Tag: mariage

  • Jacques Augustin (France) – Une femme peut-elle choisir librement son mari?

    Jacques Augustin (France) – Une femme peut-elle choisir librement son mari?

    Oui, Jacques, une femme est tout à fait libre de choisir son mari. Le mariage est le deuxième grand événement dans la vie d’une personne, après la naissance. Dans la vision traditionnelle roumaine, le mariage ou les noces s’entendent comme un passage à une autre étape de la vie, qui marque l’accès des époux dans la vie sociale, leur intégration à la communauté. Le mariage est précédé ou non par des fiançailles. La tradition veut que le futur marié aille avec ses parents chez la future mariée pour demander sa main aux futurs beaux-parents. Une fête peut être organisée pour les fiançailles ou pas. Aujourd’hui, chacun fait comme il l’entend.



    Une obligation particulièrement importante, c’est de choisir les témoins de mariage, qui sont considérés les guides spirituels des futurs époux dans le mariage. Selon la tradition, les témoins ont un rôle essentiel d’abord dans le mariage civil, qui ne peut pas avoir lieu à défaut, ensuite dans le mariage religieux, s’il est organisé, à la noce, et dans toute la vie des futurs époux. Il convient de tenir compte d’une série de critères dans le choix des témoins, mais aussi des devoirs financiers qui leur incombent, et qui ne sont pas des moindres.



    Pour pouvoir célébrer le mariage civil, les futurs époux doivent satisfaire à certaines conditions, par exemple que l’homme ait au moins 18 ans, et la femme au moins 16, qu’ils ne soient pas déjà mariés — eh oui ! La femme peut seulement se marier à 16 ans « pour des motifs justifiés ». La bigamie et la polygamie sont des infractions conformément au Code pénal roumain. A noter également qu’en Roumanie, les mariages entre des personnes du même sexe sont interdits. En vue de passer devant l’officier d’état civil, les futurs mariés sont tenus de soumettre des certificats médicaux sur leur état de santé et de faire personnellement une déclaration de mariage à la mairie, qui est affichée et devient publique. Ils obtiennent alors une date et une heure pour la célébration du mariage civil. Deux témoins doivent nécessairement être présents. A Bucarest, la cérémonie dure très peu, peut-être 2-3 minutes, et vu la pandémie, seules 8 personnes ont le droit d’accéder à la salle où le mariage est célébré : les mariés, leurs parents et les témoins. L’officier d’état civil demande à chaque futur marié s’il souhaite prendre pour époux/épouse l’autre ; une fois qu’ils ont dit oui, ils sont déclarés mariés, signent dans le registre et obtiennent l’acte de mariage. Ce document crée des obligations légales entre les mariés. Le capitaine d’un bateau ou d’un avion a aussi le droit d’unir deux personnes. Le texte de la célébration du mariage est fixé par le Code de la famille. Toutefois, si l’officier d’état civil connaît le couple, il peut aussi tenir un discours, par exemple.



    En sortant de la salle où le mariage civil est célébré, la coutume veut que les invités apportent des fleurs et qu’ils fassent une voûte avec ces fleurs, sous laquelle passent les mariés. Les invités chantent « La mulţi ani » – c’est un souhait que l’on fait à beaucoup d’occasions en Roumanie — aux anniversaires, à la Nouvelle Année et après, quand on se voit, aux mariages… Au moment où les mariés passent sous la voûte de fleurs, il est coutume que les invités jettent des poignées de riz ou de blé pour la fertilité du couple. Cela vaut aussi pour le moment où les mariés sortent de l’église après la célébration du mariage religieux. Selon les régions, les familles des mariés offrent aux invités de petits gâteaux secs sucrés et salés et du champagne/vin mousseux. Toutefois, avec la pandémie, l’alcool n’est plus autorisé dans ces enceintes. Au regard de la loi, c’est le mariage civil qui est reconnu par l’Etat.



    La nouvelle famille peut choisir de célébrer un mariage religieux aussi ou pas. Il faut avoir l’acte de mariage civil en vue du mariage religieux. Ce dernier s’accompagne de différents rituels et d’éléments festifs, selon les régions, selon la culture et la position des époux dans la société. Dans les villages, il y a toute sorte d’us, coutumes et superstitions à observer à cet effet, notamment pour la chance, la bonne entente, la prospérité, la réussite et le bien-être des époux dans leur mariage. En Roumanie, les noces sont célébrées avec beaucoup de faste et de joie. Certaines des traditions à respecter sont très anciennes, certaines visent à amuser les mariés, mais aussi les convives. Je vous parlais des témoins ; ils devront payer le voile de la mariée, les cierges et le prêtre qui va célébrer le mariage. Et ce sont encore les témoins qui offriront le plus grand cadeau de noces.



    Si les futurs époux choisissent de respecter les traditions, il y en a dès l’habillement des mariés dans les vêtements de cérémonie jusqu’à la fin de la noce, et d’autres à observer toute la vie. La témoin de mariage fixe le voile à la mariée. La mariée porte une robe blanche si c’est le premier mariage et un bouquet qui normalement est offert par le marié. La témoin de mariage est censée offrir un gâteau de la mariée (turta miresei) à ceux qui sont présents. A l’église, la célébration du mariage dure 3 heures en Transylvanie, alors qu’à Bucarest, j’ai même assisté à un mariage en 20 minutes ! C’est dire que ça m’a marquée, j’ai même été choquée ! Le prêtre unit les jeunes et leur accorde la bénédiction du Seigneur. Le service religieux commence par la messe de fiançailles. Les époux vont porter des couronnes à un moment donné — symboles de la dignité et de l’honneur. Les témoins allument des cierges spéciaux et ornés pour l’occasion. Chaque moment a une signification. Bien sûr, à un moment donné, les alliances sont passées aux doigts des époux. Le prêtre fait déguster du vin aux mariés de la même coupe, ce qui symbolise la douceur de l’amour et de la joie qu’ils vont partager.



