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  • La grippe saisonnière, de retour en Roumanie

    La grippe saisonnière, de retour en Roumanie

    Voilà plus de deux ans, depuis l’apparition du premier
    cas de covid en Roumanie, que beaucoup ont constaté la disparition des termes « rhume »,
    virose, ou grippe, du discours public. Toute notre attention s’est concentrée,
    tout au long de cette période, sur un seul phénomène : celui du virus
    Sars-Cov-2.


    La dernière épidémie de grippe saisonnière en Roumanie
    date de février 2020, juste avant le début de la pandémie. Or, après cette
    funeste parenthèse de deux ans, ces maladies de notre quotidien d’autrefois
    reviennent sur le devant de la scène avec un nombre croissant de malades. Les
    désormais célèbres « chiffres du covid » ont été remplacés par une
    avalanche de cas de « viroses ». Les hôpitaux sont débordés et les
    chambres prévues pour les gardes de nuits sont remplies de malades fiévreux,
    toussant et frissonnant.


    Le virus du Sars-CoV-2
    cohabite désormais avec tous les autres virus, expliquent les médecins. Comment
    faire la différence ? Cătălin Apostolescu, médecin au sein de l’Hôpital
    des maladies infectieuses « Matei Balş » de Bucarest nous explique :






    « Toutes les maladies provoquées par un
    virus sont nommées « viroses ». Certaines ont toutefois des
    particularités permettant de les reconnaitre. Nous connaissons déjà le Sars-CoV.
    Il y a aussi la grippe, qui peut parfois prendre des formes plus graves voire
    mortelles, les infections par le virus respiratoire syncytial qui peut prendre
    des formes particulièrement graves chez les enfants, et enfin tous les autres
    virus de la coqueluche, comme le rhinovirus ou le coronavirus indigène, comme
    nous l’appelons. Nous avons souvent à faire à des patients très vulnérables
    appartenant à des tranches d’âges plus extrêmes je dirais, c’est-à-dire très
    jeunes, très âgés ou atteints d’une maladie chronique qui peut les fragiliser
    encore davantage face au virus. Par exemple les patients ayant des maladies
    cardiaques, respiratoires, du diabète ou encore des maladies
    auto-immunes. »





    Que faire
    face à ses virus dont la capacité de nuisance est renforcée par des
    températures actuellement largement supérieures aux normales
    saisonnières ? Les autorités ont communiqué une liste de recommandations
    encourageant la population à éviter les lieux bondés ou à porter un masque dans
    les espaces couverts, à aérer les pièces, à conserver une bonne hygiène, à
    rester chez soi en cas d’infection respiratoire et à consulter un médecin
    généraliste dès les premiers symptômes. Dans les hôpitaux, le gouvernement recommande
    cette fois de quotidiennement trier les patients, de limiter les visites et
    d’encourager le port du masque et des blouses de protection pour toute personne
    entrant en contact avec un patient.


    « Nous ne souhaitons pas imposer des restrictions,
    nous voulons travailler main dans la main avec la population, afin de maintenir
    sous contrôle ce phénomène naturel et saisonnier qu’est la grippe.
    » a
    déclaré le ministre de la Santé, Alexandru Rafila:




    « Nous préférons émettre des
    recommandations plutôt que d’imposer des restrictions. Et vous savez
    pertinemment que notre expérience avec la pandémie a démontré que nous avions
    raison – les choses se sont bien mieux déroulées quand nous avons fait des
    recommandations. Les gens ont beaucoup mieux réagis que pendant la période où
    nous avions tenté d’imposer des restrictions qui ont provoqué de fortes
    tensions au sein de la société. Nous préférons travailler main dans la main
    avec nos concitoyens, plutôt que de générer des tensions, surtout dans le
    contexte économique actuel qui reste compliqué.
    »




    Les élèves ayant repris le chemin de l’école le 9
    janvier, la ministre de l’Education Ligia Deca a précisé à son tour qu’elle
    n’encourageait pas les élèves à rester chez eux. Personne ne souhaite revivre
    l’expérience de la suspension des cours ou l’organisation d’horaires partiels
    en ligne vécue pendant la pandémie. Ligia Deca s’exprime:




    « Nous n’encourageons en aucun cas les
    élèves à ne pas se rendre en cours. Nous considérons qu’après deux ans de
    pandémie, il est primordial que les élèves conservent un rythme avec un taux de
    présence élevé en cours. Pour nous, comme nous l’avons discuté avec monsieur le
    ministre de la Santé, l’accent doit être mis sur la prévention. Il existe une
    série de recommandations. Par exemple, vérifier quotidiennement que personne
    dans sa famille n’a de symptôme, et rester chez soi si tel est le cas. La même
    vérification doit être faite chaque jour lorsque les enfants arrivent à
    l’école. Il est normal qu’en cas de symptômes les parents ou représentants légaux
    soient informés. De même, nous recommandons – et ce n’est pas obligatoire – le
    port du masque pour les élèves et enseignants. Nous souhaitons que tous les
    enfants aient accès à l’enseignement, et, dans le cas où ils présenteraient des
    symptômes, nous les encourageons à rester chez eux et à récupérer les cours
    ensuite.
    »

    De quoi
    2023 sera-t-elle faite pour les Roumains ? D’un retour à la normale ou
    d’un nouvel épisode pandémique comme celui de février 2020 ? Nul ne le
    sait.


    Une chose est certaine. La Roumanie a toujours connu des
    épisodes de grippe saisonnière, même avant la pandémie. La seule différence
    réside dans le fait que le pic s’observait généralement en février. Cette année, les choses se sont
    accélérées et les cas d’infections se sont surtout multipliés au mois de
    janvier. Cette situation
    particulière est aussi imputable à la pandémie, durant laquelle la circulation
    des virus a été plus réduite en raison des mesures de restriction draconiennes imposées
    par les gouvernements, mais aussi parce que, pour la même raison, la population
    a une plus faible immunité.


    En d’autres termes, conclut le ministère de
    la Santé, la situation actuelle n’est ni inhabituelle ni dramatique.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)



  • Pression continue sur les hôpitaux

    Pression continue sur les hôpitaux

    La pandémie de SARS-CoV-2 a mis une pression énorme sur les hôpitaux roumains ; par conséquent, les professionnels de la santé sont souvent submergés par le grand nombre de patients dont ils doivent s’occuper. La situation la plus grave est à retrouver dans les unités de soins intensifs, où les malades atteints de formes graves sont entre la vie et la mort. Certains d’entre eux ont été contraints d’attendre la libération d’une place, car il y avait des jours où aucun lit n’était disponible pour les patients atteints de COVID-19. Cet automne, la quatrième vague de la pandémie a frappé la Roumanie, où il y a eu le plus grand nombre d’infections et de décès associés au nouveau coronavirus dEurope. Les salles d’urgence étaient pleines de malades qui attendaient dans les couloirs pour se voir attribuer une place dans une salon.



    Les mesures restrictives prises par les autorités commencent à porter leurs fruits, ce qui fait que l’épidémie de coronavirus poursuit sa tendance à la baisse. Toutefois, bien que le nombre de nouvelles infections soit deux fois moins élevé qu’il y a une semaine, les hôpitaux regorgent de patients infectés au COVID. Beatrice Mahler, directrice de l’Institut Marius Nasta de Bucarest, a attiré l’attention sur les conséquences à long terme de la maladie.



    « Malheureusement, il y a beaucoup de patients qui ont besoin d’aide après s’être rétablis du COVID et ici nous avons deux catégories de patients : certains d’entre eux qui ont été hospitalisés et qui restent avec des séquelles et ont, en raison de leur affectation pulmonaire, un besoin important de récupération respiratoire, de traitement post-COVID, d’oxygène supplémentaire. Et une autre catégorie de patients, et, malheureusement, ils sont assez nombreux, qui sont restés à la maison pendant les 14 jours et, parce que leur évolution n’est pas favorable, viennent à l’hôpital avec d’importantes lésions pulmonaires. »



    Béatrice Mahler considère qu’« une population informée est une population responsable qui a besoin de centres de test gratuits — diagnostic, vaccination et information ». Les médecins soulignent que la vaccination doit rester la méthode la plus importante pour prévenir la contamination. Les données du Comité national de coordination de la vaccination indiquent que seulement 23 % de ceux qui habitent en milieu rural ont reçu le vaccin anti-COVID, en milieu urbain – 38 % et dans les grandes villes – plus de 40 %.



