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  • Mircea Dumitru, le président de l’Université de Bucarest

    Mircea Dumitru, le président de l’Université de Bucarest

    L’Université de Bucarest a célébré, au mois de juillet, les 150 années depuis sa création par un décret royal signé par Alexandru Ioan Cuza, un décret qui rassemblait dans une seule institution les trois facultés qui existaient déjà : la faculté de droit, celle de lettres et celle de sciences. A cette occasion, l’Aula Magna a hébergé une festivité à laquelle ont été invités non seulement des personnalités importantes sorties de l’Université, mais aussi des membres du corps diplomatique, des politiciens et même Son Altesse Royale, la princesse Margarita de Roumanie.



    Professeur Mircea Dumitru, recteur de l’Université de Bucarest, a fait la présentation de cette prestigieuse institution d’enseignement, qui se situe parmi les 500 premières universités du monde. « Fondée quatre ans après l’Université de Iasi, la première université moderne roumaine, l’Université de Bucarest a été depuis son apparition et elle continue d’être de nos jours une institution au service de la société roumaine, ayant pour vocation principale de former des élites intellectuelles, politiques et administratives et de représenter un véritable creuset du savoir scientifique, de la création culturelle, du débat public et de l’action sociale. L’Université de Bucarest n’est pas seulement l’une des institutions publiques d’enseignement les plus importantes du pays, elle est, en même temps, la réalité de la science et de la culture qui fait que les vies des milliers de professeurs et d’étudiants se croisent en dédiant leur temps à l’étude et à la création. C’est le milieu culturel et scientifique que les professeurs ont servi et où les étudiants se sont épanouis pendant un siècle et demi, jusqu’à l’assumer et l’identifier à l’espace d’un engagement professionnel total».



    Depuis sa création, en 1864, l’Université de Bucarest a fonctionné continuellement, à l’exception des années 1916 – 1918, lorsqu’elle a été fermée à cause de l’occupation étrangère. En 1944, un long processus d’épuration a commencé parmi le personnel universitaire, un processus qui a consisté en abus et représailles de la part des nouvelles autorités situées dans l’orbite du parti communiste.



    Quatre ans plus tard, en 1948, la Loi de la Réforme de l’enseignement est promulguée et on introduit le modèle soviétique d’enseignement supérieur. Par conséquent, l’Université de Bucarest est réorganisée: les Facultés de Théologie, de Médecine et de Médecine vétérinaire se séparent de l’Université. Les instituts universitaires sont supprimés et on fonde les instituts subordonnés à l’Académie de la République Populaire Roumaine.




    En 1989, à cause de la suppression massive de bien des départements et des facultés, l’Université de Bucarest ne disposait plus que de six facultés avec 8000 étudiants. Juste après la chute du communisme, l’on assiste à la renaissance de l’Université de Bucarest : on crée de nouvelles facultés, on réorganise complètement l’enseignement, on fonde de nouveaux départements et des centres de recherche et on augmente considérablement le nombre d’étudiants. Il faut remarquer particulièrement l’augmentation spectaculaire des contacts et des collaborations internationales de l’Université. A présent, elle couvre le domaine des Sciences Humaines et Sociales, celui des Sciences de la vie et Biomédicales et le domaine des Sciences Mathématiques et Naturelles.



    L’Université de Bucarest offre beaucoup de programmes d’étude, pour tous les cycles et toutes les formes de formation, ainsi que beaucoup d’autres programmes d’études supérieures post-universitaires, des programmes de reconversion professionnelle et de perfectionnement. Le président de l’Université de Bucarest, Professeur Mircea Dumitru revient au micro : « Ce qui est le plus essentiel dans ce bilan, c’est la conclusion que le bon fonctionnement de l’institution dépend, au-delà d’un cadre plus ou moins favorable, des gens qui l’animent. Par l’effort commun des membres de sa communauté académique, l’UB a réussi à accomplir sa mission de former des générations successives de jeunes dans l’esprit de la vérité et de la connaissance scientifique, de l’attachement aux valeurs nationales et humaines universelles. »



    A l’occasion de la célébration de 150 années d’existence, l’Université de Bucarest a été décorée par le Président roumain de l’Ordre Mérite pour l’enseignement en grade de Grand Officier. (trad.: Ligia Mihaiescu)


  • Ioana Pârvulescu, lauréate du prix de littérature de l’UE

    Ioana Pârvulescu, lauréate du prix de littérature de l’UE

    Lécrivaine roumaine Ioana Pârvulescu compte parmi les 12 gagnants du Prix de littérature 2013 de lUE, qui récompense les meilleurs auteurs en train de saffirmer en Europe. Leurs noms ont été annoncés en ouverture de la Foire du livre de Göteborg, en Suède, par Androulla Vassiliou, commissaire européenne chargée de léducation, de la culture, du multilinguisme et de la jeunesse.



    Le Prix de littérature de lUE attire lattention sur les nouveaux auteurs très talentueux qui autrement ne pourraient pas bénéficier de la reconnaissance quils méritent au-delà des frontières de leur pays dorigine. Ce Prix est également censé permettre aux lecteurs laccès à la nouvelle littérature européenne de très bonne qualité et leur offrir de nouveaux choix.



