Tag: manuels

  • A la Une de la presse roumaine – 15.09.2017

    A la Une de la presse roumaine – 15.09.2017

    Sujets divers en cette fin de semaine dans la presse nationale. Les enseignants se révoltent contre le ministère de l’Education nationale qui vient d’interdire tout matériel éducationnel auxiliaire qui n’est pas autorisé. Aucun recueil de textes et d’exercices de mathématiques n’a été autorisé jusqu’ici. Les quotidiens annoncent également la majoration du prix des carburants, l’effondrement du BTP à cause de la chute des investissements publics mais aussi le début des « Journées de Bucarest ».



  • L’univers merveilleux des livres scolaires

    L’univers merveilleux des livres scolaires

    Entre octobre 2014 et mai 2015, ils ont mené une étude sur les manuels de communication en langue roumaine et d’éducation civique destinés aux élèves du primaire. Ils y ont découvert bien des stéréotypes de genre ou liés à l’âge, bref des choses qu’on a du mal à comprendre dans le contexte du XXIe siècle.

    Cosima Rughiniş, maître de conférences à l’Université, nous a parlé de certains stéréotypes de genre, tels qu’ils apparaissent dans les illustrations des manuels scolaires: « Les manuels scolaires continuent d’être très stéréotypés du point de vue du genre et de l’âge. Par exemple, les femmes adultes ou les mères exercent surtout la profession d’institutrice, quand elles ne sont pas présentées comme mères au foyer. On y voit même des femmes, casserole à la main ou bien on apprend qu’elles ont préparé des beignets, des gâteaux au chocolat ou des biscuits. En échange, on ne nous apprend pas grand-chose sur des aspects plus liés à la réalité. C’est dire que les livres scolaires ne reflètent pas le monde dans lequel nous vivons. Même cas de figure pour les personnages masculins. Les manuels semblent ignorer leur présence et implication dans la vie de famille, puisqu’ils sont présentés uniquement comme pilotes d’avion, garde-forestiers ou charpentiers. »
    En outre, les dessins sont tout aussi anachroniques que les textes par rapport à la société roumaine contemporaine. Les textes écrits par les auteurs des manuels renvoient eux aussi à cet univers stéréotypés de la femme-mère, femme – institutrice ou occasionnellement de la femme médecin pédiatre. Comme dans la société roumaine les femmes exercent des métiers beaucoup plus divers que ça et que les hommes contribuent eux aussi à l’éducation des enfants et aux tâches ménagères, on peut se demander d’où viennent tous ces clichés. Eléments de réponse avec notre invitée, Cosima Rughiniş : « Ils sont présents, bien évidemment, au niveau de l’imaginaire collectif et du discours sur la féminité et la masculinité. Ce n’est pas moins vrai cependant que l’on ne s’attend pas, dans la société roumaine de nos jours, à ce qu’une jeune femme ou une femme adulte ne travaille pas. Or, de ce point de vue, on constate que les manuels sont en désaccord avec la réalité. L’origine de ce désaccord est à retrouver non seulement dans les extraits de littérature du XIXe siècle que proposent ces livres d’école, mais aussi et surtout dans une certaine inertie des représentations. On ne saurait non plus oublier de mentionner que ces manuels sont élaborés sous la pression de maintes contraintes temporelles ou financières. En plus, je crois que l’on ne s’est pas soucié d’élaborer des manuels en concordance avec l’environnement des enfants. »
    Hormis les stéréotypes liés au genre, les livres d’apprentissage du primaire abondent en clichés encore plus dangereux, selon les sociologues. Il s’agit de ceux ayant trait à l’âge. Cosima Rughiniş : « En Roumanie, les stéréotypes liés à l’âge sont beaucoup plus forts. Pourtant, on en discute moins et il me semble qu’ils ne suscitent pas les mêmes émotions que ceux qui portent sur le genre. Nous autres femmes et certains hommes avec lesquels nous travaillons, nous sommes saisis d’indignation en tombant sur ces stéréotypes de genre tout à fait ridicules. Par contre, les images d’un papi s’appuyant sur sa canne ou d’une mamie coiffée d’un fichu peuvent être attendrissantes. Il est de notoriété que la Roumanie, comme tous les pays d’Europe d’ailleurs, traverse une crise démographique. Ceci étant, les seniors sont exclus et des activités sociales et de l’imaginaire collectif. Malheureusement, les manuels scolaires contribuent eux aussi à cette crise des personnes âgées. Aucun abécédaire, livre d’éducation civique ou manuel de roumain pour le CE4, à une exception près, ne présente les grands – parents comme des personnes actives. Dans les illustrations, ils sont immanquablement assis sur un banc ou dans un fauteuil, les lunettes enfourchées sur le nez… »
    Les sociologues ne pensent pas pour autant que ces stéréotypes sur lesquels les petits tombent dès leur premier contact avec l’école aient une quelconque influence sur le choix de la profession qu’ils embrasseront quand ils auront grandi. Cosima Rughiniş, elle, est d’avis que leur impact est beaucoup plus insidieux que l’on ne croit : « Le danger n’est pas que les jeunes filles aient pour modèles des femmes au foyer. Le problème n’est pas donc celui des modèles en matière de rôle social. Les filles et les garçons s’inspirent de la société, du cinéma, des personnes qui les entourent. C’est la crédibilité que transmettent certains hommes et femmes qui représente le péril. Par exemple, une femme d’affaires nous apparaît souvent comme moins crédible qu’un homme travaillant dans ce domaine. Dans certains manuels d’éducation civique, plus précisément dans les chapitres consacrés aux leaders et aux occupations, il n’y a que des personnages de sexe masculin. Même si, heureusement, ces cas constituent l’exception, je trouve que leur simple présence dans les livres scolaires semble refléter un certain imaginaire. Voilà pourquoi je crois que la crédibilité des femmes en pâtira au moment où elles travailleront dans la politique, les affaires ou le management. »
    Après les manuels du primaire, les spécialistes du Master Recherches sociologiques poursuivront leur étude intitulée « Alice au Pays de merveilles, en explorant les livres scolaires pour le collège et le lycée. (trad. Mariana Tudose)

