Tag: lavande

  • Expériences inédites en Dobroudja

    Expériences inédites en Dobroudja

    Nous nous dirigeons aujourd’hui dans le sud de la Roumanie, dans la région
    de Dobroudja. Vous aurez l’occasion de la découvrir grâce au tourisme expérientiel, une nouvelle forme de
    tourisme qui a connu beaucoup de succès dans la région. Outre l’histoire des
    lieux et des habitants, vous pouvez vous promener dans l’une des plus grandes
    plantations de roses du pays, dans la commune de Cobadin, où vous pouvez
    admirer « l’or violet » de la Dobroudja dans le cadre du festival de
    la lavande.




    Abibula Laura Stroe, l’initiatrice du concept « Expériences Dobrogéennes »,
    un projet qui a débuté en 2017, nous en dit davantage : « Par ce
    projet, j’ai voulu montrer une Dobroudja continentale, en mettant en valeur
    tout ce qu’elle a de mieux, de plus beau et de plus intéressant. C’est ainsi que
    le tourisme local a émergé comme une alternative au tourisme de détente. Etant née
    à Constanta, je ne voulais absolument pas séparer Tulcea de Constanta, car
    toutes les deux font partie de la Dobroudja. On ne peut pas séparer le Grec du Lipovène,
    le Lipovène de l’Aroumain et ainsi de suite, car ils font tous partie intégrante
    de la région. La Dobroudja représente un tout et incarne parfaitement le dicton
    de l’Union européenne : « Unité dans la diversité ! ». Le projet
    des expériences Dobrogéennes a essayé et réussi à ressusciter un vieux beau
    monde rempli d’histoire, de tradition, de valeurs, de créations et de contes
    dans un monde nouveau, actuel, moderne et interactif, pour tous les gouts.
    Toutes les actions et événements culturels au sein du projet ont eu pour rôle
    de promouvoir les éléments de référence de la région. Étant donné qu’environ 19
    ethnies y cohabitent, nous avons l’occasion de mettre en avant chacune de leurs
    histoires, à travers leurs produits gastronomiques spécifiques, à travers leurs
    costumes, leurs traditions et leurs contes. Nous n’avons donc pas seulement
    développé des itinéraires culturels, nous avons créé une véritable destination
    intelligente, afin de mieux transmettre l’essentiel aux touristes qui repartiront
    chez eux avec une belle histoire de plus à raconter.
    »




    C’est une expérience à la fois culturelle, historique et archéologique,
    mais aussi viticole, poursuit Abibula Laura Stroe: « Dans le département
    de Constanta on trouve 20 petites caves viticoles très intéressantes, avec un spécifique
    et un goût local authentique. Nous avons aussi le côté multiethnique à travers
    lequel chaque ethnie présente son histoire et son produit, car chaque ethnie a été
    intégrée dans un itinéraire. Voici donc un exemple d’itinéraire culturel que
    nous avons organisé dans la Dobroudja continentale. Commençons par la
    commune de Cobadin : cette commune passerait inaperçue, peut-être, sur la
    carte touristique, mais elle accueille une communauté de Tatars que nous avons
    mise en valeur à travers leurs produits traditionnels, leurs histoires, leurs
    danses et leurs costumes. Près de Cobadin il y a une cave célèbre avec de très
    bons vins. Nous y retrouvons également le monastère Saint André, un lieu idéal
    pour les passionnés de tourisme religieux et historique. Un autre exemple à l’agenda
    de nos activités est le Festival de la Lavande. Il se déroule à Pecineaga, à 60
    km de la ville de Constanta, sur un grand champ de lavande, appelé aussi « l’or
    violet » de la Dobroudja. Pendant deux ou trois semaines, selon la météo
    et l’évolution des fleurs, les visiteurs sont invités à parcourir le champ.
    Nous y avons aménagé de petits endroits pour prendre photos, avec une
    logistique intéressante, pour faciliter la prise des instantanés violets. »




    Cobadin est une destination moins connue et moins promue. Vous y trouverez
    une ferme de roses tunisiennes, l’une des plus grandes du pays, qui s’étend sur
    plusieurs hectares de roses parfumées. Jusqu’au mois d’août, vous pouvez vous y
    rendre pour goûter des délicatesses comme le sirop, la confiture ou la limonade
    aux pétales de rose. Cela vaut donc la peine de visiter la région de Dobroudja
    au moins une fois dans la vie et de la découvrir à travers de telles
    expériences touristiques, uniques et intéressantes.