    Par ailleurs, l’Union européenne reconnaît depuis mardi les certificats de vaccination anti-COVID-19 délivrés par les autorités moldaves, serbes, géorgiennes et néo-zélandaises. Pour leur part, les quatre pays accepteront le pass sanitaire européen pour les voyages en provenance de l’espace communautaire. Le commissaire européen à l’Elargissement, Olivér Várhelyi, a précisé qu’à l’heure actuelle, 49 pays et territoires des cinq continents sont connectés au système de certificat numérique COVID de l’Union européenne. « Tout comme nous avons été aux côtés de nos partenaires dans la lutte contre la pandémie, nous continuons à travailler ensemble pour nous ouvrir en toute sécurité », a déclaré Olivér Várhelyi.


    (Trad. : Ligia)


  • Fonds supplémentaires pour la Santé

    Fonds supplémentaires pour la Santé

    Afin de soutenir le système sanitaire gravement affecté par la pandémie de Covid-19, le gouvernement par intérim de Bucarest a alloué mercredi un budget complémentaire de 332,5 millions de lei (environ 66,5 millions d’euros) au ministère de la Santé. Cet argent est issu du fonds de réserve. Il servira pour acheter de nouvelles doses de médicaments contre le COVID-19 et permettra de financer des programmes nationaux de santé. En l’occurrence, il s’agit d’acheter des vaccins contre la grippe, contre le papillomavirus humain et le vaccin hexavalent, pour immuniser les enfants au cours de leur première année de vie. En ce qui concerne le traitement des patients infectés par le nouveau coronavirus, le ministre de tutelle par intérim, Cseke Attila, a précisé qu’à l’heure actuelle, la Roumanie dispose de doses suffisantes de Remdesivir, mais que de nouveaux flacons seraient achetés. Cseke Attila :



    « Il s’agit de 70 000 nouveaux flacons de Remdesivir. Je précise qu’aujourd’hui nous avons suffisamment de doses de ce médicament pour les prochaines semaines, mais nous voulons assurer la continuité du traitement dans les hôpitaux roumains. Nous allons commencer les démarches de passation des marchés publics pour ce médicament. »



    En outre, selon le responsable, une partie de la somme sera utilisée pour compléter le nombre de tickets restaurant qui sont accordés aux personnes qui se font vacciner avec le nombre complet de doses anti-SARS-CoV-2. Cette rallonge supplémentaire s’ajoute aux deux autres que le ministère de la Santé a reçues à la fin septembre, qui ont permis d’acheter des médicaments destinés aux patients infectés par le nouveau coronavirus et d’assurer le financement du Programme de soins intensifs. En octobre, des fonds du Fonds de réserve du gouvernement ont également été alloués pour l’achat des vaccins nécessaires dans le cadre du Programme national d’immunisation.



    Il est clair que le système de santé roumain est mis à rude épreuve par le grand nombre de cas graves de Covid et de malades hospitalisés. A preuve – les incendies qui semblent s’enchaîner dans les établissements de santé à travers le pays. Le dernier en date a eu lieu jeudi matin à Ploiești (sud), dans un établissement médical traitant des patients atteints de Covid. Le feu s’est déclaré dans le service des maladies infectieuses de l’Hôpital départemental, où 20 patients étaient soignés. Deux malades sont morts carbonisés et une infirmière a subi des brûlures. L’incident survient moins d’un mois et demi après l’incendie à l’Hôpital des maladies infectieuses de Constanţa (sud-est), au cours duquel 7 patients ont péri. C’est aussi la quatrième tragédie de ce type en moins d’un an, après les incendies de Piatra Neamţ (nord-est), qui a fait 10 morts, et de l’Institut Matei Balş de la capitale, qui a ôté la vie à 4 personnes. Qui plus est, au cours de la dernière année, d’autres incendies dans des hôpitaux du pays auraient pu mener à des tragédies. Rappelons aussi qu’en avril dernier, trois patients sont décédés dans l’unité mobile de soins intensifs de l’Hôpital « Victor Babeş » de Bucarest après une panne de l’installation d’oxygène.


    (Trad. : Ligia)

  • Statistiques sur la vaccination

    Statistiques sur la vaccination

    La Roumanie s’est fixé de nouveaux objectifs de vaccination contre le coronavirus, après que les précédents ont été ratés en raison de la réticence de la population. Le Comité national de coordination des activités de vaccination dit maintenant qu’il vise à vacciner avec la première dose 2 millions de personnes d’ici la fin de l’année (pour atteindre les 45 % de la population), et un taux de vaccination de 70 % de la population au premier trimestre de 2022. Ces déclarations font suite à des discussions en ligne entre des spécialistes roumains et de l’Organisation mondiale de la santé afin de trouver des solutions pour endiguer l’augmentation « très importante » des cas graves et des décès des suites du COVID-19 en Roumanie. Le nouvel optimisme des autorités sanitaires de Bucarest est toutefois tempéré par l’OMS, qui estime que si le rythme de vaccination des 6 dernières semaines et les stratégies de vaccination sont maintenus, la Roumanie n’atteindra que dans environ 7 mois une couverture vaccinale de 40 % pour la population totale et, dans environ 31 mois, une couverture de 70 %. Toutefois, l’OMS constate une augmentation constante de la vaccination au cours des trois dernières semaines, en particulier chez les personnes de moins de 50 ans.



    Selon un communiqué, 92 % des décès en Roumanie ont été enregistrés chez des personnes non vaccinées. La plupart étaient atteintes d’autres maladies, mais des décès ont également été enregistrés chez les jeunes, les enfants et la population active. Avec environ 30 %, la Roumanie se classe avant-dernière dans l’Union européenne en termes de taux de vaccination, et bien en deçà de la moyenne mondiale. Le pays connaît une quatrième vague de pandémie beaucoup plus agressive en raison du variant Delta du coronavirus. De grandes différences sont également notées d’un département à l’autre, les régions du nord-est et du sud bénéficiant d’une couverture vaccinale plus faible. Par tranches d’âge, les statistiques indiquent une immunisation d’environ 50 % chez les personnes de 50 à 69 ans, mais seulement d’environ 20 % chez les personnes de plus de 80 ans. Il existe également un écart entre les sexes, les femmes étant nettement moins vaccinées que les hommes, avec une différence de près de 20 % chez les personnes de plus de 60 ans.



    Le Comité national de coordination des activités de vaccination reconnaît que l’immunisation parmi la population générale est faible et qu’elle stagne, étant inférieure à la moyenne régionale, mais il ne dit pas non plus comment il entend changer cet état de choses. L’OMS indique qu’il est important que la Roumanie se concentre sur l’administration de vaccins qui sauvent la vie à ceux qui sont les plus à risque de décès et de formes graves de la maladie, comme les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies chroniques et d’autres catégories à risque – les femmes enceintes et le personnel opérant dans des domaines essentiels.


    (Trad. : Ligia)

  • Dans les hôpitaux roumains, les tragédies s’enchaînent

    Dans les hôpitaux roumains, les tragédies s’enchaînent

    Vendredi matin, la Roumanie se réveillait pour apprendre
    une terrible nouvelle : un incendie s’était déclaré dans la section des soins
    intensifs pour les malades de Covid de l’Hôpital des maladies infectieuses de
    Constanta, le plus important de cette région du pays, dans le sud-est, au bord
    de la Mer Noire. Sur les 10 patients se trouvant à ce moment-là en réanimation,
    7 ont, malheureusement, perdu la vie. Maleheureusement, ce n’est pas la
    première tragédie de ce type.


