Tag: médecine

  • A la Une de la presse roumaine – 28.07.2016

    A la Une de la presse roumaine – 28.07.2016

    Les sirènes ont résonné ce jeudi pour la Journée nationale de l’Ambulance en Roumanie ; ce service marque ses 110 années d’existence – « histoire pleine d’honneur, présent ruiné par les manquements du système ». Pourtant, « la médecine d’urgence est en mort clinique », selon la presse roumaine. Malgré cela, un sondage fait par le ministère de la Santé indique un niveau de satisfaction des patients à l’égard des services médicaux de 97% l’année dernière.




  • Le politique au chevet de la prévention médicale

    Le politique au chevet de la prévention médicale

    L’installation, en novembre dernier, à Bucarest, d’un gouvernement technocrate, donc sans ambitions politiques, a privé les partis parlementaires des traditionnelles disputes entre le Pouvoir et l’Opposition. Mais vu que 2016 est une année électorale, marquée par un scrutin municipal, en été, et par des élections législatives, en automne, les politiciens poursuivent les polémiques autour de différents projets de loi. Le Parti social-démocrate et le Parti national libéral sont les protagonistes d’un nouveau débat suite auquel ils comptent accumuler du capital politique dans la perspective des confrontations électorales de cette année.



    Dans le domaine de la santé, la prévention est une nécessité, affirme le leader du groupe parlementaire libéral de la Chambre des députés, Eugen Nicolaescu. Il dit que l’initiative législative, signée par 128 élus nationaux libéraux, sociaux-démocrates, de l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, ainsi que du groupe des minorités nationales, repose sur des études selon lesquelles les Roumains souhaitent des programmes complexes d’analyses médicales. La prévention des maladies coûte moins cher que leur traitement et les effets d’un programme de prévention seraient visibles d’ici cinq ou dix ans.



    Ex-ministre de la santé, l’économiste Eugen Nicolaescu a souligné que ce document oblige l’Etat à allouer des fonds à la prévention : « En Roumanie il y a deux catégories de citoyens : ceux qui sont assurés et ceux qui ne le sont pas. Pourtant l’Etat roumain doit soigner tous ses citoyens, assurés ou non. Et j’ai fait un calcul rapide: environ 10% du total des fonds alloués à la santé devraient satisfaire dans une première étape les besoins de l’entier programme national de prévention. A l’heure actuelle, celui-ci est estimé à 650 — 660 millions d’euros ».



    A son avis, prévenir c’est découvrir à temps les risques et améliorer la qualité de la vie. L’initiative législative fait pourtant l’objet de polémiques en raison d’un de ses articles, selon lequel, au cas où les personnes n’ayant pas participé à des programmes de prévention tombent malades, elles devraient payer de leur propre poche une partie, sinon la totalité, des coûts des soins médicaux.



    Dans un message sur les réseaux sociaux, le président social-démocrate de la Chambre des députés, Valeriu Zgonea affirme qu’il serait inhumain qu’après avoir contribué pendant toute sa vie active au système de santé, un citoyen soit obligé de payer pour les soins médicaux reçus. M. Zgonea a également annoncé avoir signé une pétition lancée par les citoyens qui demandent aux parlementaires de rejeter le projet de loi initié par les libéraux.



    Au nom de l’Alliance des libéraux et des démocrates, partenaire du précédent gouvernement dirigé par le social-démocrate Victor Ponta, la députée Gratiela Gavrilescu critique à son tour l’initiative législative des libéraux, qui fait l’objet, d’ici début mars, d’un débat public sur le site de la Chambre des Députés. De l’avis des commentateurs, ce débat pourrait aboutir à une élimination de l’article en question. (trad.: Alex Diaconescu)

  • Petite ville roumaine, cherche médecin

    Petite ville roumaine, cherche médecin

    L’incendie meurtrier survenu, le 30 octobre, dans une discothèque bucarestoise a braqué les projecteurs des médias roumains sur l’action des urgences médicales ainsi que sur les soins accordés aux grands brûlés, dans la capitale Bucarest et, par extension, dans les grandes villes du pays. Tandis que le système médical roumain se voit constamment reprocher les lacunes à nombre de niveaux, nous avons voulu savoir quelle était la situation à l’extérieur des grandes agglomérations urbaines roumaines. Comment y fait-on de la médecine, y compris d’urgence ? Quels problèmes, mais aussi quels avantages il y en a ? Comment la migration médicale complique-t-elle la vie des praticiens qui restent ? Nous allons en débattre avec des médecins de deux villes moyennes roumaines, Sibiu et Târgu Mureș, la dernière étant le lieu d’origine du SAMU-SMUR roumain, à savoir le Service mobile d’urgences, réanimation et décarcération SMURD.


    Nos invités — dr. Gabriela Madaras, médecin endocrinologue (Targu Mures), dr. Bogdan Csillag, médecin urgentiste, inspecteur du SMURD pour la région du centre de la Roumanie (Targu Mures) et dr. Ciprian Rociu, neurologue (Sibiu).




  • Les Roumains font-ils confiance au système de santé?

    Les Roumains font-ils confiance au système de santé?

    Selon une étude réalisée par la Commission européenne il y a deux ans, 70% des Roumains pensent que les antibiotiques tuent les virus, contre 49% des Européens qui partagent cet avis. 55% des Roumains estiment que les antibiotiques sont efficaces contre la grippe et les rhumes, contre 41% des Européens qui pensent la même chose. Comment sont-ils arrivés à prendre des antibiotiques? 75% des Roumains affirment avoir eu une ordonnance, alors que 5% se sont vu administrer les antibiotiques directement par le médecin. 18% déclarent fièrement les avoir obtenus directement en pharmacie, sans prescription médicale. Sur l’ensemble des personnes ayant pris des antibiotiques ces derniers temps, 40% étaient des hommes et 54% des femmes. 44% de ces personnes étaient âgées de 15 à 24 ans. L’étude a été réalisées sur 26.680 sujets de l’UE, dont 1.053 de Roumanie. Souvent, les Roumains choisissent eux-mêmes les médicaments ou suivent les conseils de leurs parents plus âgés.

