Tag: maisons

  • La Roumanie adopte les constructions écologiques

    La Roumanie adopte les constructions écologiques

    C’est dans ce contexte que le marché immobilier a commencé à se réorienter vers le développement de nouvelles résidences et villas à faible consommation d’énergie, dont certaines énergétiquement indépendantes. En même temps, le marché des installations écologiques pour la construction est en pleine essor, avec une croissance de plus de 100 % pour les installations photovoltaïques et de plus de 50 % pour les pompes à chaleur. Ces équipements assurent une consommation d’énergie nulle ou presque nulle, et la demande augmente même de la part des Roumains vivant dans des maisons déjà construites, selon les données d’une des principales entreprises de développement immobilier et d’installations pour le bâtiment.

     

    Les avantages d’une maison écologique

     

    Sorin Lăpădatu, le fondateur de cette entreprise, nous explique les avantages d’une maison écologique et le les techniques employées pour la réaliser : « Pour avoir des factures presque nulles, nous déployons des efforts considérables pour construire des habitations extrêmement efficaces sur le plan énergétique. Ainsi, on les teste et on localise des centaines de fuites, puis on revient pour les réparer. Nous offrons des équipements qui sont beaucoup plus coûteux, comme des pompes à chaleur avec des forages à grande profondeur, ce qui implique un coût supplémentaire. Le client qui comprend le travail qui existe derrière, comprendra aussi le fait qu’il aura des factures sept fois moins élevées que s’il achetait une habitation dans des projets immobiliers où l’attention portée à l’efficacité énergétique n’était pas aussi grande. Je pense donc qu’il prendra la décision d’acheter ce type d’habitation beaucoup plus rapidement. »

     

    Les Roumains préfèrent utiliser des technologies efficaces et intelligentes pour réduire presque entièrement leur consommation d’énergie.

     

    Ces technologies incluent des installations complètes comme les panneaux photovoltaïques, les pompes à chaleur qui utilisent l’énergie thermique de l’air, de l’eau ou du sol pour le chauffage et le refroidissement des espaces, et les systèmes d’isolation thermique avancés, qui réduisent le besoin de chauffer ou de refroidir.

     

    Sorin Lăpădatu, fondateur d’une entreprise de développement immobilier et d’installations pour la construction, explique qu’en équipant les habitations de ces systèmes complets, les Roumains réduisent leur dépendance au réseau national d’électricité et de gaz : « Les clients ont commencé à souhaiter l’indépendance énergétique après avoir vu ce qui s’est passé ces dernières années pendant la pandémie et après la guerre en Ukraine. Les Européens ont souffert et ils ont eu des factures de gaz naturel extrêmement élevées, car ils ont été dépendants. Chez nous, le prix de l’énergie est plafonné, mais à l’avenir, il pourrait ne plus l’être. Nous sommes donc dépendants d’un point de vue politique, et les clients comprennent cela de plus en plus et prennent ainsi leurs décisions. Ils sont prêts à payer cette différence qui peut varier de 20 à 40 % dans le cas de l’achat d’une habitation écoénergétique. Tout dépend du niveau d’efficacité énergétique de la maison. Nous mènerons les maisons à une efficacité énergétique proche de celle des maisons passives. »

     

    Un autre aspect positif de cette augmentation de la demande est la baisse des prix des équipements.

     

    À mesure que le taux d’adoption augmente, les processus de fabrication deviennent plus efficaces, ce qui entraîne une réduction des coûts. Cela rend les technologies d’indépendance énergétique plus accessibles pour un plus grand nombre de consommateurs et de développeurs. (trad. Rada Stanica)

  • Le marché immobilier en Roumanie

    Le marché immobilier en Roumanie

    Nous estimons qu’en février 2024, presque 53.000 logements ont été vendus sur le marché de l’immobilier roumain, de 16500 de plus qu’en janvier. Le nombre des biens immobiliers – maisons, terrains et appartements ayant fait l’objet des transactions en février a dépassé de 6500 celui des biens vendus durant la même période de l’année d’avant. Dans le classement des villes dressé en fonction du nombre de logements vendus, c’est Bucarest qui se trouve en première place, avec plus de 9100, suivi par Ilfov, presque 3500 et Iasi, plus de 3200. Au pôle opposé, on retrouve les départements de Teleorman, 240, Covasna, 330 et Salaj, 410. Par ailleurs, les départements ayant enregistré le plus grand nombre de terrains agricoles vendus durant le deuxième mois de l’année en cours sont Dolj, 900 terrains, Botosani, plus de 620 et Timis, 610 terrains.