    Après le mariage à l’église, on va au restaurant. Les noces durent d’habitude jusqu’au matin, avec des moments et des superstitions à observer — ou pas. A l’entrée, on offre le champagne. Le menu, très riche, est choisi d’avance par les mariés. Ces derniers doivent danser une danse, ils doivent l’avoir exercée à l’avance aussi. Au moment de servir le gâteau des mariés, la mariée lance son bouquet en direction des jeunes filles célibataires, en se tenant le dos vers ces dernières, et on dit que celle qui l’attrape sera la prochaine mariée. A minuit, la mariée change de tenue. Aussi, la témoin enlève le voile et lui met un fichu — elle est désormais mariée. A certains endroits, des noceurs volent la mariée et alors le témoin et le marié doivent faire ce qu’on leur demande — parfois des choses drôles – ou leur donner de l’argent pour qu’ils la rendent.



    En fonction du degré de parenté et d’amitié avec les mariés, de l’endroit choisi pour la célébration (soit le coût du menu et de la musique), mais aussi des revenus de l’invité en question, les invités offrent aux mariés, au moment de se retirer de la fête, une enveloppe contenant une somme d’argent conséquente. Il y a même un site pour ne pas se tromper ! Par exemple, pour un mariage célébré à la campagne, nettement moins cher qu’en ville, si c’est votre meilleur ami, un couple offrira 300 euros. Les témoins de mariage – au moins 600 euros à Bucarest, et du reste, on a entendu tous les chiffres, pas de limite supérieure.



    Voilà, je vous ai parlé, en grand, du mariage civil et aussi du mariage orthodoxe en Roumanie. Je vous disais qu’une femme choisit librement son mari, sauf peut-être dans le cas des mariages forcés qui sont pratiqués par certains Roms, qui ont l’habitude de marier leurs enfants en bas âge, sous couvert de faire une fête. C’est interdit, bien sûr. Je ne m’attarderai pas plus, car les pratiques sont très différentes d’une région à l’autre, et chaque couple choisit celles qu’il entend respecter, mais je pense vous avoir quand même donné une bonne idée de la manière dont le mariage se célèbre en Roumanie.

  • Jean Barbat (France) – Y a-t-il des couples qui font des fiançailles ?

    Jean Barbat (France) – Y a-t-il des couples qui font des fiançailles ?

    Les fiançailles existent depuis le temps des Romains, elles sont mentionnées dans le droit romain. Cette institution existait déjà dans les dispositions légales depuis 1652 en Moldavie, et depuis 1894 en Transylvanie. En 1939, elle figurait dans le Code civil roumain de cette année-là, qui a été adopté, mais n’est jamais entré en vigueur. L’institution des fiançailles est nouvellement introduite dans le Code civil roumain entré en vigueur en 2011. Selon ce Code, les fiançailles constituent la promesse mutuelle de se marier.



    En tout cas, il n’y a pas de formalités à accomplir pour se fiancer avec l’élu(e) de votre cœur. Il n’est pas nécessaire de s’être fiancé(e) avant de se marier. Pour célébrer des fiançailles, les conditions sont en principe les mêmes que pour célébrer un mariage. Il s’agit du consentement librement exprimé et personnel des fiancés, qui doivent avoir 18 ans ou, pour des raisons bien fondées, 16 ans, avec l’accord des parents ou du tuteur. Les personnes qui se fiancent doivent être de sexe différent, car les fiançailles ne peuvent être célébrées autrement. Il ne faut pas que les personnes soient déjà fiancées. Il faut savoir que les fiançailles entre le tuteur et la personne mineure à sa charge sont interdites, et aussi entre un aliéné mental et un débile mental. Interdiction également pour les proches de se fiancer — entre parents et enfants ou entre grands-parents et petits-enfants, entre frères et sœurs, entre oncles ou tantes et neveux ou nièces, entre les cousins germains, sauf motifs solides lorsqu’un tribunal se prononce en vertu d’un avis médical spécial.



    Les fiançailles peuvent être prouvées par tout moyen de preuve, tout comme la rupture des fiançailles, d’ailleurs. Celui qui rompt les fiançailles ne peut pas être contraint de célébrer le mariage. En cas de rupture des fiançailles, les cadeaux que les fiancés ont reçus à cet effet ou aux fins du mariage, à l’exception des cadeaux usuels, doivent être restitués, d’habitude en nature, dans un délai d’un an après la rupture. Si les fiançailles ont cessé par le décès de l’un des fiancés, les cadeaux ne doivent pas être rendus. Si l’une des parties rompt les fiançailles de manière abusive ou détermine l’autre à le faire, elle peut être tenue de dédommager l’autre partie pour les frais exposés en vue du mariage ou pour d’autres préjudices.



    Le Synode de l’Eglise orthodoxe roumaine, majoritaire, a décidé en 2011 que les fiançailles religieuses ne soient plus autorisées séparément de la célébration du mariage religieux. Quelle que soit la façon dont vous demandiez à la belle d’être votre fiancée, il est de mise de le faire d’une manière romantique, originale, inattendue. Et aussi de lui offrir une bague de fiançailles, qui consacre l’idée d’être fidèles à jamais l’un à l’autre. Les fiancés peuvent porter chacun une bague ou seule la fiancée la porte.



    La fête des fiançailles est un événement pour annoncer la grande nouvelle aux proches. Avant, c’étaient les parents de la future mariée qui l’organisaient, mais maintenant, ce sont les fiancés eux-mêmes qui s’en occupent. La fête peut être très différente selon les préférences des protagonistes. Bien entendu, il y a même des superstitions liées à cet événement ; on dit par exemple que ceux qui se fiancent mardi, mercredi ou vendredi n’auront pas de chance. On dit aussi que les bagues de fiançailles et les alliances doivent être en or pour que le mariage soit tout aussi beau et durable que ce métal. Voilà, M Barbat.

  • Voyage au coeur de la culture Touareg (II)

    Voyage au coeur de la culture Touareg (II)

    Nous continuons notre voyage dans le territoire des Touaregs, pour jeter un coup d’oeil sur les pratiques liées au mariage. Avec notre invitée Catherine Vaudour, qui est ethno-linguiste et spécialiste de cette question.