    En espérant vous avoir donné l’envie de visiter cette région à haut
    potentiel touristique, à bientôt pour une nouvelle destination ! (Traducere
    Rada Stănică)

  • Le festival de la lavande, Bărăgan 2021

    Le festival de la lavande, Bărăgan 2021

    Une oasis verte au milieu d’un infini mauve, selon la formule
    utilisée par les propriétaires de la culture, qui organise le Festival de la
    lavande pour la deuxième année consécutive.






    Alina Gutium,
    organisatrice du festival, raconte : « Le festival de la lavande a
    été lancé pour la première fois au mois de juin de l’année dernière. C’était un
    coup d’essai, l’on avait organisé cela par pur plaisir, mais les visiteurs ont
    été enthousiastes. Alors on avait décidé de répliquer l’événement tous les ans.
    Les conditions météo du mois de juin de cette année, un mois extrêmement
    pluvieux, nous ont fait reprogrammer l’événement. Mais tout est parti de ces
    quelques épis de lavande que l’on faisait pousser dans notre jardin. On était
    tombé amoureux de cette plante. Et alors on avait acheté une benne de
    distillation pour produire de l’huile essentielle de lavande. On l’a fait sur
    un coup de tête. Il y a six ans, on avait décidé de se lancer dans la culture
    de lavande à grande échelle. Et c’est ainsi que l’on est arrivé à cultiver de
    la lavande sur une quinzaine d’hectares. Les premiers petits arbustes, on les
    avait plantés manuellement, au mois de novembre, par un brouillard terrible. Il
    faisait très froid, je me souviens comme si c’était hier. 40 saisonniers nous
    ont aidés. Puis, on a attendu jusqu’au printemps, ignorant si les plantes
    allaient survivre au rude hiver. Mais elles ont poussé. Là, il nous a fallu
    nous débrouiller pour acquérir le matériel nécessaire à la distillation et au stockage. La production de lavande,
    cultivée sur 15 hectares, est conséquente. Il faut s’armer du matériel
    nécessaire, et l’on a confectionné ce qu’il fallait pour la récolter et la
    distiller. »






    Au
    festival de la lavande, les visiteurs seront attendus avec des produits
    artisanaux, des produits du terroir, des jus de fruits naturels et de
    l’eau-de-vie de la région. Pas mal d’activités sont également proposées par les
    organisateurs du festival, comme nous l’enseigne le texte de promotion de
    l’événement, publié sur les plateformes de socialisation des passionnés de la
    lavande. Le festival de cette année a même compté sur la présence des
    passionnés venus de tous les points du globe, depuis le Portugal et jusqu’à la
    Corée du Sud.






    Alina Gutium : « Des producteurs étrangers ont
    également été présents, tel ce Français qui produit un cidre artisanal très
    typé. Pour notre part, l’on est ravi de constater l’engouement que ce festival
    est arrivé à susciter, et l’on est terriblement fier de notre culture de
    lavande. L’idée du festival c’était au départ une suggestion de nos amis, qui
    avait apprécié une petite fête que l’on avait organisée dans le champ de
    lavande. Ce sont eux qui nous ont poussés à mettre sur pied le festival, pour
    faire profiter le plus de gens de l’atmosphère festive que la culture de la
    lavande procure tout naturellement. L’année passée on s’est pris au jeu, et
    l’on a mis sur pied la première édition du festival en moins d’un mois. On a
    lancé la taxi-charrette, on avait aménagé un espace de camping, on a mis de la
    musique, puis certains ont commencé à commercialiser des boissons et des plats
    régionaux, des glaces et ainsi de suite. Il s’en est suivi une atmosphère très
    bon enfant. »






    L’édition du festival de
    cette année se targue d’avoir dépassé la barre des 400 visiteurs le vendredi et
    de plus de mille visiteurs le samedi et le dimanche. Les festivaliers qui
    viennent de loin peuvent passer la nuit sur place ou trouver un hébergement
    dans les villages voisins.