    Comment en est-on arrivé là ? Daniela Nicorici, pédiatre ayant une formation en api-phytothérapie : « Chez les Roumains, l’automédication est alimentée par le manque d’éducation médicale, parfois par les possibilités matérielles limitées ou par le manque de temps, par les informations que l’on peut trouver sur Internet, par l’attitude permissive des pharmaciens, qui délivrent des médicaments sans prescription médicale. »

    Daniela Nicorici rappelle les risques de l’automédication : « Les risques sont multiples : intolérances, allergies, intoxications, surdosage ou sous dosage, permettant aux germes de devenir plus résistants. L’utilisation injustifiée des antibiotiques entraîne une baisse de l’immunité. Même les banales vitamines augmentent le risque d’obésité. Avec la phytothérapie, ce n’est pas plus facile. Il y a des produits que l’on n’administre pas aux enfants ou aux femmes enceintes. Certaines associations de plantes ne sont pas conseillées. Les patients devraient consulter le médecin et les médecins – accorder plus de temps à l’éducation des patients. »

    Les Roumains sont tout aussi désorientés quand il s’agit de choisir un médecin. Pour comprendre ce phénomène, nous nous sommes adressés à Ana-Maria Marian, directrice d’un centre médical de Bucarest où l’on peut obtenir un deuxième avis. Elle met en exergue l’importance d’un deuxième avis spécialisé, quand on n’est pas sûr du diagnostic ou du traitement prescrit : « Les Roumains se sont habitués à chercher des informations sur Google lorsqu’ils ont un problème de santé. Consulter deux ou trois médecins ayant des compétences similaires ou aller en consultation chez un spécialiste ne signifie pas demander un deuxième avis médical. Demander un deuxième avis, c’est consulter un médecin spécialisé dans votre problème de santé, sur la recommandation d’une institution spécialisée. Car tout patient se demande : « Est-ce que mon diagnostic est correct ? Est-ce que le traitement qui m’a été prescrit est le meilleur ? »

    C’est pour des cas critiques que les Roumains font appel au médecin et même à un deuxième avis, nous a dit Ana-Maria Marian. : « Les demandes sont plus importantes dans les zones telles que oncologie, neurologie, neurochirurgie, par exemple. Mais en général, le service dit de « second avis» s’adresse à tout patient qui a un doute ou un point d’interrogation sur le diagnostic ou le traitement. Il fait appel à ce type de service et obtient une confirmation ou une meilleure alternative à son problème de santé. Les patients apprennent peu à peu que le second avis, c’est un droit qu’ils ont, et ils le demandent de plus en plus. Le nombre de patients croît chaque mois. Ce qui est très important, c’est que nous avons réussi à établir un réseau de partenariats avec de très bons médecins de Roumanie, qui fournissent ce service aux patients. »

    Malgré cela, de plus en plus de Roumains font appel à des cliniques étrangères pour résoudre leurs problèmes de santé. Pour les patients pour lesquels les coûts d’un traitement à l’étranger seraient prohibitifs, des cliniques roumaines ont des collaborations avec des médecins étrangers renommés qui viennent ici régulièrement, précise Ana-Maria Marian. : « Nous avons décidé d’élargir ce projet au niveau de la Roumanie, parce qu’il y a là aussi de très bons médecins et nous développons un réseau de médecins de top de Roumanie et à l’international. Nous apprenons ainsi aux patients à faire appel à ce service de second avis médical et à le considérer bénéfique pour solutionner le problème médical. Les médecins étrangers sont habitués à ce processus. Nous sommes en permanence à la recherche de médecins top niveau spécialisés dans des problèmes de niche, de manière à pouvoir toujours proposer au patient au moins deux alternatives. D’habitude, on lui propose deux possibilités de traitement: une en Roumanie et l’autre à l’étranger.

    Il est extraordinaire de constater qu’une partie des médecins étrangers se rendent à Bucarest pour des consultations et même pour des interventions chirurgicales dans le cadre du programme les médecins invités. Cela veut dire que des médecins de différentes spécialités se rendent tous les mois en Roumanie pour consulter les patients roumains.Si les Roumains s’adressent de plus en plus souvent aux spécialistes roumains ou étrangers, cela prouve qu’ils leur font de plus en plus confiance et que, du coup, la consommation de médicaments pris de leur propre initiative sera à la baisse. (trad. Dominique)

  • Le Petitjournal radio 03.11.2015

    Le Petitjournal radio 03.11.2015

    Bienvenue à cette synthèse dactualité roumaine et européenne qui vous est proposée par RRI et le Petit Journal de Bucarest, soit lantenne locale de la plus grande publication en ligne consacrée aux expats français et francophones du monde entier.



    Cette semaine, Benjamin Ribout, co-rédacteur en chef du Petitjournal.com/Bucarest, commente lincendie meurtrière de Bucarest, la controverse de ladmission des étudiants francophones à lUniversité de Médecine de Iasi, les Films de Cannes à Bucarest.





    http://www.lepetitjournal.com/bucarest

  • Mesures dans le domaine de la santé

    Mesures dans le domaine de la santé

    Présence politique et médiatique plutôt discrète, le ministre de la Santé, Nicolae Banicioiu, est considéré pourtant par l’opinion publique et la presse comme l’un des membres les plus actifs du gouvernement de Bucarest. Peu de temps après avoir décidé de mettre en place la carte vitale roumaine, il a réussi à obtenir pour les salariés du système sanitaire une majoration de 25% de leurs revenus à compter du 1er octobre. Quelque 200 mille personnes en bénéficieront. Rappelons que le salaire moyen dans le système sanitaire roumain se monte actuellement à 1500 lei, un peu plus de 300 euros.

