Tag: marine roumaine

  • 14.08.2018

    14.08.2018

    Protestations – Aujourd’hui c’est le dernier jour où les personnes blessées lors des protestations du 10 août de Bucarest peuvent déposer leurs plaintes pénales. Jusqu’ici, une soixantaine de personnes, dont des gendarmes, ont déposé de telles plaintes. Les procureurs militaires poursuivent les auditions dans l’enquête visant l’intervention des forces d’ordre pendant la manifestation de vendredi dernier. De nouvelles accusations y ont été ajoutées : abus de fonction, comportement abusif et négligence au travail. Pour sa part, la Fédération des Associations des Roumains d’Europe (FADERE) sollicite aux institutions en charge d’accélerer les procédures visant à dépister les personnes se trouvant à l’origine des violences du 10 août. Dans un communiqué de presse, la Fédération mentionnée demande au président, au premier ministre et aux institutions publiques de mettre au point dans les plus brefs délais une stratégie pour déterminer les Roumains à ne plus quitter leur pays et pour convaincre la diaspora à rentrer au pays. La Fédération demande à l’ensemble de la classe politique roumaine à ne plus se servir de la diaspora dans les conflits intérieurs. Entre temps, lundi, à Bucarest, les protestations antigouvernementales se sont poursuivies pour le 4e jour consécutif.

    Economie – L’économie roumaine a connu une croissance de 4% durant la première moitié de cette année, par rapport à la même période de l’année dernière, a fait savoir l’Institut national de la statistique. Dans ses prévisions économiques de printemps, publiées en mai dernier, la Commission Européenne avait maintenu, elle, ses estimations visant la croissance économique de la Roumanie à 4,5% en 2018, s’attendant aussi à un progrès de 3,9% l’année prochaine. A son tour, la Banque Mondiale tablait récemment sur une avancée de 5,1% de l’économie roumaine pour l’année en cours, tout en mettant en garde que cette croissance dépassait en fait son potentiel. Enfin, le FMI prévoit lui aussi une croissance économique de 5% pour notre pays.

    Marine – Les Forces Navales Roumaines rendent hommage en ce 14 août aux héros qui ont marqué l’histoire des confrontations navales lors des conflagrations auxquelles a participé la Marine Roumaine afin de défendre l’indépendance et la souveraineté du pays, lit-on dans un communiqué de presse du ministère roumain de la Défense. C’est sur la falaise de Constanta, devant le Monument des Marins, que s’est tenue la traditionnelle cérémonie religieuse et militaire consacrée à la mémoire des héros militaires. Mercredi, le 15 août, plusieurs manifestations marqueront la Fête de la Marine – dont le spectacle naval le plus grand de l’année qui se déroulera dans plusieurs villes à travers le pays, dont Constanta, Mangalia (sur le littoral), Braila et Tulcea (sur le Danube) et Bucarest, la capitale. Cette année, la marine militaire roumaine fête ses 116 ans.

    Armée – Le président américain Donald Trump a promulgué le budget de la Défense des Etats Unis pour 2019. Le document mentionne entre autres que des forces américaines continueront à être déployées par rotation en Europe du sud-est, y compris en Roumanie et en Bulgarie. De même, plus de 21 millions de dollars seront alloués au développement de la base avancée d’opérations de Mihail Kogalniceanu (dans le sud – est de la Roumanie). Selon un communiqué de la Maison Blanche, l’argent sera utilisé pour racheter des terrains et pour dérouler des projets de constructions militaires. Au total, le budget de la défense des Etats – Unis comporte à environ 616 milliards de dollars alloués au Pentagone, 69 milliards de dollars – pour les opérations à l’étranger et 22 milliards pour les programmes nucléaires du Département de l’Energie.

    Tennis – La joueuse de tennis roumaine Ana Bogdan (nr 82 WTA) affronte aujourd’hui la Russe Ekaterina Makarova (49e WTA) dans le premier match du tournoi de Cincinnati (Ohio, Etats-Unis). Sa compatriote, Irina Begu a été éliminée au premier tour par l’Australienne Ajla Tomljanovic, qui rencontrera dans l’étape suivante Simona Halep, la n° 1 mondiale et principale favorite de la compétition. A l’épreuve de double, le duo formé de la Roumaine Raluca Olaru et de la Russe Vera Zvonareva s’est qualifié lundi dans les 8e de finale. Leurs prochaines adversaires seront Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova de République tchèque. Enfin, deux autres Roumains figurent dans la compétition de double de Cincinnati : Irina Begu et Monica Niculescu qui devront affronter mercredi le duo Ashleigh Barty (Australie) – CoCo Vandeweghe (Etats-Unis).

