Tag: libre échange

  • Bessarabie et Roumanie

    Bessarabie et Roumanie

    En dépit de l’inflammation de l’espace publique roumain par la campagne électorale des présidentielles du mois prochain, le centre-ville de Bucarest est devenu ce dimanche dernier un espace de la concorde. Quelques heures durant les passions politiques internes ont été suspendues au nom d’un objectif au delà des partis : la solidarité avec la République de Moldova. Plus de 10 mille personnes, selon les organisateurs, ont participé à une marche exprimant le soutien à la vocation européenne de l’Etat voisin. Etudiants et retraités, enseignants universitaires et simples ouvriers, de droite ou de gauche, bucarestois ou spécialement venus de Kichinev pour participer à cette marche, les manifestants estiment que dans l’actuel contexte économique, l’union des deux Etats est la seule solution pour que la République de Moldova ne devienne la proie d’une agression russe comme celle déclenchée contre l’Ukraine.



    Ce fut la troisième édition de la Marche pour la Bessarabie, manifestation inaugurée en 2012 lors de la commémoration de 200 ans depuis la première annexion de cette province roumaine par la Russie, alors ayant le Tzar à sa tête. Sur une partie du territoire de la Bessarabie historique , unie avec la Roumanie après la première guerre mondiale et ré-annexée par l’Union Soviétique en 1940, on a crée l’actuelle République de Moldova qui a proclamé son indépendance après l’échec du putsch néo-bolchevique de Moscou d’août 1991. « Bessarabie – égal Roumanie » – a été le slogan scandé le pus souvent lors de la marche de dimanche et les dernières statistiques sociologiques confirment l’opinion partagée par une bonne partie de la société. Le taux des citoyens roumains qui se prononcent pour l’union a été toujours accablant — de 70% à 90%.



    Quoique plus réticents depuis toujours, les citoyens de Bessarabie semblent avoir progressivement secoué les préjugés anti-roumains inoculés par un demi-siècle d’occupation soviétique. Selon les sondages de cette dernière année , 52% des habitants de Bessarabie sont devenus, eux aussi, favorables à l’idée unioniste. Pourtant, personne ne se fait l’illusion que l’union puisse se faire demain. La formule courante dans le discours des politiciens, Roumains des deux rives du Prut, c’est qu’ils vont se retrouver le plus probablement au sein de l’Union Européenne.



    Résolument pro-occidentale, la coalition gouvernementale tripartite de Kichinev a promu, ces cinq dernières années, des reformes profondes, souvent douloureuses, récompensées cet été par l’Union Européenne par des accords d’association et de libre échange. Mais , dans seulement un mois et demi, le 20 novembre, on a organisé des élections parlementaires dont l’enjeu n’est pas uniquement politique mais géopolitique. Côté comme occupant la première place dans les sondages concernant les intentions de vote, le parti communiste pro-Moscou, impénitent et assoiffé de revanche après avoir raté le pouvoir en 2009, menace de détourner la République de Moldova de Bucarest et Bruxelles vers la Russie de Vladimir Poutine. (aut. Bogdan Matei, trad. Costin Grigore)

  • Un nouveau président élu de la Commission Européenne

    Un nouveau président élu de la Commission Européenne

    La validation par le Parlement Européen de sa candidature pour la fonction de président de la Commission Européenne s’est avérée une simple formalité pour le Luxembourgeois Jean-Claude Junker. Il a collecté 422 voix POUR des populaires européens qui l’y ont proposé, des socialistes et des libéraux d’un total de 751.



    Estimé comme un politicien de vocation européenne avec des acquis majeurs dans son petit duché européen devenu pendant son long mandat de premier ministre un des Etats ayant le plus grand PIB par habitant du monde, Junker a, selon les analystes de politique étrangère, tant la capacité que la volonté nécessaires pour ramener l’Europe au premier plan de la scène internationale. D’ailleurs, il a eu une contribution remarquable au salut de la monnaie unique européenne par sa prestation particulièrement appréciée par les chancelleries européennes lorsqu’il était président de lEuro Groupe, réunion spéciale des ministres des Finances des Etats de la zone euro.



    L’idée que ses projets sont particulièrement ambitieux, à la mesure de la position qu’il va occuper à partir du 1-er novembre, est prouvée par son discours prononcé mardi devant le Législatif Européen. Il a promis un programme d’investissements de 300 milliards d’euros pour croissance économique et lutte contre le chômage qui continue de faire de nombreux victimes parmi les jeunes. Au même chapitre, celui de l’économie, Junker se propose de ressusciter l’industrie européenne qui est loin d’avoir récupéré après sa chute imposée par la crise et de créer des infrastructures d’énergie solides dans l’espace communautaire.



