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  • La Roumanie et la décolonisation en Afrique

    La Roumanie et la décolonisation en Afrique

    Après la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945, le mouvement de décolonisation s’est emparé des relations internationales, la domination des empires coloniaux faisant l’objet de nombreuses contestations. Mais la décolonisation a également marqué le début de violences et de guerres civiles entre factions politiques qui proposaient différents modèles de développement des jeunes Etats. Dans très peu de cas, les situations conflictuelles ont été résolues par le dialogue.



    La décolonisation de l’Afrique a été fermement soutenue par l’Union Soviétique et par la Chine, deux pays communistes en quête de sphères d’influence dans leur lutte contre l’Occident capitaliste. Dans la majorité des colonies africaines, les disputes se sont transformées en guerres parce que les guérillas de gauche, subventionnées et armées par le bloc communiste, ont refusé de négocier avec d’autres groupes politiques. A l’instar des autres pays de ce bloc, la Roumanie s’est elle aussi impliquée dans la décolonisation de l’Afrique. Choisissant de mener sa propre politique, Bucarest a essayé de suivre la voie des pays non-alignés, un mouvement auquel la Roumanie n’a pourtant pas adhéré. Mircea Nicolaescu a été ambassadeur de Roumanie dans plusieurs pays africains et latino-américains, ainsi que membre de la délégation roumaine au Comité de décolonisation de l’ONU. Dans une interview accordée en 1996 au Centre d’histoire orale de la radiodiffusion roumaine, l’ancien diplomate a évoqué les principes promus par la Roumanie dans le processus de décolonisation : « La Roumanie avait des relations avec les espaces ex-coloniaux même avant la Seconde guerre mondiale, des relations très intenses, d’ailleurs. Elles s’étaient intensifiées davantage après la deuxième conflagration mondiale notamment sur la toile de fond des efforts de la Roumanie de s’afficher sur la scène politique internationale en tant que pays indépendant, qui mène sa propre politique étrangère, qui cherche à faire des alliances avec des pays partageant les mêmes intérêts. Les accords scellés avec ces colonies et ensuite Etats africains prévoyaient le maintien de la liberté individuelle, le droit de chaque pays de choisir son propre chemin de développement. Le problème du système d’administration des nouveaux pays et du respect de celui-ci par les autres a toujours figuré dans les documents de la diplomatie roumaine. »



    Pour ce qui est des guerres civiles, la diplomatie roumaine a choisi de promouvoir une politique équidistante et ne s’est pas impliquée ouvertement au côté d’un quelconque mouvement politique africain, affirme Mircea Nicolaescu. « Au Caire, les ambassades visitées par tous les mouvements de libération d’Afrique étaient peu nombreuses. En 1961 — 1964, tous ces mouvements qui suivaient différentes orientations politiques siégeaient au Caire. Mais les ambassades de Roumanie et de deux ou trois autres pays étaient les seules à recevoir des mouvements de libération tant de droite que de gauche. Les Soviétiques avaient leur propre groupe de clients qui soutenaient le modèle soviétique (de régime socialiste). Les Chinois avaient eux aussi leurs clients, pour ne pas mentionner aussi les Américains. Les Français et les Anglais étaient compromis. Dans les pays où les affrontements idéologiques ont divisé le mouvement de libération nationale — Congo, Angola, Mozambique, Kenya, Zimbabwe et ainsi de suite — la Roumanie a été le seul pays à maintenir des contacts avec toutes les parties. Notre canal de dialogue est toujours resté ouvert, mais nous avons constamment souligné que l’accord entre les différentes factions était leur problème à eux. »



