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  • La carte des magnolias

    La carte des magnolias

    « A Bucarest, la beauté existe à chaque coin de rue, à condition de bien regarder autour de nous. » C’est par ces mots que le projet nommé « La carte des magnolias » s’ouvre sur Google. En deux clicks, vous aurez droit à des centaines de magnolias pris en photo dernièrement, dans les rues de la capitale roumaine. L’idée appartient à Diana Robu, une jeune femme de 32 ans, qui témoigne: « Je n’ai jamais imaginé qu’une telle idée puisse se transformer en un véritable projet, une carte avec 500 magnolias de toutes les couleurs: violet, rose, blanc, jaune, il y en a pas mal de jaune. A la base, je me suis imaginé une sorte de jeu pour moi et pour mes proches par lequel j’ai essayé de récupérer un peu de toute cette beauté que la pandémie m’a enlevée au printemps dernier. Et du coup, j’ai voulu profiter de la ville et de ses magnolias qui annoncent les premiers l’arrivée du printemps. Or, ce contraste entre le gris de la ville et les magnolias fleuris bien avant que les feuilles des autres arbres ne se remettent à pousser, c’est très joli. Dans un premier temps, j’ai imaginé cette carte des magnolias pour moi-même afin que j’arrive à les retrouver plus facilement. J’ai donc marqué les dix ou vingt magnolias que je connaissais déjà à travers Bucarest et j’ai décidé de leur rendre visite. Sauf que voilà, sur le trajet, j’en ai découvert d’autres. J’ignorais complètement le nombre de magnolias qui existent à Bucarest. Et c’est comme ça que ma carte a commencé petit à petit à se remplir de tous ces petits cœurs violets. »

    On a demandé à Diana Robu avec quelles attentes elle était partie à la découverte des magnolias de la capitale roumaine : « Sans aucune attente. Je me suis tout simplement proposé de profiter un peu de la ville, de ses ruelles paisibles, que j’ai eu le plaisir de découvrir ou de redécouvrir avant de m’y égarer en quête des quartiers anciens et des coins que je ne connaissais pas. Voilà. Pas forcément des attentes, en revanche, j’ai fini par découvrir des tas de choses dans ma ville puisque la carte des magnolias ne parle pas que des fleurs, mais de la beauté en général. A chaque coin de rue, il y a toujours un grain de beauté ou de couleur. Il y a des magnolias dans les jardins des maisons, d’autres qui poussent sur les parterres en face des immeubles et qui font la joie des locataires ! Ce qui m’a le plus impressionnée ce fut la réaction des gens, car en dehors des magnolias, j’ai eu droit à plein d’histoires. Les gens ont été heureux de m’accueillir chez eux, de me raconter des choses. Par exemple, dans le quartier du 1-er Mai, j’ai fais la connaissance d’un monsieur qui m’a laissée photographier son magnolia et qui, par la suite, s’est mis à me parler. C’était une présence inédite pour notre Bucarest : il était habillé comme Charlot, il était coiffé d’un melon et muni d’une canne et il m’a fait visiter sa boutique. C’était une sorte de boutique-musée, un petit dépôt d’antiquités très joli. Jamais de ma vie je n’aurais imaginé un tel endroit dans un coin de Bucarest ! J’y suis restée presque une heure, il m’a présenté toutes les sculptures et les tableaux qui s’y trouvaient, il m’a parlé de sa femme qui est infirmière en réanimation-soins intensifs, donc en première ligne de la pandémie. Et lui, il a choisi de tenir son commerce ouvert pendant toute cette période, même si les clients se sont faits plutôt rares, par le simple désir de se donner l’illusion de mener la vie la plus proche possible de la normalité d’avant.»