    Selon l’Institut national de la statistique, cette hausse salariale de 25% apportera chaque mois 375 lei, soit 80 euros de plus, aux salariés du système médical. Aux dires du ministre Banicioiu, l’institution qu’il dirige dispose de tous les fonds nécessaires pour se permettre cette augmentation salariale. D’ailleurs, les budgets des hôpitaux resteront intacts, l’argent proviendra des économies obtenues suite à la mise en place de la carte de santé, comme on l’appelle en Roumanie.

    Nicolae Banicioiu : « La majoration, en vigueur depuis le 1er octobre, sera valable pour tous les personnels sanitaires de Roumanie. Les fonds existent déjà et le ministère des Finances et la Caisse nationale d’assurances maladie sont au courant. Il s’agit d’un coefficient calculé selon les besoins de chaque hôpital afin de couvrir la hausse de 25%. Cet argent supplémentaire ne provient pas des budgets des hôpitaux. A présent, les ressources dont on dispose suffisent pour couvrir cette hausse salariale jusqu’à la fin de l’année. Trois mois de majoration que l’on se permet grâce aux économies faites suite à la mise en place de la carte de santé. »

    Confronté depuis des années au déficit dramatique de personnel qualifié, le ministère de la Santé tente par toutes ces mesures de décourager l’exode des médecins et infirmières vers l’Occident. Selon un projet législatif, les étudiants en médecine qui se verront accorder des bourses d’études durant les six années de faculté pourraient se voir obliger de travailler une certaine période de temps dans les hôpitaux roumains. Et le ministre Banicioiu d’ajouter que l’institution qu’il dirige voudrait aussi élaborer un document sur le statut du personnel médical dans son ensemble.

    Le Collège des médecins a initié un projet actuellement en débat public par lequel il souhaite retirer les médecins de la catégorie des fonctionnaires publics et disperser les confusions sur leurs droits et devoirs. Par ailleurs, la Roumanie se prépare ces jours-ci pour la modification de la loi anti-tabac. La mesure est nécessaire, soutient le président de la Société roumaine de pneumologie, le Pr Florin Mihaltan, surtout pour la protection des non fumeurs. Une nouvelle loi anti-tabac pourrait mieux protéger les mineurs qui sont les plus exposés au tabagisme passif, en découragent ce vice parmi les jeunes. Les amendements législatifs se trouvent sur la table de la Commission pour la santé de la Chambre de députés et ils bénéficient du soutien de la coalition « La Roumanie respire » qui réunit quelque 200 organisations civiques et non gouvernementales. (trad. Ioana Stancescu)

  • Le médecin Carol Davila

    Le médecin Carol Davila

    Vers le milieu du 19e siècle, à l’époque où les principautés de Valachie et de Moldavie entamaient leur modernisation, la majorité des institutions spécifiques des sociétés modernes, nées en Europe Occidentale, manquait cruellement. Le système de soins de santé en est un exemple. La situation allait changer lorsque Barbu Stirbey, prince régnant de Valachie entre 1849 – 1853 et entre 1854 – 1856, a fait appel au médecin Carol Davila. Bien que de nationalité française, Carlo Antonio Francesco d’Avila était né à Parme, en Italie, en 1828 ou 1830; sa date de naissance n’est pas vraiment connue, tout comme inconnu était le nom de son père.

    Selon une légende, assumée par le médecin lui-même, ses parents auraient été la comtesse Marie d’Agoult et le musicien Franz Liszt. La comtesse a en effet eu trois enfants avec le célèbre pianiste et compositeur, l’une d’entre elle, Cosima allant devenir l’épouse de Richard Wagner. Carol, le fils de la comtesse d’Agoult qui contribuera à l’émancipation d’un petit Etat de l’Europe de l’Est, n’aura pas besoin d’un patronyme célèbre pour être lui-même vénéré. Malgré ses origines incertaines, une fois établi dans la principauté de Valachie, il a entrepris des actions très appréciées.

    L’historien Ion Bulei continue la biographie du docteur Carol Davila: « A cette époque de naissance de la modernité roumaine, nombreux sont les Roumains qui se forment dans les écoles de l’Occident de l’Europe. Lui, au contraire, est un étranger qui fait la route en sens inverse, il s’installe ici ou il reste aussi grâce à sa seconde épouse Ana Racovita, dont il fait la connaissance en 1861. Elle est apparentée à la famille des boyards érudits Golescu et reconnue comme une des grandes beautés de son temps. Davila était tellement amoureux d’elle, que certains historiens considèrent que c’était une des raisons de sa décision de s’établir dans les Principautés roumaines. Pour Davila, les institutions étaient essentielles pour le développement d’un Etat et il s’est impliqué dans la fondation de quelques-unes d’entre elles – l’Ecole nationale de chirurgie en 1855, la Faculté de médecine en 1869. C’est toujours lui qui a mis en place l’enseignement de pharmacie et de médecine vétérinaire, des sociétés et des revues médicales et le service d’ambulance; il a donné des cours et fait des démonstrations pratiques; il a introduit les consultations médicales gratuites, a ouvert des asiles pour les orphelins et pour les sourds-muets. A la fin de leurs études à Bucarest, les étudiants de Carol Davila vont se perfectionner dans les grandes capitales de l’étranger, Paris, Rome, Berlin, Vienne. Le médecin est pratiquement présent partout. Ce personnage a été particulièrement actif et conscient du fait que seulement en créant ces institutions la Roumanie pouvait se doter d’un système de soins de santé. »

    Sa contribution essentielle au développement de la médecine roumaine a été aussi appréciée par les successeurs de Barbu Stirbey : le prince Alexandru Ioan Cuza et le roi Carol I. D’ailleurs, toute la famille du docteur Davila a laissé son empreinte sur différents domaines de la vie culturelle et sociale de Roumanie. Personnalité très active et pleine d’énergie, Carol Davila est mort autour de l’âge de 56 ans, à la fin du mois d’août 1884, après une vie marquée par une santé plutôt précaire.