    Par ailleurs, plus de 70% des Roumains en quête d’un logement préfèrent les appartements aux maisons et cela pour une raison bien précise, à savoir le prix. Au dernier trimestre de l’année dernière, le nombre total de demandes de maisons et d’appartements a été de 124.700 dont 105.800 appartements dans des immeubles anciens et 45.100 dans des immeubles neufs.

    Durant les trois derniers mois de 2023, la Roumanie a enregistré 145.200 acquéreurs potentiels, de 21,7% de plus qu’en 2022. Ceux-ci ont dû choisir parmi 116.000 propriétés résidentielles, maisons et appartements, de 25% de moins qu’en 2021. Un quart des acheteurs ont cherché un bien immobilier au centre-ville, entre 30 et 40% ont préféré la banlieue, et le reste s’est orienté vers les autres quartiers.

    Les principaux quartiers résidentiels de Roumains se trouvent dans les grandes agglomérations urbaines, telles la capitale, Bucarest, Timisoara, dans l’ouest, Iasi, dans le nord-est, Brasov, au centre et Constanta, dans le sud-est du pays.

    Les Roumains qui optent pour une maison sont pour la plupart, des familles avec enfants qui souhaitent disposer d’un extérieur et davantage d’espace. Puisque ce type de propriété est souvent dans les banlieues des grandes villes, les acquéreurs sont principalement des personnes aisées, entrepreneurs ou directeurs, qui travaillent depuis chez eux et dont l’emploi du temps est très flexible.

    Selon les estimations des experts immobiliers, cette année, un million de Roumains chercheront à acheter un bien immobilier qu’ils choisiront en fonction aussi bien du prix, que de l’attractivité du quartier.

  • Modulary Factory – maisons modulaires en bois, dans le vent

    Modulary Factory – maisons modulaires en bois, dans le vent

    Antoine Dussenne parle de lui-même comme d’un Robin des Bois des affaires. Entrepreneur établi en Roumanie depuis le début des années 1990, après avoir dirigé plusieurs affaires à succès, il lance une start-up de production de maisons modulaires en bois haut-de-gamme. Là encore, le carnet de commandes est plein. Une entreprise du temps présent. Au cours d’un show télévisé, le propriétaire d’une grande enseigne du mobilier et de l’aménagement d’intérieur lui propose d’investir 250 000 euros dans son entreprise. Il refuse, mais négocie avec lui un partenariat commercial. Questionné sur sur son arrivée en Roumanie, Antoine Dussenne se souvient…

  • La flambée du cout du logement en Roumanie

    La flambée du cout du logement en Roumanie

    En début d’année une annonce immobilière provoquait du buzz sur Internet et était largement commentée par les médias. A Cluj, ville du centre ouest de la Roumanie, un studio joliment aménagé mais d’une superficie de 11 mètres carrés seulement était à louer pour 200 euros par mois. L’annonce a fait le tour des réseaux sociaux, suscitant plus de 20 mille commentaires et 14 mille partages et d’innombrables blagues liées à sa superficie minuscule. Quelques semaines plus tard, le studio situé dans un immeuble érigé en 1975 était à vendre pour 37 500 euros, soit 3 400 euros le mètre carré. Cet exemple en dit long sur la situation du marché immobilier roumain qui connait une véritable flambée des prix des immeubles mais aussi des loyers, à travers le pays.