  • Référendum en Roumanie

    Référendum en Roumanie

    Cette semaine nous revenons en Roumanie. Nous allons tenter de comprendre le référendum qui s’est déroulé le week-end dernier et qui touche à la définition du mariage. Si des forces sociales ont porté cette demande auprès du parlement, il reste qu’une partie des enjeux semblent difficiles à identifier. C’est pourquoi nous avons invité Sergiu Miscoiu qui est analyste politique, professeur de sciences politiques à l’Université de Cluj et de Paris.

  • 07.10.2018

    07.10.2018

    Référendum – Près de 19 millions d’électeurs roumains, y compris les expatriés, sont attendus aux urnes ces samedi et dimanche dans le cadre d’un référendum. Ils devront se prononcer sur un amendement constitutionnel prévoyant d’inscrire dans la Loi fondamentale la définition de la famille en tant qu’union entre un homme et une femme pour remplacer le syntagme d’union entre deux époux. Selon les données fournies par le Bureau central électoral, la présence aux urnes à la fin de la première journée du référendum était de 7,24%, c’est-à-dire environ 1.300.000 électeurs qui ont voté dont la plupart en milieu urbain. Parmi eux, 50.000 Roumains de la diaspora. Les expatriés roumains se sont vus mettre à leur disposition 378 bureaux de vote au total dont la plupart ouverts en Italie, Espagne, République de Moldova, Etats-Unis, Royaume Uni ou encore en France. Ils ont commencé à voter le vendredi soir, en Nouvelle Zélande et les urnes fermeront le lundi matin, sur la Côte ouest des Etats-Unis et au Canada. Voté déjà par le Parlement, le projet de révision de la Constitution repose sur une initiative citoyenne qui a collecté plus de 3 millions de signatures favorables à cette nouvelle définition. Pour être validé, le référendum doit avoir une participation d’au moins 30% des électeurs et 25% des votes valables. Selon l’AFP, « les sociaux-démocrates, au pouvoir, comptent sur ce scrutin pour mobiliser la Roumanie rurale et conservatrice, le cœur de leur électorat, alors que le parti est en perte de vitesse, accusé de vouloir affaiblir la lutte contre la corruption et de contrôler la justice qui a épinglé nombre de ses élus. Les résultats définitifs du référendum sont attendus lundi et le même jour, Liviu Dragnea doit comparaître pour son procès en appel dans une affaire d’emplois fictifs qui lui a valu trois ans et demi de prison ferme en première instance ».

    Motion – Une motion simple déposée par le Parti National Libéral (d’opposition) contre le ministre roumain de l’Economie, Dănuţ Andruşcă, sera débattue lundi au plénum de la Chambre de Députés, pour être ensuite votée le mercredi. Les libéraux accusent le ministre de déstabilisation délibérée de l’économie roumaine. La semaine dernière les députés ont rejeté une autre motion simple contre le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, que les Libéraux tiennent pour coupable pour l’échec de la stratégie fiscale et budgétaire, demandant la suppression de l’accise supplémentaire sur les carburants et le lancement de plusieurs projets majeurs d’investissements. Les libéraux demandent aussi que la totalité des impôts sur le revenu soit versée à l’administration locale à compter de l’année prochaine. Et c’est toujours la semaine dernière que le Sénat de Bucarest a rejeté une motion déposée par le PNL et par l’Union Sauvez la Roumanie (les deux d’opposition) contre le ministre des Transports, Lucian Şova, lui reprochant la manière dont il avait géré les secteurs routier et ferroviaire.

    Villes et régions – L’édition 2018 de La semaine européenne des régions et des villes s’ouvre lundi à Bruxelles, en présente du président de la Commission Européenne, Jean Claude Junker, de la commissaire européenne à la Politique régionale, Corina Cretu, du président du Comité des régions, Karl-Heinz Lambertz, et du vice-président du PE, Pavel Telicka. Il s’agit d’une édition spéciale cette année, car consacrée à Politique de cohésion pour la période 2021-2027, telle qu’elle a été proposée par la Commission Européenne. De lundi à jeudi, les facteurs de décision et les experts locaux, régionaux, nationaux et européens participeront à différents débats dans le cadre de cet événement annuel consacré à la politique de cohésion européenne.

    Handball – L’équipe roumaine de handball AHC Dobrogea Sud Constanta a battu samedi 28 à 21 les Tchèques de Talent Robstav MAT Plzen lors de la première manche du deuxième tour préliminaire de la Coupe EHF de handball masculin. Ce dimanche les Roumains affronteront les Tchèques une fois de plus, sur leur propre terrain, dans la seconde manche de la compétition. Par ailleurs, dans la localité roumaine de Chiajna, a lieu aujourd’hui le match entre l’équipe roumaine CSA Steaua Bucarest et Maccabi Srugo Rishon Lezion (Israël) dans la première manche du 2e tour préliminaire de la Coupe EHF de handball masculin.

    Météo – Nous avons une belle journée ensoleillée sur la plupart du territoire de la Roumanie, avec des températures dépassant légèrement la normale saisonnière. Le ciel est couvert toutefois sur le sud-est et sur l’ouest où l’on attend des pluies éparses. Les températures maximales de la journée iront de 18 à 25 degrés. 18 degrés et du soleil en ce moment dans la capitale, Bucarest.