    L’historien Ion Bulei revient au micro : « Il souffrait de rhumatisme, il avait contracté le typhus et il était torturé par la sciatique. Sur ce plan, il a été bien malheureux. Mais sur un autre, c’était quelqu’un d’accompli, avec une famille modèle. Il a eu deux fils et deux filles; l’un de ses garçons a été le dramaturge Alexandru Davila, le directeur du Théâtre National de Bucarest au début du 20e siècle. L’une de ses filles, Elena Petricari-Davila, était l’épouse du général Petricari et dame d’honneur de la reine Elisabeth de Roumanie. Elle était très cultivée et informée de ce qui se passait dans le monde ; ses mémoires, écrites en français et gardées aux archives de l’Académie roumaine, parlent de la vie à la Cour royale roumaine et de la situation du pays, en général. Le texte a une évidente qualité littéraire et le contenu, avec ses détails du quotidien de l’époque, est fascinant. »

    Le médecin Carol Davila est aujourd’hui encore apprécié et honoré par les Roumains. L’Université de médecine de Bucarest porte son nom et une statue grandeur nature du docteur se hisse dans le jardin devant l’entrée. Un buste de Carol Davila, sculpté par Constantin Brancusi, peut être admiré dans la cour de l’Hôpital militaire de la capitale. (trad. Ileana Taroi)

  • Les droits des patients aux services médicaux

    Les droits des patients aux services médicaux

    L’espérance de vie des Roumains est moindre par rapport à d’autres pays d’Europe. Les Roumains vivent, en moyenne, 7, 8 ou 9 ans de moins que les Allemands, les Espagnols, les Français et respectivement les Suisses. Un rapport élaboré par l’Organisation pour la coopération et le développement économique et la Commission européenne révèle que la Roumanie se porte bien pour ce qui est de l’incidence du diabète et du cancer, mais qu’elle enregistre un taux élevé de mortalité infantile. En milieu rural notamment, où vivent près de 46% de la population du pays et environ 50% des enfants roumains, ce taux s’est chiffré, en 2013, à 10,4 pour mille enfants, contre 6,8 pour mille enfants en milieu citadin. L’accouchement prématuré, qui survient dans 10% des grossesses, en est la cause principale. Les facteurs à l’origine de ce phénomène sont le mode de vie, le manque d’informations, l’attention insuffisante prêtée à la prévention et le sous-financement du système de santé. Beaucoup des décès qui surviennent en milieu rural pourraient être prévenus en mettant en place des programmes support destinés aux mères et aux enfants ou bien en dotant les maternités d’équipements médicaux performants.



    Ce sont là les conclusions du débat intitulé « Les droits des patients, entre théorie et pratique », organisé par la Fondation World Vision România en partenariat avec les commissions spécialisées du Sénat de Bucarest. L’occasion d’appeler tous les décideurs des milieux politique et institutionnel à œuvrer ensemble pour rendre plus faciles d’accès ces services médicaux de qualité dans le cas des familles vulnérables vivant en milieu rural. Les organisateurs de ces débats se sont proposé d’analyser l’écart entre la théorie et la pratique quand il s’agit du droit des patients à de bons services de santé. La Fondation World Vision România prête une attention particulière aux enfants habitant à la campagne, car plus exposés aux inégalités en matière de services médicaux basiques, affirme Daniela Buzducea, directrice exécutive de la fondation.



    Daniela Buzducea : « L’étude que nous avons rendue publique l’année passée et qui s’intitule “Le bien-être de l’enfant en milieu rural” constate qu’en 2013, parmi les moins de cinq ans, un enfant sur cinq n’avait pas été examiné par un médecin. Or, il est de notoriété que les petits ont grand besoin de ces consultations médicales, de vaccins et de suivi de leur croissance et développement. En l’absence de l’identification en temps utile des problèmes éventuels de croissance et de développement, les interventions médicales ultérieures risquent de coûter plus cher non seulement au budget public, mais aussi et surtout à la vie de l’enfant, qui voit diminuer sa chance de grandir sainement et de contribuer ainsi au développement social et économique de la société. On n’a pas suffisamment investi dans l’éducation des parents en ce qui concerne la santé de leur progéniture. C’est ce qui explique le nombre important de parents qui ignorent toujours le fait que les enfants ont droit aux services médicaux de base, même si les cotisations d’assurance maladie ne sont pas réglées. Même cas de figure pour les femmes enceintes, assurées ou non, qui devraient bénéficier de soins médicaux. Le courant d’opinion défavorable à la vaccination qui se manifeste, malheureusement, depuis un certain temps, devrait déterminer l’Etat à élaborer une meilleure stratégie de communication au sujet de l’importance des vaccins. Il n’y a aucune étude solide qui puisse justifier le refus d’un si grand nombre de parents de faire vacciner leurs enfants ».



    Présent au débat, Vasile Ciurchea, président de la Caisse nationale d’assurances maladie, a parlé, entre autres, des cartes de santé obligatoires depuis le 1er mai. Il a également fait savoir que les soins médicaux à l’étranger sont remboursés annuellement à hauteur de près de 70 millions d’euros.