    L’année dernière, en novembre, un incendie similaire survenu
    à l’Hôpital de Piatra Neamt (nord-est) avait fait 10 morts, alors que le
    médecin qui s’était risqué la vie pour sauver les patients a eu de graves brûlures
    sur 80% de son corps. Une enquête de la direction de contrôle du gouvernement
    de Bucarest avait alors mis au jour des problèmes aux équipements techniques et
    électriques de l’unité de soins intensifs en question. D’ailleurs, le rapport
    dressé il y a une année mettait en lumière plus de 2 000 irrégularités en ce
    qui concerne les normes de sécurité en cas d’incendie dans les hôpitaux
    roumains à travers le pays. Par exemple, l’on a constaté que plus d’un quart
    des hôpitaux roumains ne disposaient pas d’un réservoir d’eau pour les incendies,
    que dans deux tiers des unités de soins intensifs vérifiées la distance entre
    les lits n’était pas respectée et que moins de la moitié de ces unités disposaient
    de suffisamment de médecins pour les services de garde.


    Quelques mois seulement après l’incident de Piatra Neamt,
    fin janvier dernier, un autre incendie faisait une vingtaine de victimes à
    Bucarest, parmi les malades de Covid de l’institut Matei Balș, un repère des
    soins médicaux de la capitale roumaine.


    Déjà, on peut parler d’un véritable phénomène des
    incendies dans les hôpitaux roumains. Et pour cause. Selon un bilan paru dans
    la presse centrale, cette dernière année, 10 unités médicales ont signalé des
    incendies survenus à cause de la surcharge de l’infrastructure électrique vieillie,
    sur toile de fond de la croissance du nombre de malades de covid nécessitant l’hospitalisation.


    A l’heure où l’on parle, une enquête technique est en
    cours dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital de Constanta. Les
    criminalistes sont eux aussi sur place pour déterminer les causes de l’incendie.
    En parallèle, la Préfecture de Constanta a demandé une enquête administrative visant
    les normes de protection et de sécurité en cas d’incendie. Vu que la section de
    réanimation de l’Hôpital de maladies infectieuses a été complètement détruite
    par le feu, ses patients et son personnel médical ont été transférés à l’Hôpital
    départemental des Urgences de Constanta. La Hongrie voisine a offert son aide, étant
    prête à accueillir des patients roumains, si nécessaire.


    En l’absence d’une stratégie à même de prévenir de telles
    tragédies, les hôpitaux de Constanta, et de partout en Roumanie en fait, ne
    peuvent offrir que des soins palliatifs, ce qui n’est pas du tout suffisant,
    surtout au beau milieu de la 4e vague de la pandémie de coronavirus, une vague
    plus dangereuse que les précédentes. En attendant, le premier ministre Florin
    Cîtu a parlé de la nécessité de remédier « à toutes les erreurs faites ces
    30 dernières années », alors que le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a avoué que
    « l’Etat roumain a échoué dans sa mission fondamentale de protéger ses citoyens
    ». (Trad. Valentina Beleavski)

  • La pression sur les hôpitaux roumains augmente

    La pression sur les hôpitaux roumains augmente

    La pression sur les hôpitaux roumains est à nouveaux à la
    hausse, notamment sur les sections de réanimation – soins intensifs, où les
    1000 et quelque lits disponibles sont déjà presque tous occupés. De plus en plus
    de malades de Covid nécessitent d’être hospitalisés, mettent en garde les
    autorités. Ils sont des centaines à arriver chaque jour dans les hôpitaux à
    travers le pays, si bien que des sections non-covid ont dû accepter des patients
    infectés au coronavirus aussi.


    La 4e vague de la pandémie bat son plein donc
    et la capitale en est la plus touchée, comme d’habitude. Qui plus est, lundi on
    recensait plus de 200 localités avec un taux d’incidence des infections supérieur
    à 3 cas par 1000 habitants dépistés en 14 jours. Selon les données officielles,
    chaque jour, sur 100 personnes testées, environ 16 sont dépistées positives en
    Roumanie.


    Du coup, les médecins ne cachent pas leur inquiétude
    quant à l’évolution de la pandémie et à la manière dont le système sanitaire y
    pourrait faire face, vu les vagues antérieures traversées avec difficulté. Et ce
    n’est pas tout : la moitié des Roumains n’ont aucune protection face au
    coronavirus puisqu’ils ne sont pas vaccinés et qu’ils n’ont pas été malades non
    plus, déclarait au micro de Radio Roumanie, le directeur médical de l’Institut Matei
    Bals de Bucarest, Adrian Marinescu.

    Quant à la situation dans les hôpitaux, il précise
    que :


    Adrian Marinescu : « En général, dans la première moitié de la
    journée, les places libérées par les patients guéris qui quittent l’hôpital
    sont tout de suite occupées par d’autres patients qui attendent d’y être admis.
    On pense bien à ce qui suivra dans les semaines à venir. Il est clair que tous
    les hôpitaux devront contribuer par des lits, pas seulement en soins intensifs,
    mais aussi par des lits pour les malades de Covid en général. »



    Adrian Marinescu se dit aussi inquiet du fait que la
    saison froide ne fera qu’accentuer la propagation du variant Delta, qui est
    plus contagieux et qui touche aussi les enfants. A leur tour, les spécialistes
    ne cessent de mettre en avant l’importance de respecter les normes de protection
    sanitaire et de se faire vacciner. Après une longue période durant laquelle le
    rythme de la vaccination a été très lent en Roumanie, ces derniers jours on
    constate une légère hausse des chiffres de l’immunisation, sur toile de fond de
    la multiplication des nouveaux cas d’infection. De même, les autorités précisent
    que presque tous les décès causés par le coronavirus ces dernières semaines ont
    été parmi des patients qui n’étaient pas du tout vaccinés ou qui n’avaient pas
    le schéma complet. Notons pour terminer qu’à l’heure où l’on parle, quelque 5
    millions 300 mille Roumains sont immunisés au schéma complet contre le
    coronavirus, un chiffre beaucoup inférieur à la cible de 10 millions de vaccinés
    envisagée initialement par les responsables pour le mois de septembre. (trad. Valentina
    Beleavski)





  • 25.08.2021 (mise à jour)

    25.08.2021 (mise à jour)

    Défense – Le Conseil suprême de défense de la Roumanie, qui réunit le président, le premier ministre et les chefs des principales institutions en charge de la sécurité nationale a décidé ce mercredi de participer avec 200 militaires roumains à l’évacuation et au transfert des ressortissants afghans à avoir travaillé pour les missions de l’OTAN en Afghanistan. Les militaires roumains participeront aux opérations pour au moins 6 mois. L’opération de l’OTAN visera notamment le transfert des ressortissants afghans depuis les bases temporaires au Kuweit et au Qatar vers des facilités toujours temporaires situées sur le territoire des Etats alliés. Par ailleurs, les membres du Conseil ont souligné le besoin d’une coordination accrue dans les domaines de la communication stratégique et la lutte contre les infox. Enfin, une pétition réunissant plus de 22 000 signatures a été avancée au Conseil et au Ministère des AE de Bucarest, leur demandant d’émettre des visas pour les ressortissants afghans qui ont collaboré avec la Roumanie et l’OTAN. Selon les signataires, la Roumanie doit accorder des visas aux citoyens Afghans exposés aux violences des talibans, notamment aux activistes pour les droits de l’homme, journalistes, magistrats, enseignants et étudiants.