    Alina Gutium : « Nous avons aménagé une zone de
    camping, où l’on a mis à disposition des festivaliers des toilettes et des
    douches écologiques. Quant à ceux qui désirent passer la nuit à l’hôtel, ils
    peuvent se rabattre sur la ville de Slobozia, à une trentaine de kilomètres. En
    tant que festivaliers, ils bénéficieront d’une réduction de 20% sur leurs
    nuitées. »







    Ce n’est qu’après le
    festival, que la récolte de la lavande commence pour donner naissance à l’huile
    essentielle, tellement demandée par les industries pharma et de la parfumerie.
    Et si vous avez raté l’édition de cette année du festival de la lavande, sachez
    que ce n’est que partie remise. L’édition 2022 vous attendra les bras ouverts.
    (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Le Pays du bison

    Le Pays du bison

    Situé au nord du département de Neamţ, dans la Bucovine historique, le pays du bison se trouve de nos jours dûment protégé au sein du parc naturel Vânători Neamț, qui entoure la ville de Târgu Neamț et englobe les communes d’Agapia, Bălțătești, Crăcăoani et Vânători Neamț, situé dans une région qui fait la part belle au tourisme écologique. En effet, le pays est dominé par des hauteurs boisées, surnommés, à bon escient, par les habitants du coin, les bois cuivrés, ou encore les bois argentés, suivant la saison et la couleur de la lumière reflétée par les feuilles des chênes. Réserve naturelle d’une beauté vertigineuse, le pays du bison s’étend sur 7 hectares.



    Des gens accueillants, des mets savoureux, dûment arrosés d’eau-de-vie ou de liqueur de myrtilles, préparés dans le respect de la tradition, et dont le plus célèbre demeure le « chaudron délicieux » ou, en roumain, ceaunul fermecat. Si ce n’est pas ça le paradis sur terre, où le trouver ailleurs ? La forteresse de Neamţ, témoin muet et imposant, se dévoile au visiteur qui franchit le pont-levis, pour se plonger dans les temps de gloire d’autrefois. Saisi par la solennité des lieux, entourés par les statues grandeur nature des soldats et des paysans en habits médiévaux qui peuplent les premières salles de la forteresse, il pourra continuer sa visite en descendant les marches qui mènent aux oubliettes du château. Il n’y a peut-être que le voïvode qui manque à l’appel, pour que l’illusion soit parfaite, et pour que le visiteur se croie projeté bien de siècles avant sa naissance.



    Les effluves des fleurs de lavande, ramassées en bouquet ou en sachets, choient l’odorat du passant, tout comme l’eau de lavande, qui concentre leur essence. Mais au fin fond des bois, après avoir suivi le sentier escarpé qui y mène, vous rencontrerez le bison en majesté et…en liberté. Suivi à la trace depuis le petit matin par les garde-forestiers de la réserve, l’on entendra d’abord sa démarche lourde, avant qu’il ne se dévoile devant nos yeux ébahis. Mais le parc naturel nous réserve bien d’autres surprises. Pour mieux les appréhender, écoutons Nicolae Dolhescu, responsable du tourisme auprès de l’administration du parc :



    « Vous voyez, nous avons aménagé une passerelle perchée à 13 mètres d’altitude, qui effleure les cimes des arbres. Longue de 250 mètres, elle est parsemée de panneaux explicatifs concernant les espèces animales et végétales abritées dans le parc, les espèces d’arbres également. Des fois, depuis cette passerelle, les bisons se laissent entrevoir. Sinon, l’espace aménagé au sein du Centre de visites est dédié à l’éducation écologique, présentant une exposition d’images anciennes et inédites de la région. Ensuite, vous pouvez aussi vous rendre au Musée du bison, où l’on trouve de très belles pièces. Le Centre est ouvert tous les jours, entre 10 et 18h00, et il n’est nullement besoin de réserver à l’avance. Pour bénéficier en revanche d’une visite guidée du parc, afin d’observer les bisons en liberté, il vous faut réserver au moins 48 heures à l’avance. Les touristes ne peuvent y pénétrer qu’accompagnés par un garde-chasse, et l’équipée peut prendre entre 2 et 4 heures. Le parc s’étend sur 110 hectares. Parfois, l’on peut tomber sur des bisons attroupés après une demi-heure de marche, parfois cela demande un peu plus d’efforts. »



    Et si jamais vous arrivez jusque-là, il serait vraiment dommage de ne pas faire un saut et visiter le monastère et le musée vivant d’Agapia, qui reproduit à l’identique la vie et le quotidien des célèbres moines d’autrefois. Devenue, depuis un certains temps, monastère de nonnes, Agapia, à travers son musée vivant, dévoile d’abord le quotidien du vieux moine, reclus dans sa cellule dépouillée et éclairée par la seule lumière divine. Il y a ensuite la cellule du jeune moine, moins austère certes. A la fin de la visite, l’on découvre le métier à tisser, les outils du potier, le four à pain, car, comme le disait une moniale dans une formule pas dépourvue de grâce, la prière et le travail des mains nous approchent de Dieu.