    Les Soviétiques n’aimaient pas trop la voie d’une politique africaine indépendante qu’avait choisie la Roumanie. Mais l’équidistance affichée par la Roumanie n’avait pas de substance et elle n’a pas eu d’écho, comme nous l’explique Mircea Nicolaescu « A l’occasion de la proclamation de l’indépendance de l’Angola, les Soviétiques avaient organisé une réunion des ambassadeurs de tous les pays socialistes qui devraient présenter ensemble leurs hommages au nouveau président élu. Et pourtant, le représentant de la Roumanie, l’ambassadeur Gheorghe Stoian n’a pas accepté de s’y rendre en compagnie des autres et a choisi de saluer seul l’indépendance de l’Angola et présenter l’appui de la Roumanie. Le long des troubles en Angola, la Roumanie a entretenu des liens avec tous les mouvements qui ont choisi de la contacter. La Roumanie les a constamment conseillé à se réconcilier. Les Soviétiques ont misé sur un mouvement, les Américains sur un autre, les Chinois se sont rangés du côté des Américains et ça a fini par déclencher une guerre. Ce qui n’a pas été le cas en Tanzanie, où la maturité politique des forces intérieures les a poussées à prendre leur distance des uns comme des autres. »



    Mircea Nicolaescu a également parlé des particularités du continent africain, qui, si elles sont ignorées, ont mené à des échecs tels l’Algérie. « Pour ce qui est de la vision du processus de décolonisation, l’évolution de l’Afrique dite arabe est parfois artificiellement séparée de celle de l’Afrique dite noire. Le continent africain n’est ni complètement arabe ni complètement noir dans aucune de ses régions. Au Sahel, les influences sont réciproques. Historiquement, c’est aussi difficile à les séparer. Un des derniers Etats africains à avoir proclamé son indépendance a été l’Algérie. Dans le monde, peu de zones coloniales avaient été incluses dans le territoire national de la métropole, comme ce fut le cas avec l’Algérie, divisée en trois départements de la France. Pour le mouvement communiste, l’Algérie a été un échec à cause de l’incapacité de comprendre qu’il s’agissait de l’indépendance nationale d’un peuple, non pas de l’indépendance de trois départements français. »



    L’implication de la Roumanie dans la décolonisation de l’Afrique a également signifié le choix d’une direction d’action diplomatique sans perspectives. Dans les années 1980, isolée du monde occidental et maintenue à l’écart par les pays communistes, la diplomatie du régime a trop misé sur la carte africaine…(trad. : Alex Diaconescu, ileana Taroi)

  • 23.09.2013

    23.09.2013

    Hommage – Des cérémonies ont eu lieu ce lundi dans toutes les unités militaires de Roumanie, en hommage aux deux officiers tués en Afghanistan dans l’explosion d’un engin improvisé. Le ministre roumain de la défense, Mircea Dusa, a soumis au chef de l’Etat, Traian Basescu, la proposition de nommer à titre posthume les deux héros au grade de chevalier de l’Ordre National “L’Etoile de la Roumanie”.



    Santé –Les protestations de rue des employés du système de santé de Roumanie se sont poursuivies ce lundi, après l’échec des négociations avec le ministre du domaine, Eugen Nicolaescu. Les discussions ont visé toute une série de revendications, dont la plus importante est l’octroi de 6% du PIB, destinés à couvrir les majorations salariales souhaitées par les employés du secteur. Les salariés ont fait savoir que si leurs revendications n’étaient pas satisfaites ils ne renonceraient pas aux protestations, lesquelles pourraient même culminer avec une grève générale au mois de novembre.



    Protestations – Les sénateurs et députés membres de la commission spéciale chargée du dossier Rosia Montana se rendent cette semaine dans la région afin de prendre une décision sur le projet de loi en faveur du projet minier. Les élus nationaux rencontreront les habitants de la région, ainsi que les représentants de la compagnie canadienne qui souhaite extraire de l’or à base de cyanures. Des dizaines de milliers de personnes ont protesté ces trois dernières semaines à Bucarest et dans d’autres villes du pays contre l’exploitation aurifère de Rosia Montana, qui aura, selon eux, des conséquences négatives sur l’environnement. Pour les partisans du projet, l’ouverture de la mine créera des emplois dans une région confrontée à de graves problèmes économiques et sociaux.



