Tag: lycées

  • La réforme du curriculum des lycées, en débat

    La réforme du curriculum des lycées, en débat

    A la recherche des bonnes idées

     

    La réforme du curriculum de l’enseignement secondaire roumain est actuellement examinée par le ministère de l’Education de Bucarest. Lors d’un débat à Iasi (nord-est) sur les projets de plans-cadres pour les lycées, le ministre de l’Education, Daniel David a demandé à toutes les parties concernées – élèves, enseignants et parents – de s’impliquer activement dans le processus d’élaboration, précisant que si de bonnes idées émergeaient de ces débats, les documents seront modifiés pour les y inclure, tout comme ce fut le cas après les discussions et les réunions qui ont eu lieu ces dernières semaines, depuis que les projets sont en débat public.

     

    Daniel David : « Il y a eu beaucoup de bonnes idées qui ont émergé et qui continuent de venir. Nous en sommes dans la phase de construction. Je vous encourage à aller un peu plus loin dans les semaines à venir et à proposer des simulations ».

     

    Le ministre de l’Education a également pointé du doigt le niveau élevé d’analphabétisme fonctionnel dans différents domaines, étant donné que de nombreux adultes ayant terminé leurs études secondaires ont des compétences très basses, voire inquiétantes, ce qui, à son avis, est « intolérable pour un pays moderne, qui a de hautes ambitions dans le domaine de l’éducation ».

     

    Les prochaines étapes de la réforme entamée

     

    Daniel David : « Une fois les plans-cadres finalisés, nous devrons passer à la deuxième étape, qui consiste à repenser les contenus enseignés, afin de les rendre pertinents, attrayants, moins denses, de sorte que les élèves aient également le temps de consolider leurs connaissances, de faire des activités de rattrapage et de réfléchir à la manière dont les connaissances acquises peuvent être appliquées dans la vie de tous les jours. Autre pas important : après avoir fixé les contenus, ce sera le tour des manuels, à savoir : présenter ces contenus dans des manuels attrayants. Parallèlement, nous formerons également les enseignants, afin d’être sûrs que les futurs contenus et manuels seront disséminés à l’aide de techniques éducatives modernes, à même de transférer des compétences dans la tête et le comportement des enfants et ne plus avoir seulement des informations notées sur papier ».

     

    « Les plans cadres pour l’école secondaire devraient se concentrer sur des sujets pertinents pour le marché du travail et intégrer des expériences d’apprentissage pratiques pour faire croître l’implication des élèves et leur niveau de compréhension », a également déclaré la Fédération de Parents ProEDU. Selon son président, Eugen Ilea, la Fédération est en train de préparer une série de propositions à envoyer au ministère à la fin de cette semaine. Il a ajouté que les parents demandaient également que le bien-être émotionnel des élèves soit garanti et que des sujets sur la santé mentale soient inclus dans le curriculum, tels que la gestion du stress et le développement personnel.

     

    Les documents sont en débat public jusqu’au 6 mars, alors que leur forme finale devrait être présentée au début mai prochain. Les nouveaux plans-cadres seront introduits dans les lycées roumains à commencer par l’année scolaire 2026-2027. (trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 27 mars au 2 avril 2023

    La semaine du 27 mars au 2 avril 2023

    Les régimes spéciaux des retraites, un
    thème difficile à l’agenda du pouvoir




    Aucun politicien
    roumain ne peut le contester : le plan national de relance et de
    résilience, par le biais duquel la Roumanie reçoit des dizaines de milliards
    d’euros en échange des réformes essentielles dans différents domaines est
    l’étoile polaire de l’actuelle coalition gouvernementale. Et la réglementation
    de l’épineuse question des régimes spéciaux des retraites, dont bénéficient
    principalement les magistrats et les cadres des institutions en charge de la
    sécurité nationale et qui ne reposent pas sur le principe de la contribution,
    comme c’est le cas des autres pensions de retraites est un jalon du Plan
    national de relance et de résilience. Un projet proposé par la coalition
    gouvernementale constituée par le PSD, le PNL et l’UDMR à ce sujet a été voté
    mercredi par les sénateurs roumains. Aux termes de celui-ci, aucune pension de
    retraite ne dépassera plus le revenu obtenu durant la période d’activité et la
    pension supplémentaire issue du régime spécial sera soumise à une imposition
    supplémentaire. Un impôt de 15% sera appliqué aux pensions de retraite
    supérieures à 1 200 euros. Ce qui plus est il sera interdit de cumuler
    plusieurs pensions de retraites «spéciales » alors que dans le calcul des
    pensions payées aux militaires, cinq critères qui produisent des bonus seront
    éliminés. L’Union sauvez la Roumanie, d’opposition, critique le projet de loi
    et soutient une formule radicale : la suppression de tout régime spécial
    de retraite et l’application du principe de la contribution. Par ailleurs, les
    représentants des militaires, des policiers et des surveillants pénitentiaires
    ont demandé que l’élimination des retraites accordées aux militaires soit
    retirée du Plan national de relance et de résilience pour que les retraites des
    anciens militaires ne fassent pas l’objet d’ajustements qui leur soit
    défavorables. Selon eux, une telle décision pourrait faire éloigner les jeunes
    de la carrière militaire, si aucun avantage n’en découle plus.




