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  • Les jeunesses légionnaires, ou les confréries de Croix

    Les jeunesses légionnaires, ou les confréries de Croix

    Le XXe siècle a fait le lit de ces deux formes terribles de totalitarisme qu’ont été le communisme et le fascisme. Ce fut le siècle qui a mis la démocratie à rude épreuve, alors que les totalitarismes florissaient, et se voyaient embrassées par des foules enthousiastes. La Roumanie n’avait pas été épargnée par la tendance totalitaire qui n’allait pas tarder d’embraser le monde. Le mouvement légionnaire roumain, d’extrême droite, et son bras politique, la Garde de Fer, se sont rangés parmi les courants idéologiques et politiques les plus radicaux dans leur genre. Les confréries de Croix firent leur apparition dès 1923, à l’initiative de Corneliu Zelea Codreanu, futur leader de la Garde de Fer, sous la forme d’associations de jeunesse regroupant les jeunes nationalistes. Ces organisations devinrent très vite le creuset du fanatisme totalitaire, version extrême droite.

    Le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine a récolté après 1990 plusieurs témoignages d’anciens membres de ces organisations. Aussi, en 1997, Alexandru Băncescu, originaire de la ville de Câmpulung Moldovenesc, se rappelait, avec une certaine nostalgie, du sentiment de solidarité qui unissait les membres de son mouvement :« L’idéologie légionnaire constituait notre lient. Nous priions souvent ensemble, et puis il y avait ce que l’on appelait « la minute de l’amitié », une sorte de confession publique, de thérapie de groupe. C’était le moment où chacun regardait en soi, et confessait ses défauts, ses travers, et il se faisait aider par ses camarades pour s’en affranchir. Et puis il y avait aussi les camps, organisés par nos confréries dans des régions montagneuses, à Rarău, à Moara Dracului, le Moulin du Diable en français, où nous nous réunissions pour vivre ce sentiment de fraternité, de partage, de communion, et en profiter pour nous raffermir le corps et l’esprit. On se réunissait, et on parlait de notre nation, de notre histoire, on chantait, et on communiait ensemble ».

    C’est en 1999 que Mircea Dumitrescu, originaire de Bucarest, racontait son initiation, à 13 ans, dans les Jeunesses légionnaires : « J’avais approché le mouvement par la lecture, et grâce aux échanges que j’avais avec des collègues d’école et des copains. J’avais lu le manifeste intitulé « Aux membres de la Légion », écrit par Corneliu Zelea Codreanu. Et aussi, la « Confrérie de Croix », de Gheorghe Istrate, et « Foi de ma génération » d’Ion Mota, ou encore « Du monde légionnaire », et bien d’autres fascicules encore. Ces livres paraissaient souvent en samizdat, et étaient distribués en douce. Je connaissais certains de leurs éditeurs. L’un d’entre eux a été tué par la police du roi Carol II en 1939. Je le connaissais bien, je connaissais son père aussi. Il y avait aussi les frères Stan, détenteurs d’un doctorat en économie. Je les avais rencontrés grâce à mon père, par l’intermédiaire de ses amis ».

    Ces fratries devinrent bien vite le creuset de la spiritualité légionnaire, le creuset de cette homme nouveau, pur et héroïque, vanté par la propagande légionnaire. Mircea Dumitrescu :« Pour y parvenir, il fallait tout d’abord embrasser intensément la pratique religieuse orthodoxe. Il fallait dédier à Dieu une quarantième de sa journée. Sur 24 heures, cela fait 36 minutes. Il fallait donc dédier ces minutes à sa relation avec Dieu. Lire le Nouveau Testament, par exemple ; Repasser en revue sa journée, les actions accomplies, et les jauger à l’aune des Saintes Ecritures, pour comprendre ses errements, ses erreurs, ses péchés éventuels. Puis, l’on nous disait que l’on ne pouvait nouer une véritable relation avec Dieu, à moins de nouer d’abord une relation de confiance, de sincérité et de partage avec notre prochain. Alors, une quarantaine de nos dépenses, il fallait les réserver pour aider son prochain. Prenez, si l’on a mangé une glace qui avait coûté 40 francs, il fallait mettre de côté 1 franc pour celui qui se trouve dans le besoin. Et c’est ce qu’on faisait. Parce qu’il y avait des contrôles, cela ne rigolait pas. Il fallait noter dans un calepin ses dépenses, son emploi de temps. Et ce calpin, on l’appelait « notre carnet » ».