  • 28.09.2018

    28.09.2018

    Couples – La relation d’un couple formé de personnes du même sexe tient des notions de « vie privée » et « vie de famille », affirment les juges de la Cour Constitutionnelle de la Roumanie. Ils motivent ainsi la décision par laquelle ils ont admis la saisine formulée par un couple roumano-américain au sujet de l’article du Code civil stipulant que les mariages entre des personnes du même sexe ne sont pas reconnus en Roumanie. La Cour Constitutionnelle précise que les personnes du même sexe qui forment un couple stable ont le droit d’exprimer leur personnalité au sein de ces relations et de bénéficier, dans le temps et par les moyens prévus par la loi, d’une reconnaissance légale et judiciaire des droits et des responsabilités qui leurs correspondent. La Roumanie n’offre aucune forme de reconnaissance officielle, ni juridique aux relations de couple existant entre des personnes du même sexe. Une situation similaire est à retrouver uniquement dans 5 autres Etats membres de l’UE, à savoir en Bulgarie, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne et en Slovaquie, note encore la Cour Constitutionnelle. Ces précisions surviennent en pleine campagne pour le référendum qui se tiendra les 6 et 7 octobre prochains en Roumanie et qui demande aux Roumains de dire si oui ou non ils sont d’accord avec la redéfinition de la famille dans la Constitution en tant qu’ «union entre un homme et une femme » au lieu d’ « union entre deux époux ». Le projet de loi se fonde sur une initiative citoyenne qui a réuni 3 millions de signatures en faveur de cette modification. Les associations luttant pour les droits de l’homme et des minorités sexuelles le dénoncent, le considérant comme discriminatoire.

    ONU – Jeudi, à New York, le président roumain Klaus Iohannis s’est entretenu avec plusieurs hauts responsables en marge du sommet de l’ONU. Lors de ses pourparlers avec le premier ministre moldave, Pavel Filip, le chef de l’Etat roumain a reconfirmé l’engagement de la Roumanie en ce qui concerne la modernisation et la transformation démocratique de cette ancienne république soviétique en suivant un parcours européen. A son tour, Pavel Filip a remercié la Roumanie pour son soutien, assurant que le pouvoir de Chisinau était décidé de poursuivre son processus de rapprochement de l’UE. Le président Klaus Iohannis s’est également entretenu avec le premier ministre de la Géorgie, Mamuka Bakhtadze, notamment sur le renforcement et la diversification des échanges commerciaux entre les deux pays. Pour ce qui est de la coopération de la Géorgie avec l’OTAN, le chef de l’Etat roumain a salué les progrès enregistrés par ce pays, qu’il considère comme un contributeur à la sécurité euro-atlantique. Par ailleurs, présent à la tribune de l’ONU, le président roumain a plaidé en faveur de l’élection de la Roumanie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2020-2021. Dans son discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies, Klaus Iohannis a également affirmé que la Roumanie sera un partenaire responsable qui se donne pour tâche de promouvoir l’agenda commun de l’ONU. Et lui d’affirmer qu’une fois à la présidence européenne, la Roumanie œuvrera afin de renforcer le partenariat entre l’UE et l’Organisation des Nations Unies.

    Climat – Toujours en marge de l’assemblée de l’ONU à New York, le ministre roumain des AE, Teodor Melescanu et ses homologues des pays africains francophones ont été les hôte d’un débat sur « Les changements climatiques et la sécurité ». Les participants se sont penchés sur les effets des changements climatiques sur la vie de population de la zone saharienne et subsaharienne et notamment sur les risques qu’ils engendrent pour la sécurité intérieure et régionale. L’occasion également de reconfirmer la relation traditionnelle excellente entre la Roumanie et les pays africains francophones invités.

    Visite – La vice première ministre roumaine, Ana Birchall, se trouve elle aussi en visite aux Etats-Unis. Jeudi elle a eu des pourparlers avec plusieurs hauts responsables de l’administration américaine, dont Wess Mitchell, l’assistant aux affaires européennes et eurasiatiques du Secrétaire d’Etat américain ou encore Wilbur Ross, le secrétaire américain du Commerce. Parmi les sujets abordés avec M Mitchell mentionnons le renforcement des relations roumano-américaines dans le contexte de la réunion annuelle du Dialogue Stratégique, qui a eu lieu en juin dernier à Bucarest, les manières de stimuler l’implication économique des Etats-Unis en Europe Centrale et de l’Est ainsi que dans la région élargie de la Mer Noire, vu le récent sommet de l’Initiative des Trois Mers, accueilli par Bucarest. S’y ajoute la promotion de la candidature de la Roumanie à l’Organisation pour la Coopération et le développement économique (OCDE). Par ailleurs, Mme Birchall et M Ross se sont penchés sur les perspectives de renforcer les relations économiques entre leurs deux pays. L’occasion pour la responsable roumaine de réitérer l’engagement de Bucarest de promouvoir un environnement favorable aux développement des affaires dans l’espoir d’attirer davantage d’investisseurs américains, notamment dans les domaines de l’énergie, de la technologie de l’information, de la cyber sécurité, de la recherche et de l’innovation.

    Peste porcine – Deux nouveaux foyers de peste porcine africaine ont été confirmés dans le sud-est de la Roumanie, au département de Constanta. Au total 952 foyers, dont 15 exploitations commerciales, ont été dépistés depuis le début de l’épidémie, en juillet 2017, a fait savoir l’Autorité nationale sanitaire-vétérinaire. Des centaines de milliers de cochons touchés par la maladie ont été sacrifiés. Le gouvernement doit adopter un décret d’urgence pour allouer des compensations financières aux employés des fermes affectées qui ont perdu leur emploi.

    Météo – Il fait beau en ce vendredi en Roumanie, avec des températures à la hausse qui approchent la normale saisonnière. Les maxima iront de 18 à 25 degrés. 21 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Référendum pour redéfinir la famille

    Référendum pour redéfinir la famille

    Le plénum du Sénat roumain, en tant qu’organisme décisionnel, a adopté mardi, à une large majorité, le projet de loi sur la révision de la Constitution afin de redéfinir la famille comme fondée sur le mariage entre un homme et une femme et non entre les époux, comme stipulé à présent. En mai 2017, le projet était approuvé par la Chambre des Députés. Cette initiative citoyenne a été lancée par une large coalition d’organisations et associations chrétiennes, soutenue de manière enthousiaste par l’Eglise orthodoxe, majoritaire en Roumanie. La coalition ne cache pas le fait qu’elle souhaite la modification de l’article constitutionnel définissant la famille pour bloquer toute possibilité de légalisation du mariage entre personnes de même sexe.