    Réglementer l’abus de fonction -
    erreur ou calcul cynique?


    Les sénateurs
    roumains ont été les vedettes de cette semaine. Les élus de la coalition ont
    adopté une modification au Code pénal, qui introduit un seuil pécuniaire de
    250.000 lei, soit 50.000 euros, pour l’abus de fonction. Une modification qui
    ressemble à s’y méprendre au fameux décret d’urgence 13 de 2017, l’acte
    inaugural d’une démarche par laquelle le gouvernement de l’époque, contrôlé par
    un Parti social-démocrate dirigé d’une main de fer par Liviu Dragnea, avait
    essayé de neutraliser les efforts de réformer le système de justice du pays.
    Des dizaines de milliers de gens étaient alors descendus dans la rue pour
    manifester contre l’action du gouvernement, qui avait fini par retirer le
    décret en question. Cette fois-ci, plusieurs centaines de personnes ont
    manifesté à Bucarest, mercredi après le vote au Sénat, qu’ils ont accusé
    d’encourager la corruption et les illégalités en Roumanie. Suite aux prises de
    positions critiques, la coalition au pouvoir s’est ultérieurement ravisée, ses
    leaders annonçant leur soutien à la proposition du ministère de la Justice de
    baisser à 9.000 lei le seuil au-delà duquel l’abus de fonction et la négligence
    professionnelle seront incriminés dans le Code pénal. Tout comme dans le cas
    des retraites spéciales, les députés sont appelés à trancher sur cette loi, la
    Chambre basse étant l’assemblée décisionnelle.


    Le gouvernement approuve les
    nouvelles lois de l’Education


    Le gouvernement
    a décidé : chaque lycée sera libre de concevoir ses propres testes
    d’admission pour remplir 60% des places disponibles, le reste étant occupé au
    terme de l’examen de Brevet. Quant au baccalauréat, celui-ci comportera une
    épreuve supplémentaire issue d’un autre profil que de celui d’études. Ce sont
    deux des prévisions stipulées par le nouveau paquet des lois de l’Education
    nationale qui repose sur le projet « La Roumanie éduquée ». Initiée
    par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, le projet bénéficiera de plus de 3
    milliards d’euros attribués via le Plan national de relance et de résilience.
    Les nouvelles lois relatives à l’enseignement supérieur se proposent
    principalement de combattre le décrochage à l’université et l’illettrisme
    fonctionnel, deux des problèmes chroniques de l’Education nationale. Selon la
    ministre roumaine de tutelle, Ligia Deca, le nouveau système sera ciblé sur
    l’élève et sur les mesures censées stimuler son potentiel.




    Le chef
    du Conseil européen et le premier ministre, en visite en Roumanie


    L’opposition de l’Autriche à l’adhésion roumaine à
    l’Espace Schengen a provoqué une vague de frustration en Roumanie et alimenté
    l’euroscepticisme, a fait savoir le président Klaus Iohannis, à l’issue des
    pourparlers, de Bucarest, avec le président du Conseil européen, Charles
    Michel. Celui-ci est venu encourager la Roumanie en l’assurant du soutien
    européen quant à ses efforts de rejoindre l’Espace de libre circulation le plus
    vite possible. L’UE sera un espace encore plus sûr si la Roumanie adhère à
    Schengen, a déclaré le responsable de Bruxelles, tout en précisant que Bucarest
    a répondu à tous les critères d’adhésion. Par ailleurs, le premier ministre
    polonais, Mateusz Morawiecki s’est rendu lui aussi en Roumanie pour des
    pourparlers avec les officiels roumains. Les deux parties se proposent
    d’encourager leurs relations de sécurité et de défense, parallèlement à un
    renforcement de leur coopération économique bilatérale. La Pologne est un des
    partenaires commerciaux les plus importants de la Roumanie dans la
    région. Le volume des échanges commerciaux roumano-polonais s’est chiffré
    dernièrement à 11 milliards d’euros, soit un record économique.


    Espoirs pour le football, certitudes pour le handball


    La sélection de
    football de Roumanie a vaincu celles d’Andorre et du Bélarus en ouverture de la
    campagne de qualification à l’2024, et les supporters renouent avec l’espoir.
    Le groupe dans lequel évolue la nationale roumaine est dominé par la Suisse,
    qui a participé à la dernière Coupe du monde, au Qatar. Mais il y a des chances
    pour que les tricolores (bleu-jaune-rouge) finissent à la deuxième place,
    qualifiante, après les matchs contre le Kosovo et Israël. La dernière présence
    de la Roumanie à un tournoi final de la compétition continentale remonte à
    2016.


    Coté handball
    féminin, les championnes nationales de Rapid Bucarest ont eu raison des
    Slovènes de Krim, ayant ainsi accédé en première aux quarts de finale de la
    Ligue des champions, aux côtés des vice-championnes de CSM Bucarest, déjà
    qualifiées pour cette phase de la compétition. Pour ce qui est des clubs, le
    hand féminin roumain confirme ainsi son haut niveau international et sa force.





