pour la façon d’avoir mené l’enquête sur la descente des gueules noires à Bucarest en juin 1990 les obligeant à rouvrir les investigations et à payer des dédommagements de quelques 60 milliers d’euros aux trois pétents qui n’avaient pas trouvé justice devant les tribunaux de Roumanie : Ana Mocanu dont le mari a été tué par balles pendant les événements, Marin Stoica frappé avec bestialité et Teodor Màries, abusivement arrêté et grièvement molesté. La Cour a tranché ,dans l’arrêt cité par le correspondent de Radio Roumanie à Strasbourg, que les autorités n’avaient pas pris les mesures pour identifier et punir les coupables.



    A Bucarest, les événements avaient été enquêtés huit année durant mais le cas é été clos par « non poursuite de l’enquête pénale ». En échange, à Strasbourg les juges ont constaté la violation des articles de la Convention Européenne des Droits de l’Homme portant sur la torture, les traitements inhumains et dégradants et le droit à la vie. L’arrêt de la Cour Européenne des Droits de l’Homme rouvre en Roumanie des débats passionnés et des plaies anciennes. Cinq mois après la chute de la dictature communiste de Nicolae Ceausescu, son ex-ministre des années ’70, Ion Iliescu, perçu en tant que leader de la révolution, avait été , pratiquement plébiscité en gagnant les premières élections présidentielles libres à hauteur de quelques 85% des voix. Son parti, combinaison hétérogène de révolutionnaires authentiques et de communistes de deuxième ligne, avait adjugé, à son tour, deux tiers des places au Parlement.



    A Bucarest, la Place de l’Université, occupée en avril par les étudiants et proclamée « zone libre de néo-communisme » s’était vidée car la plupart des manifestants avait accepté le verdict des urnes. L’évacuation par la Police dans la nuit de 13 juin des quelques dizaines de grévistes de la faim demeurés dans la Place a été conduite avec une force disproportionnelle évoquant la répression pendant la révolution.



    Il n’est pas clair, ni même aujourd’hui, si ceux qui, le lendemain, avaient réagi par des combats de rue contre la Police occupant les sièges du ministère de l’Intérieur et de la télévision avaient effectivement des liens avec « la Place », Iliescu et les siens les qualifiant vite comme « légionnaires » (extrême droite pro-fasciste de l’entre –guerres en Roumanie) et, en dépit du fait que l’armée avait déjà rétabli l’ordre, ont adressé un appel à la population pour sauver « la démocratie en danger ».



    Les mineurs de la Valée du Jiu (au centre) ont répondu à cet appel. Ce n’est que pendant deux jours, les 14 et 15 juin , que les mineurs ont fait la loi dans la capitale se substituant aux autorités légales. Assez de temps pour laisser derrière 700 blessés, mille personnes abusivement arrêtées et au moins six morts. Les locaux de l’Université ravagés, les sièges des partis d’opposition et des journaux indépendants dévastés complètent le tableau de l’invasion.



    Au début des années 2000, revenu à la tête de l’Etat avec un agenda nettement pro-occidental, Iliescu allait conduire la Roumanie dans l’OTAN et dans l’antichambre de l’Union Européenne. Seulement, dans le mental collectif son nom demeure toujours associé à la descente des mineurs qui avait jeté la pays au bord de la guerre civile.(Trad. : Costin Grigore)