    Pays de légende béni par la nature et les hommes, le pays du bison vaut certainement le détour.


    (Trad. Ionuţ Jugureanu).



  • Maria Ioniţă et sa “Lavande du bison”

    Maria Ioniţă et sa “Lavande du bison”

    Maria Ioniţă est institutrice à Targu Neamt, petite ville de l’est de la Roumanie. Son grand-père lui a laissé ses terres en héritage et comme elle n’avait pas assez de temps pour se consacrer à l’agriculture, Maria Ioniţă a dû trouver une idée qui concilie son devoir moral et son emploi du temps très chargé. Son idée : cultiver de la lavande. Avec un peu de passion et un peu d’apprentissage, notre invitée a réussi à valoriser son héritage. Puis, sa culture de lavande, elle l’a valorisée aussi en créant toute sorte de produits dérivés qu’elle a appelés « La lavande du bison ».

    Voyons d’abord comment tout a commencé. Maria Ioniţă s’en souvient avec nostalgie : « Cette idée m’est venue à l’esprit au moment où mon grand-père nous a légué ces terres qui lui ont permis d’élever ses 5 enfants. C’était donc mon devoir moral que de continuer à travailler ce lopin de terre et j’ai choisi une fleur dont je pouvais m’occuper facilement. Le nom des produits m’a été suggéré par une amie qui a voulu créer un lien entre la Contrée des bisons et mon activité. Cela fait 4 ans déjà que je cultive de la lavande. Et même si pendant tout ce temps je n’ai jamais cessé d’apprendre, je peux dire qu’il me reste encore des secrets à découvrir. Mais je pense que je réussis à faire la joie des gens avec le beau côté de cette plante, avec son parfum et ses bénéfices. »

    Il faut dire que la Contrée des bisons est à retrouver dans l’est de la Roumanie, c’est une destination écotouristique labellisée par le ministère du Tourisme. Plus encore, elle a figuré parmi les 100 Destinations durables de l’année 2017 et a obtenu la 2e place mondiale côté nature et vie sauvage en 2018. Evidemment, des bisons d’Europe y vivent en toute tranquillité. C’est donc le nom de cette contrée que portent les produits à base de lavande fabriqués par Maria Ioniţă. La superficie qu’elle a cultivée n’est pas impressionnante, elle ne compte que 2000 m carrés, mais ce ne fut quand même pas un travail facile. Surtout que cette jeune femme s’occupe seule de cette petite affaire. Elle a d’abord dû apprendre les secrets du sol, puis les manières de lutter contre les ravageurs des cultures. Une fois le terrain cultivé, Maria Ioniţă a décidé de fabriquer des produits à base de lavande.

    Maria Ioniţă : « Il y a un an et demi, j’ai choisi le nom qui représente mes produits et j’en ai mis plusieurs sur le marché: une huile à base de lavande, une eau, un sel aromatisé et des sachets de lavande. Chaque produit a ses bénéfices. L’eau à base de lavande est recommandée pour les soins du teint ou bien pour remplacer les lingettes pour les enfants, l’huile est connue pour ses propriétés antiseptiques et antistress, les sachets de lavande séchée éloignent les mites et sentent bon, alors que le sel aide à se détendre et à guérir les troubles rhumatismaux. Voilà, les bénéfices sont multiples. »

    Maria Ioniţă nous raconte quel a été le plus grand défi qu’elle a dû relever, mais aussi quelle est sa plus grande satisfaction depuis qu’elle cultive la lavande : « Le moment le plus difficile a été l’année dernière, lorsqu’une partie du terrain a été inondée par les pluies abondantes. Nous espérons bien que cette année, le soleil redonne la vie aux plantes endommagées. Le moment le plus agréable a été le jour où nos produits sont entrés sur le marché, quand je suis allée personnellement au sein de notre communauté de Tg Neamt, qui est étroitement liée à la Contrée du bison, et j’ai vu le plaisir avec lequel les gens découvraient ces produits. »

    Voilà comment une jeune femme qui voulait tout simplement avoir un beau jardin est devenue une entrepreneure qui se donne une mission très spéciale : faire découvrir les secrets de la lavande aux gens de sa région. (Trad. Valentina Beleavski)