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  • La visite du premier ministre roumain aux Etats-Unis

    Il y a une décennie, lorsqu’il était le leader de la jeunesse social-démocrate roumaine, Victor Ponta ne se refusait pas le plaisir des gestes terribilistes. Il s’affichait en tee shirts imprimés du visage de Che Guevarra, symbole de la gauche mondiale anti-américaine et déclarait qu’il s’enchaînerait aux portes de la première base militaire des Etats Unis ouverte en Roumanie.



    L’année dernière après la suspension du président Traian Bàsescu par la majorité de l’Union Social Libérale qui espérait le voir démis par référendum, le nouveau, alors, premier ministre Ponta polémisait à plusieurs reprises avec les émissaires de Washington qui ne cachaient leur appui vis-à-vis du chef de l’Etat.



    Ces épisodes sont dépassés depuis longtemps. Rodé au pouvoir, le premier ministre fait la preuve du fait que, quelle que soit la couleur du pouvoir politique de Bucarest, les Etats Unis demeurent le partenaire politique et militaire le plus important de la Roumanie. Le vice-président Joe Biden a remercié, d’ailleurs, le premier ministre pour l’appui constant de la Roumanie dans des problèmes tels l’Afghanistan ou l’accueil du bouclier anti-missile. Leurs discussions se sont concentrées spécialement sur la collaboration économique et les deux leaders sont tombés d’accord sur le fait qu’il est important que le volume des investissements et du commerce bilatéral se développe.



    Dans une interview accordée au correspondent de Radio Roumanie Victor Ponta expliquait : « La réponse de la partie américaine a été « Soyez forts économiquement, indépendants énergétiquement car, alors, certainement, militairement et politiquement et économiquement , vous êtes pour nous un partenaire important. »



    Sur la toile de fond des préoccupations exprimées , également, par les compagnies américaines, le chef de l’exécutif de Bucarest a garanti que la justice roumaine ne sera plus impliquée dans des combats politiques et que leurs investissements sont en sécurité : « Ils disent : Nous venons investir mais le gouvernement du pays dans lequel nous investissons, la justice du pays respectif, peuvent-ils garantir la protection de notre investissement ? Or, en ce sens, je n’ai eu aucune entrave pour assurer du fait que nous sommes un système déjà suffisamment fort, côté gouvernemental et côté justice, de sorte que tout investisseurs qui observe les lois roumaines et les normes européennes a la certitude , tant du gouvernement que de la justice , pour la sécurité des investissements réalisés. »



    Le dossier des visas dont les citoyens roumains ont encore besoin pour entrer aux Etats Unis demeure sans solution car il ne dépend pas de l’administration démocrate mais du Législatif, dominé par les républicains, raison pour laquelle on a, également, inclus à l’agenda de la visite du premier ministre des rencontres avec des membres du Congrès américain…(trad . : Costin Grigore)



  • La semaine du 07 au 12 octobre 2013

    La semaine du 07 au 12 octobre 2013

    Nouvelles tensions entre le chef de l’Etat et son premier ministre



    L’accord de collaboration institutionnelle entre la présidence et le gouvernement de Bucarest a été débattu la semaine dernière par les ministres des Affaires étrangères, Titus Corlatean, et de la Justice, Robert Cazanciuc, ainsi que par deux conseillers présidentiels. Le chef de l’Etat, Traian Basescu, a expliqué qu’il avait déclenché ce mécanisme visant à régler les disputes, après avoir constaté des violations de l’accord par le premier ministre Victor Ponta dans des domaines tels la politique étrangère, l’indépendance de la justice et l’Etat de droit. Le ministre de la Justice, Robert Cazaciuc fait le point sur la série de pourparlers : « Personnellement, je considère qu’on a assisté à un modèle de dialogue entre les représentants de plusieurs institutions, qui a permis aux participants de faire part de leur point de vue sur la façon dont ledit accord a fonctionné jusqu’à présent. Pour conclure, nous avons décidé que cet accord devrait rester en place et qu’on devrait chercher des solutions en ce sens ».


    Après les élections de décembre dernier, remportées par l’Union Sociale Libérale, à présent au pouvoir, un pacte de cohabitation a été conclu entre Traian Basescu et Victor Ponta. Toutefois, le conflit larvé entre les deux est sur le point de se rallumer, le président mettant en garde contre une possible rupture de l’entente avec le premier ministre. Par contre, le chef de l’Exécutif affirme que l’accord est nécessaire pour éviter au pays une crise politique.



