Tag: logement

  • Le droit au logement : un droit fondamental

    Le droit au logement : un droit fondamental

    Le coût du logement, un problème public majeur

     

    Le coût du logement est la principale dépense des ménages dans l’Union européenne. L’augmentation des prix de l’immobilier et des loyers, les coûts élevés de la construction et la hausse des taux d’intérêt hypothécaires, ce ne sont que quelques difficultés qu’éprouvent les européens en matière de logement. Quelle est la place de la Roumanie dans ce contexte ? « Le logement doit être considéré comme un droit fondamental permettant à tous les Européens, y compris les jeunes et les groupes vulnérables, de bénéficier d’un logement décent et durable ». Tel était le sentiment exprimé à l’unisson lors du premier forum sur le logement organisé à Bruxelles à la fin de l’année dernière.

     

    Un rapport publié en 2023 a montré que près de la moitié des Européens payant un loyer estimaient qu’ils risquaient de devoir quitter leur logement dans les trois mois à venir parce qu’ils n’avaient plus les moyens de le payer. Parallèlement, près d’un million de personnes vivent sans abris en Europe, ce qui constitue un défi majeur pour l’UE.

     

    Selon Sorcha Edwards, secrétaire générale de Housing Europe, la crise actuelle du logement a plusieurs visages. Outre les zones et les logements surpeuplés, qui contrastent avec les régions sous-occupées, nous sommes également confrontés à la pauvreté énergétique, c’est-à-dire à des logements non modernisés et non isolés qui plongent les gens dans des conditions précaires – trop chauds en été et trop froids en hiver. Il y a aussi le problème du logement des personnes âgées et handicapées, qui n’est pas adapté à leurs besoins.

     

    Sorcha Edwards : “Il y a aussi les victimes de violence domestique qui n’ont nulle part où aller. Et puis, bien sûr, il y a le visage le plus visible de la crise du logement : les sans-abris. Mais le problème et la cause de ces problèmes dans certaines régions sont complexes. Dans certains cas, précisément parce qu’il s’agit d’un problème très complexe, les autorités locales et les gouvernements ne disposent pas des ressources nécessaires. Ils n’ont souvent pas l’expertise nécessaire pour gérer ce secteur complexe. Certains espéraient que le marché s’occuperait de ce problème mais lorsqu’on laisse un secteur comme le logement au seul marché, l’opportunisme, la recherche du profit, prévalent”.

     

    Être logé ou être bien logé ?

     

    Bien que, selon les statistiques d’Eurostat, en 2023, la Roumanie soit le pays où le pourcentage de propriétaires est le plus élevé (93 % des Roumains sont propriétaires de la maison dans laquelle ils vivent et 7 % seulement sont locataires), les maisons des Roumains étaient parmi les plus surpeuplées (à hauteur de 40 %), dépassées seulement par celles de Lettonie (40,9 %). C’est en Roumanie et en Slovaquie que le nombre de pièces par personne est le plus faible : 1,1 pièce, contre une moyenne européenne de 1,6. À l’opposé, on trouve Malte et le Luxembourg, avec respectivement 2,3 et 2,2 pièces par personne. En 2023, seulement 1,5 % de l’ensemble de la population de l’UE vivait dans des ménages sans toilettes, douche ou baignoire à l’intérieur, mais c’est en Roumanie que ce pourcentage est le plus élevé et de loin, avec plus de 20 % (suivie de la Bulgarie et de la Lettonie, 7 % chacune).

     

    Interrogée sur les solutions que la Roumanie pourrait adopter en s’inspirant des projets menés avec succès dans d’autres États membres, Sorcha Edwards répond :

    « Il est évident qu’en matière de logement, un simple copier-coller de solutions n’est pas possible. Il faut tenir compte, entre autres, des besoins locaux, des scénarios spécifiques, des tendances, du revenu moyen de la population. Quelles sont les prévisions en termes de tendances démographiques, d’opportunités d’emploi ; y a-t-il des zones où l’on prévoit davantage d’opportunités d’emploi ? Il y a donc un large éventail de facteurs à prendre en considération, mais une solution très efficace consiste à augmenter le nombre de logements publics, sociaux ou à profit limité, en fonction du modèle qui convient le mieux à la culture et aux besoins locaux. Les avantages d’une telle approche sont de réduire le risque d’exclusion du logement, de réduire le taux de surpeuplement des logements et de donner le choix aux gens ».

     

     Ne faudrait-il pas réguler le marché ?

     

    Bien que le paysage diffère d’un Etat membre à l’autre, voire d’une région à l’autre, les principales difficultés pour réduire la crise du logement au niveau européen ne sont pas très différentes de celles rencontrées par la Roumanie.

     

    Sorcha Edwards : « Nous assistons actuellement à une augmentation significative du prix des matériaux de construction, ce qui ralentit le processus de livraison et le fait que nous n’avons pas suffisamment accès aux surfaces de terrain nécessaires. Ensuite, si nous parlons du potentiel que représente la rénovation durable des bâtiments existants, qui est une excellente solution pour réduire l’empreinte carbone (déjà intégrée dans les nouveaux logements), l’une des principales pierres d’achoppement est l’obtention des permissions de la part des propriétaires. Tous ces problèmes peuvent être surmontés si nous avons une vision claire, une volonté politique forte et des objectifs bien définis.

     

    Bien que la Roumanie ait un certain retard à rattraper par rapport aux autres États membres, et bien que les loyers et les prix des logements aient également augmenté en Roumanie, les hausses ont été moins spectaculaires que dans la plupart des autres pays. Si de 2010 au dernier trimestre 2024, les prix ont augmenté de 230 % en Hongrie et en Estonie, de 181 % en Lituanie, de 113 % au Portugal et de 110 % en Bulgarie, en Roumanie, l’augmentation a été inférieure à 30 %.

     

    Mais pour l’experte Sorcha Edwards, « le secteur du logement joue le jeu des investisseurs », et à moins que ceux-ci ne sortent d’une quête de profit à court terme, l’accès au logement pour tous les citoyens européens continuera de poser problème. (trad. Clémence Lheureux)

  • Jacques Augustin (France) – Les Roumains sont-ils propriétaires de leur logement ?

    Jacques Augustin (France) – Les Roumains sont-ils propriétaires de leur logement ?