    Pandémie -
    Le président du Comité national de
    coordination de la vaccination contre le SARS CoV 2, Valeriu Gheorghita a
    confirmé que la Roumanie se trouvait au beau milieu de la quatrième vague de
    l’épidémie de Covid 19 et que le variant Delta du virus était en train de
    devenir dominant. A son tour, la
    ministre de la Santé, Ioana Mihaila, souligne que l’ampleur de cette nouvelle
    vague dépend du nombre des Roumains qui se feront vacciner dorénavant. Elle
    précise que son ministère a centralisé le nombre de lits pour adultes et pour
    enfants en soins intensifs et a demandé le nécessaire de personnel médical pour
    les éventuels détachements. Qui plus est, à la rentrée, les masques textiles
    seront interdits dans les écoles et les universités, les élèves et étudiants
    devront porter des masques de protection médicaux, a encore précisé la ministre
    de la Santé. Mercredi, les autorités roumaines ont rapporté 849 nouveaux cas de
    contamination au coronavirus et 14 décès survenus en 24 heures des suites de
    cette maladie. 212 patients sont actuellement en soins intensifs. Selon les
    autorités, le nombre des infections pourrait atteindre les 1000 cas par jour
    d’ici la fin du mois. Par ailleurs, un aéronef de la compagnie aérienne
    roumaine Tarom a effectué un vol humanitaire au Vietnam, vers Saigon, via
    Dubai, pour transporter un lot de 200 mille doses de vaccin contre la Covid,
    qui constitue un don des autorités de Bucarest. Actuellement, la Roumanie
    dispose de trop de doses de vaccin à cause de la réticence de la population à
    se faire vacciner, une réticence que les autorités n’avaient pas prévue.

    Environnement – Le gouvernement roumain a adopté ce mercredi un projet de décret portant sur la réduction de l’impact de certains produits en plastique sur l’environnement. L’initiative vise notamment à transposer dans la législation nationale une directive européenne qui interdit la vente des produits en plastique, tels les couverts, les pailles ou encore les récipients en polystyrène et autres objets similaires. De même, les opérateurs économiques qui vendent quand même de tels produits seront obligés à proposer aux consommateurs des alternatives recyclables ou qui ne contiennent pas de plastique. Aux termes du décret d’urgence, le contrôle se réalisera auprès des producteurs et des importateurs et non pas auprès des commerçants, a déclaré le ministre de l’environnement, des eaux et des forêts, Barna Tanczos, dans une conférence de presse. Au cours des 50 dernières années, la consommation et la production de plastique s’est multipliée par 20 et pourrait même doubler, pour dépasser durant les 20 prochaines années les 600 millions de tonnes au niveau mondial. Seulement 30 % du plastique consommé par l’Union européenne – au total 25 millions de tonnes par an – est trié et recyclé. Par conséquent, le plastique devient un danger de plus en plus important pour la faune et la flore aquatique, lit-on dans un communiqué du ministère de l’environnement de Bucarest.

    Météo – Températures à la baisse ce jeudi sur la vaste partie du territoire. Les températures iront de 20 à 29 degrés, soit légèrement inférieures aux moyennes pluriannuelles. Ciel variable à Bucarest avec environ 28 degrés jeudi à midi à Bucarest.

  • 24.04.2021

    24.04.2021

    Restrictions -
    Le comité pour les situations d’urgence de la Municipalité de Bucarest se
    réunit ce samedi pour prolonger les restrictions de circulation imposées dans
    le contexte de la pandémie. Le couvre-feu reste en place de lundi à jeudi entre
    22h et 5h et de vendredi à dimanche de 20h à 5h. Les horaires des magasins sont
    également raccourcis en fonction de ce couvre-feu. Par ailleurs, le 13 avril le
    gouvernement de Bucarest a de nouveau prolongé l’état d’alerte en Roumanie pour
    30 jours, permettant néanmoins quelques exceptions pour le weekend de la Pâque
    orthodoxe. Par conséquent, la semaine prochaine la nuit du 1er au 2
    mai le couvre-feu sera levé pour les fidèles qui souhaitent se rendre à
    l’église pour assister à la messe de la Résurrection. De même, les fidèles
    musulmans pourront se déplacer entre 20h et 5h dans la période du 8 au 9 mai
    pour participer au Ramazan.






    Vaccination -
    Le marathon de la vaccination anticovid a démarré vendredi à Timisoara,
    importante ville de l’ouest de la Roumanie, dans une tentative de stimuler la
    campagne nationale de vaccination. Jusqu’ici près de 1500 personnes se sont
    déjà fait vacciner. Plus de 500 bénévoles y participent – médecins infirmiers,
    étudiants en médecine – ils devraient administrer quelque 10 000 de doses du
    vaccin Pfizer, voire plus si c’est le cas. Au niveau national, plus de 90000
    personnes ont été vaccinées ces 24 dernières heures. Depuis le début de la
    campagne, fin décembre, 3 millions de vaccins ont été administrés, 1,7 millions
    de personnes ayant déjà reçu la seconde dose du sérum.

    Coronavirus en Roumanie – 2 200
    nouveaux cas de coronavirus ont été confirmés ces 24 dernières heures en
    Roumanie, ainsi que 154 décès. Bien que le nombre des cas de contamination soit
    à la baisse, le nombre de malades de Covid-19 se trouvant en soins intensifs
    est toujours élevé, à savoir 1380 personnes.

    Malades – La
    nouvelle ministre roumaine de la Santé, Ioana Mihaila, a signé l’ordre qui
    valide le protocole de médecine physique et de réhabilitation post-Covid qui
    vise à améliorer l’état de santé des personnes qui ont été malades de Covid et
    d’accroître leur capacité de retrouver une vie de qualité. Selon la ministre,
    les anciens malades de Covid, notamment ceux qui ont eu des formes sévères,
    doivent bénéficier de services médicaux de récupération, vu que cette maladie
    touche plusieurs organes et peut laisser des séquelles respiratoires,
    cardiaques, neurologiques et psychologiques. La ministre a également approuvé
    l’ordre qui met à jour le protocole médical de traitement des patients infectés
    par le coronavirus, en conformité avec les plus récentes études médicales et
    les recommandations de l’OMS et le Centre européen de prévention et de contrôle
    des maladies.




    Economie -
    L’agence de notation Fitch a reconfirmé la position de la Roumanie dans la
    catégorie des pays à bas risque pour les investissements. Cette décision est
    fondée tant sur le niveau modéré de la dette publique que sur l’évolution
    positive du PIB par tête d’habitant, explique le ministère des Finances de
    Bucarest. Fitch a reconfirmé la note souveraine pour la Roumanie de BBB- avec
    perspective négative, la dernière note de la catégorie « investement grade
    », (recommandé pour les investissements). Selon l’agence, la perspective
    négative reflète les incertitudes liées à la mise en place des politiques
    visant à combattre les déséquilibres fiscaux structurels sur le moyen terme
    tout comme l’impact de la pandémie sur les finances publiques de la Roumanie.
    Notons que les plans de l’actuelle administration de Bucarest comportent des
    réformes fiscales et macro-économiques pour assurer la durabilité financière
    sur le moyen terme, mais un historique faible de la consolidation fiscale et la
    rigidité budgétaire extrêmement élevée sont les principales difficultés des
    finances publiques roumaine, estiment les experts de Fitch. Ils tablent toutefois
    sur une croissance économique de 5,8% pour la Roumanie en 2021-2022 vu les
    investissements solides et de la relance graduelle des exportations et de la
    consommation privée.


    Météo – Il fait plutôt frais ce
    samedi, surtout dans la moitié nord de la Roumanie, où le ciel est couvert. Les
    températures maximales iront de 10° à 19°. 14 degrés et du soleil à midi à
    Bucarest.



  • Mesures pour renforcer l’assistance accordée aux malades de covid

    Mesures pour renforcer l’assistance accordée aux malades de covid

    Le nombre des nouveaux cas de contamination au
    coronavirus est toujours élevé partout en Europe, alors que les unités de soins
    intensifs affichent complet. De son côté, l’OMS a souvent mis en garde contre la
    surcharge des systèmes médicaux, notamment en Europe.