    Météo – Nous avons une journée chaude, caniculaire par endroits, aujourd’hui en Roumanie, notamment dans l’est et dans le sud-est où l’inconfort thermique est accentué. En même temps, le ciel est couvert et il pleut sur le relief et par endroits sur l’ouest et le nord-ouest. Les températures maximales de la journée iront de 28 à 35 degrés. 28 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • 13.08.2018 (mise à jour)

    13.08.2018 (mise à jour)

    Iohannis – La Roumanie traverse une période de bouleversement à cause des protestations violentes, a affirmé lundi le président roumain Klaus Iohannis, dans un message public, en se référant à la manifestation anti-gouvernementale du 10 août dernier à Bucarest, qui a fait des centaines de blessés, suite à l’intervention des gendarmes. Selon le chef de l’Etat, la violence et la répression brutale des manifestants sont inacceptables, les coupables devant être identifiés d’urgence et punis. Klaus Iohannis a également condamné les actions des personnes qui ont attaqué les gendarmes, tout en précisant qu’à ce jour l’on ignorait les responsables pour les violences du 10 août. Dans n’importe quel pays, il y aurait eu au moins une démission jusqu’ici, a-t-il encore souligné. La Roumanie est un pays équilibré et respecté, mais le gouvernement « fait tout le possible pour détruire cette image » a accusé le chef de l’Etat. En témoignent les sondages, selon lesquels, 80% des Roumains estiment que leur pays n’est pas dans la bonne voie. Pour sa part, le Parti Social Démocrate, le principal parti au pouvoir, affirme dans un communiqué de presse que le président « s’est permis d’encourager ces protestations de rues anarchiques, anti sociales-démocrates et anti gouvernementales », ignorant sa fonction de chef de l’Etat. Le PSD lui demande donc de «faire preuve de responsabilité, et de se comporter et d’agir comme un président des Roumains et de contribuer à renforcer les droits et les libertés démocratiques d’un Etat de droit véritable». Entre temps, à Bucarest, les manifestations anti-gouvernementales se sont poursuivies pour le 4e jour consécutif.

    Manifs – Les procureurs militaires appellent les participants à la manifestation antigouvernementale de vendredi dernier qui ont été blessés ou qui pourraient fournir des informations importantes pour l’enquête, à se présenter au Parquet militaire de Bucarest, ces lundi et mardi. Ces deux derniers jours, plus d’une trentaine de personnes ont sollicité des certificats médicaux de coups et blessures et ont déposé des plaintes contre les gendarmes. Par ailleurs, les deux individus qui attaqué deux gendarmes, dont une femme, ont été placés en détention provisoire. Suite aux violences enregistrées lors de la manif de vendredi, quelque 500 personnes ont eu besoin de soins médicaux, 70 d’entre elles, y compris 11 membres des forces de l’ordre, ont dû être hospitalisées. Suite aux extrêmes violences enregistrées dans la nuit du 10 au 11 août, le mouvement politique « Plateforme România 100 » a déposé au Parquet près la Haute Cour de cassation et de justice, une dénonciation où il sollicite l’ouverture d’une poursuite pénale pour abus de pouvoir contre la préfète de Bucarest, Speranţa Cliseru, et contre la ministre de l’intérieur, Carmen Dan, fait savoir un communiqué posté sur le site de la Plateforme România 100 et du Mouvement România Împreună (RO+) / La Roumanie ensemble, fondées par l’ancien premier ministre technocrate Dacian Cioloş.

    Marine – Les Forces Navales Roumaines rendront hommage ce 14 août à la mémoire des héros qui ont marqué l’histoire des confrontations navales lors des conflagrations auxquelles a participé la Marine Roumaine afin de défendre l’indépendance et la souveraineté du pays, lit-on dans un communiqué de presse du ministère roumain de la Défense. C’est sur la falaise de Constanta, devant le Monument des Marins, que se tiendra la traditionnelle cérémonie consacrée à la mémoire des héros militaires. Mercredi, le 15 août, plusieurs manifestations marqueront la Fête de la Marine – dont le spectacle naval le plus grand de l’année qui se déroulera dans plusieurs villes à travers le pays, dont Constanta, Mangalia (sur le littoral) et Bucarest, la capitale. Cette année, la marine militaire roumaine fête ses 116 ans.