    Le plus grand nombre de propriétaires d’Europe et du monde

     

    La Roumanie compte le taux le plus important d’Europe de personnes qui sont propriétaires du logement qu’ils habitent et un des plus importants au monde, d’ailleurs.

     

    Selon les chiffres de l’Eurostat, en 2022, 94,8% des habitants du pays vivaient dans un appart ou maison dont ils étaient les propriétaires. La Roumanie était suivie par la Slovaquie, avec 93%, la Croatie, avec 91% et la Hongrie avec 90%. A comparer avec la moyenne européenne de 69% de propriétaires et de 31% des Européens qui louent un logement. En Roumanie le taux de ces derniers est de 5,2% seulement, alors qu’en Allemagne plus de la moitié de la population vit dans une maison ou un appartement loué.

     

    Une conséquence du communisme

     

    A première vue, on dirait que les Roumains sont tous des personnes aisées, puisqu’ils se permettent de s’acheter un logement. Eh bien, loin de là.D’ailleurs, cette situation est en partie une conséquence du … communisme.

     

    Au cours de 50 ans de communisme, le régime a opéré une industrialisation intense du pays, juste après la collectivisation de l’agriculture. Cela a engendré une ample migration depuis le milieu rural vers celui urbain. Par conséquent, les dirigeants se sont vus obligés de construire de nombreux immeubles à appartements afin de pouvoir loger tous les nouveaux citadins.

     

    C’est ainsi qu’ont vu le jour à travers le pays de quartiers entiers constitués de barres d’HLMs, appelé les « quartiers dortoirs ». Leurs locataires avaient la possibilité d’acheter l’appartement qui leur était réparti initialement en fonction de plusieurs critères, dont l’état civil et le nombre d’enfants. Après la Révolution anticommuniste de décembre 1989, dans le contexte d’une inflation galopante, les Roumains ont pu s’acheter assez facilement les appartements qu’ils occupaient, bénéficiant de mensualités étaient fixes, aux termes de contrats d’origine. Je me souviens par exemple que mes parents ont payé les dernières mensualités d’un seul salaire. Ajoutons aussi que ces 20 dernières années, plusieurs millions de Roumains, des jeunes notamment, ont quitté le pays pour s’établir en Europe occidentale.

     

    Des logements souvent surpeuplés

     

    Autre précision importante : il n’est pas rare de voir trois générations habiter sous le même toit. En effet, de nombreux Roumains ne quittent pas la maison familiale, même après avoir fondé leur propre famille. Pour certains, c’est plus pratique de bénéficier de l’aide des parents avec les tâches ménagères et la garde des enfants et de se concentrer sur le travail. D’autres ne se permettent point de louer, ni d’acheter un appartement. Dans certains cas, une fois à la retraite, les grands-parents déménagent à la campagne et cèdent leur appart en ville aux enfants.

     

    Et c’est ainsi que l’on arrive à une autre statistique fournie par l’Eurostat : les conditions dans lesquelles habitent les Roumains.  En 2022, 40,5% des Roumains habitaient des demeures agglomérées, soit le deuxième taux le plus élevé d’Europe après la Lettonie, alors que la moyenne européenne est de 16,8%. A remarquer aussi que la dimension de l’espace habitable, mesurée selon le nombre moyen de pièces par personne, est un autre paramètre dont la valeur est assez basse en Roumanie.

     

    Un Roumain habite en moyenne 1,1 pièce par personne, le niveau le plus bas d’Europe, identique à celui de Pologne et de Slovaquie, alors que la moyenne européenne en est de 1,6 pièces par personne. Au Luxembourg, en Belgique, en Irlande et aux Pays-Bas ce taux est de plus de deux pièces par personne.

     

    Pourquoi cet état de choses en Roumanie ?

     

    Sans doute puisque le confort des travailleurs qu’il fallait loger dans les nouveaux immeubles n’était pas une des principales préoccupations du régime communiste. Les appartements étaient petits et les critères de répartition étaient très stricts. Rien qu’un exemple : une famille avec un enfant avait le droit à un appart à deux pièces – chambre à coucher et salle de séjour. Pourtant au début elle ne pouvait espérer qu’à obtenir un studio.

     

    C’est pourquoi certains Roumains s’adonnaient à toute sorte de subterfuges dont de fausses attestations médicales, comme quoi un des deux époux souffrait d’une maladie respiratoire par exemple. C’est ainsi, par exemple, qu’une famille a pu décrocher en 1988 une répartition pour un appartement à trois pièces au lieu de deux. C’était une pratique assez répandue, car à l’époque communiste, la corruption était omniprésente.

     

    Dans ce contexte, où l’on est tous propriétaires il est tout à fait normal que les nouvelles générations choisissent de s’acheter un appartement ou une maison plutôt que de louer. D’abord, parce que l’immobilier est toujours vu comme un investissement sûr. Après l’inflation galopante des années ’90 et la chute de schémas pyramidaux, des fonds d’investissements et la faillite de certains fonds à l’époque, les Roumains sont persuadés qu’une propriété immobilière sera toujours le moyen le plus sûr de consolider et de léguer son patrimoine.

     

    Des crédits moins chers qu’un loyer

     

    Et pas en dernier lieu, à l’heure actuelle, rembourser un crédit hypothécaire peut s’avérer moins cher que de payer un loyer pour le même type d’immeuble. Explication : la mensualité moyenne pour les crédits hypothécaires de Roumanie est de 400 euros environ, soit égale au loyer moyen pour un deux pièces. Le prix moyen d’un logement tourne autour des 1 800 euros par mètre carré à Bucarest, un des plus élevés du pays mais pas si élevé qu’à Cluj, dans le centre-ouest, où le prix moyen est de quelque 2 800 euros. Du coup, les Roumains disent souvent qu’ils préfèrent investir dans leur propre appart que de payer un loyer, estimant qu’ils perdent ainsi leur argent.

  • Le quartier Cățelu – une expérimentation d’urbanisme et architecture à la périphérie de Bucarest

    Le quartier Cățelu – une expérimentation d’urbanisme et architecture à la périphérie de Bucarest

    Installé en 1947, après l’abolition
    de la monarchie, et préoccupé à transformer radicalement la société roumaine en
    jetant en prison les élites de l’entre-deux-guerres, le régime communiste a
    beaucoup retardé la réalisation de son objectif, affirmé haut et fort: l’amélioration
    des conditions de vie des ouvriers. En 1953-1954, Bucarest s’est ainsi vu
    confronter à une crise du logement.