    La Roumanie ne fait pas exception à la règle. Cette
    semaine, un nouveau record côté victimes a été enregistré, avec plus de 200
    personnes décédées en 24 heures des suites du Covid-19. Heureusement, c’est
    toujours cette semaine que l’on a rapporté le moindre nombre d’admissions
    quotidiennes à l’hôpital du dernier mois. Au total, 12 000 malades de Covid -19
    sont hospitalisés en ce moment sur l’ensemble du pays, dont environ 1 200 en
    soins intensifs. C’est Bucarest, la capitale, qui recense le plus grand nombre
    de malades et où tous les lits en soins intensifs sont occupés, plusieurs
    patients ayant déjà été transférés d’urgence dans d’autres villes. Ces
    transferts se déroulent dans des conditions spéciales. Par exemple, 4 personnes
    sont arrivées mardi à Suceava (nord) à bord d’un aéronef militaire, pour être
    transportées ensuite à Botosani (nord-ouest) à l’aide de véhicules spéciaux. Le
    mois précédent, les hôpitaux du département de Botosani avaient déjà reçu des
    malades en état critique provenant d’autres villes. Même là, les hôpitaux sont
    surchargés.






    Entre temps, les autorités affirment faire des efforts
    constants pour élargir la capacité des établissements sanitaires destinés aux
    malades de Covid-19. Elles promettent d’accroitre le nombre de lits de
    réanimation dans la capitale. Déjà, suite aux collectif budgétaire adopté ce
    mardi, l’Administration des hôpitaux a annoncé que les fonds ont été débloqués
    pour la création de 50 nouvelles places en soins intensifs dans 3 hôpitaux bucarestois.






    Mardi encore, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a
    débattu de l’évolution épidémiologique dans le pays avec le premier ministre
    par intérim Nicoale Ciuca et avec le ministre de la Santé, Nelu Tataru. A
    l’issue de la réunion, le président a fait savoir que les hôpitaux roumains
    allaient bientôt se doter nouveaux équipements : « Quelque 300
    ventilateurs seront livrés les jours à venir pour élargir la capacité des
    unités de soins intensifs. En moins d’une semaine nous aurons la première
    tranche des 3 millions de tests rapides que nous avons commandés. Pour venir en
    aide aux patients aux formes graves de maladie, environ 500 concentrateurs
    d’oxygène sont en train d’être installés. »






    Rappelons pour terminer que, sur toile de fond de la
    multiplication des cas d’infection, la liste des hôpitaux qui reçoivent des
    malades de Covid-19 a déjà été élargie à plusieurs reprises partout dans le
    pays et que le nombre des lits de réanimation a déjà été accru plusieurs fois. (Trad.
    Valentina Beleavski)

  • La lutte contre les pandémies au fil du temps

    La lutte contre les pandémies au fil du temps

    Les épidémies et les pandémies ont depuis toujours jalonné l’histoire de l’humanité. Et les hommes les ont de tous temps combattus de la meilleure manière qu’ils le pouvaient, en fonction des connaissances et des moyens dont ils disposaient à leur époque. Les communautés ont souvent fait preuve de solidarité, et se sont mobilisées pour les combattre ensemble, en faisant fi des barrières culturelles et politiques, des barrières nationales et ethniques. Dans les pays roumains, il n’en fut pas autrement.

    Au 19e siècle déjà, l’observance de la quarantaine, l’emploi de premiers médicaments, et l’intervention résolue des pouvoirs publics ont montré pour la première fois leur efficacité, aidant grandement à l’extinction des épidémies.Ainsi, en ce début du 19e siècle, l’espace roumain se voyait frapper par la peste, maladie terriblement crainte à l’époque, maladie des agglomérations urbaines en particulier. Et les mesures prises à l’occasion pour tenter de l’endiguer seraient aujourd’hui perçues pour le moins répressives, ce qui n’empêche pas qu’elles se soient, avec le recul du temps, avérées correctes. L’historien Sorin Grigoruţă, de l’Institut d’histoire « A. D. Xenopol » de Iaşi, est auteur d’un livre sur la peste de l’époque et sur ses effets. Ecoutons-le : « Une fois que les autorités avaient compris que les agglomérations humaines constituaient un facteur aggravant, elles ont tout mis en œuvre pour réduire le contact interhumain. L’activité des cours et des tribunaux a été suspendue, tout comme les cours scolaires, alors que les portes des églises et des cafés ont été fermées. L’on observe également une diminution des activités commerciales et l’instauration d’un couvre-feu. En 1785, le voïvode ordonne la fermeture des cafés, mais il reste toujours possible de prendre son café à la fenêtre du café. Par ailleurs, le couvre-feu, en vigueur pendant la nuit a aussi été instauré parce que c’était pendant la nuit que les malades et les corps des décédés étaient évacués hors la ville. La vue de ces transports pouvait avoir un effet démoralisateur sur la population, il valait donc mieux lui éviter le spectacle. »

    Le confinement n’a pas manqué à l’appel des moyens mis en place par les pouvoirs publics de l’époque pour endiguer la pandémie. Sorin Grigoruţă :« Le confinement visait tout d’abord les maisons occupées par les malades. Ils étaient, les malades mais aussi leur famille et les cohabitants sains mais toujours supects, carrément emmurés dans leurs propres maisons. C’était une pratique barbare, néanmoins largement répandue dans toute l’Europe de ces temps. Et puis, si au bout d’une certaine période l’on constatait qu’il y avait des survivants, tant mieux, on les délivrait, sinon, tant pis. L’autre procédure, moins barbare, et qui avait cours à l’époque, était de faire évacuer la maison où un cas avait été déclaré, d’évacuer tout le monde donc, malades ou bien portants pêle-mêle, et de désinfecter la demeure. Il pouvait s’agir juste de la nettoyer, la laver et l’aérer, mais cela pouvait aller jusqu’à la destruction de la demeure infestée, et le plus souvent cela se faisait par les flammes. »

    Mais la méthode qui s’est avérée la plus efficace pour combattre la peste a été l’instauration de la quarantaine. Le port italien de Ragusa fut la première cité européenne à adopter la méthode. Ainsi se fait-il que tout navire en provenance d’Orient devait rester appareillé au large pendant 40 jours, avant de pouvoir accoster dans le port. L’essai, concluant, mit la puce à l’oreille aux autres ports et cités européens. Aussi, à l’intérieur du continent, le bien connu cordon sanitaire autrichien, organisé sur le modèle d’une frontière militarisée, avait aussi fait ses preuves pendant longtemps. Sorin Grigoruţă : « Même si ces mesures ne ciblaient pas spécifiquement le virus en tant que tel, mais plutôt l’isolement des suspects et des malades déclarés, elles se sont révélées efficaces dans la guerre qu’elles menaient contre la pandémie. Alors ces mesures ont été étendues, ciblant les suspects, soit les voyageurs en provenance des régions suspectes, qu’il s’agisse des régions qui faisaient partie du territoire national, ou des contrées lointaines. En parallèle, il avait été instauré un système d’attestations, certifiant le niveau de sécurité sanitaire de la localité de départ du voyageur. Dans la même veine, à l’entrée des villes ou des villages ont été fondés les lazarets, soit des endroits où les voyageurs devaient demeurer en isolement une certaine période, avant d’avoir le droit de pénétrer dans la ville. »

    L’historienne Delia Bălăican de la Bibliothèque de l’Académie roumaine, qui avait étudié l’épidémie de typhus exanthématique déroulée durant la Première guerre mondiale, passe en revue les mesures d’exception introduites pour l’endiguer par les autorités de l’époque. Delia Bălăican : « Une équipe comptant pas moins de 150 ingénieurs s’est mis à ériger un système de baraquements censés servir au confinement des personnes atteintes. Les baraques étaient en bois, formant une sorte d’hôpital de campagne, et qui était censé accueillir, pêle-mêle, les malades des deux sexes et de tous âges, qu’ils soient civils ou militaires. Voyez-vous, les villageois logeaient à l’époque dans des sortes de cabanes mal aérées et dans lesquelles la lumière du soleil avait du mal à pénétrer. L’absence d’aération et l’humidité abondante qui caractérisaient ces abris créaient les conditions propices pour l’apparition du virus. Alors, une fois ces baraques érigées, les malades ont pu être évacués de leurs maisons, et ces dernières stérilisées. Des campagnes de désinfection ont été menées tambour battant. L’on mit l’accent sur l’importance de l’hygiène personnelle, sur celle des vêtements et des objets intimes. Des maisons des malades, l’on brûlait tout ce que l’on ne pouvait pas désinfecter ou passer dans des fours spéciaux. D’autres objets se sont retrouvé plonger dans du mazout, ou frotté à l’aide du vinaigre ».

