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  • Le président retire les décorations des auteurs d’infractions pénales

    Le président retire les décorations des auteurs d’infractions pénales

    L’administration présidentielle de Bucarest a rendu
    publique la liste de personnes qui ont vu leurs décorations retirées pour avoir
    fait l’objet de sanctions pénales. Il s’agit du retrait des distinctions
    l’Ordre de l’Etoile de Roumanie aux grades chevalier et respectivement grand-croix
    et de l’Ordre du Service loyal au grade chevalier. Le président Klaus Iohannis
    avait déjà annoncé qu’il allait prendre cette mesure, considérée comme allant
    dans le sens d’un assainissement de la vie publique en Roumanie. Mais les fervents
    opposants du chef de l’Etat, des personnalités de gauche pour la plupart, n’ont
    pas manqué de le critiquer pour ce geste.




    La liste comprend des noms sonores de la vie
    politique roumaine, dont les anciens ministres Miron Mitrea et Adrian Severin, ce
    dernier également ex-député européen, ou encore Dan Voiculescu, ancien
    parlementaire et magnat des médias en Roumanie. Un réputé chercheur est aussi
    répertorié, Gheorghe Mencinicopschi, condamné à une lourde peine de prison pour
    abus de fonction contre les intérêts publics et faux dans un écrit sous seing privé.
    A préciser que toutes les personnes listées ont écopé des peines de prison pour
    des faits de corruption. Même si, à présent, ils se sentent lésés par le
    retrait de ces distinctions, de l’avis de certains commentateurs, ils
    pourraient pour le moins essayer d’admettre que le prestige et l’honneur
    offerts par une décoration sont incompatibles avec le statut de condamné pénal.




    Néanmoins, la réaction du plus célèbre
    personnage visé par cette mesure, l’ancien premier ministre social-démocrate
    Adrian Năstase, a été des plus véhémentes. En 2012 et 2014, il avait été condamné
    à deux, respectivement quatre ans de prison ferme pour chantage et acceptation
    de pots-de-vin dans deux dossiers distincts. Une dizaine d’années auparavant, en
    2002, il avait reçu l’Ordre de l’Etoile de Roumanie au grade grand-croix.
    Năstase affirme que le président souhaite réécrire l’histoire sous le conseil
    « d’oiseaux migrateurs et de talibans idéologiques ». L’élimination des
    visas pour les Roumains, les efforts d’adhésion à l’OTAN et à l’UE, la
    modernisation et la croissance économique, ce sont toutes des réussites qu’il
    juge être celles de son gouvernement entre 2001 et 2004. L’ancien premier
    ministre est alors persuadé que tout cela ne pourra pas être effacé des livres
    d’histoire. Plus encore, ces réalisations pourront être comparées avec ce qu’il
    décrit comme « l’activité insignifiante de Iohannis durant son mandat de
    président ». Pour finir, l’ex-leader du Parti social-démocrate reprend le
    vieux refrain selon lequel ses condamnations ont été strictement de nature
    politique, sans pour autant apporter de preuves pour justifier ses
    déclarations.




    Par ailleurs, ce n’est pas pour la première
    fois que le président Iohannis retire une décoration. En 2016, il avait retiré
    l’Ordre de l’Etoile de Roumanie à Laszlo Tökes, l’ancien pasteur réformé qui
    avait joué un rôle important dans le déclenchement de la Révolution
    anticommuniste de décembre 1989. Mais par la suite, il avait lancé des
    accusations contre l’Etat roumain. Dans un de ses nombreux dérapages chauvins,
    Laszlo Tökes avait suggéré que la Hongrie aurait dû endosser le rôle de
    protectrice de la minorité hongroise de Transylvanie. La Haute Cour de
    Cassation et de Justice avait statué en faveur du président roumain dans ce
    cas, rejetant la contestation de Tökes quant au retrait de sa décoration.
    (Trad. Elena Diaconu)