Tag: lutte

  • Un danger qui ne peut plus être ignoré : les jeunes et la consommation de drogues

    Un danger qui ne peut plus être ignoré : les jeunes et la consommation de drogues

    Le 31 mai sera désormais la journée nationale dédiée à la prise de conscience des risques liés à la drogue. C’est le sens d’une loi tout juste adoptée par le Parlement de Bucarest. Selon le député Brian Cristian, du parti d’opposition pro-européen l’Union Sauvez la Roumanie, une journée symbolique comme celle-ci ne résout en rien ce problème important de la société roumaine. Le député a précisé qu’un jeune sur dix et un quart des lycéens ont consommé au moins une fois de la drogue, selon les chiffres avancés par les autorités et les médias. Pour Brian Cristian, il s’agit de l’effet de dizaines d’années de politiques publiques antidrogue iniques et de l’incapacité de l’Etat à lutter contre les grands trafiquants de drogue. Selon lui, « les jeunes sont traités comme des délinquants alors que les grands trafiquants s’en tirent impunis ». Il ajoute que : « sans programmes de prévention efficaces, sans ressources pour les programmes visant la jeunesse, sans ressources suffisantes pour subventionner le sport, qui constitue une très bonne alternative pour les jeunes pour passer leur temps libre, la Roumanie continuera à perdre la lutte contre la drogue », toujours selon Brian Cristian.

    En effet, la réalité du terrain s’avère parfois stupéfiante. Des enfants de 12 ans ont déjà essayé des drogues, auxquelles ils ont eu accès auprès de dealers de 14 ans, sans se rendre compte des traces dévastatrices que ces substances laissent dans leur cerveau. Radu Țincu, médecin en toxicologie, a expliqué lors d’une conférence spécialisée que davantage de programmes de prévention et de sensibilisation étaient nécessaires, étant donné que la plupart des jeunes ne sont pas conscients des effets dévastateurs que peuvent causer l’utilisation de certaines substances. Radu Țincu avance quelques détails.

     

     « La consommation de substances psychoactives à un si jeune âge, alors que le système nerveux central n’a pas encore achevé son développement, peut entraîner des séquelles dans le domaine neurocognitif, avec des troubles du comportement, des troubles de la pensée, des troubles de l’attention, dont certains peuvent être irrémédiables. Par ailleurs, la consommation de drogues pendant l’adolescence augmente le risque de développer une maladie mentale à l’âge adulte, ce qui soulève à nouveau de grandes questions d’un point de vue social. À quoi ressemblera une société dans laquelle ces jeunes souffriront de troubles mentaux ou de troubles du comportement ? Si nous parlons d’overdoses et de soins intensifs, jusqu’à 20-30 000 euros peuvent être dépensés pour chaque cas individuel, puis jusqu’à 10 000 euros pendant la période de désintoxication dans un centre psychiatrique.

     

    Se tenir aux cotés des jeunes

     

    L’un des programmes antidrogue menés en 2024 en Roumanie était « Choisir de choisir – Une caravane artistique pour prévenir la consommation de drogues », mis en œuvre par l’association « E Ceva Bine » (Quelque chose de bien) et financé par le ministère de l’Intérieur, via l’Agence nationale antidrogue. Réalisé dans 9 villes du nord-est de la Roumanie, dans les départements de Botoșani, Neamț et Vaslui, le projet visait à sensibiliser et à éduquer les jeunes âgés de 12 à 25 ans, ainsi que leurs parents, sur les risques liés à la consommation de drogues. Le projet visait à renforcer la confiance et la résilience des enfants et des jeunes présentant un risque de consommation de drogue, ainsi que celles de leurs parents, par le biais d’activités de loisirs comme alternative à la consommation de drogue, sous la bannière du choix et de l’expression par l’art et d’autres formes d’éducation non formelle. 8 000 jeunes ont bénéficié du programme.

    Quel est le meilleur plan d’action pour un jeune ou un enfant qui commence à avoir des problèmes avec la drogue ? Iulian Văcărean, président de l’association « E Ceva Bine », leur répond directement.

     

     « Je pense que la chose la plus importante est d’en parler aux gens qui sont proches de vous, parce que les parents, les enseignants et ceux qui se soucient vraiment de vous, vous aideront toujours à vivre et à choisir le meilleur chemin ».

     

    De l’espoir du côté des institutions ?

     

    Les spécialistes se sont également rendus dans le département de Suceava, dans le nord de la Roumanie, où ils se sont entretenus avec des élèves, des parents et des enseignants des écoles de la municipalité de Fălticeni. Cătălin Țone, expert antidrogue et collaborateur régulier de la radio publique sur cette question nous raconte ces expériences.