  • 30.03.2023

    30.03.2023

    Code pénal – Les leaders du Parti national libéral et du Parti social-démocrate, membres de la coalition gouvernementale, Nicolae Ciuca et Marcel Ciolacu ont annoncé avoir décidé de soutenir la proposition du ministère de la Justice sur l’introduction d’un seuil de 1 800 euros en dessous duquel l’abus de fonction n’est pas puni. Les annonces des deux responsables interviennent après le vote favorable des sénateurs roumains sur un projet de loi qui prévoit un seuil beaucoup plus élevé pour le préjudice provoqué par des faits d’abus de fonction et de négligence au travail de quelque 50 000 euros. Cette modification a provoqué des critiques et des protestations à Bucarest. L’USR, d’opposition a souligné que le seuil de 50 000 euros au-delà duquel le préjudice au budget public est une infraction était prévu aussi par le très connu décret 13 de 2017, abandonné par le pouvoir de l’époque après des protestations massives.

    OCDE – Le secrétaire d’Etat en charge de l’adhésion de la Roumanie à l’Organisation de coopération et développement économique, Luca Niculescu a été désigné membre du Comité directeur du nouveau centre OCDE à Istanbul. Il a salué l’initiative de la constitution du centre, censé encourager la coopération inter-régionale, assurer une plateforme de dialogue en matière de politiques publiques et de soutenir les Etats de la région pour faire face aux principaux défis économiques et sociaux. Selon un communiqué du ministère des Affaires Etrangères de Bucarest, Luca Niculescu a également exprimé la disponibilité des autorités roumaines de contribuer avec leur expérience à l’activité du centre régional d’Istanbul, rappelant que la Roumanie accorde du soutien financier aux principaux programmes régionaux de l’organisation.

    Energie – Les négociateurs de l’UE ont scellé un accord aujourd’hui visant des cibles plus ambitieuses pour l’extension de l’utilisation de l’énergie renouvelable à l’horizon 2030. Selon l’agence de presse Reuters, il s’agit d’un élément clé des plans du bloc communautaire de lutter contre les changements climatiques et de renoncer aux combustibles fossiles en provenance de la Russie. Les Etats membres de l’UE et le Parlement européen ont décidé arriver à un taux de 42,5% d’énergie produite de sources renouvelable telles l’énergie éolienne et l’énergie solaire à l’horizon 2030. Conformément à la Commission européenne, des investissements supplémentaires de 113 milliards d’euros dans l’énergie renouvelable et l’infrastructure seront nécessaires avant 2030 pour arrêter la dépendance des Etats de l’UE des combustibles fossiles de Russie.

    Retraites – Le projet de réforme des régimes spéciaux des retraites a été adopté mercredi par le Sénat de Bucarest et sera présenté à la Chambre des Députés qui sera chambre décisionnelle. Au Sénat, le document a été adopté dans le format approuvé par les commissions spécialisées, mais avec des amendements initiés par les représentants du Pouvoir. Ces modifications visent l’introduction d’impôts sur les pensions spéciales. L’opposition affirme pourtant que cette mesure ne suffisait pas, que le système des régimes spéciaux des retraites devrait être entièrement éliminé et que le principe de la contribution devrait être appliqué à toutes les pensions. Le projet de réforme des régimes spéciaux de retraites est un jalon du Plan national de relance et de résilience et une condition au versement de l’argent européen. Quelque 200 000 roumains bénéficient de pensions dites spéciales, dont plus de 170 000 son des anciennes cadres du système de défense et d’ordre public. Mais les pensions de retraites spéciales les plus importantes sont celles des anciens magistrats – juges et procureurs, qui touchent des montants 10 fois supérieurs aux autres catégories de personnes.

    Education – En Roumanie, les nouvelles lois de l’éducation nationale ont été approuvées par le gouvernement avant d’être présentées au parlement pour des débats et le vote final. Le projet maintient la possibilité des lycées d’organiser, hormis l’évaluation nationale, leurs propres concours d’admission, avec des épreuves spécifiques, pour remplir 60% des places disponibles. La Baccalauréat inclura aussi une épreuve en plus au profile opposé à celui étudié par les élèves. Les nouvelles lois de l’éducation nationale reposent sur le projet présidentiel « la Roumanie éduquée ». Un budget de trois milliards d’euros du Plan national de relance et de résilience est prévu pour l’application des réformes.

    Défense
    Le ministre roumain de la défense, Angel Tîlvăr, commence aujourd’hui une
    visite aux Etats Unis, aux côtés du Chef de l’Etat major, le général Daniel
    Petrescu, et d’autres responsables. Selon l’ambassade de Roumanie aux Etats
    Unis, ka délégation rencontrera à Washington le secrétaire de la défense, Lloyd
    Austin, le général Mark Milley, le chef des Etats majors réunis des forces
    armée des Etat Unis et à la Maison Blanche – le Conseil de la sécurité
    nationale. Egalement à l’agenda, des réunions avec les présidents des
    Commissions en charge des Forces armées du Sénat des Etats Unis et de la
    Chambre des représentants, ainsi qu’avec les représentants de l’industrie
    américaine de défense et du milieu de réflexion stratégique. A l’occasion de
    cette visite, la délégation roumaine marquera le 30e anniversaire de
    la signature du partenariat entre les Forces armées roumaines et la Garde
    nationale de l’Alabama. Les responsables roumains se rendront dans l’Etat
    d’Alabama, où du 2 a 4 avril, ils rencontreront le gouverneur de l’Etat, la
    direction de la Garde nationale de l’Alabama et des responsables du législatif
    et des médias locaux.

