Tag: mécontentement

  • L’exaspération des transporteurs routiers

    L’exaspération des transporteurs routiers

    Secteur vital d’une économie mondialisée, le transport routier de
    fret offre un emploi à de nombreux Roumains. Les données statistiques,
    communiquées par les autorités de Bucarest, font état de 150 000 de nos
    compatriotes qui parcourent les routes européennes au volant des poids lourds. Loin
    d’être facile, leur travail encourt aussi des risques. Le mois dernier, par
    exemple, un camionneur roumain a été tué sur une aire de repos, en France, par des
    individus qu’il avait surpris en train de voler des marchandises stockées dans
    son camion. Le 6 du mois courant, un autre camionneur roumain a été
    la cible d’une attaque à l’arme blanche, à nouveau sur une aire de
    stationnement, mais il a réussi à échapper aux assaillants et, en même temps, à
    aller au secours d’un collègue, chauffeur d’un poids lourd immatriculé au
    Bélarus.

    Les droits des Roumains membres de cette
    catégorie professionnelle doivent être respectés conformément à la législation
    nationale, a écrit sur les réseaux sociaux la ministre du travail, Raluca
    Turcan, à l’issue de l’entretien qu’elle a eu, à Bruxelles, avec la commissaire
    européenne aux transports, la Roumaine Adina Vălean. Les compagnies de
    transport, affirme la ministre, doivent assurer des salaires transparents, corrects
    et en accord avec les salaires pratiqués sur le marché européen, sachant qu’il
    existe souvent des différences concernant les conditions de travail et les
    salaires offerts aux travailleurs de l’est de l’Europe. « Il n’y a pas de
    tolérance pour le travail au noir, ni pour la discrimination. », a-t-elle martelé.
    La commissaire Adina Vălean a affirmé que les autorités européennes cherchaient
    à mettre en place rapidement des aires de stationnement sûres et sécurisées
    pour les camionneurs, alors qu’à présent, l’Union européenne accuse un manque d’environ
    100 000 places de stationnement de nuit pour les poids lourds.

    Si, à
    Bruxelles, les femmes et les hommes politiques roumains promettent des mesures
    en faveur des transporteurs, à Bucarest ils ont réussi à énerver les mêmes
    transporteurs, les déterminant à manifester publiquement leur mécontentement. Ceci
    est l’effet des contrôles du Fisc roumain, qui considère que le per diem perçu
    pour les déplacements à l’étranger par les chauffeurs des compagnies de transport
    roumaines est un revenu de nature salariale et donc imposable. Les
    transporteurs de fret sont également mécontents de l’intention du ministère de
    tutelle de modifier la formule de calcul de la taxe d’utilisation du réseau
    routier – la ro-vignette. Celle-ci devrait prendre en compte les kilomètres
    parcourus au lieu de la norme antipollution, comme c’est le cas à présent. Cette
    modification est inscrite dans le Plan national de relance et de résilience,
    que les responsables nationaux sont en train de négocier avec la Commission
    européenne, afin de pouvoir utiliser les quelque 30 milliards d’euros alloués à
    la Roumanie. Le président de la Fédération des opérateurs de transports
    roumains, Augustin Hagiu, dénonce une prévisible majoration par 10 des taxes
    appliquées à ce qu’il appelle, avec sa véhémence habituelle, « les misérables
    routes sur lesquelles nous circulons ». (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Mécontentements syndicaux et patronaux

    Mécontentements syndicaux et patronaux

    Dès les premiers jours de lannée en cours, un certain nombre de catégories professionnelles et sociales de Roumanie sont sorties dans les rues pour crier leur mécontentement à légard de la manière dont la coalition gouvernementale de centre-droit, dominée par les libéraux, au pouvoir depuis fin 2019, gère les problèmes courants dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Sur lensemble du pays, les Roumains demandent des salaires décents, des retraites équitables, des services publics de qualité, une fiscalité juste ou encore lapplication correcte de la législation.



    Dans un contexte de discussions politiques houleuses sur la loi du budget de lEtat pour lannée en cours, les syndicalistes de la Fédération Sanitas ont organisé des piquets de grève lundi au ministère des Finances. Selon eux, un budget réduit pour la Santé, dans une année de pandémie, cest non seulement une injustice envers les travailleurs du système, mais aussi un acte profondément immoral contre les citoyens roumains. Les syndicalistes font valoir que la Santé devrait se voir allouer 9% du PIB, parce que les Roumains ont besoin dun système public qui puisse les sauver du virus SARS-CoV-2, soigner leurs maladies aiguës et chroniques ou encore leur assurer un traitement en cas durgence. Lun des participants à la manifestation a expliqué ce qui lavait poussé à venir du centre-ouest du pays, de Cluj, jusquà Bucarest :



    « Les injustices que le gouvernement prévoit en matière de budget et dautres baisses des primes ou même leur gel pour différentes catégories de personnel, ce qui nous inquiète, parce quau début de la gouvernance, le même cabinet avait promis quil ne toucherait pas aux salaires des personnels de la Santé, ni à leurs primes. »



    De grands mécontentements se font jour également dans le secteur de lhôtellerie-restauration (HoReCa). Les employeurs de lindustrie touristique demandent à lexécutif de leur verser les dédommagements promis depuis lannée dernière, alors que le secteur de lhôtellerie a enregistré une baisse dactivité de 70%, et de continuer à accorder aux personnels publics des chèques vacances, que le gouvernement a décidé de supprimer cette année. Dragoş Anastasiu, coordinateur de la Coalition pour le développement de la Roumanie :



    « Lindustrie souffre en ce moment et a besoin du soutien du principal co-actionnaire de chaque entreprise, cest-à-dire de lÉtat roumain. Il est inacceptable, à notre avis, davancer des promesses fermes, y compris par des lois, et de ne pas les respecter. »



    Enfin, le chœur de syndicalistes profondément mécontents de la politique économique et sociale de lexécutif en place est accompagné par ses collègues de la Confédération nationale syndicale Cartel Alfa, qui poursuivront leurs protestations de rue entamées le 14 janvier dernier jusquà la fin du mois en cours. Cartel Alfa affirme que le fardeau de laustérité sera supporté exclusivement par les travailleurs et les retraités, se répercutant sur les catégories vulnérables de la population à faibles revenus.


    (Trad. : Ligia)