  • A la une de la presse roumaine 13.10.2014

    A la une de la presse roumaine 13.10.2014

    Aujourd’hui dans la presse : Combien intéressés sont les Roumains par le scrutin présidentiel ? Les typographies impriment affiches électorales au lieu de manuels. Les Roumains reçoivent leurs cartes nationales de santé. La maladie de la langue bleue frappe les éleveurs roumains mais aussi une réserve roumaine de bisons d’Europe. Et finalement 300 mille pèlerins sont attendus ces jours-ci à Iasi.


  • Une rentrée sans abécédaires

    Une rentrée sans abécédaires

    Une rentrée tumultueuse, ainsi peut–on décrire le 15 septembre 2014, date à laquelle les écoles roumaines ont rouvert leurs portes après 3 mois de vacances.


    Tumultueuse, car pour la 2e année consécutive, les élèves de CE 1 et CE 2 commencent l’année scolaire sans manuels. Les nouveaux abécédaires et manuels pour la 2e année d’étude n’ont pas été publiés en raison d’un appel d’offres considéré comme vicié et manquant de transparence.


  • L’éducation artistique à l’école

    L’éducation artistique à l’école

    Le 15 septembre marque, par tradition, la rentrée scolaire dans l’enseignement primaire et secondaire de Roumanie. Plusieurs surprises, plus ou moins agréables, attendent les quelque 3,2 millions d’élèves roumains. Au chapitre mauvaises nouvelles, il convient de mentionner l’absence, du moins pour un certain temps, des manuels scolaires pour les CE1 et 2. En cause, la décision du Conseil national chargé d’examiner les contestations de reprendre l’appel d’offres pour les manuels aux formats numérique et papier, suite à une plainte déposée par une maison d’édition.