    Selon l’Office statistique de l’Union européenne, Eurostat, la Roumanie compte parmi les Etats de l’UE ayant connu une progression du prix de l’immobilier durant le 4e semestre de l’année 2021. Les prix des habitations ont augmenté de 9,4 % dans la zone euro et de 10 % dans l’Union européenne, durant le dernier trimestre de l’année 2021 par rapport à la période similaire de 2020. C’est la progression annuelle la plus importante pour la zone euro depuis 2005, lorsque les chiffres sur le prix de l’immobilier ont commencé à être collectés. Sur la totalité des Etats de l’UE, 15 ont rapporté des progressions annuelles du prix des immeubles de plus de 10 % durant le 4e trimestre de l’année 2021, avec une seule baisse notable dans le cas de Chypre. L’avancée annuelle la plus importante a été enregistrée par la République tchèque, soit plus de 25 %, suivie par l’Estonie, la Lituanie et la Hongrie avec une progression de quelque 20 %.

    En Roumanie, le prix des maisons et des appartements a augmenté de 7,5 %. Durant le 4e trimestre de l’année 2021, par rapport aux trois mois précédents, les prix des appartements et des maisons ont augmenté de 1,9 % dans la zone euro et de 2,1 % dans l’Union européenne. En Roumanie, cette croissance a été de 2,8 % durant le quatrième trimestre de 2021, après une hausse de 0,1 % durant les trois mois précédents. Et c’est le même Eurostat qui fait savoir que les loyers dans les 27 Etats membres de l’UE ont poursuivi leur évolution à la hausse durant le 4e trimestre de l’année 2021. Entre 2010 et le deuxième trimestre de 2011, les prix des habitations et les loyers ont connu une fluctuation similaire, mais depuis le 2e trimestre de l’année 2011, les loyers ont connu une progression significative, le prix des habitations a connu des hauts et des bas pour se stabiliser ensuite.

    Dans ce contexte, en 2021 la construction d’immeubles résidentiels a enregistré un record absolu pour la période postcommuniste, soit d’après 1989. Plus de 72 500 maisons et appartements ont été finalisés au niveau national, en hausse de 7 % par rapport à 2020. A Bucarest et au département limitrophe d’Ilfov, au total 22 000 habitations ont été inaugurées qui comptent pour 30 % du total des logements achevés au niveau national. D’autres départements développés tels Timis, dans l’ouest, Iasi, dans le nord-est et Arad (ouest) ont également connu une progression du nombre d’immeubles résidentiels finalisés en 2021.

    Voilà donc que le marché a connu une véritable effervescence en 2021. Reste à voir comment évoluera ce secteur à l’avenir vu que la flambée du prix des matériaux de construction et des coûts de l’énergie fera grimper les prix sur le marché de l’immobilier. N’empêche, la demande est toujours élevée, vu que les Roumains préfèrent acheter plutôt que louer. Pas moins de 96 % de la population est propriétaire de l’espace qu’elle habite, soit le taux le plus élevé au monde.

  • “Colorie le village” – le festival des bonnes actions

    “Colorie le village” – le festival des bonnes actions

    La
    3e édition du projet « Color the Village/ Coloreaza satul » (Colorie le village) – le festival des bonnes actions aura lieu au village d’Ilidia,
    dans le département de Caraș-Severin, du 17 au 19 juin 2021.








    « C’est
    à l’aide des mots bienveillants et de l’entente mutuelle que nous atteignons
    toujours les résultats souhaité », ainsi explique le concept de ce festival
    Radu Trifan, le président de l’Association « Acasa in Banat » (Chez moi au
    Banat). Cette approche a déjà porté ses fruits ; en témoigne le bilan des
    activités de l’association en 2020, qui est vraiment riche et encourageant.
    Malgré les limites imposées par la pandémie, les évènements reportés ou
    réinventés, le succès des actions de cette association a dépassé les attentes.
    Si bien que cette année, des bénévoles des quatre coins de la Roumanie se
    rendront au mois de juin dans un petit village de Caraș-Severin pour
    réhabiliter une trentaine de maisons en 3 jours seulement. Et pas n’importe
    comment, mais en utilisant les matériaux à trouver sur place et en respectant à
    la lettre le style et la spécificité de la zone. C’est pas mal comme défi,
    n’est-ce pas ?