    Très peu de nouveaux ensembles d’immeubles
    à étages avaient été construits pour offrir une vie décente aux nouveaux
    prolétaires ramenés depuis les campagnes afin de contribuer à « la
    construction du socialisme ». L’historien Andrei Răzvan Voinea explique: « En 1953, une réunion plénière du PCR (parti communiste roumain)
    décide du financement de la construction de logements à Bucarest et en 1954
    débute la construction d’immeubles à étages appelés « bloc/blocuri ».
    Cette année-là, commencent des travaux dans les quartiers Vatra Luminoasă,
    Bucureștii Noi et Piaţa Muncii. Des pâtés d’immeubles à l’architecture très
    intéressante sont en chantier en 1954, mais c’est un long processus et aucun
    appartement n’est inauguré. Et puis en janvier 1955, une crise plutôt
    inquiétante surgit. L’hiver 54-55 aussi avait été assez rude et, du point de
    vue du parti, le besoin de logements est urgent. »



    C’est le début de l’histoire
    de l’expérimentation ou du quartier Cățelu, à la périphérie Est de Bucarest, à
    proximité de la zone rurale adjacente et de la commune homonyme.

    Environ 800
    appartements y ont été construits, dans une première étape, sur une superficie
    d’à peu près 6000 mètres carrés dans la seconde moitié des années 1950. Mais d’où
    est-elle sortie cette idée d’expérimentation? À commencer par l’extérieur des
    immeubles qui rappelaient l’architecture vernaculaire rurale ou celle d’un
    ancien faubourg bucarestois: des maisons à véranda, entourées de jardins et
    ouvertes vers un espace commun qui encourageait l’existence d’un esprit de
    vivre ensemble. Et tout est parti d’un paquet de cabanes improvisées où
    logeaient les ouvriers des fabriques de cette zone-là, raconte l’historien
    Andrei Răzvan Voinea: « C’étaient pratiquement des baraques
    provisoires, pour loger temporairement les ouvriers bucarestois,
    mais elles étaient insuffisantes. Alors, en 1955, en été, on commence à
    construire à Cățelu, parce que le parti donne bien-sûr l’ordre d’ériger rapidement
    des habitations minimalistes, en mesure d’accueillir beaucoup de monde pour atténuer
    ainsi cette crise du logement. On choisit donc ce terrain près du boulevard
    Mihai Bravu, qui avait appartenu à la Société de logements à petit prix de l’entre-deux-guerres.
    Voilà le contexte d’avant juillet 1955, lorsque sont lancés le projet technique
    et son exécution. »


    Des logements très rapidement, préférablement aussi petits que possible et à des prix aussi bas que possible, pour y faire loger le plus grand nombre de gens.



    Andrei Răzvan Voinea décrit aussi le résultat final de cette
    action: « Les
    communistes se présentent pratiquement complètement non préparés, c’est la
    vérité. Ils ne savent pas du
    tout quel visage donner à cette ville socialiste nouvelle qu’ils entendent
    construire. Ils n’ont la moindre idée parce qu’ils ne bénéficient pas des
    services de l’avant-garde architecturale et artistique roumaine des années 1930-1940,
    qui était à coup sûr de gauche, sans pour autant être acquise au parti. Dans ce
    contexte, les influences arrivent directement de Moscou et c’est comme ça que
    naissent ces pâtés de maisons. En outre, d’autres expérimentations fonctionnalistes
    sont menées dans les quartiers Rahova et Ferentari également dans les années
    1950, on construit les immeubles à étages du périmètre Piaţa Muncii, avec des
    blocs plus élaborés et quelque peu différents. Et on arrive ainsi à l’expérimentation
    Cățelu, dont l’architecte chef du projet est Tiberiu Niga, un des grands architectes
    roumains, auteur de projets extraordinaires dans les années 30-40. (…) Il
    reçoit la commande de la part du parti: « nous voulons des logements très
    rapidement, préférablement aussi petits que possible et à des prix aussi bas
    que possible, pour y faire loger le plus grand nombre de gens. » (…) Alors
    Niga propose cette habitation vernaculaire rurale, avec une pièce principale et
    une salle, comme on les appelait dans l’architecture traditionnelle roumaine.
    On improvise énormément afin de compenser le manque de matériaux. L’espace
    habitable est d’environ 30 à 40 mètres carrés. Il y a ensuite la véranda et ces
    espaces publics extraordinaires. Les gens habitaient pratiquement dans un 30
    mètres carrés, mais, en sortant, ils ont cette terrasse que tout le monde
    utilise pour y laisser le vélo, la poussette pour les enfants, les conserves
    fait-maison, une table, des chaises et ainsi de suite. Et il y aussi cet
    immense espace de verdure, un jardin en fait. »



    Ces
    appartements ne
    correspondaient aucunement aux normes de logement décent.

    Mais les communistes
    savaient parfaitement que les ouvriers qui allaient les occupaient venaient des
    campagnes où les conditions de vie étaient bien pires, explique l’historien
    Andrei Răzvan Voinea: « Les appartements ont une superficie
    de 30 et quelques mètres carrés, pratiquement un studio habité par une famille
    avec enfants. Y entasser 3 ou 4 personnes
    n’est pas chose facile, mais, encore une fois, il ne faut pas oublier le
    contexte. On parle d’ouvriers qui habitaient à, la périphérie de la ville, dans
    des conditions pires que celles-là. Tant bien que mal, à Cățelu il y avait l’électricité,
    l’eau chaude, le réfrigérateur, tout ce confort moderne. En plus, on y avait
    aussi construit un tas de restaurants, de petits magasins, de librairies … Cățelu
    ne veut pas dire uniquement les habitations, cela veut dire également école, car
    on y a construit deux établissements scolaires et une maternelle, verdure et
    proximité avec l’emploi. Des choses que ces gens n’avaient pas auparavant. »



    Avec le temps, d’autres quartiers de
    barres d’immeubles à étages ont été construits autour du quartier Cățelu, au
    fur et à mesure que le régime communiste systématisait et modifiait l’infrastructure
    et la structure sociale de la ville. Mais les maisons imaginées par l’architecte
    Tiberiu Niga pour créer un pont vers le monde rural dont étaient issus les
    ouvriers de l’époque sont toujours debout. (Trad. Ileana Ţăroi)