    Côté bonnes nouvelles, signalons l’introduction de nouvelles disciplines scolaires. Ainsi propose-t-on aux élèves du primaire un cours optionnel d’architecture et d’environnement construit, tandis que les élèves des lycées de musique pourront opter pour l’étude du jazz. Et nous restons dans le domaine artistique pour mentionner une autre surprise. Elle est réservée aux élèves par Radio Roumanie Musique et le Ministère de l’éducation nationale. En vertu du protocole de coopération conclu par ces deux institutions, le projet intitulé “5 minutes de musique classique” sera promu comme programme national d’éducation à commencer par l’année scolaire 2014-2015.



    Explications avec Cristina Comandaşu, rédactrice en chef adjointe à Radio Roumanie Musique: “Cette initiative remonte à 2010, date à laquelle Radio Roumanie Musique a commencé à préparer le projet des cinq minutes de musique classique. Depuis lors, toutes les deux années, ce projet est mis en place dans des espaces non-conventionnels, tels que supermarchés, grandes surfaces, locaux d’entreprises. Des espaces très fréquentés, mais où l’on n’a pas l’habitude d’écouter de la musique classique. Nous avons donc visé à faire découvrir aux jeunes roumains ce genre de musique”.



    Grâce à ce partenariat, les fichiers audio contenant cinq minutes de musique classique atteindront, via Internet, tous les établissements scolaires du pays, où ils pourront également servir de support à des cours autres que ceux de musique. Cristina Comandaşu: “Ces morceaux sont susceptibles de servir d’auxiliaires pédagogiques pour les cours de musique, mais aussi comme toile de fond sonore pendant d’autres activités, artistiques, par exemple. Ces fichiers audio, nous les envoyons aux inspecteurs scolaires de chaque département. Ce sont eux qui les font parvenir aux écoles. Nous avons ainsi la garantie de la mise en place à l’échelle nationale du projet. Il s’agit d’un corpus de 31 pièces musicales que l’on entendra dans les écoles, mais aussi dans les espaces publics à partir du 1er octobre. Ces œuvres, très connues, illustrent tous les genres musicaux, depuis le baroque jusqu’à la musique moderne. Nous souhaitons familiariser les jeunes avec ces valeurs pérennes, dans l’espoir qu’un jour ils franchiront le pas vers d’autres choses moins accessibles”.



    Mihai Iacob, chercheur à l’Institut des Sciences de l’Education, affirme que, utilisés de manière créative, d’autres domaines artistiques aussi peuvent aider à tenir des cours ordinaires: “Les arts, ça aide aussi à faire passer l’information relevant de l’histoire, de l’éducation technologique ou de n’importe quel autre domaine, car ils stimulent les enfants. De cette façon, les cours deviennent plus dynamiques. Ils ne se limitent plus à la présence d’un professeur qui vient débiter son texte. En outre, le contact avec l’art ouvre de nouvelles portes du savoir”.



    Les arts peuvent également aider les enfants à acquérir différentes habiletés sociales, à surmonter des blocages émotionnels, chose désormais prouvée par les projets mis en place dans les communautés défavorisées, précise Mihai Iacob: “J’ai collaboré avec des artistes qui ont travaillé avec les enfants issus de communautés défavorisées. Nous avons mené de tels projets à Azuga, à Conţeşti, dans le comté de Teleorman, aux côtés de deux chorégraphes, l’un pour la danse contemporaine, l’autre pour la danse traditionnelle. Cet été, nous avons organisé un atelier de peinture d’icônes, près de Braşov. A condition qu’il soit intégré dans un processus, l’art s’avère être un instrument très puissant, capable de motiver les enfants, d’en mobiliser les énergies. C’est aux enfants d’assimiler l’expérience artistique”.



    Après avoir détaillé tous ces avantages, la question qui se pose est de savoir si l’art est suffisamment présent dans les écoles. Eléments de réponse avec Raluca Pop, manager de l’association “MètreCube. Ressources pour la culture”: “La présence de l’art est insuffisante. Une remarque s’impose toutefois. La nature de mon activité me permettant d’entrer en contact avec les organisations et les artistes qui travaillent avec les écoles, j’ai eu la possibilité de constater qu’il existe un grand écart entre milieux urbains et ruraux. En clair, bien des activités novatrices, dont surtout celles relevant de la collaboration avec les artistes et les organisations d’artistes, sont polarisées par les centres urbains. Cette situation est due non seulement à la répartition inégale des ressources financières, mais aussi et surtout au fait qu’en général les ONGs siègent dans les villes”.