    Déjà
    Radu Trifan ne cache pas son optimisme et il avoue : « C’est vraiment
    un festival qui devrait avoir lieu chaque année. L’année dernière nous avons eu
    quelques mois de retard à cause de la pandémie, mais nous avons été persévérants
    et nous avons réussi à mener à bout le projet, en respectant absolument toutes
    les mesures sanitaires. Nous voulons que ce soit pareil en 2021. Nous
    avons choisi le village d’Ilidia dans le département de Caraș-Severin. En fait,
    nous nous proposons d’aller une année dans le département de Timiş et l’année
    suivante dans le Caraș-Severin. On va se limiter à la région du Banat, parce
    que c’est la zone culturelle que nous avons visée dès le début, mais nous
    espérons bien que notre message aille au-delà des frontières formelles et
    informelles de la contrée de Banat. »









    A
    en juger d’après le nombre de bénévoles qui répondent à chaque fois aux appels
    de l’association Acasa in Banat, on pourrait dire que son message voyage loin
    et s’entend très bien. En fait, il existe déjà une équipe permanente à laquelle
    viennent se joindre d’autres bénévoles, en fonction du projet. La coopération
    avec les autorités et les communautés locales marche très bien aussi.
    L’association prend en charge les principaux coûts des projets, obtenant des
    financements de la part de différents particuliers et entités juridiques. A
    leur tour, les autorités locales et les communautés qui bénéficient des projets
    assurent le logement et les repas des bénévoles durant les activités.








    Du
    coup, les actions de l’association Acasă în Banat se multiplient d’une année à
    l’autre et deviennent de plus en plus crédibles.








    Clin
    d’œil maintenant sur le bénéficiaire de cette année du Festival des bonnes
    actions « Color the Village/ Coloreaza satul (Coloriez le village)
    » : Ilidia, un village qui fait partie de la commune de Ciclova Română et
    qui s’enorgueillit d’un potentiel touristique remarquable. Il est situé près de
    la ville industrielle d’Oravița, avec une population très diversifiée.






    Radu
    Trif, le président de l’association Acasă în Banat explique : « Il y a eu
    là-bas une importante communauté d’ethniques allemands, magyars et juifs. Ils ont
    tous laissé derrière un patrimoine très riche, à retrouver non seulement dans
    la ville proprement-dite, mais aussi dans les villages avoisinants. Ilidia en
    est un. Ce village garde un patrimoine architectural fantastique par rapport à
    ses dimensions plutôt réduites. Cette année, je crois que nous sommes prêts à
    nous pencher sur des aspects plus délicats de la restauration, car on a
    beaucoup appris en cours de route. La plupart des maisons d’Ilidia sont bâties
    sur des fondations en pierre dure, elles ont des murs en pierre fine, une sorte
    de calcaire, et de très hautes clôtures en pierre qui veillent sur les ruelles
    du village. C’est vraiment un endroit spécial et je suis sûr que s’il se
    trouvait quelque part en Italie, en Espagne ou en Allemagne, il y aurait un
    déferlement de touristes. Ilidia est un endroit qui n’a pas encore été
    découvert. Il faudra nous concentrer sur les magnifiques façades des maisons,
    dont les styles sont très variés et comportent de riches éléments décoratifs.
    Puis, il y a aussi les fenêtres et les portes qui méritent bien d’être
    admirées. Le hasard a fait qu’une multitude d’éléments intéressants se
    réunissent dans ce village et fassent la beauté du paysage architectural. »





    La
    nature a été à son tour très généreuse avec cette région, lui offrant des
    paysages à couper le souffle. En même temps, les passionnés d’histoire n’auront
    pas le temps de s’ennuyer sur les lieux : ce village a été mentionné dans
    les documents dès l’année 1223. Les fouilles archéologiques confirment
    l’ancienneté de cette localité et l’existence d’un centre politique et
    administratif important ici entre les 10e
    et 14e siècles. Les archéologues ont mis au jour, sur les collines
    avoisinant le village, des pots en céramique, des fours d’habitation, des
    objets en bronze et en fer ainsi que les fondations de plusieurs églises et les
    ruines d’un château.