     

     « Radio Romania Actualités, en collaboration avec d’autres partenaires, poursuit une campagne antidrogue lancée il y a environ deux ans. Nous parcourons le pays, nous organisons des activités préventives avec les élèves, les parents et les enseignants. Elles sont toutes interactives, nous distribuons des prix, nous encourageons le dialogue. Nous essayons de ne pas tomber dans les travers des activités classiques de prévention, qui n’ont souvent pas l’effet escompté. Nous constatons des changements conceptuels. Les responsables de la prévention, du contrôle et du traitement ont commencé à parler, à discuter. Ici, le nouveau le paquet législatif vient avec de bonnes nouvelles, en particulier dans le domaine de la lutte contre la drogue, à savoir : l’augmentation des peines, la création du registre des trafiquants de drogue, suppression des peines avec sursis. Une autre bonne nouvelle est qu’un projet de loi sur la création de huit centres de traitement de la toxicomanie a été promulgué il y a quatre mois. On parle aussi beaucoup de la réorganisation de l’Agence nationale anti-drogue pour l’adapter aux nouvelles exigences, ce qui me semble une bonne chose étant donné que l’Agence est le stratège national dans ce domaine ».

     

    La stratégie de lutte contre la drogue se construit peu à peu en partant du corps social. (Trad : Clémence Lheureux)

  • Les sports qui ont fait la gloire des Roumains aux JO

    Les sports qui ont fait la gloire des Roumains aux JO

    La première participation de la Roumanie aux JO d’été remonte à l’an 1900, à Paris, avec un seul sportif. Depuis, notre pays a été présent à 22 éditions des JO d’été, lors desquels, les meilleures performances des sportifs roumains ont été enregistrées dans les sports individuels. Pour les sports d’équipe, la Roumanie n’a réuni que 6 médailles olympiques : 4 au handball, une au volleyball et une au rugby. La plupart des médailles remportées, la Roumanie les doit aux gymnastes, femmes et hommes, qui sont montés 72 fois sur le podium, dont 24 fois pour recevoir la médaille d’or.

     

    Nadia Comaneci – le premier 10 de l’histoire de la gymnastique

     

    Parlons donc gymnastique. La première participation des gymnastes roumains aux JO d’été a lieu en 1936, à Berlin. Mais les premières médailles ne sont décrochées que 20 plus tard, à Melbourne. C’est Elena Leuştean qui remporte le bronze au sol, tout comme l’équipe féminine de Roumanie au concours par équipes. Suit une autre médaille de bronze pour la Roumanie, à Rome, en 1960, toujours au concours par équipes. Puis, encore une fois, 16 ans de pause avant les Jeux olympiques de Montréal, de 1976, quand, on le sait très bien, Nadia Comaneci surprend le monde entier avec son exercice parfait récompensé du premier 10 de l’histoire de la gymnastique. Au total, Nadia a décroché 5 médailles olympiques d’or, dont 3 à Montréal et 2 à Moscou, en 1980. Les prochaines éditions des JO d’été ont apporté plusieurs médailles à la gymnastique roumaine grâce à des sportives de renommée internationale, telles Ecaterina Szabo, Daniela Silivaş, Simona Amânar et Cătălina Ponor. Pourtant, un seul nom de la gymnastique masculine roumaine s’est fait connaître, celui de Marius Urzica, en 2000, à  Sydney.

     

    41 médailles au total, aux épreuves d’aviron

     

    Continuons par l’épreuve d’aviron, qui a réuni un total de 41 médailles, dont 20 en or. La Roumanie a participé pour la première fois aux compétitions olympiques d’aviron en 1952, à Helsinki, et depuis elle ne les a ratées qu’une seule fois, en 1956. Les premières médailles ont été décrochées par les tricolores en 1972, aux JO de Munich, lorsque l’équipage de deux de couple avec barreur, composé de Petre Ceapura, Ladislau Lovrenschi et Ştefan Tudor, est monté sur la troisième position du podium.

     

    Puis, en 1976, à Montréal, les compétitions féminines ont été introduites. Les Roumaines n’ont pas déçu leur public et sont montées toujours sur la 3e place du podium de l’épreuve de quatre de couple avec barreuse. L’édition suivante des Jeux, celle de Moscou, en 1980, rapporta la première médaille d’or à la Roumanie, grâce à Sanda Toma, à l’épreuve de skiff.