    Report d’un rapport européen



    Bien qu’il ait décidé dans un premier temps de la publication en décembre du rapport sur les progrès réalisés par la Roumanie dans le domaine de la justice au titre du mécanisme de coopération et de vérification, Bruxelles a finalement reporté à janvier sa publication. Le porte parole de la Commission Européenne, Mark Gray, a précisé en début de semaine avoir reçu de nombreux documents de la part des ONGs portant sur la situation au sein du Parquet national anti-corruption suite aux récentes disputes autour de la nomination de plusieurs procureurs en Roumanie. Pourtant, aux dires de M. Gray, Bruxelles ne se laisse pas influencer par des cas particuliers. «Le Parquet National Anti-corruption se retrouve dans tous les rapports élaborés jusqu’à présent par la Commission Européenne au sein du MCV comme l’une des institutions publiques les plus efficaces, les plus indépendantes et les plus objectives. Pour ce qui est des récentes discussions menées en Roumanie au sujet des différentes nominations et désignations, les rapports présentent clairement notre position. La Commission Européenne ne fait pas de commentaires sur les nominations à titre individuel, mais la situation générale du Parquet sera examinée comme d’habitude dans le prochain document élaboré par Bruxelles ».



    Des fonds structurels au développement



    Le premier ministre, Victor Ponta, a présenté à la Chambre des députés l’Accord de partenariat entre la Roumanie et l’UE concernant le mécanisme financier pluriannuel pour les 7 prochaines années. Point de vue fonds européens alloués pour la période 2014 — 2020, la Roumanie a été défavorisée face à d’autres Etats, par rapport au nombre d’habitants — a affirmé Ponta. Et lui d’ajouter que les fonds alloués à la Roumanie seront utilisés principalement pour réduire les décalages graves entre différents comtés et régions du pays. Le chef du gouvernement a rappelé que l’absorption des fonds européens s’était triplée suite au déblocage des programmes opérationnels sectoriels suspendus par Bruxelles en raison de graves problèmes de gestion des fonds. Le jour même où Bucarest assistait à la présentation du Mécanisme financier pluriannuel, Bruxelles annonçait, lui, le déblocage du programme opérationnel sectoriel pour l’augmentation de la compétitivité économique. Celui-ci figure aux côtés de l’Infrastructure, des Ressources, de l’Administration et de la Gouvernance parmi les principales directions à suivre par la Roumanie durant l’exercice budgétaire 2014-2020.



    Le chef de la diplomatie roumaine — en visite à Londres



    Les autorités roumaines et britanniques vont collaborer afin de prévenir les éventuels abus en matières de droit à la libre circulation des travailleurs à l’intérieur de l’espace communautaire. Le sujet a été mis sur le tapis jeudi à Londres lors des entretiens entre le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlatean et son homologue britannique William Hague. Les deux responsables ont reconnu la contribution de la plupart des Roumains du Royaume-Uni au développement de l’économie britannique, dans le contexte où les restrictions pour les ressortissants roumains sur le marché de l’emploi du Royaume–Uni doivent être levées à partir du 1er janvier prochain. Certains quotidiens britanniques ont fait savoir que bon nombre de Roumains envisagent de déménager au Royaume-Uni, histoire d’obtenir des bénéfices. Ce qui plus est, une campagne du ministère britannique de l’Intérieur, encourageait, l’été dernier, les départs volontaires de migrants illégaux . Des affiches placardées sur des camions, illustrées dune image de menottes et indiquant le nombre dimmigrants arrêtés en une semaine faisaient passer le message : « Vous êtes au Royaume-Uni de manière illégale? Rentrez chez vous ou prenez le risque de vous faire arrêter ». Autant d’éléments qui ont amené l’ambassadeur de Roumanie à Londres, Ion Jinga, à écrire dans un article pour huffingtonpost.co.uk, que la vie et la réputation des Roumains qui travaillent au Royaume-Uni pâtissent des statistiques trompeuses et de la rhétorique alarmiste des hommes politiques et des médias.



