Tag: la Roumanie

  • L’adhésion à Schengen, par étapes

    L’adhésion à Schengen, par étapes

    Tant
    qu’ils ne sont pas admis à l Espace Schengen de libre circulation, les Roumains
    et les Bulgares continueront à se sentir des citoyens de seconde zone,
    avertissent depuis des années les responsables politiques de Bucarest et de
    Sofia. Le thème est d’autant plus pressant que l’Union s’apprête à choisir en
    juin prochain, une nouvelle assemblée parlementaire. Or, l’exclusion des deux
    pays de la zone de libre circulation ne fait qu’alimenter le taux électoral des
    partis eurosceptiques et anti-européens.


    Membres
    de l’UE depuis 2007, la Roumanie et la Bulgarie sont bloquées depuis plus de
    dix ans, dans l’antichambre de l’espace Schengen, tandis que d’autres pays,
    tels la Croatie, membre de l’Union depuis 2013 seulement, a été déjà cooptée dans la zone de libre circulation. A l’heure où l’on parle,
    l’Espace Schengen permet à plus de 400 millions de citoyens européens de
    voyager librement, sans être soumis à des contrôles aux frontières. Sur
    l’ensemble des pays communautaires, seules la Roumanie, la Bulgarie, Chypre et
    l’Irlande se trouvent toujours aux portes de Schengen qui se sont ouvertes, en
    revanche, à quatre Etats non membres : la Suisse, le Royaume du
    Liechtenstein, l’Islande et la Norvège. Pour que des nouveaux membres soient
    admis, il faut d’un vote unanime de la part des autres. Or, les Pays Bas se
    sont déjà prononcés contre l’admission de la Bulgarie, tandis que l’Autriche a
    bloqué l’adhésion de la Roumanie.


    Lundi,
    le ministre autrichien des Affaires Intérieures, Gerhard Karner, a annoncé
    avoir avancé sur la table de la Commission une série de mesures que celle-ci
    devrait mettre en place avant que son pays n’accepte l’intégration de Bucarest
    et de Sofia à Schengen, à travers l’ouverture des frontières aériennes. Il
    faudrait tripler le nombre de policiers aux frontières pour une protection
    renforcée des frontières extérieures de l’UE, a-t-il réclamé. L’Exécutif
    européen devrait investir dans l’infrastructure de protection des frontières
    bulgaro-turque et roumano-serbe. Et pas en dernier lieu, il faudrait que ça
    soit la Roumanie et la Bulgarie qui gèrent les demandeurs d’asile, notamment
    ceux afghans et syriens qui traversent ces deux pays avant d’arriver en
    Autriche, a fait savoir M. Karner.


    A Sofia,
    le premier ministre Nikolai Denkov, cité par le correspondant Radio Roumanie
    sur place, a qualifié sur le coup toutes ces prétentions comme étant
    inacceptables. Et lui de préciser que son gouvernement refuse d’assumer des
    réfugiés venus d’Autriche. Plus malléable, la classe politique de Bucarest, a
    nuancé son discours. Le premier ministre Marcel Ciolacu a félicité Vienne pour
    son annonce qu’il a présenté comme une sorte de victoire personnelle, tandis
    que l’opposition l’a considérée comme de la poudre aux yeux. Tant que les
    Roumains continuent à faire la queue aux frontières et que l’économie perd des
    dizaines de millions d’euros par jour, les propos de Vienne ne changent rien,
    ont martelé les partis roumains en opposition. La cheffe de la diplomatie
    roumaine, Luminita Odobescu, a, quant à elle, appelé à la prudence. Il
    faudrait, a-t-elle dit, attendre l’accord du Parlement néerlandais sur la levée
    du véto à l’adhésion de la Bulgarie avant de planifier les prochaines étapes de
    l’intégration roumaine à la zone de libre circulation.





  • Prévisions économiques pessimistes

    Prévisions économiques pessimistes

    L’économie européenne connaîtra la pire crise de son histoire, a fait savoir mercredi le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, d’après qui la contraction sera de 7,4%. L’actuelle pandémie aura des conséquences sociales et économiques sévères, et la relance sera inégale au sein de l’Union. A force de trop insister sur les aides d’Etat, on risque de porter atteinte au marché unique et à la compétitivité, a martelé Gentiloni avant de préciser que la Commission se préparait à lancer un plan unitaire de redressement économique.Dans la reprise, chaque pays connaîtra son propre parcours, en fonction non seulement de la façon dont la pandémie le touche, mais aussi selon la structure économique et la capacité de réaction du gouvernement à travers des politiques de stabilisation. Et il faut tenir compte de l’interdépendance des économies européennes.

