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  • Quel serait l’impacte d’un séisme majeur sur la ville de Bucarest?

    Quel serait l’impacte d’un séisme majeur sur la ville de Bucarest?

    Le 4 mars 1977, à 21h21, un tremblement de terre de 7,4
    sur l’échelle de Richter s’est produit en Roumanie, dans la région sismique de
    Vrancea, à 94 kilomètres de profondeur. La secousse s’est propagée jusqu’en
    Serbie, Bulgarie et Hongrie voisine, en se faisant ressentir jusqu’à Sant Petersburg.
    Resté dans la mémoire collective comme le séisme de 77, ce tremblement de terre
    a frappé de plein fouet 23 départements parmi les 40 que la Roumanie recense,
    en tuant 1578 personnes et en blessant 11300 autres. Sur le total des victimes,
    la plupart, soit 1424 morts et 7600 blessés ont été à Bucarest. Parmi eux,
    plusieurs célébrités de l’époque, telles le comédien Toma Caragiu, le metteur
    en scène, Alexandru Bocanet, la chanteuse Doina Badea ou l’historien
    littéraire, Mihai Gafita. La plupart des morts et des blessés enregistrés dans
    la capitale roumaine, Bucarest, ont été victimes de l’effondrement d’une
    trentaine d’immeubles de logement, plus ou moins hauts, dont certains emblématiques
    pour la ville. La forte secousse a détruit également un hôtel, un immeuble de
    la Faculté de Chimie et le Centre de calcul du Ministère des Transports. Il a
    failli de peu que la Centrale thermoélectrique Bucarest Ouest explose durant le
    séisme, après qu’un plafond s’est écroulé, en déclenchant un incendie.
    Plusieurs édifices de Bucarest ont souffert des dégâts plus ou moins
    importants.


    A l’heure où l’on parle et suite aux forts tremblements
    de terre qui ont ravagé dernièrement la Turquie et la Syrie, les Roumains
    constatent qu’ils n’ont rien appris des leçons du passé. L’architecte Ştefan
    Dumitraşcu déplore la situation des bâtiments de la capitale roumaine,
    Bucarest, où des travaux de renforcement parasismique se font toujours
    attendre.




    A
    l’époque où j’étais architecte en chef de la capitale, on a passé deux ans et
    demie à identifier les immeubles nécessitant des travaux de consolidation. Sur
    leur ensemble, 180 ont fait l’objet
    d’un contrôle technique afin de bénéficier par la suite d’un renforcement
    parasismique. Il y a deux ans et demie, suite à l’intervention de
    l’Administration municipale en charge des consolidations des bâtiments à risque
    sismique, subordonnée au Conseil général de la capitale, 81 chantiers étaient
    en cours rien qu’à Bucarest. Malheureusement, tous les travaux ont été
    supprimés suite à des changements administratifs
    .






    Sur l’ensemble des édifices à haut risque sismique, la
    plupart se trouvent à Bucarest et datent d’avant 1977. Quelques décennies sont
    passées sans que l’Etat ne fasse les moindres travaux de rénovation. Du coup,
    il faudrait bien se dépêcher avant que ça ne soit pas trop tard, affirme Ştefan
    Dumitraşcu:




    On est
    pratiquement sur la dernière ligne droite et on devrait agir. Les travaux de
    renforcement parasismiques ne se fassent pas en un clin d’oeil, parfois ils
    durent un an, un an et demie, surtout s’il s’agit d’un immeuble à 8 ou 10 étages,
    datant de 1940, comme c’est le cas des ceux érigés Boulevard Magheru ou Avenue
    de la Victoire. On peut, d’une part, informer la population, trouver des
    solutions alternatives correctes pour lui porter secours en cas de séisme. Tout
    le monde sait qu’un tremblement de terre majeur se produira un jour dans la
    capitale, il n’y a aucun doute là-dessus. On ne peut pas attendre que la
    catastrophe arrive, en espérant que par la suite, on se retrouve dehors, en
    plein air, en attendant que l’armée nous distribue une bouteille d’eau et une
    conserve. Non! Il ne faut pas prendre les choses à la légère et il faut avoir
    une équipe compétente à la tête de la Municipalité pour redémarrer en toute
    urgence les travaux de consolidation
    .