    A l’égard de l’accord de libre échange avec les Etats Unis, le futur chef de la Commission Européenne s’est déclaré ouvert tout en précisant que celui-ci ne sera pas signé à tout prix. “Nous ne saurions pas abandonner nos normes en matière de santé, les normes sociales ou les exigences dans le domaine de la protection des donnés” – a déclaré Junker qui, de surcroît, a promis que les négociations avec les Etats Unis seraient transparentes.



    Il fut tout aussi tranchant en matière de politique d’élargissement de l’Union Européenne qui ne va pas accepter de nouveaux membres pendant les 5 années suivantes pendant lesquelles on va consolider les relations entre les 28 membres actuels mais rappelant les progrès réels enregistrés par des Etats aspirant à l’adhésion : Ukraine et République de Moldova (ex-soviétique, majoritairement roumanophone) qui ont signé aux côtés de la Géorgie les accords d’association à l’UE. La politique européenne concernant la migration et l’Union économique et monétaire sont, à leur tour, d’autres thèmes majeurs du programme proposé par Junker, suggestivement intitulé « Un nouveau début pour l’Europe ». (trad.: Ligia Mihaiescu)

  • La République de Moldova et l’Ukraine à l’attention de l’Europe

    La République de Moldova et l’Ukraine à l’attention de l’Europe

    A la fin du mois dernier, la République de Moldova (majoritairement roumanophone) la Géorgie et l’Ukraine franchissaient un pas supplémentaire de leur parcours d’intégration européenne par la signature à Bruxelles de leurs accords d’association et de libre échange avec l’UE, respectivement la partie économique du document bilatéral dans le cas de Kiev.



    Ces accords ont été qualifiés d’historiques par le président de la Commission Européenne, Jose Manuel Barosso qui, néanmoins, attirait l’attention sur le fait que leur succès dépend de la poursuite par les trois Etats ex-soviétiques des réformes qui les rapproche de la manière de vivre européenne du point de vue politique, économique et culturel. Championne sans réserves des démarches européennes de ces Etats, la Roumanie est devenue, cependant, le premier Etat membre de l’UE ayant achevé les procédures de ratification des accords d’association mentionnés.



    « L’élargissement de l’UE vers la région de l’Europe du Sud-Est doit demeurer une priorité de l’agenda de l’Union même après l’établissement de sa nouvelle configuration institutionnelle dans le processus de constitution de la future Commission ainsi qu’à l’égard de l’établissement de l’agenda des priorités de l’Union pour les années suivantes » – appréciait à la fin de la semaine dernière, à Dubrovnik, lors de la conférence « Forum Croatie » le ministre roumain des AE Titus Corlàtean. La promotion de l’élargissement vers le Sud-Est Européen est, selon Corlàtean, d’autant plus nécessaire dans le contexte des tendances europhobes et eurosceptiques.



    Ciblée sur le processus d’intégration européenne des Etats des Balkans Occidentaux, cette conférence a réuni de hauts officiels européens, des ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE et des pays visés par la politique d’élargissement aux côtés des représentants de Chine, du Japon, des Etats Unis et de la Nouvelle Zélande.



    « L’élargissement a eu et continuera d’avoir un rôle majeur dans l’affirmation de l’importance de l’UE en tant qu’acteur global » a affirmé dans son allocution le chef de la diplomatie de Bucarest montrant les bénéfices incontestables pour les Etats membres de cet élargissement en général et, en égale mesure, pour les nouveaux Etats adhérents. La Roumanie elle-même est un exemple de succès de la politique d’élargissement y compris dans le contexte des performances économiques enregistrées ces dernières années – a encore souligné le ministre roumain montrant que les indicateurs macroéconomiques font état d’une croissance économique soutenable et de l’accomplissement des critères européens de discipline financière.



    La ratification par la Roumanie de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE a été également appréciée, par ailleurs, par le leader de Kiev. Dans une conversation téléphonique, le président Petro Poroshenko a remercié le chef de l’Etat roumain pour l’appui accordé à son pays et Traian Bàsescu a apprécié, à son tour, que la Roumanie ainsi que les minorités roumaines d’Ukraine soutiennent l’intégrité territoriale de l’Ukraine ainsi que les efforts du président Petro Poroshenko dans le sens de la solution du conflit de l’Est de l’Ukraine…(trad.: Costin Grigore)