    La pandémie mondiale a sévèrement touché les dépenses de consommation, la production industrielle, les investissements, le commerce, le flux de capitaux et les chaînes d’approvisionnement.Le déconfinement progressif devrait préparer le terrain pour une potentielle relance économique qui n’interviendra pas avant la fin de l’année prochaine. Le volume des investissements restera modeste et le marché de l’emploi n’arrivera pas à une reprise intégrale, prévoit la Commission européenne. Seulement quelques économies se redresseront avant la fin de l’année, annonce Bruxelles. Il s’agit de l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne et la Slovaquie. Au pôle opposé, on retrouve l’Italie, l’Espagne et la France qui connaîtront la plus forte contraction économique d’Europe. Quant à la Roumanie, les prévisions de la CE indiquent une chute du PIB de 6%, suivi d’une croissance de 4,2 points de pourcentage en 2021.

    Aux dires de Paolo Gentiloni, la Roumanie enregistrera, le plus probablement, un déficit d’au moins 8%, une situation qui se répètera presque partout en Europe, où les gouvernements devront débloquer des liquidités pour soutenir l’économie et protéger les emplois. Malgré les mesures déjà adoptées ou tout simplement envisagées, le taux de chômage augmentera, parallèlement à une diminution des heures de travail. Selon les prévisions de la CE, la Roumanie affichera un taux de chômage de 6,5% cette année et de 5,4% l’année prochaine. Quant à l’inflation, celle-ci se montera à 2,5% en 2020 et continuera son ascension en 2021 aussi.

    Les responsables de Bucarest sont, eux, sûrs que la Roumanie réussira à bien s’en sortir suite à l’actuelle période de crise sanitaire, et que l’économie nationale connaîtra une reprise rapidement. Quelques secteurs économiques ont déjà repris leur activité, a fait savoir le gouvernement, qui met en place une nouvelle série de mesures de soutien. (trad. Ioana Stancescu)

  • L’Europe et la défense commune

    L’Europe et la défense commune

    Réunis jeudi, à Bruxelles, les leaders de l’Union européenne ont donné leur feu vert au lancement de la Coopération structurée permanente en matière de sécurité de défense (PESCO), à laquelle prendront part vingt-cinq Etats membres – le Danemark, Malte et le Royaume-Uni n’en feront pas partie. La PESCO se donne pour objectif de relancer de l’intégration militaire européenne de ces 25 Etats.

    Présent à Bruxelles, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis a réitéré l’engagement de Bucarest de participer à la mise en oeuvre de cet instrument de défense. A ses dires, ce dispositif de coopération devrait déboucher sur un développement plus efficace des capacités militaires de l’Union, en plus de l’OTAN et de la cohésion inter-européeene. C’est une étape historique pour l’Europe de la défense a affirmé, pour sa part, le chef du Conseil européen, Donald Tusk. Aujourd’hui, on lance la PESCO- l’expression de notre volonté de construire une défense commune, européenne a-t-il ajouté, tout en précisant que c’était là une bonne nouvelle pour les alliées de l’UE et une mauvaise pour ses ennemis.

    Je pense que c’est aspect est positif aussi bien pour l’Union européenne, que pour l’Europe et l’OTAN a déclaré à son tour le secrétaire général de l’Alliance de l’Atlantique Nord, Jens Stoltenberg, présent au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Bruxelles. La PESCO prévoit le renforcement des capacités militaires et l’accroissement de la qualité des dépenses pour la Sécurité internationale et la Défense, parallèlement à un partage plus équilibré des responsabilités », a encore précisé le chef de l’OTAN. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a, pour sa part, salué une décision historique qui fait de l’Union un fournisseur de sécurité crédible dans le monde. Eternel soft power, l’UE a décidé en été 2014, suite à la crise ukrainienne, de multiplier les efforts afin de renforcer ses capacités de défense.

    Le Conseil européen a invité les Etats membres à s’acquitter de leurs obligations afin de mettre en place le plan de la coopération structurée permanente. Du coup, les 25 pays concernés doivent répondre aux engagements assumés parmi lesquels, figure en tout premier lieu, la création d’un Fonds européen de défense. Concrètement, à partir de 2021, l’Union européenne se verra alimenter le budget annuel d’un million et demie d’euro de plus pour le financement de projets de recherche communs, pour le développement de technologies de pointe dans le domaine de la défense et pour le cofinancement de l’achat de capacités opérationnelles.
    Par ailleurs, Bruxelles facilitera l’intervention des groupes tactiques, soit des forces de réaction rapide de l’UE en cas de crise, restés sur place depuis plus d’une décennie en raison d’une procédure politique et administrative extrêmement lourde à être mise en œuvre. Selon EuObserver, la PESCO comportera 17 projets de coopération militaire qui, dans un premier temps, se verront allouer un financement total de 5 milliards d’euros. (trad. Ioana Stancescu)