    Visite – Bucarest respecte les critères techniques requis pour l’adhésion à l’espace Schengen, a déclaré ce lundi à Helsinki, le premier ministre finlandais, Jyrki Katainen. Il sexprimait à l’issue de l’entretien avec son homologue roumain Victor Ponta, qui effectue une visite en Finlande. Jyrki Katainen a pourtant précisé que son pays allait prendre une décision à ce sujet après la présentation par la Commission européenne du rapport sur l’évolution de la justice en Roumanie, dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification. A son tour, le chef du cabinet de Bucarest a affirmé que d’ici la fin de l’année une décision concernant l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen pourrait être prise au niveau de l’UE. Il s’agirait d’un processus en deux étapes, la première étant celle de l’ouverture des frontières aériennes. Rappelons que l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace de libre circulation, prévue initialement au printemps 2011, a été reportée à maintes reprises en raison des réserves exprimées par certains Etats membres de l’Europe communautaire, qui reprochent aux deux pays les faibles progrès enregistrés en matière de réforme de la justice et de lutte contre le crime organisé.



    ONU – Le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean dirige la délégation roumaine qui participe à New York à la 68e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Un sommet sur la gestion et crises et des conflits dans l’espace francophone y est également prévu aujourd’hui. Jusqu’au 27 septembre Titus Corlatean rencontrera plusieurs de ses homologues des pays membres de l’ONU, les représentants des principales organisations juives des Etats unis, ainsi que des membres du Conseil des affaires et de la chambre de commerce roumano-américaines.



  • Réfugié en Roumanie

    Réfugié en Roumanie

    Le niveau du déplacement forcé a atteint fin 2012 un triste record : 45,2 millions de réfugiés, demandeurs d’asile ou déplacés internes ont été recensés dans le monde entier rien que l’année dernière, relève un rapport annuel du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés rendu publique à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés.



    Selon cette source, l’humanité recense actuellement le nombre de réfugiés ou de personnes déracinées le plus élevé jamais enregistré depuis 1994, la crise syrienne y contribuant largement. Avec 1262 réfugiés enregistrés fin 2012, la Roumanie se classe cinquième sur l’ensemble des sept pays de l’Europe centrale qui constituent la Représentation régionale siégeant à Budapest. La Pologne se trouve en tête de liste, tandis que la Slovénie est en queue du peloton.



    Selon le rapport de l’ONU, environ 55% des réfugiés recensés dans le rapport du Haut-Commissariat de lONU pour les réfugiés (HCR) étaient originaires de pays touchés par un conflit: Afghanistan, Somalie, Irak, Syrie et Soudan. Suite à l’escalade des violences en Syrie et à l’exode massif de la population, la Roumanie s’est vu obliger à recevoir un nombre significatif de personnes déplacées. Sur leur ensemble, c’est le cas des 150 enfants syriens qui a choqué le plus. Ces petits provenaient des villes de Hama, Homs et Alep et ils ont échappé aux attaques aériennes, aux balles et aux bombes à fragmentation avant d’arriver en Roumanie où ils se sont vu offrir le droit d’asile et la possibilité d’intégrer gratuitement une école arabe de Bucarest.



    Pour répondre aux appels désespérés des personnes forcées à quitter leurs foyers, les autorités roumaines ont créé en 2008, à Timisoara, le premier Centre européen de transit en régime d’urgence. Créé conformément à un accord tripartite entre le gouvernement roumain, l’ONU et l’Organisation Internationale pour la Migration, le centre peut accueillir jusqu’à 200 personnes dont la vie est en danger.



    On ne saurait ignorer le fait que tandis que de nombreux Roumains quittent leur pays à destination d’Europe occidentale en quête d’une vie meilleure, pas mal de réfugiés du tiers monde espèrent obtenir le droit d’asile en Roumanie. Et on pense notamment aux réfugiés provenant des pays tels l’Irak, le Népal, le Cameroun ou encore l’Afghanistan qui souhaiteraient repartir à zéro dans un pays comme le nôtre. (trad. : Ioana Stancescu)