    Militaire – Une délégation de la Garde nationale de l’Etat l’Alabama, dirigée par son chef, le général major Sheyrl Gordon, effectue une visite officielle en Roumanie du 13 au 16 août, fait savoir un communiqué de presse transmis lundi par le Ministère de la Défense de Bucarest. Lundi, la délégation a participé au symposium intitulé «25 ans du programme de partenariat entre les Etats» tenu à l’Université nationale de défense Carol Ier de Bucarest. A l’agenda également : une visite à la base aérienne Mihail Kogalniceanu (sud-est), au port militaire de Tulcea (sud-est) et à la garnison de Constanta (sud-est). Ici, la délégation participera, aux côté du chef de l’Etat-major de la Défense, le général Nicolae Ciuca, aux manifestations consacrées à la Journée de la Marine. Précisons l’Armée roumaine a une collaboration de plus de 25 ans avec la Garde nationale de l’Etat l’Alabama.

    Sommet – La Roumanie est prête pour accueillir le 9 mai 2019, à Sibiu (centre), le Sommet informel des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, a affirmé lundi le Ministère des Affaires Etrangères de Bucarest. Lundi, à Sibiu, les préparatifs de ce somment ont été passés en revue dans le cadre d’une réunion de travail à laquelle ont participé une délégation du Ministère des AE et des représentants de l’administration présidentielle et locale. Le sommet du 9 mai prochain sera consacré à l’avenir de l’UE et au futur agenda stratégique des leaders communautaires pour la période 2019 – 2024. Y participeront les 27 chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres, 36 délégations officielles, 400 invités de haut niveau, 900 journalistes et une centaine de traducteurs.

    Théâtre – C’est par une pièce mise en scène par le Roumain Silviu Purcarete que s’ouvriront les Jeux Culturels et Olympiques de 2020 à Tokyo, a fait savoir le porte-parole du Théâtre national Radu Stanca de Sibiu (centre). Intitulée en anglais « The Scarlet Princess» et inspirée d’une pièce kabuki, cette pièce a un scénario original, rempli d’humour et d’auto-ironie, signé par le même Silviu Purcarete.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures, il fera chaud en Roumanie, avec des températures approchant la canicule dans le sud et le sud-est, où l’inconfort thermique sera accentué. Sur les montagnes et par endroits sur l’ouest et le nord-ouest, le ciel sera couvert et l’on attend des phénomènes orageux de courte durée. Les températures maximales iront de 28 à 35 degrés.

  • 04.02.2018

    04.02.2018

    Marine – La modernisation de la marine militaire roumaine ne peut plus tarder, alors que les programmes de dotation se fondent sur la condition non – négociable que les équipements de haut niveau technologique soient produits en Roumanie. Cette déclaration a été faite par le ministre roumain de la Défense, Mihai Fifor. Antérieurement, il avait affirmé que 2018 serait l’année de la dotation des Forces navales roumaines. Le projet portant sur l’acquisition de 4 corvettes multi-rôle sera présenté dans le cadre de la séance du gouvernement de mercredi prochain, a encore précisé le ministre. Le contrat pourrait être signé avant la fin de l’année et les corvettes devraient être produites sur un chantier roumain. Une autre initiative vise la modernisation des deux frégates de la marine militaire roumaine. Et c’est toujours cette année que pourrait démarrer le programme de dotation avec des missiles antinavire, a fait savoir le ministre Fifor. A son tour, le chef de l’Etat-Major des Forces Navales, le vice-amiral Alexandru Mîrşu a précisé que la Roumanie avait besoin d’une marine fort et bien équipée dans les conditions où la Russie a renforcé sa présence dans la zone de la Mer Noire.

    OTAN – L’ambassadeur de Grande Bretagne en Roumanie, Paul Brummell, estime que la présence des groupes navals permanents de l’OTAN à Constanta (port roumain à la Mer Noire), groupes dont font aussi partie deux navires britanniques, transmet un fort signal de sécurité pour la liberté de navigation en Mer Noire. Les militaires britanniques sont aux côtés de leurs collègues roumains pour assurer la sécurité européenne et celle des alliés, a encore ajouté le diplomate. Paul Brummell a mentionné en ce sens les deux visites du destroyer Duncan à Constanta, le déploiement sur la base aérienne roumaine de Mihail Kogalniceanu d’un détachement de 4 avions Typhoon qui aideront à sécuriser l’espace aérien de l’OTAN, ainsi que la participation à des exercices militaires conjoints d’un millier de soldats britanniques aux côtés de leurs camarades roumains.