    Les promoteurs ont recueilli 3 millions de signatures en faveur de la proposition. Après avoir parcouru le trajet législatif habituel, l’initiative doit être validée par référendum en octobre prochain. Les débats du Parlement ont reconfirmé le statut de la Roumanie comme espace des paradoxes. Sur l’échiquier politique, plusieurs partis importants se sont prononcés en faveur de l’initiative, dont le Parti Social Démocrate (PSD), appartenant à une famille idéologique sensible plutôt aux problèmes des minorités ethniques et encline à la tolérance et à l’inclusion, mais aussi son allié au pouvoir, l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), d’orientation libérale, attaché, théoriquement, aux droits et libertés civils, ainsi que le Parti National Libéral (PNL) principal parti d’opposition, dans les rangs duquel plusieurs sénateurs se sont abstenus. L’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR) a également voté pour. L’Union Sauvez la Roumanie (USR) est la seule formation politique à s’être prononcée contre, avertissant que ce référendum était inutile au pays, qu’il n’améliorerait nullement la vie des Roumains et risquait de diviser la société.

    Une manifestation de petite ampleur contre la redéfinition de la famille s’est déjà déroulée au centre de la capitale. Les représentants de l’association ACCEPT, qui milite pour les droits des minorités sexuelles, ont réagi, accusant le Sénat – je cite – « d’élever l’homophobie au rang de valeur d’Etat et de sacrifier la protection constitutionnelle de nombreuses familles de Roumanie » – fin de citation. Selon l’association ACCEPT, ce vote représente une violation du droit à la vie privée et familiale, doit inaliénable de toutes les personnes, quel que soit leur genre et leur orientation sexuelle, conformément à la Convention européenne des droits de l’homme. C’est un avertissement sérieux.

    Récemment, la projection, dans une salle de cinéma de Bucarest, d’un film primé sur la lutte pour les droits des minorités sexuelles en France dans les années ’80 a été interrompue par un groupe fondamentaliste orthodoxe, qui a manifesté de manière agressive son homophobie. Le débat qui précèdera le référendum montrera si la société roumaine est, oui ou non, capable de changement et de modernisation, sans l’abandon des traditions invoquées trop souvent dans un but de manipulation et de propagande. C’est aussi un examen pour les hommes politiques roumains, qui sont en train de le rater. Le vote exprimé par les sénateurs a prouvé clairement que les confusions idéologiques, les tentatives de confisquer les sujets sensibles pour les utiliser dans un but populiste, électoral, la contradiction entre les choix ponctuels et les valeurs et principes déclarés sont devenus monnaie courante. (trad. Dominique)

  • Opinions et attitudes religieuses

    Opinions et attitudes religieuses

    Bien que 67% des Roumains estiment que « l’on doit décourager l’homosexualité », seuls 27% jugent nécessaire le référendum sur la définition du mariage comme l’union entre un homme et une femme. Ces sont les résultats d’un récent sondage sur les attitudes religieuses des Roumains, réalisé par la fondation Friedrich Ebert Roumanie, par l’intermédiaire du projet « La surveillance sociale », à une période où la coalition au pouvoir à Bucarest annonçait son intention d’organiser un référendum, afin de donner cours à la pétition par laquelle 3 millions de personnes exigeaient la modification de la Constitution roumaine. Les signataires de la pétition souhaitent qu’une précision y soit introduite, à savoir que la famille est fondée par le mariage librement consenti entre un homme et une femme, et pas entre les époux, tout court, comme stipulé actuellement dans la loi fondamentale.

    La demande a été formulée par un rassemblement associatif intitulé « La Coalition pour la Famille ». Celle-ci réunit plusieurs ONGs qui militent pour la famille traditionnelle hétérosexuelle, reposant selon eux, entre autres, sur des principes chrétiens. La plupart des Roumains s’estiment religieux, fait confirmé d’ailleurs par de nombreuses études sociologiques. Le sondage réalisé par « La surveillance sociale » met néanmoins en évidence certaines non-concordances ou failles dans cette option – apparemment ferme – des Roumains pour une vie religieuse.

    Victoria Stoiciu, représentante de la fondation Friedrich Ebert : « Lors du dernier recensement de la population, 99,6% des Roumains déclaraient leur appartenance à une religion. Pourtant, 44% seulement d’entre eux affirment prier quotidiennement et 21% vont à l’église chaque semaine. On constate tout de suite une non-concordance. La quasi-totalité des Roumains se déclarent religieux, mais ceux qui pratiquent leur religion semblent beaucoup moins nombreux. »

    L’anthropologue Vintilă Mihăilescu juge correctes les données publiées par « La surveillance sociale », qui fait d’ailleurs une synthèse de plusieurs recherches crédibles menées par des institutions sociologiques prestigieuses, y ajoutant des chiffres fournis par le recensement de la population de 2011. En matière de religion, donc, la quasi-totalité des Roumains se déclarent croyants, pourtant la moitié seulement prient quotidiennement et un quart d’entre eux vont à l’église une fois par semaine. Pourtant, si l’on veut analyser cette contradiction, on doit quand même nuancer son jugement.

    Vintilă Mihăilescu : « Cette contradiction n’est pas du genre : vous dites une chose et vous en faites une autre. Il faut comprendre que les pratiques orthodoxes sont éventuellement moins institutionnalisées par rapport à celles d’autres cultes. La relation directe avec Dieu, chez soi, par la prière, est, elle aussi, une façon de pratiquer la religion. Cette contradiction, mise en évidence par les chiffres, ne s’explique pas nécessairement par l’hypocrisie des gens, comme on l’a souvent affirmé. Cela ne veut pas dire : « Je me déclare croyant, mais je n’ai pas de temps pour ces bêtises-là ». Souvent, des communautés religieuses ont leurs propres coutumes, souvent préchrétiennes, voire magiques. Ces pratiques, pas du tout canoniques, sont acceptées par certains prêtres, car c’est pour eux une façon de prendre soin de leurs ouailles. »

    D’ailleurs, la statistique publiée par « La surveillance sociale » confirme le fait que les coutumes religieuses de certaines communautés sont un élément de cohésion plutôt qu’une expression de la foi de leurs membres.