    Culture – L’orchestre Violoncellissimo donne un concert ce soit à Ruse, en Bulgarie, dans le cadre d’un spectacle de fermeture du Festival international March Music Days. Violoncellissimo est une des plus connues orchestres de chambre de Roumanie, créée afin d’ouvrir de nouveaux chemins dans la promotion de la musique et des jeunes talentueux de Roumanie. La première tournée nationale a été organisée en 2019 et dés lors, l’orchestre a donné des concerts dans le cadre d’importants événements culturels à l’étranger : le siège de l’UNESCO à Paris, l’Expo 2020à Dubai, mais aussi à Bruxelles, Washington, Luxemburg, Istanbul et Prague.

    Tennis – La joueuse roumaine de tennis, Sorana Cîrstea (74e WTA) s’est qualifiée dans les demi-finales du tournoi WTA 1 000 à Miami, en Floride, après la victoire contre la numéro 2 mondiale Arina Sabalenka, 6-4, 6-4. A Miami, Sorana Cîrstea n’a perdu aucun set jusqu’ici et elle a éliminé Fernanda Contreras Gomez (du Mexique), Caroline Garcia (de France, 4e mondiale), Karolina Muchova (de République Tchèque), Marketa Vondrousova (également de République Tchèque) et Arina Sabalenka du Belarus.

    Météo – Températures à la hausse en Roumanie. Ciel variable avec quelques nuages sur l’ouest et le nord-ouest avec quelques pluies isolées. Les maxima vont de 7 à 16 degrés. 9 degrés et du soleil à Bucarest.

  • Idées créatives

    Idées créatives

    Aujourd’hui nous parlons
    jeunesse et créativité. Nous découvrons tout d’abord un projet censé stimuler l’imagination
    des enfants du milieu rural dans des ateliers de création de contes de fées.
    Puis nous parlerons d’un élève très créatif qui souhaite révolutionner l’alimentation
    dans les lycées roumains.

    L’Association des
    écrivains de livres jeunesse « De Basm » (« De conte de fées »)
    a récemment clôturé un projet mené en août dernier, deux semaines durant, à
    travers les départements de Buzau et de Teleorman. Il s’agit de « La
    caravane des contes de fées » qui a campé dans les villages de Viperesti
    et de Costesti pour inviter les enfants sur place à des ateliers de lecture et d’écriture
    créative animés par les écrivaines Adina Rosetti, Victoria Pătrașcu, Laura
    Grunberg, Carmen Tiderle et Iulia Iordan.

    Passons maintenant à
    notre deuxième invité. Stefan Petrea a 19 ans, il est passionné d’informatique
    et il vit à Iasi, dans l’est de la Roumanie. Bien qu’il soit encore au lycée,
    il a déjà fondé deux affaires dans sa ville natale. Sa passion pour l’entrepreneuriat,
    il l’a découverte dans sa 2e année de lycée. Une de ses idées est
    révolutionnaire : il a imaginé un distributeur de … déjeuners pour les
    élèves.

  • Disputes concernant l’enseignement roumain

    Disputes concernant l’enseignement roumain

    Depuis le 11 mars dernier, en Roumanie, tous les cours se déroulent en ligne à cause de l’épidémie de coronavirus. C’est une solution improvisée qui s’avère une variante viable pour les uns et un pari perdu d’avance pour les autres, notamment pour les enfants qui ne disposent pas de tablettes ni de connexion à Internet. Soulignons que certains villages isolés de Roumanie et certaines communautés pauvres ne sont même pas branchés au réseau d’électricité. Confrontées à une situation sans précédent, les autorités de Bucarest ont décidé dans un premier temps de suspendre les cours dans pour une période limitée. Cette mesure a été ensuite prolongée et les cours en ligne, recommandés au début, sont ensuite devenus obligatoires. Enfin, les écoliers et étudiants roumains ne reviendront pas dans leurs salles de classe avant l’automne, ont décidé les autorités de Bucarest. Seule exception notable : les élèves en terminale de collège et de lycée qui commencent la semaine prochaine deux semaines de cours préparatoires pour les examens. Ces cours se dérouleront évidemment dans des conditions spéciales.

    C’est une situation inacceptable, accusent les partis d’opposition tels ProRomânia et PSD qui ont d’ailleurs initié une motion contre la titulaire du portefeuille de l’Education nationale, Monica Anisie. « Les déclarations contradictoires et confuses sur la manière dont les examens d’évaluation nationale, de baccalauréat et de titularisation se dérouleront ont semé la panique parmi les élèves et les enseignants et les décisions concernant l’organisation des cours en ligne donnent la mesure de l’irresponsabilité de la ministre de l’Education nationale », affirment les 93 députés signataires de la motion. Ils demandent la démission de Monica Anisie, qu’ils accusent de manque de vision et de stratégie sur toile de fond de crise sanitaire.