    Commémoration – La commémoration de la personnalité politique de Iuliu Maniu se poursuit ce dimanche dans sa commune natale du département de Salaj (nord-ouest) par une table ronde et une conférence sur le rôle de celui-ci dans la réalisation de la Grande Union des principautés roumaines de 1918. Il s’agit non seulement de ramener la personnalité de Iuliu Maniu dans l’attention publique mais aussi de sauver sa maison – musée, qui est dans un état avancé de dégradation et qui doit être restaurée à l’aide des donations faites par les Roumains du pays et de l’étranger. Les manifestations commémoratives marquant les 65 ans écoulés depuis la mort de Iuliu Maniu ont commencé samedi au Mémorial des victimes du communisme et de la résistance de Sighet (nord-ouest de la Roumanie). L’occasion d’évoquer la personnalité politique de celui qui fut leader du Parti national paysan, premier ministre de la Roumanie de l’entre-deux-guerres et membre de l’Académie roumaine. Iuliu Maniu reste également dans la mémoire collective comme un promoteur des principes démocratiques et un adversaire du nazisme et du communisme. Arrêté en 1947 par le régime installé par l’occupant soviétique, Iuliu Maniu est mort en 1953, à l’âge de 80 ans, dans la prison de Sighet, où il avait été jeté aux côtés de nombreux autres anciens dignitaires démocrates.

    Tennis – L’équipe masculine de tennis de Roumanie conduit la sélection du Luxembourg, sur le score de 2 victoires à 1, après la victoire de la paire Florin Mergea/Horia Tecău face au duo Raphael Calzi / Christophe Tholl. Le match a été disputé dimanche à Piatra Neamţ (nord-est de la Roumanie), dans le cadre du premier tour du Groupe 2 de la zone Europe-Afrique de la Coupe Davis. Aux deux derniers matchs de simple, Marius Copil rencontrera Ugo Nastasi, tandis que le Roumain Nicolae Frunza aura pour adversaire Christophe Tholl. Samedi, le Luxembourgeois Ugo Nastasi a vaincu Nicolae Frunză (score 7-6, 1-6, 6-3), alors que le Roumain Marius Copil s’est imposé face à Christophe Tholl (6-3, 6-2). Ces rencontres de Coupe Davis se déroulent en conformité avec le nouveau format annoncé par la Fédération internationale de tennis, qui prévoit que les matches se joueront en trois sets tout au plus et ne dureront plus trois jours, mais deux. La Roumanie s’est vu rétrograder du Ier Groupe pour la première fois depuis 1993, après avoir perdu sur le score de 5 à 0 la rencontre avec Israël.

    Météo – Temps instable ce dimanche en Roumanie, avec des températures qui dépassent néanmoins la normale saisonnière. Des précipitations mixtes sont signalées sur le nord, le nord-ouest et le centre. Les températures maximales de ce dimanche iront de 2 à 12 degrés. Nous avons une journée assez morose dans la capitale, avec 9 degrés à midi.

  • Le sous-marin « Le Requin » pendant la Seconde Guerre Mondiale.

    Le sous-marin « Le Requin » pendant la Seconde Guerre Mondiale.

    Durant la Seconde Guerre Mondiale, les principales missions de combat de la marine militaire roumaine ont visé l’Union soviétique. Elles ont impliqué aussi les trois sous-marins roumains « Le Dauphin », « Le Marsouin » et « Le Requin ». Le plus grand d’entre eux, le Dauphin, a été l’unique à avoir coulé un navire russe, le cargo « Oural ». L’équipage du sous-marin « Le Requin » a rejoint les efforts de guerre de la marine roumaine et même si les hommes n’avaient pas réussi à s’engager dans des affrontements avec l’ennemi, ils ont participé à des missions d’espionnage et de dissuasion des opérations soviétiques en mer Noire.

    Bâti aux Chantiers navals de Galati, entre 1938 et 1941, « Le Requin » avait une longueur de près de 70 mètres, et une largeur de 6 mètres et demi. Propulsé par deux moteurs Diesel de 800 chevaux chacun, auxquels s’ajoutaient les deux moteurs électriques de 600 chevaux chacun, le sous-marin était armé d’un canon naval de 88 mm, d’un canon anti-aérien de 20 mm et de six torpilles. Son équipage comptait 45 hommes. Alexandru Greceanu a été officier de la Marine royale roumaine et membre de l’équipage du « Requin ». Interviewé en 1995 par le Centre d’Histoire Orale de la Radiodiffusion roumaine, M Greceanu racontait ses missions à bord du sous-marin.