    Victoria Stoiciu : « Ce qui peut sembler paradoxal aussi, c’est que 99,6% des personnes interrogées déclarent leur appartenance à une religion, pourtant 95% seulement affirment croire en Dieu. La différence de 5% n’est pas énorme, mais on ne saurait l’ignorer. Elle s’explique par l’appartenance à une tradition et à une communauté culturelle. Par exemple, le fait d’être né de parents chrétiens orthodoxes, d’avoir été baptisé, de s’être marié à l’église, marque l’appartenance à une religion, mais cela ne signifie pas nécessairement que la personne en question croit en Dieu. Appartenir à cette communauté plutôt culturelle ne veut pas dire que la personne se sent obligée de respecter les pratiques religieuses courantes de celle-ci : aller à l’église, prier etc. Les principaux rituels, soit les rites de passage – baptême, mariage, enterrement – sont respectés ».

    Les données montrent un faible soutien (27% seulement des répondants) au référendum visant à redéfinir la famille comme étant fondée exclusivement sur l’union de deux personnes de sexe différent, alors que 67% des Roumains estiment que la société doit décourager l’homosexualité. L’on y a vu une autre non-concordance entre les principes et la pratique.

    De l’avis de Vintilă Mihăilescu, ces données indiquent pourtant aussi une certaine tolérance : « Pour un croyant, un chrétien ou un homme de l’église, estimer que l’on doit décourager l’homosexualité est tout à fait normal. Il ne s’agit pas de savoir si cette attitude est bonne ou mauvaise, j’affirme seulement que cette attitude correspond à ce que certains comprennent par « être un bon chrétien ». Un tout autre élément fait pourtant la surprise, à savoir que deux tiers des Roumains semblent dire : ce phénomène ne doit pas être encouragé, mais cela ne signifie pas persécution, cela ne signifie pas qu’il faut modifier la Constitution ou les lois. En d’autres termes, l’homosexualité ne doit pas être encouragée, mais elle ne doit pas non plus être sanctionnée. Et cela suppose une plus grande sagesse que je ne m’y attendais. »

    Pourtant, un autre aspect se fait jour également, qui est peut-être encore plus révélateur de l’état d’esprit de la société en ce moment : pour 79% des Roumains, la foi est liée à la moralité ; ils estiment qu’il faut croire en Dieu pour être moral et adopter des valeurs correctes.

    Vintilă Mihăilescu : « C’est symptomatique, car dans l’esprit des gens, ce lien devient de plus en plus fort, alors que la société devient de plus en plus imprévisible, étant perçue comme immorale et régie par des normes peu rigoureuses. L’église demeure, la seule chance et le seul fondement face à un risque majeur d’immoralité. On assiste donc à un retour à la religion, l’église étant la seule institution qui puisse garantir la moralité. Et cela ne veut pas dire seulement que la société est très liée à l’église. Cela prouve que les gens doutent du caractère moral de la société. Nous percevons notre société comme profondément immorale ou à fort risque d’immoralité, et dans ce cas, l’église demeure notre seul refuge. » (Trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine – 10.05.2018

    A la Une de la presse roumaine – 10.05.2018

    Voici quelques titres de la presse roumaine en ligne : « Les chrétiens de Roumanie miment les actes religieux », « Le message de l’Eglise orthodoxe roumaine pour la communauté gay de Roumanie : « il faut les appeler à l’église » », «Le partenariat civil dans le monde et les tribulations de son introduction en Roumanie », « Le désastre démographique se poursuit en Roumanie ».



  • Comment définir la famille ?

    Comment définir la famille ?

    Plus de 3 millions de Roumains ont signé en faveur dun projet censé modifier la Constitution pour redéfinir la famille comme étant « lunion librement consentie entre un homme et une femme » au lieu « dunion entre deux époux », comme elle est définie actuellement. Une initiative qui appartient à un groupe dassociations rassemblées dans ce que lon appelle « la Coalition pour la famille ».



    Selon le président du comité dinitiative constitutionnelle, Mihai Gheorghiu, il sagit dune première historique, nationale et européenne, soutenue tant par les orthodoxes que par les catholiques et les protestants. « Cest pour la première fois dans lhistoire moderne de la Roumanie quil existe 3 millions de signatures pour une révision de la Constitution. Cette solidarité humaine ne pourra pas être évitée et le projet sera pris en compte, même sil existe actuellement un silence qui est de mauvais augure », déclarait Mihai Gheorghiu au moment de la déposition des signatures au Sénat. Entre temps, la situation a progressé, si bien que cette initiative citoyenne a reçu laval de la Chambre des députés début mai.





    Parmi les partis, cest lUnion Sauvez la Roumanie, dopposition, qui soppose le plus vivement à cette initiative. Un de ses députés, Dan Barna, a affirmé quil respectait le droit dinitiative des citoyens, mais quil estimait que lorganisation dun référendum à ce sujet, bien quobligatoire dun point de vue procédural, favoriserait une division au sein de la société roumaine.



    Dan Barna : « La famille traditionnelle est-elle une valeur importante pour notre société ? Oui, sans doute. Est-ce que la tolérance et le respect des minorités sont des valeurs importantes pour notre société ? Oui, sans doute. Soyons honnêtes et regardons-nous droit dans les yeux ! Ce référendum force les citoyens de la Roumanie à mettre ces deux valeurs dans une hiérarchie. Ce référendum approfondit une fracture au sein de la société actuelle. »





    Cette initiative nest pas orientée contre qui que ce soit, ce nest pas un geste dintolérance, réplique le sénateur de lAlliance des Libéraux et des Démocrates (au pouvoir), Varujan Vosganian: « Je nai jamais imaginé que lidée de la maternité complétée par lidée de la paternité puisse être intolérante ! En fait, cest sur cela que repose la condition humaine ! Cest sur cela que repose la tradition de notre peuple ! Souligner que dans une famille, un enfant doit appeler un des parents « mère » et lautre – « père », cela nest pas dirigé contre quiconque, aux termes de la Constitution, chacun est libre de vivre selon ses désirs, ses aptitudes et ses affinités ! »





    Une partie de la société civile conteste vivement ce projet. Parmi les arguments énoncés, mentionnons le fait que la définition proposée de la famille existe déjà dans le Code civil. En plus, on pourrait se retrouver dans des situations compliquées. Par exemple, dans le cas où un homme qui a subi une intervention de changement de sexe à létranger revient en Roumanie et souhaite officialiser sa relation avec un homme.