    Le texte de la motion a été lu devant le plénum de la Chambre des Députés par Mihaela Hunca, élue du parti ProRomania : « Qu’allons-nous faire des centaines de milliers d’élèves qui n’ont pas de tablettes, d’ordinateurs, ni d’accès à Internet ? Qu’allons nous faire de ceux qui ne se permettent pas de tels coûts ? Quelle est la stratégie du gouvernement Orban ? C’est à nous de le dire : ignorance totale », a martelé Mihaela Hunca.

    Les décisions ont été adoptées conformément à la situation épidémiologique et en partant des réalités du système d’éducation nationale, qui n’était pas préparé au passage immédiat aux cours en ligne, a répliqué la ministre Monica Anisie. Elle a rejeté toutes les accusations, affirmant que la situation actuelle de l’enseignement roumain est la conséquence des mesures introduites par les gouvernements précédents, ceux du PSD, qu’elle a accusés d’avoir maintenu un sous-financement chronique du système : « Qu’en est-il des projets prévus dès 2011 par la Loi de l’éducation nationale ? Que dois-je comprendre de tout cela ? Que vous m’accusez de ce que votre propre ignorance a produit par le passé ? Bref, les autorités achèteront des dispositifs branchés à Internet pour les quelque 250 mille enfants des milieux défavorisés », a déclaré Monica Anisie.

    Le vote concernant cette troisième motion simple contre un ministre du cabinet Orban doit être exprimé ce mercredi. Hormis les disputes politiques, la direction vers laquelle évoluera le processus d’examen des collégiens et lycéens roumains en année terminale est clair. Le calendrier du baccalauréat a été approuvé et il prévoit entre autres, l’élimination de toutes les épreuves orales. En plus, le calendrier et les règles d’organisation de l’admission aux lycées publics pour l’année 2020- 2021 vient lui aussi d’être annoncé. (trad. Alex Diaconescu)

  • Diana Lupu en dialogue avec les ados

    Diana Lupu en dialogue avec les ados

    Diana Lupu est une jeune psychothérapeute qui s’est proposée de créer un espace de dialogue sécurisant pour les adolescents et adapté à leurs besoins. Ainsi, en compagnie de Raluca Anton, Diana Lupu mène actuellement un projet inédit dans plusieurs lycées de Bucarest, qui encourage les élèves à s’exprimer sur les principaux problèmes émotionnels auxquels ils sont confrontés à leur âge.

    Diana Lupu : Le projet Love Is Fun but Complicated est né il y a un an, porté par Raluca Anton et moi-même, et a impliqué une ouverture au public. Nous avons cherché à communiquer avec les gens, à appréhender leur rapport à l’intimité, avec eux-mêmes, et leurs questions à ce sujet. Nous demandons toujours à nos invités ainsi qu’au public quel message ils ont reçu, lorsqu’ils étaient enfants, au sujet de l’intimité et des relations, et ce que leur ont transmis leurs parents en ce sens. Systématiquement, les personnes interrogées nous ont répondu qu’elles n’avaient jamais abordé cette question ou qu’elles avaient eu honte d’aborder ce sujet avec leurs parents. De là nous nous sommes interrogés sur le rôle que nous pouvions jouer dans une situation qui tire son origine dans l’enfance ou dans l’adolescence. Nous nous sommes penchés sur l’adolescence, car il s’agit d’une période tumultueuse, pleine de questions et marquée par l’anxiété.

    C’est avec les élèves du Collège national Gheorghe Lazăr de Bucarest que Diana Lupu a débuté le projet. Les participants et les organisateurs se sont mutuellement surpris par leur courage et leur sincérité.

    Diana Lupu : Nous avons lancé le projet Love Is Fun but Complicated s’invite dans ton lycée avec le Collège national Gheorghe Lazăr de Bucarest, où nous avons eu la surprise de rencontrer 250 élèves. Ils nous ont impressionnés car ils ont fait preuve de curiosité et de courage en osant prendre la parole au micro devant tous leurs camarades. Ils ont parlé de leurs relations amicales, de leurs relations avec leurs professeurs, avec leurs parents et de comment ils abordent certains sujets sensibles avec eux. Cette expérience a été surprenante. Si nous leur offrons un espace dans lequel ils se sentent en sécurité, ils viennent à notre rencontre et se dévoilent. Un tel espace leur offre la possibilité de parler, de s’exprimer et d’obtenir des informations de la part de spécialistes.

    En plus d’instaurer un dialogue avec les adolescents, la psychothérapeute Diana Lupu participe à d’autres projets à impact social. Le plus important est celui qui vient en aide aux femmes victimes d’abus de toutes sortes.