    L’éducation chrétienne instillée dans le chef de cette jeune génération, sous-tendue d’une exigence éthique permanente, était vouée à forger la nouvelle élite du pays. Dans son interview de 1994, le prêtre Ilie Ținta, ancien membre de la fratrie, détaillait la manière dont le processus de sélection et d’embrigadement se déroulait : « En règle générale, l’on ne sélectionnait que les bons élèves, au comportement exemplaire. Des cancres, on n’avait que faire. À la suite de la répression des années 38, 39, nos rangs s’étaient quelque peu clairsemés. La Sûreté de l’Etat nous avait à l’œil, et nous prenait en chasse. Mais le mouvement était parvenu à survivre. Et puis, en 1940, le mouvement a pris le pouvoir, pour un bref laps de temps, à l’occasion de la constitution du gouvernement national-légionnaire, dirigé par le général Antonescu. A l’époque, je dirigeais l’organisation de la Fratrie de Croix du Séminaire Nifon, de Bucarest ».

    Le fascisme, défait en 1945, laissara la place au communisme. Un totalitarisme chassa l’autre. La plupart des survivants des Jeunesses légionnaires passèrent de longues années dans les geôles communistes. Malgré tout, certains parvinrent toutefois à constituer l’une des branches les plus combatives de la résistance anticommuniste de l’après-guerre. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Aufstand der faschistischen Legionäre 1941: Chaos, Gewalt und antijüdische Pogrome

    Aufstand der faschistischen Legionäre 1941: Chaos, Gewalt und antijüdische Pogrome

    Es ging dabei um einen Kampf um die vollständige Machtergreifung im Staat zwischen der Eisernen Garde einerseits, der faschistischen Partei aus der Zwischenkriegszeit, und dem General Ion Antonescu auf der anderen Seite, der von der Armee und Hitler unterstützt wurde. Die Rebellion der Nationalen Legion war eine Reihe von Übergriffen der Eisernen Garde gegen die wichtigsten Staatsbehörden, das Militär und die Gendarmerie sowie gegen einen Teil der jüdischen Gemeinde. Die Stra‎ßen der Hauptstadt Bukarest und weiterer Städte des Landes waren für einige Tage von Chaos und Gewalt beherrscht.



    Die Historikerin Eliza Campus erinnerte sich 1999 im Interview mit dem Zentrum für Mündliche Geschichte des Rumänischen Rundfunks an jene Tage zurück. Die Schulleiterin jüdischer Abstammung habe laut eigener Aussage das Glück gehabt, Menschen zu begegnen, die vom Fanatismus der Legionäre nicht berührt gewesen seien.



    Während der Rebellion wohnte ich in der damaligen Bela-Breiner-Stra‎ße, der Hausbesitzer war Legionsmitglied, er hie‎ß Niculescu. Aber er hegte eine gewisse Sympathie mir gegenüber. Es gab ein Haus im hinteren Bereich und vorne war ein Apartment. Ich habe ihn angesprochen. ‚Hören Sie mal, ich habe gehört, dass es Kontrollen geben wird. Was haben Sie vor?‘ Und er antwortete: ‚Ich werde dann sagen, dass in dem Haus hier nur Christen wohnen.‘ Und das war’s. Der Mann war in der Tat anständig. Aber die Legionäre haben damals meinen Schülern, ihren Eltern schreckliche Dinge angetan. Und auch nachdem die Rebellion vorbei war, lebten die Leute weiterhin in Angst und Schrecken. Jetzt kann ich nicht behaupten, dass sich das Stra‎ßenbild unbedingt verändert hatte, die Leute gingen weiter normal ihren Dingen nach. Aber in den Häusern selbst hatte man sein Bestes getan, um sich zu verbarrikadieren. Auf der Stra‎ße ging man wie sonst auch, ich bin selbst täglich rausgegangen. Aber die Legionäre gingen direkt in die Häuser hinein und nahmen die Menschen als Geiseln mit oder töteten sie direkt an Ort und Stelle. Sie besetzten die Schule in der ich unterrichtete, sie rückten ihre Pistolen und bedrohten uns, da sind wir alle auf den Hof gegangen. Wir standen alle dort, mit 800 Schülerinnen, zum Glück war es ein sehr gro‎ßer Hof. Sie hatten nur die Schule besetzt, auf den Hof durfte ich gehen. Aber sie nahmen mir die Notenhefte weg, sie nahmen alles mit, es blieb einfach nichts. Später fand ich sie im Staatsarchiv wieder, denn sie hatten sie dorthin gebracht, ich nahm alle Dokumente wieder mit.“




    Constantin Matei arbeitete als Techniker beim Rumänischen Rundfunk, er leitete ferner die Radiozelle der Legion. Er war im September 1940 der Legionärsbewegung beigetreten. Im Interview mit Radio Rumänien erinnerte auch er sich an die Rebellion.