     

    De 1984 à 2004, les rameuses roumaines ont dominé les compétitions olympiques. 17 autres médailles d’or olympiques ont été décrochées par la Roumanie, la plupart à l’édition de Los Angeles, en 1984. Cette année-là, les Roumaines ont remporté 5 titres olympiques et l’équipe masculine en a obtenu un. La dernière victoire olympique en aviron remportée par la Roumanie remonte à 2021, aux JO de Tokyo, à l’épreuve de deux de couple, en aviron féminin, grâce à Ancuţa Bodnar et Simona Radiş.

     

    35 médailles en athlétisme, 34 en kayak-canoë et 33 en lutte

     

    Passons maintenant à d’autres sports qui ont fait la fierté des Roumains. Nos sportifs ont récolté 35 médailles en athlétisme, 34 en kayak-canoë et 33 en lutte. La seule sportive roumaine qui a remporté deux médailles olympiques a été Iolanda Balaş, à l’épreuve de saut en hauteur, en 1960, à Rome, et en 1964 à Tokyo. A son tour, le fameux céiste roumain Ivan Patzaichin a remporté quatre médailles d’or et trois d’argent en canoë. Accompagné par Serghei Covaliov, il s’est imposé en 1968 au Mexique dans la course de C2 de 1000 m, épreuve qu’il a gagnée aussi à Moscou, en 1980 et à Los Angeles, en 1984 accompagné par Toma Simionov. En 1972 à Munich, le même Ivan Patzaichin finit en première position la course de 1 000 m.

     

    Côté lutte gréco-romaine, c’est Gheorghe Berceanu qui a remporté la médaille d’or dans la catégorie des 48 kg, en 1972 à Munich et la médaille d’argent, en 1976, à Montréal. Lors de cette édition accueillie par le Canada, le Roumain Ştefan Rusu a remporté la médaille d’argent dans la catégorie des 68 kg, avant de triompher, en 1980, à Moscou, où il remporte l’or.

     

    Voilà pour les sports et les sportifs Roumains qui ont fait la gloire de la Roumanie aux 22 éditions des JO tenues jusqu’ici. (trad. Valentina Beleavski, Andra Juganaru)

  • Plan national de lutte contre le cancer

    Plan national de lutte contre le cancer

    La pandémie de coronavirus a fait des victimes collatérales en Roumanie aussi parmi les patients atteints de cancers, car de nombreux malades de COVID ont mis une pression trop grande sur le système de santé. La pandémie a retardé l’accès des patients atteints de cancer au diagnostic, au traitement, au suivi ou a mené à la perturbation du traitement de routine, réduisant ainsi les chances de guérison ou de survie. La Fédération des associations des patients atteints de cancer et la Coalition des organisations roumaines de patients atteints de maladies chroniques ont mis en garde contre ce danger et ont demandé que les patients souffrant de maladies chroniques et de maladies oncologiques aient accès au diagnostic, au suivi médical et au traitement. Les données officielles indiquent qu’en 2020, 88 % des patients atteints de cancer sont décédés et 25 % des patients atteints de maladies cardiovasculaires n’ont pas consulté de médecin du tout. Le président de la Fédération des associations de patients atteints de cancers, Cezar Irimia, a clairement indiqué que 2020 avait démontré que l’accès au diagnostic avait chuté de plus de 40 %.



    C’est pourquoi un Plan national de lutte contre le cancer était nécessaire ; il a été lancé mercredi à Bucarest en présence du président Klaus Iohannis. Il a déclaré que le plan fixe des « objectifs réalistes et mesurables », définit un trajet type pour le patient et met l’accent sur l’encouragement et le financement complémentaire des investigations médicales. « À partir du début de l’année prochaine, les programmes nationaux de dépistage de certains cancers devraient devenir pleinement opérationnels. La finalisation des critères censés permettre le remboursement des tests génétiques est également prévue en 2023 ; ils permettent de prescrire des traitements beaucoup mieux ciblés et avec des chances majeures de guérison », a ajouté le chef de l’Etat. Il a également annoncé qu’un fonds d’innovation en matière de santé devrait être réalisé entre 2023 et 2026, censé fournir aux patients roumains un accès rapide aux toutes dernières thérapies. Klaus Iohannis a souligné que le plan prévoit, pour la période 2023-2024, l’identification de solutions pour financer aussi les soins palliatifs, un moyen d’améliorer la qualité de vie tant du patient atteint de maladies oncologiques que de sa famille et de ses proches.