    Diana Lupu : En plus de Love Is Fun, je travaille actuellement sur un autre projet qui me tient à cœur et qui s’intitule Si eu reusesc (Moi aussi j’y arrive), avec l’Association pour la liberté et l’égalité de genre. Ce projet cherche à mettre en avant l’idée de réussite chez les femmes qui ont été victimes de violences et s’en sont sorties, car souvent les médias véhiculent des informations négatives. Ce qui nous préoccupe c’est qu’en Roumanie, une une femme puisse être victime de violences aussi bien physiques que psychologiques, ou encore d’abus financiers, et qu’on lui dise qu’elle ne peut rien y changer. Grâce à ce projet, l’année dernière, nous avons réussi à mettre en place notre premier groupe de soutien, composé de 25 femmes qui sont parvenues à surmonter leur condition et à rompre la spirale de la violence.

    Diana Lupu est persuadée que nous sommes, en général, de plus en plus attentifs aux problèmes auxquels sont confrontés les gens qui nous entourent. Il est cependant essentiel d’agir. Plus nous sommes nombreux à apporter notre soutien, plus nous sommes en mesure d’aider ceux qui en ont le plus besoin.

    Diana Lupu : Il est essentiel que la société en prenne conscience, mais je pense qu’ensuite il faut agir. C’est ce que nous tentons de faire avec ce projet, agir et donner l’impulsion, car cela produit un effet boule de neige. Au depart elle est petite, puis à mesure qu’on la fait rouler elle grandit, jusqu’à devenir énorme. Il en est de même avec les gens. Nous ne nous rendons pas compte que la violence existe. C’est terrible de rester sans rien faire.

    Le pouvoir de faire évoluer les mentalités dans notre société réside dans la volonté des jeunes générations à s’impliquer activement dans leurs communautés respectives.

    Quelle est la façon la plus utile de s’impliquer ? Diana Lupu : Le conseil que je donne est basé sur mon expérience personnelle : le bénévolat. Il faut trouver une association ou une organisation qui partage vos valeurs et vos idées. Dans laquelle vous pourrez vous épanouir et constater que vous pouvez faire quelque chose. Il est important de prendre conscience que ce qui semble être une action minime pour le bénévole est en fait d’une importance capitale. Le bénévolat apporte énormément en termes de développement personnel et de connaissance de soi.

    Depuis le lycée, la psychologue et coach Diana Lupu s’est consacrée à des activités en lien avec l’éducation et l’intégration sociale. Sa mission se poursuit encore aujourd’hui après des adolescents pour qui elle est une amie de confiance. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Les diplômes d’études délivrés par l’Institut français de Bucarest

    Les diplômes d’études délivrés par l’Institut français de Bucarest

    Directeur de cours à l’Institut français de Bucarest depuis septembre dernier, Virgile Prud’homme se bataille de toutes ses forces pour faire la promotion dans les rangs des jeunes, des certificats délivrés et des cours organisés par l’Institut. Et pour cause : à l’heure où l’on parle, la France reste pour les Roumains, le pays qui se fait la fierté d’accorder le plus grand nombre de bourses d’études. Du coup, on a invité Virgile Prud’homme au micro de RRI pour nous parler de cette campagne de sensibilisation qu’il mène depuis quelques mois dans les établissements scolaires de Bucarest.

    La deuxième partie de l’émission sera diffusée d’ici deux semaines.

  • Le théâtre radiophonique dans les écoles

    Le théâtre radiophonique dans les écoles

    Après avoir joui dune grande popularité dans les années 20, le théâtre radiophonique commence à perdre du terrain vers le milieu du 20e siècle, suite à lapparition et au développement de la télévision. En Roumanie, le théâtre radiophonique est né presque en même temps que la Radio publique. Le 18 février 1929, moins de quatre mois après la première émission de radio, diffusée le1er novembre 1928, les auditeurs se voyaient déjà offrir la première pièce de théâtre radiophonique : « Ce que savait le village » du dramaturge V. Al. Jean, avec deux comédiens du Théâtre National de Bucarest : Maria Filotti et Romald Bulfinski. Jusquà lintroduction de la bande magnétique, en 1948, les pièces de théâtre radiophonique étaient diffusées en direct.



    Dans les années 40 et 50, certains spectacles étaient enregistrés sur disque, en même temps quils se déroulaient en direct – chose habituelle pour certaines émissions, notamment culturelles : conférences, interviews etc. Malheureusement, peu de disques contenant des pièces de théâtre radiophonique ont été conservés ; quelques-uns sont encore à trouver dans les archives ou chez des collectionneurs. Le plus ancien spectacle de théâtre radiophonique enregistré sur bande magnétique est conservé dans la phonothèque de la Radio. Il date de 1951 : il sagit de la pièce de théâtre « Hagi Tudose » de Barbu Ștefănescu Delavrancea. Malgré son âge vénérable, le théâtre radiophonique a gardé sa jeunesse. La rédaction « Théâtre radiophonique » annonce un nouveau projet. Sa coordinatrice, Manuella Popescu, nous en parle et on cite : « Ce nouveau projet sappelle « La classe de théâtre radiophonique dans les écoles ». Il est censé attirer un public très jeune, étant destiné aux élèves du secondaire, alors que nous menons déjà un autre projet dans les lycées : Radio Fiction Desk. Aux élèves du secondaire nous proposons des auditions et nous avons choisi « Mythes et légendes. Les dieux de lOlympe ». A chaque fois, nous expliquons aux élèves comment est réalisée une pièce de théâtre radiophonique, comment on fait un enregistrement. Et à chaque fois nous leur réservons une surprise : la rencontre avec un acteur. Notre premier invité a été Mircea Constantinescu et en avril cest lactrice Anne Marie Ziegler qui a été présente à notre rencontre avec les élèves. Les invités leur racontent des choses intéressantes sur leur profession, sur leur travail, sur la façon dont ils entrent dans la peau du personnage et sur leur amour pour le théâtre radiophonique, car ces acteurs consacrent une partie importante de leur vie et de leur âme aux enregistrements réalisés dans les studios de théâtre radiophonique. »