  • Les frais de location sur Bucarest

    Les frais de location sur Bucarest


    Les quartiers d’affaires de
    Pipera, d’Aviaţiei et de Floreasca, sis dans le nord de la capitale, Bucarest,
    arrivent en tête des arrondissements avec les loyers les plus chers de
    Bucarest, selon une enquête lancée par un portail d’annonce immobilière.Concrètement, à Pipera, la
    location d’un studio vous fera débourser quelque 425 euros par mois, tandis que
    dans le quartier d’Aviatiei, vous payerez 401 euros pour la même superficie et
    dans celui de Floreasca, 389 euros. Les loyers les moins chers sont
    dans le sud et l’ouest de Bucarest où le loyer d’un studio va de 277 à 292
    euros par mois. Les quartiers de Primăverii et de
    Herăstrău affichent les loyers les plus chers pour un appartement de deux
    pièces qui, si vous optez pour cette partie de Bucarest, vous fera payer chaque
    mois entre 661 et 650 euros de location.


    Si vous souhaitez faire des
    économies, tout en logeant dans un deux pièces, alors direction le quartier de
    Berceni, où le loyer vous fera débourser entre 348 et 368 euros par mois. Pour déterminer le loyer, les
    experts se basent sur plusieurs critères tels l’année de construction, la
    superficie du bien, le nombre de pièces, la localisation, l’état général, les
    services.


    Si vous êtes sur Bucarest et que
    vous souhaitiez louer un studio tout confort dans un immeuble résidentiel neuf,
    construit après 2010, vous aurez à payer autour de 357 euros par mois, d’une
    trentaine d’euros de plus que dans le cas d’un studio dans un immeuble plus
    ancien. Le tarif peut encore baisser jusqu’à 255 euros, dans le cas d’un studio
    moins fonctionnel. Dans le cas des appartements de
    deux pièces, les frais de location
    varient de 359 euros pour ceux qui lésinent sur le confort à 447 euros
    par mois pour ceux remis à neuf.


    D’autre part, le parc de logement
    dans les complexes résidentiels de Bucarest, disponibles exclusivement à la
    location est actuellement de près de 1000 unités. Ce qui plus est, 3 000 autres
    unités supplémentaires se trouvent actuellement dans différents stades de développement,
    selon un rapport élaboré par une compagnie immobilière. Selon les spécialistes, dans les
    2-3 ans suivants, le segment résidentiel des projets immobiliers destiné
    exclusivement à la location pourrait atteindre les 5 000 logements.


    A regarder la situation d’avant
    2021, on constate qu’à l’époque, le marché immobilier résidentiel était
    favorable plutôt à ceux qui se permettaient de payer un acompte et de contracter
    un crédit immobilier pour acheter le logement en question. Cette situation a
    changé actuellement, notamment à Bucarest et dans les grandes villes, où les
    frais de location sont de 30% en dessous des mensualités d’un crédit bancaire.


    Voilà pourquoi, à l’heure
    actuelle, il vaut mieux louer une maison que d’en acheter une, même si les
    frais de location ont connu une hausse de 10%, du moins sur Bucarest. A titre
    de comparaison, dans d’autres capitales européennes, telles Varsovie ou Prague, les loyers ont fait un bond entre
    25 % et 40 %.


    A l’exception de la capitale
    bulgare, Sofia, dans les autres capitales de l’Europe orientale et centrale, louer
    un appartement s’avère actuellement plus rentable que contracter un crédit
    immobilier pour en acheter un. Parce que le montant des loyers reste en dessous
    de celui des mensualités bancaires. En 2022, en Europe, le prix de vente d’une
    maison nouvellement construite variait de 1800 euros par mètre carré à
    Bucarest, à 2800 euros à Varsovie, 3400 à Budapest, 4100 à Bratislava et il
    pouvait monter jusqu’à 5500 euros à Prague. (trad. Andra Juganaru)







  • 23.08.2020

    23.08.2020

    Le 23 août – Célébrée en Roumanie, pendant l’époque communiste, par des défilés militaires impressionnants, la date du 23 août est devenue depuis plusieurs années, , la Journée européenne de la commémoration des victimes du nazisme et du communisme. La condamnation ferme du fascisme et du communisme n’est pas une formalité, mais un acte nécessaire, affirme le président roumain Klaus Iohannis dans son message transmis à cette occasion. Avant, le 23 août, était la journée qui marquait la signature du Pacte Ribbentrop-Molotov, alors qu’aujourd’hui c’est une occasion pour les jeunes générations d’en savoir davantage sur les horreurs, les répressions en masse et les souffrances causées par les régimes totalitaires, ajoute le chef de l’Etat roumain. A son avis, la démocratie authentique est renforcée au sein d’une société qui connaît et assume son histoire. Klaus Iohannis rappelle aussi et rend hommage à « l’acte courageux du Roi Michel Ier et l’héroïsme de l’Armée roumaine, qui ont réussi, le 23 août 1944, à redonner la dignité à la nation roumaine et à remettre la Roumanie dans la voie qui la menée vers la victoire des alliés, il y a 76 ans. A son tour, le premier ministre roumain Ludovic Orban affirme que les témoignages sur ces temps douloureux sont une véritable plaidoirie pour la condamnation des régimes totalitaires et autoritaires. Pour rappel, signé le 23 août 1939, le Pacte Ribbentrop-Molotov partageait l’Europe entre deux sphères d’influence néfaste : celle nazie et celle stalinienne, menant au déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.