    Le professeur Călin Cotoi observe l’autorité renforcée de l’Etat roumain suite au rôle accru endossé par ce dernier lors de l’épidémie de choléra qui avait ravagé les principautés roumaines en 1830. Călin Cotoi : « L’Etat roumain instaure des lazarets au long de la rivière Prut et surtout au long du Danube. Les commerçants entraient d’emblée en quarantaine, une quarantaine strictement observée et surveillées par les autorités. Seulement, cela a vite fait de provoquer une véritable crise économique, car les rentrées fournies par le commerce des céréales constituaient l’essence qui faisait tourner l’économie roumaine de l’époque, et l’essentiel des rentrées fiscales publiques. L’on observe donc déjà à l’époque cette tension, devenue encore plus manifeste de nos jours, entre, d’une part, la liberté du commerce et puis, d’autre part, le risque représenté par la pandémie. Pour moi, il s’agit là d’une crise fondatrice de l’Etat roumain moderne, de la Roumanie qui était en train de naître ».

    Les mesures prises pour endiguer ou stopper l’épidémie, aussi critiquées qu’elles ont pu être, ont néanmoins eu le don de sauver l’humanité du pire, en période de crise sanitaire. Et puis, force est de constater que le sens des responsabilités impose souvent, qu’on le veuille ou non, des décisions impopulaires. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 05.09.2020 (mise à jour)

    05.09.2020 (mise à jour)

    Coronavirus – 1269 cas de contamination au nouveau coronavirus ont été dépistés ces 24 dernières heures en Roumanie, ce qui porte le total à 93.864 cas confirmés depuis le début de la pandémie. Plus de 40.000 personnes ont guéri, alors que le bilan des victimes a atteint 3.850 décès, avec 38 rapportés ces 24 dernières heures. 476 patients sont hospitalisés vendredi en unités de soins intensifs. En Roumanie, la plupart des cas ont été rapportés dans la capitale, Bucarest, soit 352 malades, et aux départements de Iasi et Bacau (est). A l’étranger, le nombre de ressortissants roumains infectés par le nouveau coronavirus est de 6.599, dont la plupart en Allemagne, en Italie et en Espagne.

    Energie – Samedi, la Roumanie a exporté environ 1.500 MW d’électricité, dans le contexte d’une plus grande production d’énergie éolienne. Celle-ci a couvert plus de 32% du total produit samedi au niveau national, suivie par l’électricité produite par la centrale nucléaire – 17%, par les centrales hydrauliques – toujours 17%, le charbon – 13%, les systèmes photovoltaïques – 9%, les hydrocarbures – 9% et à l’aide de la biomasse – 0,5%. Cette production supérieure d’électricité éolienne est due au vent fort enregistré aux départements de Constanta et de Tulcea (sud-est), où se trouvent la plupart des parcs éoliens du pays. La Roumanie a aussi exporté de l’électricité vendredi, pour les mêmes raisons. Tout cela après un été dominé par les importations.

    Forum – Poursuite, à Bucarest, du Forum de sécurité « La mer Noire et les Balkans », organisé par le New Strategy Center, avec le soutien des ministères roumains des Affaires étrangères et de la Défense. L’agenda des débats inclut des analyses des types de risques et de menaces sécuritaires dans la région de la mer Noire et des Balkans, y compris dans le contexte de la pandémie de Covid-19. « L’UE est toujours divisée en ce qui concerne la défense et l’industrie militaire », c’était la conclusion de samedi, la 2e journée du Forum. Vendredi, au premier jour du forum, le ministre roumain de la Défense, Nicolae Ciuca a mis en garde contre le fait que la mer Noire était une de régions les plus vulnérables de l’OTAN, l’ensemble de la zone étant devenue l’endroit où la crédibilité de l’Alliance et sa capacité de défense et de découragement sont le plus souvent mises à l’épreuve. « L’attitude agressive de Moscou, la militarisation croissante du bassin de la mer Noire et de la péninsule de Crimée, annexée illégalement par la Russie, aux côtés d’une multitude de conflits gelés – tout cela fait que cette région soit une zone à risque non seulement pour la sécurité de la zone et de l’Europe, mais aussi pour la Méditerranée et le Moyen Orient », a expliqué Nicolae Ciuca. Présent au Forum de Bucarest, le ministre ukrainien de la Défense, Andrii Taran, a demandé l’aide de la Roumanie concernant l’expertise pour la planification et de l’amélioration des capacités de défense de son pays ainsi que pour renforcer l’interopérabilité entre forces ukrainiennes et celles de l’Alliance. Samedi encore les ministres de la Défense de la Roumanie et de l’Ukraine ont signé, à Bucarest, un accord inter-gouvernemental de coopération technique et militaire.

    Météo – Les météorologues annoncent du beau temps en Roumanie ce dimanche, avec un ciel variable uniquement sur le nord et les montagnes et avec des maxima qui iront de 25 à 32 degrés.

  • Les hôpitaux se préparent à recevoir plus de personnes contaminées

    Les hôpitaux se préparent à recevoir plus de personnes contaminées

    A l’heure où la Roumanie se confronte à une augmentation
    inquiétante des cas de Covid-19, les autorités locales s’activent de leur mieux
    pour accroître le nombre de places disponibles aussi bien dans les services de
    soins intensifs que dans les hôpitaux censés accueillir les personnes détectées
    positives. Partout où cela devient possible, des établissements sanitaires sont
    convertis en sections Covid. C’est le cas d’un hôpital modulaire militaire érigé
    dans la cour de l’Institut de gériatrie « Ana Aslan » de Bucarest qui
    met à la disposition des personnes contaminées 167 lits dont 23 réservés aux services
    de soins intensifs et 56 aux malades souffrant d’une forme légère. 30
    conteneurs médicaux censés accueillir des patients et 16 conteneurs sanitaires
    dotés de cabines de douche et de toilettes fonctionnent à l’heure actuelle dans
    la cour de l’Institut Ana Aslan. A tout cela s’ajoutent plusieurs tentes accueillant
    64 lits destinés aux patients atteints de formes légères et modérées de la
    maladie. Une zone-tampon dotée de 24 lits a été créée afin de permettre
    l’isolement des personnes en attente des résultats des tests de dépistage.

    Par
    ailleurs, dix cadres sanitaires de Bucarest ont été détachés à l’Hôpital Elias
    de la capitale afin de rendre opérationnelle l’unité de soins intensifs d’une
    structure modulaire érigée dans la cour de l’établissement par une organisation
    non gouvernementale. L’hôpital a été construit grâce à des dons de plus de 250
    000 personnes et des parrainages avec différentes entreprises.

    Dans la ville de Targu Mures, au centre du pays, la
    capacité des soins intensifs d’un hôpital modulaire construit auprès de
    l’Université de Médecine augmentera de 20 places. Aménagée début mai, à
    l’intérieur de la Salle Polyvalente du campus universitaire, cette structure
    était destinée dans un premier temps à soigner des patients atteints d’une
    forme modérée de la maladie. A Cluj, dans le nord-ouest de la Roumanie,
    l’hôpital de remise en forme physique sera de nouveau converti en unité de soins Covid après la
    hausse du nombre de cas de contamination. Avec une capacité de 400 places, cette
    structure dispose déjà d’un système de surveillance épidémiologique et de
    personnel soignant expérimenté. Parallèlement, les autorités locales ont décidé
    d’accroitre de 11 lits la capacité des soins intensifs de l’Hôpital local de
    maladies contagieuses.