    Lidée de théâtre radiophonique est-elle familière aux enfants ? Selon Manuella Popescu : « Non. Malheureusement, elle ne lest pas et cest pourquoi nous avons pensé aux élèves du secondaire, afin de former nos futurs auditeurs. Cest un peu notre but. Pourtant, chose surprenante, la plupart dentre eux vont au théâtre, ce qui est une très bonne chose. Nous leur proposons un autre type de théâtre : un théâtre qui exige de ses spectateurs de se tenir tranquilles pendant une demi-heure, écouter, simaginer… Les enfants peuvent simaginer Zeus, Athéna, Prométhée, Hermès comme ils le souhaitent, et ils vivent lhistoire avec nous. A la fin, nous leur réservons une autre surprise : un mini jeu-concours, comportant quelques questions. Et nous avons été étonnés de constater quils voulaient tous répondre, absolument tous. »



    Mis en œuvre avec le concours de lInspection scolaire de la capitale, ce projet sera déroulé, pour commencer, dans 7 écoles et réunira pour ce cours pas comme les autres deux ou trois classes délèves, en fonction de lespace dont dispose lécole respective. Linitiative a été très bien accueillie par les enfants. Manuella Popescu: « Ils ont été fascinés. Cest incroyable. Et la directrice nous a dit quelle ne les avait jamais vus aussi sages à aucun autre cours. Ils sont restés très tranquilles à écouter et au moment des questions du mini-concours, toutes les mains étaient levées, tous voulaient répondre. »



    Parmi le grand nombre de pièces de théâtre radiophonique que nous avons réalisées, nous avons choisi pour les écoles un seul spectacle. Manuella Popescu: « Pour cette année, nous avons choisi « Mythes et légendes. Les dieux de lOlympe », parce que ce sujet figure dans le programme scolaire et nous avons pensé que nous pouvions aider ainsi les professeurs. Avant laudition, nous avons posé aux enfants quelques questions sur les légendes de lOlympe et nous avons été surpris de constater que les enfants avaient déjà certaines connaissances. »



    Ce projet fait découvrir aux élèves les particularités du théâtre radiophonique par rapport aux pièces jouées sur scène, un théâtre où des metteurs en scène spécialisés et des comédiens aux voix radiogéniques créent la dynamique du spectacle et le décor sonore, dans un studio prévu de portes et de fenêtres, descaliers en différents matériaux, pour créer une ambiance et les effets sonores appropriés. (Trad. : Dominique)


  • Le plaisir de la lecture en français…

    Le plaisir de la lecture en français…

    Aujourd’hui, nous nous penchons sur la dernière campagne de distribution de livres francophones à l’intention d’une cinquantaine d’établissements scolaires de Roumanie, menée ces jours-ci par l’Association Adiflor basée en France avec le soutien, entre autres, de l’Ambassade de France en Roumanie et de l’Institut français de Roumanie.



  • Les 25 ans d’AMIFRAN

    Les 25 ans d’AMIFRAN

    Aujourd’hui nous parlons théâtre et
    francophonie. Il y a 25 ans un professeur de français d’Arad décidait de
    joindre ses deux passions : la langue française et le théâtre. Ainsi est
    né le festival international de théâtre francophone AMIFRAN, qui fête cette
    année son 25e anniversaire aux côtés de 350 jeunes des 4 coins de la
    Roumanie et d’une dizaine d’autres pays. Pour nous en parler, nous avons invité
    au micro Florin Didilescu, l’initiateur de cette manifestation qui fait rayonner
    la francophonie dans le nord-ouest de la Roumanie.

  • Printemps théâtral francophone

    Printemps théâtral francophone

    La troupe de théâtre lycéen francophone AMIFRAN (Association roumaine pour la défense et l’illustration
    de la langue française) d’Arad (ouest) est très active en ce début du mois de la Francophonie ; elle le restera pratiquement tout au long de ce mois de mars. Les jeunes comédiens amateurs sont en tournée avec le spectacle « Un être hors pair », d’après le texte du comédien et dramaturge Ioan Peter, également d’Arad. Après l’avoir présenté à Craiova, Târgu Jiu et Bucarest, la troupe AMIFRAN jouera ce spectacle au Festival de théâtre lycéen francophone de Pecs (Hongrie), ainsi qu’à Vienne, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie. Le professeur Florin Didilescu, fondateur et chef de l’Atelier de théâtre francophone AMIFRAN, a répondu aux questions d’Ileana Ţăroi.