    Pour sa part, le ministre de la Santé Alexandru Rafila a déclaré que dans son mandat, il accorderait la priorité à la question du cancer, parce qu’il s’agit d’un problème de santé publique, qui touche 100 000 personnes par an dans ce pays, a-t-il dit. La Roumanie dispose actuellement d’un programme national de lutte contre le cancer financé par la Caisse nationale d’assurance maladie, par lequel certains traitements et analyses ainsi que plusieurs programmes de prévention sont remboursés. Un groupe de travail sur la lutte contre le cancer a également été créé au Parlement, visant la transposition en droit roumain du Plan européen lancé en février dernier et qui alloue 4 milliards d’euros pour financer des programmes de prévention, de recherche et de traitement au niveau de l’UE.


    (Trad. : Ligia)

  • 20/06/2021

    20/06/2021

    Coronavirus — En Roumanie, le nombre de nouveaux cas de contamination au coronavirus continue à baisser. Les autorités ont rapporté dimanche seulement 53 nouveaux cas sur plus de 19 500 tests effectués, et 161 malades de Covid hospitalisés en soins intensifs. Les hôpitaux reprennent petit à petit leurs activités et se disent mieux préparés pour une recrudescence potentielle des cas. Entre temps, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme sur le risque d’une quatrième vague pandémique à l’automne. Le ministre de la Santé, Ioana Mihaila, a déclaré que le variant indien du coronavirus pouvait devenir prédominant en Roumanie aussi, il est donc d’autant plus important d’accroître le taux d’immunisation et le pourcentage des personnes vaccinées. Le représentant de la Roumanie auprès de l’OMS, le médecin Alexandru Rafila, affirme que si l’intérêt pour l’immunisation continue de diminuer, seulement 7 millions de Roumains seront complètement vaccinés d’ici la fin de l’année, un chiffre bien inférieur à la cible que les autorités s’étaient proposé d’atteindre. Le nombre de Roumains qui se sont fait vacciner ces 24 dernières heures est de 25 500. Depuis le début de la campagne nationale, le 27 décembre dernier, la Roumanie a utilisé plus de 8 700 000 doses de vaccins et le nombre de Roumains pleinement vaccinés approche les 4 350 000.



    Pentecôte — Les chrétiens orthodoxes et gréco-catholiques du monde entier, y compris de Roumanie, célèbrent aujourd’hui la Pentecôte, soit l’arrivée sur Terre du Saint-Esprit, qui s’est posé sur les apôtres de Jésus. Du point de vue religieux, la Pentecôte, c’est la création de l’Eglise chrétienne, 50 jours après la Résurrection du Seigneur. Selon le Nouveau Testament, les 12 apôtres, rassemblés dans une maison, ont reçu le Saint-Esprit, qui leur a donné le pouvoir de s’exprimer dans des langues qu’ils n’avaient jamais parlées. Ainsi, ils ont pu répandre leur croyance au plus grand nombre. Suite à la prédication de l’apôtre Pierre, 3 000 hommes se sont fait baptiser et ont formé la première communauté chrétienne. Les fidèles participent à la messe, et reçoivent à la fin des feuilles de noyer bénites, qui symbolisent les lames de feu qui se sont posées sur les apôtres. Près de 25 000 policiers, sapeurs-pompiers, gendarmes et policiers aux frontières ont été mobilisés, en Roumanie, pour prévenir les incivilités, et pour le déroulement en toute sécurité des événements publics qui ont lieu en ces journées de fête. La Police routière travaille avec des effectifs accrus, notamment sur les routes principales menant à la mer ou aux stations balnéaires des montagnes, où la plupart des Roumains ont choisi de passer ces mini-vacances, car le lundi de Pentecôte est un jour férié chômé en Roumanie.



    Lutte — Le sportif roumain Iosif Alexandru Ionescu a conquis la médaille de bronze catégorie 65 kilos, samedi, aux Championnats d’Europe Cadets de lutte gréco-romaine de Samokov (Bulgarie), après avoir vaincu dans le match décisif le Bélarusse Zahar Ianevici. Iulian Vasile Lungu, catégorie 60 kg, a aussi une chance pour la médaille de bronze, mais il doit gagner aujourd’hui le match contre le vainqueur entre l’Espagnol Pablo Manuel Gomez Munoz et l’Allemand Eugen Schell. Aux Championnats d’Europe Cadets, la Roumanie a engrangé quatre médailles. Outre celle d’Alexandru Ionescu, Georgiana Carla Lircă a remporté l’or à la catégorie 57 kilos, Alexandra Voiculescu s’est vu attribuer la médaille d’argent pour la catégorie 40 kg, alors que Daniel Marian Sandu s’est vu décerner celle d’argent en luttes libres, catégorie 60 kilos.