    Dans toute cette équation, lintervention de lEglise orthodoxe est perçue comme une tentative de ressusciter la confiance des Roumains dans cette institution. Les prêtres de Roumanie ont commencé à collecter des signatures pour la modification de la Constitution, car, aux dires du Patriarche Daniel, « la famille traditionnelle se retrouve dans une situation fragile et difficile, car son modèle est considéré par certaines personnes comme étant vieilli ou périmé » et parce que « nous vivons dans un contexte dominé par une mentalité individualiste est sécularisante, qui ne cherche pas à sanctifier la vie par la prière, la naissance denfants et leur éducation dans lesprit de la foi chrétienne. » Cest pourquoi, poursuit le patriarche Daniel, « il faut soutenir leffort de défendre la famille naturelle, traditionnelle, universelle et de résister aux nouveaux modèles de famille, qui estiment que lunion naturelle entre un homme et une femme nest quun modèle parmi dautres. »



    Dans le camp opposé, invitée à soutenir sa cause à la Radio publique, Teodora Rossetti, coordinatrice de programmes de lAssociation ACCEPT, a expliqué la position de son organisation qui lutte depuis 20 ans déjà pour les droits des personnes LGBT en Roumanie : «ACCEPT voit cette initiative comme une démarche redondante, dont le but est de victimiser et de stigmatiser les personnes LGBT, mais aussi de distraire lattention du public des problèmes extrêmement réels auxquels la société est confrontée, et notamment la famille de Roumanie. Au moment où lensemble du débat public ne vise que la communauté des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et transgenres de Roumanie et que ces personnes soient présentées comme une menace – fictive à notre avis – à ladresse de la famille et du bien-être de celle-ci, à ce moment-là, nous dirigeons la haine latente de la société, des gens mécontents de différents soucis de leur vie quotidienne, contre ce groupe minoritaire, presque invisible en Roumanie, un groupe dont très peu de droits sont reconnus et qui a des problèmes majeurs côté protection par la loi. On est donc bien loin des problèmes réels auxquels la famille roumaine est confrontée. »



    Sans nier les questions invoquées par Teodora Rosetti, le représentant de la Coalition pour la Famille, Catalin Vasile, affirme que la démarche initiée au Parlement afin de redéfinir la famille est nécessaire pour que les choses soient stipulées clairement dans la loi fondamentale du pays. A son avis, pour être un milieu propice pour élever des enfants, pour leur développement, pour leur éducation, le mariage doit être conclu entre un homme et une femme. Si la proposition est avalisée par le Sénat, les Roumains seront appelés à exprimer leur opinion dans un référendum organisé dans les 30 jours suivant ladoption du projet. (Trad. Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine 10.05.2017

    A la Une de la presse roumaine 10.05.2017

    « La famille traditionnelle entre la restriction des droits citoyens et une réaction normale et légale » titre la presse roumaine qui commente largement le vote que les députés roumains ont accordé quasiment à l’unanimité à une initiative citoyenne de modification de la Constitution. Les trois millions de signataires de l’initiative veulent que la loi fondamentale stipule clairement que la famille est fondée sur le mariage entre un homme et une femme et non plus entre deux époux, comme actuellement. Si elle reçoit aussi l’aval du Sénat, un référendum doit être organisé à ce sujet.




  • A la Une de la presse roumaine 06.01.2016

    A la Une de la presse roumaine 06.01.2016

    C’est une actualité bien diverse qui ressort des éditions électroniques des principaux quotidiens roumain qui se penchent sur les écrivains des prisons roumaines, sur l’initiative de plusieurs prêtres orthodoxes concernant le mariage gay ou encore sur les perspectives olympiques du sport roumain.


  • 26.12.2015 (mise à jour)

    26.12.2015 (mise à jour)

    Sécurité – La Roumanie a vécu le Noël le plus calme et le plus sûr des cinq dernières années, peut-on lire dans un bilan dressé par le ministère roumain de lIntérieur. Le nombre des accidents de la route a baissé de 15% par rapport à la même période de 2013 et de 7% par rapport à 2014. Le nombre des agressions est également en forte chute, tandis que le nombre dincendies a diminué dun quart comparé à la situation de lannée dernière. La semaine prochaine pour le Réveillon du Nouvel an, des effectifs renforcés de policiers et de gendarmes seront chargés de maintenir lordre public à loccasion des quelque 150 concerts, spectacles et autres événements qui seront organisés. Un nombre plus important de policiers est également attendu à tous les postes-frontière, après que, cette semaine plus dun million deux cent mille personnes ont transité les frontières roumaines.



    Noël – Le lendemain de la fête de la Nativité, les chrétiens orthodoxes de rite nouveau, majoritaires en Roumanie, ainsi que les gréco-catholiques ont marqué la Synaxe de la Mère de Dieu – Soborul Maicii Domnului. Il sagit dune des fêtes religieuses les plus anciennes dédiées à la Vierge Marie, étant attestée pour la première fois au 5e siècle. On appelle “Synaxe” – ou réunion -, une solennité qui, au lendemain dune fête célébrant un grand Mystère de léglise, met à lhonneur ceux qui, par leur action, ont permis laccomplissement de ce dernier. “Sobor” est un mot du slave ancien désignant cette même idée de réunion, dans ce cas celle des saints et des humains autour de Marie.