    Coronavirus en Roumanie – 961 cas d’infection au coronavirus ont été confirmés ces 24 dernières heures en Roumanie, a fait savoir dimanche à midi le Groupe de communication stratégique. S’y ajoutent 39 décès ce qui porte le nombre total des personnes décédées à cause du coronavirus à 3272. De même, 480 personnes sont en soins intensifs en ce moment. Au total 78.505 cas de contamination ont été confirmés en Roumanie depuis le début de la pandémie. Dernièrement, la plupart des cas ont été recensés à Bucarest, la capitale, mais aussi dans les départements de Mures et Sibiu (centre). Pour ce qui est des Roumains vivant à l’étranger, 5920 ont été dépistés positifs, la plupart en Allemagne, en Italie et en Espagne, alors que le nombre des décès arrive à 124. A Bucarest, plus de 200 personnes travaillant sur un chantier ont été isolées, vu qu’une trentaine d’entre elles, des ouvriers indiens, ont été dépistées positives au nouveau coronavirus. Une enquête y a été démarrée par l’Inspection territoriale du travail, a fait savoir la ministre du Travail Violeta Alexandru. Pour sa part, le ministre de la Santé, Nelu Tătaru, a déclaré que la Roumanie était en voie de stabiliser l’évolution de l’épidémie de Covid-19, mais que les règles doivent être respectées pour arriver sur une pente descendante. Si le nombre des cas rapportés d’un jour à l’autre est à la baisse pendant deux semaines, alors les restaurants pourront à nouveau accueillir des clients à l’intérieur, a encore ajouté le ministre.

    Coronavirus dans le monde – L’épidémie de coronavirus semble revenir dans un nombre croissant de pays, certains rapportant des bilans quotidiens plus grands qu’au cours de la vague du printemps. Un quart du total de cas confirmés au niveau mondial est à retrouver aux Etats-Unis. Le Brésil occupe la 2e place du classement des contaminations. En Asie, c’est toujours l’Inde qui le pays le plus touché, alors que sur le continent africain, l’Afrique du Sud a franchi le seuil des 600.000 cas. En Europe aussi, les craintes d’une 2e vague de la pandémie sont à la hausse, dans le contexte où l’Espagne, l’Allemagne, la France, la Grande Bretagne, l’Italie ou encore la République tchèque ont rapporté des plus en plus de cas d’infection ces derniers jours. Pour sa part, la Croatie réintroduira à compter du 24 août plusieurs restrictions afin de limiter la propagation du virus.

    Commerce – Au cours des 5 premiers mois de cette année, les exportations de fruits comestibles de Roumanie se sont chiffrées à 19,6 millions d’euros, soit 43% de plus par rapport à la même période de l’année dernière, constate l’Institut national de la statistique. Elles ont visé surtout les Etats-membres de l’UE, à hauteur de 17,2 millions d’euros, notamment la France, l’Italie et la Bulgarie. Les importations de fruits ont atteint les 330,4 millions d’euros, soit une hausse de 13,4% par rapport à la période janvier-mai 2019. La plupart provenaient de l’UE (chiffrés à près de 261 millions d’euros), principalement d’Allemagne, de Grèce et des Pays-Bas.

    Logement – Le programme gouvernemental « Un nouveau logement » entre en vigueur la semaine prochaine en Roumanie. Les Roumains qui souhaitent en bénéficier pour se procurer un logement d’au maximum 70.000 euros devront présenter une avance de 5% du prix, alors que l’Etat couvrira la moitié des garanties demandées par les banques. Il sera désormais possible de se procurer une habitation plus chère par ce programme, en contractant des crédits allant jusqu’à 140.000 euros. Dans ce cas, l’Etat couvrira 60% des garanties, alors que l’acheteur devra présenter une avance de 15%. Ce programme est destiné aux personnes qui n’ont jamais possédé de logement d’une superficie supérieure à 50 m².

    Tennis – Le double roumano-néerlandais Horia Tecau/Jean-Julien Rojer s’est qualifié dans les 8e de finale de l’épreuve de double du tournoi ATP Masters 1000 de Cincinnati, accueilli cette année par les arènes de Flushing Meadows, à New York, aux Etats Unis. Ils ont vaincu, dans le premier round, les Français Jérémy Chardy/ Fabrice Martin. Leurs prochains adversaires seront Raven Klaasen (Afrique du Sud) et Oliver Marach (Autriche), tête de série n° 7. Rappelons aussi que le double roumano-néerlandais a déjà joué une finale à Cincinnati, en 2016, contre le couple croato-brésilien Ivan Dodig/Marcelo Melo, qui a fini par gagner. De même, le Roumain Horia Tecău a obtenu un titre à Cincinnati, en 2012, aux côtés du Suédois Robert Lindstedt.

    Météo Après un dimanche caniculaire, l’instabilité
    atmosphérique accentuée s’installe sur les montagnes, l’ouest, le nord et le
    centre du territoire de la Roumanie. On attend des pluies à verse avec des
    précipitations qui pourraient dépasser par endroits les 40-50 litres/m² ainsi
    que des orages et de la grêle. Les températures maximales resteront élevées et iront
    de 26 à 35 degrés.

  • Bucarest au début de la réforme de l’habitat

    Bucarest au début de la réforme de l’habitat

    Bourg marchand, développé de manière chaotique sur les rives de la Dâmbovița autour de la zone des auberges, des tavernes et des boutiques, connue de nos jours comme le centre historique de la ville, Bucarest a commencé à se moderniser et à se mettre au diapason de l’Occident à peine durant la seconde moitié du 19e siècle. Pourtant, au début du 20e, les banlieues étaient encore insuffisamment urbanisées, les habitations y étaient insalubres et la tuberculeuse faisait des ravages parmi les habitants de la périphérie.

    C’est pourquoi, en 1910, la municipalité, par le maire Vintilă Brătianu, crée une « Société communale pour les habitations à prix modique », à l’époque la seule de ce genre en Roumanie. La Société a fonctionné entre janvier 1911 et le 11 juin 1948, date de la nationalisation opérée par les communistes. Son but était de construire et de vendre aux couches sociales moins nanties des habitations modernes, salubres, à des prix relativement accessibles. La Société achetait des terrains détenus par l’Etat, qui les avait achetés, à son tour, aux boyards propriétaires de domaines autour de la capitale. Ensuite, elle y faisait construire des habitations et les vendait à terme au menu peuple – du moins théoriquement, car en réalité il n’en fut pas tout à fait ainsi : ce n’est pas la catégorie des ouvriers qui bénéficia avant tout de ces habitations, mais la classe moyenne, constituée de fonctionnaires, de professeurs, d’ingénieurs et de ceux qui pratiquaient des professions libérales. Certes, la ville en a bénéficié aussi, car elle s’est agrandie et s’est modernisée.