    Voilà, un
    patrimoine tellement riche de tous les points de vue, qui attend d’être
    découvert dans la région du Banat (sud-ouest de la Roumanie) et qui a désormais
    plus de chances de se faire connaître grâce aux bonnes actions de l’association
    Acasa in Banat. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Bucarest au début de la réforme de l’habitat

    Bucarest au début de la réforme de l’habitat

    Bourg marchand, développé de manière chaotique sur les rives de la Dâmbovița autour de la zone des auberges, des tavernes et des boutiques, connue de nos jours comme le centre historique de la ville, Bucarest a commencé à se moderniser et à se mettre au diapason de l’Occident à peine durant la seconde moitié du 19e siècle. Pourtant, au début du 20e, les banlieues étaient encore insuffisamment urbanisées, les habitations y étaient insalubres et la tuberculeuse faisait des ravages parmi les habitants de la périphérie.

    C’est pourquoi, en 1910, la municipalité, par le maire Vintilă Brătianu, crée une « Société communale pour les habitations à prix modique », à l’époque la seule de ce genre en Roumanie. La Société a fonctionné entre janvier 1911 et le 11 juin 1948, date de la nationalisation opérée par les communistes. Son but était de construire et de vendre aux couches sociales moins nanties des habitations modernes, salubres, à des prix relativement accessibles. La Société achetait des terrains détenus par l’Etat, qui les avait achetés, à son tour, aux boyards propriétaires de domaines autour de la capitale. Ensuite, elle y faisait construire des habitations et les vendait à terme au menu peuple – du moins théoriquement, car en réalité il n’en fut pas tout à fait ainsi : ce n’est pas la catégorie des ouvriers qui bénéficia avant tout de ces habitations, mais la classe moyenne, constituée de fonctionnaires, de professeurs, d’ingénieurs et de ceux qui pratiquaient des professions libérales. Certes, la ville en a bénéficié aussi, car elle s’est agrandie et s’est modernisée.

    L’historien Andrei Răzvan Voinea a étudié l’activité de la Société pour les habitations à prix modique et il nous en parle : « Le prix maximum de ces maisons était fixé par la loi à 8.000 lei. On ne pouvait pas vendre une telle maison à plus de 8.000. Durant l’entre-deux-guerres, un ouvrier gagnait 100 lei par mois tout au plus. Dans ces conditions, 8.000 lei était un prix plutôt décourageant. Le grand avantage de l’existence de cette Société était le fait qu’au moment où elle entrait en possession d’un terrain, elle le divisait en parcelles égales et elle y faisait tous les travaux d’aménagement : assainissement, eau courante, électricité, éclairage et pavage des rues, service de propreté urbaine, pratiquement tout ce qui concernait la modernisation de la ville. Quand le bénéficiaire, après avoir acheté la maison, y entrait, tout était prêt, depuis les poêles à la toiture en tuiles, la rue était goudronnée et la clôture déjà installée. C’est pourquoi les ventes ont explosé les premières années, tout le monde s’empressant d’acheter. Pourtant, malheureusement, peu après le début des constructions, la loi a changé et le prix d’une maison a été porté à 15.000 lei. Par conséquent, ces habitations sont devenues inaccessibles aux ouvriers – déjà déçus par le prix antérieur de 8.000 lei, qu’ils ne pouvaient pas se permettre. Aussi, ces maisons allaient-elles devenir la propriété d’autres catégories professionnelles. »

    Entre 1911 et 1948, la Société a fait 25 lotissements et construit des habitations – selon le même modèle – pour environ 4.000 familles. Le premier réalisé à l’époque fut appelé Clucerului, dans le nord de la ville, à l’extrémité de la très connue Avenue Victoria. Le quartier érigé en 1918 est encore debout.

    Andrei Răzvan Voinea précise : « Les habitations y ont toutes été élevées en 1918. Les travaux ont démarré au printemps, et ont été achevés avant la fin de l’année. La Société disposait de quatre types d’habitations : A, B, C, D. Sur les terrains issus du parcellement Clucerului on construisit pourtant un seul type de maisons, le type C, qui comportaient un seul étage. Les habitations du type C étaient doubles, bi-familiales. Elles étaient constituées de deux parties identiques, une famille occupant la partie gauche de la maison, l’autre la partie droite. Toutes les maisons étaient entourées d’arbres ou d’un jardin de fleurs ou bien d’un potager. L’intention des architectes était de faire de Bucarest une ville-jardin. »

    L’architecte en chef de la Société pour les habitations à prix modique a été Ion Trajanescu. Ancien étudiant du grand architecte Ion Mincu, qui a créé le style architectural néo-roumain, Trajanescu utilisait ce style dans la construction des maisons. A la fin des travaux, l’architecte Trajanescu allait ériger sa propre maison sur une parcelle restée libre dans cette zone de Clucerului.