    Football — L’Euro 2020 se poursuit. Au Groupe F, aujourd’hui, l’Italie rencontre le Pays de Galles à Rome, et la Suisse affronte la Turquie à Bakou. Samedi, au Groupe F, la France et la Hongrie ont terminé à égalité à Budapest, 1 partout, alors que l’Allemagne a battu le Portugal, champion d’Europe en titre, 4 à 2 à Munich. Samedi, dans le Groupe E, l’Espagne et la Pologne ont terminé à égalité, 1 partout, à Séville. Suite aux matchs de vendredi, c’est le Tchèque Patrik Schick et le Portugais Cristiano Ronaldo, avec trois buts, qui détiennent les records des buts inscrits dans le tournoi final de l’Euro 2020. En première historique, Bucarest accueille quatre matchs à l’Euro 2020, 3 dans les groupes et une huitième de finale. En plus, à cette édition, la Roumanie dispose de deux brigades d’arbitres — ce qui constitue une autre première.



    Météo — En Roumanie, les météorologues ont émis de nouvelles alertes jaunes et orange aux pluies torrentielles et aux orages pour presque tous les départements de Roumanie, jusqu’à lundi. Les quantités d’eau dépasseront les 20 à 30 l/m² et même les 50 l/m². Le ciel restera couvert, notamment dans l’est du territoire, avant que les nuages ne gagnent petit à petit les autres régions aussi, notamment le sud, l’est et le centre où des averses, des phénomènes électriques, du vent et par endroits des chutes de grêle et des phénomènes orageux se produiront. L’instabilité météorologique perdurera en début de la semaine prochaine aussi, notamment dans les régions de montagne. Les hydrologues ont placé plusieurs rivières en vigilance orange et jaune aux crues, en vigueur jusqu’à lundi en soirée. Des coulées de boue sont attendues sur les versants ainsi que des torrents, tandis que les rivières et les ruisseaux risquent de sortir de leur lit en provoquant des inondations. Les pluies torrentielles des derniers jours ont fait des victimes et ont affecté des milliers de logements. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir même à Bucarest pour vider quelques maisons remplies d’eau, tout comme plus d’une centaine de cours et des dizaines de rues. Les rafales ont déraciné des arbres qui sont tombés sur des véhicules garés à proximité. Les pluies ont perturbé aussi le trafic routier. Les maximales du jour vont de 21 à 32°, avec 20° à midi à Bucarest.


  • La lutte pour la paix

    La lutte pour la paix

    La paix a été un thème privilégié de la propagande communiste, sans doute pour mettre en défaut son adversaire, le capitalisme, sorte de va-t-en-guerre. Déjà dans leurs écrits, les théoriciens du marxisme-léninisme postulaient le pacifisme axiologique du prolétariat opprimé, au contraire des propriétaires, entichés du conflit sous quelque forme que ce soit. Le schéma, à la fois confus et réducteur, appelait à la révolution mondiale pour changer le monde, tout en appelant à la violence pour liquider, au sens propre du terme, la bourgeoisie et conquérir le pouvoir afin d’instaurer la paix éternelle sur la terre. Mais la victoire du bolchévisme en 1917 n’a apporté la paix, loin s’en faut.

    L’Union soviétique cherchera, au contraire, à mettre le feu aux poudres à la moindre occasion qui se présentait. En réalité, le régime communiste aimait le conflit, à l’instar de tout autre régime d’ailleurs, mais la paix est restée un slogan largement étayé par la propagande. Et c’est ainsi que la propagande soviétique a inventé le slogan de la lutte pour la paix qui, au-delà du paradoxe de la formule, heurtait violemment la réalité. Le slogan de la lutte pour la paix commence à faire son chemin dans la propagande communiste, et cela dès le début de l’occupation soviétique de la Roumanie, à compter du milieu de l’année 1944, et jusqu’à la chute du communisme, fin décembre ’89. Dans les années ’50 une blague faisait fureur, qui disait : « Nous allons si bien lutter pour la paix, qu’il n’y restera que de la terre brûlée ».