    Des histoires de vie, des histoires autour des plus beaux magnolias, voilà comment l’on pourrait résumer le projet lancé par Diana Robu : « Tout a commencé début avril quand j’ai entamé mes sorties dans les rues de Bucarest. La carte des plus beaux magnolias, je l’avais réalisée à mon propre usage fin mars et en avril, j’ai juste commencé à explorer les petites rues à la recherche de ces magnifiques arbres en fleurs. J’ai fini par marquer 500 magnolias sur cette carte. Les deux dernières semaines ont été assez intenses, car je me suis proposé d’atteindre cette cible de 500 arbres pas forcément pour l’actuel printemps car leur saison touche déjà à la fin, mais pour le printemps prochain. Je me suis dit que moi, j’aurais bien aimé avoir cette carte en début de printemps pour me repérer plus facilement. Les 500 magnolias inscrits sur la carte, je les dois à tous ceux qui se sont impliqués dans mon projet. Finalement, on a mis sur pieds un projet collaboratif, car j’ai reçu pas mal de photos de magnolias de la part des personnes qui les croisaient sur leur trajet vers le boulot ou pendant leurs sorties. C’est grâce à elles que j’ai réussi à marquer 500 magnolias sur ma carte. »

    Passionnée moi-même par ces arbres tellement beaux, j’ai remarqué que cette année, plus que d’habitude, la ville de Bucarest s’est remplie de jeunes magnolias. « Moi aussi, j’adore ces magnolias tout petits. A part des magnolias spectaculaires, dont certains vieux de plus de 100 ans, protégés donc par la loi, on a de plus en plus de jeunes magnolias qui poussent timidement sur les parterres en face des immeubles à travers Bucarest. Une tache de couleur dans un océan de béton qui montre à quel point on a besoin d’embellir l’endroit où on mène nos vies. »

    Et puisque les magnolias de Diana Robu ont fait un tollé sur les réseaux sociaux, de plus en plus de Bucarestois ont commencé à la rejoindre dans ses efforts de faire le recensement de ces arbres si jolis. « Le retour des gens a été inattendu. Jamais je n’aurais imaginé qu’un projet pareil puisse acquérir une telle ampleur, surtout qu’il intervient au bout d’une période difficile qui nous a tous touchés. Les gens ont donc eu besoin de décompresser et de penser à autre chose : à un brin de couleur dans une période plutôt grise. »

    Et puisque la beauté existe, quelle que soit la saison, Diana nous a rappelé qu’une fois la saison des magnolias finie, ce sera le tour de la glycine.(trad. Ioana Stancescu)

  • Timişoara, ville des magnolias

    Timişoara, ville des magnolias

    Nous vous invitons aujourd’hui dans l’ouest de la Roumanie ; nous visiterons cette ville multiculturelle et romantique et découvrirons ses attractions. Bâtiments anciens, musées, places de rêve et une vieille ville avec un centre unique en Roumanie, formé de trois places, chacune avec un style architectural différent. Timişoara est une Europe en miniature, où cohabitent Roumains, Allemands, Serbes, Magyars, Croates, Slovaques et Bulgares.

    Diversité et culture, voilà les caractéristiques qui font de Timişoara la destination idéale pour les amateurs de tourisme culturel, dit Lucia Solomon, du Centre d’information touristique : « Timişoara est une ville avec une histoire et une culture riches. Beaucoup de touristes qui la visitent en sont impressionnés. La plupart des bâtiments que nous voyons aujourd’hui dans la ville ont été élevés après 1700. Les plus anciens sont en style baroque. Les touristes peuvent admirer aussi de nombreux bâtiments de style Art nouveau, une spécificité qui rend la ville similaire à d’autres villes européennes telles que Budapest et Vienne. La ville est traversée par le canal Bega, qui a eu un rôle important dans son développement. Plusieurs parcs s’égrènent le long du canal, et des allées sont aménagées pour la promenade ; de ce fait, les touristes peuvent se promener d’un bout à l’autre de la ville, d’un parc à l’autre, à pied ou à vélo. »

    Le décor printanier fourni par les magnolias est fréquent dans le paysage citadin. Depuis quelques années, les arbres aux fleurs blanches ou roses sont présents dans les parcs publics et sur les bords de la rivière Bega. Le magnolia a été apporté en Roumanie à la fin du XIXe. Dans cette promenade, à pied ou à vélo, vous pourrez admirer ces si jolies fleurs, mais vous aurez l’occasion de remarquer aussi la jeunesse de cette ville.