    Răzvan Andrei Voinea : « C’est un fait particulièrement important, car Trajanescu devient ainsi une sorte de symbole du quartier, mais il est aussi représentatif de ce qu’allait devenir la réforme des habitations sociales à Bucarest. Trajanescu, qui en 1911 avait un peu plus de 30 ans, avait été l’étudiant de Ion Mincu à la Faculté d’architecture. Les éléments du style néo-roumain créé par Mincu et utilisé par Trajanescu indiquent le fait que ces habitations étaient destinées à des couches sociales qui comprenaient quelque chose à l’architecture. En outre, posséder une maison construite par la «Société communale pour les habitations à prix modique» faisait monter quelqu’un sur l’échelle sociale, car, paradoxalement, une telle maison ne pouvait pas être achetée par n’importe qui. Par conséquent, cette Société n’a pas été, en fin de compte, ce qu’elle s’était proposé d’être, au début.»

    Une petite partie des héritiers des premiers propriétaires habitent encore ces maisons construites suite au parcellement Clucerului. Entre temps, la zone est devenue très chère et très recherchée, en raison justement de son charme rétro et du fait qu’elle avoisine un des quartiers les plus chics de Bucarest, qui commence place Victoria, là où, dans les années ’30, a été érigé l’actuel siège du gouvernement. (Trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine – 06.12.2016

    A la Une de la presse roumaine – 06.12.2016

    Une maison sur trois ne possède pas de toilette à l’intérieur et la moitié du pays utilise toujours les poêles à bois pour se chauffer. Entre temps, un médecin roumain quitte le pays tous les six heures alors que les médicaments et les pièces de rechange sont les produits les plus contrefaits en Roumanie. Et le plus souvent on découvre des paquettes de frein contrefaites.



  • Spiritualité et ethnographie dans la contrée de Gorj

    Spiritualité et ethnographie dans la contrée de Gorj

    Nous avons choisi pour point de départ le village de Hobiţa, de la commune de Peştişani. Ce choix n’est pas le fruit du hasard. En effet, c’est dans cette localité que se trouve la maison musée Constantin Brâncuşi, datée de 1971. Elle est située sur l’emplacement de l’ancienne maison où avait vu le jour le célèbre sculpteur roumain. Pour plus de détails, nous avons invité au micro le maître de conférences Ion Mocioi. « C’est une maison musée puisqu’elle abrite aussi un musée, censé faire connaître le village natal et la maison paternelle de Brâncuşi. La maison où était né l’artiste ayant été consumée par les flammes avant 1900, la sœur de Brancusi en a fait construire une autre, à proximité de l’emplacement de la première. Malheureusement cette deuxième demeure fut elle aussi réduite en cendres. La maison musée, qui repose sur une assise haute, en pierres de rivière, a un seul niveau. Elle se compose de trois pièces et d’une véranda. On y accède par un escalier, lui aussi en grosses pierres de rivière. Suivant l’architecture traditionnelle, le toit est en bardeaux de bois. Le plancher de la véranda et des trois pièces est fait en terre. Sur les trois pièces de la maison, une servait de cuisine et une autre de débarras. Le grenier était aménagé de sorte que la fumée de l’âtre puisse être utilisée pour le fumage de la viande. Dans cette maison musée on retrouve des objets ayant appartenu aux frères de Brâncuşi, qui recomposent l’ambiance des temps jadis. La famille possédait aussi un terrain, que la mère de Brâncuşi a été obligée de vendre pour payer les frais de scolarité de Constantin, élève à l’Ecole nationale des beaux arts de Bucarest. »