    Vu les caractéristiques de la mer Noire, une mer fermée, le rôle des sous-marins a été limité à la protection des navires amis et au renforcement d’un blocus des ports ennemis. Ecoutons Alexandru Greceanu : « La première mission du sous-marin « Le Requin » a été un mélange entre une mission de guerre et une mission d’entraînement de l’équipage. C’était une patrouille au large des côtes de l’Anatolie pour dépister les routes commerciales en mer Noire, entre les ports russes et ceux de Turquie. Dans le cadre de cette mission, les 21 et 22 avril 1944, période durant laquelle les Nations Unies exerçaient une pression militaire, psychologique et politique sur Ankara pour qu’elle rejoigne le camp des Alliés, la Roumanie, alliée de l’Allemagne nazie, voulait s’assurer que la Turquie n’allait pas entrer en guerre du côté des Alliés. Nous avons reçu un radiogramme qui nous demandait de prospecter, c’est-à-dire de faire une visite de tous les ports turcs, mais bien entendu de ne pas y entrer. L’objectif était de voir quel était le port le mieux doté en termes d’équipement de chargement et de déchargement. Notre mission était de nous placer à l’entrée de ce port et si la Turquie entrait en guerre du côté des Nations Unies, nous devions lancer des torpilles dans les navires amarrés et bloquer ainsi les installations portuaires. Au bout de trois jours, on a identifié le port en question. C’était Sungula, port par le biais duquel la Turquie réalisait à l’époque 80%, même 90% de son trafic maritime et de ses exportations de charbon. C’était le principal port d’une région riche en charbon. Nous avons identifié 5 ou 6 navires, nous nous sommes placés à l’entrée du port, en passant par un barrage de mines et nous y sommes restés pendant 24 heures. Puis on a appris le refus de la Turquie de rejoindre le camp des Nations Unies en raison du fait que les Alliés n’avaient pas assuré la sécurité de ses frontières. C’est pour cette raison que notre mission a été changée et nous nous sommes dirigés vers le port de Batumi, pour le bloquer. »

    Hormis les missions de patrouille, « Le Requin » devait être prêt à attaquer et à riposter au cas où il était repéré. Malgré l’importance stratégique relativement limitée de la mer Noire, son bassin était la scène d’une guerre des nerfs. Alexandru Greceanu : « La deuxième partie de la première mission, sur la côte du Caucase, n’a pas été une simple surveillance. Ce fut une période d’harcèlement parce que vu que les gros navires de la flotte soviétique étaient confinés dans leurs ports, les contre-torpilleurs ennemis partaient souvent en patrouille appuyés par l’aviation afin de dépister les sous-marins de la région. C’est pourquoi nous étions obligés de changer de position tous les deux ou trois jours, de changer de port pour que les chasseurs de sous-marins perdent notre trace. Ce qui plus est, vu que c’était le mois de juin, la nuit était courte, donc on ne disposait que de 3 – 4, voire 5 heures tout au plus par nuit pour refaire nos réserves en air frais. C’est uniquement durant cette brève période de temps que l’équipage pouvait faire toutes les opérations relatives à l’environnement à bord du sous-marin ».

    Les missions du «Requin » sont devenues de plus en plus difficiles, à mesure de la montée en puissance de l’ennemi. Alexandru Greceanu évoque sa deuxième mission à bord du « Requin » près des côtes de l’URSS. :

    « La deuxième mission s’est déroulée un mois plus tard. Le retour de la première mission a eu lieu le 15 mai et la mission suivante, démarrée le 15 juin, s’est achevée le 29 juillet. Elle a cherché pratiquement à bloquer les transports en provenant du Caucase à destination du port de Sébastopol, qui entre temps avait été repris par les Soviétiques. Il fallait perturber dans la mesure du possible les transports d’armement et de soldats vers la Crimée. Ce fut une période très difficile pour la simple raison que l’aviation anti-sous-marine et la flotte soviétique sortie du Caucase naviguait effectivement à une longueur d’un mille marin des côtes. Cette navigation côtière leur offrait une protection si efficace qu’il était carrément impossible de s’approcher des navires soviétiques. Tous les trois jours, nous étions dépistés, bombardés et obligés de dépasser en submersion la limite de profondeur maximale admise. A cause des bombardements, le revêtement en ciment des réservoirs d’eau potable a été endommagé et c’est pourquoi durant les deux dernières semaines de la mission, nos rations d’eau ont été limitées à une tasse par jour »

    A la fin de la guerre, tant « Le Requin » que les deux autres sous-marins roumains ont été confisqués par l’URSS comme butin de guerre et utilisés en tant que source de pièces de rechange pour les navires de la flotte soviétique.