    Dans son message à l’occasion de Noël, le Patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine, Daniel, a appelé les fidèles à vivre la paix dans l’âme, la seule à pouvoir amener aussi la paix sociale. Et le Patriarche d’ajouter que l’Eglise doit oeuvrer à promouvoir le culte du respect réciproque et de la réconciliation pour chasser la haine et la violence dans le monde. Pour sa part, le pape François a dénoncé les “atrocités terroristes” qui “détruisent le patrimoine des peuples” dans son message de Noël “Urbi et orbi”. Il a également lancé un nouvel appel insistant pour louverture des sociétés occidentales aux migrants et réfugiés du sud, louant “tous ceux, qui, simples particuliers et Etats, semploient avec générosité à les secourir et les accueillir (…), les aidant à sintégrer”, note lAFP.



    Sondage – 70% des Roumains affirment faire beaucoup de confiance à la famille, mais moins de la moitié précisent quils ont de la confiance en linstitution maritale aussi, apprend-on dun sondage de linstitut IRES. Celui-ci révèle que les Roumains partagent avec leur partenaire les mêmes attitudes sociales et valeurs morales, mais pas forcément aussi la même vision ou orientation politique. Le mariage parfait décrit par les Roumains ayant répondu à cette enquête dopinion est celui bâti autour de plusieurs valeurs – le respect mutuel, la communication, lappréciation, la fidélité, la tolérance; le temps passé ensemble et lexistence des enfants sont les deux autres éléments qui rendent un mariage solide, selon les personnes interrogées par IRES. Ces dernières estiment que le divorce est envisageable si lun des partenaires est violent, infidèle, alcoolique ou si, tout simplement, il ny a plus damour dans le couple. 90% des Roumains jugent inacceptable la polygamie et se montrent extrêmement conservateurs à légard du mariage homosexuel – 82% des répondants se disent opposés aux unions des personnes du même sexe.



    Migration – LEurope doit redevenir maître de ses frontières, a affirmé samedi le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, réagissant aux informations faisant état dun nombre important de passeports syriens contrefaits qui seraient en la possession de lorganisation Etat islamique. Toutefois, “les réfugiés ne doivent pas être perçus comme des terroristes présumés”, a encore mis en garde le ministre allemand, soulignant que nombre de jihadistes sont des ressortissants européens. Frank-Walter Steinmeier a indiqué aussi les principaux éléments censés garantir un meilleur contrôle des frontières européennes, à savoir le renforcement des compétences de Frontex, lagence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de lUnion européenne, ou encore laide européenne à la Turquie, pays qui limite le flux migratoire vers lEurope. Plus dun million de réfugiés sont arrivés en 2015 sur le continent européen et notamment en Allemagne, la plupart fuyant les guerres et les violences du Moyen Orient.



    Météo – Températures toujours en hausse, durant les prochaines 24 heures, en Roumanie. Un temps très et trop clément pour cette période de lannée, selon les prévisionnistes qui sattendent à des valeurs entre 2 et 19 degrés. Ce sont le sud, lest et les régions collinaires et montagneuses qui en sont concernées. Le brouillard fera son apparition sur le centre et louest du pays.

  • A la une de la presse roumaine – 09.01.015

    A la une de la presse roumaine – 09.01.015

    L’attentat de Paris a remis dans l’attention des autorités la loi Big Brother. Victor Ponta pourrait perdre aussi son statut d’avocat, en raison notamment du scandale de plagiat qui entoure sa thèse de doctorat. Et l’Union démocratique des magyars de Roumanie propose de permettre aux prêtres de devenir aussi des fonctionnaires d’Etat civil.

  • Obtenir la nationalité roumaine

    Obtenir la nationalité roumaine


    Selon la législation roumaine, les étrangers et les apatrides qui souhaitent obtenir la citoyenneté roumaine doivent avoir résidé sur le sol roumain depuis au moins 8 ans.Un étranger uni à un conjoint roumain depuis au moins 5 ans peut demander à acquérir la citoyenneté roumaine. Ces durées peuvent être réduites à moitié si le demandeur est une personnalité de renommée internationale, sil est citoyen dun autre Etat de lUE, sil a obtenu le statut de réfugié en Roumanie ou encore sil a investi dans le pays des montants dépassant un million deuros. Loctroi de la citoyenneté roumaine nest pas conditionné de labandon de la citoyenneté antérieure.


    Aux formulaires de demande on doit attacher le passeport, muni dun visa de résidence en Roumanie, une copie du passeport, ainsi quune traduction légalisée dun acte de naissance. Sont également nécessaires le casier judiciaire délivré par le Ministère roumain de lIntérieur et le casier du pays dorigine, traduit en roumain. A la demande on doit aussi annexer selon le cas, le contrat de location ou de propriété dun immeuble en Roumanie et un document qui atteste la source de ses revenus en Roumanie: lacte de création dune société commerciale, accompagné du dernier bilan comptable, si le sollicitant est un entrepreneur privé, ou le contrat de travail sil est salarié. Lintéressé doit aussi faire une déclaration attestant quil na pas déroulé ni soutenu des actions contre lordre de droit ou la sécurité nationale de la Roumanie.


    Avant de déposer la demande il faut payer une taxe consulaire denviron 43 euros, une taxe denregistrement de la demande de 70 centimes deuros ainsi quun timbre judiciaire de 35 euros. A noter aussi que le sollicitant doit avoir un niveau suffisant de connaissance de la langue roumaine, de la Constitution, de lhymne national ainsi que des notions de culture et de civilisation roumaine. Des informations supplémentaires sur le sujet sont disponibles à ladresse www.just.ro, section consacrée à lAutorité Nationale pour la citoyenneté.


    Notons pour terminer que loctroi de la citoyenneté roumaine se fait sur lordre du président de lAutorité nationale pour la citoyenneté. Dans un délai de 3 mois tout au plus depuis la communication de lordre, les demandeurs sont convoqués en vue de la prestation de serment.