    Ioana Pârvulescu est maître de conférences à la faculté de lettres de lUniversité de Bucarest, étant spécialisée dans la littérature roumaine moderne. Elle a été, pendant 18 ans, rédactrice de lune des plus importantes publications littéraires du pays, « România literară » – La Roumanie littéraire.


    Et cest toujours Ioana Pârvulescu qui a lancé et coordonné aux Maisons dédition Humanitas la collection de littérature universelle « Livres pour la table de chevet ».



    Ioana Pârvulescu a écrit plusieurs volumes dessais, réédités à plusieurs reprises, dont : « Retour dans le Bucarest de lentre-deux-guerres » – publié en 2003, « Dans lintimité du 19e siècle » – paru en 2005, et « Le livre des questions », lancé en 2010. Elle a également consacré des essais à notre grand dramaturge I. L. Caragiale.



    Ioana Pârvulescu nous dit quelques mot sur le prix qui vient de lui être décerné et sur la Foire du Livre de Göteborg. « On peut parler de deux heureuses coïncidences : la première, cest que jai écrit mon roman en 2009, année où le prix a été créé. Certes, je nen savais rien, mais puisque je crois à une sorte dharmonie qui régit les événements de nos vies, je pense que le fait davoir écrit le roman lannée même où ce prix était institué y a été pour quelque chose. La seconde coïncidence heureuse a été la présence de la Roumanie à Göteborg en tant quinvité spécial de la foire du livre, ce qui a fait que celle-ci a été focalisée sur la littérature de notre pays. Le stand roumain se trouvait juste à lentrée, un endroit privilégié, qui lui assurait une grande visibilité. Parmi les 12 gagnants de ce prix, ce fut donc moi que lon a invitée pour être présente lorsque lannonce a été faite ; la remise des prix est prévue, elle, le 26 novembre, à Bruxelles. »



    Le prix de littérature de lUE récompensait lécrivaine Ioana Pârvulescu pour son roman « La vie commence vendredi », paru en 2009 aux Editions Humanitas et publié en version suédoise en 2011, aux éditions Bonnierforlagen, avec le concours de lInstitut culturel roumain.



    Par le roman « La vie commence vendredi » lauteure faisait son entrée dans le monde de la prose. Il en dit long sur sa fascination pour la ville de Bucarest, telle quelle se présentait au début du 20e siècle et à laquelle elle avait dailleurs déjà consacré le volume dessais « Dans lintimité du 19e siècle ». En achevant ce livre-document, Ioana Pârvulescu affirmait: Jaurais aimé écrire un roman décrivant un voyage dans le temps dun de nos contemporains du 21e siècle qui glisse jusque dans la seconde moitié du 19e siècle.



    Situé à mi-chemin entre le roman et le document, cet essai effleure ce genre littéraire. Ioana Pârvulescu. « Javais 49 ans quand jai débuté dans le genre du roman. Et je dois dire que, pour cela, il faut avoir du courage. Finalement, je pense que les choses ne dépendent pas tellement de nous, il y a toujours quelque chose au-dessus de nous qui nous pousse dans une direction ou une autre et probablement je naurais pas eu le choix, jaurais de toute façon fini par écrire des romans. Ecrire un roman est une aventure extraordinaire, parce que tout le monde en est témoin. Il nest pas du tout simple de créer un monde, en prenant le risque déchouer. Lidée même décrire demande beaucoup de courage. Dailleurs jai fouillé un peu partout pour trouver des définitions de la créativité et la meilleure que jaie trouvée appartient à Paul Johnson, un essayiste que japprécie beaucoup. Il a dit que la créativité est une question de courage. Et, en effet, les gens qui ne sont pas courageux ne sont pas créatifs, non plus. Les personnes trop prudentes, trop réfléchies ne sont pas créatives. »



    Lécrivaine Ioana Pârvulescu a assumé également un autre risque : celui de réhabiliter « le bien », que les romanciers évitent dhabitude. Cela explique peut-être le succès dont ses livres jouissent auprès du public. « Cest très difficile à faire – et cest pour ça que jessaie. Il est beaucoup plus simple, surtout de nos jours, de choquer, déveiller lintérêt des gens en propulsant le mal sur le devant de la scène. Dans la littérature, le bien est devenu prohibé – ou presque. Sur les meilleurs romans il est écrit : «interdit au bien». Je ne nie pas le mal, je ne lannule pas; la vieillesse, la mort, la perte – sous tous ses aspects – ne manquent pas de mes livres, mais je dirais qu’elles se taillent une part déjà importante de ce que le mal représente. A mon avis, il nest pas nécessaire dexhiber toute sorte dhorreurs. Je pense quil est plus difficile de se ranger du côté du bien, de le défendre et de le mettre en valeur. Pourtant, mes romans sont destinés à une lecture à plusieurs niveaux. Le premier devrait être très facile à traverser, car ce sont des romans daction. Bien sûr, il y a dautres niveaux, pour les lecteurs avisés et ces niveaux, je suis très contente quand on les remarque. Par ailleurs, si je devais choisir entre être Alexandre Dumas ou James Joyce, je choisirais dêtre Dumas. Cest quun bon roman daction fraie son chemin vers un nombre plus grand de lecteurs et je le trouve plus agréable. »



    Le plus récent roman de Ioana Pârvulescu sappelle « Lavenir commence lundi » et il est paru lannée dernière aux Maisons dédition Humanitas de Bucarest. (Trad.: Dominique)