    Clamer la recherche de la paix fut un véritable dada de la propagande communiste qui ne désarma à aucun moment. Le dernier dictateur de la Roumanie communiste, Nicolae Ceausescu, adorait se faire appeler le « héros de la paix ». L’ingénieur Ştefan Bârlea a été un important militant des Jeunesses communistes des années 1950-1960. Interviewé en 2002 par le Centre d’histoire de la Radiodiffusion roumaine, il remémore l’année 1955 et on cite :« En 1955, plusieurs événements ont eu lieu. D’abord, le patriarche Iustinian, de l’Eglise orthodoxe roumaine, avait lancé une lettre pastorale, dont nous avons eu vent, et que nous avons perçue de manière très positive. Dans sa lettre, le patriarche faisait appel à la dénucléarisation. C’était une première, du moins pour l’église orthodoxe. C’était un acte presque politique, je dirais. Il n’est pas exclu qu’il ait produit cette lettre pastorale suite à une demande formulée par le régime, je n’en sais rien. Difficile à le savoir avec précision, les routes du Seigneur s’avèrent tortueuses. Mais cela a eu lieu au moment où le mouvement pacifiste, lancé par l’Union soviétique, dès 1949, battait son plein. En 1955, une grande Assemblée mondiale pour la paix a été ainsi organisée. »

    Après la Seconde Guerre mondiale, il est certain que le désir de paix de l’humanité répondait à un véritable besoin. Mais l’Union soviétique avait d’autres desseins, cela s’entend. Ştefan Bârlea avait été en charge de l’organisation des manifestations publiques dans ce cadre-là:« Nous organisions des réunions, des manifs des jeunes. Tous les ans, nous avions deux, trois grandes manifs. Le deuxième congrès pour la défense de la paix a été organisé en 1950, et c’est à ce moment-là qu’a été élu un Conseil mondial et que deux organisations de jeunesse ont fait leur entrée, parmi les autres participants officiels, parmi les délégués des différents pays. Il s’agissait de la Fédération mondiale des jeunesses démocrates et de l’Union internationale des étudiants. Les deux organisations avaient des conseils basés l’un à Prague, en Tchécoslovaquie, et l’autre quelque part en Pologne. Ces organisations étaient censées représenter le mouvement pacifiste et, en leur qualité de membres de plein droit du Conseil mondial pour la paix, elles demandaient aux autres organisations nationales de jeunesse ou d’étudiants d’organiser à leur tour des manifs, entraînant les jeunes dans ce mouvement en faveur de la paix. Et c’est aussi ainsi que nous avons été les chevilles ouvrières de quelques rassemblements d’envergure, ici même, à Bucarest, dans le pavillon H, situé dans le parc Herăstrău, ou dans la salle de compétitions sportives Floreasca. Parfois les meetings prenaient place aussi à l’extérieur. »

    Suivant la coutume communiste, ces meetings constituaient autant d’occasions d’entendre des discours mobilisateurs. Ştefan Bârlea remémore le déroulement d’une de ces grandes messes pour la paix : « L’ordre du jour nous parvenait par l’entremise du Comité central des Jeunesses communistes, par la suite par l’intermédiaire du Conseil des associations estudiantines. Les discours étaient lus soit par un représentant des organisations internationales de jeunesse, et là il fallait s’attendre à un discours qui dure, soit par un responsable local. Les responsables y étaient conviés. Quant à nous, nous organisions ce genre de manif dans tous les centres universitaires, dans toutes les villes du pays. Les discours, c’était les responsables locaux qui s’en chargeaient. Ion Gheorghe Maurer, l’ancien premier ministre de plus tard, par exemple, a parlé lors d’un tel rassemblement, alors qu’il était directeur juridique de l’Académie roumaine. La propagande était chargée d’éditer les brochures qui devaient constituer le fondement des discours des responsables. Il s’agissait somme toute d’un spectacle politique, avec sa mise en scène et tout le tralala. Si un ponte du parti était attendu, là il y avait un metteur en scène attitré. Y en avait des connus même, tel Hero Lupescu, et bien d’autres encore, des gens qui travaillaient en tant que metteurs en scène à l’Opéra de Bucarest. »

    La lutte pour la paix s’est brusquement arrêtée à la fin du régime communiste. Outre les slogans et les mots creux, rien n’y est resté derrière. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 01.04.2017 (mise à jour)

    01.04.2017 (mise à jour)

    Gaz — Ce premier avril marque la fin des tarifs réglementés pour le gaz naturel acheté par les Roumains. L’Autorité nationale de régulation du secteur énergétique a annoncé une hausse d’environ 2% des sommes qui figureront sur les prochaines factures. En revanche, les usagers individuels peuvent choisir librement leur fournisseur. La hausse des tarifs n’est que temporaire, la libéralisation du prix du gaz et l’arrivée sur le marché de nouveaux fournisseurs mèneront, à terme, à la baisse des sommes finales réglées par les clients, a affirmé, sur Radio Roumanie, Niculae Havrilet, président de l’Autorité nationale de régulation du secteur énergétique.