    Quel que soit l’endroit qui accueille telle ou telle expérience artistique, la force de son impact varie en fonction du niveau d’implication de l’élève. Raluca Pop: “A mon avis, l’activité qui marche très bien actuellement et qui devrait être davantage mise en valeur, c’est le partenariat avec ces organisations, à cette condition près qu’il n’ait pas lieu dans les écoles. La différence est grande entre l’impact de l’art consommé passivement, lors d’un spectacle ou de la visite d’un musée, et celui de l’art que l’enfant pratique lui-même, en jouant d’un instrument, en dansant ou en interprétant un rôle dans un spectacle”.



    L’Institut des Sciences de l’Education de Bucarest mène à présent une étude censée donner une image très exacte tant de la présence des arts au sein de l’école, que des attentes formulées à cet égard par les trois acteurs de l’enseignement, à savoir élèves, parents et enseignants. (trad. Mariana Tudose)

  • Les nouveautés de la nouvelle année scolaire

    Les nouveautés de la nouvelle année scolaire

    Pour 3,2 millions d’enfants et d’adolescents de Roumanie ce 16 septembre est le début d’une nouvelle année scolaire. Une année qui apporte, elle aussi, des modifications, comme dans le cas des précédentes, marquées par une constante tentative de reformer en quête de la formule optimale.



    La plus importante modification actuelle mise en pratique est le changement de la manière de calcul de la moyenne d’admission au lycée. Ainsi, la moyenne des quatre années de gymnase compte dans l’admission au lycée à hauteur de 25% et non pas de 50% comme jusqu’à présent. Le constat qu’il y a des différences notables entre les hautes moyennes obtenues par les élèves durant le gymnase et les moyennes sensiblement plus faibles obtenues lors de l’évaluation nationale est celui qui a mené à la prise de cette décision — disent les décidents.



    Autre nouveauté : l’amplification des évaluations en deuxième, quatrième et sixième années d’études. Le ministre de l’Education, Remus Pricopie, explique : « Nous allons pouvoir apprendre beaucoup d’années à l’avance et non pas à la fin de la huitième année d’études si un élève a des lacunes dans l’utilisation des nombres ou en langue roumaine et, compte tenu de ces informations, nous pouvons procéder aux corrections nécessaires. »


    Autrement dit, les évaluations seront des radiographies du système roumain d’instruction et des compétences acquises par les élèves le long de leurs années d’études.



    En matière de réforme des manuels scolaires, les changements auront lieu graduellement, quand à l’actualisation du contenu et à l’introduction des manuels numériques. Selon le Ministère de l’Education, le calendrier établi est observé, les manuels numériques devrant apparaître à la fin de l’année scolaire 2013-2014. Remus Pricopie a précisé que l’on ne va pas renoncer au format-papier mais qu’on va y ajouter la composante numérique. Pendant ce mois de septembre on va soumettre au débat publique la méthodologie d’élaboration des manuels pour la première et la deuxième année d’études, leur calendrier ainsi que la façon d’implémenter les manuels numériques.



    Pour accélérer l’implémentation des manuels numériques le ministre de l’Education a déclaré pour Radio Roumanie que le processus de connexion des écoles à l’Internet continue cette année : « Nous espérons achever jusqu’à la fin de cette année la procédure de sélection et, ensuite, commencer l’implémentation du projet proprement dit. Ceci veut dire la connexion de plus de 2000 écoles à l’Internet de haut débit. »



    Au chapitre lacunes, cette année aussi, l’infrastructure déficitaire et l’absence des feux verts sanitaires , surtout dans le milieu rural, dans les zones sans canalisation ni eau courante. Pourtant, selon les statistiques, ce poids est de 5% moindre par rapport aux années précédentes. (trad. : Costin Grigore)