    A l’autre bout de la Roumanie, à Mangalia, sur la côte
    roumaine de la mer Noire, l’Hôpital municipal a ouvert ses portes aux personnes
    atteintes de Covid-19 et a mis à leur disposition 36 places au total. En
    revanche, cette structure sanitaire soignera uniquement les asymptomatiques ou
    ceux atteins d’une forme légère. Depuis la semaine dernière, l’Hôpital Avram Iancu d’Oradea,
    appartenant au Ministère de l’Intérieur, et bénéficiant de 164 lits au total
    est converti temporairement en structure Covid.

    A Harghita, dans le centre, les
    autorités locales ont décidé d’installer une nouvelle structure modulaire de 30
    places près des bâtiments de l’Hôpital départemental des Urgences afin
    d’anticiper une possible recrudescence des cas.
    A Iasi, dans l’est, l’Hôpital pour les maladies contagieuses sera épaulé
    dans sa lutte contre le Covid par l’Hôpital militaire de la ville, qui mettra à
    la disposition des personnes contaminées 28 lits. Le personnel soignant de Iasi
    appelle les gens à respecter les mesures mises en place par les autorités, à
    bien comprendre les risques et à prendre le virus au sérieux. (trad. Ioana Stancescu)



  • 14.07.2020 (mise à jour)

    14.07.2020 (mise à jour)

    Législation sur la quarantaine – Le président roumain, Klaus Iohannis a déclaré aujourd’hui être sidéré par la lenteur des débats au Sénat sur le projet de loi initié par le gouvernement du PNL sur la quarantaine et l’isolement des malades de Covid 19. Il a demandé au Parti social démocrate, d’opposition qui détienne la présidence des deux Chambres du législatif et compte pour les groupes parlementaires les plus nombreuses de ne plus tergiverser l’adoption de la loi. Alors que de l’avis de l’Opposition sociale-démocrate, le projet de loi rend possible d’éventuels abus, le Pouvoir affirme que l’ajournement du vote ne fait qu’augmenter d’une manière dramatique le risque d’infection au nouveau coronavirus. Rappelons-le, ce projet de loi a été promu par l’exécutif, après la décision de la Cour Constitutionnelle selon laquelle, l’isolement à domicile, la quarantaine et l’hospitalisation ne peuvent pas être imposées uniquement par ordre du ministre, même si les personnes en question sont infectées. Les juges de la Cour Constitutionnelle ont affirmé que les mesures de restriction devaient être décidées uniquement conformément à une loi censée les réglementer clairement.

    Coronavirus en Roumanie – 637 cas d’infection au nouveau coronavirus ont été recensés ce mardi en Roumanie, a annoncé mardi dans l’après-midi le Groupe de communication stratégique, selon lequel plus de 14 mille tests ont été effectués. Le nombre total des infections est arrivé ce mardi à 33.585, avec 234 malades en soins intensifs. Parmi les personnes dépistées positives, 23.798 ont pu quitter les hôpitaux. Le Groupe de communication stratégique a également annoncé le décès de 30 personnes les dernières 24 heures, portant le bilan mortel de la pandémie à 1931 décès. A Bucarest, le ministre de la Santé, Nelu Tataru a affirmé dans une interview télévisé que la prolongation de l’Etat d’alerte en Roumanie après le 15 juillet était presqu’imminente. Il a précisé que si la législation le permettait, la mise en quarantaine de certaines localités et régions était inévitable.

    Motion – La Chambre des Députés de Bucarest a adopté aujourd’hui une motion simple contre le ministre libéral du développement Ion Stefan, accusé par l’opposition sociale-démocrate d’incompétence et de faux en écritures officielles. Les initiateurs du document affirment que les problèmes d’intégrité du ministre ne se manifestent uniquement dans ses déclarations de patrimoine, mais sont élevées au rang de politique d’Etat, puisque dans le cadre du ministère, le personnel ainsi que les ressources pour la lutte contre la corruption ont été sévèrement réduits. Par ailleurs, le ministre Stefan affirme que la motion était composée uniquement d’invectives et de calomnies. Le vote de cette motion est prévu pour la semaine prochaine. Le Parlement dominé par la gauche a adopté aussi d’autres motions simples à l’encontre des ministres du Cabinet minoritaire libéral. Même si elle est votée, une motion simple ne conduit pas automatiquement à la destitution des ministres qu’elle vise.

    Initiative citoyenne – L’initiative citoyenne « Sans pénaux dans la fonction publique » a reçu aujourd’hui l’avis favorable de la Commission juridique de la Chambre des députés de Bucarest avec 25 voix pour et une seule abstention. Le document fait à partir d’aujourd’hui l’objet de débats dans la Chambre des Députés, avant d’être soumis au vote des élus. L’initiative législative interdira aux citoyens ayant été condamnés à occuper des fonctions publiques dans les institutions d’Etat.

    14 juillet – La fête nationale de France, le 14 juillet a été célébrée à l’ambassade de France à Bucarest, par une cérémonie symbolique et sobre, adaptée à l’Etat d’alerte et aux règles sanitaires en vigueur. Présent à la cérémonie, le président roumain Klaus Iohannis a évoqué l’histoire commune et les affinités culturelles des deux pays. Il a affirmé que les relations roumano-françaises étaient encouragées aussi par le partenariat stratégique bilatéral. Le premier ministre Ludovic Orban a évoqué les relations historiques fortes entre la Roumanie et la France et c’est prononcé en faveur d’un approfondissement du partenariat stratégique dans tous les domaines. La priorité des gouvernements tant de Paris que de Bucarest est la reconstruction, a affirmé pour sa part l’ambassadrice de France à Bucarest, Michelle Ramis. Face à la crise générée par la pandémie, les Etats membres attendent une réponse ambitieuse et solidaire de la part de l’UE pour un plan de relance économique à la hauteur des défis, a-t-elle déclaré.

    Economie – Les chiffres de l’Institut national de la statistiques font état des premiers signes de croissance économique en Roumanie, a affirmé aujourd’hui le ministre des Finances, Florin Cîtu. Il a ajouté que la relance serait plus rapide que ses estimations initiales et il a plaidé pour l’allocation massive de ressources budgétaires aux investissements. La Roumanie compte parmi les Etats ayant l’avancée de la production industrielle la plus forte de toute l’UE au mois de mai par rapport à avril. Elle est 5e en effet, après l’Italie, la France, la Slovaquie et la Hongrie.

  • Pandémie, information et désinformation

    Pandémie, information et désinformation

    Après un allègement progressif des restrictions imposées pour limiter la propagation du coronavirus, la Roumanie se confronte depuis quelques semaines déjà à une hausse inquiétante du nombre dinfections. Par conséquent, un après lautre, les hôpitaux qui reçoivent des malades de Covid-19 se remplissent et disposent de moins en moins de places dans les sections de soins intensifs. Une récente décision de la Cour Constitutionnelle a invalidé la législation qui imposait la quarantaine et le confinement au cours de létat durgence et dalerte, ce qui a été de nature à encourager de nombreux malades à quitter les hôpitaux. Le risque dune transmission du virus sen trouve accru.