    Corruption — Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté, vendredi soir, devant l’ambassade de la Fédération russe, à Bucarest, en signe de solidarité avec les protestataires anticorruption descendus dans les rues de Moscou et d’autres grandes villes russes, à la fin de la semaine dernière. Des centaines de personnes, dont un des leaders de l’opposition, Aleksey Navalny, ont été arrêtées par la police, selon laquelle la manifestation n’avait pas été autorisée. Le rassemblement devant l’ambassade russe de Bucarest survient après que des centaines de milliers de Roumains ont protesté, ces deux derniers mois, à travers le pays et à l’étranger, contre les intentions du gouvernement roumain de modifier le Code pénal par un décret d’urgence, sans débat parlementaire. Ces changements auraient amputé la législation anticorruption et auraient évité à nombre de figures politiques importantes de répondre devant la justice pour des faits de nature pénale, précisaient les protestataires.



    Commémoration — Une cérémonie de commémoration a été organisée ce samedi dans la commune de Fântâna Alba, dans l’ouest de l’Ukraine, à la mémoire des victimes d’un massacre contre des Ukrainiens d’origine roumaine, perpétré par les troupes soviétiques. Le 1er avril 1941, plus de deux milliers de personnes ont été exécutées par les militaires des Soviets pour avoir tenté de se réfugier dans la Roumanie voisine.


    Notons qu’à présent, la minorité roumaine d’Ukraine est forte de près d’un demi-million de personnes, qui vivent notamment dans les localités ukrainiennes frontalières à la Roumanie, des territoires annexées par la Russie de Staline en 1940, suite à un ultimatum, et repris par l’Ukraine en 1991, en tant qu’Etat successeur de l’URSS.



    Moldova — La Commission européenne encourage la République de Moldova à mettre à profit les mécanismes de l’Accord d’association à l’UE pour développer les projets régionaux, a affirmé la commissaire européenne Corina Cretu, au premier ministre moldave, Pavel Filip. Lors d’une entrevue à Bruxelles, la responsable communautaire a précisé que le rythme et la qualité des réformes que la Moldova s’est engagée à mettre en œuvre sont l’indicateur de la relation de ce pays avec l’Europe. Corina Cretu a également souhaité que Chisinau s’implique davantage dans les programmes de coopération territoriale, y compris dans le cadre de la stratégie pour le bassin danubien. Notons que la République de Moldova se trouve à un tournant quant à sa position géopolitique — alors que le gouvernement pro-européen de Pavel Filip milite en faveur de l’intégration européenne, le chef de l’Etat, le socialiste pro-russe Igor Dodon, envisage l’annulation des accords de libre-échange et d’association avec Bruxelles et le rapprochement du pays de l’Union Eurasiatique menée par la Russie.



    Lutte — Championne balkanique et européenne juniors en titre, la Roumaine Krista Incze (20 ans) a remporté la médaille de bronze dans la catégorie des 63 kilos, au Championnat d’Europe de lutte des moins de 23 ans, accueilli par la localité de Szombathely, en Hongrie. Elle a eu raison de la Turque Sinem Topcu, lors d’un match jugé équilibré par les spécialistes. C’est la deuxième médaille de bronze remportée par les sportives roumaines participantes à cette compétition, après celle décrochée jeudi par Alexandra Nicoleta Anghel, dans la catégorie des 69 kilos.



    Météo — Le temps sera au beau-fixe en Roumanie durant les 24 prochaines heures, avec des températures très élevés pour ce début de mois d’avril. Le ciel restera dégagé, avec un léger brouillard passager sur le centre et l’est du pays, dans la matinée. Les maximales iront de 17 à 26 degrés.

  • Femmes dans les prisons communistes roumaines

    Femmes dans les prisons communistes roumaines

    L’Institut d’investigation des crimes du communisme et de la mémoire de l’exil roumain et l’ambassade du Royaume-Uni à Bucarest se sont proposé d’entreprendre des recherches pour identifier les personnalités féminines participantes à la lutte contre le communisme, ce régime illégitime, répressif et criminel. La confrontation avec d’autres sources et avec des ouvrages spécialisés fait des fiches pénales des détenues la preuve la plus révélatrice des situations traumatisantes qu’elles ont vécues et qui dans bien des cas ont conduit à leur mort.