    L’historien Andrei Răzvan Voinea a étudié l’activité de la Société pour les habitations à prix modique et il nous en parle : « Le prix maximum de ces maisons était fixé par la loi à 8.000 lei. On ne pouvait pas vendre une telle maison à plus de 8.000. Durant l’entre-deux-guerres, un ouvrier gagnait 100 lei par mois tout au plus. Dans ces conditions, 8.000 lei était un prix plutôt décourageant. Le grand avantage de l’existence de cette Société était le fait qu’au moment où elle entrait en possession d’un terrain, elle le divisait en parcelles égales et elle y faisait tous les travaux d’aménagement : assainissement, eau courante, électricité, éclairage et pavage des rues, service de propreté urbaine, pratiquement tout ce qui concernait la modernisation de la ville. Quand le bénéficiaire, après avoir acheté la maison, y entrait, tout était prêt, depuis les poêles à la toiture en tuiles, la rue était goudronnée et la clôture déjà installée. C’est pourquoi les ventes ont explosé les premières années, tout le monde s’empressant d’acheter. Pourtant, malheureusement, peu après le début des constructions, la loi a changé et le prix d’une maison a été porté à 15.000 lei. Par conséquent, ces habitations sont devenues inaccessibles aux ouvriers – déjà déçus par le prix antérieur de 8.000 lei, qu’ils ne pouvaient pas se permettre. Aussi, ces maisons allaient-elles devenir la propriété d’autres catégories professionnelles. »

    Entre 1911 et 1948, la Société a fait 25 lotissements et construit des habitations – selon le même modèle – pour environ 4.000 familles. Le premier réalisé à l’époque fut appelé Clucerului, dans le nord de la ville, à l’extrémité de la très connue Avenue Victoria. Le quartier érigé en 1918 est encore debout.

    Andrei Răzvan Voinea précise : « Les habitations y ont toutes été élevées en 1918. Les travaux ont démarré au printemps, et ont été achevés avant la fin de l’année. La Société disposait de quatre types d’habitations : A, B, C, D. Sur les terrains issus du parcellement Clucerului on construisit pourtant un seul type de maisons, le type C, qui comportaient un seul étage. Les habitations du type C étaient doubles, bi-familiales. Elles étaient constituées de deux parties identiques, une famille occupant la partie gauche de la maison, l’autre la partie droite. Toutes les maisons étaient entourées d’arbres ou d’un jardin de fleurs ou bien d’un potager. L’intention des architectes était de faire de Bucarest une ville-jardin. »

    L’architecte en chef de la Société pour les habitations à prix modique a été Ion Trajanescu. Ancien étudiant du grand architecte Ion Mincu, qui a créé le style architectural néo-roumain, Trajanescu utilisait ce style dans la construction des maisons. A la fin des travaux, l’architecte Trajanescu allait ériger sa propre maison sur une parcelle restée libre dans cette zone de Clucerului.

    Răzvan Andrei Voinea : « C’est un fait particulièrement important, car Trajanescu devient ainsi une sorte de symbole du quartier, mais il est aussi représentatif de ce qu’allait devenir la réforme des habitations sociales à Bucarest. Trajanescu, qui en 1911 avait un peu plus de 30 ans, avait été l’étudiant de Ion Mincu à la Faculté d’architecture. Les éléments du style néo-roumain créé par Mincu et utilisé par Trajanescu indiquent le fait que ces habitations étaient destinées à des couches sociales qui comprenaient quelque chose à l’architecture. En outre, posséder une maison construite par la «Société communale pour les habitations à prix modique» faisait monter quelqu’un sur l’échelle sociale, car, paradoxalement, une telle maison ne pouvait pas être achetée par n’importe qui. Par conséquent, cette Société n’a pas été, en fin de compte, ce qu’elle s’était proposé d’être, au début.»

    Une petite partie des héritiers des premiers propriétaires habitent encore ces maisons construites suite au parcellement Clucerului. Entre temps, la zone est devenue très chère et très recherchée, en raison justement de son charme rétro et du fait qu’elle avoisine un des quartiers les plus chics de Bucarest, qui commence place Victoria, là où, dans les années ’30, a été érigé l’actuel siège du gouvernement. (Trad. : Dominique)

  • 19.09.2019 (mise à jour)

    19.09.2019 (mise à jour)

    Justice – Bucarest a accueilli mercredi la réunion UE- Etats-Unis au niveau des ministres dans le domaine de la Justice et des Affaires Intérieures. Organisé dans le cadre de la présidence roumaine à l’UE, la réunion s’est déroulée en présence de la commissaire à la Justice, Vera Jourova, du commissaire et à la sécurité, Julian King et de celui chargé de la Migration et des Affaires Intérieures, Dimitris Avramopoulos. Les pourparlers ont porté sur des thèmes d’intérêt commun tels le contre- terrorisme, la migration, les frontières, le régime des visas, la sécurité et la coopération judiciaire dans l’espace cybernétique. Avant la réunion, le commissaire européen à l’immigration, aux affaires intérieures et à la citoyenneté, Dimitris Avramopoulos, a affirmé mercredi, à Bucarest, que la Roumanie rejoindra bientôt l’espace Schengen, puisqu’elle a répondu à tous les engagements.


    Vote – Dans une lettre envoyée mercredi au gouvernement, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a présenté des mesures mises au point par le groupe de travail de l’Administration présidentielle afin d’améliorer le processus électoral suite aux européennes du 26 mai. Parmi les propositions, notons: la débureaucratisassions du processus électoral, la majoration du nombre des bureaux de vote à l’étranger, la modification de la loi sur la fermeture des urnes et le vote anticipé à l’étranger, le futur scrutin présidentiel de Roumanie. Selon le chef de l’Etat roumain, ces mesures doivent concerner tous les types de scrutins, y compris les référendums.



    Egyptien – En visite à Bucarest, le président égyptien, Abdel Fattah el-Sisi, a eu mercredi des pourparlers officiels avec son homologue roumain, Klaus Iohannis, lors desquels, on a mis en évidence le volume important des échanges commerciaux bilatéraux. Klaus Iohannis a remis sur le tapis l’idée d’un renforcement de la collaboration entre Bucarest et Le Caire et entre Le Caire et Bruxelles. D’ailleurs, à l’heure où l’on parle, des négociations informelles sont en cours au sujet d’un possible accord économique entre l’UE et l’Egypte, pays qui est arrivé à mettre un terme à l’émigration clandestine à destination d’Europe.

