A compter de ce mercredi, les employeurs roumains peuvent demander des
fonds à l’Etat pour payer les salaires de leurs salariés qui sont au
chômage technique. De même, les personnes titulaires d’autres types de
contrats, telles les auto-entrepreneurs, peuvent à leur tour opter pour le
chômage technique. Pour accéder à ces fonds, les employeurs doivent transmettre
aux agences départementales pour l’occupation de la main d’œuvre une demande,
une déclaration sur l’honneur et la liste des salariés concernés.
Pour sa part, la ministre du Travail, Violeta Alexandru, assure que toutes
les demandes seront traitées dans les plus brefs délais. La somme maximum accesibile
est d’environ 4000 lei par mois (800 euros), dont on supprimera les
contributions sociales – aux systèmes de santé et de retraite – ainsi que
l’impôt afférent. De leur côté, les consultants fiscaux mettent en garde
toutefois contre le fait que l’aide maximum de 75% du salaire moyen brut sera
soumise au même impôt que le salaire initial. Selon les statistiques les plus
récentes, plus de 500.000 salariés sont déjà au chômage technique à cause de la
crise économique engendrée par l’épidémie de coronavirus.
Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, estime
que le pic des tensions bancaires, monétaires et fiscales causées par la crise de
la pandémie actuelle a été dépassé. Dans un communiqué de presse, il assure
qu’après plusieurs jours de retraits d’argent massifs, la situation s’est
stabilisée. Il y a eu des blocages temporaires et ponctuels tout de suite après
le déclenchement de l’état d’urgence en Roumanie. Entre le 11 et le 20 mars
derniers, les banques ont retiré 4,4 milliards de lei (environ 900 millions
d’euros) en argent liquide auprès de la Banque centrale pour couvrir la demande
de la population et des entreprises. Il s’agit d’un niveau double par rapport à
décembre 2019, au moment des fêtes d’hiver. En revanche, ces derniers jours,
les retraits ont considérablement diminué, et à présent les institutions de
crédit peuvent à nouveau couvrir elles-mêmes le nécessaire d’argent comptant
pour effectuer les paiements et alimenter les distributeurs de billets. Le fond
de réserve de liquidités de la Banque nationale de Roumanie est resté dans les
limites prudentes, enregistrant une légère croissance ces derniers jours.
Selon la Banque, il n’y a pas de blocages en ce qui concerne la capacité
d’assurer la demande d’argent liquide en monnaie nationale. L’institution
recommande, tout de même, qu’en cette période, les entreprises et la population
utilisent autant que possible les instruments de paiement électronique, pour limiter
l’utilisation de l’argent comptant. Une fois annoncées les décisions de politique
monétaire de la Banque centrale, les taux d’intérêt se sont considérablement réduits,
alors que le taux de change du LEU s’est stabilisé dans une fourchette de 1%,
avec une légère tendance de croissance ces derniers jours, précise encore le
communiqué de l’institution financière. (Trad. Valentina Beleavski)