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  • L’Union européenne pour la santé est en train de surgir des cartons

    L’Union européenne pour la santé est en train de surgir des cartons

    L’actuelle
    crise sanitaire représente non seulement un défi, mais aussi une nouvelle occasion
    d’avancer et d’évoluer, nous assure Bruxelles, par la voix de sa commissaire à
    la Santé et à la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides:


    « Cette dernière année nous a montré combien
    la santé compte pour nous tous et pour chacun d’entre nous. L’on a découvert la
    fragilité et la vulnérabilité de nos sociétés, l’on a découvert combien tout
    peut être bouleversé par une chose invisible et insaisissable. Nous avons
    appris combien la santé est un préalable pour que nos sociétés et nos économies
    puissent fonctionner. Et cette année nous a aussi appris les valeurs de la
    solidarité et de la coopération, combien il était important d’être unis dans la
    diversité pour pouvoir surpasser la plus grande crise sanitaire des temps modernes.
    Cette année nous a surtout montré ceci : que l’absence de solidarité nous
    rend tous, chaque Etat membre, encore plus vulnérables. »


    La
    pandémiede
    Covid-19 a montré combien la réponse solidaire était essentielle en temps de
    crise. La Commission européenne avait ainsi proposé la création d’une Union
    européenne de la santé et, surtout, d’une agence spéciale qui s’assure que l’UE
    dispose de moyens suffisants pour mieux affronter dorénavant une crise
    sanitaire de cette ampleur. Dans son plaidoyer pour cette Union européenne de la santé, la
    présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, appréciait dans
    son allocution sur l’état de l’Union, tenue à mi-septembre, que, s’agissant
    d’une crise mondiale, la réponse à apporter devrait avoir la même envergure.
    Qu’il faut donc faire en sorte que le nouveau programme de l’UE pour la santé
    puisse résister à l’épreuve du temps. Aussi, l’UE accueillera l’année prochaine,
    en Italie, un Sommet mondial de la santé, afin de pouvoir mieux s’organiser
    face à une telle crise à l’avenir. A cette même occasion, Mme von der Leyen
    avait encore parlé de son intention de mieux armer l’Agence européenne des
    médicaments ainsi que le Centre européen de prévention et de contrôle des
    maladies, voire de fonder une agence européenne de recherche dans le domaine
    biomédical, à l’instar de ce que font les Etats-Unis. L’ensemble des
    propositions avancées par la Commission européenne vise à consolider le cadre
    de la sécurité sanitaire de l’UE, pour mieux se prémunir face l’éventualité
    d’une crise, mais également pour mieux armer les agences européennes qui œuvrent
    dans le domaine de la santé. La commissaire européenne à la Santé et à la
    sécurité alimentaire, Stella Kyriakides :


    « Cela représentera une augmentation
    significative de la capacité collective de l’UE à pouvoir répondre de façon
    adéquate et coordonnée à ce genre de crise. Avec cela, notre réponse sera plus
    forte et, ce qui est le plus important, plus cohérente à l’avenir. Plus forte,
    car nous allons pouvoir adopter, ensemble avec le Centre européen de prévention
    et de contrôle des maladies, des recommandations officielles sur les réponses à
    apporter. Plus cohérente aussi, parce que les mesures que nous allons prendre auront
    une base scientifique. Et cet élément évitera la cacophonie, que nos concitoyens
    peuvent ressentir lorsqu’ils se voient confrontés à des mesures parfois
    contradictoires. Nous allons par ailleurs être en mesure de déclencher l’état
    d’urgence sanitaire au niveau de l’UE, et d’activer de façon rapide les mécanismes
    de réponse, visant, par exemple, à acquérir et à stocker le matériel nécessaire. »


    En vertu d’un nouveau règlement censé prévenir les
    menaces transfrontalières graves contre la sécurité sanitaire, des plans et des
    recommandations appropriées, censés entrer en vigueur sur l’ensemble de l’Union,
    seront élaborés pour faire face au mieux à une situation de crise sanitaire.
    Qui plus est, en cas de pandémie, la surveillance serait renforcée grâce à un
    système de suivi unique. Aussi, les Etats membres devront mieux rendre compte des
    indicateurs qui mesurent la capacité de leur système médical, tels, par
    exemple, la disponibilité des lits d’hôpital, les places disponibles en soins
    intensifs, ou encore le nombre de personnels spécialisés. Enfin, l’UE sera
    habilitée à coordonner de manière adéquate la réponse en cas d’urgence,
    constituer les réserves de matériel et acquérir les produits nécessaires. La
    Commission a annoncé vouloir proposer avant la fin de l’année prochaine la mise
    en place d’une Autorité européenne chargée d’agir en cas de situations
    d’urgence sanitaire. La commissaire européenne Stella Kyriakides, à nouveau :


    « Il faut que l’on puisse mettre
    rapidement en œuvre en cas d’urgence médicale les mesures les plus avancées,
    qu’il s’agisse des mesures de nature médicale ou autres. Il faut que l’on
    connaisse les innovations en matière biomédicale applicables en cas de crise
    sanitaire, et que l’on dispose de la capacité de développer, d’acquérir et de
    stocker le matériel nécessaire. C’est pour ces raisons que nous allons avancer
    l’année prochaine la proposition de fonder une autorité censée pouvoir agir en
    cas d’urgence sanitaire au niveau de l’UE. Cette initiative va augmenter de
    manière conséquente notre capacité stratégique, notre capacité de pouvoir
    anticiper les menaces éventuelles, et d’y répondre de façon coordonnée. L’acronyme
    de cette autorité serait probablement, en anglais, HERA, soit Health Emergency
    Response Authority, ou, en français, l’Autorité pour la réponse sanitaire
    d’urgence. »


    Le
    Parlement européen avait pour sa part adopté à une large majorité les
    propositions avancées par la Commission, offrant ainsi à cette dernière
    l’assise et la légitimité nécessaires pour négocier avec le Conseil la forme
    finale du programme Santé de l’UE. Le programme EU4Health devrait ainsi
    recevoir une manne de 5,1 milliards d’euros, et démarrer ses actions dès
    janvier 2021. Grâce au programme, l’Union pourra ainsi assurer des stocks de
    médicaments, de vaccins et de dispositifs médicaux en suffisance, pour faire
    face à d’éventuelles crises médicales, et cela au bénéfice de tous les citoyens
    européens. Mais le programme s’érigera également en un instrument puissant de
    lutte contre le cancer et les maladies cardiovasculaires, contre les maladies
    rares, assurant du coup un meilleur traitement pour toutes les personnes
    atteintes de diabète et de maladies neurologiques. Le programme déroulera en
    outre des sous-programmes qui soutiennent la prévention, le screening, la
    vaccination, voire la recherche, l’innovation et le processus de numérisation
    du système médical. (Trad. Ionuţ Jugureanu)