    Ich hatte gerade Dienst und war im Studio. Es trat auch die Armee vor das Mikrophon, es wurden die Mitteilungen vom Vorsitz des Ministerrates durchgegeben, es sprachen auch die vom Sekretariat der Legionärsbewegung. Ich wurde zum Präsidenten bestellt, zum Generaldirektor Mînzatu, von den Sprechern wurde Dan Andronescu eingeladen und ich vom technischen Dienst. Es war 12 Uhr Mitternacht. Ion Antonescu stand im Schlafanzug vor dem Schreibtisch, ebenso sein Stellvertreter, Mihai Antonescu, der sich gegen ein Bücherregal lehnte. Antonescu fragte: ‚Wer hat euch den Auftrag gegeben, die Mitteilungen im Radio zu senden?‘ Er sprach dabei Mînzatu an, der ihm antwortete: ‚Sie haben angeordnet, dass alle Mitteilungen vom Vorsitz und der Legionärsbewegung direkt an die Radiosprecher weitergegeben werden.‘ Und da hat Antonescu gesagt: ‚Will mir Horia Sima [der Anführer der Legionäre — Anm. d. Red.] mit den Arbeitern von den Malaxa-Werken beweisen, dass er das Land hinter sich hat? Ich zeige euch morgen, dass die Intellektuellen und die Landesarmee mit dem General Antonescu sind und ihr euch lieber um eure Sachen kümmern sollt! Sendet keine Mitteilungen mehr, hört mit der Agitation auf! Sendet nichts anderes als das, was wir euch vom Vorsitz des Ministerrates schicken!‘ Ich bin zur Sendeanlage in Băneasa gefahren und dort war die deutsche Armee. Ein Kapitän, der sehr gut Rumänisch konnte, sagte uns: ‚Horia Sima kennt sich nicht aus in der Politik. Ihr tut mir leid, regt euch ab, denn Antonescu hat die Partie gewonnen!‘“




    Der damals leitende General der Gendarmerie, Mihail Baron, gab 1995 selbst ein Interview für das Zentrum für Mündliche Geschichte. Vor allem die Ausführung der erhaltenen Befehle sei ihm in Erinnerung geblieben.



    Am Morgen des 21. Januar haben sie den Angriff auf die Lokal- und Zentralbehörden landesweit gestartet. Dank der überraschenden Aktion konnten sie das Justizministerium, den Sitz des Amtsblattes und andere Institutionen besetzen, darunter die Nationalbank, die Sparkasse, die zentrale Poststelle. Nur den Rundfunk haben sie nicht bekommen. Sie konnten zwar den Radiosender in Bod [bei Kronstadt] besetzen, aber in Bukarest gelang ihnen das nicht, weil der Rundfunk von der Gendarmerie bewacht wurde und sie auch entsprechend reagierten. Und weil sie doch mit den restlichen Landesteilen kommunizieren wollten, haben sie dann die unterirdischen Kabelleitungen abgeklemmt und die Verbindung zu einem mobilen Sender hergestellt, mit dem sie angeblich aus der Hauptstadt berichteten und Geschichten verbreiteten, wonach die Regierung gefallen sei und die Legionäre gesiegt hätten. Auch haben sie überall Plakate geklebt. Einige waren gelb oder rot, auf anderen wurden die Freimaurer angegriffen, auf weiteren die Kommunisten — dadurch wollten sie noch mehr Spannungen erzeugen. Am 21. Januar marschierten auf allen Stra‎ßen die Legionäre. Sie riefen laut ›Sieg der Legion!‹. Sie versperrten die Stra‎ßen mit geparkten LKWs, mit Stra‎ßenbahnen, mit Bussen, mit Betonmischern, mit Benzinfässern, die sie bei Bedarf anzünden wollten. Am 22. Januar, gegen 14 Uhr, als Marschall Antonescu sah, wie viele Gewaltverbrechen begangen worden waren, dass es hunderte Verletzte gab, erteilte er der Armee den Befehl, einzugreifen, den Widerstand zu brechen und die Rebellen festzunehmen.“




    Nach der Rebellion wurden etwa 8000 Legionäre festgenommen, angeklagt und zu verschiedenen Strafen verurteilt. Rund 700 von ihnen, allen voran Horia Sima, suchten in Deutschland Zuflucht. Infolge der Ereignisse blieb Ion Antonescu der alleinige Herrscher über die politische Szene in Rumänien.