    Vasile Ciurchea a pourtant reconnu que nombre de localités de Roumanie manquent de médecins traitants : « On a recensé, à travers le pays, 300 localités, plus ou moins petites, où il n’y a pas un seul médecin traitant. Elles sont situées dans des régions défavorisées, telle que Vaslui ou les monts Apuseni ou encore dans des endroits difficiles d’accès. Pour encourager les médecins à s’y rendre, nous avons révisé à la hausse les bonus accordés pour le travail en milieu rural. Aux termes d’un contrat-cadre, un nombre supplémentaire de 25% des médecins de campagne touchent désormais un bonus considérable. Pour les conditions plus spéciales, comme c’est le cas dans le Delta du Danube, ce bonus équivaut à 200% du salaire… Ces médecins traitants doivent soigner un très grand nombre de patients, soit environ 4500 personnes. Nous tentons de convaincre les autorités locales et départementales de supplémenter elles aussi les revenus du personnel médical, afin de l’y attirer ».



    La tuberculose est une maladie guérissable à condition d’être dépistée à temps et soignée de manière adéquate. Malheureusement, à ce chapitre aussi la Roumanie enregistre le plus grand nombre de cas : un sur cinq ressortissants européens diagnostiqués comme étant atteints de tuberculose provient de Roumanie. En outre, trois décès causés par cette maladie surviennent chaque jour en Roumanie. Par ailleurs, à défaut de traitement, cette affection est une menace à l’adresse de la santé publique, car une seule personne atteinte de tuberculose peut infecter jusqu’à 15 personnes annuellement. La Fondation Romanian Angel Appeal a récemment organisé un débat autour de la nécessité d’impliquer les autorités locales dans l’éradication de la tuberculose par le financement de services gratuits d’accompagnement psychologique et social des patients. Les malades de la tuberculose bénéficient déjà, dans quatre hôpitaux de pneumo-phtisiologie du pays (Bucarest, Bisericani, Baia Mare et Leordeni), de services gratuits de conseil psychologique et social, ainsi que d’appui financier pour le traitement. Il s’agit d’un projet lancé en 2013 par la Fondation Romanian Angel Appeal et qui permet à mille patients de surmonter les désagréments de la maladie.



    Cristina Popa travaille comme médecin à l’Institut de pneumo – phtisiologie « Marius Nasta » de Bucarest, un des quatre établissements hospitaliers publics de Roumanie à dispenser ce type de services.



    Cristina Popa: « 218 patients sont concernés par ce projet, qui a également supposé 163 enquêtes sociales. 172 personnes ont bénéficié de soutien financier, ce qui signifie que, durant chaque mois de traitement médicamenteux correctement administré, les patients ont reçu 100 lei, tandis que 26 malades ont été inscrits à des cours de formation professionnelle. La plupart des 218 malades pris en compte sont des hommes. Selon mes propres constats relatifs au déroulement de ce projet, lorsque le patient bénéficie d’une approche médicale d’équipe, il recevra des informations pluridisciplinaires, ce qui mène à une meilleure qualité de l’acte médical. J’ai également pu observer la communication directe et ouverte entre les membres de l’équipe médicale et les patients. Je tiens à souligner la portée du rôle de l’infirmière qui travaille dans la salle de traitement, qui a raffermi la confiance dans les services médicaux. Jusqu’ici, deux patients seulement ont abandonné le traitement, soit 1% des personnes inscrites dans le projet. Je dirais que c’est un bon résultat, compte tenu du fait qu’un Programme national de contrôle de la tuberculose accepte un taux d’abandon maximum de 10% ».



    La Roumanie a franchi un pas important dans la lutte contre cette maladie en adoptant une Stratégie nationale de contrôle de la tuberculose pour la période 2015-2020. L’enveloppe impartie à cette stratégie se monte à 1,571 milliard de lei. (Trad. Mariana Tudose)

  • Le système roumain d’assurance maladie

    Le système roumain d’assurance maladie

    En Roumanie, les soins de santé fonctionnent généralement en régime public. Bien que de nombreux cabinets médicaux, cliniques et même hôpitaux privés aient été ouverts ces dernières années, ils sont financés, eux aussi, pour la plupart, par le système d’assurance maladie public. Cela revient à dire que les employeurs et les salariés y versent un certain quota de leurs revenus; les fonds ainsi collectés sont gérés par la Caisse nationale d’assurance maladie.



    Ce quota — qui est de 5,2% pour l’employeur et de 5,5% pour le salarié — assure le paiement intégral d’un paquet de services médicaux de base et des urgences. Les Roumains peuvent se procurer parallèlement d’autres services médicaux, en choisissant de cotiser à un système privé d’assurance maladie, sans qu’ils puissent pour autant renoncer au public. Combien de Roumains souscrivent à une assurance privée ? Une étude GFK Roumanie montre que 93% des Roumains ont souscrit uniquement à l’assurance maladie publique.