  • Jean Marie Monplot (France) – l’apprentissage des métiers manuels en Roumanie

    Jean Marie Monplot (France) – l’apprentissage des métiers manuels en Roumanie

    Que faire après les années d’école obligatoires? Voilà une question que des milliers de jeunes se posent partout dans le monde. Une bonne partie d’entre eux choisissent le lycée ou l’école supérieure. D’autres, plus intéressés par une expérience pratique, choisissent la voie de la formation professionnelle. Celle-ci propose un enseignement en relation avec le monde professionnel et ses métiers. Une alternative à la formation classique qui malheureusement a perdu de plus en plus de terrain ces vingt dernières années. A qui la faute ? Eh bien, à nous tous, pourrait-on dire. Même si la voie professionnelle permet aux élèves d’acquérir des compétences et d’obtenir à la fin de leurs études un brevet de qualification reconnu sur l’ensemble de l’UE, les jeunes préfèrent tenter leurs chances ailleurs au lieu d’apprendre un métier.



    Selon l’ancien secrétaire d’Etat au Ministère de l’Education, Stelian Fedorca, la formation professionnelle est confrontée à une image négative, puisqu’elle s’ouvre principalement aux élèves qui ont raté leur admission au lycée. Or, il serait normal que l’admission en classe professionnelle se fasse suite à un entretien avec les agents économiques qui se verront offrir la possibilité de choisir les meilleurs élèves.



    A l’heure où l’on parle, les écoles professionnelles, victimes de la mentalité collective, doivent lutter contre les préjugés selon lesquels elles ne seraient jamais une alternative, mais seulement un endroit s’ouvrant aux mauvais élèves. Par conséquent, même ceux qui voudraient bien acquérir des compétences professionnelles au bout de trois ans de formation évitent de le faire, en préférant décrocher un diplôme délivré par une université privée.



    En Roumanie, notamment dans le milieu urbain, on dit qu’en l’absence d’un diplôme universitaire, on n’a aucune chance de réussir dans la vie » déclarait Radu Merica, président de la Chambre de commercer roumano-allemande cité par la presse. Or, il suffit de regarder vers l’Allemagne où l’on peut avoir un statut social et économique confortable grâce à un métier que l’on a bien appris, poursuit M. Merica en prenant l’exemple de son chef chez Mercedes. Ce dernier n’avait que dix ans d’études et un certificat d’école technique, ce qui ne l’empêchait pas de toucher un très gros salaire et de diriger une équipe de 400 personnes. Un patron ne s’intéresse pas aux diplômes, mais aux compétences » affirme Radu Merica. Et d’ajouter qu’ « en Roumanie, on a trop de diplômes et pas de qualification ».



    Un exemple en ce sens serait celui des fonctionnaires bancaires. En l’absence d’un lycée professionnel qui leur soit consacré, ceux-ci se voient obliger d’obtenir un diplôme universitaire d’études économiques avant d’intégrer une agence bancaire qui leur offre des stages de formation d’une année ou deux avant de les laisser travailler au guichet. Or, il suffirait d’une formation professionnelle de deux ou trois ans pour pouvoir remplir des formulaires ! Il en est de même pour le métier de secrétaire ou d’assistant manager.



    A défaut d’une formation professionnelle adéquate, ce sont surtout des jeunes diplômés au chômage qui occupent ces postes. Imaginez la frustration de se voir occuper un poste de secrétaire au bout de toutes ces années d’études ou encore le mécontentement des patrons devant ces employés qui ne savent pas à quoi rime le secrétariat.



    Avant 1990, les écoles professionnelles étaient bien nombreuses. En plus, la plupart d’entre elles étaient financées par tel ou tel ministère. Celui du commerce dans le cas des lycées de la filière économique et commerciale, celui des Transports pour les écoles de transports, etc. Or, aux termes de la loi de l’Education de 1995, les écoles professionnelles ont été placées sous l’égide des municipalités locales. Dépourvues des fonds nécessaires, celles-ci ont tourné le dos à tous ces établissements scolaires dont la plupart sont de nos jours tombées en ruine. C’est le cas de l’école professionnelle de hôtellerie de Calimanesti, fameuse jadis pour le niveau des compétences professionnelles offert aux élèves.



    Vers le début des années 2012, l’ancien ministre de l’Education, Daniel Funeriu, a lancé un nouveau modèle pour les écoles professionnelles d’inspiration allemande, à savoir le système dual. Concrètement, cette option consiste en l’apprentissage sur le tas, accompagné d’une formation dans une école professionnelle. Ce choix permet de travailler en parallèle « avec les mains et avec la tête ». En outre, il permet à l’élève de se voir embaucher, s’il le souhaite, par l’entreprise dans laquelle il a fait son stage.



    Si avant 2014, la formation professionnelle proposée aux élèves roumains s’étalait sur deux ans seulement, à partir de cette année, elle est de trois ans. A la fin, les élèves passent un examen en présence du chef de l’entreprise qui l’avait accueilli en stage et ils se voient délivrer un certificat de compétences reconnu partout dans l’UE.