    Parlement européen – Dacian Cioloș, eurodéputé de l’Alliance 2020 entre l’Union sauvez la Roumanie et PLUS, a été élu président du groupe pro-européen « Renew Europe » / « Renouveler l’Europe ». Le nouveau groupe du Parlement européen, troisième groupe de l’Assemblée législative européenne s’est formé autour du parti centriste du président français Emmanuel Macron, après les élections européennes du 26 mai. « La présidence du groupe « Renouveler l’Europe » n’est qu’une étape dans la construction politique que j’ai conçue ces deux dernières années », a déclaré Dacian Cioloș. L’homme politique, ancien premier ministre de la Roumanie et ancien commissaire européen à l’agriculture, est le leader de la formation politique PLUS. Alliance 2020 a obtenu en tout huit sièges de député au Parlement européen et s’est ainsi imposé comme la troisième force politique en Roumanie, après le Parti national libéral et le Parti social-démocrate.

    Chisinau– Bruxelles pourrait reprendre l’assistance financière à l’intention de la République de Moldova à partir de cet automne, a déclaré mercredi le commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, Johannes Hahn, en visite à Chisinau. Lors d’une conférence de presse aux côtés de la première ministre moldave, Maia Sandu, Hahn a déclaré que Bruxelles a présenté depuis 2018 à l’ancien gouvernement de Chisinau les conditions nécessaire à la reprise de l’assistance financière européenne. Le responsable européen a salué le transfert pacifique de pouvoir en République de Moldova. A son tour, Maia Sandu a affirmé que le dialogue politique avec l’UE a été repris mercredi.

    Logement – Presque 97% des Roumains étaient en 2017 propriétaires de leurs logements, le pourcentage le plus significatif de l’UE, selon les données rendues publiques mercredi par Eurostat. A titre de comparaison, seulement 51,4% des Allemands vivaient dans un logement dont ils étaient les propriétaires. Sur l’ensemble des pays avec le plus grand taux de propriétaires en 2017 figurent la Roumanie, la Croatie et la Lituanie. Au pôle opposé se situent l’Allemagne, l’Autriche et le Danemark.

    Météo – Les météorologues roumains ont prolongé jusqu’à jeudi soir le risque d’instabilité sur la plupart du territoire. On s’attend à des pluies torentielles et des phénomènes orageux. Les quantités d’eau pourraient dépasser les 25 litres par mètre carrré et par endroits, même les 35 à 40 litres par mètre carré. Les températures minimales iront de 11 à 24 degrés et celles maximales de 26 à 33.

  • Le taudis et la modernisation de la Roumanie

    Le taudis et la modernisation de la Roumanie

    Les Principautés roumaines ont entamé leur histoire moderne par le plus ample processus de transformation politique, administrative, économique, sociale et culturelle. Selon les sources documentaires relatives à cette époque, la reconstruction était absolument nécessaire. C’étaient les conditions de vie de la paysannerie qui influençaient le plus les penseurs de la société. Depuis les logements et l’hygiène jusqu’à l’aspect des paysans, les réformateurs ont conçu des programmes sociaux censés aboutir à l’émancipation des paysans. Tout héritage des siècles antérieurs a été rejeté et discrédité. L’une des cibles de prédilection des réformateurs sociaux a été le taudis, logement à demi enterré, typique de la campagne roumaine en ces temps-là.



    C’est Dinicu Golescu, boyard éclairé et principal réformateur social de la Valachie des années 1820, qui a écrit le texte le plus influent sur la vie miséreuse des paysans roumains. Voici ce qu’il en affirmait dans un article paru en 1826: «le paysan roumain n’a ni église, ni maison, ni grange, ni char, ni bœufs, ni vache, mouton ou volailles, ni même un lot de terre cultivée, il n’a donc rien du tout. Tout ce qu’il possède c’est un taudis à demi enterré, un trou où il vit coincé avec sa femme et ses enfants autour de l’âtre. A l’extérieur, il y a une cheminée en paille tressée recouverte de bouse séchée». Le taudis devient ainsi un véritable symbole de la société roumaine en retard sur son époque.



    L’historien Constantin Barbulescu de l’Université Babes-Bolyai de Cluj explique comment les médecins de l’époque s’étaient inspirés des descriptions faites par les premiers réformateurs sociaux : « Sur l’ensemble des habitations rurales, le taudis a été le plus incriminé du point de vue de l’hygiène. Considéré comme totalement insalubre, ce type de demeure paysanne a alimenté le discours médical. Un discours négatif plein de mots accusateurs à l’adresse de la vie des villageois en ces temps – là. En 1830, le docteur Constantin Caracas passe en revue tous les clichés du discours médical, à savoir les dimensions modestes, les matériaux de construction insalubres, les permanents amas d’excréments d’animaux, la boue des cours défoncées, l’absence d’annexes pour les animaux. Les médecins de la deuxième moitié du 19e siècle s’emploient à construire autour de ces images -symboles. Ils poursuivent la tradition de l’image négative de l’habitation paysanne et colportent des représentations préexistantes avec toutefois pour ambition de fournir un support scientifique. A la fin de la 8e décennie du 19e siècle, le docteur Istrati étudie d’un point de vue scientifique les conditions de vie insalubres dans lesquelles vivaient les ruraux. Bien qu’il ait la prétention d’y faire de la science, le docteur Istrati ne fait que décrire les habitations paysannes dans un langage scientifique mais d’une manière pas trop différente de celle de ses prédécesseurs. Toute cette terminologie a le rôle de donner des apparences scientifiques au texte profane et à la démarche descriptive des médecins. »



    Pour sa part, le docteur Constantin Istrati notait que les conditions de vie des paysans étaient pires que celles des Zoulous et faisait référence à une population africaine pour mieux rendre la dimension du désastre. L’image des paysans et des habitants des taudis allait elle aussi se transformer en passant de la compassion au complexe de supériorité. Constantin Barbulescu: « Si l’on met en miroir les descriptions de l’habitat rural de la fin du 18 e siècle ou encore du début du 19e siècle et les textes médicaux de la deuxième moitié du siècle, la différence n’est pas significative: mêmes taudis misérables, même pauvreté extrême. N’empêche, l’interprétation qu’on donne à ces deux types de textes si ressemblants, est hautement différente. Golescu et la plupart des voyageurs étrangers placent ce type d’habitation dans le contexte plus large d’une terrible exploitation à laquelle le paysan de l’époque était soumis par les autorités fiscales. Le texte de Golescu émane de la douleur et de la compassion « illuminée et chrétienne envers ces êtres divins », envers les paysans. Vers la deuxième moitié du siècle, les médecins, plus imprégnés de christianisme et ayant déjà fait leurs études en Occident au nom de la science et du progrès, transforment «ces créatures divines» en simples barbares sur lesquels ils se contentent de poser un regard ironique et méprisant. Les paysans du docteur Istrati vivent pour la plupart dans des taudis insalubres, primitifs et dans des conditions ‘qui nous poussent à nous demander si dans leur cas, on pourrait vraiment parler d’un progrès quelconque depuis la préhistoire.»