    Lucia Solomon : « Timişoara est une ville jeune si l’on pense qu’elle a sept universités, avec environ 50.000 étudiants. Cela se sent à chaque rentrée universitaire, quand les rues fourmillent de jeunes gens. Le vieux centre-ville a été rénové cette année et l’on est en train d’y aménager des rues piétonnes, ainsi que les places qui accueillent nombre de terrasses. La nuit tombée, la ville s’anime et l’on a l’embarras du choix. L’orchestre philharmonique de la ville donne des concerts de haute qualité, tandis que les spectateurs sont attendus à l’Opéra de Timisoara avec ses trois théâtres : roumain, allemand et magyar. En outre, plusieurs festivals sont organisés tout au long de l’année. Certains d’entre eux ont déjà une vieille tradition: le festival Plai, le Festival de Jazz, la Timişoara musicale, Bega Boulevard, pour n’en citer que quelques-uns, très prisés aussi bien par les locaux que par les touristes. »

    Timişoara est en lice pour le titre de Capitale européenne de la culture en 2021. Il n’y a rien d’étonnant à cela, car c’et la ville roumaine qui abrite le plus grand ensemble d’édifices historiques. Sur les 15 mille bâtiments de la ville, pas moins de 13 mille sont classés monuments historiques. Timisoara est aussi la première ville d’Europe aux rues éclairées à l’électricité. C’est toujours là que l’on retrouve la plus ancienne brasserie d’Europe du sud-est, dont la construction remonte à 1718. Timisoara est en outre l’unique ville d’Europe à disposer de trois théâtres d’Etat, en trois langues. La petite Vienne, comme elle était appelée par le passé, Timişoara doit son renommé, entre autres, aux concerts qu’elle accueillait et à l’affiche desquels figuraient de grands noms, dont Johannes Brahms, Bela Bartok, Enescu, Johann Strauss ou Liszt.

    La Philharmonie Banatul tente d’attirer la jeunesse en proposant des concerts inédits, précise son directeur, Ioan Coriolan Gârboni : « Nous avons baissé la barre un tout petit peu. Au lieu d’un concert sérieux, en salle, suivi par 100, 200 spectateurs, je préfère organiser un concert en plein air et attirer une dizaine de milliers de spectateurs, même si, vu les conditions, la qualité du son est moindre. C’est dire que ce type de concerts a un fort impact sur le public, y compris sur les jeunes. Nous donnons même des concerts dans les grottes. Nous avons accueillis des solistes et des orchestres mondialement connus, dont l’Orchestre royal du DanemarK. Et comme cette activité a désormais une certaine tradition, nous recevons chaque année la visite de nos spectateurs fidèles, qui viennent de d’Israël, des Etats-Unis, du Canada, de Hongrie, d’Autriche. »

    Si vous envisagez d’y rester plus longtemps, n’hésitez pas à découvrir les alentours de la ville de Timisoara. L’invitation vous est lancée par Lucia Solomon, du Centre d’information touristique : « Non loin de Timişoara se trouvent les caves à vin de Recaş et de Petrovaselo, très recherchées pour leurs vins. On peut aussi visiter la station de Buziaş, réputée pour ses eaux minérales. Plus loin, on découvre les Monts du Banat et l’on peut même aller jusqu’au bord du Danube. Certains de nos visiteurs choisissent de se rendre au Château de Hunyadi, à Hunedoara, cet autre lieu d’attraction pour les étrangers. »

    Timişoara compte plus de 100 hôtels et pensions touristiques, totalisant 5.300 places d’hébergement. Détail important: on peut facilement atteindre la ville, en voiture, en empruntant l’autoroute qui la relie au reste de l’Europe. Enfin, n’oublions pas la voie aérienne, l’aéroport de Timişoara étant le deuxième plus grand du pays, après celui de la capitale, Bucarest. (Trad. : Ligia Mihaiescu, Mariana Tudose)

  • Timisoara, the city of magnolias

    Timisoara, the city of magnolias

    Today you’re invited to take a stroll along the streets of Timisoara, a multicultural and romantic city. Old buildings, museums, open-air concerts, beautiful public squares and a historical center, which is unique in Romania, made up of three urban squares, each of them built in an architectural style of its own.



    All that provides the ingredients for a Europe in miniature. It is a settlement where Romanians, Germans, Serbians, Croatians, Slovaks and Bulgarians live together. Diversity and culture. These are the buzzwords that make the city of Timisoara the perfect destination for all those who are into cultural tourism, or at least that’s what an employee with the city’s Tourism Information Center Lucia Solomon told us.