    Aux dires de Toni Greblă, préfet de la capitale, ce n’est
    pas le manque d’argent qui a bloqué les travaux de renforcement des immeubles à
    risque de Bucarest, mais:




    …l’indolence
    de certains individus de l’administration, incapables d’élaborer des projets
    corrects afin que les travaux puissent démarrer et que les édifices puissent
    être consolidés. Ces 15 dernières années, aucun chef-lieu départemental, y
    compris la capitale, Bucarest, n’a le droit de déplorer l’absence de
    financement. Chaque année, des fonds versés aussi bien par le Ministère du
    Développement que par Bruxelles restent non utilisés, tout simplement parce que
    nous sommes incapables de travailler correctement pour obtenir le renforcement
    sismique des bâtiments.






    Les travaux de consolidation des immeubles à haut risque
    sismique peuvent être intégralement financés aussi bien via le budget public
    que grâce au Plan national de relance et de résilience. En attendant que les
    autorités se mobilisent, les Roumains se demandent quelles sont les localités
    les plus épargnées en cas de séisme majeur. Est-ce que ce serait possible de
    l’apprendre? Le sismologue Mihail Diaconescu, de l’Institut national de
    recherche et du développement de la Physique de la Terre affirme:




    Oui,
    bien sûr que oui, mais je ne sais si une telle information nous serait
    bénéfique. Qu’est-ce qu’on pourrait fa ire
    par la suite? Migrer tous et dépeupler une partie du territoire national? Ce
    qu’il fait faire est de construire et de consolider ce qu’on a déjà construit.
    Au moment où l’on se met à construire quelque chose, et là je ne parle pas de
    nous, les Roumains, mais de l’Etat et des entreprises, il faut respecter les
    normes de sécurité. Si on les respecte, alors on ne risque pas de voir la
    construction s’écrouler sur nous.






    Quel serait l’impacte qu’un séisme majeur aurait-il sur
    la ville de Bucarest? Décidément, plus grand que celui d’il y a 46 ans. Selon
    les données fournies par le Ministère du Développement de Roumanie, le pays
    recense 2687 bâtiments à haut risque sismique dont la plupart se trouvent à
    Bucarest. Pourtant, les données du Comité pour les Situations d’urgence de la
    capitale montrent qu’en cas d’une secousse de plus de 7 sur l’échelle de
    Richter, 23000 édifices de Bucarest pourraient souffrir de dégâts significatifs
    dont un millier risque de s’écrouler entièrement. (Trad. Ioana Stancescu)





  • Le risque sismique en Roumanie

    Le risque sismique en Roumanie


    La Turquie a été
    récemment confronté au désastre provoqué par le terrible tremblement de terre
    qui avait frappé le pays le 6 février dernier, dont l’intensité s’est élevée à
    7,8 sur l’échelle de Richter, et qui a été suivi par une série de répliques,
    dont certaines assez puissantes. D’autres pays riverains, dont Israël, le Chypre
    ou encore la Syrie ont également ressenti les secousses, le nord de la Syrie
    étant touché de plein fouet et comptant ses morts par milliers. A la suite du
    désastre, la communauté internationale s’était rapidement mobilisée pour venir
    en aide aux secouristes turcs. L’UE a même activé son mécanisme de protection
    civile, dont la Turquie en fait partie. Plusieurs pays, dont la Roumanie, se
    sont empressée d’envoyer à leur tour des équipes de secouristes sur place.


    Le sismologue Mihail
    Diaconescu de l’Institut de recherche des sciences de la Terre, explique sur
    nos ondes les causes d’une telle catastrophe :


    « Le premier séisme, d’une
    magnitude de 7,8, s’était produit dans la jonction formée par l’intersection
    des plaques africaine, anatolienne et arabique. Le séisme ultérieur, d’une intensité
    de 7,5, a eu lieu sur le segment de faille du Sürgü-Çartak de la faille
    est-anatolienne, avec une orientation est-ouest, donc différente du premier
    séisme. L’on connaissait déjà ces séismes de surface, d’une magnitude supérieure
    à 7, provoqués au long de la faille nord-anatolienne, située au nord de la
    Turquie, et longeant les côtes turques de la mer Noire. Selon le catalogue
    rédigé par notre institut, la Roumanie avait connu au 19e siècle un
    désastre d’une telle amplitude, un séisme de 7,9, considéré comme le pire séisme
    que notre région sismique, la région de Vrancea, risque de provoquer. Certes, s’agissant
    de données historiques, la magnitude de ce séisme n’est que le résultat d’une
    évaluation ultérieure, et en réalité son intensité aurait pu être quelque peu
    en-deçà de notre estimation. »