    C’était là, si vous voulez, une façon élégante d’affirmer que «les paysans et leurs taudis appartiennent à la nuit des temps». Pour les réformateurs sociaux et les médecins, la persistance de ce type d’habitat considéré comme immonde ternissait l’image d’une Roumanie aux prétentions européennes au début du XXe siècle. Du coup, la réforme de l’urbanisme s’était donné pour objectif de faire disparaître les taudis. Il faut dire pourtant que ce ne fut pas le durcissement de la loi, mais la mode qui a poussé les paysans roumains à renoncer à vivre dans des taudis. A la veille de la Grande Guerre, le nombre de taudis représentait à peine 10% du total des maisons paysannes de Roumanie.

  • Crédits et économie durable

    Crédits et économie durable

    Le prix du logement a atteint aux Etats-Unis son plus haut niveau depuis 7 ans, ce qui confirme que les Américains refont confiance à leur économie et aux banques. Les analystes estiment une hausse des prix à l’avenir aussi, selon la correspondante de Radio Roumanie à Washington, Ani Sandu : « Le prix des logements a augmenté de dix pour cent, estime un rapport de l’agence de notation Standard and Poor’s. De telles majorations sont à signaler dans toutes les vingt localités américaines prises en compte par le document, notamment à Los Angeles, Seattle, Charlotte en Caroline du Nord et Tampa en Floride. Parallèlement, l’on constate que le taux de confiance des consommateurs se trouve à son plus haut niveau des 5 dernières années et que les mesures d’austérité adoptées depuis le début de l’année n’ont pas freiné les dépenses et la consommation. Autant d’indices, selon les analystes, que l’économie pourrait s’inscrire finalement sur une voie ascendante. Sur l’ensemble des facteurs de la croissance économique, notons la relance du marché de l’emploi, la diminution des taux d’intérêt et un nombre limité de logements neufs sur le marché ».



    Aux États-Unis, lactivité devrait progresser de 1,9% cette année et de 2,8% en 2014, selon un rapport de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique, organisme qui joue un rôle d’assemblée consultative auprès des gouvernements des grandes puissances économiques. Par ailleurs, lagence de notation financière Moodys a relevé la note du système bancaire américain, quelle juge désormais « stable » et non plus « négative », citant une amélioration de léconomie aux Etats-Unis depuis la crise. Lagence de notation financière sattend en effet à ce que la croissance américaine se situe entre 1,5% et 2,5% en 2013 et 2014, accompagnée dun recul du chômage autour de 7%.



    Les taux d’intérêt réduits amélioreront les performances du système bancaire américain les 12 à 18 prochains mois, affirment les spécialistes de l’agence d’évaluation financière. Ces taux d’intérêt sont censés stimuler la diminution du taux de chômage et amélioreront le niveau du capital des banques. Les 18 grandes banques américaines sont beaucoup mieux préparées à résister face à une récession sévère aux Etats-Unis et à une baisse de l’activité économique mondiale, qu’au début de la crise en 2008, fait savoir aussi la Réserve Fédérale américaine, la FED. Et pourtant, les nouvelles ne semblent pas aussi bonnes dans le cas de l’Europe. Le rapport de l’Organisation pour la coopération et le développement économique prévoit une contraction de 0,6% des économies de la zone euro. La relance n’est prévue que pour 2014, lorsque la zone euro devrait progresser de 1,1%. Les risques concernant les perspectives de l’économie ont finalement commencé à baisser, mais un ralentissement du rythme de l’adoption des réformes pourrait aggraver la crise des dettes dans la zone euro, font savoir les auteurs du rapport.



    La relance demeure confuse et inégale parmi les différents pays et régions. De l’avis de l’Organisation pour la coopération et le développement économique, les banques centrales devraient redoubler d’efforts afin de stimuler les banques à accorder des crédits. Cette activité est actuellement bloquée en raison du surendettement de la population et des effets de la crise sur les revenus et le comportement financier des entreprises et des citoyens. C’est pourquoi l’octroi de crédits demeure bloqué en l’absence d’une croissance économique soutenable, affirment les banquiers roumains. Par contre, les analystes économiques et le public affirment que sans crédits, il est impossible d’obtenir une croissance solide. Les prévisions les plus récentes concernant la croissance économique de la Roumanie tournent autour de 2%.



    Le vice-président de l’Association roumaine des banques, Petre Bunescu, observe une augmentation des dépôts bancaires. Ecoutons-le : « La tendance d’économiser l’argent est de plus en plus visible depuis deux ans. Sans aucun doute, face à la crise, les citoyens ne sont plus aussi prêts à dépenser qu’auparavant. C’est ainsi que s’explique cette tendance, qui est positive et très visible. Malheureusement, le montant de l’épargne de la population et des sociétés demeure très bas. A mon avis, la Roumanie, dont l’économie connaîtra sans aucun doute la relance, ne pourra pas s’appuyer uniquement sur des ressources internes. »



    Par ailleurs, un des plus importants projets de l’Association roumaine des banques est celui de trouver des moyens d’impliquer les banques commerciales dans l’accès aux fonds européens, a déclaré le président de l’association Radu Gratian Ghetea : « Entre le désir et la mise en pratique, la voie n’est pas du tout simple. Nous, la communauté bancaire, nous ne voulons pas imposer à toutes les banques le même système, mais créer un cadre auquel les banques puissent adhérer afin de s’impliquer dans les étapes qui précédent le financement des projets déroulés avec des fonds européens. »



    Une commission d’experts de l’Association roumaine des banques travaille sur ce sujet avec des experts de la Banque centrale et du ministère des Finances. (trad. : Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)