    Lucia Solomon: ”Timisoara is a city with a rich history and culture. A great many tourists visiting us are impressed with that. The buildings we can still see today in Timisoara, for their most part were built after the year 1700. That is why the oldest such buildings were built in the Baroque style. Also, tourists can be delighted with a lot of Art Nouveau buildings, which bring Timisoara closer to other great European cities, such as Budapest and Vienna. The Bega canal crosses the city, playing an important role in the progress the city has seen throughout the years. A string of parks and promenade alleys lay along the canal, so that tourists can take a walk from one end of the city to another, from one park to another, by foot or by bike. “



    Magnolias provide a fine spring landscape for the city of Timisoara. For quite a few years now, white or pink-flowered trees can also be seen in public parks lying along the banks on the Bega River.



    The magnolia tree was brought to Europe in late 19th century. It can be easily recognized thanks to its big-size flowers, with their full-bloom petals. So whether you opt for taking a walk or a bike ride from one end of the city to another, you’ll have the chance to admire the beautiful flowers. However, you will also have the opportunity to see for yourselves how young the city is. Here is Lucia Solomon once again.



    Lucia Solomon: “Timisoara is a young city, if we take into account the fact that it has seven universities, with roughly 50,000 students. You can sense that right after the academic year begins. There is a lot of to-and-fro in the street. The old city center has been refurbished this year. Pedestrian streets and squares have been set up, there are lots of beer gardens there and at night, the city center is literally sizzling. During the warm season, there are quite a few youngsters who have a seat at a table in a beer garden, enjoying the flavor of the city. Others go to concerts. The Philharmonics always has exquisite concerts on offer, and we have always enjoyed its fine musical choice, but apart from the Philharmonics, we should also make mention of the Opera House in Timisoara, or of the three state-run theatres: The Romanian Theater, the German Theater, and the Hungarian Theater. There are a great many festivals, staged throughout the year. Some of them have already become traditional, such as the Plai Festival, the Jazz festival, the Musical Timisoara festival, the Bega Boulevard festival, to mention but a few of them. People really get their kicks out of attending all those events; locals and tourists alike. “



    Timisoara is competing for the European Capital of Culture title in 2021. This is of little surprise, considering the city boasts the largest number of historical buildings and monuments in Romania. Of the city’s 15,000 buildings, 13 thousands have been declared monuments. Timisoara was also the first European city to introduce public street lighting. The oldest brewery in southeastern Europe can be found here, operating since 1718. It is also the only European city with three state theatres staging shows in three different languages.



    Known as Little Vienna in the old days, Timisoara also gained international recognition due to its concerts. Famous musicians performed here, such as Johannes Brahms, Bela Bartok, Karrer, Enescu, Johann Strauss or Liszt. In 2016, the Banat Philharmonic Orchestra of Timisoara is preparing a series of unusual concerts, aimed at appealing to the younger generations, as the Philharmonic Orchestra director, Coriolan Garboni, told us:



    Coriolan Garboni: “We have lowered our standards a bit. There is little to gain from an indoor concert addressing a 100-200-strong audience. I prefer an outdoor concert with ten thousand viewers. The impact on the audience and the youth is very big. In Timisoara there is also a habit to host concerts in caves. Renowned soloists and orchestras performed here, including the Royal Danish Orchestra. It has become a tradition. We have faithful visitors from Israel, USA, Canada, Hungary or Austria, who come every year in large numbers particularly for these concerts”.


    And if you have some time to spare, you can get to visit the surroundings, as Lucia Solomon from the Tourist Information Centre told us.



    Lucia Solomon: “The Recas Vineyards, very famous for their quality wines, are close to Timisoara. Petrovaselo is another location with good vineyards. You can also visit Buzias, famous for its mineral springs. Going a bit farther, tourists can reach the Banat Mountains, going all the way to the Danube. Others chose to visit the Corvin Castle in Hunedoara, which is also very famous abroad”.



    Timisoara boasts over 100 hotels and guesthouses, offering accommodation for some 5 thousand people. Also worth mentioning is Timisoara’s privileged geographical position. The city is within easy reach by car, as there is now a motorway linking the city to the rest of Europe. You can also fly in here, as Timisoara has the second-largest airport in Romania.