    Nouveau Code sylvicole



    Approuvé par le gouvernement, un nouveau Code sylvicole devrait être adopté par le Parlement, suite à des débats en régime d’urgence. Le changement du code était impérieusement nécessaire: depuis la révolution anticommuniste de 1989 jusqu’à nos jours, la Roumanie a perdu près de 400 mille hectares de forêt, les dégâts dépassant les 5 milliards d’euros. Et ce en raison d’une gestion inefficace et d’un abattage incontrôlé dans certaines régions. Par conséquent, le nouveau code sylvicole prévoit des sanctions plus dures pour vol et complicité au vol de bois. Par contre, les propriétaires qui ne coupent pas le bois se verront accorder des récompenses financières. La ministre déléguée aux eaux et forêts, Lucia Varga a estimé que Romsilva, la Régie chargée de la gestion des forêts appartenant à l’Etat, et les propriétaires de forêts seront soutenus en vue d’une exploitation plus efficace de la matière ligneuse: « Ils se soucient du fait qu’ils devront supporter du budget des coûts supplémentaires ; mais la vente des certificats va leur rapporter de l’argent. Ils auront les fonds nécessaires pour assurer la garde des forêts et doter les entrepôts. Quant aux propriétaires de forêts, ils seront tout d’abord stimulés à ne pas couper leur bois et ils pourront se voir accorder, compte tenu du certificat, des montants allant jusqu’à 200 dollars par hectare. »


    En ce qui concerne la commercialisation, le bois ne pourra être vendu que depuis des entrepôts après avoir été mesuré et coupé. (trad. : Ioana Stancescu, Alexandra Pop)




  • Partis politiques en quête de chefs

    Partis politiques en quête de chefs


    Les partis de droite ont dominé cette semaine la scène politique roumaine. Le Parti national libéral, un des deux piliers de la majorité social-libérale au pouvoir, a organisé son Congrès en cette fin de semaine. Le résultat de la réunion était prévisible puisque la vaste majorité de ses délégués ont reconduit leur leader Crin Antonescu à la tête du parti.






    Les critiques, très peu nombreux, n’ont pas résisté face à l’enthousiasme de la quasi-totalité de leurs confrères. De l’avis de ceux-ci, Crin Antonescu est carrément l’artisan du succès électoral libéral obtenu en décembre 2012 ce qui constitue un résultat sans précédent après 1989. Le président libéral Crin Antonescu, avait également imaginé une manœuvre très spectaculaire, en cooptant le très apprécié maire de la ville de Sibiu, Klaus Johannis, et en le désignant Premier vice-président, une fonction spécialement créée pour lui. M Johannis est déjà vu comme un successeur de Crin Antonescu, au cas où celui-ci deviendrait président de la République au scrutin de 2014.






    Le Parti national libéral a également souligné son appui au premier-ministre social-démocrate Victor Ponta mais aussi au programme de l’Union sociale-libérale. Et pourtant en 2016, les libéraux espèrent remporter seuls les élections législatives, à la fin du contrat politique signé avec les sociaux-démocrates. Côté projets politiques, le Parti national libéral souhaite soutenir le secteur privé, réformer l’administration et réviser la Constitution.






    Si le Parti national libéral vit son heure de gloire, l’autre parti de la droite, le démocrate-libéral n’est qu’au début du difficile chemin de la reconstruction. Les défaites électorales ont presque étouffé la voix d’un parti qui devrait théoriquement se battre contre le pouvoir. Pour l’instant, il ne s’agit que de luttes intestines visant la direction de ce parti, qui sera élue lors d’une convention nationale le 23 mars. Trois camps se disputent la suprématie. D’abord celui de l’actuel leader Vasile Blaga, représentant de la vieille garde, une figure peu ou même pas du tout charismatique, mais qui compte sur l’appui des filiales locales.






    Le handicap majeur de Vasile Blaga est le fait d’avoir attiré l’antipathie du président de la république Traian Basescu. Celui-ci soutient sa contre-candidate, Elena Udrea, à la fonction de président du parti. Et pour compliquer davantage les choses, l’ancienne ministre de la justice, la députée européenne Monica Macovei, est également en lice pour la même fonction. Elle est à la tête d’un courrant réformateur, qui souhaite rompre définitivement avec les vieilles pratiques partisanes. De l’avis des analystes, le Parti démocrate-libéral n’a qu’une seule option : sortir du modèle de parti dominé par la figure paternaliste du chef de l’Etat, Traian Basescu, pour devenir une institution politique autonome…(trad. : Alex Diaconescu)