    Déclenché
    en 1802, le séisme de la région de Vrancea dont nous parle le sismologue Mihail
    Diaconescu a été ressenti jusqu’à Moscou et Constantinople. Les chroniqueurs de
    l’époque contaient avec effroi l’écroulement de tous les clochers de Bucarest. 138
    années plus tard, en 1940, un séisme d’une magnitude de 7,4 aura lieu dans la
    même région de Vrancea, à une profondeur de 133 km, et secouera la terre
    pendant 3 minutes. Plus de 5.000 victimes seront alors enregistrés, dont 1.000 morts
    et 4.000 blessés. La capitale seule déplorera plus de 300 décès, la plupart
    provoqués par l’effondrement d’un building moderne de 12 étages, dont la
    structure en béton armé n’avait pas résisté à la violence des secousses. A la
    suite du séisme de 1940, l’Association générale des ingénieurs civils de
    Roumanie avait commandité une étude portant sur les effets des séismes sur les structures
    en béton armé, de nouvelles normes en matière de construction étant par la
    suite adoptée. En dépit de cela, 37 années plus tard, le 4 mars 1977, un
    nouveau tremblement de terre, d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter,
    touchait la Roumanie de plein fouet, provoquant la perte de 1.570 vies humaines,
    dont pas moins de 1.440 à Bucarest.

    La capitale, de loin la plus touchée, avait
    déploré à l’époque l’effondrement de 33 buildings, alors que bien d’autres
    encore avaient été endommagés. L’épicentre du séisme a été localisé à une
    profondeur de 100 km, alors que l’onde de choc a été ressenti jusqu’aux confins
    des Balkans. 9 années plus tard seulement, en 1986, la Roumanie se voyait à nouveau
    touchée, par un séisme de moindre intensité cette fois, mais qui aurait
    néanmoins provoqué 150 victimes. Enfin, en 1990 la Roumanie se voyait
    confrontée à trois séismes dans la même année, et dont les intensités ont varié
    entre 6,1 et 6,9, provoquant au total 13 décès.

    Invité sur les ondes de Radio
    Roumanie, l’ingénieur Matei Sumpasacu, expert en
    matière de constructions érigées dans les zones qui présentent un risque
    sismique significatif, explique les causes du désastre provoqué par le récent
    tremblement de terre en Turquie, sans oublier de mentionner les risques sismiques
    encourues par la Roumanie.

    Matei Sumpasacu :


    « Pour ce qui est du séisme du 6 février passé,
    il s’agit forcément d’une énorme tragédie. Vous savez, ce n’est pas le séisme
    qui tue, mais les bâtiments qui s’écroulent. Et si le tremblement de terre de
    Turquie a provoqué tant de victimes ce n’est que parce qu’il a frappé une
    région peuplée, caractérisée par une vulnérabilité accrue du bâti face à ce type
    de risque. Cette vulnérabilité provient tout d’abord des normes antisismiques
    ignorées, ou peu adaptées. En effet, ce n’est qu’à partir de 2000 que les nouveaux
    projets immobiliers ont commencé à prendre en considération ce type de risque, mais
    ce n’est qu’après 2018 que les plans de résistance des structures se sont
    véritablement améliorés. Cependant, les bâtiments érigés avant 2000 présentent
    des vulnérabilités manifestes. Et l’on a vu de quoi il s’agissait : des bâtiments
    dont le rez-de-chaussée abritait des espaces commerciaux, des espaces ouverts,
    et puis l’on a pu voir aussi la manière dont ces bâtiments s’enfonçaient, comme
    un accordéon, dès que la structure du rez-de-chaussée cédait. Et cela m’a fait
    penser à la vétusté du fond immobilier roumain, où l’on trouve des buildings érigés
    avant 1977, voire avant 1940, et dont les plans prenaient peu, voire pas du
    tout en considération le risque sismique. »





    Et il
    est parfaitement vrai que parmi les bâtiments qui se sont récemment écroulés en
    Turquie à la suite du tremblement de terre du 6 février dernier, il y avait
    aussi des bâtiments flambant neuf, ou presque. Car, avoue l’ingénieur Sumpasacu,
    avoir à disposition des normes de bonnes pratiques de construction ne suffit
    pas. Encore faut-il les respecter. Et lorsqu’on sait qu’en matière de
    corruption et de pots-de-vin le secteur du bâtiment caracole en tête de liste, l’on
    sera moins étonné par le résultat. (Trad Ionut Jugureanu)



  • 04.03.2021

    04.03.2021

    Coronavirus – Le Groupe de Communication Stratégique fait état en ce jeudi 4 mars de plus de 4.200 nouveau cas de contamination au nouveau coronavirus sur plus de 35.000 tests effectués au niveau national. 98 personnes sont décédées des suites de l’infection ces dernières 24 heures et 1.070 malades sont actuellement en réanimation. De plus en plus de départements se retrouvent dans le scénario rouge, cet-à-dire avec un taux d’incidence supérieur à trois cas pour mille habitants durant 14 jours. Trois communes du département de Timiş, dans l’ouest du pays, ont été confinées pour deux semaines.