    Ecoutons Constantin Vasilescu, chercheur à l’Institut d’investigation des crimes du communisme : « La fiche pénale était une sorte de carnet de voyage accompagnant chaque détenu politique. Ce document comportait les informations basiques: nom et prénom de l’écroué, date et lieu de naissance, adresse, date de l’arrestation et de la condamnation, l’infraction, les autres établissements pénitentiaires où il aurait été incarcéré, d’autres éléments d’intérêt. Nous sommes partis de ces données pour obtenir une analyse quantitative valide et une perspective d’ensemble tout aussi solide. Ces documents ne sont pas exhaustifs. Il se peut qu’il aient des lacunes aussi. Autrement dit, un tel papier n’est pas infaillible, comme c’est les cas d’ailleurs de la plupart des documents délivrés avant 1989 par l’ancienne police politique, la Securitate. Je me réfère au fait qu’il peut comporter des données contradictoires, voire même erronées, parce que souvent rempli par des gens moins spécialisés dans l’art d’élaborer ce que l’on appelait la fiche pénale d’un ennemi du peuple ».

    Les rapports dressés par l’Institut d’investigation des crimes du communisme et de la mémoire de l’exil roumain portent aussi sur l’origine sociale des femmes condamnées. La majorité étaient issues du milieu rural, ce qui reflète la société roumaine de ces temps – là. La plupart d’entre elles n’avaient fréquenté que l’école primaire. Il était très rare donc de rencontrer parmi ces détenues des femmes ayant suivi le lycée ou fait des études universitaires. Dans 2860 des 3802 cas investigués, les détenues n’avaient, au moment de l’arrestation, aucune affiliation politique, mais il y avait aussi un nombre assez restreint de femmes qui se réclamaient de la Légion de l’Archange Michel, des partis historiques ou du groupe ethnique allemand. En outre, des jugements définitifs avaient été rendus contre la majorité des femmes écrouées.

    La plupart de ces femmes, emmenées d’abord à la prison de Jilava, purgeaient ensuite leur peine dans les prisons de Mislea, Miercurea Ciuc, Bucarest, Arad et Oradea. Constantin Vasilescu : « Sur les 76 mille détenus figurant dans la base de donnés de l’institut, 3802 sont des femmes. C’est un nombre assez bas par rapport à celui des hommes. Mais de notre point de vue, cela ne signifie en aucune mesure que les femmes auraient eu moins de courage que les hommes dans la contestation du totalitarisme ou qu’elles auraient été moins prêtes à faire des sacrifices. Ce taux reflète les réalités sociales de l’époque. Les hommes dominaient d’une manière quasi totale la prise des décisions et tous les aspects liés à la politique. D’ailleurs, ce taux ne signifie pas que les femmes auraient enduré moins de souffrances pendant cette période. Presque chaque homme emprisonné avait une grand-mère, une mère, une sœur qui avait tout fait pour l’aider. Dans le cas des personnes disparues de leur domicile, notamment dans celui des partisans, les femmes étaient celles qui affrontaient les descentes de la Securitate, la police politique communiste, celles qui encaissaient des violences arbitraires. Et je voudrais aussi souligner que ce nombre, 3802, n’est en aucun lieu définitif, c’est celui qui figure dans les documents de l’époque ».

    A compter de 1965, de nombreuses arrestations de nature politique ont été camouflées dans de soi-disant infractions de droit commun ou dans des intégrations forcées dans des établissements d’observation et de traitement psychiatrique, ces dernières étant quelques-unes des formes les plus brutales de la répression communiste. Les 3802 cas de femmes détenues dans les prisons communistes pourraient se multiplier en fonction de la recherche que réalise l’Institut d’investigation des crimes du communisme et de la mémoire de l’exil roumain.

    Constantin Vasilescu évoque le besoin de réaliser un rapport complexe : « Cette démarche s’achèvera sur un volume, un dictionnaire consacré aux femmes des prisons roumaines qui paraîtra cette année, espérons-nous. Cet album sera précédé par une étude introductive très consistante, qui pourrait être considérée elle-même un volume dans le volume, car le travail d’interprétation et de synthèse est au moins tout aussi important. L’étude introductive sera ainsi structurée pour couvrir la question délicate de l’espace carcéral féminin. Elle expliquera en détail la méthodologie, présentera et analysera de manière scientifique plusieurs aspects et statistiques de genre. Le cadre législatif de la répression, les centres de détention des femmes, les accusations et des trajectoires individuelles, ainsi que d’autres informations de ce type figureront également dans cette étude. » Plusieurs fiches pénales d’autres femmes victimes de la répression communiste se trouvent toujours dans les archives de la section consacrée aux détenus de droit commun de la prison de Jilava.