    La nouvelle législation proposée par le gouvernement libéral attend toujours laval dun Parlement dominé par lopposition sociale-démocrate. Entre temps, une grande partie de la population ne respecte plus les gestes barrière, alors que les autorités neffectuent plus autant de contrôles et nappliquent plus autant damendes quil y a quelques mois. Dans ce contexte, selon le médecin épidémiologiste Adrian Marinescu de lInstitut « Matei Bals » de Bucarest, il faut mieux informer la population pour que les gens puissent comprendre limportance cruciale de lhospitalisation et du confinement : « Je crois que le plus souvent, la communication est importante et notamment pour ce qui est de la manière de transmettre des informations et de leur source. Il sagit dune maladie infectieuse et contagieuse, cela est clair. Parce quelle se transmet très facilement, il faut respecter des règles précises. Lorsquune personne est testée positive, même si elle est asymptomatique, elle peut transmettre le virus dans la famille ou sur le lieu de travail. Donc la notion disolement devrait exister. Si cet isolement se fait dans un hôpital, pour que la situation de linfecté puisse être suivie ou si elle se poursuit à domicile, ce sont des choses adaptables à chaque situation à part, mais cette notion disolement devrait exister toujours, sinon un effet domino pourrait se produire et nous le voyons se produire déjà. »



    Une situation particulière est apparue à Galati, dans le sud-est du pays. Lhôpital des urgences a décidé de limiter le nombre des personnes hospitalisées suite à la découverte dun foyer de coronavirus. Une bonne cinquantaine de personnes membres du personnel de lhôpital ont été dépistées positives au coronavirus. Dans les sections où celles-ci travaillaient, les malades à résultats négatifs au Covid-19 et dont létat de santé a été jugé bon ont dû quitter lhôpital, alors que les autres ont été transférés vers dautres sections. Les malades infectés qui avaient besoin de soins ont été transférés vers des hôpitaux dappui pour que les espaces contaminés soient désinfectés. A présent, quelque 400 malades sont toujours hospitalisés, alors que la capacité totale de létablissement est de 1200 lits, affirme le porte-parole de lhôpital à la Radio publique roumaine.



    Mardi, une commission denquête a commencé des investigations sur les marchés publics passés et la gestion de létat durgence par le gouvernement. Elle a demandé entre autres des détails sur la création du Groupe de communication stratégique, celui qui rend publiques les statistiques relatives à lévolution de la pandémie en Roumanie. Cette commission se propose également de collecter les témoignages des citoyens rentrés en Roumanie durant létat durgence et de ceux qui ont été placés en quarantaine ou bien qui ont été hospitalisés.

  • 03.05.2020 (mise à jour)

    03.05.2020 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie – En Roumanie, le bilan du coronavirus s’élève à 790 décès et 13.163 personnes infectées, soit 400 personnes dépistées positives en 24 heures, selon les autorités de Bucarest. Plus de 4900 malades ont été déclarés guéris et ont quitté les hôpitaux. Le département de Suceava, dans le nord-est et la capitale Bucarest occupent les premières places pour ce qui est du nombre de cas de Covid 19, suivies par les départements d’Arad et de Huneadoara, dans l’ouest et respectivement dans le sud-ouest. Les autorités affirment que le pic de la pandémie n’a pas été atteint jusqu’ici et évoquent un éventuel assouplissement des restrictions après le 15 mai, lorsque l’Etat d’urgence devrait expirer. A l’étranger plus de 2300 ressortissants roumains ont été dépistés positifs au Covid 19, la plupart en Italie. 93 Roumains sont décédés à l’extérieur du pays.

    Coronavirus dans le monde – L’UE organise ce lundi une conférence mondiale en ligne des donateurs qui souhaitent aider à la lutte contre le coronavirus. Des Etats et des organisations du monde sont invités à faire des dons afin d’accumuler au moins 7 milliards et demi d’euros pour financer les recherches mondiales dans le domaine des vaccins, des traitements et des diagnostiques pour combattre le coronavirus. La prochaine étape – clé de cette campagne mondiale sera annoncée lundi par la Commission européenne. Le nombre des infections au nouveau coronavirus est arrivé à 3,5 millions à travers le monde, avec un tiers du total des cas aux Etats-Unis. Quelque 245 mille personnes sont décédées à cause de la maladie. La BBC note que les Etats européens poursuivent leurs mesures d’assouplissement graduel des restrictions imposées sur toile de fond de pandémie, alors que le nombre des décès baisse d’un jour à l’autre. Aujourd’hui en Allemagne, le service religieux reprend dans les lieux de culte, alors que le Portugal remplace l’état d’urgence par un état de calamité, moins sévère. A partir de lundi, les Italiens pourront visiter leurs familles et se rencontrer dans certaines conditions. Les parcs ouvriront leurs portes, mais les visiteurs sont obliger à respecter les règles de distanciation. En Espagne aussi les salons de coiffure pourront recevoir des clients à base de réservation à partir de lundi. Au Royaume-Uni pourtant, à cause du grand nombre d’infections quotidiens et de décès, l’abandon de quarantaine n’est pas envisagé.

    Masques de protection – Quelque 90.000 masques de protection du type FFP 2 sont arrivés dimanche en Espagne, à bord d’un avion cargo des Forces aériennes roumaines, annonce le ministère de la défense de Bucarest dans un communiqué. Selon la même source, le matériel a été donné aux autorités espagnoles en charge de la gestion des situations d’urgence. Cette mission était prévue samedi, mais elle a été reportée à dimanche à cause d’un problème technique. Les matériaux font partie de la réserve de contremesures médicales constituée par la Roumanie grâce à une aide de 10 milliards d’euros signé par le Département des situations d’urgence et la Commission européenne. Ces matériaux seront mis à la disposition des Etats membres par le biais du mécanisme de protection civile de l’UE.

    Restauration – Une organisation patronale du secteur de la restauration a proposé au gouvernement un plan visant à rouvrir les restaurants en trois étapes de deux semaines chacune après la fin de l’Etat d’urgence le 15 mai. Dans une première phase, les terrasses devraient rouvrir en respectant une distance d’au moins 2 mètres entre les tables et un nombre maximum de 200 clients en même temps. Cette première étape devrait durer jusqu’au début juin, lorsque les patrons du domaine affirme que les restrictions pourraient être suspendues tout en préservant les mêmes règles de prévention dans les espaces fermés : restaurants, bars, cafés, mais sans dépasser un taux d’occupation de 50% de leur capacité d’accueil. Enfin, à compter du 15 juin, l’activité pourrait recommencer intégralement dans ces espaces, tout en respectant la distanciation physique et les mesures d’hygiène. Le plan a été imaginé sous la réserve de l’évolution de la situation au niveau national et uniquement en cas d’évolution positive de l’épidémie de coronavirus.

    Liberté de la presse – La Roumanie a régressé d’une place dans le classement mondial de la liberté de la presse, que réalise chaque année l’ONG Reporters sans Frontières. C’est la deuxième année de recul après trois années consécutives de progression et selon le rapport la situation ne s’est pas améliorée malgré les nombreux changements politiques à la tête de l’Etat. La journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, met en avant les abus et les restrictions auxquels sont soumis ceux qui luttent pour l’information objective et impartiale du public. Des responsables européens ont souligné que les pressions contre les journalistes ont atteint une intensité à part cette année sur toile de fond de pandémie de coronavirus. A Bucarest, le ministère des Affaires Etrangères souligne que la liberté de la presse était la garantie de toute démocratie fonctionnelle, dans laquelle les citoyens doivent être informées correctement et à temps. Ce jour est d’autant plus important vu que la communauté démocratique est mise à l’épreuve au niveau mondial par des mesures exceptionnelles adoptées afin de lutter avec efficacité contre la propagation du nouveau coronavirus, note le ministère roumain des Affaires Etrangères. Celui-ci réaffirme son appui à la liberté de la presse, à la liberté d’expression, au pluralisme médiatique, à la protection des journalistes et des travailleurs dans les médias. Plusieurs hauts responsables de l’Etat roumain ont envoyé des messages à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.

    Météo – Trois quarts du territoire de la Roumanie sont depuis dimanche à midi jusqu’à lundi dans la soirée sous une alerte code jaune aux pluies à verse et aux orages. Les quantités d’eau dépasseront les 30 litres par mètre carré pour aller jusqu’à 60 litres en montagne. La vitesse du vent dépassera les 70 km à l’heure avec des chutes de grêle isolées. Les températures, à la baisse, iront de 14 à 23 degrés.