    Ana Maria Drăgănică, gérant de compte de la compagnie, explique: « La grande majorité de la population bénéficient d’une assurance maladie dans le système public de santé. 2% seulement des personnes interrogées déclarent être abonnées à une clinique privée. Dans ce cas, soit elles paient intégralement l’abonnement, soit l’employeur y contribue. Et ce sont toujours 2% des Roumains à avoir souscrit à une assurance de santé privée. Donc, 4% seulement de la population ont recours au système médical privé. »



    Nous avons demandé à une assurée du système public pourquoi elle ne souscrivait qu’à une telle assurance maladie: «Parce que c’est obligatoire. Si j’avais pu, j’aurais choisi le système privé, mais il aurait fallu que ce l’un ou l’autre, pas les deux, comme à présent : à part la cotisation au système public, on doit payer la cotisation au système privé. Moi, j’aurais choisi le système privé car l’accès aux services médicaux est plus facile. On peut appeler, fixer un rendez-vous pour une consultation. A part ça, je trouve que dans le système privé les cabinets médicaux sont plus modernes, dotés de nouvelles technologies, ce qui n’est pas le cas dans le système public. »



    Les analystes du système de santé de Roumanie expliquent, eux, dans d’autres termes la réticence des patients à souscrire à une assurance maladie privée, qu’ils lient plutôt à des facteurs économiques et à une certaine vision du rôle de l’Etat. Nous passons le micro au médecin Gabriel Diaconu : « Le système de santé de Roumanie détient une sorte de monopole, le marché des assurances maladie étant dominé par l’Etat par le biais des lois. Théoriquement, rien n’entrave le marché des assurances privées, pourtant, la présence des assureurs privés est plutôt réduite, car limitée par l’offre de l’Etat ; celui-ci estime — au niveau du discours public — que la santé est une question qui lui incombe et qu’elle ne doit pas être une source de profit. Autrement dit, l’Etat social investit et redistribue une richesse qu’il accumule par les contributions de la population. »



    Une chose est sûre : la plupart des Roumains ne veulent pas ou ne peuvent pas payer deux assurances médicales — l’une publique, l’autre privée. S’y ajoute leur perception des différences de coûts entre les deux systèmes. Lorsqu’on lui a demandé si une assurance privée lui coûterait davantage qu’une assurance publique, sans avoir fait des calculs, notre interlocutrice de tout à l’heure pense que : « Le système privé semble plus cher que le public. »



    Pour ce qui est des coûts, les choses se compliquent, en raison des paiements informels — l’argent ou les cadeaux que le patient offre au personnel de la santé pour s’assurer de la qualité des soins. Ce à quoi s’ajoute la mentalité du patient roumain. Gabriel Diaconu : « Consulter un médecin est une question de nécessité et non pas une question de santé. Nécessité veut dire des douleurs insupportables que l’on n’arrive pas à atténuer par le traitement recommandé par des amis ou des pharmaciens. Il s’agit là d’une éducation précaire des gens, qui ne prévoient jamais un budget pour leur santé et qui ne pensent jamais à leur santé de manière proactive. Pourtant, si l’on additionnait les paiements informels offerts au chirurgien pour une intervention en cas d’appendicite, par exemple, et tous les autres coûts liés au fait de s’être absenté du travail, la somme obtenue dépasserait celle que l’on aurait payée à un assureur privé. Un autre facteur s’y ajoute : la proximité. Dans les régions, les gens disposaient d’un réseau de proximité qui incluait le médecin traitant, celui de l’hôpital départemental qu’ils connaissaient. Mais la réalité a changé ces derniers temps aussi à cause de la migration des médecins.”



    L’étude de l’agence GFK ne prend pas en compte un autre aspect. Beaucoup de Roumains ont recours aux cabinets médicaux privés où ils paient les consultations directement à la caisse et non pas par le biais d’une assurance ou d’un abonnement. Gabriel Diaconu: « Les personnes qui se rendent à une clinique privée le font comme s’il s’agissait d’un hypermarché de services médicaux. Ils viennent demander des analyses de laboratoires sans demander l’avis d’un médecin. Or, dans le système public, la procédure dit que le médecin traitant envoie le patient consulter un spécialiste. »



    Parmi les personnes interrogées dans le cadre de l’étude mentionnée, on peut déceler une autre catégorie. Ana-Maria Drăgănică, gérant de compte de la compagnie, nous en parle : « Plus de 15% des personnes interrogées âgées de 18 à 34 ans ne bénéficient d’aucun type d’assurance maladie. Leur situation est extrêmement délicate et constitue un signal d’alarme pour les deux systèmes d’assurance — public et privé. »



    Ces personnes font-elles partie de ceux qui vont payer directement la facture aux caisses des cabinets médicaux privés ? Le médecin Gabriel Diaconu n’est pas sûr : « Je ne le pense pas, car ces zones à déficit d’assurances publiques sont très pauvres, ont un taux de chômage élevé et un taux de mortalité prématuré élevé. Pour ces gens-là, ni le système des assurances publiques, ni celui des assurances privées n’ont trouvé une solution. »



    Prévue à plusieurs reprises et de différentes façons, en fonction de la vision sociale des gouvernements au pouvoir à Bucarest ces dernières années, la réforme de l’assurance maladie attend encore sa forme définitive.

  • Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    En 2014, les Roumains célèbrent le tricentenaire de la mort du prince régnant Constantin Brancovan. Lavènement au trône de Constantin Brancovan sest produit en 1688 ; il y a régné 25 ans, soit une période de paix et de prospérité relative pour sa principauté. Décapité aux côtés de ses quatre fils par ordre de la Sublime Porte en 1714, il a été canonisé dernièrement. La culture et lenseignement ont eux aussi connu un grand essor, le plus significatif jamais enregistré jusque là. Le prince avait emmené à sa cour des scientifiques étrangers, dont des médecins célèbres dEurope Occidentale.