    Tremblement de terres – Triste anniversaire en Roumanie aujourd’hui
    – 44 ans depuis le plus fort tremblement de terre enregistré dans le pays. De
    magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter, le séisme du 4 mars 1977 a fait
    1.570 victimes, notamment à Bucarest, et a provoqué d’importants dégâts
    matériels, évalués à l’époque à deux milliards de dollars. 230.000 logements
    avaient été détruits ou largement endommagés et des centaines d’espaces commerciaux
    avaient été mis hors service. Le séisme a également entraîné une crise
    économique et sociale qui, d’après les historiens, n’a pas été surmontée par la
    dictature communiste avant sa chute, en 1989. Or, la capitale de la Roumanie semble se
    trouver aujourd’hui dans une situation inquiétante. Les spécialistes estiment qu’une secousse
    similaire à celle de 1977 ferait s’effondrer des centaines de bâtiments à
    Bucarest. En plus, une étude réalisée par l’Institut roumain
    pour l’évaluation et la stratégie montre que moins de 20% des logements de
    Roumanie étaient couverts par une assurance habitation en 2020. Dans le même
    temps, 54% des Roumains se disent inquiets des risques d’un tremblement de
    terre et environ deux tiers d’entre eux, 67% plus précisément, déclarent qu’ils
    connaissent le comportement à adopter en situation de catastrophe. Chaque année, plus d’une
    centaine de séismes d’une magnitude supérieure à 3 sur l’échelle de Richter sont
    enregistrés en Roumanie.






    Police – Le ministre roumain de l’Intérieur Lucian Bode a annoncé hier soir le
    limogeage des directions de l’Inspection départementale de la Police de Bacău
    et de la Police d’Oneşti. Cela fait suite à un double crime commis il y a quelques jours à Oneşti, dans le
    département de Bacău, au nord-est du pays, qui a choqué l’opinion publique et qui
    suscite encore de nombreux commentaires. Lucian Bode a également disposé la
    saisie du Parquet pour négligence au travail quant à l’intervention des
    forces de l’ordre pour, parmi d’autres, avoir minimisé l’importance de l’événement,
    ne pas avoir fait usage de toutes les informations à leur disposition et avoir
    failli à informer la hiérarchie de manière complète et correcte. Lundi, deux
    artisans qui rénovaient un appartement d’Oneşti ont été tués par l’ancien
    propriétaire du logement. L’homme âgé de 68 ans, mécontent de son évacuation,
    avait pris en hottage les deux travailleurs. La police, après des négociations infructueuses
    avec l’agresseur, a ouvert le feu pour entrer dans le logement et a tiré dans
    les jambes de l’homme, qui est actuellement hospitalisé. Cela arrive alors que
    huit agents de police de Bucarest, accusés d’avoir torturé deux jeunes, ont vient
    d’être retenus par les procureurs. En septembre dernier, deux jeunes ont porté
    plainte pour agression. Ils auraient fait remarquer aux forces de l’ordre qu’ils
    ne portaient pas de masque de protection et qu’ils donnaient des amendes sans
    fondement, suite à quoi ils auraient été battus.




    Tennis – La paire roumano-lettone Monica Niculescu/Jelena
    Ostapenko s’est qualifiée dans les demi-finales de l’épreuve de double du
    Tournoi de tennis de Doha, au Qatar, où elle affrontera les Tchèques Barbora
    Krejcikova/Katerina Siniakova, principales favorites de la compétition. Dans
    les quarts de finale, Niculescu et Ostapenko ont vaincu 6-3, 6-4 Laura
    Siegemund d’Allemagne et Elena Vesnina de Russie.






    Météo – Les températures continuent à grimper en Roumanie, pour dépaser les
    normales de saison dans la plupart du pays. Le ciel est variable sur la moitié
    nord du territoire et plutôt dégagé ailleurs. Le vent est faible a modéré, avec
    des intensifications passagères en montagne et dans le sud-est du pays. Les
    températures maximales vont de 10 à 19 degrés, avec 12 degrés à midià Bucarest.