    Les touristes qui arrivent à Curţişoara peuvent découvrir le village authentique d’il y a deux siècles, affirme Victor Albinel Firescu, chef de la section d’ethnographie et d’art du Musée départemental de Gorj. Curţişoara est une commune située à près de 90 km de Hobiţa et à seulement 13 km de Târgu Jiu, chef-lieu du département de Gorj. Le nord de la province d’Olténie en général et le comté de Gorj, en particulier, ont été propices à l’apparition et au développement d’un système architectural complexe où l’utilisation du bois est prépondérante, précise Victor Albinel Firescu. « Ces contrées abondent en cours d’eau et en forêts, ce qui n’est pas sans influer sur les techniques de construction. D’un point de vue social, il convient de mentionner que les habitants de ces terres étaient des gens libres, chose visible aussi dans leurs créations matérielles et spirituelles. C’est ce qui explique d’ailleurs la forte résistance qu’ils ont opposée à la collectivisation pendant le régime communiste. Leur esprit conservateur et pratique est surtout illustré par l’architecture ecclésiastique qui utilise le bois comme principal matériau de construction. Celle-ci se décline de plusieurs façons, suivant le contexte social et la période historique. La contrée de Gorj dénombre actuellement plus de 120 églises – monuments historiques, en bois, véritables joyaux architecturaux. Elles se font remarquer tant par la technique de construction et la décoration, que par leur durabilité. C’est là le résultat du savoir-faire des maîtres artisans et de leur expérience en matière de travail du bois, une expérience séculaire, léguée de génération en génération. »

    L’habitation est censée abriter et protéger la famille, précise Victor Albinel Firescu, chef de la section d’ethnographie et d’art au Musée départemental de Gorj. La demeure est donc le centre de l’univers familial, le lieu du développement harmonieux de l’être humain, en étroite liaison avec la nature. Victor Albinel Firescu nous a également parlé du Musée de l’architecture traditionnelle de Gorj. « Le musée, qui s’étale sur plusieurs hectares, regroupe des maisons paysannes spécifiques de toutes les zones ethnographiques du comté de Gorj. Il y a aussi deux églises: celle de Gheorghe Tătărăscu, transférée du village de Poiana Rovinari, dans les années 2000-2002, et l’église placée sous le vocable de Saint Jean – Baptiste. Cette dernière, érigée par les soins de Bălaşa Cornoiu en 1821, est construite en brique et décorée à l’intérieur de très belles peintures naïves. Une simple visite ne suffit pas pour saisir l’esprit de ces lieux qui ont donné tant de personnalités marquantes dans bien des domaines de la culture. Il faudrait donc s’y attarder plus longuement. »

    Ion Mocioi, maître de conférences, nous recommande vivement ces endroits : « Je souhaite que les touristes viennent en grand nombre visiter la maison musée de Brâncuşi, reconstruite à l’identique à quelques pas de l’originale. Plusieurs arbres, dont certains existaient déjà du vivant du sculpteur, se dressent encore dans la cour de la maison. Ce n’est que dans cette ambiance agréable et avec l’aide des spécialistes qui se tiennent à votre disposition pour toute information que vous retrouverez l’âme de Brâncuşi. Grâce à un récent décret du Parlement de Bucarest, la ville de Târgu Jiu accueille elle aussi, à partir de cette année, un musée national consacré à Constantin Brâncuşi. »

    Ici prend fin notre voyage dans le comté de Gorj, contrée d’origine du père de la sculpture moderne, Constantin Brancusi. (trad. Mariana Tudose)

  • Le marché immobilier roumain

    Le marché immobilier roumain

    La compagnie de conseil et d’audit PricewaterhouseCoopers Roumanie s’attend cette année à des investissements significatifs dans le domaine immobilier et à la relance de la construction, notamment à Bucarest, Timişoara et Cluj-Napoca, les investisseurs ayant témoigné en 2014 d’un appétit accru pour le secteur immobilier. « En 2014 on a enregistré un grand nombre de transactions visant des propriétés – aussi bien pour le secteur des bureaux que pour celui commercial. En 2015, nous nous attendons à des investissements importants dans ce secteur» – déclarait la représentante de PricewaterhouseCoopers, Francesca Postolache, dans un communiqué. En Roumanie, la valeur des transactions immobilières a progressé de 300 millions d’euros en 2013 à 1,2 milliards d’euros en 2014.