    Octavian Buda, historien de la médecine, nous parlera deux dans les minutes suivantes: « Hormis son fameux secrétaire venu de Florence, Anton Maria del Chiaro, on pouvait voir à la cour de Brancovan dautres personnages fort intéressants, dont des médecins: Jean Comnène Milibdos, Pantaleon Caliarchi, lItalien flamboyant Bartolomeo Ferrati, un Alsacien, Clemens von Brechtenberg, des Grecs tels Giorgios Hypomenas, Giorgios Chrysogonos, Stavros et Ioannis Mulaimis, Eustatius Placicus. Le plus marquant entre tous était sans doute le médecin Iacob Pylarino. Leur présence à la cour princière a été consignée par les chroniqueurs du règne de Brancovan, ainsi que par les documents internationaux, car cétaient des médecins itinérants, qui passaient leur temps entre la Sublime Porte et la Sérénissime République de Venise. »



    Un de ces médecins itinérants qui circulaient en mission officielle entre Constantinople et Venise a été le Grec Jean Comnène. Octavian Buda explique : « Après des études à Constantinople, il arrive en Moldavie, à Iasi, en tant que précepteur des enfants du prince Duca. Ensuite, il part pour Padoue, où il étudie la médecine, de 1686 à 1690. Il passe un certain temps à Moscou, après quoi, en 1694, on signale sa présence à la cour de Constantin Brancovan, comme médecin payé de deniers publics. Il donne aussi des cours de sciences de la nature à lAcadémie princière St. Sava de Bucarest et aide le dignitaire Constantin Cantacuzène à dresser la fameuse carte de la Valachie, imprimée à Padoue, en 1700».



    Dautres médecins de la cour de Constantin Brancovan – tels que lItalien Bartolomeo Ferrati et lAlsacien von Brechtenberg – ont mis en exergue les liens que le voïvode roumain avait établis avec la Transylvanie voisine aussi. Octavian Buda: « LAlsacien von Brechtenberg, fils dun pasteur de Strasbourg, étudie la médecine en Allemagne et arrive en Transylvanie comme médecin militaire. Il sétablit à Braşov, où il fonde une famille. Personnalité très connue de lépoque, il se fait remarquer par la riche activité culturelle quil déploie dans les villes de Braşov et de Sibiu. Il apprend le roumain, quil finit par très bien maîtriser, car il souhaitait traduire en roumain plusieurs oeuvres de lAntiquité, dont celles de Thucydide et de Pline. Un autre personnage remarquable est Giorgios Hypomenas, Grec originaire de Trébizonde et bénéficiaire dune bourse détudes à lUniversité de Padoue, accordée par le prince Brancovan. Esprit débrouillard, Hypomenas se lance dans les affaires aussi et finit par être considéré comme lhomme de confiance du prince. Même après lexécution de Constantin Brancovan, il garde ce statut auprès de la famille princière ».



    Selon lhistorien Octavian Buda, le plus important entre tous ces médecins étrangers a été Iacob Pylarino, originaire de l’île grecque de Céphalonie: « Nos historiens sont unanimes à affirmer que, 12 années durant, à compter de 1694, Pylarino sera lombre de Constantin Brancovan, dont il est le proto-médecin, cest-à-dire le premier médecin. Pylarino restera un proche de la famille même après la tragédie de 1714. Il aidera la veuve du prince à amasser les quelques bribes de fortune qui lui restaient encore, éparpillées dans les banques européennes. Les archives roumaines conservent les traces de son séjour à la cour princière. Bien des informations sur Pylarino se retrouvent aussi dans les archives vénitiennes. Ce qui lui a valu la célébrité dans lhistoire de la médecine, cest la variole épidémique, connue aussi sous le nom de peste blanche, qui a tué et mutilé des millions de personnes au fil du temps. Par sa méthode, Pylarino anticipe la vaccination, sur laquelle repose la médecine moderne et qui sera introduite vers la fin du XVIIIe siècle par lEcossais Edward Jenner. Son précurseur direct a donc été Iacob Pylarino. »



    Le prince roumain Constantin Brancovan a donc soutenu la science, la culture et lenseignement. Il convient de mentionner aussi le style architectonique portant son nom, mélange dinfluences vénitiennes et déléments de larchitecture traditionnelle roumaine, ainsi que lAcadémie princière « St. Sava », premier établissement roumain denseignement supérieur. (trad.: Mariana Tudose)

  • Médecine des urgences en Roumanie

    Médecine des urgences en Roumanie

    « La Roumanie assure un des plus hauts niveaux européens de qualité des soins durgence » ont conclu les participants à la première édition du Congrès de médecine d’urgence déroulé fin juin, à Cluj. L’explication en est bien simple: notre pays figure parmi les seuls cinq pays européens où la médecine d’urgence est une spécialité dans le cadre de la Faculté de médecine. En plus, la mise en place d’un programme national de modernisation des unités d’accueil des urgences et des ambulances a donné un nouveau visage à l’aide médicale d’urgence en Roumanie.



    Pourtant, si l’on veut des services irréprochables, des choses restent encore à faire. Sur l’ensemble des problèmes auxquels le système se confronte, notons en tout premier lieu le fait que trop peu d’hôpitaux de Roumanie couvrent toutes les spécialités en matière d’urgences. Du coup, les gens se voient souvent trimbalés d’un hôpital à l’autre sans très bien comprendre ce qui se passe. Heureusement que le Ministère de la santé fait des efforts soutenus pour assurer une médecine d’urgence de qualité et donc il se prépare à allouer des fonds supplémentaires aux services ambulanciers. Les sommes seront utilisées tant pour le dégel des postes et la promotion du personnel déjà existant, que pour des investissements pour l’infrastructure et la réparations des ambulances. Depuis le début de l’année, le ministère a débloqué 160 nouveaux postes dans le système des services médicaux d’urgence et ce processus va continuer.



    Alexandra Tanase, bénévole depuis deux ans des services d’ambulance de Bucarest, témoigne de son expérience: « La situation s’améliore d’une année à l’autre et je constate que nos coordinateurs s’efforcent de nous offrir un confort accru pour nous aider à remplir notre devoir le mieux possible. Le service d’ambulance dispose de trois types de véhicules. Ceux du type A assurent uniquement le transport des patients. Les ambulances du type B ont à bord un infirmier et souvent un bénévole. Enfin, les ambulances du type C disposent d’une équipe complète, formée d’un infirmier, d’un médecin et d’un bénévole. Ces derniers interviennent en cas de problèmes très graves, tels l’arrêt cardiorespiratoire ou l’accident. Plus le cas est sévère, plus l’équipe a des compétences accrues. Par contre, en cas de problème de santé sans risque majeur, ce sont notamment des ambulances du type B qui s’en chargent. Si l’on constate que le problème est plus sévère, alors on peut demander une équipe du type C. »



    Puisque l’édition de cette année du Congrès interdisciplinaire sur les urgences a aussi abordé l’absence de certains services médicaux nécessaires dans un même établissement hospitalier, Alexandra Tănase nous a expliqué la procédure suivie par les ambulanciers pour décider de l’hôpital qui accueillera le patient: «Nous sommes en contact permanent, par le système de communication à distance, nous expliquons l’état du patient et on nous dirige vers un certain hôpital. Sinon, nous l’emmenons à l’établissement le plus proche. Il m’est arrivé d’avoir un patient décompensé que nous avons emmené, pour sa propre sécurité, à l’hôpital le plus proche, au lieu de celui requis par sa maladie. »



    Alexandra nous a également raconté que chaque patient reçoit le traitement dont il a besoin, malgré une attente parfois longue, à cause du grand nombre de malades emmenés aux urgences. Quelles améliorations s’imposeraient encore? Alexandra Tănase: « La modernisation des ambulances, l’augmentation de leur nombre ainsi que du nombre d’ambulanciers, car c’est un problème visible. Il faudrait aussi impliquer tout le monde, parce que la réaction des gens en cas d’accident est vitale. Il existe un programme national intitulé « Il y a un héros en chacun de nous » qui repose exactement sur cette idée :chacun peut aider, en appliquant les procédures correctes, car, les premières minutes qui suivent l’accident ou un traumatisme sont essentielles pour la vie du patient. »



    Pour ce qui est des équipements, des améliorations ont eu lieu. Ainsi, par exemple, à l’Hôpital départemental des urgences “Sf. Ioan cel Nou” (Saint Jean le Nouveau) de Suceava (au nord de la Roumanie), sera-t-il installé un équipement de tomographie de dernière génération, financé par le ministère de la santé et par le Conseil départemental. De même, le service d’ambulance du département de Brăila dont les véhicules dataient de 2007, s’est enrichi de trois véhicules neufs du type B, achetés avec l’appui du ministère de la santé et il est probable que ce programme continue. (Trad.: Ioana Stancescu, Ileana Taroi)

  • A la Une de la presse roumaine 17.06.2014

    A la Une de la presse roumaine 17.06.2014

    La nouvelle selon laquelle la Russie a coupé le gaz à l’Ukraine figure dans les pages de la majorité des quotidiens roumains. Entre temps, à Bucarest le Parlement a reconduit Mugur Isarescu au poste de gouverneur de la Banque Centrale. La médecine roumaine se situerait quelque part entre la fraude et le tourisme médical et deux variétés roumaines ont été incluses au top 200 des meilleurs vins au monde.


  • A la Une de la presse roumaine du 30.10.2013

    A la Une de la presse roumaine du 30.10.2013

    Sujets divers dans les quotidiens parus ce mercredi à Bucarest. Des chercheurs roumains ont testé une solution de sang artificiel. La Roumanie occupe la 73e place dans un classement mondial de la qualité du milieu des affaires. Les coffres-forts des banques ne sont pas trop sûrs. La sécurité alimentaire mise en danger par un réseaux d’évasion fiscale. Malgré un potentiel énorme, la Roumanie importe toujours des légumes et des champignons géants sont apparus dans le sud-est du pays.


  • A la Une de la presse roumaine du 23.07.2013

    A la Une de la presse roumaine du 23.07.2013

    Au menu de la presse roumaine, ce mardi matin : la stomatologie et la médecine générale – les disciplines qui restent les spécialités les plus prisés par les jeunes qui passent ces jours-ci le concours d’admission à l’université; les perspectives encourageantes de la croissance économique; la privatisation de la compagnie ferroviare de fret CFR Marfa.


  • Michel Beine (Belgique) – les coûts des fournitures pour un étudiant

    Michel Beine (Belgique) – les coûts des fournitures pour un étudiant


    La rentrée à l’université dépend beaucoup du profil de la faculté suivie. D’abord, il faut voir si les études sont payantes ou pas. Admettons qu’elles sont payantes. Vu l’autonomie universitaire, les tarifs ne sont pas identiques pour les mêmes études dans deux centres universitaires différents.






    Ainsi, étudier la Chirurgie dentaire est moins cher à l’Université de médecine et de pharmacie de Timişoara (près de 1000 euros) qu’à celle de Bucarest (1500 euros). La médecine est en fait une faculté qui est loin d’être bon marché, c’est peut-être même la plus chère en Roumanie. Compter d’abord le prix de l’équipement : blouse blanche obligatoire pour pouvoir participer aux cours — environ 10 euros.






    Les livres sont, bien entendu, payants. Un atlas d’anatomie coûte près d’une centaine d’euros. A cela s’ajoute le prix de différents autres livres ; certains professeurs qui en ont écrit les ont postés sur Internet, mais ce ne sont pas les plus nombreux… Les cahiers et instruments pour écrire ne coûtent pas beaucoup, mais comme partout, cela dépend de la marque choisie. Au moins 150 euros la rentrée, sans compter les vêtements et chaussures. Il y a ensuite le Bal des bleus… (Ligia Mihaiescu)