    Selon DTZ Echinox, 45% de ces transactions représentent des acquisitions de projets dans le domaine du commerce de détail, 30% des bureaux, le secteur industriel, lui, a attiré 15% des transactions, celui des terrains 10%. La compagnie estime que le marché des investissements continuera à progresser pendant les années à venir.

    Le président de l’Association des courtiers immobiliers de Roumanie, Dragoş Vlăsceanu, explique: « En 2014, nous avons enregistré le plus grand nombre de transactions immobilières de l’histoire – soit près de 850 mille contre 700 mille en 2007. 2014 a été une année de pointe, de boom immobilier. Du point de vue de la dynamique, les transactions ont progressé de 20% par rapport à notre meilleure année – à savoir 2007. »

    Une légère hausse des prix commence à se faire jour sur le marché. Dragoş Vlăsceanu: « Aucun des paramètres pouvant influencer les prix ne semble suggérer que ceux-ci vont baisser. Au contraire, la demande est croissante, car les gens choisissent, pour la plupart, de retirer leur argent des banques pour acheter des propriétés, qui représentent en ce moment l’investissement le plus rentable. La situation économique et financière sur le marché encourage l’achat de propriétés immobilières. Le gouvernement lui-même stimule et influence l’achat de logements, par la poursuite du programme « Premier logement ». En 2015, les fonds destinés à ce programme sont les plus grands alloués jusqu’ici, car on constate que la demande est en hausse. »

    Dragoş Vlăsceanu s’est également rapporté à la construction de maisons de vacances : « Les Roumains n’ont pas récupéré à tel point pour penser à s’acheter une maison de vacances. Aussi, le nombre de personnes qui se le permettent est-il encore plutôt réduit. Le marché est toujours bloqué. En échange, les locations vont bon train – sauf en banlieue, car la distance à parcourir implique des coûts supplémentaires. Les gens cherchent des appartements à louer dans les agglomérations urbaines, dans les zones où le réseau de transport en commun est très développé – notamment le métro. Les ventes vont, elles aussi, bon train. Pourquoi ? Parce que le prix du mètre carré a baissé jusqu’à 700 euros environ. »

    Selon le portail imobiliare.ro, à l’échelle nationale, au mois de mai le prix moyen sollicité pour les appartements mis en vente était de 928 euros le mètre carré, un chiffre supérieur de 0,8% par rapport à la même époque de l’année dernière. A Bucarest, pour la même période, les prix ont baissé en moyenne de 2,3%, jusqu’à la 1.056 euros. En échange, les vieux appartements ont été plus chers de 0,7%, étant vendus contre 1.031 euros le mètre carré. A Braşov, les prix moyens ont augmenté, au mois de mai, de 6,1%, jusqu’à 855 euros le mètre carré, tandis qu’à Cluj-Napoca, les prix ont progressé de 863 à 1.011 euros le m2. A Constanţa, selon Imobiliare.ro, le prix a atteint 900 euros le m2, progressant de 4,2% par rapport à mai 2014. A Timişoara, les vendeurs demandent 875 euros par m2, soit 8,2% de plus par rapport à l’année dernière.

    Selon l’agence roumaine de presse Mediafax, Joseph Houlihan, président du Comité directeur de European Property Federation, a récemment affirmé qu’en Roumanie le marché de l’immobilier était en hausse, suscitant de plus en plus l’intérêt des entrepreneurs et des investisseurs en raison des rendements qu’il offre. « Le marché roumain de l’immobilier offre à présent aux investisseurs les plus grands rendements d’Europe centrale et orientale, soit environ 8%, alors que les propriétés similaires de Varsovie et de Prague offrent des rendements de 6,5% tout au plus » – affirme Joseph Houlihan.

    Plusieurs immeubles de bureaux sont en construction à Bucarest, quelque 120 mille m2 seront livrés cette années et 500 mille l’année prochaine – selon Ziarul Financiar. (Aut.: Cristian Mihu; Trad.: Dominique)